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MAQUETTE bilanMIP22-23-WEB-planches

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Published by masterartec, 2023-09-01 07:53:48

Bilan MIP 2022-2023

MAQUETTE bilanMIP22-23-WEB-planches

Bilan MIP 2022 2023 Modules Innovants Pédagogiques


Publié par l'École Universitaire de recherche ArTeC Université Paris Lumières 140 rue du Chevaleret 75013 Paris Maquette : ©Stéphanie Léonard · thylacine.fr Impression : Point 44 Juillet 2023 CE TRAVAIL A BÉNÉFICIÉ D’UNE AIDE DE L’ÉTAT GÉRÉE PAR L’AGENCE NATIONALE DE LA RECHERCHE AU TITRE DU PROGRAMME D’INVESTISSEMENTS D’AVENIR PORTANT LA RÉFÉRENCE ANR-17-EURE-0008 eur-artec.fr


Bilan MIP 2022 2023 Modules Innovants Pédagogiques


TABLE DES MA


BUDGET 10000 € PARTENARIAT - - - CAPACITÉ D'ACCUEIL INTERNE 15 étudiant·es CAPACITÉ D'ACCUEIL EXTERNE 5 étudiant·es LA CRÉATION COMME ACTIVITÉ DE RECHERCHE  Fabrique du costume : pour une dramaturgie expérimentale   10 Chantier Strindberg: les régimes de présence dans La Sonate des spectres   16 De l'archive à l'affiche : explorer et prolonger le travail de Stanley Kubrick   24 Filmer les couleurs de la peau   30 Pensées du geste   38 Performances et technologies du genre   44 Scènes pour un monde nouveau   48 Pratiques du geste et pratiques militantes : penser, expérimenter l’action collective   52 ATIÈRES


LES NOUVEAUX MODES D’ÉCRITURES ET DE PUBLICATIONS  Art et anarchisme   60 Musée d'art moderne. Section sexualité(s)   66 Images-conflits. Le Scénario animé : écrire pour le cinéma d’animation   70 Introduction à la création de séries TV   76 Digital storytelling comme mode d’expression citoyen   80 TECHNOLOGIES ET MÉDIATIONS HUMAINES  Muséologie numérique   88 Formes d’intervention dans l’espace public   92 Scène et robotique   96 LES TROIS PARCOURS  La sociophotographie enquête sur la transition numérique   102 Interpréter/Performer Xenakis   108 Écologie des pratiques critiques avec Fernando Garcia-Dory (workshop en anglais)   110 LA CRÉATION COMME ACTIVITÉ DE RECHERCHE / LES NOUVEAUX MODES D’ÉCRITURES ET DE PUBLICATIONS  Le Nouveau Salon : rencontres littéraires   118 Écrire l’entraide. Faire expérience, faire recherche en fanzine   122


BUDGET 10000 € CAPACITÉ D'ACCUEIL INTERNE 15 étudiant·es CAPACITÉ D'ACCUEIL EXTERNE 5 étudiant·es Évocations antiques : photographie, sound design, cinéma   126 Atelier transnational textualités numériques   132 LES NOUVEAUX MODES D’ÉCRITURES ET DE PUBLICATIONS / TECHNOLOGIES ET MÉDIATIONS HUMAINES  Explorations numériques des archives de l’INA   138 Fabriquer la ville numérique : approches éthiques et design des données   142 LA CRÉATION COMME ACTIVITÉ DE RECHERCHE / TECHNOLOGIES ET MÉDIATIONS HUMAINES  Pratiques collectives - Cycle de conférences Écologie des arts et des médias   148 S’approprier la privacy par la création   154 Représentations et revendications des femmes dans la BD (Europe et Amériques)   158 3IA Immersive Improvisation in Interactive Arts   164 Le cinéma contemporain interroge le monde, un nouvel état des images   170 La « preuve par l’image » en images (recherche, expérimentation, création)   180


LA CRÉATICOMMACDE RECHER


ION E CTIVITÉ RCHE


10 LA FABRIQUE DU COSTUME : POUR UNE DRAMATURGIE EXPÉRIMENTALE


LA FABRIQUE DU COSTUME : POUR UNE DRAMATURGIE EXPÉRIMENTALE 11 PARTENARIAT — DNMADE « Costumier du spectacle », Lycée Jules Verne, Satrouville, — BnF Richelieu, département des arts du spectacle, — CNCS, Moulins sur Allier, — Cap Étoile, Montreuil. FORMATION INITIALE DE RATTACHEMENT Master Théâtre (TER), université Paris Nanterre. LIEUX, DATES Septembre - décembre 2022 (INHA) : 8 séances de 3h 9-13 janvier 2023 (Lycée J. Verne, Sartrouville) : semaine intensive 22-26 mai 2023 (Cap Étoile, Montreuil) : semaine intensive. Le MIP grand format « Fabrique du costume : pour une dramaturgie expérimentale », lié au quadricentenaire de la naissance de Molière, visait à aborder l’auteur canonique sous un angle critique : il s’agissait de réfléchir aux usages et appropriations du mythe construit à partir de cette figure. Pour rendre compte des mille visages de Molière, mais aussi des conflits mémoriels, sociaux, idéologiques dont sa figure est porteuse, le MIP a invité les étudiant·es à concevoir un costume (une « ombre de Molière ») qui donne forme à ces enjeux, et à le mettre en scène pour interroger nos représentations de Molière. LA FABRIQUE DU COSTUME : POUR UNE DRAMATURGIE EXPÉRIMENTALE Charlotte Bouteille, maîtresse de conférences en études théâtrales, université Paris Nanterre, Tiphaine Karsenti, professeure en études théâtrales, université Paris Nanterre et directrice de l'EUR ArTeC.


12 LA FABRIQUE DU COSTUME : POUR UNE DRAMATURGIE EXPÉRIMENTALE OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES Ce MIP visait à faire du costume de théâtre, dans toutes ses dimensions (techniques, dramaturgiques, économiques) un objet d’étude central pour les étudiant·es, alors que cette part de la création scénique est souvent invisibilisée. Parallèlement, ce MIP visait à faire réfléchir les étudiant·es sur les processus de consécration littéraire et artistique, et à attiser leur capacité à déconstruire les récits historiographiques ou les représentations construites autour des figures patrimoniales. MODÈLE(S) PÉDAGOGIQUES MOBILISÉ(S) Le MIP s’est déroulé en trois étapes : Septembre - décembre 2022 (INHA) : —étude de la construction du mythe moliéresque et de ses usages, depuis le XVIIe siècle jusqu’à nos jours, — étude des fonctions et conceptions du costume de théâtre, accompagnée par Elsa Bataille-Testu, constumière historique et doctorante de l’université Paris Nanterre, en contrat CIFRE au CNCS, —élaboration des maquettes de quatre costumes d’« ombres de Molière », en collaboration avec les étudiant·es du DNMADE. Pour nourrir leurs réflexions sur les représentations de Molière et sur les enjeux de la création de costume, les étudiant·es ont visité deux expositions sur Molière :  – « Molière, le jeu du vrai et du faux », BnF Richelieu : visite avec les deux commissaires de l’exposition, Agathe Sanjuan et Joël Huthwohl. – « Molière en costumes », Centre National du Costume de Scène (CNCS), Moulins sur Allier : voyage de deux jours à Moulins et visite du CNCS en compagnie de sa directrice, Delphine Pinasa. 9-13 janvier 2023 (Lycée J. Verne, Sartrouville) : réalisation des costumes —atelier de fabrication de costume en partenariat avec les étudiant·es du DNMADE “Costumier du spectacle” et leurs enseignant·es : Agnès Lamourre, Stéphane Puault, Nathalie Restier et Céline Szpirglas. À l’issue de la semaine intensive, quatre costumes ont été réalisés par les étudiant·es, reflétant quatre usages de la figure moliéresque : Molière « artiste maudit », Molière « influenceur », Molière « instrument politique », Molière « aux mille visages ». 22 - 26 mai 2023 (Montreuil) : —création des formes scéniques en partenariat avec la Compagnie


LA FABRIQUE DU COSTUME : POUR UNE DRAMATURGIE EXPÉRIMENTALE 13 Terrain de Jeu ; mise en scène : Agnès Bourgeois, création sonore : Fred Costa, création vidéo : Antoine Boutet. À partir des costumes réalisés et du corpus textuel autour de la figure de Molière rassemblé au premier semestre, les étudiant·es, accompagné·es par les artistes intervenant·es, ont créé quatre formes scéniques mêlant textes, création sonore et projections vidéos. Les étudiant·es du DNMADE étaient présent·es par roulement pendant cette semaine intensive afin d’assurer la finalisation des costumes et de permettre leur mise en jeu. Ces formes scéniques ont été présentées le vendredi 26 mai devant des élèves de 5e du Collège-Lycée franco-allemand de Buc (78), qui avaient travaillé sur la même thématique avec leur enseignante Annick Chekroun. BILAN PÉDAGOGIQUE L’atelier a permis la rencontre d’étudiant·es de nationalités, de formations et d’universités différentes : master Théâtre des universités Paris Nanterre et Paris 3, master Création numérique de l’université Paris 8, étudiant·es erasmus (Roma 3, Francfort), DNMADE « Costumier de spectacle » du lycée Jules Verne de Sartrouville. La collaboration, autour d’un projet commun, de la conception jusqu’à la réalisation des costumes et à leur mise en jeu, a permis à chacun·e de prendre conscience de ses compétences propres et de la façon dont elles pouvaient contribuer à une réalisation collective. Le voyage a été particulièrement apprécié dans le contexte postcovid : ce moment de partage a permis de souder le groupe autour de la découverte d’un lieu patrimonial éloigné de Paris. La visite des réserves du CNCS, rarement accessibles, a permis aux étudiant·es d’entrer en contact avec des archives précieuses, de se familiariser avec les problématiques professionnelles de la conservation spécifique du costume, et de découvrir les multiples métiers d’une institution culturelle. Nous avons regretté l’absence d’étudiant·es ArTeC qui auraient pu apporter leur expertise au groupe et bénéficier d’un dispositif articulant étroitement recherche historique et création contemporaine. Ils/elles auraient ainsi pu se former auprès d’une équipe de professionnel·les du monde artistique, consolidée par les projets antérieurs menés avec les mêmes partenaires.


14 LA FABRIQUE DU COSTUME : POUR UNE DRAMATURGIE EXPÉRIMENTALE


LA FABRIQUE DU COSTUME : POUR UNE DRAMATURGIE EXPÉRIMENTALE 15


16 CHANTIER STRINDBERG : LES RÉGIMES DE PRÉSENCE DANS LA SONATE DES SPECTRES


17 Nombre d’heures d’enseignement dispensées dans une langue étrangère 10h PARTENARIAT avec l’atelier des artistes en exil. Sabine Quiriconi, maîtresse de conférences en études théâtrales, université Paris Nanterre. FORMATION INITIALE DE RATTACHEMENT Mention Théâtre, parcours : Mise en scène et dramaturgie. LIEUX, DATES Université Paris Nanterre, Atelier des artistes en exil du 12 au 16 décembre 2022 puis du 5 janvier au 2 février 2023. CHANTIER STRINDBERG : LES RÉGIMES DE PRÉSENCE DANS LA SONATE DES SPECTRES CHANTIER STRINDBERG : LES RÉGIMES DE PRÉSENCE DANS LA SONATE DES SPECTRES 1 étudiant ArTeC en auditeur libre. À partir de la pièce La Sonate des spectres d’August Strindberg, œuvre majeure témoignant des mutations, au début du XXe siècle, tout à la fois de la scène européenne et des techniques de captation du réel, les étudiant·es ont expérimenté, en jeu, sur le plateau, des dispositifs d’apparition et de disparition permettant de convoquer, avec les moyens de la scène actuelle, divers régimes de présences (personnages, spectres, fantômes, zombies, etc.) que suscite l’écriture du dramaturge. Ils/elles ont été accompagné·es dans leur recherche


18 OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES Expérimenter des régimes de présences sans/avec les nouvelles technologies ; mener une analyse dramaturgique en vue du plateau ; repérer, analyser les différents régimes de présence, les moyens qui les permettent et les enjeux esthétiques qu’ils incarnent ; acquérir des notions de direction d’acteur·rices ; penser et mettre en place un dispositif scénique pluriel et hybridé en fonction d’une analyse dramaturgique approfondie. MODÈLE(S) PÉDAGOGIQUES MOBILISÉ(S) Mobilisant les méthodes de la pédagogie par projet et en équipe, l’atelier s’est déroulé en deux temps : le premier fut mené par l’acteur Yann Boudaud et Sabine Quiriconi et visait l’exploration minutieuse, à la table puis au plateau, du texte de Strindberg. Etudes comparées de traductions, recherches de documents textuels, sonores ou visuels, etc. ont alterné avec des travaux plus personnels sollicités par l’acteur quotidiennement : récits de rêves et de secrets (même inventés), collecte de photos de famille, etc. Il s’agissait de mettre en pratique des modalités de jeu permettant d’accéder à des régimes de présences diversifiés, d’apprendre aux étudiant·es à se préparer aux temps de répétitions et de leur faire comprendre comment le travail de plateau s’invente à la croisée de l’intime et du collectif, au cours d’un long processus de mûrissement intérieur. Le second temps, mené par Judith Depaule, les invitait à réaliser des dispositifs pluriels mobilisant certaines techniques ou nouvelles technologies (mapping, Chat GPT, etc.) et dans/par lesquelles les scènes et intuitions nées pendant la première période d’atelier se sont développées et transformées. La participation de membres de l’atelier des artistes en exil a permis aux étudiant·es de s’initier aux outils techniques qui leur étaient nécessaires et d’ouvrir aussi les expérimentations à d’autres formes d’art (la danse notamment et la photographie), aux interrogations CHANTIER STRINDBERG : LES RÉGIMES DE PRÉSENCE DANS LA SONATE DES SPECTRES par Yann Boudaud (acteur), Judith Depaule (metteuse en scène et directrice de l’atelier des artistes en exil) et Sabine Quiriconi (dramaturge et MCF) ainsi que par des membres de l'atelier des artistes en exil : Dmitry Bulnygin (mapping), Nastia Kuzmina (photographie), Mint (danse thaïlandaise), Liudmila Zinchenko (photographie). L’atelier laboratoire « Chantier Strindberg » constitue une des étapes pédagogiques d’un projet de recherche international porté par des chercheurs de l’équipe HAR et intitulé « Chantiers d’acteurs : (penser) les régimes de présence sur les scène actuelles. Europe, Canada, Brésil, Japon ».


19 esthétiques qu’implique leur utilisation au théâtre, ainsi qu’à la question de la présence dans d’autres cultures (thaïlandaise, russe). L’atelier s’est achevé par une présentation publique et déambulatoire, à travers les espaces extérieurs et intérieurs de l’université, organisée en cinq stations, de formes diverses : installations performatives autour de photographies, scènes jouées, impromptus, etc. BILAN PÉDAGOGIQUE Pour mieux rendre compte du parcours proposé, nous avons choisi de donner à lire le journal de bord d’une étudiante, Dounia Brousse. Son texte se présente comme un montage de notes écrites à chaud, de réflexions ajoutées plus tardivement, de croquis de travail et de photos, prises avec son équipe. On y trouvera aussi des extraits manuscrits du journal de bord d’une autre participante, Lisa Gauthier, intégrés au fil du récit. Nous avons pensé que ces deux témoignages, que nous faisons circuler avec leur consentement, traduisaient de façon à la fois sensible et pensée sinon l’ensemble de ce qui s’est produit pour tous et toutes, du moins le tissage étroit entre le travail collectif à réaliser et le cheminement personnel, parfois difficile, que les étudiant·es ont eu à accomplir, au fil de la découverte des potentialités scéniques du théâtre intime strindbergien. L’écriture d’un journal de bord était un des exercices demandés en fin d’atelier laboratoire. CHANTIER STRINDBERG : LES RÉGIMES DE PRÉSENCE DANS LA SONATE DES SPECTRES


20 CHANTIER STRINDBERG : LES RÉGIMES DE PRÉSENCE DANS LA SONATE DES SPECTRES


21 CHANTIER STRINDBERG : LES RÉGIMES DE PRÉSENCE DANS LA SONATE DES SPECTRES


22 CHANTIER STRINDBERG : LES RÉGIMES DE PRÉSENCE DANS LA SONATE DES SPECTRES


23 CHANTIER STRINDBERG : LES RÉGIMES DE PRÉSENCE DANS LA SONATE DES SPECTRES


24 DE L'ARCHIVE À L'AFFICHE : EXPLORER ET PROLONGER LE TRAVAIL DE STANLEY KUBRICK


25 Cet atelier-laboratoire s’appuie sur une collaboration entre l’université Paris Nanterre (Dicen) et London College of Communication. Le LCC est une école faisant partie de l’université des Arts de Londres. Il est spécialisé dans les sujets liés aux médias, notamment la publicité, l’animation, le cinéma, le graphisme, la photographie et les arts sonores. Ces deux institutions ont en commun le fait d’avoir un PARTENARIAT — London College of Communication, — La Contemporaine, — La Cinémathèque française, — British Film Institute, — Tate Gallery. Nombre d’heures d’enseignement dispensées dans une langue étrangère : 48h FORMATION INITIALE DE RATTACHEMENT master information communication de l’Université Paris Nanterre, Communication Rédactionnelle Dédiée au Multimédia. Grégoire Bienvenu, ATER, université Paris Nanterre, Jordan Derrien, artiste visuel et chargé de cours au London College of Communication, Marta Severo, professeure en sciences de l'information et de la communication, université Paris Nanterre. LIEUX, DATES Paris, 21-22-23 novembre 2022 Londres, 8-9-10-11 janvier 2023. DE L'ARCHIVE À L'AFFICHE : EXPLORER ET PROLONGER LE TRAVAIL DE STANLEY KUBRICK DE L'ARCHIVE À L'AFFICHE: EXPLORER ET PROLONGER LE TRAVAIL DE STANLEY KUBRICK 2 étudiant·es d'ArTeC inscrit·es.


26 DE L'ARCHIVE À L'AFFICHE : EXPLORER ET PROLONGER LE TRAVAIL DE STANLEY KUBRICK lien fort avec une archive d’histoire contemporaine. L’université Paris Nanterre abrite depuis plus de quarante ans la bibliothèque de documentation La Contemporaine. La Contemporaine accueille un fonds d’archives d’affiches très fourni, retraçant les événements socio-historiques français, mais aussi, plus largement, les luttes contemporaines qui animent le 21e siècle internationalement : l’écologie, le féminisme, l’antiracisme, les violences policières, etc. De son côté, le London College of Communication abrite depuis 2007, entre autres, les archives et collections personnelles liées au cinéma, à l’impression et à la conception graphique de Stanley Kubrick. Ce fonds d’archives couvre l’ensemble de la carrière de Kubrick, depuis son passage en tant que photographe pour Look Magazine jusqu’à son dernier film « Eyes Wide Shut ». Le matériel de production cinématographique comprend des enregistrements créés pendant le développement, la préproduction, la production, la post-production, la distribution et la commercialisation de tous les longs métrages de Kubrick. L’objectif de cet atelier-laboratoire est d’effectuer un travail d’exploration, de manipulation et de prolongement créatif de ces deux fonds d’archives, au travers d’une collaboration originale et internationale. Nous souhaitons ainsi parvenir à une réflexion collective sur la critique artistique et sociale, sur la sensibilisation à la conservation à l’ère du numérique ainsi que sur la création graphique comme moyen communicationnel symbolique. Dans un premier temps, il s’agira de se questionner sur le médium qu’est l’affiche, sur ses moyens de création, de diffusion, et son implication artistico-politique dans un contexte global. Dans un second temps, nous développerons une fine analyse de la vie ainsi que de l’œuvre de Stanley Kubrick à travers l’exploration des archives abritées à la LCC. Kubrick a réalisé douze films, dont certains ont connu un succès international (« Eyes Wide Shut », « 2001 : Odyssée de l’espace », « Orange mécanique ») et d’autres n’ont pas vu le jour faute de moyens ou de temps (« Napoléon », « The Burning Secret »). Tous ces projets ont toutefois résulté en la constitution d’une œuvre richissime, qui questionne à la fois son époque et ses travers, tout en lui survivant pour être aujourd’hui pleinement intégrée à la pop culture contemporaine. Plus de vingt ans après la mort du réalisateur américain, quel héritage celui-ci a-t-il laissé et quels prolongements pourrait-on imaginer donner à son œuvre ? Recontextualisés dans le monde de 2022, quelles images, quels messages sociaux et politiques, quelle interprétation du présent véhiculeraient les films de Kubrick ?


27 OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES —Faire découvrir aux étudiant·es la richesse et les spécificités des archives Kubrick rassemblées par le LCC. Manipuler, valoriser et faire parler les documents d’un grand réalisateur reconnu internationalement. —Développer de nouvelles méthodes de recherche-création et de communications basées sur l’exploration de documents d’archives et de contenus au carrefour d’enjeux divers (graphiques, politiques, interculturels, historiques). Confronter les étudiant·es à de nouvelles formes d’écriture originales et d’expression artistiques et communicationnelles appliquées au monde de la culture. —Amener les étudiant·es à travailler, échanger et réfléchir en langue anglaise tout en les sensibilisant aux enjeux contemporains de la communication internationale et aux codes de l’interculturalité. MODÈLE(S) PÉDAGOGIQUES MOBILISÉ(S) Ce module s’est déroulé en deux temps, à Paris (3 jours) puis à Londres (4 jours), et a débouché sur deux rendus : un document graphique et textuel ainsi qu'une proposition libre destinés à être valorisés au travers d’une publication. La première partie du MIP s’est déroulée à l'université Paris Nanterre pendant trois jours de la semaine. Lundi matin a été dédié à la visite de l'exposition de l'affichiste Claude Baillargeon ainsi qu’à la présentation du MIP à la Contemporaine. Lundi après-midi nous avons pu découvrir et manipuler le fond d’archives d'illustrations du 20e et 21e siècle et nous questionner sur la (dé)construction de supports visuels dans la communication internationale. L’idée est à la fois de s’interroger sur la communication politique, la communication visuelle, et leur traduction dans un contexte international, tout en donnant les clés de compréhension permettant la réalisation d’une des tâches finales attendues : une affiche réactualisée d’un film de Stanley Kubrick. Cette expérimentation créative, pensée comme une activité de recherche-création, a été renforcée avec la visite de la Cinémathèque le mercredi et l’intervention d’un médiateur culturel présentant les évolutions de l’affiche de film, basé sur leur collection de plus de 23.000 affiches. Mardi matin nous avons également projeté le film "Dr Strangelove" et discuté des messages qu'il véhicule aujourd'hui encore. L'aprèsmidi les étudiant·es ont suivi un atelier créatif mené par Harriett Hedden, professeure invitée de la LCC. La seconde partie de ce MIP s’est déroulée à Londres, au cours de la semaine du 8 janvier 2023. À cette occasion les étudiants anglais et français ont travaillé ensemble afin d’effectuer un travail DE L'ARCHIVE À L'AFFICHE : EXPLORER ET PROLONGER LE TRAVAIL DE STANLEY KUBRICK


28 DE L'ARCHIVE À L'AFFICHE : EXPLORER ET PROLONGER LE TRAVAIL DE STANLEY KUBRICK de manipulation et d’analyse des archives de Stanley Kubrick, accompagnés des experts du University Archives and Special Collection Centres de la LCC. En parallèle de ce travail d’archives, les étudiant·es ont visité la Tate Modern où ils ont réalisé un exercice d’écriture créative et le British Film Archive où ils ont eu accès à d’autres documents utiles pour leur projet. À l’issue de ces journées de travail entre Paris et Londres, les étudiant·es avaient pour tâche de réaliser et de proposer plusieurs supports originaux qui prolongent et ancrent dans notre époque l’œuvre cinématographique de Stanley Kubrick. Il leur a été demandé de proposer une affiche d’un film, réalisée à l’aide d’outils de PAO et de moyens libres (collage, photographie, dessin, etc.), ainsi qu’une production rédigée développant une réflexion originale sur cette œuvre : commentaire d’archives, critique de film imaginée, synopsis commenté d’une scène, revisite de bande originale, etc. Une recherche documentaire autour de l’inscription des films de Kubrick dans la pop culture a été également demandée, afin d’intégrer ces éléments dans le rendu collectif final. BILAN PÉDAGOGIQUE Les étudiants ont pu travailler avec des archives et manipuler différents types de documents historiques. Leurs recherches se sont déroulées dans plusieurs institutions culturelles reconnues internationalement et ont été accompagnées par des équipes dédiées. Ce MIP a également fait découvrir aux étudiant·es un corpus filmique jusqu’ici peu connu et les a amené·es à un visionnage critique des œuvres de Kubrick. Le réalisateur aborde des thématiques qui suscitent aujourd’hui le débat et ses films ont engagé des discussions prospères parmi les étudiants. La démarche de recherche-création adoptée par le MIP a également permis de les engager dans divers exercices créatifs qui diffèrent des traditionnels travaux universitaires et dont la grande qualité des résultats confirme l’intérêt. Le caractère international (et bilingue) du MIP a amené les étudiant·es à travailler en anglais, et ainsi à renforcer leur aisance à évoluer dans un environnement globalisé. Pour autant le MIP a également rencontré quelques difficultés. Malgré l’appui de l’université, deux demandes de visa ont été refusées à des étudiantes de nationalité étrangère, rendant leur participation à Londres impossible. La collaboration avec la LCC a également été compliquée à mener et l’implication de la partie anglaise est restée trop légère face aux difficultés de collaboration créées par le Brexit. Le programme ambitieux s’est révélé un peu chargé et mérite également d’être repensé pour la prochaine édition.


29 DE L'ARCHIVE À L'AFFICHE : EXPLORER ET PROLONGER LE TRAVAIL DE STANLEY KUBRICK


30 FILMER LES COULEURS DE LA PEAU


31 PARTENARIAT — L’ISIS — ALBA — RASKA-CINE PARIS FORMATION INITIALE DE RATTACHEMENT Master Cinéma ENS Louis-Lumière. UE 11 Pratiques. Atelier Transversal III  Master ArTec : Fabriques de l’expérimentation, code : UE 4LACUE73  BTS de l’Institut supérieur de l’Image et du Son (ISIS), Burkina Faso   Master Cinéma ALBA, École de cinéma et de réalisation audiovisuelle, Liban. LIEUX, DATES ENS Louis-Lumière (Cité du Cinéma)  En distanciel : ISIS (Burkina Faso), ALBA (Beyrouth) 26 septembre-3 octobre 2022. Giusy Pisano, professeure à l'ENS Louis-Lumière, Frédéric Kabore, directeur de l'Institut Supérieur de l'Image et du Son (ISIS), Antoine Waked, directeur de la session cinéma de l'académie libanaise des beaux-arts. FILMER LES COULEURS DE LA PEAU FILMER LES COULEURS DE LA PEAU CAPACITÉ D'ACCUEIL INTERNE Intégré au cursus du Master Cinéma ENS Louis-Lumière : 16 étudiant·es 2 étudiants en mobilité 1 étudiant Polytechnique CAPACITÉ D'ACCUEIL EXTERNE Master ArTec : 5 étudiant·es Master ISIS (Burkina Faso) : 15 étudiant·es ALBA : 15 étudiant·es


32 FILMER LES COULEURS DE LA PEAU Objet de recherches interdisciplinaires ; thématique de séminaires, cours, expositions ; souci permanent des artistes de tout temps, la peau bénéficie d’une vaste littérature et pour cause : « ce qu'il y a de plus profond dans l'homme, c'est la peau » (P. Valery, L’idée fixe, 1960, p. 216). Un ouvrage collectif (La Peau, une œuvre en soi(e), P. Moureaux et al., 2020), traverse cette profondeur en réunissant dermatologues, sociologues, plasticiens, photographes, psychologues, ingénieurs. La peau est ainsi appréhendée comme tissu, matière esthétique, interface, source de communication et d’interactivité, etc. Auparavant, G. Didi-Hubermann (L’image ouverte. Motif de l’incarnation dans les arts visuels, 2007) avait mis la peau à l’épreuve de l’image et son rapport anthropologique à la chair et au corps. Au corps représenté, mais aussi, avant tout, à celui qui regarde, car « Les images nous embrassent : elles s’ouvrent à nous et se referment sur nous dans la mesure où elles suscitent en nous quelque chose que l’on pourrait nommer une expérience intérieure » (p.25), dépassant le visible (l’imitation) et permettant d’accéder à la profondeur du visuel (incarnation). Dans le livre dirigé par P. Morrissey et E. Siety (Filmer la peau, Rennes, 2017) dès l’introduction on peut lire que « Plusieurs historiens ont mis au jour (…) à quel point les émulsions comme les techniques d’éclairage sont idéologiquement et culturellement déterminées par cette carnation dominante. (…). Cette question était au cœur de la fabrique des images argentiques et demeure avec le passage au numérique » (pp. 7-8). D. Sourang souligne : « En effet, au cinéma la question noire est double. Il y a tout d’abord celle du nombre et du type de rôles attribués à des acteurs non blancs. Puis il y a celle de la manière, comment ces carnations foncées nous sont données à voir ? Éternelle question du fond et de la forme ». (Filmer les peaux foncées. Réflexions plurielles, 2019, p.16-19). La directrice la Photographie Ava Berkosky affirmait en 2017 : « Quand j'étais à l'école de cinéma, personne n'a jamais parlé d'éclairer des non-blancs ». C’est un fait, encore de nos jours les tests colorimétriques sont calibrés d’après les tons de la peau caucasienne. Ce constat n’a pas évolué, tant dans les écoles qu’à l’écran. Méthodologie et enjeux pédagogiques de l’atelier L’atelier s’est fondé sur l’idée que l’outil n’est pas neutre et sur la nécessité de rappeler cette évidence aux futur·es professionnel·les dans la mesure où le discours qui a accompagné le développement des technologies numériques a construit une perception de plus en plus désincarnée de l’outil. Ainsi l’enjeu principal a été de placer


FILMER LES COULEURS DE LA PEAU 33 intervenant·es et étudiant·es face à cette responsabilité artistique, éthique et sociale afin d’aborder une série de questionnements à l’apparence simple et pourtant si complexe, car échappant, aux seules données techniques :« Comment filmer et restituer les diverses couleurs de la peau ? », « Comment préserver la variété chromatique et les textures sans que l’une absorbe l’autre puisque l'exposition pour un teint foncé peut faire exploser un modèle à la peau plus claire, et l'éclairage pour un teint pâle peut laisser une personne à la peau plus foncée dans l'ombre ? ». En lui ajoutant de la lumière ? Du maquillage ? Intervenants de l’atelier : Giusy Pisano (PR, ENS Louis-Lumière, responsable pédagogique de l’atelier) Diarra Sourang (Cheffe électricienne, gaffer) Martin Roux (Directeur de la Photographie) Alexandra Fischer (cheffe électricienne) Paul Morin (Directeur de la Photographie) Laurent Stehlin (directeur technique, ENS Louis-Lumière) Rami Al Rabih (RASKA-Ciné Paris) Claire Bras (enseignante en Arts, ENS Louis-Lumière) Lucile Domenach (enseignante en Sciences ENS Louis-Lumière) François Fronty (réalisateur) Réjane Hamus-Vallée (PR, université d’Evry Paris-Saclay) Pascal Martin (PR, ENS Louis-Lumière) Priska Morrissey (MCF, université de Rennes 2) Alain Sarlat (enseignant en sensitométrie ENS Louis-Lumière) Caroline Renouard (MCF, université de Lorraine) Laurent Ripoll (étalonneur) 2 stagiaires maquillage de l’Institut technique du maquillage 2 stagiaires tournage du documentaire pédagogique OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES —Amener les étudiant·es à se confronter aux questionnements éthiques, esthétiques et techniques qu’implique filmer la peau. —Permettre aux étudiant·es de se familiariser avec les tests en laboratoire. —Apprendre à exploiter les données spectrales (émission d’une source, réflexion des peaux blanches et noires, sensibilité spectrale de caméras numériques). —Permettre aux étudiant·es d’expérimenter des techniques différentes et de réfléchir à des stratégies d’exposition. Les compétences à atteindre par les étudiant·es à la fin du MIP —Permettre aux étudiant·es de travailler sur un projet commun et avec des divers·es intervenant·es. —Capacité à penser les outils en relation avec le sujet par l’expérimentation, puis par l’application.


34 FILMER LES COULEURS DE LA PEAU —Maîtrise des notions technico-scientifiques impliquées. —Concevoir un protocole pour les tests en laboratoire. —Maîtriser les outils techniques/conceptuels et le vocabulaire du cinéma d’animation. —Maîtriser les outils numériques mobilisés. —Comprendre les rôles de chaque élément de la chaîne de la fabrication de l’image pour le rendu des peaux : les tests et essais, au tournage en passant par la postproduction (étalonnage). MODÈLE(S) PÉDAGOGIQUES MOBILISÉ(S) Enseignement transversal conjuguant arts-sciences-techniques et recherche-création par la réflexion sur des notions scientifiques et esthétiques, mobilisées ensuite lors de l’expérimentation. *J 1-3. présentiel/distanciel. Conférence de D. Sourang permettant de souligner l’intérêt des données technico-scientifiques pour analyser les pratiques, en fonction du rendu souhaité. Cours. Physique de la peau et psycho-perception. Enseignant·es : L. Domenach et M. Roux. État de l’art autour de la physiologie, des caractéristiques et propriétés optiques de la peau. Les notions de teintes et de textures de peaux ont été abordées, de manière complémentaire, du point de vue de la physique et de celui de la psycho-perception. Cours. Optique. Enseignant : P. Martin. Le cours a analysé les notions relatives aux caractéristiques qualitatives des objectifs, liées notamment à leur transmission colorimétrique (degré de correction de certaines aberrations, nature des verres utilisés, achromatisme et apochromatisme) et à la notion de FTM. Cours. Sensitométrie : reproduction des couleurs par un capteur numérique. Enseignant : A. Sarlat. L'intervention a analysé les principales caractéristiques sensitométriques des capteurs en termes de rendu de valeur et de rendu de couleur, en particulier de la sensibilité spectrale et de l'analyse couleur produite. L'objet final étant d'aborder les choix d'exposition. Cours. Color science et traitement de l’image. Enseignant·es : M. Roux et L. Domenach. Passerelles entre théories scientifiques et aspects esthétiques. Cette séance a permis de questionner et hiérarchiser les choix possibles pour filmer une peau et d’en tirer un bilan. *Les cours en science ont été entrecoupés par les conférences présentiel/distanciel : —Le vivant incarné dans la matière picturale et photographique : C. Bras. Depuis les techniques picturales pour traduire « l’incarnat que donnent à voir ces représentations en nuances colorées et contrastées de notre humanité sensible et fantasmée ?  —Filmer la peau : P. Morrissey. En prenant appui sur une


FILMER LES COULEURS DE LA PEAU 35 analyse des discours parus dans les manuels et la presse, il a été constaté à quel point, dès les premières décennies du cinématographe, cette question est au cœur d'une logique combinatoire et s'inscrit dans un contexte socioculturel précis. —Incruster les couleurs de la peau « vraie » : un effet spécial en demi-teinte ? : R. Hamus-Vallée et C. Renouard. Les procédés utilisés ont été analysés : le rôle que la peau joue dans la cohérence d’univers imaginaires, mais aussi les limites qu’engendre le traitement des couleurs sur celle-ci, devenant un lieu de tension dans l’image et un détail révélateur du « truc » qui la compose. * J 4-5 Présentiel. Cadre et lumière  Expérimentation et réflexion pratique sur la lumière et encadrées : M. Roux et D. Sourang, A. Fischer, P. Morin. Les expérimentations sur le plateau ont mis en scène des acteur·rices aux chromatiques de peau variées et dans un décor donné. Afin de plonger les étudiant·es dans une dynamique d’observation, a été étudié d’abord le rendu d’une source se déplaçant autour des visages. Puis, l’exercice principal : À la manière de pour reproduire la lumière d’un photogramme et de l’adapter à chacun des modèles. * J6. Post-production des images : étalonnage Intervenant.es : L. Ripoll, M. Roux, D. Sourang. *J. 7. Hybride (présentiel/distanciel). Projection Projection et commentaires des résultats. BILAN PÉDAGOGIQUE Ce MIP a permis d’aborder une problématique fondamentale et pourtant pas assez étudiée et analysée sous la forme d’un module pédagogique. Au cœur des préoccupations aussi bien des fabricants de matériel cinématographique, des collaborateurs de création que de travaux de recherche dans les domaines scientifique, esthétique, philosophique et anthropologique, les couleurs de la peau ne font pas encore l’objet d’un enseignement spécifique. Si de multiples raisons sociopolitiques peuvent expliquer cette absence, l’une est assez simple : le modèle et le peintre sont les mêmes, les deux de peau caucasienne. À cause du manque de diversité ethnique à l'écran, comme dans les écoles et universités, la question du rendu des peaux n’est malheureusement ni une priorité du cinéma français ni des formations. Par ce MIP étudiant·es et intervenant·es ont été confronté·es directement aux modèles chromatiques de la peau variée et par une approche interdisciplinaire dans la nécessité de penser les implications d’ordre technique, anthropologique, esthétique, éthique et les adapter en fonction du rendu souhaité et non pas d’une reproduction fidèle par ailleurs inaccessible, tant pour les peaux noires que pour les blanches. Faire la connaissance d’étudiant·es et intervenant·es d’écoles extra-européennes, découvrir d’autres méthodes pédagogiques, partager les questionnements constituent autant d’aspects positifs


36 FILMER LES COULEURS DE LA PEAU de ce MIP permettant de tisser des liens pour des projets à venir. Ainsi, si le chemin de la diversité est encore long, « pour que les choses changent, c’est à nous de parler, d’éduquer, d’écrire … » (Maïga Aissa (dir.), Noire n’est pas mon métier, Paris, Éditions du Seuil, 2018, p. 21) d’où les enjeux de ce MIP. Le documentaire issu de ces sept jours de formation intensive, fixe les moments forts et offre un outil pédagogique en accès libre aux écoles et universités au niveau national et international. Le bilan est de ce fait positif et malgré les échanges en distanciel entre la France, le Burkina Faso et le Liban. Sans aucun doute, la présence, concrète, d’étudiant·es et d’intervenant·es provenant des quatre écoles (ArTeC, ENS LouisLumière, ISIS, ALBA) aurait permis de mieux articuler les questions théoriques à l’expérimentation pratique. LES PRODUCTIONS DU MIP ET LEUR VALORISATION —MOOC. Un montage des moments principaux de l’atelier sous la forme d’un documentaire pédagogique (Filmer les couleurs de la peau, 2’20) mis en accès libre depuis février 2023 sur les sites internet de l’ENS Louis-Lumière et des réseaux sociaux : https://www.ens-louis-lumiere.fr/retour-sur-latelier-mip-filmerles-couleurs-de-la-peau https://www.youtube.com/watch?v=7eSAF425T_s&t=264s —Publication : présentation du MIP des résultats dans le prochain numéro du Cahier ENS Louis-Lumière : n° 16 ; —Réalisation d’une bibliographique très conséquence sur la thématique du MIP ; —Tests sur les différentes peaux.


38 PENSÉES DU GESTE


39 PARTENARIAT — PG Arts de PSL, — Studio-Théâtre de Vitry, — CNSMDP FORMATION INITIALE DE RATTACHEMENT Master « Arts de la scène et du spectacle vivant, parcours Projet culturel et artistique international (PCAI) » Université Paris 8. LIEUX, DATES 13/01 (10h-17h) : journée d'études et de pratiques au CNSAD-PSL 24/01 (12h-15h) : rencontre au CNSAD-PSL 14/02 (12h-15h) : rencontre et répétition publique au CNSMDP 17/03 (10h-17h) : journée d'études et de pratiques au CNSAD-PSL 21/03 (12h-15h) : rencontre au CNSAD-PSL 18/04 (12h-15h) : rencontre au CNSAD-PSL 12/05 (10h-17h) : journée d'études et de pratiques au CNSAD-PSL 16/05 (12h-15h) : rencontre au CNSAD-PSL Keti Irubetagoyena, directrice de la recherche au CNSAD-PSL, Martial Poirson, professeur d'histoire culturelle, de littérature et d'études théâtrales, université Paris 8. PENSÉES DU GESTE PENSÉES DU GESTE Émanant d'un étroit partenariat avec le groupe de recherche du CNSAD-PSL, le MIP « Pensées du geste » a porté cette année sur la thématique : « La Voix ». Cinq rencontres (d'environ 2h chacune) ont été organisées entre janvier et mai 2023 avec des spécialistes (artistes et scientifiques) travaillant sur ce sujet. Au programme : partage de documents et visionnage d'archives vidéo ; présentation des protocoles de recherche-création des artistes ; échanges à partir des questions soulevées par les étudiant·es. À l'issue de chaque rencontre, une heure de discussion libre entre les responsables du MIP et les


40 OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES —Faire dialoguer les pratiques à travers la rencontre avec des artistes aux approches et aux spécialités diverses ; —Faire dialoguer étudiant·es-praticien·nes et étudiant·esthéoricien·nes, artistes divers et scientifiques, pour réfléchir collectivement à ces « pensées du geste » qui caractérisent, entres autres, l’articulation recherche-création ; —Éprouver, par la pratique, l’élaboration d’une pensée du geste à partir du geste lui-même. MODÈLE(S) PÉDAGOGIQUES MOBILISÉ(S) Le 13/01, le MIP « Pensées du geste : la voix » s'est ouvert sur une journée d'études et de pratiques construite par Nilüfer Gros, PENSÉES DU GESTE étudiant·es a permis à ces dernier·es de faire un bilan de la rencontre, de tisser des liens éventuels avec les précédentes propositions et plus largement, d’affiner leurs axes de réflexion. En janvier, mars et mai 2023, trois journées d'études et de pratiques sont venues ouvrir, ponctuer et clore ce semestre de rencontres. Mettant en regard une matinée de communications et de propositions artistiques avec une masterclass, l’après-midi, elles ont permis aux étudiant·es de découvrir le geste d’artistes du spectacle vivant ayant une attention toute particulière à la voix. Le MIP « Pensées du geste » a été pensé pour réunir sur un temps long (2 semestres) étudiant·es-théoricien·nes et étudiant·es-praticien·nes pour les confronter à la multiplicité des approches artistiques possibles d'un même thème ou d'un même matériau. Le « geste » (la voix étant ici considérée comme un geste à part entière) y a été abordé de manière tout aussi bien réflexive (mise en commun de documents références, communications de spécialistes, échanges entre étudiant·es et pédagogues) qu'à travers le partage ou le vécu d'expériences scéniques (rencontres avec des artistes et découverte de leurs travaux ; observation/ participation à des séances de travail). Il s'est agi de comprendre comment la pensée de l'art (ici, le théâtre) gagne à se construire à partir du gestelui-même, que celui-ci soit vécu pleinement ou partagé par d'autres.


41 PENSÉES DU GESTE doctorante au CNSAD-PSL. Après avoir présenté ses propres recherches sur la lamentation, Nilüfer Gros a invité les étudiant·es à s'initier au chant modal arménien sous la direction d'Aram et Virginia Kerovpyan. Le 24/01, une première rencontre accueillait au CNSAD-PSL Agnès Terrier, dramaturge à l'Opéra-comique et professeure de diction lyrique au CNSMDP. Cette rencontre, où Agnès Terrier a proposé une histoire de la voix opératique, a préparé la rencontre suivante (décalée au 28 février en raison des grèves) avec Marc Lainé, metteur en scène de l'opéra « Dido and Æneas » au CNSMDP. A la suite de ce deuxième échange, les étudiant·es ont été invité·es à assister à une répétition publique du travail, sous la direction du chef Leonardo García Alarcón. Ces deux premiers événements ont trouvé un écho dans la rencontre du 18/04. Dans le cadre d'un laboratoire élargi autour de la voix, le musicien électro-acoustique, chanteur, performer et militant Gérald Kurdian est revenu sur l'ensemble de son travail, notamment sa dernière création : « X ! (un opéra fantastique) » pour un interprète et une intelligence artificielle. Le 17/03, une nouvelle journée d'études et de pratiques a proposé aux étudiant·es de s'intéresser à la prosodie sous la direction conjointe de l'interprète et pédagogue Arnaud Churin et du linguiste Rémi Godement. Cette journée s'est inscrite en écho avec deux rencontres : l'intervention, la semaine suivante, du journaliste Fabrice Drouelle autour de son travail de dramaturgie vocale pour l'émission « Affaires sensibles » sur France-Inter ; la communication de l'historienne, directrice de recherche émérite au CNRS, sur le travail vocal chez Constantin Stanislavski, le 16/05. Enfin, comme un pas de côté indispensable à cette thématique, une journée d'études et de pratiques a été organisée le 12/05 en partenariat avec l'International Visual Theater, initiant les étudiant·es à l'histoire puis à la pratique de la LSF. Afin d'approfondir la cohérence entre rencontres et journées d'études et de pratique, nous avons cette année mis en place des temps d'échanges libres avec les étudiant·es à l'issue de chaque événement. Ceux-ci avaient vocation à revenir avec elles et eux sur ce qui a été proposé, de tisser un lien avec l'événement précédent, et la thématique d'ensemble, et de dégager des perspectives vers l'événement à venir. Dans la continuité de ces échanges, le MIP « Pensées du geste » s'est clos sur une journée et demi de présentation d'objets de recherche-création créés par les étudiant·es autour de la voix. Ces propositions artistiques et réflexives, individuelles ou construites en groupes inter-établissements, se sont révélées particulièrement riches, puisant dans l'ensemble des matériaux rencontrés durant le semestre pour en dégager un axe singulier.


42 PENSÉES DU GESTE BILAN PÉDAGOGIQUE Le MIP « Pensées du geste » organisé au CNSAD-PSL en 2022/2023 s'inscrivait dans le prolongement d'une proposition semblable, proposée l'année précédente, sur l'archive et le déchet en arts. Son ambition était de confirmer un format hybride, liant étroitement temps d'échanges et temps de pratiques. Comme en 2021/2022, le bilan est très positif car étudiant·es comme invité·es ont témoigné de la richesse de l'expérience traversée durant l'année, tant à l'occasion des rencontres qu'à l'occasion des journées d'études et de pratiques. L'un de nos regrets en 2022/2023 était le faible investissement des étudiant·es du CNSAD-PSL (tous cycles confondus), ce qui n'avait permis que peu d'échanges entre étudiant·es-théoricien·nes et étudiant·es-praticien·nes (à l'exception des étudiant·es-praticien·nes présent·es parmi les participant·es émanant de l'université Paris 8, de l'EUR ArTeC et du PG Arts). Afin de pallier à cette difficulté, nous avons transformé les rencontres en « Cafés de la pensée », organisés dans le grand Hall du Conservatoire, ouverts à tou·tes. Si la convivialité de la proposition a séduit l'ensemble des participant·es et mobilisé également les membres du personnel du CNSAD-PSL, la mobilisation des élèves-interprètes reste minime cette année encore.


44 PERFORMANCES ET TECHNOLOGIES DU GENRE © Lucile Adam


PERFORMANCES ET TECHNOLOGIES DU GENRE 45 PARTENARIAT Département Études sur le genre et la NTA - Norwegian Theater Academy. CAPACITÉ D'ACCUEIL INTERNE 4 étudiant·es du département Théâtre, 2 étudiant·es du master Etudes sur le genre, 2 étudiant·es du master de la NTA - Norwegian Theater Academy. CAPACITÉ D'ACCUEIL EXTERNE 2 étudiant·es du master ArTec ont participé. FORMATION INITIALE DE RATTACHEMENT Master Théâtres, Performances, Sociétés, département Théâtre, université Paris 8. LIEUX, DATES Du 27 février au 5 mars 2023 de 10h à 18h au Générateur à Gentilly, lieu d'art et de performance. Présentation publique des performances au Générateur le 5 mars 2023 à 15h. Cet atelier est un lieu d'expérimentation des réflexions sur le genre et un lieu de pratique de la performance. Raphaëlle Doyon, maîtresse de conférences au département Théâtre de l'université Paris 8 et Biño Sauitzvy, artiste performeur, metteur en scène et docteur en esthétique. PERFORMANCES ET TECHNOLOGIES DU GENRE Nombre d’heures d’enseignement dispensées dans une langue étrangère 56h


46 PERFORMANCES ET TECHNOLOGIES DU GENRE OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES —Regarder, décrire et analyser certaines performances queer et féministes, —Proposer aux étudiant·es un training physique et somatique, —Inviter les étudiant·es à créer des performances autobiographiques / autofictionnelles, —Présenter publiquement les performances des étudiant·es dans une structure et des conditions professionnelles au Générateur à Gentilly, lieu de performance, —Faire un retour sur expérience. MODÈLE(S) PÉDAGOGIQUES MOBILISÉ(S) 1. Novembre 2022 - janvier 2023 : Échanges par mail et téléphoniques avec chacun·e des étudiant·es intéressé·es. 2. Entre janvier et février 2023 : Chaque étudiant·e réalise un travail préparatoire présenté lors des premières séances. Il·elle fait état d'une recherche située, liée à son expérience avec au moins : - une référence théorique en lien avec les études sur le genre (en précisant quelles questions ce texte pose à leur objet), - une référence à un·e artiste performeur·se, plasticien·ne, de théâtre ou danse. Il·elle précise de quelles façons les propositions artistiques de cet·te artiste les font penser / imaginer / agir, - un projet d'objet performatif provisoire en actes, décrit, dessiné ou cartographié. 3. Ateliers du 27 février au 05 mars : Chaque étudiant·e dispose de 10 minutes pour exposer le travail décrit supra et présenter son projet d'objet performatif en un geste au moins. La question posée est : De quoi est faite mon utopie pragmatique, théoriquement - une explication - et performativement - un geste, un son, quelque chose à voir, entendre, ou (faire) vivre ? Premiers retours à l'issue de ce passage à partir d'un protocole de retours inspiré des pratiques de la chorégraphe Anna Halprin : qu'est-ce qui je vois ? Qu'est-ce que j'imagine ? Qu'est-ce qui me touche ? Qu'est-ce que j'ai envie de voir prolonger ? 4. Suite des séances encadrées : Accueil, présentations d'artistes performeurs·ses par les enseignant·es, trainings, passages des étudiant·es, retours. 5. 8h de travail en autonomie. 6. Finalisation des performances, répétition et présentation publique (prévue) dans des conditions professionnelles au Générateur, lieu de performance, à Gentilly.


PERFORMANCES ET TECHNOLOGIES DU GENRE 47 7. Retour sur expériences de chaque étudiant·es par écrit, sur le processus artistique et les modalités de travail. Proposition d'identifier les critères sur lesquels ils·elles souhaitent être évalué·es, qui peuvent influencer les critères et barèmes prédéfinis. BILAN PÉDAGOGIQUE Points positifs —Travail sur les façons de réunir des matériaux (théoriques, artistiques, issus du réel) et d'identifier des étapes de travail dans la construction d'un projet de recherche-création, —Travail de réflexion sur les conditions à créer pour installer un sentiment de sécurité indispensable à la création, —Cohésion de groupe et rencontre/collaboration entre les participants qui ont généré une entraide, une confiance et un support (théorique, émotionnel, pratique et d’échange) pour avancer ensemble dans les projets de création individuels de chacun·e. Points négatifs —Aucun, à part la nécessité ressentie par la majorité des étudiant·es d’avoir plus de temps d’atelier et de recherche pour leurs projets de performance.


48 SCÈNES POUR UN NOUVEAU MONDE


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