Le musée des sorcières

Notes

(1) J’emprunte ce terme à Jean-Claude Milner qui, dans tous ses écrits, désigne par cette
expression l’ensemble des fonctionnaires du service public, des professeurs de toutes disciplines y
compris sportives, et des métiers paramédicaux.

(2) Mona Chollet, Sorcières. La puissance invaincue des femmes, La Découverte, 2018.
(3) Je pense en particulier au cabinet de curiosités du château d’Ambras, au-dessus d’Innsbrück, au
Tyrol autrichien.
(4) Le Marteau des sorcières, présentation et traduction par Armand Danet, Plon, collection
« Civilisations et Mentalités », dirigée par Philippe Ariès et Robert Mandrou, 1973.
(5) Pierre de Lancre, Tableau de l’Inconstance des Mauvais Anges et Démons (1612), State
University of New York at Binghampton, Medieval and Renaissance Texts and Studies, 2006.
(6) Marc Bloch, Les Rois thaumaturges. Études sur le caractère surnaturel attribué à la puissance
royale, Armand Colin, 1961.
(7) Victor Hugo, parmi d’autres, fait pendre la « sorcière » Esmeralda au gibet dans Notre-Dame
de Paris.
(8) On trouvera toutes les possédées dont je parle dans Robert Mandrou, Magistrats et sorciers en
France au XVIIe siècle, Plon, collection « Civilisations et Mentalités », 1968.
(9) La langue tirée, rouge ou noire, est souvent l’aboutissement de la transe : c’est vrai de la déesse
Kâli à Kolkata (Calcutta), qui, au comble de sa transe guerrière, s’aperçoit tardivement qu’elle est en
train de piétiner le corps du dieu Shiva ; horrifiée, elle tire la langue. Mais c’est également vrai de la
langue tirée du Haka des All Blacks, dans lequel les « guerriers du rugby » simulent la transe,
tremblent et tirent la langue.
(10) Les couvents des Ursulines, éducatrices, se multiplient à cette époque. J’ai eu l’occasion de
remarquer que sainte Ursule, persécutée avec onze mille vierges, n’avait sans doute pas existé et que
probablement son invention vient de la déesse Diane, qui, en Grèce antique sous le nom d’Artémis,
recevait les petites filles, au moment de leur initiation, dans la grotte d’une ourse. Voir Catherine

Clément, L’Appel de la transe, Stock, collection « Littérature française » dirigée par la regrettée
Anne Dufourmantelle.

(11) Voir l’admirable présentation de Michel de Certeau dans La Possession de Loudun, Julliard,
collection « Archives », 1970.

(12) Née en 1961, Corine Sombrun devient musicologue après une enfance africaine au Burkina-
Faso. Ses recherches musicales l’envoient en Mongolie, où elle est initiée à la transe chamanique –
en dehors des cadres universitaires, notamment des spécialistes du chamanisme en Asie du Nord.
Puis elle comprend, et démontre, que la transe n’est pas particulière aux chamanes, mais qu’elle peut
s’auto-induire par la seule volonté. Appelée maintenant « transe cognitive », elle fait l’objet d’études
neurologiques avec Corine Sombrun et un réseau de neurologues, notamment au Canada. Les vidéos
où on la voit entrer en transe, passer par le stade animal avant d’arriver à une paisible extase sont très
impressionnantes : nous en avons discuté publiquement au musée du Quai-Branly-Jacques-Chirac par
deux fois, à l’occasion des Journées de l’accessiblité du public, qui ont lieu tous les deux ans.

(13) Robert Mandrou, op. cit.
(14) Voir Michel Carmona, Port-Royal, Fayard, 2018.

(15) Définition de « sauvageon » par Émile Littré : arbuste « dont les rameaux sont presque
toujours armés d’épines et dont les fruits ont trop d’âpreté pour être bons à manger ». Voir Éric
Cobast, Lexique de culture générale, PUF, 2001.

(16) Catherine-Laurence Maire, Les Convulsionnaires de Saint-Médard. Miracles, convulsions et
prophéties à Paris au XVIIIe siècle, Gallimard, collection « Archives », 1985.

(17) Daniel Vidal, Miracles et convulsions jansénistes au XVIIIe siècle, PUF, 1987.

(18) Henri F. Ellenberger, Histoire de la découverte de l’inconscient, présentation par Élisabeth
Roudinesco, Fayard, 1994.

(19) Daniel Vidal, La Morte-Raison. Isaac la juive, convulsionnaire à Lyon, Éditions Jérôme
Millon, 1994.

(20) Jean Wier, Histoires, disputes et discours des illusions et impostures des diables, des
magiciens infâmes, sorcières et empoisonneurs… (1579), cité dans « Nocturnes sorciers. Symbolique
de la nuit chez quelques démonologues », François Angelier et Nicole Jacques-Chaquin (dir.), La
Nuit, Éditions Jérôme Millon, 1995.

(21) Claude Guillet, La Rumeur de Dieu. Apparitions, prophéties et miracles sous la Restauration,
Éditions Imago, 1994.

(22) Voir plus haut, p. 151.
(23) Docteur Christian Sabourin, Le Revers de la médaille, Catherine Labouré et la conception de
la médaille miraculeuse, non publié, 2019.

(24) Jeanne Favret-Saada et Josée Contreras, Corps pour corps. Enquête sur la sorcellerie dans le
Bocage, Gallimard, collection « Témoins », 1981.

(25) Henri L. Ellenberger, op. cit.

(26) Élisabeth Roudinesco, Théroigne de Méricourt, une femme mélancolique sous la Révolution,
Albin Michel, 1989.

(27) Cet extrait et ceux qui suivent sont cités par Agnès Sofiyana dans « Freud et Charcot »,
Psychanalyse-Paris.com

(28) Élisabeth Roudinesco et Michel Plon, Dictionnaire de la psychanalyse, Fayard, nouvelle
édition, 2017 ; Élisabeth Roudinesco, Dictionnaire amoureux de la psychanalyse, Plon-Seuil, 2017 ;
Élisabeth Roudinesco, Sigmund Freud en son temps et le nôtre, Éditions du Seuil, 2014, prix
Décembre 2014.

(29) Résolution 1820, adoptée par le Conseil de sécurité de l’Onu en 2008.

(30) Voir l’article d’Annick Cojean dans Le Monde, 14 novembre 2013.
(31) Claude Lévi-Strauss, Mythologiques, volume II, Du miel aux cendres, Plon, 1966. Voir aussi
mon Que sais-je ? consacré à Claude Lévi-Strauss, PUF, 2003.

(32) Camille Tarot, « De l’Antiquité au monde moderne : le sel du baptême, avatar d’un rite,
complexité du symbole », in Journal d’agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, 1988.

(33) Voir L’Appel de la transe, op. cit.

(34) Daniel Fabre, Bataille à Lascaux. Comment l’art préhistorique apparut aux enfants,
L’Échoppe, 2014. Je remercie François Bordes de m’avoir fait connaître ce livre incomparable.

(35) Ibid.
(36) Arnaud Esquerré, Prédire : l’astrologie en France au XXIe siècle, Fayard, 2014.

(37) Julien Bonhomme, Les Voleurs de sexe. Anthropologie d’une rumeur africaine, coll. « La
Librairie du XXIe siècle », Éditions du Seuil, 2009.

(38) Claude Lévi-Strauss, « Introduction à l’œuvre de Marcel Mauss », in Sociologie et
anthropologie, textes choisis de Marcel Mauss, PUF, 1960.

Remerciements

Mes remerciements s’adressent à mes premiers lecteurs, Jacqueline Laporte, Jean-Claude Milner,
Jérôme Bonnafont, Safoura Asfia et, pour ce texte, Michel Backès, mon fils.

Je remercie Gérard de Cortanze d’avoir accueilli ce livre légèrement hérétique au regard des
normes des historiens de métier, Élisabeth Roudinesco pour sa présence amicale et constante,
Camille Rousseau pour quelques pendules remises à l’heure, Tobie Nathan dont la pensée ne cesse de
m’inspirer et Nathalie Zajde dont les travaux sur la Shoah rejoignent ma petite enfance. Un merci
tout particulier à madame Hélène Dron et monsieur Daniel Plumejean.

Enfin et comme toujours, A.L.

DU MÊME AUTEUR

Romans

Bildoungue ou la Vie de Freud, Christian Bourgois, 1978.
La Sultane, Grasset, 1981.
Le Maure de Venise, Grasset, 1983.
Bleu Panique, Grasset, 1986.
Adrienne Lecouvreur ou le Cœur transporté, Robert Laffont, 1991 ; J’ai Lu no 3957.
La Senora, Calmann-Lévy 1992 ; LGF-Le Livre de Poche no 8717.
Pour l’amour de l’Inde, Flammarion, 1993 ; J’ai Lu no 3896.
La Valse inachevée, Calmann-Lévy, 1994 ; Le Livre de Poche no 13942.
La Putain du diable, Flammarion, 1996 ; J’ai Lu no 4839.
Le Roman du Taj Mahal, Noésis, 1997.
Les Dames de l’agave, Flammarion, 1998.
Le Voyage de Théo, Seuil, 1998 ; Points no 680.
Martin et Hannah, Calmann-Lévy, 1999 ; Le Livre de Poche no 14798.
Afrique esclave, Noésis, 1999.
Jésus au bûcher, Seuil, 2000.
Cherche-midi, Stock, 2000 ; Le Livre de Poche no 30048.
Les Mille Romans de Bénarès, Noésis, 2000.
Le Sang du monde (suite du Voyage du Théo), Seuil, 2004.
Les Derniers Jours de la déesse, Stock, 2006.
La Princesse mendiante, Panama, 2007.
Dix mille guitares, Seuil, 2015.
La Reine des Cipayes, Seuil, 2015.
Les Ravissements du Grand Moghol, Seuil, 2016.
Aimons-nous les uns les autres, Seuil, 2016.
Mémoires du dieu Phallus, Tohu-Bohu éditions, 2018.

Essais

Lévi-Strauss ou la Structure et le malheur, Seghers, 1970 ; édition entièrement remaniée Le Livre
de Poche, « Biblio essais », 1985.

Le Pouvoir des mots, Mame, « Repères sciences humaines », 1974.
Miroirs du sujet, 10/18, « Revue d’esthétique », 1975.
Pour une critique marxiste de la théorie psychanalytique, Éditions sociales, 1976.
Les fils de Freud sont fatigués, Grasset, « Figures », 1978.
L’Opéra ou la Défaite des femmes, Grasset, « Figures », 1979.
Vies et légendes de Jacques Lacan, Grasset, « Figures », 1981 ; Le Livre de Poche, « Biblio

essais », 1983.
Rêver chacun pour l’autre. Essai sur la politique culturelle, Fayard, 1982.
Le Goût du miel, Grasset, « Figures », 1984.
Gandhi ou l’Athlète de la liberté, Gallimard, 1989.
La Syncope. Philosophie du ravissement, Grasset, « Figures », 1990.
La Pègre, la Peste et les Dieux. Festival d’Avignon 1990, chroniques, Éditions théâtrales, 1991.
Sissi, l’impératrice anarchiste, Gallimard, 1992.
Sollers, la fronde, Julliard, 1995.
Les Révolutions de l’inconscient. Histoire et géographie des maladies de l’âme, La Martinière,

2001.
Le Divan et le Grigri, avec Tobie Nathan, Odile Jacob, 1998.
Torero d’or, avec François Coupry, Hachette, 1981 ; réédition Robert Laffont, 1992.
Claude Lévi-Strauss, PUF, « Que sais-je ? », 2003.
La Nuit et l’Été. Rapport sur la culture à la télévision, Seuil-La Documentation française, 2003.
Pour Sigmund Freud, Mengès, 2005.
Promenade avec les dieux de l’Inde, Panama, 2005.
Maison mère, NiL, 2006.
Qu’est-ce qu’un peuple premier ?, Panama, « Cyclo », 2006.
Mémoire, Stock, 2009.
Éloge de la nuit, Albin Michel, 2009.
L’Appel de la transe, Stock, 2011.
Dictionnaire amoureux des dieux et des déesses, Plon, 2014.
Faire l’amour avec Dieu, Albin Michel, 2017.