The words you are searching are inside this book. To get more targeted content, please make full-text search by clicking here.
Discover the best professional documents and content resources in AnyFlip Document Base.
Search
Published by EGO Education - LandBooks, 2023-09-12 04:50:53

Design Interactif

Design Interactif

Vl (!) 0 '-> w N .--t 0 N @ ....... .r::. Ol ·;:::: > o.. 0 u Le dispositif Volume installé devant la façade du musée. dont l' architecture actuelle date de 1899 Le Victoria and Albert Museum (V&A) est un célèbre musée d'art et de design situé en plein coeur de Londres. En 2004, la direction du musée confie au paysagiste Kim Wilkie la refonte de son espace extérieur. le John Madejski garden. c·est dans ce jardin rénové. au sein duquel un espace ovale pavé de pierre sert de point central à l'exploration du musée, que le collectif UVA a pu installer pendant trois mois en 2006 une création originale dotée d'un cahier des charges totalement libre. Le projet Volume , réalisé en collaboration avec Neil Davidge et Robert Del Naja de Massive Attack, se présente à la fois comme un dispositif interactif multi-utilisateur et comme une sculpture de son et de lumière. Volume at the V&A est composé de 48 monolithes interactifs autours desquels circule le public. Chaque monolithe, doté sur sa face avant d'une grille de Leds, diffuse une image Golume at the V&A UVA [2006] minimaliste et abstraite mettant en avant rythme, couleur et graphisme. Limage devient ici un élément scénographique à part entière dans son dialogue constant avec la lumière. Un système de diffusion sonore intégré à chaque monolithe permet de doter l'ensemble de la composition d'une spat ialisation complexe et temps réel. Les 48 éléments de Volume se dressent devant l'imposante façade du musée en créant une tension propice à la mise en scène du public. Grâce à des capteurs sensibles au mouvement, le public génère des variations qui font de chaque parcours de l'oeuvre une expérimentation unique. Linteractivité a été traitée sur deux niveaux, L' un individuel, l'autre collectif. La mise en scène, où les silhouettes humaines apparaissent comme partie intégrante de l'ensemble, définit un jeu de regards où chacun devient en même temps acteur de l' oeuvre et spectate ur des autres. 49


vi Q) 0 l... >- w N T"""f 0 N @ ....., ..c Ol ·;::: >- Q_ 0 u Espace urbain, espace public • Volume est un projet complexe dont la pluridisciplinarité n·empêche pas une grande maîtrise formelle. Chacun des monolithes sert de support à une grille de Leds de 11 x 192 points. Ce minimalisme prend à contre-pied la course à une meilleure définition que se livrent habituellement les écrans numériques. Les lumières Leds possèdent une qualité plastique qui réside dans la texture froide et contemporaine qu 'elles proposent, à la frontière de deux domaines autrefois distincts, l" éclairage et lïmage. La diffusion sonore est plus que spatialisée : chaque hautparleur, localisé dans un des monolithes, agit à la manière d'un instrument unique dans un ensemble orchestral. limpression dépasse donc le simple effet acoustique pour former un paysage sonore en résonance avec la dimension paysagère du jardin. Pour gérer cet ensemble, et notamment pour le doter d'une scénarisation globale, UVA a développé comme pour chacun de ses projets un logiciel audio/vidéo dédié, intégrant un module de simulation destiné à la période de préparation et d'écriture. Malgré tout, lïnstallation in situ reste un moment crucial, nécessitant un long travail de réglage. 50 Les 48 monolithes imaginés par UVA sont disposés selon une trame régulière qui permet la libre circulation du public au sein de l'installation


(/) Q) 0 l... >- w N T"""f 0 N @ ....., ..c O'I ·;::: >- Q_ 0 u


vi Q) 0 l... >- w N T"""f 0 N @ ....., ..c O'I ·;::: >- Q_ 0 u 1. Le dispositif, au centre du jardin John Madejski 2. Les jeux chromatiques des trames verticales de lumières Leds s'apparentent davantage à un travail sur la lumière qu'à un traitement numérique de l'image '· " .. ..... ) ~ . """ - ~ ... ...... • • Espace urbain, espace public United Visual Artists est un collectif d'artistes fondé en 2003 et basé à Londres. Composé à L' origine de Matt Clark, Ch ris Bi rd et Ash Nehru, il développe une pratique artistique des nouveaux media aussi bien dans le cadre de projets commerciaux que de commandes publiques et de travaux plus personnels. Célèbres pour leur mise en image des concerts du groupe Massive Attack, ils produisent principalement des dispositifs temps réel pour les festivals et les musées et collaborent régulièrement avec des créateurs de mode (Giorg io Armani, Pradal. .. ~ ~ 53


tl. 4$91 ln late tradlng tn New York ----- - Eiropa'e et e.'ftPldl nQ arf"Gl"IC'/


Vl (!) 0 '-> w N .--t 0 N @ ....... .r::. Ol ·;:::: > o.. 0 u Les 560 afficheurs fluorescents permettent t· affichage dïnfo rmations issues des bases de données du New York Times Le New York Times est devenu, après plus de 150 ans d·existence, une institution du journalisme qui reflète dans ses archives l'histoire du monde moderne. En novembre 2007, l. entreprise déménage ses bureaux sur la 8• avenue, confiant la réalisation de lïmmeuble à l'architecte italien Renzo Piano. Le New York Times building est. le jour de son inauguration. le troisième plus haut gratte-ciel de la ville, avec une flèche culminant à 319 mètres. Jouant la carte du dialogue entre histoire et modernité, l'entreprise a confié à un artiste et à un scientifique, Ben Rubin et Mark Hansen, l'aménagement d·un dispositif interactif pour le ha ll d·entrée de lïmmeuble. Le projet, Moveable type, met en scène un nouveau type de matériau : lïnformation. Le dispositif se présente sous la forme d·une sculpture dïnformations, connectée à Lï mmense base de données du journal. Il est composé dans sa partie visible de 560 écrans répartis également des deux côtés du hall, suspendus et détachés des murs afin d·en accentuer l'effet de flottement. Chaque écran. un afficheur f luorescent sous vide traité de manière brute, possède un rendu monochrome simple, suffisant pour présenter graphismes minimalistes et textes courts. Pour les auteurs du projet, il s·agit de proposer un portrait dynamique du journal, de mettre en avant une manière vivante d. explorer son identité. Ainsi l. œuvre estœoveable Type Mark Hansen and Ben Rubin, 2010 elle dotée d·algorithmes dédiés au langage naturel et aux méthodes statistiques, imaginés grâce à la connaissance scientifique du mathématicien Mark Hansen. Dans Moveable Type, la science se fait poésie Lorsque les données, issues des flux quotidiens dïnformations, des archives du journal ou des recherches en ligne des lecteurs, sont organisées et diffusées selon des critères qui n· ont rien de rationnel. Lartiste Ben Rubin a établi des règles subjectives qui sortent les données de leur contexte et en scéna risent le déroulement au sein d·une composition globale. Ainsi s· enchaînent des phrases commençant par« 1 » [je) auxquelles répondent celles commençant par « you » [tul. des textes démarrant uniquement par des chiffres, ou encore d·émouvants extraits de notices nécrolog iques. Accentuant la sensation poétique ressentie par le spectateur au moyen d·un décalage temporel humoristique, le design sonore riche et complexe introduit de manière synchrone aux informations des bruits de machines à écrire et des sonneries anciennes de téléphone. Pour Rubin, Moveable Type est un organisme vivant qui métabolise son contenu. Le spectateur se trouve ainsi confronté à une entité qui pu ise son énergie vitale dans la mat ière brute des bases de données numériques du New York Times. 55


Le projet Moveable Type traite de manièr élégante le problème sténographique de la multi lication des écrans. En choisissant l'option la plus sim le, des afficheurs fluorescents que l'on côtoie dans l s objets de notre quotidien, les auteurs désamorcent to te tentation technologique forcément démodable, au profi d"une mise en avant du contenu textuel de l'œuvre. onochrome, l'écran se fond délicatement avec l'architectl.Jre sans en réduire la qualité spatiale. L ......


UJ QJ 0 '-> w N ri 0 N (Ù) +-' .!:: Ol ·;:: > a. 0 u


vi Q) 0 l... >- w N T"""f 0 N @ ....., ..c O'I ·;::: >- 2 Q_ 0 u 58


vi Q) 0 l... >- w N T""'f 0 N @ ....., ..c O'I ·;::: >- Q_ 0 u 3 1, 2. Détails des afficheurs fluorescents, un matériau industriel utilisé ici de m anière brule 3. Le dispositif vu depuis l'entrée du bâtiment • Espace urbain, espace public Ear Studio est dirigé par Ben Rubin , un artiste des nouveaux media qui vit et travaille à New York. Professeur à lïnteractive Telecommunica tions Program de l"université de New York, il collabore au sein de Earstudio depuis 1999 avec Mark Hensen, professeur de stat istiques à l'université de Californie à Los Angeles [UCLA). Leur projet Listening Post [2002) a obtenu en 2004 le Golden Nica Prize du festival Ars Electronica . 59


• - - - I


Vl (!) 0 '-> w N .--t 0 N @ ....... .r::. Ol ·;:::: > o.. 0 u Le eCLOUD se déploie le long du hall de l'aéroport de San Diego. Il bénéficie d' un mode de visualisation perceptible en lumière naturelle et qui s'intègre dans l'architecture du lieu Les aéroports sont devenus des lieux parmi les plus représentatifs de la contemporanéité. Le sociologue Marc Augé les qualifie, à l'égal des hôtels internationaux. des supermarchés et des camps de réfugiés, de non-lieux , néologisme désignant les espaces de transit que l'homme ne peut s'approprier. passant du stat ut d'habitant à celui d'utilisateur. Si l'art public y est florissant. de par les budgets qui lui sont attribués dans le cadre de programmes ambitieux , il doit prendre en compte ce contexte très particulier où se croisent de manière éphémère des individus venus d'horizons très divers. En 2007, le programme d'Art public de la ville de San Diego aux États-Unis a lancé un appel d'offres pour la création d'une œuvre destinée à devenir un élément central dans l'aéroport de la ville. Parmi 1 OO propositions en compétition, c'est le travail de l'équipe formée par Aaron Koblin, Nik Hafermaas et Da n Goods qui a été sélectionné. eC LOUD est un projet de sculpture d'informations visant à mettre en scène la distorsion de temps et d'espace que procure la présence d'un aéroport. Prenant acte de la manière dont le développement du transport aérien a modifié nos échelles de distance, il inscrit au sein d'un même dispositif les données météorologiques issues de l'ensemble de la planète. Le projet rep ose sur l'utilisation en temps réel des données de 100 villes du monde, qu'il matérialise à l'aide d'un nuage changeant de localisat ion to utes les 20 secondes. Chaque nouvelle localisation entraîne un G)CLOUD Aaron Koblin, Nik Hafermaas, Dan Goods, 2010 changement de forme et de comportement du nuage. Située en hauteur dans le hall central entre les portes 22 et 23, la sculpture est physiquement composée de 2900 plaques de Plexiglas suspendues au sein d'un volume tridimensionnel. Chaque plaque se comporte comme un pixel monochrome dont la visibili té peut être animée. La technique employée, celle des cristaux liquides, permet de modifier l'état opaque de la surface d'origine vers une transparence résultant du passage d'un courant électrique. En contrôlant l'ensemble des pixels à l'aide d'un ordinateur. il devient possible de matérialiser la volumétrie du nuage et son évolution à travers Le temps. En complément, une interface d'affichage située dans l'espace du hall permet au public de prendre connaissance des villes dont les données météorologiques sont actuellement traitées. Les variables météorologiques nécessaires au fonctionnement du dispositif proviennent d'une base de données mise à jour par l'agence américaine NOM (National Oceanic and Atmospheric Administration). Actualisées en permanence par le dispositif, elles sont ensuite traitées en temps réel par un logiciel réalisé en Java sous l'environnement Processing. Le logiciel définit la forme du nuage en donnant à chaque pixel une information d 'état binaire de type opaque ou transparent. Ces informations sont ensuite transmises à une centaine de cartes électroniques. capables de piloter pour chacune une trentaine de plaques de cristaux liquides. 61


-


Vl Q) 0 1.... >- w N ri 0 N @ ..._, .!: O'l ·;:: >- a. 0 u L'utilisation de cristaux liquides constitue aujourd'hui une technique parfaitement maîtrisée. Elle utilise les propriétés de polarisation de la lumière, en enfermant entre deux fi ltres polarisants croisés un cristal liquide. Sous l'effet du courant électrique, les molécules du cristal liquide, initialement perpendiculaires aux plans des polariseurs, changent d'orientation et leur deviennent parallèles, en laissant passer la lumière, ce qui génère l'effet de transparence. Les cristaux liquides sont aujourd'hui employés aussi bien pour l'affichage des écrans que dans la fabrication de matériaux architecturaux permettant de faire varier l' opacité d'un espace intérieur. 1. Les 2900 plaques composant la sculpture sont suspendues à l'aide de câbles métalliques permettant le passage du courant électrique nécessaire aux cristaux liquides 2. Démonstration par l'exemple du fonctionnement des plaques de plexiglas dont l'opacité varie en fonction du passage d'un courant électrique • Espace urbain, espace public Aaron Koblin est un artiste numérique dont le travail repose sur la visualisation de données. Il est responsable de l'équipe travaillant sur l'art des données [data arts team) au sein des laboratoires créatifs de Google. Nik Hafermaas est un artiste. designer et enseignant. Sa société. UeBERSEE, réalise et produit des expositions sur l'art et le design. Dan Goods travaille dans le domaine de la com munication visuelle pour un laboratoire de la NASA. et collabore à de nombreuses installations artistiques fondées sur l'utilisation des sciences et de la technologie. 63


(/) Q) 0 L >- w N r-1 0 N @ ...... _c en ï:::: >- 0.. 0 u


(/) (!) 0 '-->- w N ri 0 N @ ....... L Ol ·;: > o. 0 u


La façade du Kunsthaus Graz illuminée par les 930 tubes fluorescents Le Centre des arts IKunsthausl de Graz en Autriche a été bâti à l'occasion de la nomination de la ville comme capitale européenne de la culture en 2003. Situé au bord de la rivière Mur. il est l' œuvre des architectes Peter Cook (un des fondateurs dans les années 1960 du collectif Archigraml et Colin Fournier. Ce su rprenant vaisseau, dont l'esthétique présente un jeu de contrastes saisissant avec le contexte historique de La ville, abrite des espaces d'exposition dédiés à l'art contemporain et aux nouveaux media. Dans leur projet init ial, les architectes avaient imaginé le revêtement extérieur du bâtiment comme une peau transparente et susceptible de mettre en scène la vie intérieure du lieu. Ce principe s'est heurté au fo nctionnem ent des expositions. Pour des questions de scénographie, il est apparu nécessaire de conserver opaques la plupart des espaces intérieurs. Deux ans avant l'ouverture du musée, c· est-à-dire extrêmement tard à l'échelle de temps d'un projet architectural, le ca binet vi berlinois realities:united (realU ] a été sélectionné pour réa- (!) 0 ..._ > w N .--t 0 N @ ....... .r::. Ol ·;:::: > o. 0 u liser un dispositif de diffusion interactif intégré dans l'épaisseur de la façade. BIX (Big piXell se présente com me une peau communicante de très grande dimension. Le dispositif est composé d'une matrice de 930 tubes fluorescents en forme d'anneau. Ils se trouvent répartis à la manière d'un écran sur environ 900 m2 @)IX! KUNSTHAUS GRAZ rea lities:united , 2003 de la façade sur rivière. Placés entre un vitrage acrylique de finition extérieure et une coque métallique intérieure, les tubes lumineux sont intégrés à l'aide d'un détail architectura l au design extrêmement précis. La lumière ainsi traitée accentue l'impression de translucidité de la surface extérieure du bâtiment. Le pilotage des Lampes est confié à un logiciel d'écriture et de diffusion. permettant de contrôler la variation de lum inosité 18 fois par seconde. L ensemble est suffisant pour obtenir des images de basse résolution, monochromes et cinét iques, offrant ainsi des possibilités d'ex pression davantage graphiques que figuratives. La qualité de la réalisation de realities:united réside dans sa capacité de fusion avec le trava il des architectes. Lensemble donne le sentimen t de ne former qu'un seul et même concept, proposant une utilisation de la lumière fluorescente plus proche de l'art contem porain que d 'un simple système de diffusion de l'imag e. Ainsi , à la fois dispositif d'écriture et de diffu sion , BIX a été utilisé comme support de création par de nombreux artistes. En 2010. dans le cadre de l'exposition Catch Me! Grasping Speed, l'artiste frança is Xavier Veilhan l'a investi pour son projet Pendule, une œuvre qui bascule la nature bidimensionnelle du support de diffusion vers une troisième dimension interférant avec le contexte urbain environnant. 67


vi Q) 0 l... >- w N T"'f 0 N @ ....., ..c Ol ·;::: >- Q_ 0 u Architecture • La définition de la trame de lumière du dispositif BIX est extrêmement réduite : seulement 0,2 % d'un écran classique de télévision. Cette apparente faiblesse se pose comme une alternative à la surenchère technologique des écrans géants. Le projet se situe dans une autre échelle de temps, celle de la durabilité associée à la construction architecturale. lutilisation de lampes fluorescentes de 40 watts, bien que maîtrisée depuis les années 1960, a nécessité pour arriver à un tel niveau de contrôle la mise au point de solutions originales tant au niveau matériel que logiciel. Le dispositif a été intégré aux collections permanentes du MOMA à New York sous la forme d'un prototype à l'échelle 1 d'un pixel/ lumière. 68 1. Modélisation des différentes couches de la façade 2. Le logiciel BIX simulator, qui permet de programmer la façade interactive du Kunsthaus 2


vi Q) 0 l... >- w N T""'f 0 N @ ....., ..c O'I ·;::: >- Q_ 0 u 3 1, 3. Détails du design de l'attache des tubes fluorescents sur la façade 2. Prototype d'étude à l'échelle 1 d'un pixel / lumière 2 69


• Architecture realities:united a été fondé en 2000 à Berlin par les frères Tim et Jan Edler, dans l'objectif de développe r des projets intégrant à l'archi tecture l'utilisation des nouveaux media et de l'information. La réflexion du studio se consacre à la manière dont les media affectent notre perception et notre compréhension d'un espace, en réfutant la notion de virtualité au profit de celle d'actualité. 71


Vl (!) 0 '-> w N .--t 0 N @ ....... .r::. Ol ·;:::: > o.. 0 u La double membrane d'Astro balloon symbolise une forme nouvelle de communi cation d'origine médiatique La notoriété de l'agence d'architecture COOP Hl MM ELB(L]AU est souvent associée au mouvement déconstructiviste, qui a émergé sur la scène internationale à la fin des années 1980. Le mouvement se présente comme une forme critique d'architecture interrogeant les méthodologies de conception du projet. D'un point de vue théorique, il est basé sur la démarche du philosophe Jacques Derrida. qui propose de construire et déconstruire les processus de la pensée afin d'en fa ire émerger les contradictions et les zones inconscientes. Le travail de COOP HIMMELB( L]AU s'inscrit pourtant antérieurement à la naissance du mouvement. Dès 1968, les architectes autrichiens se placent dans la continuité du mouvement radical et cultivent une réflexion dépassant Le cadre de l'architecture. Intégrant un biomorphisme inspiré des structures naturelles. notamment animales, COOP HIMMELB(L]AU développe une architecture plus poétique que fonctionna liste fondée sur le rapport liant la forme au corps de son utilisateur. En 1969, COOP HIMMELB(L]AU propose Heart Space - Astro Ba lloon, une installation dans laquelle la captation du rythme cardiaque d'un uti lisateur devient le moteur d'un jeu de sons et de lumières s'inscrivant à l'intérieur d'une structure gonflable et transparente . Puis en 1971, le projet Feedback Vibration City montre une ville qui pousse ce estro balloon 1969 revisited COOP HIMMELB[L)AU, 2009 concept à l'échelle urbaine. La ville, en perpétuelle mutation , se transforme afin de refléter les pulsations, respirations, émissions cérébrales et mouvements corporels de ses habitants. Le projet Astro Ba lloon 1969 revisited, réalisé dans le cadre de la 11• biennale d'architecture de Venise, se présente comme une sorte de remix des deux projets. Ce sont maintenant deux visiteurs qui pe uvent prendre place au sein du dispositif, transmettant Leurs pulsations card iaques à deux membranes conjointes formant une bulle transparente de grande dimension. À l'intérieur de la bu lle, des projections à 180 degrés sur trois écrans illustrent une forme de communication non verbale entre les deux êtres. La bulle, d'une nature organique qui l'apparente à un cerveau, décrit par son volume un espace flottant proche des états cérébraux des deux ut ilisateurs. Le dispositif propose la mise en place d'une pensée commune de nat ure sensorielle et poétique. Lambit ion de COOP HIMMELB(L]AU est ici de nous montrer que la communication physique. au niveau le plus brut et le plus organique, est une piste de développement possible de la ville contemporaine. L installation a pour objectif de rendre sensibles des principes sous-jacents dans leur production architectu rale, présentés dans un contexte détaché de toute contra inte fonctionnelle. 73


vi Q) 0 l... >- w N T"""f 0 N @ ....., ..c O'I ·;::: >- Q_ 0 u 74


u 75


(/) Q) 0 l..... >- w N ,..-! 0 N @ ....., ..c Ol ·;::: >- Q_ 0 u Le premier projet de 1968, Heart Space - Astro Balloon, se présentait sous la forme d"une unique structure gonflable, équipée d"un système de captation électronique. Pour l"exposition de 2009 à la biennale de Venise, COOP HIMMELB(L)AU a fait réaliser une double sphère gonflable de 166 m3, s·appuyant sur une structure scénique en métal. Des écrans Leds au nombre de 25 montés sur une grille transparente ainsi que des modules de lumière du fabricant Targetti Poulsen servent de support au rendu immatériel de lïntérieur de la double sphère. 1. Les écrans Leds permettent de visualiser le résultat de l" expérience commune 2. La performance originale en 1969 . Elle trouvera son plein aboutissement 39 ans plus tard l • Architecture COOP HIMMELB(L)AU a été fondée par Wolf O. Prix, Helmut Swiczinsky et Michael Holzer à Vienne en 1968. Lactivité de l"agence s"étend de l"architecture à l"urbanisme et au design, développant de plus une réflexion théorique dans le cadre d" expositions artistiques. Ils ont réalisé le musée des Confluences à Lyon (France, 20131. le musée d"Art contemporain de Shenzhen (Chine, 2012) ainsi que le BMW delivery center de Munich (Allemagne, 20071.


Vl Q) 0 L.. >- w N ri 0 N @


Vl (!) 0 '-> w N .--t 0 N @ ....... .r::. Ol ·;:::: > o.. 0 u « L:Hormonorium s'offre comme un espace immédiat, ne recourant plus aux moyens sémantiques. culturels ou plastiques pour la fa bri cation d'architecture» !Décosterd & Ra hm] Si l'interactivité peut se définir simplement comme une possibilité d'échanges entre l'homme et un environnement. appara issent alors des modalités d'action extrêmement différentes de ce que l'usage du numérique nous propose habitu ellement. La manière dont nous modifions notre espace vital. en premier lieu sa forme. mais aussi ses composantes immatérielles telles que la lumière ou les éléments de l'air que nous respirons. détermine en retour notre comportement aussi bien physique que psychique. Le travail de l'architecte Philippe Rahm. en s'inscrivant dans cette problématique. introduit une architecture contemporaine dont les recherches formelles s'éclipsent derrière les enjeux relat ionnels de l'être humain avec son espace vital. En 2002. sa proposition pour un nouvel espace public. Hormonorium, projet présenté avec son associé de l'époque Jean-Gilles Décosterd dans le cadre de la 8• exposition d'architectu re de la biennale de Venise, apparaît comme un manifeste provocateur et significatif de l'orientation que prendra son travail durant la décennie suivante. L'Hormonorium est un espace public intérieur. Sa nature abstraite le situe hors des cycles du temps. sans aucune référence environnementale naturelle visible. Délimité par des murs blancs qui en fixent la dimension de manière neutre. il présente dans sa partie centrale un faux plancher de Plexig las ébloui par la lumière de 528 tubes fluorescents. Contrairement au verre, le matériau laisse passer l'ensemble des UV d'une lumière blanche proche de 10 000 lumens, reproduisant l'ensemble du spectre solaire. 4Dormonorium Décosterd & Rahm, 2002 À travers ce dispositif, il s'agit d'engendrer un premier phénomène physique chez le spectateur. la baisse de sécrétion d'une hormone, la mélatonine, ce qui entraîne une diminution de la fatigue et une augmentation du désir sexuel. En complément, l'Hormonium est doté d'une atmosphère spécifique, comportant un taux élevé d'azote, responsable en contrepartie d'une baisse de l'oxygène. Ce dosage scientifique le rapproche des atmosphères observables à plus de 3000 mètres. Là encore, il s'agit de jouer sur la biologie du corps en augmentant notamment le taux d'érythropoïétine (EPO). qui génère en quelques minutes une stimulation de l'organisme, un phénomène observable dans la préparation des sport ifs de haut niveau. Pour l'agence Décosterd & Rahm, il s'agit d'établir une architecture« infra-fonctionnaliste », c'est-à-dire une architecture qui renonce de manière provocante aux moyens traditionnels de l'espace et de la forme, au profit de concepts issus de la biologie et des neurosciences. Le discours scientifique, pa rfaitement maîtrisé. est ici rendu de manière sensible, plaçant la notion d'environnement au cœur du rapport de l'être humain avec son propre corps. Intégrant le dopage physique comme modalité possible du bien-être, le projet interroge de manière critique sur la possibilité d'une utopie contemporaine dépassant les critères moraux traditionnels de notre société. Il ne s'agit définitivement plus ici d'un ailleurs ni d'un monde meilleur, mais simplement de la mise en œuvre de processus biologiques se situant en amont de toute tentative de mise en forme culturelle. 79


vi ~ 0 L >- w N ...-! 0 N @ +.J ..r: 01 ·;:: >- o. 0 u P.1nn1•n1rinJl.u \11dt•u .. P\ \ 'u11n1d1i;1 .. rn.11 ic \11dt•u .. ~(. \ 1/ - / - I - H1•1i11a t:i1 .. ·:uli1111 Pliu1ou•c•t•plor ~upt·i or c •. ,, i•·al ( ::mr;liu11 :-.en :.n 10 n Ill '•' 111111 LI~> utl ml (J Pi11t·ali .. !°'t'l1" 0~ '\(•t1r.:tl ;.,.1i1nnlu ... P1 oc.·4• ..... int: Trotiu·na<•nt ... ,.n .. orif•I \1·11r;1I du .. 1irnul11 ... 1 :0.111nuwr t•w \\Ï1111•1 Il ÎH I ~lc-l toni11 :\l<;la1oni nc l!I 11 :!.I 1 .1 ·, 7 !I riuw of l),j\ llt•ur.• :-iÎr,trnl 1tf'11rm•mlorri11i1 •n llKIO 111 e ~0(10 Ill 0 li IÏ m<' h Tt rnp ... (:or1 Ï,;ol C; roi\ th 11 0 1·111 0111· l l o rrnorH• cl1• croi:.,;arH'I' K 0 .\h•la1<1 ni11 .\ 1~ 1a1 o 11i111• mi pt; ml \Il w (J l~I '10 :m Il


VJ Cil 0 L >- w N ...-! 0 N @ +.J ..r: 01 ·;:: >- 0. 0 u Pour présenter ce projet, les architectes Décosterd & Rahm ont élaboré une série de diagrammes scientifiques tout autant désincarnés que séduisants. Ce jeu critique avec l'esthétique des modes de communication scientifique se situe dans la lignée d'un projet comme No-stop City [Archizoom studio, 1969]. qui déjà évoquait un monde artificiel et détaché de tout contexte environnemental naturel. 1. Détail d'assemblage des tubes fluorescents 2. Axonométrie. La scénographie de l'Hormonium renforce l'idée d'un espace théorique. isolé de toute cond1t1on externe. aussi bien spatiale que temporelle 2 81


(/) Q) 0 l... >- w N T"""f 0 N @ ....., ..c O'I ·;::: >- Q_ 0 u / / ,, ~\\ # r;; . ,,· I .~,~\\\\ \ . . .. ,,, l • Architecture Philippe Rahm, né en 1967, est un architecte diplômé de l'École polytechnique de Lausa nne. Après son association dans les années 1990 avec [·architecte Jean-Gilles Décosterd, il se partage actuellement entre Lausanne et Paris. Son travai l. quïl qualifie d'a rchitecture météorologique , a été présenté dans de nombreux festivals internationaux. Il a été le scénographe de l' exposition La force de /'art. au Grand Palais à Paris. 83


Vl (!) 0 L. > w N .--t 0 N @ ....... .r::. Ol ·;:::: > o.. 0 u La façade polychrome du Museum Brandhorst engendre un effet cinétique lorsque le visiteur s'approche du musée Larch itecture interactive ne se limite pas à la mise en œuvre spectaculaire de procédés numériques temps réel. Certains architectes, sensibles aux conditions environnementales futures liées au développement de notre société. élaborent une approche de la construction intégrant le bâtiment comme élément d'un dispositif d'échanges avec le milieu naturel. Le Museum Brandhorst, œuvre du cabinet berlinois Sauerbruch Hutton, est un exemple remarquable de cette approche qui renouvelle de manière discrète et élégante le rapport à la technologique des édifices à vocation muséographique. Lexistence du musée remonte à l'année 1999, lorsque les collectionneurs Udo et Anette Brandhorst conclurent un accord avec l'État de Bavière pour la transmission de leur prestigieuse collection d'art moderne et contemporain. Prenant la forme juridique d'une fondation, cet échange devait donner lieu à la construction d'un bâtiment susceptible d'accueillir dans les meilleures cond itions cet ensemble éva lué à près de 100 millions d'euros. La collection , riche d'environ 700 œuvres. contient notamment le plus bel ensemble de travaux de l'artiste Cy Twombly réuni hors des Éta ts-Unis, ainsi qu'un fonds de peintures d'Andy Warhol représentant toutes les périodes de sa création. Situé dans Munich à proximité de la Pina kothek der Moderne, un bâtiment présentant au public la collect ion officielle du Land, le Museum Brandhorst a mis près de 10 ans à sortir de terre, notamment à cause des enjeux technologiques complexes qu'il représentait. Il s'agissait à la fois d'incarner par sa dimension esthétique la qualité et la modernité de la collection Brand horst, et de fixer de nouveaux standards dans le domaine de l'architecture muséoœuseum Brandhorst, Munich Saue rbruch Hutton, 2009 graphique. La réussite du bât iment t ient dans le dialogue qu'il a su mener entre ces deux points. Extérieurement, il se caractérise par un jeu de façade qui prolonge les recherches de l'art cinétique et de l'Op Art. Il intègre un jeu de double peau qui se finalise par la mise en œuvre de 36000 lamelles verticales en céramique, enrichi chromatiquement par une gamme de 23 couleurs différentes. Superposées selon un jeu à la fois géométrique et aléatoire, elles confèrent à l'édi fice une dynamique abstraite et le protègent efficacement du rayonnement solaire. Mais le concept d'écosystème est présent dans le bâtiment de manière beaucoup plus profonde. La lumière et l'ensemble des flux [air, chaleur) ont fait l'objet d'une analyse et d'un traitement qui permet d'accroître son efficacité énergétique et la qualité des espaces d'exposition. La lumière, toujours indirecte, est filtrée en plafond par des toiles diffusantes et des ailettes métalliques qui modifient cont inuellement leur orientation en fonction des conditions météorologiques extérieu res. Thermiquement, le musée évite l'usage abusif de l'air conditionné, coûteux en énergie et générateur de poussière, au profit d'une régulation naturelle basée su r l'utilisation des sols et des murs. Ceux-ci peuvent être refroidis ou réchauffés au moyen d'éléments de construction thermoactifs. notamment des pompes à chaleur connectées au réseau d'eaux souterraines. Cette économie dans la gestion des flux d'air, ou seul le rafraîchissement en oxygène devient une nécessité, permet de réduire la circulation de particules, entraînant une diminution de moitié du niveau de dégradation par salissure. 85


vi Q) 0 l... >- w N T"""f 0 N @ ....., ..c O'I ·;::: >- Q_ 0 u Architecture • 86 éclai rage zénithal éclairage naturel chaleur d'.échappement des systèmes ---- de refroid1ssment des bâtiments voisins 28°C ----- nappe phréatique 18°C chauffage isolation thermique très performante VCR ven tilation. chauffage, refroidissement CPC compresseur pour pompe à chaleur Les lieux d·exposition sont majoritairement éclairés en lumière naturelle, contrainte extrêmement délicate visà-vis des conditions de conservation des œuvres. Lenjeu a été de conserver le maximum d'heures d.éclairage des salles d·exposition en lumière naturelle, et de ne la compléter qu'en cas de nécessité. Grâce au parti pris architectural, il a été possible d'éclairer de la sorte aussi bien les salles situées en étage que le grand patio qui compose le sous-sol de l'édifice. La couverture du bâtiment, une verrière en verre feuilleté dotée d'une exceptionnelle protection solaire, filtre les UV et transforme le rayonnement en lumière diffuse. Des lamelles situées sous la verrière permettent de contrôler et de mod ifier cette lumière changeante en fonction des espaces d'exposition. De 50 à 75 % de la lumière nécessaire au fonctionnement des salles d'exposition est ainsi d'origine naturelle. 1. Schémas des principes d'interaction avec l'environnement concernant la lumière, la chaleur et le refroidissement 2. Le musée, organisé sur trois étages. utilise la lumière naturelle disponible pour tous les espaces d'exposition


VI Cl.I 0 1- >- w N - 0 N u ....., .t= Cl ·c >- a. 0 u Une salle d'exposition équipée du système mécanique d'ailettes permettant un filtrage modulable de la lumière reçue par les œuvres


vi Q) 0 l... >- w N T"""f 0 N @ ....., ..c O'I ·;::: >- Q_ 0 u Détail des céramiques de façade , dont la polychromie est à la source d·une vibration très picturale de la peau extérieure du bâtiment • Architecture Sauerbruch Hutton est une agence d·architecture fondée en 1989 par Matthias Sauerbruch et Louisa Hutton à Berlin. Lagence est connue pour son utilisation de la polychromie dans le traitement des surfaces et de formes courbes extrêmement fluides. Lusage d·une technologie avancée da ns la conception associé à un intérêt pour les enjeux environnementaux modernes ont permis à l'agence d·atteindre une renommée internat ionale. Elle réalisera ainsi pour la ville de Veni se le nouveau musée M9, qui devrait ouvrir ses portes en 2013. 89


(/) Q) 0 L >- w N r-1 0 N @ ...... _c 01 ·;:::: >- 0.. 0 u


(/) (!) 0 '-->- w N ri 0 N @ ....... L Ol ·;:: > o.. 0 u L'immatér.ialité


Vl (!) 0 '-> w N .--t 0 N @ ....... .r::. Ol ·;:::: > o.. 0 u La Kinetic Sculpture, une installation réalisée par ART+COM, se présente comme un dispositif composé de 714 sphères métalliques suspendues et pilotées individuellement par ordinateur Le musée BMW de Munich, initialement créé en 1973, a fait l'objet en 2008 d'un nouveau projet destiné à en porter la surface d'exposition à 5 000 m 2• Le projet combine architecture et design d'exposition en mettant en avant l'usage des nouveaux media. La marque BMW a missionné l' ATELIER BRÜCKNER pour l'architecture et le design d'exposition, tandis que la conception des nouveaux media et des installations interactives a été confiée au bureau de design ART+COM. Lassociation entre les deux intervenants s'est construite autour de deux thématiques : mobilité et dynamisme. Le résultat est un espace d'exposition fusionnant dispositifs numériques et travail sur l'espace par le biais d'une esthétique blanche et épurée. Pour ce projet, ART +COM a développé un concept basé sur trois notions : réactivité, interactivité et cinématique. La conception devait répondre aux différentes échelles d'un musée qui organise ses espaces autour d'une rampe longue de près d'un kilomètre. Le bureau de design est intervenu @MW Museum, Munich ART+ COM [desig n m edia et installat ions int eract ives) et ATELI ER B RÜCKN ER [architect ure et scénographie) au sein des 7 espaces d'exposition à l'aide d'une chorégraphie de projections. lumières et ambiances sonores destinées à animer les 125 modèles d'exposition présentés par la marque allemande. Le bureau a aussi imaginé un ensemble d'installations interactives et de systèmes de consultation suscept ibles de fournir une information plus précise au spectateur. Enfin, il a développé deux créat ions originales ponctuant de manière spectaculaire le parcours muséographique : - la médiatecture. façade diffusant des graphismes sur près de 700 m2 autour de la place centrale du musée. Les murs sont composés de plaques en verre translucide et intègrent dans leur épaisseur un système de Leds monochromes offrant un rendu de matière très différencié des écrans classiques de visualisation ; - la Kinetic Sculpture. installat ion mécatronique permettant de reproduire des formes tridimensionnelles à l'aide de centaines de sphères métalliques animées. 93


vi Q) 0 l... >- w N T"""f 0 N @ ....., ..c .QI l... >- Q_ 0 u


• Muséographie u 95


(/) Q) 0 l... >- w N T"""f 0 N @ ....., ..c O'I ·;::: >- Q_ 0 u La Kinetic Sculpture est une représentation spatiale qui incarne de manière dynamique un processus de recherche sur la forme en art et en design. Bien que la réalisation en soit d·une complexité extrême. le principe semble très simple pour le visiteur. La sculpture est composée de 714 sphères mécaniques pilotées électroniquement avec une précision de l"ordre du millimètre. Chaque sphère est suspendue à un câble fin qui assu re sa mobilité sur un axe vertical. Lensemble des sphères, réparties le long d'une grille horizontale, s'anime dans le temps pour former des figures évoquant le mouvement (ondulations, vagues) et l'aérodynamisme (reprise simplifiée des formes de carrosserie automobile). L'animation des sphères, qui nécessite une synchronisation parfaite des différents éléments. paraît ne pas correspondre à la réalité d'objets physiques soumis à la pesanteur. Pour qu'un tel système fonctionne, il requ iert le développement d'un 1. Montage des moteurs intégrés dans le faux plafond 2. La fabrication repose sur un savoir-faire spécifique à l'ingénierie d'exposition !société MKT-AGI logiciel spécifique connecté électroniquement à des mécanismes de servomoteurs, aussi nombreux que les sphères visibles par le public et dissimulés dans le faux plafond de l"espace d'exposit ion. La sculpture masque ainsi sa grande complexité technologique au profit d'un effet de légèreté. Extrêmement fin et précis, le design évoque directement les valeurs références de la marque automobile. Linstallation est ainsi rapidement devenue l'emblème du musée. 97


(/) Q) 2 >- w N T"""f 0 N @ ....., ..c .QI ,_ >- Q_ 0 u


Click to View FlipBook Version