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Angoisses et anxiété sont des maux de plus en plus fréquents et beaucoup de personnes en souffrent de nos jours. Elles se caractérisent par le sentiment diffus d’un danger imminent, des peurs plus ou moins fondées, des sensations désagréables d’oppression, des « nœuds » à l’estomac, des « boules » dans la gorge... Leur intensité est variable : elles peuvent aller de l’inquiétude jusqu’à la crise de panique.
Ces ressentis ne sont toutefois pas une fatalité car, comme vous allez le constater à la lecture de ce livre : il est tout à fait possible de s’en défaire vite et bien.
Dans ce livre, écrit dans un style vivant et direct, vous trouverez des informations sur les causes et les symptômes de ces maux que sont les angoisses/anxiété. Et surtout, vous découvrirez ce qui est le plus important :
Des remèdes qui vous permettront de vous en délivrer et qui sont des moyens simples, efficaces et faciles d’accès.
Ce sont des méthodes que vous pouvez utiliser par vous-même (ni chimie ni psychotropes) issues des thérapies brèves et qui obtiennent de vrais résultats.
Découvrez donc comment faire pour dire fermement « Adieu » à ces angoisses/anxiété qui parfois vous gâchent la vie...

*************

Erica Guilane-Nachez est Docteur en Sciences Humaines et auteur de livres de psychologie. Dans son cabinet de psychothérapeute à Strasbourg, elle pratique les thérapies brèves. Elle enseigne également la PNL, l’Hypnose Ericksonienne, le Coaching et la Communication Interpersonnelle.

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Published by Michel Nachez, 2020-02-15 15:13:23

Angoisses, Anxiété ! Comment vous en délivrer...

Angoisses et anxiété sont des maux de plus en plus fréquents et beaucoup de personnes en souffrent de nos jours. Elles se caractérisent par le sentiment diffus d’un danger imminent, des peurs plus ou moins fondées, des sensations désagréables d’oppression, des « nœuds » à l’estomac, des « boules » dans la gorge... Leur intensité est variable : elles peuvent aller de l’inquiétude jusqu’à la crise de panique.
Ces ressentis ne sont toutefois pas une fatalité car, comme vous allez le constater à la lecture de ce livre : il est tout à fait possible de s’en défaire vite et bien.
Dans ce livre, écrit dans un style vivant et direct, vous trouverez des informations sur les causes et les symptômes de ces maux que sont les angoisses/anxiété. Et surtout, vous découvrirez ce qui est le plus important :
Des remèdes qui vous permettront de vous en délivrer et qui sont des moyens simples, efficaces et faciles d’accès.
Ce sont des méthodes que vous pouvez utiliser par vous-même (ni chimie ni psychotropes) issues des thérapies brèves et qui obtiennent de vrais résultats.
Découvrez donc comment faire pour dire fermement « Adieu » à ces angoisses/anxiété qui parfois vous gâchent la vie...

*************

Erica Guilane-Nachez est Docteur en Sciences Humaines et auteur de livres de psychologie. Dans son cabinet de psychothérapeute à Strasbourg, elle pratique les thérapies brèves. Elle enseigne également la PNL, l’Hypnose Ericksonienne, le Coaching et la Communication Interpersonnelle.

Keywords: stress, antistress, anxiété, angoisses, sophrologie, relaxation, développement personnel, détente, endrophines, dépression, burn-out, épuisement professionnel, Erica Guilane-Nachez, psychothérapie,endorphines

1

ERICA GUILANE-NACHEZ

ANGOISSES, ANXIÉTÉ !
COMMENT VOUS
EN DÉLIVRER...

2

AVERTISSEMENT :

Il va de soi que, dans les cas les plus graves
d’angoisses et d’anxiété, le médecin ou le
psychiatre doit toujours être consulté.

1 – INTRODUCTION

Les angoisses et l’anxiété...
Elles sont très proches, le plus souvent alliées
et, de ce fait, il n’y a pas lieu de faire un
distinguo marqué entre les deux. Toutes
deux se caractérisent par des sentiments

3

d’inquiétude plus ou moins diffuse et des

sensations désagréables à vivre, elles

saisissent sans qu’il y ait nécessairement un
stimulus identifiable, elles grèvent la

confiance en soi et l’assise de la personnalité,
peuvent amener à des états dépressifs. Elles

nuisent à la bonne qualité de vie et d’être à
laquelle chacun aspire. Mais

angoisses/anxiété ne sont toutefois pas une
fatalité : il est tout à fait possible de les
éliminer rapidement et le but de ce livre est
de vous montrer comment.

Angoisses/anxiété sont des maux très réels
et vraiment difficiles à vivre. Ils sont de plus
en plus fréquents en ce XXIème siècle : rien
que dans cinq pays de l’aire francophone1,
plus de vingt millions de particuliers ont tapé
ces deux mots-clés sur Google en 2008 dans
le but de trouver des informations sur le
sujet – et ce chiffre statistique est déjà en
augmentation sur les six premiers mois de
2009 ! Par ailleurs, et comme on le sait fort
bien, la France est depuis longtemps le pays

1 France, Belgique, Luxembourg, Suisse
Romande et Québec : 78 millions d’habitants
pour ces cinq pays. Soit près de 20% de la

population, tous âges confondus !

4

champion du monde de la consommation
de médicaments ayant une action dans ces
domaines (anxiolytiques, calmants, anti-
dépresseurs, somnifères) et, malgré les
efforts des pouvoirs publics qui cherchent à
endiguer cette pratique, ces produits sont de
plus en plus prescrits.

Certes, les choses de la vie sont difficiles pour
beaucoup d’entre nous : on dit souvent que
tout augmente – oui, et pas seulement les
prix ! Car c’est en effet aussi le cas des
contraintes et exigences professionnelles,
des stress que l’on subit, des tensions,
souvent des difficultés relationnelles, très
souvent des inquiétudes pour le lendemain...
Tout augmente ? Pas tout à fait : ce n’est
guère le cas des salaires et pas davantage
celui du sentiment de sécurité ou du sens
positif de la valeur personnelle – choses
auxquelles tout un chacun aspire...

L’être humain a besoin de se sentir en
sécurité. Il a besoin d’avoir des repères. Il
n’est pas bon qu’il ait l’impression d’être
impuissant, d’être soumis à trop d’aléas, de
se trouver en butte à des sentiments
d’injustice, ou encore d’être rongé par des
sentiments négatifs tels que le manque de
confiance en soi, la dévalorisation de soi, la

5

difficulté à communiquer avec autrui,
l’impression d’être incompris, la culpabilité, la
peur de l’avenir... Il y a là certains des
redoutables germes de l’angoisse et des
états anxieux que beaucoup de personnes
malheureusement subissent.

Votre délivrance approche
Vous avez ce livre en main parce que vous
souffrez d’angoisses et d’anxiété. Alors, que
pouvez-vous faire pour vaincre cela ? Dans
les pages suivantes, vous trouverez
beaucoup d’informations concernant ces
maux progressant avec le nouveau
siècle/millénaire : dans le chapitre 1, leurs
causes principales et leurs symptômes seront
dégagés et ensuite, ce qui est bien sûr le plus
important pour vous, des remèdes efficaces,
simples et tout à fait accessibles vous seront
décrits. Ainsi, les chapitres 2 et 3 vous
montreront quels sont les moyens les plus
faciles, rapides et qui demandent le moins
d’efforts pour vous libérer des
angoisses/anxiété. Le chapitre 4 vous donne
certaines des excellentes techniques de la

6

PNL2 et le chapitre 5 vous explique comment
vous pouvez « penser autrement » pour vivre
en confiance – confiance en vous, en vos
moyens, en vos capacités à aller de l’avant et
à vous bâtir une personnalité et un avenir de
qualité (excellents antidotes aux états
angoissés et anxieux !).
Ainsi, avec ce que vous trouverez dans ce
livre, vous posséderez les meilleurs moyens
de vous libérer de ces ressentis
handicapants, pour aller enfin vers le mieux-
être et vers une bien plus belle qualité de vie,
découvrant ainsi que :
Vous pouvez, à peu de frais et d’efforts, vivre

sans ces ressentis pénibles que sont les
angoisses et l’anxiété.

Alors, commençons maintenant ensemble la
démarche qui vous en libérera...

2 Programmation-Neuro-Linguistique : c’est un
ensemble de techniques mentales très
employées dans les psychothérapies brèves et
qui ont fait la preuve de leur rapide efficacité.

7

ANGOISSES / ANXIÉTÉ

8

2 – DES CAUSES ET DES
SYMPTÔMES

Définissons d’abord de quoi il est question
dans ce livre :

• Angoisse(s) : c’est un ressenti de
malaise à la fois physique et psychique.
Il est caractérisé par le sentiment d’un
danger et c’est une crainte diffuse
pouvant aller de la simple inquiétude à
la crise de panique. Les angoisses se
différencient de la peur parce que leur
objet d’inquiétude est plus ou moins
indéterminé, alors que dans la peur cet
objet est réel et objectif.

• Anxiété : elle est de même nature que
l’angoisse et s’en différencie par ces
nuances : son intensité est moindre,
mais sa durée est plus prolongée.

9

Comme je l’ai déjà dit : il est artificiel de
séparer les deux, parce qu’elles cohabitent
dans tous les cas.

Posons tout de suite ceci : si la peur qui vous
fait sauter de côté lorsqu’une voiture arrive
sur vous est une réaction utile et bien
adaptée à un stimulus (et d’ailleurs tout à fait
salvatrice), angoisses et anxiété sont
totalement improductives et ne sont pas des
réponses adaptées à ce qui se passe dans la
vie. Angoisses/anxiété sont donc des
limitations et ne peuvent en aucun cas servir
de moteur à une évolution positive, à une
résolution de difficultés. Nous allons
constater que les angoisses/anxiété sont
initiées par des « fantasmes », c’est-à-dire des
interprétations qui se trouvent dans le
psychomental et que ce sont ces
interprétations qui les enclenchent.

Ce fait est d’ailleurs ce qui permet de les
éliminer : changer d’interprétations amène

la neutralisation des angoisses et de
l’anxiété.

Je vais développer ceci pour que vous
compreniez bien comment vous libérer très
bientôt de ces ressentis pour le moins
inconfortables. Dans ce chapitre, je vais vous

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décrire les causes des angoisses/anxiété et
leurs symptômes : vous allez probablement
reconnaître certains de ces éléments comme
vous concernant. Comme on sait que les
récits sont en général beaucoup plus
parlants que les longues explications
théoriques, pour vous illustrer ces causes je
vous invite maintenant à rencontrer
quelques personnes qui ont souffert de ces
maux – les uns avec de vrais motifs, les
autres sans raisons réelles, et nous verrons
que tous, à des degrés divers, partagent des
ressentis analogues. Mais ce qu’il est
important pour vous d’intégrer dès
maintenant est que angoisses et anxiété
n’ont nullement besoin de s’appuyer sur des
causes objectives. Ce qui permet de mieux
comprendre ce que j’ai dit plus haut :

• Angoisses/anxiété ne sont pas des

réactions inévitables face à des

situations réellement vécues
(beaucoup de personnes vivent des

situations difficiles analogues et

nombreux sont ceux qui y font face
efficacement sans spécialement être en

butte aux angoisses/anxiété)

11

• Angoisses/anxiété sont des
mécanismes psychomentaux qui sont
indépendants des situations réelles

• Angoisses/anxiété sont dépendantes
d’interprétations qui ont pris place
dans la psyché.

Ces personnes que je vais vous présenter, je
les ai toutes connues de par mon travail de
psychothérapeute : elles étaient venues me
voir pour enfin se débarrasser de ces maux
qui leur gâchaient la vie. À l’aide des
techniques que je vous donne dans ce livre,
elles ont toutes vu leurs angoisses régresser
rapidement et ont ensuite découvert le
plaisir d’en être vraiment délivrées. Cesser
d’être soumis à ces sentiments négatifs leur a
aussi permis d’aboutir à leurs objectifs avec
des ressources accrues, de renforcer leur
saine combativité et d’aller de l’avant. Et
surtout : cela leur a « économisé » beaucoup
d’usure nerveuse et de mal-être (et quelques
rides aussi d’ailleurs !)...

Des personnes angoissées pour
des raisons objectives

Découvrons maintenant Muriel, Jérôme et
les autres :

12

• Muriel, vingt-huit ans, a des examens à
passer : le concours d’aide-soignante.
Elle avait été abandonnée avec un
enfant en bas âge par son compagnon,
chômeur, parti « chercher des
cigarettes » et jamais revenu (aux
dernières nouvelles, il cohabite dans
une localité voisine avec une autre
femme). Muriel n’a même pas envisagé
de lui demander par voie de justice une
pension alimentaire pour leur fils,
sachant l’homme capable de violences
et d’ailleurs complètement insolvable.
Elle a absolument besoin de réussir ce
concours qui lui assurerait par la suite
un travail stable et un salaire régulier. À
chaque fois qu’elle y pense, elle
angoisse très fort à l’idée de rater
l’épreuve, ce qui la maintiendrait
encore dans les expédients pour
survivre : les aides sociales –
insuffisantes – et quelques heures de
ménage au noir chez des voisines.
Marie-Rose a demandé à son médecin
de l’aider et celui-ci lui a évidemment
prescrit des anxiolytiques. Mais depuis
qu’elle les prend, la jeune femme a
l’impression que, non seulement cela

13

ne la soulage pas, mais qu’elle a plus
de mal à apprendre et qu’elle perd
même en capacité d’attention et de
mémoire, ce qui est évidemment
dommageable pour son projet... et
n’améliore nullement sa tendance à
angoisser... Quand elle pense à ce
concours, elle sent comme des
tremblements intérieurs la saisir et elle
a l’impression que tout ce qu’elle a
appris vient de s’échapper de son
cerveau...

• Marie-Rose, célibataire et secrétaire, a
cinquante-deux ans et la petite société
(comportant douze personnes au total)
où elle travaille depuis maintenant dix-
neuf ans a été reprise par le fils du
patron – un homme qui veut mettre du
« sang neuf » dans l’entreprise. Il
semble avoir pris en grippe les deux
employés ayant plus de cinquante ans
et il sait fort bien y faire pour les mettre
en insécurité : de toute évidence, il
cherche à les amener à démissionner
ou à les pousser à la faute pour pouvoir
les licencier sans bourse délier. Il
procède d’ailleurs de façon subtile, de
manière à s’éviter toute accusation de

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harcèlement – tout dans l’allusion,
comme une plaisanterie ne portant pas
à conséquence, mais accompagnée
d’un regard qui en dit long... Alors,
Marie-Rose a des angoisses chaque
matin en allant au travail, elle se sent
en alerte tout au long de la journée et
elle se réveille la nuit en sueur, avec des
sensations d’étouffement, le cœur qui
bat la chamade et des images d’elle en
train de pointer en vain à l’ANPE : elle
sait bien qu’à son âge elle n’a que peu
de chances de se recaser
professionnellement dans de bonnes
conditions. Or elle a des traites à payer
pendant encore sept ans pour son
appartement, n’a que peu d’économies
et elle n’a personne dans sa vie pour la
soutenir financièrement...

• Jérôme, trente-deux ans, sait que sa
femme a rencontré un autre homme et
qu’elle envisage de le quitter. Il lui
faudra alors accepter de se défaire de
la moitié du peu de patrimoine que le
couple a acquis, mais ce n’est pas cela
le plus grave : l’amant habite à huit
cents kilomètres de là. Jérôme, qui a
une profession l’éloignant de son

15

domicile plusieurs jours par semaine,
sait que les enfants seront mieux avec
leur mère. Il est donc bien conscient du
fait qu’il ne verra plus guère ses deux
enfants à cause de cet éloignement.
Cela lui tord le cœur et lui génère de
très forts sentiments d’angoisse. Lui
aussi, il se réveille en sursaut la nuit...

• Fabien, quarante-huit ans, est attaqué
en justice par son frère. Celui-ci l’accuse
d’avoir fait pression sur leur mère afin
qu’elle retire à son bénéfice
d’importantes sommes de son compte,
diminuant ainsi la part d’héritage à
laquelle le frère estimait avoir droit. Il
est vrai que beaucoup d’argent s’était
ainsi volatilisé, mais Fabien n’y est pour
rien. Il savait plus ou moins que la mère
s’était entichée d’une sorte de gourou
et il se doute bien que celui-ci fut
l’heureux bénéficiaire des sommes
envolées, mais il ne peut évidemment
rien prouver : les espèces ne laissent
pas de traces, au contraire des chèques
et des cartes bancaires. Maintenant
que la mère est décédée, le frère s’est
mis en tête de récupérer ce qu’il estime
être son dû et il a intenté ce procès. Là,

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ce n’est pas seulement Fabien qui
ressent angoisses et anxiété, mais
également son épouse qui, déjà, voit
partir beaucoup d’argent dans des frais
d’avocat et qui en vient à redouter que
leur maison devra être vendue pour
dédommager le frère : la justice se
trompe parfois, c’est bien connu.
Sueurs froides, coups au cœur,
mauvaise qualité de sommeil et
larmes...

Des personnes angoissées sans
raisons objectives

Au contraire des personnes ci-dessus, voici
maintenant des femmes et des hommes qui
ont vécu et ressenti ces inconfortables
symptômes sans toutefois que l’on puisse y
relier des causes réelles.

• Tout semble bien aller dans la vie de
Félicia, jeune femme de 34 ans, jolie et
intelligente. Elle est commerciale dans
une entreprise de produits de beauté,
vit avec un compagnon charmant et
elle a un délicieux fils de 7 ans. Son
travail, qui la met en contact avec de
luxueux instituts de beauté et des
parfumeries sur deux départements, est

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prenant mais reste agréable : elle
rentre chez elle tous les soirs et à des
heures en général raisonnables. La
santé de toute la famille est bonne, le
couple est stable et s’entend bien et
son confort matériel est également
assuré : Félicia et Pierre sont presque
propriétaires de leur belle maison –
avec grand jardin et piscine – et ils sont
à l’aise financièrement. Donc, tout va
bien. Sauf que... Sauf que Félicia est
sujette à des crises d’angoisse. Cela
peut la prendre à n’importe quel
moment. Elle sent le stress monter, son
coeur s’emballe, une bouffée de
chaleur lui monte au visage et son
estomac se crispe. Quoiqu’elle soit en
train de faire à ce moment-là, il faut
alors qu’elle s’arrête, envahie qu’elle est
par la panique qui monte. Le nombre
de fois qu’elle dut se rendre
précipitamment aux toilettes, alors
qu’elle était en train de discuter avec
un client !...

• Marcia, vingt-huit ans, a des TOCs
(troubles obsessionnels compulsifs).
Elle met à chaque fois un quart d’heure
pour sortir de sa voiture : longue

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vérification du frein à main, du fait
qu’une vitesse est bien enclenchée, de
ce que les vitre sont toutes baissées
(même celles des sièges qui n’ont pas
été occupés). Elle passe au moins une
demi-heure par soir à vérifier que ses
trois robinets sont bien fermés et que la
chasse d’eau ne coule pas non plus.
Elle ne se couche pas avant d’avoir fait
le tour complet de son appartement
pour s’assurer que toutes les portes,
fenêtres et volets sont conformes à ce
qu’elle veut – vingt minutes. Il lui faut
également dans les vingt minutes
chaque soir pour contrôler le contenu
de son sac à main afin qu’il n’y manque
rien pour le lendemain (évidemment, le
contenu du sac à main reste identique
au fil des jours). Elle est chroniquement
en retard et tout aussi chroniquement
fatiguée : le temps qu’elle utilise pour
les TOCS la fait se coucher très tard
tous les soirs. Elle sait fort bien que ces
vérifications sont inutiles, mais elle
ressent de violents sentiments
d’angoisse lorsqu’elle essaye de s’y
soustraire.

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• Raphaël a certes des soucis financiers
et, pour en sortir, la solution est non
seulement à sa portée mais elle
présente même des avantages certains.
Pour assainir sa situation, il doit se
décider à vendre sa maison, qui est une
vieille ferme lui venant de ses grands-
parents, un peu vétuste mais avec
plusieurs corps de bâtiments et
beaucoup de terrain. Il ne peut
entretenir correctement ni les bâtisses
ni les hectares et il a tout à fait intérêt à
s’en débarrasser. D’ailleurs, il reconnaît
volontiers qu’il n’a pas d’attachement
particulier pour cette maison, trop
grande, mal chauffée en hiver et peu
confortable. Malgré ces inconvénients,
ce genre de produit immobilier vaste et
rustique est fort rare et très recherché
dans sa région et les prix offerts sont
évidemment en conséquence, même
quand il faut y prévoir des travaux. En
considérant les choses tout à fait
objectivement, c’est parfaitement
jouable et même, après avoir réglé ses
dettes, il lui resterait encore un joli
pécule pour s’acheter un autre bien
immobilier, certes plus petit mais aussi

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plus moderne et pourvu d’un confort
correct – la vente est donc une très
bonne option. Mais, subjectivement, il
se sent paralysé par des sensations
d’angoisses quand il pense à cette
vente, comme si cela devait le mettre
en danger. Alors, il tergiverse et y met
de la mauvaise volonté pendant que
les intérêts qu’il doit payer pour ses
dettes grimpent, que ses créanciers
s’énervent et que s’approche le spectre
de la vente forcée – qui rapportera
évidemment moins que si la maison est
cédée dans des conditions normales.

• Bénédicte est en bonne santé. Comme
tout un chacun, elle a parfois des
« bobos » – lourdeurs abdominales, mal
à la tête, petites crampes utérines,
vagues états nauséeux... – pas de quoi
s’affoler en tous cas. Mais elle, à chaque
fois que quelque chose de ce genre se
manifeste, elle ressent une très forte
montée d’angoisses. Elle se sent en
danger de maladie grave : cancer du
foie ou génital, tumeur au cerveau...
Elle se raisonne et ne court plus
aussitôt chez le médecin parce qu’elle
sait que ses multiples examens

21

médicaux antérieurs n’ont jamais rien
révélé de cet ordre et que personne de
connu dans sa famille n’a souffert de
cancer. Mais angoisses/anxiété la
tiennent et mettent bien du temps à
s’éliminer...

• Damien a de telles crises d’angoisses
quand il doit aller en voiture sur une
route inconnue qu’il y renonce et qu’il
demande systématiquement à un
proche de le conduire. Il anticipe
tellement l’arrivée de l’anxiété qu’il se
sent incapable de se lancer et,
d’ailleurs, il se dit également certain
que cette anticipation déclenchera
nécessairement la crise. Alors, il ne
court pas le risque, renonce à certains
déplacements pourtant utiles quand
personne n’est disponible pour le
véhiculer et il se contente de ne rouler
que sur les routes parfaitement
familières.

• Joëlle, quarante ans, a absurdement
peur de rester seule le soir, chez elle,
quand son mari est absent pour son
travail. Pourtant, sa mère et son frère
célibataire habitent dans l’appartement

22

d’à côté et une porte non fermée à clé
relie directement les deux logements.
Alors, pendant que le frère va dormir,
elle « squatte » chez sa mère – qui a
soixante-neuf ans et qui voudrait bien
aller se coucher également. Mais la
crise d’anxiété domine Joëlle et elle a
besoin de compagnie et de parler à
quelqu’un pour échapper à ce ressenti.

• C’est quand lui vient la pensée des
oraux à passer bientôt pour son
concours dans l’administration que
Patricia, vingt-trois ans, se sent envahie
par de grosses bouffées d’angoisses.
Pourtant, elle a toujours été une
excellente élève et étudiante pendant
sa scolarité et sa formation et elle a
réussi tous ses examens haut la main et
même avec un an d’avance sur le
cursus scolaire normal. Elle maîtrise
bien les sujets à connaître et elle sait
qu’il n’y a aucune raison de paniquer,
mais l’anxiété la saisit et lui tord le
coeur dans sa main de fer. Il y a même
des soirs où elle éclate en sanglots sous
la pression de ses émotions et de ses
craintes de « perdre les pédales » face
aux examinateurs qui vont l’interroger.

23

• Quand la crise d’angoisse la saisit,
Aurore, dix-neuf ans, peut être
simplement en train de se promener et
de faire du lèche-vitrine, ou de
conduire sa voiture, ou de regarder la
TV, ou encore de bavarder avec
quelqu’un, ou de se diriger vers la
cafétéria de l’hôtel où elle travaille à
l’accueil. Rien de particulier ne s’est
passé, tout est resté anodin et normal
et pourtant la rougeur lui est montée
au visage, son coeur s’est mis à
palpiter, son estomac s’est noué, un
tremblement intérieur l’a saisie et
l’angoisse/anxiété s’est installée. Elle le
dit : « Je n’y comprends rien ! Il n’y a
aucune raison, mais ça monte et ça
m’envahit sans que je puisse le
contrôler ! »

• Caroline a des ressentis inconfortables
qui se prolongent en elle. Cela n’est
pas d’une intense acuité mais, presque
tous les jours, c’est là et pendant
plusieurs heures : impression vague
que quelque chose de désagréable
pourrait se produire, sentiment
d’insécurité diffus. Cela s’en va quand
elle est en train de discuter avec

24

quelqu’un ou qu’elle est concentrée
sur ce qu’elle est fait. Caroline le dit
également : « Il n’y a rien qui justifie ou
explique ces sentiments anxieux, mais
c’est là et je ne sais pas quoi faire pour
m’en débarrasser. Parfois, je me dis qu’il
vaudrait mieux qu’une vraie tuile me
tombe sur la tête : là, je saurai réagir et
me battre ! Mais comment lutter contre
quelque chose qu’on ressent et qui n’a
pas de base ? »

• Louis, vingt ans et étudiant en Droit,
est amoureux d’Aurélie, une camarade
de faculté. Il a un visage avenant, est
sportif, intelligent, a des amis masculins
et féminins et personne ne dit de lui
qu’il est timide. Il sait que Aurélie est
libre sentimentalement et il a même
l’impression qu’elle l’apprécie. Il
voudrait bien qu’elle sache qu’il est
attiré par elle pour bien plus que de
l’amitié. Mais à chaque fois qu’il pense
se lancer et le lui dire, il y a des
sensations désagréables qui montent
en lui, il se sent rougir, devient
oppressé, angoissé... Et il renonce. Il est
mécontent de lui, se dévalorise et se

25

critique sévèrement – ce qui,
évidemment, n’améliore pas les choses.

• Charles, quarante-quatre ans, est le
fondateur et le PDG d’une entreprise
de soixante-dix salariés dans un secteur
porteur. Celle-ci est prospère, les
affaires marchent plutôt bien et le
bénéfice est en rassurante progression
depuis des années. Il n’y a aucun indice
redoutable à l’horizon et d’ailleurs,
dans les périodes plus délicates qu’il
avait déjà traversées autrefois, Charles
avait amplement fait la preuve de ses
capacités à vaincre les adversités : il
s’était révélé combatif, efficace et il
avait toujours su trouver les solutions
utiles et résoudre les difficultés à son
avantage et à celui de son « bébé » – sa
société. Il sait que, en cas d’obstacle à
venir, il se battrait encore et qu’il
réussirait certainement à dépasser le
problème. Pourtant, Charles se sent
fréquemment angoissé et anxieux. Il
ressent des pincements dans la poitrine
quand il lui advient de penser que les
affaires pourraient péricliter et,
malheureusement, il pense à cette idée
très (trop) souvent.

26

Toutes ces personnes souffrent – et
pourtant, rien d’objectif ne justifie cette
souffrance. Il est évident qu’il se passe
quelque chose dans leur psychomental qui
provoque ces désagréables maux que sont
les angoisses/anxiété.

Symptômes physiques des
angoisses et de l’anxiété

Que ce soit pour des raisons objectives ou
non, toutes ces personnes sont en butte aux
angoisses/anxiété. La position sociale n’y fait
rien et les jeunes ne sont pas plus épargnés
que les moins jeunes. Il y a toutefois une
différence statistique entre les deux sexes :
l’on sait qu’il y a une proportion de deux
tiers de femmes et d’un tiers d’hommes qui
sont victimes de ces ressentis – les hommes
sont donc un peu moins sujets à ces maux.
Avec des acuités diverses, ces personnes
partagent des symptômes similaires que je
vais vous décrire maintenant et il est très
probable que vous reconnaîtrez certains de
ces symptômes comme vôtres quand vous
vous trouvez sous l’emprise de ces
déplaisants sentiments.

On l’a dit : les angoisses et l’anxiété sont des
états d’esprit, des impressions de crainte plus

27

ou moins diffuse, des émotions et surtout
des ressentis : à des degrés divers, elles
provoquent toujours des sensations
désagréables dans le corps quand elles sont
actualisées. Par exemple :

• Des crispations, des « nœuds » dans la
zone de l’estomac

• Une « boule » dans la gorge

• La respiration oppressée

• Un afflux de chaleur

• L’impression d’un étau autour de la
tête

• Le cœur qui s’affole et qui donne
l’impression de prendre trop de place

• Une impression de malaise et
d’inconfort général pas toujours
précisément identifié ou défini...

Dans beaucoup de cas, angoisses/anxiété
ont également des effets physiques en-
dehors des crises en elles-mêmes :

• Elles peuvent léser la qualité du
sommeil : sommeil trop léger, réveils
trop fréquents accompagnés de
certaines des sensations ci-dessus,

28

impressions plus ou moins vagues de
« mauvais » rêves. Dans ces cas, elles
induisent une fatigabilité accrue

• Elles peuvent amener une tendance à
sentir les larmes monter aux yeux pour
des stimuli qui ne le justifient pas.

Symptômes psychologiques des
angoisses et de l’anxiété
J’ai coutume de dire que le corps est la
caisse de résonance des émotions et des
sentiments et nous venons de voir de quelle
manière il ressent les angoisses/anxiété. Bien
entendu, ces symptômes physiques sont
évidemment corrélés à des symptômes
psychologiques et comportementaux :

Le fait d’être sujet aux angoisses/anxiété
peut rendre trop facilement réactif : faire
« sauter en l’air » quand il se produit quelque
choser d’inattendu (un bruit, une nouvelle,
l’arrivée de quelqu’un...)

• Elles mettent les nerfs « à fleur de
peau », ce qui peut induire une
irritabilité accrue...

• Angoisses/anxiété tendent à rendre
plus craintif, plus réservé, plus

29

silencieux, elles risquent d’inhiber le
comportement

• Elles peuvent fragiliser : amoindrir plus
ou moins considérablement la capacité
de résistance au stress

• Elles crispent et contractent et peuvent
ainsi amener une émotivité accrue

• Elles monopolisent toute une partie de
l’attention (ainsi retirée des autres
choses) qui est dévolue à surveiller
l’arrivée des sensations d’angoisses

• Elles amènent une tendance à
anticiper leur survenue (ce qui, bien
souvent, est aussi une
« programmation » qui précisément les
produit !)

• Elles peuvent réduire la libre
disponibilité de la capacité à raisonner,
à juger, à répondre sainement à ce qui
se passe, à quelqu’un, à une situation,
à une nouveauté : on a l’impression
que le cerveau est plus ou moins
paralysé ou vidé

• Elles amènent des réflexes d’évitement,
de fuite, de renoncement

30

• Elles font baisser le niveau énergétique,
l’élan et l’optimisme

• Et surtout, elles influent sur le
jugement que l’on porte sur soi et
tendent à amener de la dévalorisation
de soi, lésant ainsi plus ou moins
lourdement la confiance en soi et
l’estime de soi-même...

Symptômes des
angoisses/anxiété sur le vécu
Ces effets au niveau psychologique ne sont
évidemment pas sans influence sur la qualité
de la vie et sur les réalisations, sur les succès
et les échecs. Angoisses/anxiété agissent
donc également sur ce plan du vécu :

• Elles peuvent influer sur les choix, les
décisions (oser ou ne pas oser telle ou
telle chose, telle ou telle action,
contact, entreprise, projet...)

• Elles peuvent amener à renoncer à des
options pourtant souhaitables (choix
de profession ou d’objectif, choix de
poste de travail, de loisirs, de sorties, de
contacts humains...)

31

• Elles peuvent amener parfois à se
maintenir en-dessous de ses possibilités
(travail, projet, entreprise, etc.)

• Elles diminuent la qualité de vie et
peuvent entraver le fait de parvenir à
réellement jouir et profiter des choses
agréables lorsqu’elles se produisent

• Elles tendent à amener une
dramatisation de ce qui arrive, rendant
ainsi les problématiques de la vie plus
lourdes et plus difficiles gérer et aussi
plus lentes à régler...

Peur et allergie

Il faut noter qu’il y a de réelles analogies
entre les symptômes des angoisses/anxiété
et ceux de la phobie. Même si la réaction
phobique est plus immédiatement intense et
impérative que ne le sont généralement les
angoisses et l’anxiété – qui sont plus diffuses
– la frontière entre elles est mal définie :
angoisses/anxiété relèvent du registre de la
peur, tout comme la phobie3 et toutes trois

3 Comme le nom de celle-ci le précise : du grec
phobos, qui veut dire peur. Angoisse vient du
latin angere qui signifie : suffoquer, serrer la
gorge.

32

sont soumises à un ou des déclencheurs qui
les font surgir. Un peu plus loin en
examinant quels éléments peuvent en être
les déclencheurs, le mot peur reviendra
d’ailleurs, comme un leitmotiv.

La peur est un réflexe de survie. En ce sens,
elle fait partie de ce qui peut nous protéger
et nous sauver la vie car elle est liée à cet
instinct très puissant en chaque être vivant :
l’instinct de survie, précisément. Si celui-ci
n’était pas chevillé au corps, il n’y aurait plus
d’humain sur Terre : tous auraient disparu
depuis bien longtemps, engloutis dans la
témérité et la prise de risques inconsidérés. Il
ne saurait donc être question de souhaiter
en soi une éradication de la peur.

Toutefois, angoisses/anxiété peuvent être
assimilées à une exacerbation inopportune
de cet instinct de survie si salutaire en soi : il
s’excite mal à propos ou hors de propos. À
titre de métaphore, on pourrait dire que c’est
comme une réaction allergique à quelque
chose : une allergie, c’est une exacerbation
du système immunitaire qui réagit de façon
inappropriée à une substance inoffensive en
soi. Les cacahuètes, les fraises, le lactose, le
gluten... ne comportent rien qui soit
dangereux pour la santé et pourtant, des

33

personnes y réagissent violemment (et
parfois mortellement !). Il en est de même du
nickel, des poils de chat ou de chien, des
graminacées et d’autres allergènes, comme
la poussière de maison ou celle des vieux
livres, par exemple. Et même : une piqûre
d’abeille ou de guêpe, pour désagréable
qu’elle soit, ne présente pas de danger en
soi. L’humanité cohabite également depuis
toujours avec les acariens...

Ainsi, les angoisses/anxiété sont des
réponses psychologiques inadéquates à des
stimuli, tout comme le sont les allergies sur le
plan physique. Appelons ces stimuli des
déclencheurs – qui ne sont pas ici des
substances mais sont des idées, des pensées
plus ou moins formulées, des situations...

Des déclencheurs des angoisses
et de l’anxiété

Donc, angoisses/anxiété sont des
problématiques psychologiques. En termes
de déclencheurs, il y a toutefois une mention
spéciale à faire pour Aurore que je vous ai
présentée tout à l’heure : son cas, malgré les
apparences, ne relevait qu’indirectement des
angoisses/anxiété. Souvenez-vous de cette
jeune femme, employée dans un hôtel, qui

34

pouvait être saisie de sensations très
pénibles à n’importe quel moment (en se
promenant, en étant assise devant son
téléviseur, en conduisant ou en papotant) :
malaise, tremblement intérieur, rougeur au
visage, palpitations. En l’interrogeant, je me
suis heureusement rapidement rendue
compte d’une coïncidence : quand la crise
survenait sans crier gare, elle avait
auparavant ou trop mangé (elle adorait ces
confiseries très sucrées que l’on appelle
« têtes de nègre ») ou sauté le repas
précédent. Certains des symptômes qu’elle
décrivait et qu’elle me définissait comme des
angoisses ressemblaient beaucoup à ceux
d’une crise de glycémie – ce qui fut confirmé
par une analyse de sang. Le traitement
médical adéquat résolut le problème. Chez
Aurore, ce sont les symptômes de la crise
glycémique qui enclenchaient les
angoisses/anxiété et non point une
problématique psychologique. Par contre
pour Louis, Félicia, Damien, Muriel et les
autres, nous avons vu que, pour que leurs
angoisses/anxiété s’actualisent, ils pouvaient
se trouver, ou pas, face à une difficulté ou à
un danger objectifs – ce qui démontre bien
que ce n’est pas la réalité de la difficulté

35

existentielle qui est la clé des
angoisses/anxiété, mais bien une limitation
psychologique.

Sauf cas rares (et pathologiques), angoisses
et anxiété ne sont pas permanentes. Chez
une même personne, elles sont ressenties de
façon variable selon les moments, sont plus
ou moins intenses, plus ou moins fréquentes.
Elles disparaissent, reviennent, se
maintiennent plus ou moins longtemps...
Elles ont toujours un ou des déclencheurs
qu’il est souvent difficile de cerner, car elles
s’installent parfois si vite que l’on a du mal à
identifier ce qui les a provoquées.

Elles peuvent se déclencher de diverses
manières :

• Souvent c’est la seule pensée (verbe
intérieur) ou l’image surgie dans le
mental (imagerie intérieure) d’une
chose redoutée – et qui peut
évidemment n’être qu’imaginaire – qui
mobilise les angoisses/anxiété. Cette
pensée ou/et cette image peuvent
surgir à la conscience sans prévenir ou
encore être délibérées (c’est-à-dire que
l’on y pense volontairement). Elles
peuvent d’ailleurs passer tellement vite

36

que l’on n’en prend pas conscience –
et voilà que se lèvent les sensations
désagréables bien connues. Ainsi,
pensée ou/et image interne peuvent
montrer, par exemple, la peur de ce qui
pourrait éventuellement se produire –
peur d’une perte lourde ou de devoir
renoncer à quelque chose ou à
quelqu’un d’important dans sa vie,
peur de ne pas parvenir à faire face à
quelque chose, etc :

• « Je n’y arriverai jamais ! »

• « Et si je n’y arrivais pas ?... »

• « Si mon compagnon rencontrait
quelqu’un d’autre... »

• « Si j’avais un contrôle fiscal... »

• « Si j’avais une perte de revenus et
que je ne puisse plus payer mes
traites ?... »

• Le déclencheur peut être des
jugements de valeur négatifs sur soi et
sur ses capacités, émis en pensée ou en
imagerie intérieure :

• « On ne m’aimera jamais. »

37

• « Je ne serai jamais pas à la
hauteur. »

• « Je suis nul ! »

• « Je n’ai aucune valeur. »...

• Cela peut aussi être des conceptions
négatives sur la vie assorties d’une
crainte de l’avenir pour soi :

• « Le monde est terrible. »

• « L’avenir est tellement

inquiétant. »

• « J’ai peur de la solitude. »

• « La France est en perte de
vitesse ! »

• « Que vais-je devenir si... ? »...

• Cela peut être en rapport avec une
culpabilité souterraine plus ou moins
avouée, assortie de la peur des
conséquences de l’évènement qui
motive cette culpabilité :

• « J’aurai dû... »

• « Ah, si j’avais (agi, réagi, parlé...
comme ceci plutôt que comme
cela !...) »

38

• « Si mon compagnon apprenait
que j’ai fait cette faute
autrefois !... »

• « Si jamais mon mari apprend que
j’ai fait des dettes dans son dos
pour m’offrir cela !... »...

Certaines personnes sujettes à ces maux
disent que leurs angoisses/anxiété
apparaissent comme d’elles-mêmes, sans
stimulus précis et qu’elles s’imposent
simplement dans leur corps et dans leur
esprit. C’est faux : ces personnes ne
parviennent simplement pas à repérer le ou
les déclencheurs parce que ceux-ci passent
trop rapidement. En fait, ils existent
toujours :

Ces déclencheurs sont des verbalisations
intérieures (des pensées) ou/et des
imageries intérieures.

D’autres personnes justifient leurs
angoisses/anxiété par la réalité de leurs
difficultés dans la vie : « C’est bien normal
dans mon cas : c’est parce que je suis en
butte à ce problème tout à fait concret que

39

je ressens mes angoisses4 ». C’est faux :
comme je l’ai déjà souligné plus haut,
angoisses/anxiété ne sont nullement une
conséquence inévitable de la situation et
elles sont improductives, cassent l’énergie et
la constructive réactivité et ce genre de
justification risque même d’être pernicieux
en les « nourrissant » :

• Justifier quelque chose d’indésirable lui
donne du poids, de la valeur, de
l’existence et rend ensuite plus difficile
de s’en défaire

• Justifier angoisses/anxiété, c’est s’y
soumettre, renoncer, plier sous une
(fausse) fatalité – ce qui rend plus
difficile le fait de trouver les solutions
pour remédier aux problèmes
incriminés et handicape également
l’élan pour appliquer ces solutions.

4 Mes angoisses ! – comme si on les avait
adoptées pour siennes ! Non : si vous souffrez
d’angoisses/anxiété, commencez déjà par
renoncer aux « mes » et à utiliser « ces » ou
« les » angoisses/anxiété quand vous en
parlez, quand vous y pensez.

40

Il est donc de loin préférable d’intégrer le fait
que angoisses/anxiété ne sont nullement
impératives – et cela quelles que soient les
circonstances – et qu’il n’y a aucune
nécessité à accepter d’en être victime. Et de
loin préférable aussi d’accepter l’idée (non
anxiogène !) qu’elles sont éliminables, ce
que nous aborderons un peu plus loin...

Et vous ?
Mais avant d’en arriver à ces remèdes, voici
un petit exercice tout à fait utile que je vous
invite à faire maintenant.

Il est toujours bon d’avoir les idées claires (et
de connaître avec précision l’« ennemi »
quand on veut le vaincre). Il est très
probable que vous n’ayez jamais réellement
défini clairement ce que vous-même appelez
vos ressentis d’angoisses/anxiété. Ce que
vous savez, c’est que « cela » vous prend,
vous saisit, vous oppresse plus ou moins
lourdement et que « cela » finit par s’en aller
plus ou moins vite. Pendant que « cela » était
là, présent en vous, vous n’avez sans doute
jamais cherché à préciser exactement ce que
vous ressentiez et comment vous le
ressentiez.

41

C’est pourtant par là que commence la lutte
victorieuse contre ces maux.

Il serait donc bon que vous définissiez
maintenant vos propres symptômes, c’est-à-
dire comment et de quelle manière se
manifestent en vous les angoisses/anxiété
quand elles surviennent. Attardez-vous
d’abord sur votre corps, c’est-à-dire sur les
sensations physiques que vous ressentez
quand vous êtes en butte à ces ressentis
négatifs – et seulement ensuite aux
sentiments et aux pensées qui y sont reliés :

• Le Tableau A vous permet de cocher
ces sensations physiques et de préciser
leur fréquence et leur durée

• Le Tableau B vous amène à mieux
cerner les sentiments et les pensées qui
sont corrélés aux angoisses et anxiété
que vous connaissez.

42

TABLEAU A

Fréquence, durée, sensations physiques des
angoisses/anxiété chez vous
FRÉQUENCE :

• Tous les jours
• Plusieurs fois par jour

 Dans ce cas : combien de fois en
moyenne ?

• 1 à 2 fois par semaine
• 1 à 2 fois par mois
• Autre
• Vous arrive-t-il d’être réveillé la nuit par

ces sensations ?
 Si oui, combien de fois par semaine en

moyenne ?
 Si oui, combien de fois par mois en

moyenne ?
DURÉE :

• En général : plusieurs secondes ou
minutes, puis cela s’arrête

• En général : plusieurs heures d’affilée puis
cela s’arrête

• En général : environ une journée d’affilée
puis cela s’arrête

• En général : plusieurs jours de suite puis
cela s’arrête

• Autre.

43

INTENSITÉ :
sur une échelle de 0 à 10 notez l’intensité de la
sensation dans la région du corps indiquée :

• 0 correspond à votre ressenti physique
neutre, ni positif ni négatif

• 10 correspond à la plus grande intensité
de souffrance physique que vous ayez
jamais ressentie dans cette région du
corps (et pour quelque raison que ce soit :
malaise, maladie, blessure, coup...).

La tête :
• Les tempes serrées, battantes
• La mâchoire qui se contracte
• La bouche pincée

• Autre
La gorge, le cou :

• Serrement et « boule » dans la gorge
• Difficultés à déglutir ou à avaler quelque

chose
• Raideurs dans la nuque
• Autre.
La poitrine :
• Respiration oppressée, impression de

manquer d’air
• Cœur serré
• Cœur battant trop fort

 Ou trop vite
 Ou ratant parfois des battements
• Autre.

44

Les viscères, l’abdomen :

• L’impression d’un estomac serré,
contracté

• L’impression d’une douleur, d’une
pesanteur ou d’une crispation plus ou
moins nettes ou définies dans cette région
stomacale

• Le plexus solaire (la zone à mi-chemin
entre le nombril et la base du sternum)
noué

• Le ventre serré, contracté

• Autre.
Les membres :

• Impression de tremblements diffus dans
les bras

• Impression de crispations dans les bras

• Impression de tremblements diffus dans
les jambes

• Impression de crispations dans les jambes

• Autre
Général :

• Afflux de chaleur

• Rougissement facial

• Impression de tremblements intérieurs
plus ou moins diffus dans le corps

• Impression de malaise, de se sentir plus ou
moins vaguement mal

• Impression de flottement ou de vertige

• Autre

45

-oOo-

Peut-être vous demandez-vous maintenant
en quoi cela a pu vous avancer de définir
avec plus de précision ce que vous ressentez
quand vous vous trouvez sous la pression
des états angoissés et anxieux ? : si vous avez
été honnête avec vous-même, cela vous a
déjà permis de noter d’une façon plus
objective l’acuité et l’importance de ceux-ci.
Souvent, certaines personnes ayant
tendance à dramatiser leur ressenti,
constatent en ayant rempli ce questionnaire
que leurs angoisses/anxiété sont bien
moindres qu’elles ne le pensaient : cet
exercice leur a déjà permis de relativiser et
donc d’attaquer avec d’autant plus d’énergie
et de vigueur l’élimination de ces
inconvénients.

Que vous soyez ou non de ces personnes-là,
cet exercice vous a de toutes façons apporté
quelque chose d’inestimable : vous avez
identifié vos paramètres physiques
personnels, c’est-à-dire de quelles façons ces
sensations désagréables se manifestent et
dans quelles zones de votre corps elles
s’implantent. Vous découvrirez un peu plus

46

loin dans ce livre de quelles manières vous
pourrez utiliser cette connaissance nouvelle
pour commencer à devenir maître et non
plus victime de ces états d’esprit.
Passons maintenant au Tableau B qui vous
permettra d’en savoir encore davantage.

47

TABLEAU B

Quel(s) genre(s) de déclencheur(s) sont-ils
corrélés aux angoisses/anxiété chez vous ? Et

comment évoluent celles-ci ?

Qu’est ce qui les déclenche ? : au début, quand
cela commence ?

Pouvez-vous définir le(s) domaine(s)
concerné(s) ? Par exemple :

• Culpabilité ?
 Si oui : à quel propos ?

• Peur de quelque chose ?

 De quelque chose qui correspond à du
réel ?
 Si oui : de quoi ?

 Quelque chose de possible mais non
réel ?
 Si oui : de quoi ?

• Quels genres de pensées vous ont-elle
effleurées sans que vous les cherchiez ?

• Ou bien : à quoi avez-vous
volontairement pensé ?

• Est-ce plutôt un évènement qui survient
qui déclenche les sensations
d’angoisses/anxiété ?
 Si oui : lequel ?
 Si oui : quel est le contexte ?

48

• Est-ce plutôt l’arrivée d’une personne qui
déclenche les sensations
d’angoisses/anxiété ?
 Si oui : qui ?
 Si oui : quel est le contexte ?

• Autre chose ? Quoi ?

Ensuite, quand les angoisses/anxiété sont
installées :

• Que se passe-t-il dans votre mental ?
 Vous êtes surtout conscient des
désagréables sensations physiques ?
 Vous vous sentez l’esprit lent, peu
efficace ?

• Vous vous sentez agité, nerveux,
impatient ?

• Autre ? Quoi ?

Ensuite, quand elles commencent à s’atténuer :
• Sont-ce les sensations physiques qui
s’atténuent d’abord ?
 Si oui : dans quelle zone du corps cela
commence-il ?
• Est-ce votre mental qui se calme d’abord ?
 Si oui : est-ce parce que quelque chose
(un évènement, l’arrivée de
quelqu’un...) se produit qui vous
amène à retirer votre attention des
angoisses/anxiété ?
 Ou pensez-vous à autre chose ?

49

 Ou vous occupez-vous d’autre chose
(action, travail, jeu, autre intérêt...) ?

-oOo-

Voilà. Vous avez répondu le plus
honnêtement possible à ces tableaux et vous
devriez maintenant avoir des idées assez
précises sur les spécificités de ce que vous
appelez vos angoisses/anxiété pour pouvoir
avantageusement bénéficier des bienfaits
anti-angoisses du remède que je vous donne
dès le prochain chapitre. Il ne sera d’ailleurs
que le premier de toute une série d’efficaces
moyens pour éradiquer ces maux en vous.
Parallèlement, vous développerez votre
maîtrise de vous-même et votre bien-être
psychologique, physique et nerveux – vous
renforcerez votre personnalité et vous
stimulerez également votre pouvoir
d’avancer dans la vie...

50


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