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Depuis quelques années, il est facile de constater que les collégiens ne disposent plus d’un manuel dédié à la discipline « éducation musicale ». Dès lors, pour pallier l’absence d’un tel support, les éditions Lugdivine ont conçu une publication dématérialisée intitulée Le livre de musique pour tous.

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Published by Editions Musicales Lugdivine, 2022-06-10 04:31:54

Le livre de musique pour tous

Depuis quelques années, il est facile de constater que les collégiens ne disposent plus d’un manuel dédié à la discipline « éducation musicale ». Dès lors, pour pallier l’absence d’un tel support, les éditions Lugdivine ont conçu une publication dématérialisée intitulée Le livre de musique pour tous.

Bal masqué donné pour le mariage du dauphin - 1745 - Charles-Nicolas Cochin (1715/1790) - Musée du Louvre
(Paris)

Bal de la nuit - 1739 - Mariage de Mme Louise Elisabeth de France avec Don Philippe second Infant d’Espagne
Bibliothèque municipale de Lyon
Qu’elles soient organisées à Versailles, à Marly, au Trianon… à l’intérieur ou à l’extérieur, ces fêtes sont
grandioses, démesurées, fantastiques… en un mot : royales !

D - Les instruments de musique du Baroque

C’est probablement au cours de la période baroque que les instruments
connaissent la plus grande émancipation de toute leur histoire. En effet, du statut
d’accompagnateurs ou de faire-valoir de la polyphonie vocale de la Renaissance,
ils deviennent autonomes et des formes musicales leur sont spécifiquement
dédiées. Il faut également préciser que les progrès en matière de facture et la
grande diversité des compositions ont largement contribué à favoriser cette évolution.
De plus, grâce au développement spectaculaire de l’imprimerie, et plus particulièrement des traités
organologiques (étude des instruments de musique), nous disposons de sources exceptionnelles
quant à l’instrumentarium de l’époque.

Une page du traité Musurgia Universalis (1650) : quelques ins- Encyclopédie Diderot d’Alembert : Planche XI
truments à cordes frottées consacrée à la lutherie intitulée “Instruments
On peut voir, sur la ligne du haut, une pochette et un violon et sur qui se touchent avec l’archet”. Les instruments
la ligne en dessous, ce qui correspond à un alto (sans frettes), une présentés (selon indications originales) : 1 Basse de
viole (6 cordes, avec frettes), un lirone à 12 cordes (appelée Lyra viole 2 Dessus de viole, 3 Pardessus de viole, 4
dodecahordæ) avec des frettes, des cordes hors manche mais Sourdine, 5 Viole d’amour, 5 bis Manche de
avec un chevillier insolite et des ouïes en forme de flamme (comme viole d’amour, 6 Contre-basse, 7 Violon, 8 Ar-
sur la viole d’amour). chet, 9 Poche avec son archet, 10 Trompette
En dessous, on distingue deux vielles à roue et, sur la dernière marine
ligne, le monochordon (comme son nom l’indique doté d’une seule
corde et servant souvent de diapason). Photo © Lugdivine

Photo © Université de Glasgow.

1 - Les cordophones
Les cordes frottées
Présentés, dans l’Encyclopédie Diderot d’Alembert, comme “instruments qui se touchent avec
l’archet”, les violes et le violon occupent une place de plus en plus importante comme solistes ou
dans le collectif des ensembles de l’époque.
a - La famille des violes compte sept instruments tous tenus entre les jambes, sauf la contre basse
de viole. Les violes diffèrent des violons par le nombre des cordes, 6 au lieu de 4 et par la
présence de frettes sur le manche.
Par ordre croissant de taille, on trouve : le pardessus de viole, le dessus de viole, la viole de gambe
alto, la viole de gambe ténor (ou taille de viole), la viole de gambe basse, la grande basse de viole
de gambe (ou violone) et la contre basse de viole (ou violone en ré).

Madame Henriette, fille de Louis XV jouant de la basse de viole - Jean-
Marc Nattier (1685/1766) - Château de Versailles.

VOCABULAIRE
On appelle frette, une fine lamelle placée perpendiculairement à la touche. Elle peut être
incrustée ou mobile (type bracelet de boyau) pour délimiter une case où l’instrumentiste place
ses doigts pour produire un son d’une hauteur déterminée.

Les cordes frottées (suite)
b - La famille des violons s’impose dès le XVIIe
siècle et se standardise sous la forme de 4
instruments : violon, alto, violoncelle et
contrebasse.

Le violon baroque Le violoniste - Gerrit Dou (1613/1675) - Le Palais sur l’île
Déjà présent dans sa forme primitive au XVIe s. (Varsovie - Pologne)
il subit de profondes transformations sous les
doigts des grands luthiers italiens (Amati,
Guarnerius, Stradivarius) qui l’améliorent et
obtiennent une perfection technique quasi
définitive. Corelli (1653/1713) et Vivaldi
(1678/1743) en Italie, en feront un instrument
virtuose.
En France, considéré longtemps comme un
instrument “criard” réservé à la danse ou à la
musique des rues, l’usage du violon prend de
l’ampleur avec la création, en 1626, des
Vingt-quatre Violons du Roi, sous
l'influence du compositeur et violoniste
italien Jean-Baptiste Lully. Mais c’est en
Italie au cours du XVIIIe siècle,
qu’Antonio Vivaldi écrit à Venise ses
premiers concertos baroques pour
violon (Les Quatres Saisons),
perfectionnant la technique et la
virtuosité de cet instrument.

L’alto. Dès le XVIe s. existent le ténor Le concert - 1741 - Pietro Longhi (1701/1785) - Gallerie
d'alto (tenore viola) et l'alto proprement dell'Accademia de Venise - Deux violons et un alto
dit (alto viola), qui tous deux ressemblent
à l'alto tel que nous le connaissons mais
le violon ténor est écarté du quatuor car
il s’avère injouable.

Le violoncelle quant à lui va supplanter la viole de gambe au
milieu du XVIIIe s. par sa puissance sonore. Pour en jouer, on
le pose par terre ou sur un tabouret ou entre les jambes, sur
les mollets ou la poitrine. Le violoncelle s’illustre aussi bien dans
un registre virtuose, à l’égal du violon, que dans son rôle
originel de basse continue.

La contrebasse est le plus grand (entre 1,60 m et 2,05 m) et
l’un des plus graves instruments de cette famille. Elle ne fut
introduite dans l’orchestre qu’au milieu du XVIIe s. Les
différentes tailles et le choix du nombre de cordes sont les
témoins d’une période de grande expérimentation, dans l’esprit
baroque véritable.

Les cordes frottées (suite) Portrait d'une Dame jouant de la Vielle - Donatien Nonnotte
c - La vielle à roue (1708-1785) - Musée Jacquemart-André (Chaalis)
Cet instrument existe déjà depuis le XIe s.
et de nombreuses représentations attestent
de son utilisation certainement plus par des
musiciens ambulants avec un répertoire
populaire que par des instrumentistes
savants.
La vielle à roue possède une caisse
bombée (en forme de luth) ou plate (en
forme de guitare), sur laquelle sont montées
les cordes, mises en vibration au moyen
d'une roue enduite de colophane. Cette
roue est mue par une manivelle extérieure,
permettant de lui imprimer, de la main
droite, des mouvements plus ou moins
rapides. Les sons s'obtiennent en
actionnant, de la main gauche, les touches
d'un clavier, dont les sautereaux, placés à
l'intérieur d'un boîtier rectangulaire,
pressent les cordes mélodiques
(chanterelles) pour en raccourcir la
longueur vibratoire (déterminant ainsi la
hauteur du son) et les mettre en contact
avec la roue.

Les cordes pincées
Dans le sillage de son succès à la période
Renaissance, le luth continue de bénéficier d’un
très grand prestige. La guitare et le théorbe, qui
se pratiquent comme instruments solistes ou
d’accompagnement, sont également très
présents.

Les luths
a - Un luth baroque type possède 13 chœurs,
soit vingt-quatre cordes (deux fois onze cordes et
deux chanterelles qui sont des cordes simples).
Les appellations théorbe et archiluth
s’appliquent génériquement à toutes les
déclinaisons d’instruments de la catégorie des
luths au registre grave et disposant de
nombreuses cordes avec deux chevilliers.

Charles Mouton (1626-v.1710), luthiste 1690 -
François de France Troy - Musée du Louvre
(Paris)

Les cordes pincées (suite)

b - Le théorbe (de la famille des

archiluths)

Le théorbe est un luth au long manche

qui ne passe pas inaperçu (il peut

atteindre deux mètres vingt !). Au jeu

de cordes du luth (appelé petit jeu)

s’ajoute un deuxième jeu de cordes

simples (appelé grand jeu) accordées

à l’aide d’un deuxième chevillier,

légèrement déporté vers la gauche.

Comme il possède un son plus grave

que celui du luth, il est utilisé comme

basse continue pour accompagner le

chant, mais aussi comme instrument Allégorie de la musique - 1649 - Laurent de La Hyre (1606/1656) -
soliste. Metropolitan Museum of Art (New York City)

Les joueurs de théorbe se nomment

théorbistes.

Le théorbiste - 1661 - Hendrik
Martenszoon Sorgh (1610 /1670)
- Rijksmuseum (Amsterdam)

c - La guitare
Depuis le début du XVIe siècle, existe un instrument de taille plus restreinte que l’actuelle guitare,
avec un corps plus effilé et moins profond.
Elle possède 4 puis 5 doubles chœurs
(association de deux cordes jouées
généralement simultanément) en boyaux.
La rosace est décorée soit, comme pour le
luth, à l’aide d’une fine pièce de bois qui
présente un travail de marqueterie très
élaboré, soit avec une succession de
parchemins formant un creux.
Les frettes mobiles sont en boyau et
nouées derrière le manche.

Mezzetin - 1718–1720 - Antoine Watteau (1684/1721) -
Metrololitan Museum of Art (New York City)

2 - Les instruments à clavier

a - Le clavecin (cordes pincées)
C’est le plus grand et le plus imposant des
“claviers” à cordes pincées. Les premiers mo-
dèles sont réalisés en Italie au XVIe siècle. C’est
l’instrument soliste par excellence et l’élément
majeur de toute la musique baroque. Sa particu-
larité tient au fait qu’il possède des touches com-
mandant de petites pièces de bois (sautereaux)
munies d’un petit bec qui griffent la corde en
montant. Le son émis est amplifié par la table
d’harmonie et la caisse qui jouent le rôle de ré-
sonateur.

La leçon de clavecin - ≈ 1660/69 - Jan Steen
(1625/1679) Wallace Collection (Londres)

b - L’épinette (cordes pincées)
Cet instrument date de la fin du XVe siècle.
Ce n’est en fait qu’un petit clavecin
généralement de forme trapézoïdale, dont
les cordes sont perpendiculaires aux
touches du clavier. à la même période, le
terme virginal était employé en Angleterre
ou dans les Flandres pour désigner
l’épinette.

Femme jouant du virginal (épinette) -
≈1662 - Johannes Vermeer (1632/1675) -
National Gallery (Londres)

c - Le clavicorde (cordes frappées)
Instrument facilement transportable
dont les cordes sont frappées par une
pièce métallique appelée “tangente”. Il
émet un son particulièrement discret
qui l’empêche de faire partie de
l’orchestre. Par conséquent il est
utilisé comme instrument d'étude.
Beaucoup des œuvres didactiques de
Jean-Sébastien Bach (Inventions,
Suites françaises, Clavier bien
tempéré…) sont écrites pour cet
instrument.

Femme jouant du clavicorde - 1665 - Gerrit Dou
(1613/1675) - Dulwich Picture Gallery (Londres)

3 - Les aérophones

LES BOIS
a - Flûtes à bec et flûtes traversières
La grande famille des flûtes à bec connaît, à partir du Moyen Âge, un essor considérable jusqu'au
milieu du XVIIIe siècle (époque où la flûte “traversière” s’impose dans le paysage musical).
On compte en général 6 instruments différents : sopranino (en fa), soprano (en do), alto (en fa),
ténor (en do), basse (en fa), contrebasse (en do).
L'époque Baroque marque le déclin du règne des ensembles homogènes, en particulier la fin du
consort S.A.T.B. (ensemble soprano, Alto, Ténor, Basse) et consacre la suprématie du modèle alto
pour lequel s'élabore un important répertoire tant profane que religieux .
La famille Hotteterre est célèbre pour avoir apporté de grandes innovations à la facture des
instruments à vent et plus particulièrement à celle de la flûte à bec qui subit des changements dans
la perce et devient un instrument construit en trois corps.
Ne pouvant concurrencer la flûte traversière en volume et en dynamique, l’usage de la flûte à bec
devient obsolète vers le milieu du XVIIIe siècle. Le plus célèbre membre de la famille, Jacques, dit
Hotteterre-le-Romain, virtuose, a beaucoup contribué au progrès de son instrument phare, la flûte
traversière.

Tenue de la
flûte à bec -
1707
traité de
Jacques
Hotteterre

Garçon jouant de la flûte à bec - Hendrick Terbrugghen
(1588/1629) - château de Wilhelmshöhe -
Gemäldegalerie Alte Meister (Kassel)

Le joueur de flûte traversière - v. 1710 - Kupetzky Johann
(1667/1740) - Musée des Instruments de Musique (Berlin)

Musiciens de la cour des Médicis - Gabbiani Antonio Domenico 1652-
1726 - Musée des Instruments de Musique - Florence, Galerie de l’Aca-
démie.

Le jeune joueur de flûte - 1630 - Judith Jans
Leyster (1609/1660) - National Museum of Fine
Arts is the national gallery (Stockholm)

Le flûtiste Michel de La Barre entouré de deux des
frères Hotteterre et du violiste Antoine Forqueray, vers
1710, André Bouys (1656-1740)
The National Gallery (Londres)

Les instruments baroques - Elias van Nijmegen
(1667/1755) - collection privée.
viole de gamba, violon, luth, orgue de chambre, flûte à bec,
hautbois, basson, flûte, trompette, cornemuse, vielle à roue,
flûte de Pan, triangle, cloches, cor de chasse, tambourin…

b - Les anches
La plupart des instruments de la Renaissance restent en usage même si de nombreuses
améliorations leur sont apportées. D’autres émergent et sont vite adoptés par les musiciens
et les compositeurs.

La famille des anches doubles
-/ Le hautbois baroque apparaît au début du XVIIe et gagne ses lettres de nobles en entrant dans
l’orchestre de Lully. Il prend de l’importance et devient un instrument soliste au début du XVIIIe siècle
avec, entre autres, des sonates et des concertos pour hautbois écrits par Albinoni, Vivaldi et
Haendel. L’abandon de la pirouette a modifié le son, amélioré son ambitus et, par conséquent, son
usage à la Cour.

-/ Le hautbois d'amour
Il possède un pavillon piriforme (en forme de poire) et des dimensions un peu plus grandes que
celles du hautbois ordinaire. Par rapport à ce dernier, il sonne une tierce mineure plus grave. Son
étendue comporte environ deux octaves et une quinte.
J.S. Bach a beaucoup écrit pour ce oboe d'amore (Messe en Si mineur - Magnificat - Oratorio de
Noël - Passions). Longtemps tenu à l'écart, il fut redécouvert par Debussy (Gigues), R. Strauss
(Symphonie domestique), Ravel (Boléro)…

-/ Le cor anglais
Le cor anglais, qui dispose également d’un pavillon piriforme, sonne à la quinte inférieure du hautbois
(5 notes au-dessous). Son nom proviendrait du fait, qu'à l'origine, existait un modèle coudé ou
“anglé”, plus pratique pour être joué à cheval et dont le nom par déformation orthographique, devint
“anglais” … Il exprime la tendresse, la mélancolie, l'angoisse, la nostalgie… J.S. Bach fait appel à
lui dans ses œuvres, sous le nom d'oboe da caccia (hautbois de chasse).

-/ Le basson
Il faut attendre le XVIIIe siècle pour que le bassoniste se voit accorder le rôle de
soliste. En effet, de nombreuses sonates et concertos sont écrits pour lui à cette
époque (Antonio Vivaldi par exemple, lui consacre plusieurs concertos). Durant
cette période, le basson
évolue peu.
Appelé fagotto (fagot) en
Italie, l’Encyclopédie de
Diderot mentionne le terme
“basson de hautbois”.

Basson - Gravure sur cuivre coloriée
de Johann Christoph Weigel (vers
1654–1726). Nuremberg (J.C.Weigel)
(vers 1710/20).

Hautbois
Traité de la musette de Charles Emmanuel Borjon de
Scellery, publié en 1672. Première représentation d’un
hautbois à deux et trois clés joué par un personnage au
pied duquel on voit plusieurs instruments dont une basse
de cromorne et une musette.

c - Les cuivres
Buccin, cor, trompe, sacqueboute, busine, cornet… les musiciens du Baroque héritent, à peu
de choses près, des mêmes instruments qu’à la Renaissance. Par ailleurs, la distinction entre “hauts”
et “bas” instruments (“d’extérieur” et “d’intérieur”), qui remonte au Moyen Âge, reste d’actualité.
-/ La trompette naturelle, dépourvue de mécanismes (pistons, clefs ou trous latéraux correctifs,
par exemple) n’émet que les harmoniques naturels d’un son fondamental*. Ce cortège de sons est
obtenu par pression plus ou moins forte des lèvres sur l’embouchure en forme de cuvette.
-/ Le trombone, hérité de la sacqueboute, il dispose d’une coulisse qui fait varier la longueur du
tuyau et permet de jouer une plus large gamme de notes. Cependant, il n’intégrera vraiment
l’orchestre qu’au cours de la période classique.
-/ Le cor baroque, démuni de pistons, ne peut émettre qu’un son fondamental et ses harmoniques
naturels. En 1636, Marin Mersenne décrit dans son ouvrage Harmonie Universelle quatre types de
cor : le grand cor, le cor à plusieurs tours, le cor qui n’a qu’un seul tour et le huchet (le cor de chasse
et trompe de chasse font partie de cette dernière catégorie). Pour simplifier, on dira que les cors de
chasse (corno da caccia) - ou d’harmonie - sont ceux utilisés à l’opéra, tandis que les trompes de
chasse sont réservées à la musique militaire ou de plein air.
-/ Le cornet à bouquin (de l’italien bocca = bouche) est, la plupart du temps, doté d’un corps de
forme courbée, taillé à 8 pans, sans pavillon marqué. Une peau recouvre le corps constitué de deux
moitiés de bois collées. La basse des cornets est appelée serpent, du fait de son aspect sinueux.
Il s’agit d’un instrument avec des trous de jeu et disposant d’une embouchure. Il se pratique aussi
bien debout, pour les défilés, qu’assis, pour les concerts.

Fêtes du couronnement de Louis XIV - Reims
Lepautre Jean (1618-1682), graveur - Trompettes naturelles et tambours à gauche, cornets, trombones et bassons à
droite. Bibliothèque de l'Institut National d'Histoire de l'Art, collections Jacques Doucet

d - L’orgue
Entre le XIVe et le XVIIIe siècle l’orgue classique se définit progressivement.
Dès lors cet instrument connaît un épanouissement qui, avec des
différences de styles aussi bien en France, en Allemagne, aux Pays-Bas,
en Italie ou en Espagne, servira l’important répertoire que les grands
maîtres lui consacrent.

* Une note jouée par un instrument comporte, en réalité, d'autres notes inaudibles (c’est-à-
dire qu’on ne les entend pas séparément alors qu’elles sont bien présentes dans le spectre
sonore global). On appelle fondamentale la hauteur musicale perçue comme la partie la
plus basse du son entendu. Les sons additionnels sont appelés harmoniques (ou partiels).
Par exemple, considérons la note la3 à 440 Hz. La fondamentale qualifie cette note (la)
produite à la fréquence 440 Hz et les harmoniques seront constitués par toutes les notes
plus aigües dotées d’une fréquence multiple de 440Hz.

E - Les principaux compositeurs du Baroque

Quelques œuvres Claudio Monteverdi (1567/1643)
Ariana (1608), Vêpres de Né à Crémone, fils d’un médecin, aîné de cinq frères, Claudio est très
la Sainte Vierge (1610), tôt initié à la musique.
Retour d’Ulysse dans sa Dès 1582, il publie un recueil de motets à trois voix : les Sacræ
patrie (1640), La Selva Cantiuncalæ. Cinq ans plus tard, son Premier livre de madrigaux donne
morale et spirituale (1641) la mesure de ses capacités de compositeur. Vers 1590, il entre au service
et le drame lyrique Le du duc de Mantoue, Vincenzo Gonzague en tant que joueur de viole.
Couronnement de Poppée Suivant son maître parti servir l’empereur Rodolphe II, alors en conflit
(1642) avec les Turcs, il se familiarise avec les œuvres musicales d’une partie
des écoles européennes. 
Malgré les succès rencontrés, la vie de Monteverdi et de son épouse
n’est guère facile sur le plan matériel.
En 1607, à la demande du duc de Mantoue, il compose le drame lyrique,
L’Orféo, considéré comme le premier opéra de l’histoire de la musique.
Son épouse meurt cette même année et certains ont pu faire le
rapprochement entre cette disparition et celle d’Eurydice…
Au cours de l’épidémie de grande peste qui ravage Venise en 1631, il
perd son fils. L’année suivante, il est ordonné prêtre et continue à
travailler pour le théâtre et l’église. Claudio Monteverdi meurt en 1643,
lors d’un court voyage à Crémone.

Quelques œuvres Jean Baptiste Lully (1632/1687) (initialement Lulli) naît à Florence dans
1669 - Monsieur de une famille d’humbles meuniers. En 1645, il entre comme marmiton au
Pourceaugnac service de Mademoiselle de Montpensier, petite-fille d’Henri IV qui
1673 - Cadmus et séjourne aux Tuileries. En 1648, c’est la Fronde et les Italiens du royaume
Hermione se cachent. Mlle de Montpensier s’allie à Colbert contre le pouvoir royal ;
1674 - Alceste c’est un cuisant échec. Proscrite de la cour, elle doit s’exiler en province.
1675 - Thésée Lully la suit mais revient vite dans la capitale où il danse devant le roi.
1682 - Persée C’est le début du succès et de sa fortune. En 1652, il devient violoniste et
1683 - Phaëton danseur au service du jeune roi (Louis XIV) et l’année suivante
1686 - Acis et Galatée compositeur de la musique instrumentale.
1686 - Armide Lors des représentations d’opéras italiens de F. Cavalli (Xerxès, 1660 -
Ercole amante, 1662), il introduit des épisodes avec ballets qui
connaissent un succès immédiat. En 1661, Louis XIV le nomme
surintendant et compositeur de la Chambre. En 1664, débute sa
collaboration avec Molière. La création de la tragédie lyrique Psyché
(1671) marque une nette avancée en direction des conventions de la
forme opéra. Sa promotion à la tête de tout le théâtre en musique (1672)
met fin à sa collaboration avec Molière. Thomas Corneille et Quinault
prennent le relais pour la création des livrets. Il quitte la cour en 1686 et
meurt l’année suivante consécutivement à une blessure occasionnée en
dirigeant le Te Deum donné pour la guérison de Louis XIV.

Henry Purcell (1659/1695)

Né à Londres, Henry Purcell est admis très jeune au sein de la

maîtrise de la Chapelle Royale, puis, à l’âge de 15 ans, dans les

Bishop’s boys de la Westminster School. à vingt ans, il devient

titulaire du grand orgue de la cathédrale de Westminster. En 1680, il

reçoit la charge de “compositeur ordinaire du roi” (Charles II) et, en

1685, celle de claveciniste de la musique privée de Jacques II (roi

d'Angleterre, d'Irlande et d'écosse, de religion catholique).

Très impopulaire, Jacques II est chassé du pouvoir en 1689 et sa fille,

de confession protestante, Mary II lui succède. Purcell reste en faveur

auprès de la souveraine pour qui il écrit une série d’odes pour la

Quelques œuvres célébration de ses anniversaires. 

Musicien respecté et prolixe, Purcell compose dans divers domaines. On peut citer :

- Quelques opéras et musiques de scène : Dido and Æneas (1689), Dioclesian (1690), King Arthur

(1691), Timon of Athens (1694), The Indian Queen (1695)…

- Des pièces instrumentales pour cordes, pour clavecin, pour orgue…

- Des odes et des cantates pour Charles II (frère aîné de Jacques II), pour Jacques II, pour la reine

Mary, pour sainte Cécile…

Antonio Vivaldi (1678/1741) - le maître du concerto !

Aîné de huit autres frères et sœurs, Antonio Vivaldi naît à Venise

d’un père barbier et (surtout) violoniste de la basilique Saint-Marc.

Ce dernier l’initie très jeune à l’instrument et son talent précoce lui

permet d’entrer à la Chapelle ducale. Mais Antonio est

prioritairement destiné à une carrière ecclésiastique. Dès l’âge

minimum requis, à savoir 15 ans, il reçoit la tonsure des mains du

patriarche de Venise. Néanmoins, il poursuit ses activités musicales

avant d’être ordonné prêtre en 1703. Parallèlement, Vivaldi occupe

la fonction de professeur de violon à l'Ospedale della Pietà qui

héberge des jeunes filles abandonnées, orphelines ou d’origine

indigente. Même s’il demeure extrêmement dévot, il renonce

définitivement, en 1706, à dire la messe pour se consacrer

essentiellement à sa passion. L’éclat et la réputation de la ville lui

Quelques œuvres permettent probablement de rencontrer bon nombre d’artistes
≈ 507 concertos (Alessandro et Domenico Scarlatti, Georg Friedrich Hændel…) et
≈ 98 sonates de se faire remarquer par les célébrités qui viennent l’écouter (dont
le roi Frédéric IV de Danemark !). Cependant ses fonctions à la

• La Follia (1703) Pietà s’achèvent en 1711, année au cours de laquelle est publié, à
• L'estro armonico (1711) Amsterdam, un recueil de douze de ses concerti. En 1713, alors
• Stabat Mater (1712) âgé de trente-cinq ans, Vivaldi se frotte au genre opéra, ce qui
• Filiae maestae Jerusalem suscite bien des interrogations compte tenu de la réputation et des
(vers 1715) comportements des actrices-chanteuses qui y exercent, souvent
• Nisi Dominus (vers 1716) peu en rapport avec la morale. Sa rencontre fructueuse avec
• Les Quatre Saisons (1725) l’empereur Charles VI du Saint-Empire (1685-1740), mélomane
averti, lui permet de recevoir une dotation exceptionnelle. 

Quelques œuvres Jean Sebastien Bach (1685/1750)
• grandes œuvres pour Jean-Sébastien Bach naît à Eisenach (province de Thuringe),
clavecin : Les Fantaisies, les dernier des huit enfants de Joseph Ambrosius Bach, violoniste et
Suites anglaises et françaises, altiste, et d’élisabeth Lammerhirt. à l’âge de neuf ans, il perd son
le Clavecin bien tempéré père et un an plus tard sa mère. Il est alors pris en charge par son
(1722 et 1744), les frère aîné Jean-Christophe (organiste, élève de Pachelbel) et
Inventions…). poursuit de brillantes études générales au Lyceum d’Ohrdruf. à
• Concertos brandebourgeois quinze ans, il entre à la manécanterie de la Michaeliskirche de
(1721) Lüneburg (où il étudie la composition et l’orgue) avant d’être
introduit à la cour de Celle, centre de culture française, où il se
Grandes œuvres vocales : familiarise avec les maîtres français du clavecin et de l’orgue. Ainsi,
• Passion selon saint Jean il devient organiste de l’église Saint-Boniface d’Arnstadt de 1703 à
(1723) 1707. Cette dernière année il épouse Maria Barbara, sa cousine,
• Passion selon saint Matthieu qui lui donnera sept enfants (dont trois morts en bas-âge). Entre
(1729) 1708 et 1717, il exerce en tant que musicien de chambre et
• Messe en si mineur (1733 à organiste à la cour de Weimar. Après la mort de sa femme (1720),
1749) il se remarie avec Anna-Magdalena Wulken dont il aura 13 autres
• Variations Goldberg (1742) enfants (six mourront en bas-âge !). De 1717 à 1723, il tient le poste
• L'Art de la fugue (1742 à de maître de chapelle la cour de Köthen grâce au prince Léopold,
1750) grand amateur de musique.
• L'Offrande musicale (1747) Dans ce milieu calviniste austère, face à la difficulté de faire
exécuter de la musique religieuse, Bach se replie sur la musique
Œuvres pour orgue : instrumentale. Mais son environnement professionnel devient
Sonates (Sonate en trio pour moins propice et confronté à des difficultés pour l’éducation de ses
orgue BWV 528, en mi enfants, Bach (luthérien) sollicite le poste de Cantor de Saint-
mineur), Préludes, Fantaisies, Thomas à Leipzig. Il obtient ce rang (qu’il conservera jusqu’à sa
Toccatas (Toccata et fugue en mort) en 1723 mais cette situation se révèle vite peu gratifiante
ré mineur pour orgue, BWV (chorale médiocre, instrumentistes peu aguerris, strict devoir
565), Fugues, Concertos, d’obéissance au Conseil de la ville, obligation d’approvisionner les
Chorals… églises, la ville et l’université pour les cérémonies officielles…). De
fait, il entreprend quelques voyages à Weimar, Cassel, Dresde,
Berlin… En 1747, sur l’invitation de Frédéric II de Prusse, il se rend
à Postdam. Confronté à des problèmes de vue, il doit subir des
opérations qui le rendent aveugle (1749). Bach s’éteint l’année
suivante.

BWV = Bach Werke Verzeichnis
Catalogue thématique des œuvres de Bach
établi dans les années 1950 par le
musicologue allemand Wolfgang
Schmieder. Il a numéroté successivement les œuvres
chorales, puis les œuvres pour orgue, puis les œuvres
pour clavier, et ainsi de suite… ; donc, un petit numéro
accolé au BWV n'indique pas nécessairement qu’il s’agit
d’une œuvre antérieure à celle disposant d’un numéro
plus élevé

Son œuvre est considérable et Georg Friedrich Haendel (1685/1759)
très variée: nombreuses G. F. Haendel naît, en 1685, à Halle dans le Thuringe. Second des
sonates, 18 concertos grossi, quatre enfants de Georg Haendel, barbier-chirurgien et chambellan
12 concertos pour orgue, 3 du duc de Saxe-Weissenfels. étonné par le talent précoce du fils
concertos pour hautbois, Les 8 de son chambellan, le duc lui offre la possibilité de suivre des cours,
“grandes” suites pour pendant trois années, avec l’organiste de la Marienkirche. Georg
clavecin… et 42 opéras ! Friedrich rentre à l’université de Halle et devient organiste de la
cathédrale calviniste de la ville. En 1704, il gagne Hambourg où il
Quelques œuvres obtient la place de claveciniste dans l’orchestre de l’Opéra. Avec
• Water Music son ami Mattheson, il entreprend le “pèlerinage” à Lübeck pour
• Music for the Royal Fireworks entendre Buxtehude (1637-1707). En fait, tous deux sont intéressés
• Alleluia tiré de son oratorio par la succession du prestigieux, et vieillissant, organiste.
Messiah (le Messie). Mais la titularisation à l’instrument de la Marienkirche passe par
l’obligation, en quelque sorte, d’épouser la fille du titulaire sur le dé-
part. Tout comme J.S. Bach un peu plus tard, il renonce à un tel
projet…
En 1706, en Italie, Haendel rencontre Corelli (1653-1713), Antonio
et Domenico Scarlatti. Quatre ans plus tard, il est nommé maître de
chapelle de l’électeur de Hanovre. Il fait alors un premier séjour en
Angleterre, revient à Hanovre au bout de six mois et retourne au-
près de la reine Anne. à la mort de cette dernière (1714), son suc-
cesseur, George 1er (par ailleurs électeur de Hanovre, son ancien
employeur…) lui maintient sa confiance …et une pension substan-
tielle ! Ainsi, en 1719, il prend la direction, avec Bononcini et Ariosti,
de la Royal Academy of Music.
Naturalisé anglais en 1726, Haendel impose l’opéra italien. Une
sombre querelle née de la rivalité entre le roi d’Angleterre et le
prince de Galles ne fait qu’aggraver le conflit latent entre Haendel
et Bononcini qui a pour conséquence la liquidation de la presti-
gieuse institution. Dès lors, il va essentiellement canaliser son éner-
gie en dehors du théâtre et plus particulièrement composer des
Oratorios. C’est à Dublin, en 1742, qu’a lieu la première du Messie.

La représentation est un triomphe.
Après un voyage en Hollande, en 1750,
il est victime d’un accident et devient
aveugle. Il meurt en 1759 puis est
inhumé à Westminster Abbey.

Le peintre belge édouard Jean Conrad
Hamman (1819/1888) interprète à sa manière
le déroulement d’une fête royale sur la Tamise
avec, comme personnages principaux, le roi
Georges 1er et Haendel. En réalité ce dernier
n’était pas dans la barque mais bien sur la
rive en train de diriger ses musiciens.
Gravure colorée sur acier d’après un tableau
d’Hamman.

Principales œuvres Marc-Antoine Charpentier (1636/1704)
Dans le domaine religieux : Probablement destiné à la peinture, Marc-Antoine Charpentier
12 messes, une centaine de trouve la révélation de sa vocation musicale lors d’un séjour en Italie.
motets, 28 Leçons de Ténè- élève de G. Carissimi (1605/1674) pendant au moins trois ans, il
bres, 30 hymnes, 24 Histoires retrouve, à son retour en France (vers 1669), les cercles italianisants
sacrées, 6 Te Deum… de la capitale qu’il fréquente assidûment.
Dans le domaine profane : Dès 1671, Molière qui vient de se brouiller avec Lully, lui confie la
12 divertissements (Les Arts composition de ses intermèdes de La comtesse d’Escarbagnas
Florissants), de nombreux (1671) et du Malade Imaginaire (1673). Composant “dans le style
airs de cour, des cantates italien”, la renommée de M.A. Charpentier va grandissant. En 1679
(Orphée descendant aux En- on chante sa musique pour la messe du Dauphin mais, à cause d’un
fers…), un opéra sacré problème de santé, il ne peut faire valoir ses chances pour
(David et Jonathas, 1684), un l’obtention d’un des postes de sous-maître de musique de la
opéra (Médée, 1693). Chapelle Royale. Il obtient cependant une pension de la part de
Louis XIV et un engagement auprès de Mlle de Guise pour diriger
son petit ensemble musical. Cette dernière, peu avant sa mort
(1688) recommande “son” musicien aux jésuites. Dans cette
congrégation, il cumule les charges de Maître de musique au
Collège Louis-le-Grand, de Maître de Chapelle de l’église Saint-
Louis et de Maître de musique du Duc de Chartres. En 1698, il
accède enfin à la charge de Maître de la Sainte-Chapelle et se
consacre, dès lors, à la pédagogie et à la composition religieuse.

Jean-Philippe Rameau (1683/1764)
Né à Dijon en 1683, Rameau est un contemporain de Bach et
d’Haendel. Sa longévité aurait pu lui permettre d’entendre le tout
jeune Mozart qui avait alors 8 ans (et déjà quelques concerts dans
les cours d’Europe à son actif !) en 1764, année de son décès à
Paris. Alors que Bach, malgré son abondante production, n’a
jamais composé pour le théâtre et que Haendel s’épanouit dans
l’opéra “à l’italienne”, Rameau est un maître de l’opéra français,
dans la lignée de son illustre prédécesseur, Lully. La danse y
occupe une place de choix, aussi bien dans les opéras ballets tels
Les Indes galantes (1735) et Les fêtes d’Hébé (1739) que dans le
théâtre lyrique : Hippolyte et Aricie (1733), Castor et Pollux (1737),
Dardanus (1739), Platée (1745), Zoroastre (1749) ou Les
Boréades (1763).

C’est aussi un virtuose du clavecin et un théoricien qui s’intéresse à l’harmonie et à l’acoustique.
Ses innovations n’ont pas plu à tous, comme en témoigne la querelle qui opposa en 1733 ses
partisans, les “ramistes” et ses opposants, les “lullistes”, lesquels reprochaient à Rameau d’user
d’harmonies trop audacieuses dans Hippolyte et Aricie, de donner trop d’importance à l’orchestre
par rapport aux voix et de vouloir mettre en musique des théories abstraites, ce qui dénaturait
l’héritage de Lully.

Compositions : François Couperin (1668/1733)
On lui doit quatre livres de Né dans une famille de musiciens depuis plusieurs générations,
pièces de clavecin comprenant il bénéficie naturellement d’une formation musicale avant même
27 ordres (voir ci-dessous), d’apprendre à lire ou à écrire. à la mort de son père, le jeune
huit préludes et une allemande François âgé de 11 ans, hérite de la charge d’organiste à l’église
en annexe de son traité L'Art Saint-Gervais. Grâce à la bienveillance de Michel-Richard
de toucher le clavecin (1716), Delalande (un organiste de renom) qui joue le prête-nom il peut
des musiques de chambre continuer à exercer sa charge jusqu’à sa majorité. En 1689 il
Sonates en trio (1690), en épouse Marie-Anne Ansault qui lui donne cinq enfants. Dans le
quatuor (La Superbe, 1695), contrat de mariage on apprend qu’il porte le titre de Sieur de
Les Concerts royaux (1714), Crouilly.
Les Apothéoses (1724), Les En 1690 il reçoit un privilège pour ses Pièces d'orgue consistantes
Nations (1726), Les Goûts en deux messes, sur l'intervention de De Lalande. En 1693, ses
réunis (1728), deux suites de qualités de musicien, lui permettent d’entrer au service de Louis
Pièces de violes (1728)…et XIV et d’exercer comme l’un des quatre organistes de la Chapelle
des pièces religieuses dont les Royale. Cependant, malgré son talent il n’exercera jamais en tant
Leçons de ténèbres (1714), que claveciniste du roi, se contentant d’enseigner au duc de
plusieurs motets… Bourgogne et à diverses princesses.
Doté d’une santé précaire, d’un caractère peu sociable et sans
grande ambition, il conservera longtemps ses charges à Saint-
Gervais et à la Chapelle Royale tout en poursuivant sa carrière
de compositeur. Paradoxalement, il ne laisse pour l’orgue que
deux messes (mais cette caractéristique est partagée par d’autres
organistes de son époque…). En revanche, il se place au premier
plan des clavecinistes français.

Ordre
Ce titre, employé par F. Couperin dans chacun de ses 4 livres de
clavecin, publiés entre 1713 et 1730, désigne une série de pièces
écrites dans une même tonalité. L’Ordre ainsi conçu groupe aussi
bien des danses que des pièces de caractère, des portraits ou des évocations.
Le compositeur a écrit 27 Ordres comportant de 4 à 22 pièces dont il faut noter
que les caractères propres à la danse tendent progressivement à disparaître.
Ainsi, le 6e Ordre du Second livre est constitué de huit pièces intitulées : Les
Moissoneurs, Les Langueurs, Le Gazoüillement, La Bersan, Les Barricades
Mistérieuses, Les Bergeries, La Commère, Le moucheron.

à retenir Entre la fin du XVIe et le milieu du XVIIIe siècle, le terme “baroque” s’applique
tout d’abord aux beaux-arts italiens (architecture, peinture, sculpture…) avant de

s’étendre aux autres domaines (musique, littérature…).

Cependant, l’époque Baroque prend parfois des allures de “caméléon” et voit

éclore, en France particulièrement, le style classique (en architecture ou en

littérature), tout en conservant l’étiquette “baroque” pour ce qui touche à la musique jouée à la

cour de Versailles.

En musique
• Invention et développement de l’opéra : opéra seria et opéra buffa
• Naissance de l’opéra comique
• Création de nouvelles formes pour la musique instrumentale : la sonate, le concerto, la
suite, l’oratorio…

Exercices

Exercice 1
Quelles sont les dates généralement retenues pour baliser la période du Baroque ?

Exercice 2 Espagne
Dans quel pays est né l’Opéra ? (choisir la bonne réponse) :

Angleterre France Italie États-Unis

Exercice 3

Quel personnage fait construire le château de Versailles ? (choisir la bonne réponse) :

François 1er Luther Napoléon 1er Louis XIV

Exercice 4
Compléter les emplacements laissés vides en choisissant parmi les propositions suivantes :

Opéra Concerto Classique Renaissance Comédie-ballet Sonate

La période baroque fait suite à celle de la ................................
Le Baroque est une période de l’histoire marquée par l’invention de la forme vocale …………………
au début du XVIIe siècle.
Elle voit l’épanouissement d’autres formes musicales telles que le…………………...., la………………
…………………et la……………………………
Par ailleurs, on qualifie en France le mouvement architectural de cette même époque de……………

Exercice 5

Comment appelle-t-on le mouvement culturel, philosophique, littéraire et intellectuel qui émerge dans

la seconde moitié du XVIIIe siècle en Europe (choisir la bonne réponse) :

les Éclairés les Lumières les Lampadaires

Exercice 6
Nommer les instruments de musique présentés en image ci-dessous
(au choix : cornet - flûte traversière - trombone - basson)

d

a c
b

Exercice 7
Nommer les instruments de musique présentés en image ci-dessous
(au choix : violoncelle - théorbe - violon - viole de gambe)
Indices : viole et théorbe possèdent des frettes, violon et violoncelle n’en ont pas !

g

ef

h

Exercice 8

Voici quelques danses pratiquées à l’époque baroque. Attribuer à chacune d’elles, l’adjectif “lente”,

“modérée”, “rapide”.

Allemande……………………… Courante……………………… Menuet……………………

Sarabande……………………… Gigue………………………… Bourrée……………………

Exercice 9
Relier chaque terme à sa définition :

1 Comédie-ballet A association de danses où alternent tempo vif et tempo lent.
2 Suite B œuvre mêlant théâtre avec interludes musicaux et dansés.
3 Grande Écurie du Roy C Drame ou tragédie lyrique associant chanteurs solistes, chœurs

4 Opéra et accompagnement instrumental avec jeu scénique.
D fanfare (vents et percussions) en fonction à Versailles.

Pour aller plus loin

Illustrations sonores ou visuelles ethnographiques

Suggestion : travail de recherche et de documentation sur les sujets
suivants :

Visionner
• Le Bourgeois gentilhomme, film de Roger Coggio, 1982
• Tous les matins du monde, film d’Alain Corneau sorti en 1991
• La danse à la cour de Louis XIV : Le Roi danse, film de Gérard Corbiau sorti en 2000
• Réception au château de Chantilly : Vatel film de Roland Joffé, sorti en 2000.

• Faire des recherches sur :
• Le château de Versailles (architecture, jardin, mode de vie…)
• Le goût de l’Orient :

-/ Parfum d'orient de la BD d’aujourd’hui :
Iznogoud - SinBad - Foufi - Ali Beber - Ali Bibi le petit fakir - Contes des mille et une nuits

• Créer une chorégraphie :
-/ Pour accompagner la Marche pour la cérémonie des Turcs

Ce ballet compose le quatrième intermède : le Mufti, quatre Dervis, six Turcs dansant, six Turcs musiciens,
et autres joueurs d'instruments à la turque, sont les acteurs de cette cérémonie (sic).

Versailles - L’orangerie

Le sultan Mehmed IV (19e sultan ottoman)
(1642/1693)
Ptuj Ormož Regional Museum



classicisme & romantisme

i - le classicisme musical ii - le romantisme musical

Dans les pas de l’Histoire Dans les pas de l’histoire
Quelques événements marquants de cette les grandes étapes du xixe siècle en france
période
ludwig van Beethoven (1770/1827)
a - les nouvelles formes issues du
classicisme a - les nouvelles formes de la
période romantique
la symphonie
le quatuor à cordes a - les formes du piano romantique
la forme sonate le xixe siècle et le triomphe de l’art
la réforme de l’opéra pianistique

vocaBulaire le piano, instrument-roi du xixe s.
robert schumann (1810/1856)
B - les principaux frédéric chopin (1810/1849)
compositeurs classiQues franz liszt (1811/1886)

christoph Willibald Gluck (1714-1787) b - Le lied
franz Joseph Haydn (1732/1809) franz schubert (1797/1828)
Wolfgang amadeus mozart (1756/1791)
c - le poème symphonique
c - les musiQues de la
révolution (1789 - 1799) B - le grand opéra

Dans les pas de l’histoire Gioacchino rossini (1792/1828)
1 - les grandes dates de la révolution richard Wagner (1813/1883)
française - les personnages de la Giuseppe verdi (1813/1901)
révolution française
2 - la musique au temps de la révolution c- du grand opéra à l’opérette en
france
a - la musique des rues
le Ça ira 1 - le grand opéra
La Marseillaise Hector Berlioz (1803/1869)
Georges Bizet (1838/1875)
b - le triomphe de l’opéra-comique
andré Grétry (1741/1813) 2 - l’opérette
françois-Joseph Gossec (1734/1829) Jacques offenbach (1819/1880)
étienne nicolas méhul (1763/1817) les origines du french can can

résumé 3 - les librettistes du xixe siècle
Questionnaire
vocaBulaire
Quelques opéras du xixe siècle

d - l’émergence du nationalisme
musical

edvard Grieg (1843/1907) Norvège
anton dvorak (1841/1904) Tchécoslovaquie
Bedřich smetana (1824/1884) Tchécoslovaquie
Béla Bartók (1881/1945) Hongrie
modeste moussorgski (1839/1881) Russie
nicolaï rimski-Korsakov (1844/1908) Russie
alexandre Borodine (1833/1887) Russie
manuel de falla (1876/1946) Espagne

résumé
Questionnaire

l’Histoire de la musiQue

6 - classicisme musical (1750 - 1827)

a - le classicisme musical

On a coutume d’appeler classicisme musical la période qui, très globalement,
s’étend de la mort de J.-s. Bach (1750) à celle de Beethoven (1827). Ces 6 ou 7
décennies constituent une sorte de trait d’union entre les styles baroque et romantique en consacrant
trois grands noms issus de l’école viennoise, Haydn (1732/1809), mozart (1756/1791), Beethoven1
(1770/1827), sans oublier d’autres compositeurs comme Georg-philipp telemann (1681/1767) ou
christoph-Willibald Gluck (1714/1787). à la différence des compositions baroques dont l’écriture
savante s’avère parfois sophistiquée, voire impénétrable, le classicisme adopte un style rationnel
qui gagne en clarté. En général, les compositions “classiques” s’étoffent (plus de mouvements*) et
leur contenu traduit une volonté expressive naturelle beaucoup plus marquée. Par ailleurs, la
musique instrumentale s’émancipe au point d’acquérir progressivement une totale autonomie par
rapport au chant.

le classicisme musical marque la fin du règne de la basse continue. cette dernière n’est plus
chiffrée ou improvisée mais écrite. les apports caractéristiques de cette période sont la
symphonie, l’usage de la forme sonate, l’avènement du quatuor à cordes et la réforme de
l’opéra (selon Gluck).

1 Beethoven est considéré comme le trait d’union qui marque le passage du classicisme au romantisme. De ce fait, on
peut le retrouver cité dans chacune de ces deux périodes musicales.

en musique, la période qualifiée
de “classicisme” (≈ 1750 - 1827)
n’est pas contemporaine, en
france tout au moins, avec
celle qui correspond au style
appelé “classique” dans les domaines de la
littérature et de l’architecture, en particulier à la
cour de louis xiv.
ainsi, les grands auteurs “classiques” du xviie
siècle (corneille, racine, molière, la fontaine, la
Bruyère, Bossuet…) se manifestent en même
temps que lully compose des opéras baroques
pour le roi-soleil, c’est-à-dire un siècle avant
l’apogée du classicisme musical incarné par
mozart.

Mozart enfant jouant au piano avec son père et sa sœur
- 1762 - d’après Louis Carrogis de Carmontelle (1717/1806)
estampe conservée au Musée de Chantilly.
Wolfgang, qui a sept ans, est assis au clavecin, sa sœur
Nanner chante tandis que leur père, Léopold, joue du violon.

Dans les pas de l’Histoire

Quelques dates et événements marquants du début du xviiie siècle

• louis xv (roi de France de 1723 à 1774)
• louis xvi (roi de France de 1774 à 1789)
• la révolution (1789-1799)
• le directoire (26 octobre 1795 - 9 novembre 1799)

-/ Les campagnes de Bonaparte : Campagnes d’Italie (1796/97), Campagne d’égypte
(1798/1801).
• le consulat (9 novembre 1799 -18 mai 1804)

-/ Deuxième Campagne d’Italie (1800) : Montebello, Marengo…
• l’empire (18 mai 1804 - 22 juin 1815) : napoléon 1er, empereur.

-/ Campagne d'Allemagne et Trafalgar (1805), Austerlitz
-/ Campagne de Prusse (1806) : Auerstaedt, Iéna…
-/ Campagne de Pologne (1807) : Eylau, Friedland…
-/ Campagne d'Autriche (1809) : Wagram…
-/ Guerre d'Espagne et du Portugal (1808-1814)
-/ Campagne de Russie (1812) : Smolensk, Moskowa, Bérézina…
-/ Campagne de Saxe (1813)
-/ Campagne de France (1814)
• la première restauration : louis xviii est appelé sur le trône de France suite à l'abdication de
Napoléon Ier au printemps 1814.
• les cent-Jours : retour de napoléon en France alors en exil sur l’Île d’Elbe. Il abdique le 22 juin
1815 et est exilé définitivement à Sainte Hélène.
-/ Campagne de Belgique (1815) : Waterloo…
• la seconde restauration (1815 à 1830) : louis xviii revient sur le trône jusqu’à sa mort en
1824. Il est remplacé par son frère, le comte d'Artois qui prend le nom de charles x. Les émeutes
parisiennes dites “des trois Glorieuses” mettent un terme à son règne (27, 28, 29 juillet 1830).

Louis XV en costume de sacre Louis XVI en costume de sacre Napoléon en costume de sacre
François Gérard (1770/1837)
Louis-Michel van Loo (1707/1771) Antoine-François Callet (1741/1823) Versailles

Versailles Musée du Prado

1 - les nouvelles formes issues du classicisme
Si la période baroque a vu naître, en Italie, les formes musicales majeures que sont la sonate, l’opéra
et le concerto, la période appelée classicisme (1750 - 1820) fixe définitivement leurs structures, tout
en y ajoutant de nouvelles créations : la symphonie, le quatuor à cordes, la forme sonate ou
encore la réforme de l’opéra (selon Gluck).
La seconde moitié du XVIIIe siècle est marquée par le fameux trio viennois (Haydn, mozart,
Beethoven) qui souligne la forte influence germanique au détriment de celle exercée par l’Italie.

a - la symphonie
Au cours des siècles, le terme “symphonie” a revêtu diverses significations. Le mot sinfonia,
d’origine italienne (= accord de sons), apparaît vers la fin de la Renaissance pour désigner
une composition destinée à un ensemble instrumental. Placée au début des opéras italiens,
la sinfonia se confond souvent avec l’ouverture* et adopte un découpage tripartite (vif, lent, vif).
à l’époque classique, la symphonie se sépare de l’ouverture d’opéra et devient une forme musicale
autonome. Elle qualifie alors une composition d’envergure destinée à être jouée par un orchestre
symphonique (cordophones + aérophones + percussions).
Sa structure s’appuie sur celle de la sonate, à savoir quatre mouvements* ainsi organisés : Allegro
- Adagio ou Andante - Menuet ou Scherzo - Finale.
En sachant tirer le meilleur parti de l’évolution de cette forme* et en composant pas moins de 106
opus*, Haydn a été surnommé le “père de la symphonie moderne”.

b - le quatuor à cordes
Cette appellation s’applique aussi bien à l’ensemble instrumental à cordes (2 violons, 1 alto,
1 violoncelle) qu’à la forme musicale, dite sonate en quatuor, spécifiquement dédiée à cette
formation.
Haydn (compositeur de 83 opus recensés) mais aussi Mozart vont donner à la forme quatuor ses
lettres de noblesse au point qu’elle deviendra un modèle très prisé de la musique de chambre dans
la seconde moitié du XVIIIe siècle. L’œuvre “quatuor à cordes” comporte 4 mouvements : Allegro
(de forme sonate - cf. ci-dessous !), Adagio, Allegretto (ternaire), Presto.

c - la forme sonate
attention ! Il faut bien différencier le terme “sonate”, qui désigne l’œuvre instrumentale
destinée à un petit nombre d’exécutants (un ou deux), de la locution ”forme sonate” qui
fait référence à la structure interne d’un mouvement faisant partie d’une composition
(concerto, ouverture, sonate, symphonie…).
La forme sonate s’appuie sur la présence de 3 éléments :
-/ le bithématisme (2 thèmes). Opposition entre un thème* mélodique et un thème plus rythmique.
-/ le développement. Il s’agit d’un passage plus libre qui amplifie, combine, réunit ou sépare les
thèmes.
-/ la réexposition. Elle reprend le premier thème dans le ton de la tonique*, suivi d’un pont et du
deuxième thème.
Le cas échéant, une coda (cadence conclusive) parachève l’ensemble.

*Tous les mots marqués d’un (*) trouvent leur définition page suivante dans le chapitre Vocabulaire.

! un chapitre complet intitulé les formes musicales (chapitre v) propose un développement des principales
formes.

d - la réforme de l’opéra
christoph Willibald von Gluck (1714/1787) a été l’initiateur d’une réforme majeure dans le
domaine de l’opéra. Dénonçant les dérives “baroques” de l’opéra italien (pauvreté de l’intrigue,
virtuosité vocale gratuite, diktat des prime donne ou des castrats…), il s’inspire d’une certaine
sobriété du modèle français pour condamner les acrobaties vocales superflues voire inutiles.
Ces prouesses techniques ne doivent plus être une fin en soi, mais devenir un moyen expressif
pour coller au livret. Progressivement, il réussit à former des chanteurs-acteurs mais aussi à imposer
aux choristes et figurants de jouer conformément à l’action.

* vocaBulaire

forme : ensemble des éléments qui caractérisent la structure, le procédé d’écriture et le plan général
d’une composition pour lui conférer sa spécificité unitaire.
mouvement : désigne à la fois le tempo appliqué à l’interprétation d’une œuvre musicale (Adagio,
Andante, Moderato, Allegro…) et chacune des sections (parties) constitutives d’une composition
d’envergure (sonate = 4 mvts, concerto = 3 mvts, symphonie = 4 mvts…).
musique de chambre : composition musicale destinée à un ensemble instrumental restreint.
Opus (= œuvre, ouvrage en latin) : indication, souvent suivie d’un numéro, qui s’applique à une
composition musicale faisant partie de l'œuvre d'un compositeur.
ouverture : pièce musicale servant d’introduction, généralement orchestrale, à une œuvre (opéra…).
Mais c’est aussi une composition autonome organisée sous forme de suite instrumentale.
pont : passage de transition situé entre deux phrases ou deux sections musicales. Dans une
chanson, par exemple, un pont de quelques mesures peut s’intercaler entre le refrain et le couplet
qui suit pour casser la répétition monotone de l’enchaînement.
thème : idée musicale facilement reconnaissable, de nature mélodique, rythmique, parfois
harmonique, de longueur variable et qui peut subir des transformations. Le thème constitue l’élément
essentiel caractéristique d’une œuvre et de son unité.
tonique : c’est le premier degré d’une tonalité, note principale ou accord de référence qui
conditionne l’organisation mélodique et harmonique d’un morceau.

Représentation de l’opéra de
Gluck Il Parnaso confuso - 1762 -
Johann Franz Greipel (1720/1798) -
Kunsthistorisches Museum - Vienne
(Autriche)

B - les principaux compositeurs classiques

Quelques œuvres : christoph Willibald Gluck (1714-1787)
des opéras : Né à Erasbach (Bavière, en Allemagne), le jeune Christoph Willibald
• Artaserse ( 1741), refuse la succession de son père, maître des Eaux et Forêts au
• Demetrio (1742), service des princes de Lobkowitz, pour entreprendre des études
• Demofoonte (1743) musicales, domaine dans lequel il montre des dispositions peu
• Iphigénie en Aulide communes.
(1774), En 1731, il décide de s'inscrire à la faculté de philosophie de Prague
• Armide (1777), tout en poursuivant sa formation musicale. En 1736, il entre au
• Iphigénie en Tauride service du prince Lobkowitz et peut entreprendre un voyage à Milan
(1779) pour étudier, en particulier, l'opera seria italien. L’Italie lui inspire
ses premiers opéras, écrits en langue locale. En 1745, il part pour
Londres où il rencontre Hændel avant de revenir en Allemagne
(1746). à Vienne, il devient directeur du théâtre de la ville et
commence à écrire ses opéras en français. En 1764, Gluck arrive à
Paris où redécouvre les œuvres de Lully et de Rameau. C’est là qu’il
donne corps à sa réforme de l’opéra à travers quatre points très
clairement exprimés :
- la musique doit se mettre au service de l’action,
- l’ouverture doit être liée au drame par les thèmes musicaux,
- le recitativo secco disparaît,
- la danse est incorporée au drame.
Pour lui, la sincérité, la vérité et le naturel représentent les
fondements de la beauté dans l’art. Alors se succèdent avec succès,
les opéras Iphigénie en Aulide (1774), Armide (1777), Iphigénie
en Tauride (1779), sur des livrets écrits en langue française.
Après les querelles entre Gluckistes et Piccinistes mais surtout
après le demi-échec d’Écho et Narcisse (1779) auquel s’ajoutent
quelques autres déconvenues, il quitte la France pour revenir à
Vienne où il finit sa vie.

la querelle entre Gluckistes et piccinistes

Cette polémique, exclusivement parisienne, met
aux prises, entre 1776 et 1779, deux clans.
D’un côté, les défenseurs du modèle de l’opéra italien
qui ont fait de Niccolò Piccinni (1728 - 1800) leur porte-
drapeau. De l’autre, les partisans des différentes
réformes et innovations apportées par Gluck en phase
avec la tradition de l’opéra “à la Française” (et en
français)
Indépendamment de la volonté des deux compositeurs
qui se respectent, ce conflit va agiter le milieu
intellectuel parisien en donnant un vague avantage à
Gluck.

Niccolò Vito Piccinni (1728/1800)

principales œuvres franz Joseph Haydn (1732/1809)
L'œuvre de Haydn est immense. Franz Joseph naît le 31 mars 1732 à Rohrau en Autriche, dans
On compte : 104 symphonies, une famille d’origine modeste. Dès l’âge de sept ans, il intègre la
35 danses allemandes, maîtrise de la cathédrale de Vienne. Tout en poursuivant ses
des concertos, 14 messes, études générales, il se forme au jeu instrumental (clavecin,
2 Te Deum, 1 Stabat Mater, violon…) et aborde l’écriture musicale. En 1753, il rencontre le
2 oratorios, des opéras et des compositeur et maître de chant Nicola Porpora (professeur de
musiques de chambre. Farinelli) qui lui enseigne la composition et l’introduit dans les
grandes familles aristocratiques. Successivement il devient
“l’invité” du baron von Fürnberg chez qui il compose ses
premières pièces pour quatuor, puis directeur musical auprès du
comte Carl von Morzin pour qui il élabore ses premières
symphonies. En 1761, il entre à la cour des princes Esterházy où
il restera plus de trente ans. à la mort de son protecteur (1790),
il se rend en Angleterre ; c’est là qu’il crée ses Symphonies
londoniennes et trouve l’idée de son oratorio1 La Création
(1798). Très impressionné par le God save the King (musique de
Haendel), il décide, en 1797, de créer un hymne dans le même
esprit, le fameux Gott erhalte unsern Kaiser, devenu l’hymne
national allemand. Haydn meurt à Vienne en 1809.

1 l’oratorio est une œuvre lyrique d’inspiration religieuse (très rarement
profane), écrite pour récitants, solistes, chœurs et orchestre, interprétée en
concert, sans représentation scénique. Les sujets sont généralement issus de
l’Ancien et du Nouveau Testament, de la vie des saints ou des fêtes liturgiques
(Noël, Pâques, Pentecote…).

Haydn jouant en quatuor - F. Hanfstaengl d’après un tableau de Julius Schmid
(1854/1935) - StaatsMuseum - Vienne (Autriche)

Mozart laisse une œuvre immense Wolfgang amadeus mozart (1756/1791)
qui comprend : Né en 1756 à Salzbourg (Autriche), Mozart fait preuve, dès
des opéras : son plus jeune âge, d’exceptionnelles dispositions musicales.
Les Noces de Figaro, Don Son maître n’est autre que son père, Léopold Mozart avec qui
Giovanni, Cosi Fan Tutte, La il entreprend de nombreux voyages pour donner des concerts
Clémence de Titus, La Flûte dans toutes les cours d‘Europe (Munich, Vienne, Paris,
Enchantée…), Londres…). Son jeu au piano-forte ou au violon, tout comme
des œuvres religieuses ses capacités à improviser et à déchiffrer les partitions lui
8 messes, des cantates, des valent triomphe sur triomphe. à l’âge de 12 ans, il compose
motets, le Requiem. ses premières œuvres : Bastien et Bastienne, Les messes K
65 et K 66 ou encore le quatuor en sol majeur.
des œuvres instrumentales : La mort de sa mère à Paris, en 1778, lors d’une nouvelle
41 symphonies, des sonates et tournée, constitue un des moments les plus sombres de sa
des concertos … vie. De retour à Salzbourg en 1779, il y rencontre les faveurs
de la cour grâce, en particulier, au succès de son opéra
Ludwig von Köchel (1800/1877) a Idoménée (1781). Mais une série de conflits avec
établi le catalogue des œuvres de l’archevêque l'incitent à partir pour Vienne.
Wolfgang Amadeus Mozart en les En 1782, il répond à une commande de l'empereur d'Autriche,
numérotant et en faisant précéder le Joseph II et compose L'Enlèvement au sérail, premier grand
numéro par K ou KV opéra en langue allemande. Cette même année, il épouse
(Köchelverzeichnis). Constance Weber et fait la connaissance de Joseph Haydn
avec qui il se lie d’une solide amitié. Mais peu à peu les
Viennois manifestent une sorte de désintérêt pour sa musique
et le couple commence à connaître des difficultés financières.
Cependant, en collaboration avec le grand librettiste Lorenzo
da Ponte, Mozart continue à composer. Ses Noces de Figaro
(1786) remportent un certain succès. Don Giovanni (1787) et
Cosi fan tutte (1790) lui assurent une enviable notoriété.
L’année 1791, celle de sa mort, est marquée par la création
de deux œuvres majeures : La Clémence de Titus et La Flûte
enchantée.
Ce génie de la musique meurt à Vienne le 5 décembre 1791,
tout juste âgé de 35 ans, dans un grand dénuement matériel.

La famille Mozart :
-/ à gauche, sa sœur : Maria
Anna dite “Nannerl”,
-/ à côté : Wolfgang Amadeus
-/ en médaillon, sa mère : Anna
Maria Mozart,
-/ à droite, son père : Leopold
Mozart.
Johann Nepomuk della Croce
(1736 /1819)

Le thé à l'anglaise dans le salon des Quatre Glaces au Temple, avec toute la Cour du prince de Conti - 1766 -
Michel-Barthélemy Ollivier (1712/178) - Huile sur toile - Versailles, musée national du Château

Portrait d’un jeune homme au clavecin
(portrait supposé de Mozart) ≈ 1765 -
Joseph Siffred Duplessis (1725/1802).

Concert pendant le mariage de l’empereur Joseph II et d’Isabelle
de Parme auquel assiste Mozart enfant (détail)
Van Mytens (1695/1770) - Chateau de Schönbrunn (Autriche)

Dernier portrait de Mozart (détail)
Lange (1751/1831) - Mozart-Museum,
Mozarts Geburtshaus - Salzburgh (Autriche)

c - les musiques de la révolution (1789 - 1799)

on appelle révolution française, la période mouvementée qui débute le 5 mai 1789
par la réunion des états généraux et s’achève le 9/10 novembre 1799 par le coup
d’état du 18 Brumaire, an viii, lorsque Bonaparte est nommé consul provisoire.
Malgré une situation économique, sociale et politique aussi dégradée que compliquée, malgré la
misère sociale, les guerres européennes, l’image dévalorisée de Louis XVI suspecté d’être sous
influence (en particulier sous celle de son épouse, “L’Autrichienne”, comme la nomment leurs
ennemis…), malgré l’affaire du collier de la reine (1785), malgré les émeutes et les exécutions qui
se déroulent en plein cœur de Paris comme dans toutes la France… malgré tout ce contexte, les
musiciens ou les compositeurs apportent leur contribution aux importantes manifestations civiques
organisées par les dirigeants politiques.
Destinées le plus souvent à des auditions en plein air et à un public nombreux et populaire, les
œuvres font appel à des masses vocales et instrumentales (généralement vents et percussions) de
grande ampleur. Rassemblées sous l’appellation de “chansons révolutionnaires” les compositions
vocales de circonstance sont écrites pour célébrer les grandes fêtes de la Révolution.
Cette période troublée marque l’avènement et le triomphe de l’opéra-comique.

Dans les pas de l’Histoire

les Grandes dates de la révolution française
- 5 mai 1789 : réunion des états généraux
- 17 juin 1789 : proclamation de l’Assemblée nationale
- 20 juin 1789 : serment du Jeu de Paume
- 14 juillet 1789 : prise de la Bastille
- 26 août 1789 : Déclaration des droits de l’homme et du citoyen
- 14 juillet 1790 : fête de la Fédération
- 20 et 21 juin 1791 : fuite du roi et arrestation à Varennes
- 3 septembre 1791 : Vote de la Première Constitution française.
- 20 avril 1792 : la France déclare la guerre à l’Autriche qui s’allie à la Prusse. C’est le début des
Guerres de la révolution française.
- 10 août 1792 : prise des Tuileries - arrestation du roi et de sa famille.
- 20 septembre 1792 : Bataille de Valmy
- 22 septembre : Convention nationale, abolition de la royauté et début de la Première République
- 21 janvier 1793 : exécution de Louis XVI.
- 5 septembre 1793 : instauration de la Terreur.
- 5 avril 1794 : exécution de Danton.
- 28 juillet 1794 : Robespierre est guillotiné à son tour (9 thermidor an II).
- 31 octobre 1795 : mise en place d'un Directoire.
- 9/10 novembre 1799 : coup d’état du 18 Brumaire an VIII ; Bonaparte est nommé consul provisoire.

louis xvi - Antoine-François Callet (1741/1823) - Musée
Carnavalet - Paris
marie-antoinette d’autriche - élisabeth Louise Vigée Le Brun
(1755/1842) - Versailles

les personnages de la révolution française

Georges danton (1759/1794) robespierre (1758/1794) Jean-paul marat (1743/1793)
Mort guillotiné. Mort guillotiné. Assassiné par Charlotte Corday

Musée Carnavalet Musée Carnavalet Musée Carnavalet

saint-Just (1767/1794) camille desmoulins (1760/1794) marquis de lafayette (1757/1834)
Mort guillotiné. Mort guillotiné (avec Danton). Mort de pneumonie aiguë,
Versailles.
Musée des Beaux-Arts de Lyon Musée Carnavalet.

olympes de Gouges (1748/1793)
considérée comme une des pionnières
du féminisme. Morte guillotinée
Alexander Kucharsky (1741/1819).

Collection privée

charlotte corday (1768/1793)
aristocrate française connue pour avoir
assassiné Marat.

Jean-Jacques Hauer (1751/1829)

Archives départementales de l'Orne

1 - la musique au temps de la révolution

a - la musique des rues
La période révolutionnaire française s’étend sur une décennie. Il s’agit donc d’un laps
de temps bien trop court pour remettre en question l’héritage de la production musicale
du passé.
Quels que soient les événements qui traversent le pays et plus spécifiquement ceux qui touchent
Paris, la vie, musicale en particulier, continue car la Révolution incite à la création de chansons.
Généralement composées sur des airs populaires connus ou à la mode, elles sont reconnues
comme le meilleur vecteur pour participer à l’éducation des citoyens et propager les idées
révolutionnaires (plus d’un Français sur deux ne sait pas lire !). Dès lors, les chansonniers
républicains surgissent de tous les horizons. Il peut s’agir de compositeurs reconnus, d’auteurs de
chansons populaires inconnus ou encore d’écrivains amateurs exaltés par l’élan révolutionnaire.

• le Ça ira
Il s’agit probablement d’une des plus célèbres chansons, intimement liée à la Révolution,
inscrite dans la mémoire collective de toute une nation.
On l’a souvent associée, à tort, aux événements des 5 et 6 octobre 1789 lorsque la foule
parisienne se presse à Versailles pour ramener dans la capitale “le boulanger, la boulangère et le petit
mitron”. Il n’en est rien car ce chant prend appui sur l’air de la contredanse “le Carillon national”, dont
la composition est attribuée à Bécourt (violoniste du théâtre Beaujolais). Quelques mois plus tard, le
chansonnier Ladré adapte des paroles, entre avril et juillet 1790, vraisemblablement pour préparer les
cérémonies accompagnant la Fête de la Fédération…ou d’autres fêtes officielles. Le Directoire l’impose
comme “air obligé” devant être joué au quotidien dans les théâtres (arrêté du 8 janvier 1796, 18 nivôse
an IV) avant que le Consulat ne l’interdise.
Les sans-culottes (locution créée par L’Ami du peuple, le journal de Marat) ne se privent pas pour
adapter diverses versions à l’encontre de l’aristocratie ou du clergé, ce qui explique le grand-nombre
de différentes versions qui évoluent au gré des circonstances. Ainsi une de ces versions comporte la
fameuse phrase condamnant “les aristocrates à la lanterne…” (ce mot s’applique à la branche en fer,
soutenant une lanterne au-dessus d’une boutique d’épicier et à laquelle les émeutiers pendent les
contre-révolutionnaires…)

Quelques révolutionnaires (de gauche à droite) : Sans-culotte avec sa redoutable pique - Chartier en faction - Citoyen
partant monter la garde - Savetier montant la garde - Menuisier en faction revêtu de sa houpelande.
Jean-Baptiste Lesueur (1749/1826) - Musée Carnavalet

• La Marseillaise
Ce chant de guerre révolutionnaire, initialement intitulé “Chant de guerre pour l’armée du Rhin”, naît
en Avril 1792 lors du conflit contre l’Autriche, sous la plume de Rouget de Lisle, un officier français en
poste à Strasbourg. Lors de l’insurrection des Tuileries (10 août 1792), les fédérés de Marseille le
reprennent avant qu’il ne devienne chant national, le 14 juillet 1795.

compositeur : claude Joseph rouget appelé rouget de lisle (1760/1836)
Il passe sa jeunesse à Montaigu (département du Jura en région Bourgogne-Franche-Comté) et y
poursuit sa scolarité jusqu'au collège. Il entame ensuite des études supérieures à l'école royale du
génie de Mézières d’où il sort pourvu du titre d’ingénieur-militaire. Au début de la Révolution, il se
trouve en garnison à Strasbourg et devient ami avec Philippe-Frédéric de Dietrich, maire de Strasbourg.
Poète et musicien amateur, il compose à la demande de ce dernier plusieurs chants patriotiques.
En avril 1792 lors du conflit contre l’Autriche, il écrit en une nuit un chant pour encourager les troupes
françaises. Ce chant de guerre, initialement intitulé “Chant de guerre pour l’armée du Rhin”, véhiculé
par des colporteurs un peu partout dans le pays, sera adopté par les volontaires marseillais qui le
chantent le 10 août en entrant dans Paris, lors de l’insurrection des Tuileries. le 14 juillet 1795, La
Marseillaise devient l’hymne national par décret de la convention nationale.
Après l’instauration du Premier Empire qu’il n’approuve pas, Rouget de Lisle devient commerçant
auprès des armées. Il continue à écrire d’autres chants sans connaître un réel succès. Il mène alors
une vie précaire, connaît quelques déboires financiers jusqu’à ce que Louis-Philippe Ier lui accorde une
rente viagère et une pension.

Rouget de Lisle chantant La Marseillaise pour la première fois à l'hôtel de ville La plus ancienne version
de Strasbourg ou chez Dietrich en 1792 - Isidore Pils (1813/1875) harmonisée qui nous soit parvenue
Musée historique de Strasbourg est celle de l’édition Rignon à Paris
parue en 1792 « telle (sic) que
• Le Chant du départ (1794) (paroles : Chénier - musique : Méhul) l’original fut imprimé à Strasbourg »
Souvent qualifié de “frère de La Marseillaise”, ce chant de guerre, et montre de nombreuses
initialement intitulé Hymne à la liberté, aurait été composé pour différences avec la version que nous
célébrer une série de victoires des forces de la République au printemps avons dans l’oreille. La même année
1794 (Mouscron, Courtrai, Tourcoing, Charleroi, Fleurus…). Gossec écrit une harmonisation bien
Indépendamment de la musique aussi martiale et entraînante dans les plus riche de cet Hymne des
deux cas, l’inspiration des thèmes est assez proche : haine de la tyrannie Marseillais dans l’Offrande à la
(“Tyrans descendez au cercueil !”) et même conviction que l’exemple de Liberté. En 1825, Rouget de Lisle fait
la France se répandra sur les autres pays (“Les Français donneront au paraître La Marseillaise au sein d’un
monde et la paix et la liberté”). recueil à compte d’auteur dans une
version avec accompagnement de
piano et reprise du refrain par des
chœurs. Cette harmonisation, se
voulant la version définitive et
originale, s’inspire beaucoup des
enrichissements de Gossec. Berlioz
apportera quelques changements à
cette version en 1830. La IIIe
République choisit la Marseillaise en
1879 comme hymne national et
définit sa version “officielle” en 1887.
Le rythme varia au cours des
années : jouée un peu plus vite au
XXe siècle, ralentie par le président
Valéry Giscard d'Estaing, son
successeur François Mitterrand
revint à la version plus rapide, qui
prévaut aujourd’hui.

b - le triomphe de l’opéra-comique*
La production musicale de l’époque ne se cantonne pas aux chants, musiques et hymnes de
circonstance . L’opéra-comique s’impose avec quelques noms passés à la postérité : françois-
andré philidor (1726/1795), françois-adrien Boieldieu (1775/1834), luigi cherubini
(1760/1842) et Jean-françois lesueur (1760/1837).
Trois autres compositeurs ont une influence indéniable sur cette période : andré-modeste Grétry
(1741/1813), françois-Joseph Gossec (1734/1829) et étienne-nicolas méhul (1763/1817) .

andré-ernest-modeste Grétry (1741/1813)

Né à Liège, et bien que fils d’un violoniste, Grétry ne manifeste

que peu de prédispositions musicales au cours de son enfance.

Cependant, il entreprend des études de chant et de

composition avant d’obtenir une bourse qui lui permet de partir

se former à Rome (1761 - 1766). Progressivement passionné

par la musique italienne et par le chant, il concentre ses

créations autour de l’opéra. En 1766, il donne son premier

opéra-comique, Isabelle et Gertrude à Genève où il se lie

d’amitié avec Voltaire. Deux ans plus tard, il triomphe à Paris

avec un autre opéra-comique Le Huron. En adaptant

habilement ce genre musical à la langue française et au

contexte de l’époque, il séduit le public de la capitale et connaît

André-Ernest-Modeste Grétry (1741/1813) la célébrité en particulier avec Zémire et Azor (1771) ou encore
élisabeth Louise Vigée Le Brun Richard Coeur-de-Lion (1784). 
(1755/1842) - Versailles Grétry composera une quinzaine d’opéras et pas moins d’une
quarantaine d’opéras-comiques (Méhul le surnommera “Le

ses principales œuvres : Molière de la musique lyrique”). Du fait de sa notoriété, la reine

Les Mariages samnites, Marie-Antoinette en fait son directeur de la musique. Pendant

Le Huron, la Révolution, il quitte, bien malgré lui, le devant de la scène.

Zémire et Azor, Cependant, en 1795 il fait partie des cinq prestigieux

Céphale et Procris inspecteurs de musique du Conservatoire (avec Gossec,

ou l’Amour conjugal, Méhul, Lesueur et Cherubini). Au cours de cette période

Le Jugement de Midas, troublée, il produit quelques hymnes révolutionnaires ou

Andromaque, compositions militaires avant de se retirer en solitaire dans

Richard Cœur-de-Lion, l'ermitage ayant appartenu à Jean-Jacques Rousseau (situé à

Raoul Barbe-Bleue, Montmorency). Très marqué par les disparitions prématurées

Guillaume Tell, de ses deux filles, il se réfugie dans la littérature (depuis 1795,

Joseph Bara… il fait partie de l’Institut de France). Napoléon, qui admire

l’artiste, lui attribue les insignes de chevalier de la Légion

* rappel d'honneur ainsi qu’une pension substantielle en 1803.
l'opéra-comique se compose à Paris, ses funérailles font l’objet d’une cérémonie grandiose.
de scènes chantées en Grétry est ensuite inhumé au cimetière du Père-Lachaise et,
alternance avec des selon ses dernières volontés, son cœur sera transféré à Liège.

dialogues parlés.

contrairement à ce que laisse

supposer son intitulé il ne

s’agit pas nécessairement

d’un genre comique avec un

épilogue heureux…

Détail du portrait de Gossec (1791) françois-Joseph Gossec (1734 / 1829)
Antoine Vestier (1740/1824) La longévité exceptionnelle de François-Joseph Gossec (né
Musée de la Musique (Paris) Gossé) fait de lui à la fois un acteur des fastes de l’Ancien
Régime, un protagoniste des grandiloquentes célébrations
révolutionnaires mais aussi un témoin de l’Empire et de la
Restauration. Né en 1734 (il est de deux ans le cadet de
Haydn) il meurt en 1829 soit deux ans après Beethoven, au
moment où Berlioz compose sa Symphonie Fantastique,
créée l’année suivante.
De ce Chef de la Musique de la Garde Nationale, ancien
Maître de chapelle de La Poupelinière et du Prince de Conti,
la postérité retient essentiellement sa Messe des Morts (1760)
et un Te Deum (1779). Mais il ne faudrait pas oublier de
mentionner ses nombreuses compositions livrées pendant la
période révolutionnaire. L’engouement dont ce compositeur a
pu faire l’objet lors de la célébration du bicentenaire de la
Révolution en 1989 a, semble-t-il fait long feu.

étienne-Nicolas Méhul étienne nicolas méhul (1763 / 1817)
Antoine-Jean Gros (1771/1835) Né à Givet (Ardennes), il reçoit ses premières leçons de
Musée Carnavalet musique auprès de l’organiste de sa commune puis auprès
d’un moine de l'abbaye de Laval-Die (près de Givet), dont il
ses principales œuvres : devient suppléant à l'orgue en 1778. L’année suivante, âgé
des ouvertures, des symphonies, de 16 ans, il perçoit une bourse et se rend à Paris avec une
deux ballets, deux musiques pour lettre de recommandation destinée à Gluck. Là, il étudie avec
le théâtre, des musiques vocales le compositeur, pianiste et claveciniste J. F. Edelmann. Son
(dont Le Chant du départ), de talent est récompensé, en 1783, par la publication d’un livre
nombreux opéras (dont Stratonice, de trois sonates pour pianoforte. En 1786, il est reçu à la loge
Le jeune sage et le vieux fou, maçonnique l’Olympique de la Parfaite Estime qui comprend
Horatius Coclès, Mélidore et quelques musiciens célèbres: Gossec, Cherubini, Devienne,
Phrosine, Joseph). Philidor, Pleyel… Encouragé par Gluck, il s’oriente dans la
composition dramatique et connaît le succès, en 1790, grâce
à son premier opéra effectivement représenté : Euphrosine,
ou Le tyran corrigé (il avait déjà conçu Cora, une œuvre qui
ne sera montée qu’en son 1791, sans réussite). L’ année 1794
est celle où il compose, sur un poème d’André Chénier, la
musique du Chant du départ qui l’a rendu célèbre pour la
postérité. En 1795, il rejoint Grétry et Gossec à l’Institut de
France avant de devenir l’un des cinq inspecteurs du nouveau
Conservatoire de musique. Promu dans l’ordre de la légion
d’honneur en 1804, il crée deux ans plus tard l'opéra Les
Deux Aveugles de Tolède, puis en 1807, Joseph. Cette même
année, il obtient le second Prix de Rome, avec la Cantate
Ariane à Naxos. En 1816, il quitte ses fonctions au
Conservatoire et se retire à Hyères. Il meurt, à Paris, de la
tuberculose le 18 octobre 1817.

On a l’habitude d’appeler classicisme musical la période qui, très globalement,
à retenir s’étend de la mort de J.-s. Bach (1750) à celle de Beethoven (1827).

De nouvelles formes musicales voient le jour : la symphonie, le quatuor à cordes,
la forme sonate. La seconde moitié du XVIIIe siècle est marquée par le fameux trio
viennois (Haydn, mozart et Beethoven) qui marque la forte influence germanique
au détriment de l’Italie.

la révolution française vient troubler cette période. Rassemblées sous l’appellation de
chants révolutionnaires on trouve toutes les compositions vocales de circonstance écrites
pour célébrer les grandes fêtes de la Révolution.
Il faut noter également le triomphe de l’opéra-comique avec des compositeurs tels que
françois-Joseph Gossec (1734 / 1829), andré-ernest-modeste Grétry (1741/1813), étienne
nicolas méhul (1763 / 1817).

exercices

exercice 1 exercice 7
Quelles sont les dates retenues pour baliser la Choisir la formation correspondant au quatuor à
période du clacissisme musical ? Choisir la bonne cordes.
réponse :
a) violon - alto - violoncelle - contrebasse
a) 1600 - 1750 b) violon - violon - alto - violoncelle
b) 1750 - 1800 c) violon - alto - violoncelle - piano
c) 1500 - 1600
exercice 8
exercice 2 Combien de mouvements comporte
Quelles nouvelles formes musicales ont vu le jour habituellement une symphonie ? (choisir la bonne
au cours de cette période ? réponse)

exercice 3 a) 3
Quels sont les 3 compositeurs viennois qui ont b) 4
marqué le classicisme musical ? c) 5

exercice 4 exercice 8
Quel bouleversement social et politique a secoué Classer du plus lent au plus rapide, les indications
la France pendant cette période ? de tempo :

exercice 5 a) Presto
Qu’appelle-t-on Chansons révolutionnaires ? b) Adagio
Citer quelques titres de ces chansons. c) Allegro

exercice 6 exercice 9
Choisir les noms de deux compositeurs de la Qui est l’auteur et le compositeur de l’hymne
période du classicisme musical : national La Marseillaise ? (choisir la bonne réponse)
Verdi - Mozart - Haendel - Haydn - Wagner -
Debussy - Ravel a) Berlioz
b) Rouget de Lisle
c) Rameau

7 - le romantisme musical (xixe siècle)

en priorité, il faut accorder une place privilégiée à celui qui est considéré comme
le véritable pionnier du mouvement : ludwig van Beethoven.
effectivement, dans le sillage qu’il trace, une conception musicale
novatrice s’épanouit et s’affirme dans tous les répertoires européens du
xixe siècle : le romantisme.
à la différence de l’idéal classique soumis à la raison et au rationnel, ce courant

revendique une plus grande liberté de création susceptible de traduire les états d’âme, les tourments,
les passions, les doutes, la nostalgie, le désenchantement … en particulier des poètes et des
musiciens. Pour ces derniers, le langage musical, délivré de la pesanteur des mots, exprime avec
pertinence les ressentis personnels, les sentiments et les émotions relevant du “moi intime” de
chaque compositeur.
Par ailleurs, ce mouvement est directement associé à un facteur important : la démocratisation de
la musique. En effet, grâce à la multiplication des salles de concert, les créations sont désormais
soumises au jugement d’un auditoire beaucoup plus vaste. Dès lors, les compositions vocales ou
instrumentales ne sont plus seulement destinées aux célébrations religieuses ou tributaires du bon
vouloir d’un mécène argenté. Cette ouverture en direction d’un public de plus en plus nombreux
entraîne naturellement l’agrandissement des salles de concert, l’apport de nouvelles palettes
sonores à l’orchestre (avec l’augmentation du nombre d’instrumentistes), la mise en valeur de
certains instruments (surtout le piano “moderne”) et l’apparition de nouvelles formes.

Franz Liszt au piano : le culte de Beethoven - Josef Danhauser (1805-1845) - Alte Nationalgalerie
(Berlin) Vision du peintre d’une société idéale réunissant des artistes tels Victor Hugo, Alexandre Dumas,
George Sand, Niccolo Paganini, Gioacchino Rossini, Marie d’Agoult… dans une harmonie intellectuelle et
spirituelle créée par la musique de Beethoven, que Liszt très inspiré interprète au piano.

• Quelques compositions ludwig van Beethoven (1770/1827)
-/ Concerto pour piano N°1 Né à Bonn, dans une famille de musiciens d’origine flamande
(1798), qui émigre en Allemagne au début du XVIe siècle, Ludwig est
-/ Grande Sonate pathétique l’aîné de trois enfants (sur les sept enfants du couple, seuls trois
(1798 -1799),  survécurent). Son père, tente d’exploiter ses dispositions assez
-/ Les six premiers Quatuors à exceptionnelles pour l’entraîner, à la manière du jeune Mozart,
cordes (1798 - 1800), dans une carrière d'enfant prodige. Ces intentions s’avèrent
-/ Septuor pour cordes et vents vaines ; néanmoins, Ludwig apprend le piano, le violon, l’orgue
(1799 - 1800), et la composition. En 1784, il devient organiste de la chapelle
-/ Première Symphonie (1799…), du prince-archevêque Maximilian Franz avant d’être pris sous
-/ Ouverture de Coriolan (1807), la protection du comte Ferdinand von Waldstein. Grâce à ce
-/ Cinquième Symphonie, dernier, Il rencontre brièvement Wolfgang Amadeus Mozart et,
-/ Sixième Symphonie dite en 1792, fait la connaissance de Joseph Haydn de passage à
“Pastorale” (1805 - 1808), Bonn. Impressionné par les capacités du jeune homme, le vieux
-/ Missa Solemnis (1818 - 1822), maître l’invite à Vienne pour parfaire sa formation. Beethoven
-/ Symphonie N° 9 (1822 - exploite d’abord son statut de pianiste virtuose et sa réputation
1824)… lui ouvre bientôt les portes de la Cour impériale. Si ses succès
et sa renommée européenne le mettent à l’abri des besoins
L’Ode à la joie, tirée de la matériels, il ressent de plus en plus les effets dramatiques de
Symphonie n°9, a été sa surdité naissante. Dès lors, il renonce peu à peu à sa carrière
de chef d’orchestre et de virtuose pour se concentrer sur la
proclamée en 1985 hymne composition. Son caractère et sa sociabilité s’en ressentent mais
officiel de l’Union européenne. son énergie créatrice ne semble pas altérée. La reprise de la
guerre franco-autrichienne (printemps 1809), sanctionnée par le
traité de Schönbrunn où Napoléon dicte ses conditions contribue
lourdement à dégrader les conditions économiques futures du
compositeur. Autour de l’année 1816, sa situation financière
autant que sa surdité et sa santé se détériorent. Enfermé dans
son univers silencieux, il entreprend alors l’écriture de la
Symphonie N° 9 en ré mineur, dédiée au roi Frédéric-
Guillaume III de Prusse. Cette composition recevra un accueil
délirant. En novembre 1826, au retour d’un voyage chez son
frère Johann, il tombe malade et décède le 26 mars 1827.

La Symphonie Héroïque (Eroïca) Pom pom pom pom ! Si, si, si, mi !
Beethoven suit avec passion la glorieuse Quatre notes qui portent le motif le plus célèbre de
ascension d’un certain Bonaparte, porteur toute l’histoire de la musique,
des idéaux de liberté qu’il partage. Alors, il Quatre notes géniales par leur puissance primitive
entreprend la composition d’une œuvre et leur portée universelle,
grandiose, la Symphonie N°3, qu’il souhaite Quatre notes révolutionnaires ou romantiques ?
dédier à cet homme providentiel. Mais en 1804, Chacun ira de son interprétation…
c’est la désillusion : Napoléon se fait sacrer Quoiqu’il en soit, ce sont les quatre notes qui
Empereur, statut bien éloigné des rêves et des restent de cette Cinquième Symphonie… quand
espoirs que Beethoven a entretenus. De rage, on a tout oublié !
il raye le nom du dédicataire initial de sa
création et donne à son œuvre le titre de Ce motif sera utilisé par la BBC comme indicatif
Symphonie Héroïque (Sinfonia eroïca). pour annoncer les messages codés de Radio
Londres pendant la 2e Guerre Mondiale

Beethoven et sa surdité

à partir de 1814 afin d’atténuer les effets de sa surdité, Beethoven a recours à des cornets

acoustiques mais sans trop de succès. Pour communiquer de 1814 à sa mort il utilise des “cahiers

de conversations” dont on a retrouvé plus de 11000 feuillets remplis de questions, de réponses,

d’idées, de réflexions…

L’anecdote dit aussi que, pour continuer à écrire de la musique et vérifier le bien-fondé sonore de

ses compositions, il avait fixé sur la table d’harmonie de son piano une pièce de bois

assez longue pour qu’il puisse la tenir entre ses dents à l’autre extrémité. Ainsi, la

transmission vibratoire, amplifiée par la caisse de résonance constituée par sa cavité

buccale et relayée par l’ensemble de ses os crâniens, lui permettait de ressentir

physiquement le résultat acoustique de ses créations. Cornet accoustique

Le Testament de Heiligenstadt
Beethoven, isolé du monde à cause de sa surdité de plus en plus handicapante, songe un
moment au suicide. En 1802, son médecin l’envoie à la campagne pour qu’il se repose. Il s’installe
à Heiligenstadt un village au nord de Vienne. Là, il se décide enfin à écrire à ses frères Karl et
Johanne pour leur expliquer son état de santé et son étrange comportement.
Cette lettre, qu’il n’a jamais envoyée et que l’on a retrouvée dans un tiroir secret quelques jours après
la mort de Beethoven, témoigne de la grande tristesse du compositeur face à son handicap, explique
clairement son comportement et manifeste sans ambiguïté tout l’amour qu’il porte à ses frères…
Cette lettre retrouvée est connue sous le nom de Testament de Heiligenstadt.
En voici quelques extraits :
…“ Ô vous, hommes qui pensez que je suis un être hostile, rébarbatif, misanthrope, ou qui me faites
passer pour tel, comme vous êtes injustes car vous ignorez la raison secrète de ce qui vous paraît
ainsi. […] Songez que depuis six ans je suis frappé d’un mal terrible, que des médecins incompétents
et stupides ont aggravé d’année en année, trompé par l'espoir d'aller mieux et, finalement, forcé
d'envisager un mal interminable, dont la guérison durerait des années ou serait même impossible.. j’ai
dû très vite m’isoler, vivre en solitaire, loin du monde. […] il s'en fallut de peu que je ne misse fin à ma
vie, mais seul, lui, l'art m'en retint. Oh ! Il me semblait impossible de quitter ce monde avant d'avoir
accompli ce à quoi je me sentais disposé et, ainsi je prolongeai cette vie misérable, vraiment
misérable”…

Sixième Symphonie dite “Pastorale” -
1805/1808
Voici l’œuvre romantique par excellence :
une véritable “expression de la sensibilité”,
du bien-être éprouvé par celui qui respire
l’air de la campagne… et non une imitation
des éléments. Beethoven fut explicite en ce
qui concerne la partition : “Symphonie
Pastorale ou souvenir de la vie champêtre.
Plutôt expression de la sensibilité que
peinture”.

Ludwig van Beethoven assis en pied au bord du ruisseau, stylo et
feuille de musique à la main, composant la Pastorale -
Franz Hegi (Maison de Beethoven - Bonn)

Dans les pas de l’histoire

les grandes étapes politiques du xixe siècle en france

• la monarchie de Juillet (entre 1830 et 1848) : Louis-Philippe Ier, le fils de Charles X, n’est pas
sacré roi de France mais proclamé roi des Français jusqu’à son abdication et son exil en Angleterre,
suite à la Révolution de 1848 due à de fortes dissensions sociales.

• la iie république est instituée le 24 février 1848 devant la colonne de la Bastille : Louis-Napoléon
Bonaparte, président de la République française. Ce régime républicain est remplacée par le Second
Empire suite au coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte proclamé empereur le 2 décembre 1852.

• le second empire : 2 décembre 1852 - 4 septembre 1870 à la suite de la défaite de Sedan, lors
de la guerre contre la Prusse.

-/ guerre franco-allemande de 1870-1871: le 19 juillet 1870, l’Empire français déclare la guerre
au royaume de Prusse. Défaite de la France et la perte de l'Alsace-Lorraine.

• la troisième république : septembre 1870 à juillet 1940.
-/ La Commune (18 mars - 28 mai 1871)
-/ Les présidents de la République :
Adolphe Thiers (31 août 1871 - 24 mai 1873)
Mac Mahon (24 mai 1873 - 30 janvier 1879)
Jules Grévy (30 janvier 1879 - 2 décembre 1887)
Sadi Carnot (2 décembre 1887 - 25 juin 1894)
Casimir-Périer (25 juin 1894 - 16 janvier 1895)
Félix Faure (17 janvier 1895 - 16 février 1899)…………

louis-philippe ier , roi des français - adolphe thiers - 1872 - Nadar (1820
1839 - Franz Xaver Winterhalter napoléon iii, Empereur des Français en /1910)
(1805/1873) - Chateau de Versailles uniforme de Général de Brigade dans son
grand cabinet des Tuileries en 1862 -
Hippolyte Flandrin ( ) - Chateau de Versailles

le xixe s. : un monde de mutations politiques,
économiques, sociales & artistiques

Quelques réalisations, noms et dates “clés” du xixe siècle

le néo-classicisme le mouvement romantique

en architecture en littérature en architecture (acier,
allemagne allemagne béton et verre)
états-unis d’amérique
• La porte de Brandebourg • Goethe (1749/1832) • La cathédrale Saint
à Berlin… • Schiller (1759/1805) Patrick (1878)÷
• Hoffmann (1776/1822) • naissance des gratte-
angleterre ciel (New York Tribune
• Le British Museum… france Building)
• Mme de Staël (1766/1817)
états-unis d’amérique • Mme de Récamier (1777/1849) france
• La Maison Blanche & Le • Alphone de Lamartine (1790/1869) • Le Pavillon Baltard, la
Capitole à Washington… • Alfred de Vigny (1797/1863) Tour Eiffet, la Statue de la
• Victor Hugo (1802/1885) Liberté…
france • Alfred de Musset (1810/1857)
• Le Panthéon - la Place • Théophile Gautier (1811/1872) le style Beaux-arts
de la Concorde - l’Arc de • Alexandre Dumas (père) Opéra Garnier,
Triomphe de l’étoile… (1802/1870) Grand Palais…
• George Sand (1804/1876) Paris selon Hausmann.
italie • Honoré de Balzac (1799/1850)
• Théâtre de la Scala à • Stendhal (1797/1863) en peinture, sculpture
Milan… • Prosper Mérimée (1803/1870) le réalisme
• Chateaubriand (1768/1848)
en peinture, sculpture • François Rude, sculpteur • Gustave Courbet
italie (1784/1855) (1819/1877)
• Jean-Baptiste Carpeaux, sculpteur • Jean-François Millet
• Antonio Canova (1827/1875) (1814/1875)
(1757/1822) • Viollet-le-Duc (1814/1879) • Camille Corot
(1796/1875)
espagne angleterre
• Francisco de Goya • Byron (1788/1824) l’impressionnisme
(1746/1828) Manet, Boudin, Monet,
en peinture Renoir, Pissaro, Cézanne,
france angleterre Degas, Berthe Morisot…
• Jean-Antoine Houdon
(1741/1828) • William Turner (1775/1851) le néo-impressionniste
• Jean-Louis David allemagne Gauguin, Van Gogh,
(1748/1825) Toulouse-Lautrec, Seurat,
• Pierre-Paul Prud’hon • Caspar David Friedrich Le sculpteur Rodin
(1758/1823) (1774/1840)
• Pascal Gérard
(1770/1837) france
• Ingres (1780/1867) • Delacroix (1798/1863)
• Géricault (1791/1824)

philosophie
• Emmanuel Kant, Hegel, Schopenhaueur,
Nietzsche, Marx, Engels, Kierkegaard…

a - les nouvelles formes musicales de la période romantique

Si le romantisme musical perpétue la plupart des formes instrumentales du classicisme (sonate,
quatuor, concerto, symphonie, opéra…), il les modifie ou les adapte avec beaucoup de liberté
(Beethoven avec sa IXe Symphonie ou Berlioz avec sa Symphonie fantastique : 5 mouvements). On
note aussi l’invention d’un nouvel élément dans les compositions : le leitmotiv1 (cf. Wagner).

1 court thème musical répété et reconnaissable par son contour mélodique, son harmonisation ou sa couleur orchestrale.
Il est attaché à un personnage, une situation, un objet ou un sentiment particulier (Wagner est le grand spécialiste du
leitmotiv).

a - les formes du piano romantique
Le piano incarne l’instrument-roi de la période romantique. Les différents et récents progrès
qui marquent l’évolution de sa facture lui permettent d’accéder à des performances
mélodiques, rythmiques, harmoniques exceptionnelles. De ce fait, l’instrument offre une plus grande
autonomie et liberté de création. Quatre noms (chopin, liszt, schumann et mendelssohn) ont
ainsi créé, en dehors du genre sonate qui reste très prisé, des formes originales de compositions
(souvent courtes) qu’ils ont intitulées Prélude, Etude, Nocturne, Scherzo, Valse, Mazurka, Polonaise,
Ballade, Impromptu, Humoresque, Fantaisie, Romance, Etude, Rhapsodie….

b - Le lied (lieder au pluriel)
Le lied (= chant en allemand) est un poème d’origine germanique, chanté et accompagné par
un piano ou un petit ensemble instrumental. Les thèmes le plus souvent abordés sont ceux
de l’amour, des voyages, de la nature ou de la nuit. Schubert, compositeur de plus de 650 lieder,
est considéré comme le véritable créateur du genre.

c - le poème symphonique
Il s’agit, en général, d’une œuvre en un seul mouvement, destinée à un grand orchestre. Sans
forme définie, le poème symphonique s’appuie sur un argument littéraire (poème, légende,
mythe, roman…), sur une idée philosophique, sur l’émotion suscitée par un tableau ou par un
paysage…On a souvent attribué la paternité du genre à Liszt, dans la mesure où ce dernier a
toujours défendu l’idée que le contenu de l’œuvre devait d’abord répondre à une idée poétique plutôt
qu’à un schéma structurel établi à l’avance..

Quelques compositeurs Initié par Goethe
romantiques (1749/1832) à travers
son roman Les
Beethoven, Schubert, Chopin, Souffrances du jeune
Schumann, Liszt, Brahms, Werther, le mouvement
Mendelssohn, Wagner, Weber, Mahler, littéraire Sturm und
Bruckner, Strauss (Johann), Verdi, Drang (= Tempête et
Rossini, Puccini, Donizetti, Paganini, passions) donne aux
Rachmaninov, Tchaïkovski, Rimski- émotions humaines une part prédominante sur la raison
Korsakov, Borodine, Moussorgski, en exaltant la nature et la sensibilité. Goethe ouvre la
Scriabine, Berlioz, Saint-Saëns, Franck, voie au romantisme, pas seulement en Allemagne mais
Gounod, Bizet, Dukas, Delibes, Grieg, aussi en France et en Angleterre.
Sibelius, Dvorak…
Goethe à la campagne - 1787 - Wilhelm Tischbein (1751/1829) -
Städel Museum, Frankfurt (Allemagne)

! un chapitre complet intitulé les formes musicales (chapitre v) propose un développement des principales
formes.

B - Le piano, instrument-roi du XIXe siècle

L’histoire de la musique attribue à l’Italien Bartolomeo Cristofori (1655/1731), l’invention du
piano forte au tout-début du XVIIIe siècle. Appelé gravicembalo col piano e forte (clavecin avec
nuances douces et fortes), ce nouvel instrument permet de moduler le niveau d’intensité sonore
d’une note proportionnellement à la pression exercée sur la touche correspondante (d’où les
qualificatifs de “piano” et de “forte”). Cette fonctionnalité implique l’abandon du mécanisme de
pincement des cordes, caractéristique essentielle du clavecin, pour le remplacer par un jeu de
marteaux qui viennent percuter les cordes avec plus ou moins de force selon la volonté du pianiste.
Grâce à cette évolution technique, l’interprète peut ainsi accéder à des nuances expressives
impossibles à obtenir avec le clavecin.
Cristofori, mais aussi de nombreux autres facteurs passionnés par cette exaltante avancée
organologique, apportent progressivement leur contribution pour améliorer les performances de
l’instrument.
Le Français Sébastien Erard
(1752/1831) dépose un des
brevets majeurs pour l’évolution
vers le piano moderne ; celui du système
à double échappement (ce qui permet de
répéter une même note à très grande
vitesse). Par ailleurs, la révolution industrielle
du XIXe siècle contribue à apporter son lot de
progrès, en particulier avec le remplacement
du cadre en bois par un cadre en acier qui
offre la possibilité d’une bien meilleure tension
des cordes. Cette évolution confère à
l’instrument plus de puissance et plus de
brillance sonore.

Le XIXe siècle et le triomphe de l’art pianistique Véritable star internationale, Liszt est
Au XIXe siècle, l’art pianistique est marqué par l’émergence idolâtré par des admiratrices enthousiastes
de trois grands noms indissociables de l’instrument dont ils qui s’agglutinent devant son piano,
ont su tirer toutes les plus meilleures potentialités : l’applaudissent, lui envoient des fleurs et
Schumann, Chopin et Liszt. En donnant à leurs bien souvent s’évanouissent terrassées par
compositions une liberté dégagée des formes musicales déjà trop d’émotion !!
établies, ils proposent des productions novatrices qu’ils
baptisent impromptus, préludes, nocturnes, scherzos, 1Rubato : passage très expressif exécuté
polonaises, mazurkas, ballades… Toutes ces “nouvelles avec une grande liberté rythmique.
formes” épousent parfaitement les caractéristiques de la
période romantique. Dans ces œuvres abondent arpèges,
trilles, doubles-trilles et rubatos1.
Ces compositeurs nous livrent ainsi des œuvres qui reflètent
leurs sentiments les plus personnels en les exprimant sans
retenue de manière douloureuse, excessive, joyeuse ou
tourmentée. Au-delà des mots, le piano devient le traducteur
de leurs humeurs, de leurs passions et de leurs états d’âme
les plus intimes. Il se dégage alors de ce répertoire une
émotion ou un message d’une intensité et d’une universalité
incomparables.
Faisons un peu mieux connaissance avec ces trois génies !

C - Les principaux compositeurs romantiques

Son œuvre Franz Schubert (1797/1828)
Cet infatigable compositeur écrit plus Né dans les faubourgs de Vienne (Autriche), douzième
de 600 lieder, 9 symphonies, 6 enfant d’une famille qui en comportera quatorze (cinq
messes, 16 quatuors et de seulement parviendront à l’âge adulte). Son père instituteur
nombreuses pièces de musique de et musicien, propriétaire de son école, souhaite en faire son
chambre, 23 sonates pour piano, des assistant. à 11 ans, sa belle voix et son habileté au
impromptus…sans compter 15 opéras déchiffrage lui permettent l’accès au chœur de la chapelle
(beaucoup moins connus, peut-être impériale de Vienne et surtout l’entrée à l’internat de
en raison de leur inégale qualité au Akademisches Gymnasium où il fait des études générales
regard du reste de son œuvre). poussées. Dès 1810, il compose ses premières pièces
destinées au cercle familial (quatuor à cordes…).
• Le lied se différencie de l’aria Parallèlement, il poursuit une formation (basse chiffrée,
essentiellement par son composition, contrepoint) auprès de maîtres (dont Antonio
syllabisme. Salieri), il crée sa première Symphonie (ré majeur, D.82) et
• Il ne comporte, en général, ni son premier opéra (Des Teufels Lustschloss, D.84), en 1813.
vocalises, ni prouesses vocales. Cette même année, après sa mue, il intègre l’école normale
• Il est écrit en langue allemande. Sainte-Anne pour devenir instituteur et assister son père
• Le compositeur porte un soin jusqu’en 1816. Cette période est l’une des plus productives
particulier à l’accompagnement du de sa brève vie (entre autres, près de 200 lieder…). En
piano ou de l’orchestre (Brahms, 1817, Schubert décide de prendre son envol et de vivre de
Mahler, R. Strauss…). sa musique. Ainsi, grâce à ses œuvres, il rencontre un
• Il existe un vrai désir de fusion nouveau public fait d’intellectuels, de personnalités
entre la poésie et la musique musicales ou de grandes familles. Il entre alors au service
comme c’était le cas au Moyen Âge de la famille du comte Esterházy.
ou à la Renaissance. Au cours des années 1819/1823, le compositeur a acquis
une notoriété qui va de pair avec un changement dans ses
repères stylistiques et artistiques, ce qui le conduit à
abandonner ses modèles du passé et à accorder beaucoup
plus de place aux idées du mouvement romantique.
Beaucoup de compositions de cette période seront
entreprises mais resteront inabouties (c’est le cas de la
fameuse Symphonie N°8, justement dite “inachevée”). Fin
1822, Schubert contracte probablement la syphilis, affection
qui va l’accompagner jusqu’à sa mort. Puis viennent les
années de maturité et un abandon des poètes du
romantisme au profit de ceux qui ont une vision encore plus
pessimiste du monde (peut-être que sa maladie induit ce
type de choix). Sa renommée musicale ne cesse de croître
et ses œuvres sont relayées par de grands interprètes, ce
qui lui vaut une reconnaissance financière non négligeable.
En mars 1827, la mort de Beethoven a, sur lui, l’effet d’un
électrochoc qui le pousse à composer comme un forcené
(entre autres le cycle des lieder Winterreise, le voyage
d’hiver). Même si certaines de ses pièces ont été éditées
de son vivant, la plupart n’ont été publiées par Breitkopf qu’à
la fin du XIXe siècle.

On fait souvent de Schubert, le compositeur qui porte le lied à sa perfection. Il en
écrit plus de 600. C’est souvent au cours de réunions littéraires avec ses amis qu’il
choisit ses sources. C’est ainsi qu’il sélectionne, en particulier, 60 poèmes de Goethe
et 30 autres de Schiller. Les thèmes qu’il privilégie sont ceux :
-/ de la nature et des éléments : thème de l’eau (rivières, fleuves, orage, tempête, neige…),
thème de la nuit, de la lune …
-/ de la destinée humaine, souvent illustrée par l’image du voyageur. L’homme se met à l’unis-
son d’un univers en mouvement. Mais la nostalgie le ramène toujours à ses racines…
-/ de la solitude et de la mort, souvent au caractère paisible.
Certains de ses lieder comportent plusieurs couplets ; ce sont les plus populaires (La Fileuse,
La Belle Meunière…). D’autres accordent plus d’importance au texte ; ce sont les plus
dramatiques ou les plus psychologiques (Le Roi des Aulnes, Marguerite au Rouet, Le Voyage
d’Hiver…). Quoiqu’il en soit, le piano reste serviteur de la voix, d’abord pour créer une
atmosphère ou brosser un décor et, le cas échéant, pour forcer le trait du discours.

Schubertiade Schubertiade Schubert au piano lors d'une soirée musicale dans un
Schubert mène une vie simple, salon viennois - Julius Schmid (1854-1935) Huile sur toile - 1896
ne donne pas de concerts mais aime
participer aux soirées privées
organisées par ses amis et mécènes
(le nombre de participants allait de
quelques-uns à plus d'une centaine)
pour écouter des lectures de poèmes,
présenter ses compositions,
improviser et même chanter des
lieder avec son ami, le baryton Vogl.
Depuis, les festivals de musique
consacrés à l’œuvre de Schubert sont
aussi appelés Schubertiades.

Une soirée chez le Baron Spaun, Schubert au piano, le baryton Johann Michael Vogl au chant - ≈ 1820 -
Encre, sépia - Moritz von Schwind (1804/1871)

Son œuvre Frédéric Chopin (1810/1849)
21 Nocturnes pour piano, Fils d’un vosgien émigré en Pologne, Frédéric est le cadet d’une
24 Préludes pour piano, famille très musicienne qui compte 4 enfants. Ses aptitudes
24 études pour piano, artistiques se révèlent très précocement. Sa mère lui dispense ses
69 Mazurkas pour piano, premières leçons à partir de six ans avant de le placer sous la coupe
17 Valses, du maître Adalberg Zwyny, d’origine tchèque. à sept ans, Frédéric
4 Ballades pour piano, compose ses premières œuvres et à huit ans, il donne ses premiers
Sonates, Polonaises, concerts unanimement salués. à 12 ans, son maître ne peut plus rien
4 Impromptus lui apprendre. Néanmoins, quelques années plus tard il étudie auprès
4 Scherzos, de Josef Elsner l’harmonie et le contrepoint avant d’entrer au
2 Concertos pour piano et conservatoire fondé par ce dernier. Chopin publie régulièrement ses
orchestre, compositions et sa notoriété grandit. Les années 1827/28 marquent
Variations pour piano et une production particulièrement brillante avec, en particulier l’arrivée
orchestre, Trios, quelques de ses deux premières études. Toute l’aristocratie nationale se le
Fantaisies, une Berceuse et dispute mais c’est aussi l’occasion de rencontres avec les artistes de
quelques œuvres pour son temps (dont Niccolo Paganini).
violoncelle. Profondément patriote, Chopin refuse toute allégeance au tsar
Nicolas Ier (arrivé à Varsovie en avril 1830) et devant le climat
d'insurrection des patriotes polonais contre l'autorité russe, Chopin
quitte la Pologne en 1830. Il s'installe d'abord à Vienne, en Autriche
pour quelques mois avant de rejoindre Paris. En moins de deux ans,
il acquiert une renommée qui fait de lui le professeur le plus recherché
dans les milieux aristocratiques parisiens.
Dans sa vie amoureuse, Chopin rompt avec Marie Wodzinska et
rencontre George Sand avec qui il entretiendra une relation assez
complexe, voire douloureuse, qui nourrit son inspiration. Il vit à
Nohant mais, doté d’une santé fragile, il s'affaiblit au fil des ans.
épuisé après une série de concerts en écosse, il meurt à 39 ans. Il
est enterré au cimetière du Père-Lachaise (1849).

Concert de Chopin chez les Radziwiłł en 1829 - 1887 - Henryk Siemiradzki (1843/1902).

Son œuvre Robert Schumann (1810/1856)
Il laisse un catalogue de 268 Cinquième et dernier enfant d’un couple établi dans le royaume de
œuvres. Saxe, le jeune Robert se passionne pour la musique, et plus
Après l’écriture de plus d’une spécifiquement pour le piano. Montrant d’indéniables dispositions, il
centaine de lieder, reçoit alors une formation appropriée. Adolescent, il découvre le
Schumann s’essaie, à partir mouvement romantique dont il partagera les tourments et les excès
de 1841, à la composition tout au long de sa vie. Après le suicide de sa jeune sœur dans un
orchestrale (symphonies, accès de folie (1822) et la mort de son père (1826), sa mère l’envoie
quatuors pour cordes, étudier le droit à l'université de Leipzig. L’attrait pour la musique prend
oratorios, concertos…) et rapidement le pas sur ses études juridiques et c’est dans cette ville
même à celle de l’opéra qu’il fait la connaissance du pédagogue et facteur de pianos, Friedrich
(sans grand succès Wieck. Par ailleurs, l’élève suit des cours d'harmonie et de
cependant). contrepoint. Cela lui permet de créer ses premières œuvres pour
piano (des polonaises, entre autres) et des lieder. Même si Wieck voit
en lui un futur virtuose de l’instrument, Robert ressent rapidement les
premiers stigmates d’une future paralysie de la main droite qui lui
ôtent tout espoir d’une carrière pianistique.
à partir de 1834, surmontant son handicap, il se réfugie dans la
composition majoritairement destinée au piano. Mais d’autres
passions animent le musicien : la littérature (très influencé par l’œuvre
de l’écrivain allemand Jean Paul) et l’écriture.
La vie sentimentale de Schumann est marquée par sa relation avec
la fille de son professeur, Clara Wieck (1819 - 1896), une pianiste
prodige. Mais le père de cette dernière s’oppose à leur mariage.
Après 3 ans de conflits, l’affaire se résout devant les tribunaux et le

mariage est célébré en septembre 1840. Depuis
ses problèmes de paralysie de la main droite de
son mari, Clara interprète ses compositions pour
le piano, dont de nombreuses lui sont dédiées.
Même si la rencontre de Schumann avec le
jeune Johannes Brahms constitue une véritable
bouffée d’oxygène, des difficultés économiques
ajoutées à son mal-être récurrent (probablement
lié à l’évolution de troubles mentaux qui
couvaient depuis plusieurs années) le poussent
à envisager de se suicider en se jetant dans le
Rhin (1854). Cet épisode le condamne à être
enfermé dans un asile, près de Bonn, jusqu’à la
fin de sa vie. Ainsi s’achève dramatiquement
l’existence d’un compositeur génial, obsédé par
l’accomplissement de son art, et qui lui vaudra
d’être appelé “Le romantique des romantiques”

Clara et Robert Schumann - 1850 - gravure,
Civico museo bibliografico Bologne

Son œuvre Franz Liszt (1811/1886)
Années de pèlerinage (1835 Franz Liszt est né en 1811 à Doborján, en Hongrie (aujourd'hui
-1839), Raiding ville autrichienne). Très jeune, il manifeste d'étonnantes
La Campanella (1851), capacités pour le piano. Envoyé à Vienne par ses parents, il reçoit
Rhapsodies hongroises une formation sérieuse de la part de Salieri et de Czerny, dans le
(1846-53), domaine de la composition et du piano. Plus tard il profitera des
Les Préludes (1854), leçons d’Anton Reicha et de Paër, avec qui il composa son seul opéra
Fantaisie et fugue sur le nom Don Sanche ou Le château d'amour.
de B-A-C-H (1856), C'est d'ailleurs sous la casquette de pianiste virtuose qu'il acquiert la
Sonate pour piano en si célébrité grâce à de nombreuses tournées européennes. La dizaine
mineur (1857), d'années parisiennes confirme son attitude de travailleur romantique
Faust-Symphonie (1857), acharné dont les aspirations le tiraillent entre spiritualité et attrait de
Dante-Symphonie (1857), la bonne société. Il fréquente d'ailleurs les salons parisiens et fait la
Concertos pour piano n° 1 et connaissance de compositeurs reconnus comme Chopin,
2 (1855, 1861), Mendelssohn, Berlioz - dont il admire et transcrit pour piano la
Danse macabre (1865), Symphonie fantastique - ou Paganini (qu'il tentera d'égaler : “Je veux
Christus (1872), être le Paganini du piano”), de personnalités littéraires comme Victor
Mephisto-Valse (1859-62, Hugo, George Sand, ou artistiques, à l'instar de Delacroix, Ary
1880-81, 1883, 1885) Schaeffer… Sans oublier la comtesse Marie d'Agoult, qui quitte mari
Réminiscences (sur des et enfants pour suivre son amant. Ils vivent ensemble pendant une
thèmes de Mozart, Bellini dizaine d'années, visitant à leur début la Suisse et l'Italie, où Liszt
Donizetti ... ) compose les premières Années de pèlerinage qui rompent un peu
avec la virtuosité fulgurante de ses transcriptions, genre auquel il
donne ses titres de noblesse. Ils auront trois enfants ; Blandine qui
épousera émile Ollivier, Cosima, future femme du chef d'orchestre
Hans von Bülow dont elle divorcera pour épouser Richard Wagner,
et Daniel, qui meurt à l'âge de vingt ans.
En 1848, il s'installe à Weimar avec la princesse Carolyne Sayn-
Wittgenstein, sa nouvelle compagne. Il y résidera 14 années, durant
lesquelles il prit parti pour la musique de l'avenir et composa de
nombreux chefs-d'œuvre. Entre 1849 et 1858, il compose douze
poèmes symphoniques et organise également des festivals, comme
ceux consacrés à son ami Berlioz en 1852, 1855 et 1856. Il
démissionne en 1868 et part à Rome. D'ailleurs, à partir de 1870,
Liszt partagera sa vie entre Rome, Weimar et Budapest. Il meurt à
Bayreuth en 1886.

Marie d'Agoult Liszt Carolyne Sayn-Wittgenstein


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