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Ce travail de recherche s’attache à montrer les similitudes que l’on peut constater entre certains états non ordinaires de conscience (ENOCs), tels la transe ecsomatique (OBE), le rêve lucide, les expériences de mort rapprochée (NDE), les expériences décrites comme des « enlèvements par les extraterrestres » et la transe chamanique induite par les postures de transe découvertes par l’anthropologue Felicitas Goodman. <br>Cette recherche décrit aussi comment l’anthropologie expérimentale peut se révéler être un outil d’exploration du chamanisme. Les séances impliquant les postures de transe, présentées dans cette thèse, montrent comment des sujets occidentaux, n’ayant eu aucun contact notable avec le chamanisme, délivrent des contenus de nature chamanique.<br>Enfin, ce travail met en relief les liens entre les ENOCs et les « géographies de l’invisible », i. e. les différents plans et niveaux de l’outre monde.

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Published by Michel Nachez, 2020-02-17 06:34:50

LES ÉTATS NON ORDINAIRES DE CONSCIENCE - Essai d&#39;Anthropologie Expérimentale

Ce travail de recherche s’attache à montrer les similitudes que l’on peut constater entre certains états non ordinaires de conscience (ENOCs), tels la transe ecsomatique (OBE), le rêve lucide, les expériences de mort rapprochée (NDE), les expériences décrites comme des « enlèvements par les extraterrestres » et la transe chamanique induite par les postures de transe découvertes par l’anthropologue Felicitas Goodman. <br>Cette recherche décrit aussi comment l’anthropologie expérimentale peut se révéler être un outil d’exploration du chamanisme. Les séances impliquant les postures de transe, présentées dans cette thèse, montrent comment des sujets occidentaux, n’ayant eu aucun contact notable avec le chamanisme, délivrent des contenus de nature chamanique.<br>Enfin, ce travail met en relief les liens entre les ENOCs et les « géographies de l’invisible », i. e. les différents plans et niveaux de l’outre monde.

Keywords: chamanisme, transes, états non ordinaires de conscience, états de conscience modifiés, transe ecsomatique (OBE), rêve lucide, expériences de mort rapprochée (NDE), chamanisme, anthropologie expérimentale, géographies de l’invisible, enlèvement par les extraterrestres, abduction

#.5. Énergisation par conscience attentive (pensée
perceptive).

En soi, il s’agit d’une expérience très simple : vous
vous asseyez sur votre lit, et vous prenez conscience
de vos sensations, internes et externes, ce qui
représente une forme simple de méditation. L’effet
énergétique principal est reproductible, en revanche
les effets secondaires sont imprévisibles
quoiqu’intéressants.

Dans ce premier rêve, la pensée perceptive induit
une image typiquement liée à l’idée de la méditation :

Rêve 18. 22/09/96
Je suis sur mon lit en pensée perceptive. L’énergie
augmente, soudain un tableau blanc apparaît devant
moi, avec mandala rouge tournant. Le mandala
s’intensifie et fait des petits mandalas qui se mettent
eux aussi à tourner, il y en a de partout, j’efface tout.
Je me rends compte que tout ce que je pense peut se
créer. Je pense que mon oreiller m’attaque et voilà
qu’il se jette sur moi. Sur le plan sonore, je suscite
facilement des nappes d’harmoniques.

Dans ce deuxième rêve, l’expérience ressemble
plutôt à une expérience de type « kundalinesque ».

Rêve 19. 20/09/96
Me voici assise sur mon lit, direction sud, en pensée
perceptive. L’image est celle de ma chambre, une
espèce de lumière argentée perlée commence à

~ 651 ~

éclairer mon champ de vision, comme des traînées
d’étoiles (plus exactement de mercure). Je sens
nettement l’effet énergétique. Soudain je me dis : « Il
manque la convergence oculaire ! ». Je la fais. Au
bout de quelques secondes, une vague d’énergie
tiède-chaude me passe dans le dos et me soulève de
50cm-1m. Ça fait un bizarre effet, avec toutes ces
lumières, j’essaie de rester bien concentrée. Réveil.

Dans ce troisième rêve, l’effet énergétique a pu être
amélioré, en sorte de me conduire encore à un autre
état dont je discuterai plus loin.

Rêve 20. 25/05/97 — 20h30

Je sors de mon corps et m’assois sur mon lit. Puis je
me mets en pensée perceptive. Tout disparaît autour
de moi, je me retrouve dans une espèce de vide, la
sensation d’énergie est très forte, je subis comme une
attraction vers le haut néanmoins pas suffisante pour
me faire décoller, en même temps que la luminosité
augmente. Le mental entrave moins le processus que
d’habitude, bien qu’il me soit possible de réfléchir.
(Intrusion d’un rêve)

D’un coup me voilà dans une pièce « du dessous »,
une main me colle un pentagramme inversé sur la
poitrine. Je regarde le type, qui est habillé en noir
dans mon souvenir, et qui se tient derrière le bureau.
On dirait un magicien noir, mais moi, je suis là
comme une fleur, et je ne ressens rien de malsain ni
de menaçant.

~ 652 ~

– Qui t’es, toi ?
– Lucifugé Rofocale » il me répond. (Les
démonologistes et amateurs de Fantastique auront
reconnu le lascar).
– Ben voyons.

Ça me fait plus rire qu’autre chose. Puis il me tend
un livre avec une couverture noire que je suis censée
— crois-je — avoir écrit dans le futur. Je feuillette, je
lis quelques pages, tout cela me semble parfaitement
sans intérêt, et je le jette au feu. Le type essaie de le
récupérer, mais j’attise le feu par la pensée. Pas
moyen de récupérer le bouquin.
(Retour au monde intermédiaire)

Retour au lit. Je ressors et je reprends la pensée
perceptive. Même effet. J’ai un axe d’énergie dans le
dos, et encore, il ne manque vraiment pas grand-
chose. Je suis toujours dans le vide. Tout d’un coup,
un balancement latéral se déclenche. Je laisse faire.
Puis je glisse sur la gauche, et me voici tête en bas.
Finalement, je n’évalue plus du tout ma position.
Allongée ou pas, dans mon lit ou pas, je suis dans
cette énergie assez forte et lumineuse. J’essaie la
convergence oculaire. Rien. J’essaie de me souvenir
des méthodes pour intensifier l’énergie. Balancement,
convergence, harmoniques. Peut-être. Mais
impossible d’obtenir un son hors de ce que je peux
produire moi-même. L’harmonisation ne prend pas.
(Intrusion d’un rêve)

~ 653 ~

Du coup, un décor onirique s’est recréé autour de
moi. Il y a là plusieurs personnes. Je vais m’asseoir au
milieu : « Bon allez, on va tous chanter. » Mais la
moitié chante de travers. Je me relève. « Bon, qui est-
ce qui aime le chant, là ? » Trois d’entre eux lèvent le
doigt, une femme et deux hommes. Je les prends à
part et on va s’asseoir à l’écart. On recommence à
chanter, c’est beaucoup mieux. L’harmonisation
commence. Mais elle n’a aucun effet énergétique,
d’autant plus qu’entre-temps j’ai évidemment perdu
l’état où je me trouvais.

Un observateur attentif remarquera qu’à chaque
reprise du mental, un rêve se crée. C’est une sorte de
constante dans l’état intermédiaire, et c’est pour cette
raison qu’il est si difficile d’y rester. À partir du moment
où le rêveur sort de sa neutralité, s’interroge, éprouve
une angoisse etc, de manière même diffuse, des
contenus oniriques apparaissent pour le concrétiser.

J’ai d’ailleurs fait le rêve suivant dans les jours où
j’écrivais cet article.

Rêve 20. 11/06/97
Dédoublement en 2 phases : (phase 1) je fais
beaucoup d’efforts d’imagination, tout reste noir et
j’ai la perception simultanée de mon corps physique
qui m’embrouille et me déconcentre. Donc je me
calme, et brusquement, déclic, me voilà en train de
me détacher de mon corps, (phase 2) avec la vision
assez nette de ma chambre (la succession des deux

~ 654 ~

états me permet de bien noter le monde qui les
sépare...). J’essaie d’observer attentivement ce que je
vois. J’ai devant moi une sorte de bas-relief en
marbre avec des petits personnages. À un moment
donné, je veux tester la création du rêve. Le
commence à me dire "Un rêve va se créer", histoire de
faire tourner le mental. Ça ne rate pas, un rêve se
crée, je le dissipe, j’attends de nouveau, je fais
redémarrer le mental, un autre rêve se crée, je le
laisse prendre, impossible de l’arrêter, et il me semble
bien qu’il y a de sa part une intentionnalité. Des
objets me tombent sur le nez, me heurtent, et ça fait
mal, dur de se concentrer dans ces conditions. Je dois
procéder à une décréation radicale pour me retrouver
dans ma chambre, mais dans le noir cette fois, puis la
chambre se recrée.

Depuis l’état de veille, il est facile de se dire « je ne
penserai pas ceci ou cela » ou « j’observerai ceci et
cela ». Le problème, c’est que dans l’état intermédiaire,
le cerveau ne fonctionne plus de la même façon. J’en
veux pour preuve mes capacités de création musicale...
En revanche la mémoire verbale est au plus bas :
essayez de vous souvenir d’une liste de mots, vous
allez avoir des surprises par exemple, la liste de mots
qui a pour titre « Notre Père », lorsqu’une créature
d’apparence démoniaque viendra vous tirer par les
pieds. Quant aux qualités d’observation et d’esprit

~ 655 ~

critique, elles sont nulles : mais on s’en rend compte
seulement au réveil.

#.6. L’état substrat phase 3

Le lecteur aura peut-être remarqué que dans les
exemples de rêves cités, l’imagerie propre à l’état
intermédiaire disparaît pour laisser place à une sorte
de vide difficilement qualifiable, noir ou lumineux. Ce
vide est à la fois visuel et kinesthésique. C’est-à-dire
qu’il ne faut pas le confondre avec la phase 1 d’autant
plus que la déconnexion au corps est encore plus
marquée que dans la phase 2. En fait, ce vide est
caractéristique d’un état substrat phase 1 (qu’on
pourrait également concevoir comme l’état
intermédiaire phase 3), comportant plusieurs couches,
que l’on atteint par décréation successive des
croyances qui génèrent l’environnement et la
perception de soi. Et si je l’ai appelé état substrat, c’est
parce qu’il semble être la conclusion de toute forme de
décréation, que ce soit à partir du rêve ou de l’état
intermédiaire auquel aboutissent généralement les
endormissements conscients ou les méditations.

– Depuis l’état intermédiaire : par la pensée purement
perceptive (qui a pour effet de calmer le mental),
énergétisation ou décréation.

Rêve 21. 24/11/96
Je sors de mon corps et m’assois sur mon lit. (...) Puis,
je m’éloigne du rêve, ou je le détache de moi, comme

~ 656 ~

un papier collant et me voilà dans cette espèce de
noir étrange. L’énergie change de forme : je dirais
qu’elle devient ondulatoire, alors qu’elle était
corpusculaire dans le milieu du rêve, ou du monde
intermédiaire. Quelque chose commence à me faire
tourner sur moi-même, mais je ne maîtrise pas.
J’essaie de fixer mon attention sur un point de
l’espace pour entrer dans un rêve, car je pense que
cet endroit est plein de germes de rêve, mais je
tourne trop vite, et je préfère me réveiller. (Faux-
éveil et retour en phase 2) Je crois que je continue
à tourner, mais sur mon lit, environ 2 tours/sec.
Quelque chose de brûlant me monte dans la jambe,
je préfère me réveiller.

– Rêve : par décréation ou éloignement.

Rêve 22. 18/11/96
J’ai du mal à voler, je descends de plus en plus et je
vais finir par me prendre une branche d’arbre. Je
décide de modifier toutes croyances et de m’éloigner
du rêve. Le rêve s’éloigne en zoom arrière, devient
minuscule. Zoom avant, mais je bloque je zoom avant
d’être revenue complètement dans le rêve. Il est là,
devant moi, il occupe la moitié de mon champ visuel.
Zoom arrière, il redevient tout petit. Je me retourne
car je pense à ce que m’a dit Christian (regarder
derrière moi) même si je crains en fait de m’éveiller.
Derrière moi, il y a un espace noir où se meuvent de
vagues luminosités. Très curieusement, je n’ai

~ 657 ~

aucunement la sensation d’être en passe de me
réveiller. Puis je me retourne en direction de la
pépinière de rêve, zoom avant. Mais j’arrive dans un
autre rêve, j’ai dû taper un peu à côté du premier.

– Veille : par méditation (avec ou sans passage par
l’état intermédiaire).

a.a.a État intermédiaire / substrat et méditation.
J’ai des raisons de penser que de nombreux

méditants glissent dans l’état intermédiaire ou substrat
sans s’en rendre compte. (Rappelons que les
sensations énergétiques y sont multipliées).
– Soit le passage se fait de manière abrupte par
apparition de l’image (mimée) de son environnement,
ce qui est typique de l’état intermédiaire. Cette image
est généralement confondue avec une vision de la
réalité, mais si on a le loisir de l’examiner, elle est plus
vraisemblable que vraie. Je pense qu’il en va de même
pour les visions de sa propre chambre qu’on
expérimente en dédoublement.

« Un après midi, étant allongé sur le sofa, les yeux
clos, je m’aperçus soudain que je pouvais voir
clairement le dessin qui se trouvait sur le dossier. Cela
me fit comprendre que j’étais en état de transe. Je
sortis de mon corps par décision volontaire et me

~ 658 ~

trouvai alors, par une transition très brusque, dans un
beau coin de campagne que je ne connaissais pas. »1

Soit le passage se fait graduellement :

Méditation. 22/09/96
Je médite dans mon fauteuil (pensée perceptive).
Soudain je sens une très forte intensification des
sensations, jusqu’au désagréable, ou au maximum
que mon corps physique peut en supporter
raisonnablement. Soudain l’idée me vient que je
devrais essayer de me « dédoubler ». Je dois faire un
gros effort d’imagination, l’image n’apparaît pas plus
nette qu’une image de rêve éveillé (phase 1.1). Je
sors dans la rue, puis me voilà au-dessus d’une ville,
je vole. Je reviens, je descends dans la cave, mais le
noir n’est pas net puisque l’image est mauvaise, je
passe une porte, me laisse tomber dans le vide, puis
me reprends et m’élance résolument vers le haut. Puis
j’essaie de ressortir simultanément de mon corps
physique. Ici, j’ai l’impression d’avoir la sensation de
deux corps, celui qui vole vers le haut, et un autre,
soit physique, soit un deuxième corps dédoublé
(phase 1.2). Puis je ne garde que le second, et là,
soudain l’image jaillit d’un coup (phase 2), c’est ma
pièce, mais modifiée, tons oranges, avec des dessins

1 Oliver Fox, Astral Projection, A Record of Out-of-the-Body
Experiences, The Citadel Press, Secaucus, 1980, p. 66. Cité par
Christian Bouchet.

~ 659 ~

que je n’ai jamais faits. Je sens mon corps, j’observe
cette image hyper nette, et l’effet est assez
déstabilisant, je dois faire attention à ne pas me
réveiller. Je sens l’origine de cette image qui semble
provenir du même endroit que les éclairs lumineux,
derrière le front, et c’est bien curieux. Toujours le
même niveau d’énergie à la limite du désagréable.
Puis petit à petit je le laisse redescendre et je me
raccroche à mon corps.

Les moines tibétains font tout un mystère de leur
grande maîtrise du rêve lucide et prétendent en faire
tout autre chose que nous, Occidentaux. Ils se gardent
bien évidemment de publier leurs expériences, mais
tout me porte à croire que ce qu’ils pratiquent en rêve,
c’est une certaine forme de méditation, après passage
à l’état intermédiaire, pour atteindre l’état substrat.

En ce qui concerne les différentes phases possibles
de l’état substrat, on peut supposer qu’une première
phase serait atteinte par décréation de tout objet
extérieur et qu’une deuxième phase serait atteinte par
décréation de l’espace et du corps — qui aboutirait à
une sphérisation / énergisation du corps dans un
espace sans qualités, que je n’ai jamais complètement
atteinte. Pour la suite, on peut imaginer ce qu’on veut.

a.a.b Rêve et état intermédiaire phase 2

Si l’on distingue, dans l’état intermédiaire, le
principal (image de la chambre) de l’accessoire

~ 660 ~

(créatures indistinctes et manifestations lumineuses),
on peut dire que dans le domaine de l’accessoire, une
même pensée se concrétisera de manière différente
selon qu’on se trouvera en rêve ou en état
intermédiaire, mais qu’il y a une correspondance entre
les deux imageries, ce qu’on constate au moment du
passage de l’un à l’autre : les contenus restent mais
changent d’apparence. Une luminescence se
transformera en flamme, un noir démon en
personnage désagréable, un oreiller qui vous attaque
en chien enragé, un flux énergétique en rêve de vol
etc... (à ce propos, je n’aurais pas voulu rencontrer le
lascar cité plus haut dans l’état intermédiaire, ou peut-
être était-ce lui, le démon sous le matelas du rêve 15 ?)
.

Rêve 23. 06/06/97
Je me rends compte que je rêve et je me mets
calmement en pensée perceptive, histoire de ne pas
me réveiller. Je redescends tranquillement vers mon
lit, l’image se dissipe, ma voilà sur mon lit. Dans le
rêve le phénomène énergétique ne prenait pas. Ici, il
prend et se répand à chaque inspiration. En fait, il est
très intense, mais jamais désagréable. Arrivé à
saturation, une force me soulève et je vois une
luminosité assez intense naître à côté de moi. Je
ressens une vague inquiétude, à ce moment la force
me roule sur le côté et la lueur se transforme en
flamme qui volette autour de moi. Là, un décor est
apparu, un chambre, mais pas la mienne.

~ 661 ~

Moyennement rassurée je cloue un crucifix sur le mur
et j’imagine une grande croix en bois derrière moi.
Cherchant à poser mes bras dessus, je la trouve. Me
voilà donc sur une croix, en train de voler, parce que
sitôt je suis dessus, un rêve m’embarque à vitesse
grand V. Je vole au-dessus d’un très grand décor avec
des luminosité assez étrange, un gouffre obscur en-
dessous de moi, un horizon orangeâtre, une sorte de
ciel crépusculaire bleu / violet / vert / gris / rose, des
sortes de grandes constructions métalliques. Je
traverse tout ça comme une flèche. Puis le rêve me
pose au bord d’un chemin. L’énergie a nettement
diminué.

(Voir également rêve 11).

Bref, il y aurait certainement une étude à faire de
suivi de contenus d’un état à l’autre, ce qui permettrait
par exemple de suivre certains stimuli à la trace, grâce
1) à la possibilité d’être à la fois conscient du monde
physique, du monde imaginaire et de leurs
correspondances dans l’état intermédiaire 2) à de
nombreux passages de l’état intermédiaire au rêve, les
contenus restant les mêmes. Exemple : dans mon lit, je
dors en me tenant les mains  transformation 1 : deux
créatures indistinctes m’attrapent par les mains de
chaque côté  transformation 2 : deux policiers de
rêve m’emmènent au commissariat.

Par ailleurs, une hypothèse que j’oserais formuler
serait de dire que l’imagerie du monde intermédiaire

~ 662 ~

et ses manifestations lumineuses ne sont pas générées
par les mêmes zones du cerveau que les imageries de
rêve, plus généralement que l’état intermédiaire
représente l’activité d’une zone spéciale du cerveau. Si
c’était vérifié expérimentalement, cela fournirait une
base scientifique à la différenciation rêve / état
intermédiaire phase 2 / veille. Et à supposer que cela
soit vrai, cela autoriserait parfaitement des états mixtes
:

Rêve 24. 11/05/96
Je sors de mon corps. La pièce apparaît autour de
moi. Je reste assise sur mon lit en pensée perceptive.
J’ai des énergies de travers, mais au bout de peut-
être une minute, la gêne a disparu. L’image est
remarquablement stable. (passage au rêve) Je
descends et passe dans la pièce à côté. Là aussi,
l’image est stable. Je sors dans la rue et je tombe sur
une espèce de cathédrale dans laquelle j’entre. Je
vois une sorte d’autel avec des images d’indiens. Je
m’assois respectueusement devant. Je rends service à
un personnage qui cherche un objet comme si c’était
important, bien que je sache que c’est un rêve. Je
reviens momentanément dans mon corps puis de
nouveau dans la cathédrale, mais l’autel a été
remplacé par une bibliothèque. Je regarde fixement
les livres, en pensée perceptive. Tout demeure
remarquablement statique et solide. (Dans ce
passage, l’image a les caractéristiques de
l’imagerie intermédiaire : statique et électrique)

~ 663 ~

Ensuite, je m’envole par la fenêtre. Je reste un
moment immobile dans l’air avec l’image statique,
puis je vaque à la découverte du paysage.

Conclusion :

J’ignore ce que cette nouvelle notion pourrait
apporter d’un point de vue purement psychologique,

si ce n’est une relecture de certains rêves étranges que
les psychanalystes doivent garder dans leurs tiroirs,

mais je suis persuadée que l’étude de cet état pourrait

apporter beaucoup de choses dans les domaines de la
méditation, du développement personnel, mais aussi

de la neurophysiologie, — notamment ce phénomène
de positionnement de la conscience dans le complexe

psychosomatique physique (veille), puis
physique / dédoublé (conscience simultanée de la

phase 1), puis uniquement dédoublé (conscience

séparée : phases 2, 3). Dans la perspective d’un
ouvrage sur la question, je suis prête à collaborer avec

toute personne ayant des informations à ce sujet.

~ 664 ~

B. Témoignage d’Alex

Alex, 47 ans, divorcé, érudit, passionné d’alchimie et
initié aux pratiques de la magie cérémonielle
occidentale, est membre de l’Ordre de la Golden
Dawn1. Il est titulaire d’un DEA en théologie
protestante. Il pratique les rituels de la Golden Dawn
et habite une maison dans un village des environs de
Strasbourg, ce qui lui confère le calme indispensable à
ses pratiques.

Je retranscris ici les informations qu’il a bien voulu
me transmettre concernant sa pratique.

* L’Arbre des Séphiroth
« C’est, si tu veux, certains points de l’énergie

universelle. L’énergie est une. Mais elle se diversifie
pour se manifester." Les différents plans "sont des
spécifications de l’énergie. Et ce qu’il ne faut jamais
oublier, c’est que toutes ces énergies, on les possède

1 La Golden Dawn, comme vu plus haut, est un ordre
initiatique fondé par Wynn Westcott et MacGregor Mathers à
Londres en 1888. L’Ordre éclate en 1903 et donne naissance à
plusieurs courants ésotériques : la Stella Matutina, l’Alpha
Omega, l’Astrum Argenteum (fondé par Aleister Crowley), The
Holy Order of the Golden Dawn, The Solar Order, The Order of
the Light, The Church of Light, The Fraternity of Inner Light,
puis The Builders of Adytum, The Order of the Cubic Stone,
Helios, Servants of Light...

~ 665 ~

en nous. Ce sont les fameuses relations entre le
microcosme et le macrocosme. Donc, toutes ces
énergies sont en nous. Pour pouvoir les appréhender,
il faut qu’on trouve une harmonique entre leur
énergie macrocosmique et notre énergie
microcosmique. C’est le rôle des élixirs. Ça nous
permet déjà, de manière spagyrique, d’entrer en
relation avec eux. Maintenant, si on accompagne cela
d’un rituel, c’est encore mieux. Parce que cela permet
de spécifier la tonalité de ce qu’on est en train de
faire. (...)

Le mage, s’il est vraiment pratique, cherchera
toujours une concrétisation. Dans la religion
chrétienne, il y a le rituel de l’Eucharistie. Ce rituel
permet donc, en mangeant, de participer au divin.
C’est la même chose en spagyrie : en absorbant une
substance, on participe à l’énergie correspondante.
C’est totalement la même chose. C’est une espèce
d’Eucharistie étendue à l’ensemble des énergies qui
sont répandues dans l’univers. C’est le sens du
sacrifice... Parce qu’on peut rester dans le mental,
comme le font les Bouddhistes tibétains. Mais, nous,
avec notre propension à être très matériels, à être très
concrets, il nous faut quelque chose de concret à
avaler, à manger... C’est-à-dire qu’il vaut mieux, pour
notre développement spirituel à nous, faire 7 élixirs et
faire un rituel sur les 7 planètes. Faire 4 élixirs
concernant les 4 éléments, pour harmoniser les
éléments en nous. Il vaut mieux que l’on passe par la

~ 666 ~

partie la plus “basse”, la plus élémentaire, pour avoir
une base de réalisation spirituelle stable, organisée,
maîtrisée. (...) »

* L’« autre côté »

« Là, ça devient très difficile dans la mesure où nous
n’avons pas de vocabulaire pour le formuler. Je n’ai
pas, lorsque je suis de l’autre côté, je n’ai plus dans le
concret de possibilités d’expressions. Tu me diras,
c’est une pirouette et cela me permet de ne pas en
parler, c’est un secret. C’est vrai, ça fait partie du
secret. Mais j’essayerai d’en parler effectivement
parce nous sommes là pour en parler.

Alors, c’est très simple. C’est comme si tu étais un
chasseur dans une savane en train de traquer un
gibier. Tous les sens sont en éveil. (...) Je ne sais pas
si je suis favorisé par le sort, il ne m’est jamais arrivé
d’avoir une sensation d’échec. Pour moi, ça a toujours
été une sensation de victoire. C’est une victoire
absolue. C’est très difficile à décrire. C’est : tu es déjà
maître de la victoire, mais tu accomplis quand même
le combat. Comment le décrire aussi : c’est jouer avec
des forces. Oui. C’est trouver le point faible. (...) C’est
comme si tu étais dans un champ d’énergie, il y a des
points, et puis il faut trouver le bon point. Et tu t’y
installes et puis tu pousses les choses. (...).

Pour moi, c’est toujours une situation mouvante. Le
point de force est plus ou moins statique. Là, je fais le

~ 667 ~

rituel, c’est le point qui me permet d’accéder à ce
monde-là. Mais je ne peux pas rester dans ce point-là
dans la mesure où il me permet de ne rien réaliser.
Si, il me permet de me réaliser moi-même. C’est un
point mouvant, adapté à la situation. Toute situation
est totalement différente de l’autre. Et c’est là où
apparaissent ces fameux chakras ou tout ce que tu
veux. Et c’est là où il faut que je m’installe, moi, avec
mon point de force. (...) C’est purement instinctif, je
ne peux vraiment pas dire la recette. (...)

Il y a le phénomène du temps, mais aussi celui de
l’espace. Quand je fais un rituel, je ne suis plus dans
mon corps, je suis à l’extérieur de mon corps. Et en
même temps fermement ancré dans mon corps. Mais
comme je suis obligé de me déplacer dans l’espace,
chaque acte prend un sens, une lourdeur, une
signification totalement différente. Je deviens de plus
en plus lourd, dans mon acte, et autant la sphère de
ma conscience est étendue, élargie. C’est un rêve
éveillé. Et ça, c’est la magie du rituel. (...) »

* Sa vue en ENOC

« Lorsque je dis : je suis en dehors de mon corps,
c’est que j’ai une vision globale de la pièce. Les
choses ne restent pas ce qu’elles sont. Elles sont
effectivement distordues. Mais pas dans un sens
grotesque ou quoi que ce soit, mais dans un sens

~ 668 ~

anobli. Elles prennent un relief particulier, un relief
beaucoup plus noble. C’est tout ce que je peux dire.
Ce qui pourrait être de la bricole, un chandelier de
contrebande, prend un relief particulier. C’est assez
difficile à décrire. C’est ça le problème. (...) »

C. Le Rituel Mineur du Pentagramme1 de
l’Ordre de la Golden Dawn :

À titre d’exemple, le rituel mineur du pentagramme
de la Golden Dawn comporte une visualisation très
élaborée et les représentations symboliques utilisées
(entre autres une visualisation des quatre archanges)
correspondent au plan de Yetzirah de l’Arbre des
Séphiroth.

Si l’on désire agir sur un plan concret, la visualisation
des quatre archanges va différer et leur représentation
symbolique correspondra au plan séphirotique de
Assiah. En voici leur description :

— élément Air visualisé sous forme d’une jeune
déesse dont la face et les membres sont en or
translucide. Elle porte une couronne faite d’un
disque solaire rouge écarlate encadrée de deux
cornes noires, surmontée de deux plumes

1 Rituel extrait de : Les Rituels Magiques de l’Ordre Hermétique
de la Golden Dawn, op. cit., pp. 29-37-38.

~ 669 ~

blanches rayées de bleu. Elle porte un collier de
perles de verres bleu et rouge. Sa robe est
orange, bordée de bandes bleu et rouge. Elle
tient une croix Ankh de couleur bleu et a des
ailes bleues.

— élément Eau symbolisé par un dieu à tête d’aigle
surmonté d’un disque solaire entouré d’un
serpent. Il a une robe vert-bleu et porte collier et
bracelets orange. Il a des ailes bleu et orange.

— élément Feu représenté par une femme à tête de
lionne portant une robe écarlate rouge et un
collier de cornaline, de rubis et d’émeraudes ;
ailes rouge et vert.

— élément Terre sous la forme d’un homme à tête
de taureau avec, entre les deux cornes, un disque
solaire rouge-orangé, peau noire, pagne vert
ailes noires striées de rouge, de vert et de blanc.

À la fin de la procédure, l’opérateur visualise un
cylindre de lumière avec deux extrémités circulaires,
une en haut et une en bas, scellées chacune par un
pentagramme.

Voici ce rituel :

"1) Accomplis le rituel de la croix qabalistique.

a) Prends une dague d’acier dans ta main
droite ; tiens-toi debout, face à l’est, et avec

~ 670 ~

la pointe de ta dague, touche ton front en
disant : ATOH !
b) Avec le pommeau de ta dague, touche ta
poitrine et dis : MALKUTH !
c) Avec la pointe de ta dague, touche ton
épaule droite et dis : VE-GEBURAH !
d) Toujours avec la pointe de ta dague, touche
ton épaule gauche et dis : VE-GEDULAH !
e) Joins tes mains devant toi en tenant la
dague entre tes paumes, lame pointée vers

le haut, et dis : LE-OLAHM ! AMEN.
2) Fais face à l’est. Tend ton bras droit en tenant ta

dague à la main et trace avec sa pointe le
pentagramme de bannissement de la Terre de la
façon suivante : une fois le tracé achevé, visualise
un grand pentagramme flamboyant devant toi et

~ 671 ~

pointe son centre avec ta dague tout en vibrant le
nom divin : YOD HE VAU HE.

3) Tourne-toi vers le sud en pivotant sur toi-même
et en gardant le bras tendu avec la dague. Face
au sud, trace exactement le même pentagramme
qu’auparavant et vibre le nom ADONAI tout en
pointant le centre du pentagramme avec ta
dague.

4) Pivote vers l’ouest avec ton bras toujours tendu.
Trace le pentagramme avec ta dague, pointe son
centre et vibre le nom EHEIEH.

5) Pivote vers le nord, bras tendu, et trace le
pentagramme de la même façon qu’auparavant
tout en vibrant le nom AGLA.

6) Pivote vers l’est en gardant le bras tendu et
pointe le centre du premier pentagramme que tu
as tracé afin de refermer ainsi le cercle que tu as
décrit en pivotant sur toi-même quatre fois vers
les quatre points cardinaux.

7) Baisse le bras ; poses ta dague et fais face à
l’est. Élève les bras en croix (à l’horizontale),
paumes tournées vers l’est ou vers le ciel, et
prononce l’invocation des quatre archanges en
vibrant leurs noms :

8) Devant moi : RAPHAEL.

~ 672 ~

9) Derrière moi : GABRIEL.

10) À ma droite : MICHAEL.

11) À ma gauche : URIEL.

12) Devant moi flamboie le pentagramme.

13) Derrière moi brille l’étoile à six branches.

14) Je suis dans le pilier de la lumière.

15) Conclus avec le rituel de la croix qabalistique."

Ce rituel est le rituel de base de la Golden Dawn, il
doit être connu par cœur et profondément intégré
afin que son exécution soit automatique, qu’il soit
exécuté sans aucune hésitation et sans aucune
réflexion. L’esprit doit pouvoir être totalement libre
pour pouvoir visualiser tous les éléments.

Ce rituel se décompose en cinq phases :
1) l’ouverture par le rituel de la croix qabalistique
2) le tracé des quatre pentagrammes aux quatre

points cardinaux accompagné de la
prononciation des quatre noms divins de quatre
lettres
3) l’invocation et la visualisation des quatre
archanges

~ 673 ~

4) la formulation de la sphère astrale aurique1
5) la fermeture par le rituel de la croix qabalistique.
Les visualisations :
1) la croix de lumière dans son aura
2) le pentagramme lumineux flamboyant en tant

que bouclier de protection en jaune d’or à l’est
3) idem en rouge vif au sud
4) idem en bleu électrique à l’ouest
5) idem en vert émeraude au nord.
Le tracé représente les quatre points cardinaux
symbolisant les quatre éléments, le tout relié par un
cercle.
Les archanges sont visualisés avec une stature de
trois mètres de haut et nombres d’attributs dont voici
la description :
— Raphaël est revêtu d’une robe tissée d’or, il baigne

dans une aura violette. Son front est orné d’un
diamant étincelant de mille feux et ses yeux ont
un éclat insoutenable. Il porte un sceptre jetant

1 L’aura du magicien et sa sphère d’action : « L’une des actions
essentielles du rituel mineur de bannissement par le
pentagramme est de purifier et de renforcer les défenses de
l’aura. ». Jean-Pascal Ruggiu, op. cit., p. 40.

~ 674 ~

des éclairs. Il flotte dans les airs entouré de
nuages. Élément Air.
— Gabriel est revêtu d’une robe de soie bleu
profond, il porte une coupe de cristal. Derrière
lui, une cascade coule avec un bruit
assourdissant et ressentira l’humidité qui s’en
dégage. Élément Eau.
— Michaël est revêtu d’une armure d’or, d’un casque
et d’un bouclier vermeil, par-dessus, il porte un
manteau pourpre. Il tient un glaive flamboyant et
apparaît dans un brasier de flammes et
d’étincelles. La visualisation doit comporter la
sensation de chaleur ardente pour être plus
réaliste. Élément Feu.
— Uriel est revêtu d’une robe de couleur noire ou
verte constellée de pierres précieuses. Il a longue
barbe blanche et porte une corne d’abondance
ainsi qu’une lampe rouge allumée. Il est visualisé
dans un paysage champêtre symbolisant la
richesse des biens matériels et spirituels. Élément
Terre.

~ 675 ~

Voici, en guise de conclusion, un texte publié par
les Philosophes de la Nature.

D. « Voyage dans les Mondes Invisibles1

L’un de nos membres nous propose la lecture de
quelques pages (Le Corps de Gloire) extraites de
l’ouvrage « Les Portes d’Airain » de V. E. Michelet et
nous entretient, au préalable, de l’auteur.

Ce texte sera suivi d’un article intitulé « Corps et
Âme » de Jean Dubuis.

Victor Emmanuel Michelet (1861-1937) est surtout
connu par la réédition de son ouvrage « Les
Compagnons de la Hiérophanie » en 1977, sur les
presses Dorbon Aîné, par les soins de Bélisane —
réédition attendue d’un livre paru en 1937 —
précieux par les souvenirs sur le mouvement
hermétiste du XIXème siècle. Ainsi notre mémoire peut-
elle conserver quelques traits de ces chercheurs
passionnés que furent Papus, Saint-Yves d’Alveydre,
Villiers de l’Isle Adam. Barlet, Peladan, Albert Poisson,
et bien d’autres.

1 Renée Camou, « Voyage dans les Mondes Invisibles », in : Le
Petit Philosophe de la Nature, n°73, février 1990, pp. 1-5, note
de Jean Dubuis, fondateur du groupe Les Philosophes de la
Nature.

~ 676 ~

« Les Portes d’Airain », publié en 1934 par les
Éditions Véga, n’ont pas connu cette faveur. Ces
proses poétiques, où l’auteur, en compagnie de Célia,
son double féminin, part à la découverte des mondes
invisibles, méritent une lecture bien que le style ait
quelque peu vieilli. Au-delà du charme mélancolique
qui s’en dégage, voile discret jeté sur les
connaissances qui furent imparties à V. E. Michelet,
elles témoignent d’une fidélité à son être profond, et
de l’attention toujours inquiète et émerveillée, qu’il ne
cesse de lui porter.

LE CORPS DE GLOIRE

Tout homme, à certaines heures, a la perception
d’être le centre d’une sphère dont le rayon est sans
limites et dont l’ensemble constitue le monde. La
plénitude dont parlent les grands mystiques est peut-
être cette perfection élevée à sa plus haute puissance.

Je me trouvais alors le centre de deux
circonférences d’inégal rayon. La plus proche était
formée par douze énormes gemmes dressées comme
des menhirs. Ces pierres vivantes entrecroisaient leurs
radiations de manière à clore la circonférence d’une
barrière de lumière multicolore.

Car chacune exhalait une auréole s’emboîtant avec
celle de ses deux voisines. Ainsi la vapeur de lumière
jaune émanant du béryl se fondait insensiblement
d’un côté avec l’auréole verte de l’émeraude et de

~ 677 ~

l’autre avec l’auréole violette de l’améthyste. Les
douze pierres n’étaient pas rangées selon l’ordre où
le Voyant de l’Apocalypse les superpose dans les
fondements de la muraille de la cité céleste. Elles se
succédaient ainsi : agate, sardoine, topaze,
calcédoine, jaspe, émeraude, béryl, améthyste,
hyacinthe, chrysoprase, chrysolithe et saphir.

Je ne voyais qu’à travers les brumes éclatantes et
polychromes tout ce qui pouvait exister au-delà de ce
mur circulaire. Je distinguais vaguement une
couronne divisée, par des cloisons radiales, en douze
compartiments dont chacun portait sur son arc
moindre une des gemmes qui m’entouraient.

Sur le grand arc de chacun de ces douze
compartiments, ondulaient trente formes voilées dont
l’inquiétante imprécision se colorait diversement aux
feux de chaque gemme.

Elles étaient ainsi trois cent soixante sur la
circonférence, et chaque trentaine obéissait à un chef
glaivataire beau comme un archange. Et dans la
couronne roulaient à des vitesses différentes sept
sphères de métaux incandescents, reliés par des
filaments de feu et projetant des étincelles vivantes à
travers la muraille des gemmes vers le centre qui était
moi-même. La plus belle de ces sphères était d’or, et
elle était le vêtement splendide de son propre esprit
dont la forme paraissait d’un homme surnaturel, tel

~ 678 ~

que nous imaginons Apollon, puisque nous ne
pouvons concevoir les êtres supérieurs que sous la
forme humaine transposée dans la gloire accessible à
nos imaginations. Il y avait une sphère de plomb
habitée par un antique et taciturne génie. Il y avait
une sphère d’étain, une de fer, une de cuivre où
reposait une déesse d’une beauté merveilleuse, une
d’hydrargyre et une autre d’argent, La splendeur des
génies logés dans ces sphères m’apparaissait tamisée
par la couronne de gemmes, car sans ce voile
protecteur mes yeux n’eussent pu la supporter.

À l’intérieur de cette couronne, aux quatre angles
d’un carré inscrit dans une circonférence plus petite,
surgirent quatre cubes de cristal servant de socles à
quatre créatures différentes et surnaturelles : un lion,
un aigle, un ange, un taureau. Et les douze gemmes
traversaient de leurs rayonnements les quatre cubes
et atteignaient mon corps, en sorte que des filaments
lumineux convergeaient vers moi, venus d’au-delà
des trois cent soixante formes voilées gardant la plus
lointaine circonférence, venus de la Lumière
originelle.

Ainsi mon cœur dilaté semblait-il le centre du
monde. Si nous n’avons la perception de la durée que
par nos sensations. Elle était alors abolie en moi par
la force des sensations. Tout ce qui m’entourait, cubes
de cristal, gemmes, sphères, génies, tout disparut ; et
j’étais seul d’une solitude transcendante et absolue,

~ 679 ~

mais complètement différent de ce que j’étais
antérieurement. J’avais conservé mon corps, mais
devenu d’une densité infiniment légère. Si les
hommes de mon temps figurent la matière la plus
pesante qu’ils connaissent, le thallium, par le nombre
deux cent quarante, pourrais-je figurer la légèreté
soudaine et inimaginable de mon corps par le
nombre négatif : moins deux cent quatre millions ?

En outre, mon corps était maintenant le centre
d’une enveloppe ovoïde dont la substance
impondérable, semblable à une vapeur élastique,
émettait une fulgurante clarté ; en sorte que j’étais
comme le ver luisant, ma propre lumière. Mon corps
ainsi transformé obéissait exactement à ma pensée
qui naissait d’une intelligence servie non seulement
par mes cinq sens, infiniment plus pénétrants, et
capables d’une divination des choses. Je savais que
mon corps actuel se mouvait avec une aisance et une
rapidité qui m’étaient la veille inconcevables. Il n’était
pas arrêté dans sa course par le contact de la
matière, et il eût été facile de traverser une muraille,
ou même une montagne ou une planète. Il pouvait,
sans un geste, par une simple volition, avancer et se
tenir dans l’atmosphère et au-delà de l’atmosphère
de la terre ; et je ne doutais pas qu’il lui fût possible
d’aborder sur le soleil, ou sur Jupiter, ou même
jusqu’à Sirius, qui est le cœur du monde solaire.

~ 680 ~

Ainsi avais-je conscience de posséder un corps tel
que l’homme avant la Chute, doué des quatre
propriétés reconquises : agilité, subtilité,
incorruptibilité, gloire. L’élixir de vie des Philosophes
du Feu, c’est-à-dire la substance ayant récupéré
l’ensemble harmonieux des forces de la vie, telle que
Roger Bacon, après l’avoir produite, la perdit pour en
avoir défloré le secret, et telle qu’en usèrent
Artéphius, puis Nicolas Flamel et sa digne Pernelle,
ne donne au corps que l’incorruptibilité temporaire.
Or, la Lumière initiale m’avait reconstitué mon corps
glorieux.

Mais tout corps se doit sustenter d’une force
mentale suffisante. Et la défaillance de mon esprit m’a
privé de ce corps complet ; et voici après l’ineffable
joie de la plénitude, le désespoir de me sentir nu
comme Adam après le péché.1 »

1 Commentaire de Jean Dubuis : il s’agit là d’une expérience
astrale dans le domaine de la dualité. Ce texte ne correspond
pas à un contact avec l’éternité. L’auteur de ce texte était
probablement un exégète de l’Apocalypse. Il semble que cette
expérience soit celle de Tiphereth colorée par un « égrégore
apocalyptique ».

~ 681 ~

CORPS ET ÂME

L’idée de la séparation de l’âme et du corps au
moment où l’homme quitte ce monde a conduit à
penser qu’au-delà de notre dimension, seule l’âme
subsiste. Ceci est un concept inexact parce
qu’incomplet. Rappelons la structure de l’homme. Elle
comprend dix niveaux de conscience dont les trois
premiers, les trois niveaux supérieurs, appartiennent
au monde unitaire. Les sept niveaux suivants, ou sept
niveaux inférieurs, appartiennent au monde de la
dualité, le dixième étant celui où nous vivons.

Cette dualité se manifeste dès le départ dans le
monde manifesté, c’est-à-dire dès le quatrième
niveau. Dès cet instant, l’Homme porte le Nom de
YOD HE VAV HE qui se décompose en une double
polarité : le YOD HE et le VAV HE (En hébreu, chaque
lettre représente un principe). YOD HE, c’est la partie
spirituelle de l’être, le Soufre des alchimistes, le
principe animateur constitué de YOD, l’énergie
animatrice et de HE qui représente l’être, ici l’être
sous son aspect spirituel. Puis nous avons VAV HE,
c’est la partie matérielle de l’être, le Sel des
alchimistes, constitué de VAV, la force involutive-
évolutive qui pousse vers la matière, et de HE, l’être,
nous l’avons vu, mais ici sous son aspect matériel.

Cette structure, corps et âme, se retrouve donc à
chaque niveau. Ainsi, sur Terre, l’homme a son âme,

~ 682 ~

son Soufre, son énergie qui l’anime durant sa vie
terrestre, et il a son corps, son Sel, énergie qui lui
permet les activités au niveau de la matière. Quand
l’homme quitte ce plan, il n’y a rien de changé dans
le principe de sa structure, si ce n’est qu’il gagne un
plan de conscience plus subtil et que son âme et son
corps sont tous deux, à ce moment, adaptés à ce plus
subtil flan de conscience. Et il en sera ainsi, de monde
en monde, de niveau subtil en niveau plus subtil,
jusqu’au retour à l’Unité où alors âme et corps se
fondront en un tout unitaire du domaine de l’Éternité.

Compte tenu de cette dualité corps-âme, le retour
en l’Invisible (les six mondes au-dessus du nôtre) ne
restitue pas — contrairement à ce que certains
pensent — l’état androgyne de l’Origine. En effet,
l’état de sexualité demeure dans les mondes
intérieurs, bien entendu modulé selon la densité de
chacun des mondes, pour ne s’estomper que peu à
peu et disparaître seulement au moment du passage
du retour à l’Unité. Précisons quand même, afin
d’écarter toute ambiguïté, que l’état de sexualité que
nous venons de mentionner ne signifie pas que le
sexe soit défini une fois pour toute ; celui-ci change
en fonction des nécessités de l’incarnation.

Cette dualité corps-âme qui perdure dans tous nos
mondes intérieurs est une notion peu répandue bien
qu’elle relève du Principe des Sept Causes Secondes
dont nous entretint Trithème. Il faut s’en imprégner

~ 683 ~

afin que, connaissant mieux nos propres structures
(‘‘Connais-toi toi-même...’’), nous puissions mieux
nous guider à travers nos voyages dans les mondes
Invisibles et ce, pour notre plus grand profit. »

Jean Dubuis

~ 684 ~

XII. BIBLIOGRAPHIE

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