The words you are searching are inside this book. To get more targeted content, please make full-text search by clicking here.

MAQUETTE bilanMIP22-23-WEB-planches

Discover the best professional documents and content resources in AnyFlip Document Base.
Search
Published by masterartec, 2023-09-01 07:53:48

Bilan MIP 2022-2023

MAQUETTE bilanMIP22-23-WEB-planches

SCÈNES POUR UN NOUVEAU MONDE 49 Le séminaire a proposé une réflexion interdisciplinaire encore peu étudiée dans les champs universitaire et artistique sur les croisements et les transferts possibles entre le design et le théâtre (ou plus largement, les scènes théâtrales et performatives). Des moments fondateurs de synergie entre ces deux champs ont pourtant existé dans l'histoire du XXe siècle : on pense à la fonction centrale du théâtre d'avant-garde d'Oskar Schlemmer à l'École du Bauhaus de Dessau, à la présence de Josef Albers du Bauhaus au Black Mountain College, lieu emblématique des débuts de la performance américaine, ou encore aux théâtres utopiques ou impossibles d'Archizoom, dans le design radical italien des années 1970. Aujourd'hui, à l'heure de l'anthropocène, les scènes théâtrales et performatives apparaissent comme des lieux exploratoires des nouveaux usages, comportements, services, des nouvelles expériences, interactions, mobilités participant de « mondes 5 étudiant·es du master ArTeC inscrit·es. FORMATION INITIALE DE RATTACHEMENT Master Arts de la scène et spectacle vivant parcours Théâtres, performances et sociétés, Département Etudes théâtrales, UFR Arts, Philosophie, Esthétique, université Paris 8. LIEUX, DATES Campus Condorcet, université Paris 8. Eliane Beaufils, MCF HDR Arts de la scène, université Paris 8, Flore Garcin-Marrou, MCF Arts de la scène, université Toulouse Jean Jaurès. SCÈNES POUR UN MONDE NOUVEAU


50 OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES —Apprendre à défricher une interdisciplinarité peu explorée, —Favoriser les rencontres entre artistes et designers, —Identifier les points de contact entre les pratiques, —Former un langage commun, —Créer une synergie entre la création artistique et la production industrielle, —Mettre en place des outils de recherche-création allant dans le sens d'un art prospectif et spéculatif. MODÈLE(S) PÉDAGOGIQUES MOBILISÉ(S) Les premières séances du MIP ont été introductives et historiques : il s'est agi de comprendre les ressorts du point de nouage entre les arts appliqués et le théâtre, en particulier depuis les travaux d'Oskar Schlemmer et Xanti Schawinski au sein de l'École du Bauhaus, puis en évaluant la continuation des expérimentations du Bauhaus avec celles menées au Black Mountain College. Vincent Broqua, professeur de littérature et arts nord-américains à l'université Paris 8 est venu présenter « La dramaturgie de l'enseignement des volumes de Josef Albers comme scène théâtrale ». Une séance de reenactment de l’atelier sur les volumes de Josef Albers a été proposée par la suite aux étudiant·es. Un autre point historique a été ensuite délivré sur Victor Papanek et les radicaux italiens par Emanuele Quinz, MCF à l’université Paris 8. Les séances suivantes ont porté sur la dimension contemporaine de cette relation scènes/design réactualisée à l'heure de l'anthropocène : des études de cas sur des objets, dispositifs, expériences de design questionnant l’anthropocène par les moyens du théâtre, SCÈNES POUR UN NOUVEAU MONDE possibles », inventés, prototypés et produits par les designers. Que ce soit dans la création artistique ou dans les départements de R&D de grandes entreprises, la dramaturgie, les scénarios, la spéculation, la mise en situation par l'incarnation, les approches du mouvement et des relations inter-individus voire inter-espèces sont au cœur de la conception de scénarios futurs de vie. Le séminaire s'organise autour de trois dynamiques : une approche du design par la dramaturgie théâtrale, une interrogation sur la place des objets et la possibilité d'un art et d'un design low tech, une expérimentation des méthodologies de la spéculation, de la sciencefiction et de la prospective au profit d'un futur habitable et enviable.


51 de la performance et du performatif ont été proposées, discutées avec les étudiant·es, bénéficiant d'éclairages théorico-pratiques de Fabienne Denoual (MCF Design, université Toulouse Jean Jaurès), Alexandre Monnin, professeur en redirection écologique (ESC Clermont Business School) ou encore Max Mollon designer spécialisé en design fiction depuis 2010, qui a mené un atelier de recherche participative sur les manières dont le design peut être une dramaturgie délibérative pour sortir des groupes de situations de consensus et se projeter dans des futurs désirables. D'autres ouvertures ont ensuite été proposées : comment l'imaginaire, la fabulation, la spéculation, la dramaturgie, le performatif peuventils être des outils de conception ? Comment la scénarisation et la simulation peuvent être au coeur de processus de conception et de production en design ? Les terrains évoqués ont été ceux de la prospective en entreprise, de la problématique scène et robotique, du Game Theatre et du Game Design, grâce aux interventions Daniel Cadot (Diplômé de l’ENSCI Les Ateliers), Isis Fahmy et Benoît Renaudin (chercheur·ses associés La Manufacture, Haute École des Arts de la Scène/HEAD-Genève), Diane et Sarah Beaulieu (EDF/ Ubisoft), Ioana Ocnarescu (Strate - École de Design) et Erica Magris (MCF université Paris 8), Xavier Boissarie (CEO de Orbe). BILAN PÉDAGOGIQUE Points positifs —Le champ inédit d'étude de la relation entre les scènes et le design a suscité beaucoup de questionnements, notamment parce qu'elles ont été posées en regard de l'urgence climatique et à la question de l'anthropocène. Les rendus des étudiant·es ont montré une curiosité à questionner la création contemporaine sous ce nouvel angle. Points négatifs —Ce MIP a fortement été impacté par le mouvement social contre la réforme des retraites à partir du mois de février, les manifestations étant organisées principalement le mardi, jour du MIP. —Des séances ont été tout de même proposées en mode hybride : les responsables ont mis un enregistrement de la séance à disposition des étudiant·es souhaitant aller manifester. —Les responsables du MIP ont ensuite respecté les décisions des AG du département d'études théâtrales, votant une grève reconductible et un programme de cours alternatifs à l'université Paris 8. —Les dernières séances du MIP ont pu retrouver une forme présentielle et boucler le programme prévu. SCÈNES POUR UN NOUVEAU MONDE


52 PRATIQUES DU GESTE ET PRATIQUES MILITANTES : PENSER, EXPÉRIMENTER L’ACTION COLLECTIVE


53 Nombre d’étudiant·es du Master ArTeC inscrit·es dans le module : 6 Luar Maria Escobar, artiste et chercheuse associée. FORMATION INITIALE DE RATTACHEMENT Master Arts mention Danse. LIEUX, DATES L’atelier s’est déroulé entre le 1er février et le 29 mars 2023, de 13h à 17h, dans le studio danse de l’université Paris 8, où 7 séances hebdomadaires ont été dispensées. La séance de clôture, sous la forme d’une performance publique, s’est tenue le 29 mars à Paris 8 et a été intégrée à la programmation du Festival de la Grève, au « Carré Rouge », un espace collectif, alternatif, où étudiant·es et enseignant·es se sont réuni·es durant les mobilisations sociales. À l’invitation d’Isabelle Launay (Professeure au Département Danse de l’université Paris 8), Luar Maria Escobar (artiste-chorégraphe et chercheuse en danse) a dirigé un atelier fondé sur la mise en pratique expérimentale et créative de ses recherches post-doctorales intitulées « Un violador en tu camino et Black Lives Matter : gestes, média et agentivité politique de la vulnérabilité ». Cette recherche, PRATIQUES DU GESTE ET PRATIQUES MILITANTES : PENSER, EXPÉRIMENTER L’ACTION COLLECTIVE PRATIQUES DU GESTE ET PRATIQUES MILITANTES : PENSER, EXPÉRIMENTER L’ACTION COLLECTIVE


54 OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES Il s’agissait de permettre aux étudiant·es de : —Développer des capacités d’analyse du geste; —Concevoir et s’engager dans des pratiques chorégraphiques de groupe; —Mobiliser et articuler des connaissances issues du champ des études en danse, des sciences sociales et de la philosophie politique; —Mettre en relation de manière pertinente des savoirs théoriques spécifiques, des pratiques sensibles et artistiques. MODÈLE(S) PÉDAGOGIQUES MOBILISÉ(S) Ce Workshop, conçu comme un espace de partage et d’échange entre des étudiant·es et l’artiste-chercheuse Luar Maria Escobar, s’est attaché à explorer les relations entre geste et activisme à la PRATIQUES DU GESTE ET PRATIQUES MILITANTES : PENSER, EXPÉRIMENTER L’ACTION COLLECTIVE initiée en 2021 au sein d’ArTeC, a été rattachée au laboratoire Geste, Danse et Corporéité (MUSIDANSE) de l’université Paris 8. Dans les études en danse, il est souvent question d’observer les manières dont une œuvre chorégraphique témoigne de l’engagement politique de certains artistes. En revanche, le recours à la danse et au geste comme stratégie de lutte par certains militants est rarement étudié. Organisé sous forme d’atelier, ce MIP petit format a été conçu comme un espace d’expérimentation et de réflexion collective sur les pratiques du geste en danse et les pratiques militantes de mobilisation et de résistance. Comment décrire, analyser et comprendre les puissances subversives des gestes protestataires ? De quelle manière ces gestes, inscrits dans le cadre d’une action collective, sont-ils susceptibles d’augmenter notre pouvoir d’agir et de sentir ? Comment les pratiques chorégraphiques permettent-elles de penser, d’activer et de produire d’autres modalités et d’autres stratégies de résistance ? Combinant un travail d’analyse du geste à un travail d’expérimentation chorégraphique, menée aussi bien dans le studio que dans les espaces communs de l’université Paris 8, l’atelier a engagé les étudiant·es dans une recherche visant à interroger les potentiels politiques des gestes et des chorégraphies performés dans le contexte des luttes sociales.


55 croisée de la théorie et des pratiques artistiques en danse. L’un des enjeux pédagogiques de cet atelier était de mener un travail théorico-pratique visant à mettre à la disposition des étudiant·es des outils conceptuels, méthodologiques et chorégraphiques permettant d’analyser l’impact symbolique et politique des gestes protestataires, ainsi que des processus de subjectivation qu’ils engagent. L'atelier s’est déroulé en deux volets complémentaires : Dans un premier temps, l’analyse d’évènements protestataires récents comme Black Lives Matter et Un violador en tu camino nous a permis d’interroger la puissance subversive des gestes militants à partir de trois axes, à savoir : les dynamiques sensibles qui soutiennent ces gestes protestataires ; les enjeux de spatialité et de temporalité qu’ils mobilisent ; les puissances de résistance, de fragilité, de contamination et de solidarité qu’ils dégagent ; enfin, l’histoire des imaginaires et des figures qu’ils convoquent. Pour cela, nous nous sommes appuyés sur différents concepts issus du champ des études en danse, des sciences humaines et de la pensée militante tels que : «choréopolitiques» (Lepecki) ; « pouvoir-dudedans » (Starhawk) ; « joie militante » (Bergman et Montgomery) ; « gestes situés » (Perrin). Dans le prolongement de ces analyses et de ces réflexions théoriques, différents exercices fondés sur des pratiques de sensibilisation corporelle, d’attention et d’écoute ont été proposés aux étudiant·es afin de mettre en évidence les liens, individuels et collectifs, entre « sentir » et « agir », « mouvoir » et « être mû ». À partir de là, il s’est agi d’expérimenter des protocoles de travail dont le but était d’identifier et d’interroger la nature et les effets des dynamiques sensibles à l’œuvre dans une action collective (chorégraphique et/ou militante). L’ensemble de ces protocoles ont permis aux participant·es de développer collectivement la performance qui a fait l’objet de la présentation publique de clôture de l’atelier. Enfin, le workshop a proposé aux étudiant·es des dynamiques diversifiées de partage et de relance théorique, de retours d’expérience, de réflexion et d’analyse, permettant aux savoirs et aux pratiques de s’enrichir mutuellement. Par ailleurs, chaque étudiant·e a été invité·e à tenir un carnet de bord relatant ses réflexions et ses cheminements durant le cours. Il leur a été demandé, entre autres, de commenter les protocoles mobilisés ainsi que d’articuler l’une des expériences pratiques vécues lors de l’atelier avec l’un des concepts étudiés durant l’atelier. BILAN PÉDAGOGIQUE —Les étudiant·es ont été très investi·es sur l’ensemble du processus —La diversité du groupe, constitué d’étudiant·es provenant de formations diversifiées - Danse, ArTeC, Création Littéraire, Théâtre - a été très enrichissante pour le travail. PRATIQUES DU GESTE ET PRATIQUES MILITANTES : PENSER, EXPÉRIMENTER L’ACTION COLLECTIVE


56 PRATIQUES DU GESTE ET PRATIQUES MILITANTES : PENSER, EXPÉRIMENTER L’ACTION COLLECTIVE —L’articulation de l’atelier avec les mobilisations et les activités du « Carré Rouge » au sein de l’université a été très bénéfique. Cela nous a donné la possibilité de faire un travail de terrain complémentaire, notamment durant la manifestation du 8 mars 2023. De plus, le fait d’avoir intégré la performance de clôture de l’atelier à la programmation du « Festival de la Grève », nous a permis d’avoir des retours constructifs de la part de nombreux enseignant·es et étudiants·es de l’ensemble des départements de l’UFR Art de Paris 8, très fortement engagé dans les mobilisations. —La présentation finale a été une étape fondamentale du travail, permettant aux étudiant·es de mieux saisir les potentiels politiques des gestes et des actions collectives.


57 PRATIQUES DU GESTE ET PRATIQUES MILITANTES : PENSER, EXPÉRIMENTER L’ACTION COLLECTIVE


NOUVEMODESD’ÉCRITPUTIONS


LES AUX S TURES ET DE UBLICA


60 ART ET ANARCHISME Kasimir Malevitch, Carré noir


61 PARTENARIAT Le projet est mené en partenariat entre le Centre Pompidou, l'université Paris 8 et l'École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. Nombre d’heures d’enseignement dispensées dans une langue étrangère 7h en anglais FORMATION INITIALE DE RATTACHEMENT Nouveau Collège d'Etudes Politiques (NCEP) Master ArTeC. LIEUX, DATES Bibliothèque Kandinsky - Centre Pompidou, salle de lecture, une fois tous les deux mois, 18h30-20h30. 17 octobre 2022 Séance introductive 15 décembre 2022 Séance historique sur les avant-gardes 23 février 2023 Séance sur la Russie 27 avril 2023 Séance sur le Mexique 15 juin 2023 Séance sur l'Espagne Angela Lampe, conservatrice au Musée national d'art moderne, Jonathan Pouthier, attaché de conservation au Musée national d'art moderne, Paul Sztulman, École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, Catherine Perret, professeure à l'université Paris 8, Nicolas Liucci-Goutnikov, conservateur au Musée national d'art moderne. ART ET ANARCHISME ART ET ANARCHISME


62 OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES —Familiariser les étudiant·es aux enjeux de la pensée anarchiste et libertaire en histoire de l'art à partir des collections du musée national d'Art moderne, Centre Pompidou. MODÈLE(S) PÉDAGOGIQUES MOBILISÉ(S) Le séminaire s'est déroulé en cinq séances sur des études de cas historiques et géographiques, permettant de cartographier les différents foyers de créations anarchistes au XXe siècle, mais ART ET ANARCHISME Les relations entre l’art et l’anarchisme au tournant du XXe siècle ont fait l’objet de réévaluations critiques conséquentes, notamment à travers l’analyse de la littérature libertaire et l’organisation d’expositions explorant les différents foyers de correspondances entre la pensée anarchiste et les milieux de l’art moderne et des avant-gardes. Pour autant, bien que des historiens de l’art comme Allan Antliff relisent cette histoire de l’art moderne sous le prisme de l’engagement libertaire, certaines apories historiographiques apparaissent lorsqu’il s’agit d’appréhender la circulation et la survivance de la pensée anarchiste dans les pratiques artistiques tout au long du XXe siècle. En effet, alors que les principaux théoriciens de l’anarchisme s’étaient interrogés sur les fonctions sociales et émancipatrices de la création artistique et le rôle des artistes dans la société, le discours et la théorie libertaire demeurent trop souvent les grands absents des grands récits de l’histoire de l’art. A l’heure où les catégories du modernisme se retrouvent contestées, ce projet de recherche se propose de revenir sur une histoire diffuse des relations entre l’art moderne et la pensée libertaire au XXe siècle, tout en ouvrant l’étude à ses prolongements multiples au sein des pratiques artistiques contemporaines et notamment au mouvement DIY, au hacking et à l’art numérique. De par la relecture des collections du Musée national d’art moderne et l’étude approfondie de la généalogie d’œuvres, de pratiques, mais également par l’analyse biographique des artistes, il s’agira de revenir sur le moment de la dissémination transnationale de l’anarchisme, de saisir les trajectoires historiques et esthétiques d’une pensée créatrice complexe, de mesurer ses rapports à la société et aux mondes de l’art afin d’en relire les enjeux artistiques, politiques et philosophiques.


63 également d'établir une méthodologie face à la diversité de sources (revues, arts plastiques, tracts, manifestes, etc.) Séances : 17 octobre 2022 Séance introductive en présence d'Allan Antliff, historien de l'art. 15 décembre 2022 Séance sur les avants-garde historiques et la théorisation de l'anarchisme ainsi que ses proximités avec l'art. En présence de Gaetano Manfredonia, historien, spécialiste de l'anarchisme et Patricia Leighten, historienne de l'art. 23 février 2023 Séance sur l'art et l'anarchisme en Russie en présence de Nina Gurianova, historienne de l'art. 27 avril 2023 Séance sur l'art et l'anarchisme au Mexique en présence de l'artiste Juan Pablo Macias et de l'historienne de l'art Rosalia Romero. 15 juin 2023 Séance sur l'art et l'anarchisme en Espagne en présence de Rosario Peiro Carasco, conservatrice et directrice des collections au Musée Reina Sofia de Madrid. Les étudiant·es ont été invité·es à participer à chacune des séances qui se terminaient par des discussions collectives entre les intervenant·es et les organisateur·rices. Enfin était attendu pour la fin de l'année scolaire en cours le rendu d'un dossier de recherche sur un sujet au choix croisant les disciplines de l'histoire de l'art, de la pensée politique et anarchiste aux XIXe et XXe siècles et abordant un objet, un artiste, une œuvre ou une pratique artistique au prisme de l'anarchisme. BILAN PÉDAGOGIQUE Malgré le nombre plutôt restreint d'étudiant·es inscrit·es au séminaire (9), il semble avoir suscité un certain enthousiasme. Après des débuts difficiles en terme d'organisation, liés à la mise en place du séminaire, la prise de marques, sur les temps de paroles accordés, la prise en compte des participations en visioconférence et de l'usage intensif de l'anglais, on remarque que la présence des étudiant·es n'a pas faibli, le séminaire attire même désormais un public extérieur (artistes, historiens d'art, professionnel·les des musées, chercheur·euses). Il est envisagé pour la seconde année de spécifier davantage chaque séance autour d'objets et courants artistiques en s'éloignant de ART ET ANARCHISME


64 ART ET ANARCHISME focus géographiques pour s'approcher à la fois des collections du MNAM et des fonds d'archives de la bibliothèque Kandinsky. Il a été présenté au public à chaque séance des documents rares issus des collections de la BK, pratique que nous renouvellerons l'année prochaine. Nous avons également prévu de favoriser davantage la langue française pour les séances prochaines avec notamment une séance sur la critique d'art, une autre sur les imprimés/éphéméras libertaires, tout en maintenant un intérêt pour l'actualité littéraire sur le sujet avec notamment un focus prévu sur l'artiste Ben Morea et le groupe new-yorkais Black Mask.


66 MUSÉE D'ART MODERNE. SECTION SEXUALITÉ(S)


67 Prenant pour corpus de référence les collections et fonds d’archives conservés par le Musée national d’art moderne – Centre Pompidou (MNAM), le projet explore les possibilités de relecture de l’histoire de l’art moderne et contemporain et interroge les modalités de patrimonialisation de la « culture visuelle » des mouvements féministes, homosexuels puis queer. La troisième année du projet « Musée d'art moderne. Section sexualité(s) » (2022-2023) s'inscrit dans la continuité des activités menées lors des deux années précédentes avec notamment la poursuite du séminaire public accueilli dans la salle de lecture de la Bibliothèque Kandinsky. FORMATION INITIALE DE RATTACHEMENT Master ArTeC / master Études de genre. LIEUX, DATES Bibliothèque Kandinsky, Centre Pompidou, un mercredi tous les deux mois, 17h30-20h30 9 novembre 2022 7 décembre 2022 8 février 2023 12 avril 2023 31 mai 2023 Nicolas Liucci-Goutnikov, historien de l’art, Bibliothèque Kandinsky, Centre Pompidou, Éric Fassin, sociologue, études de genre, université Paris 8, LEGS. MUSÉE D'ART MODERNE. SECTION SEXUALITÉ(S) MUSÉE D'ART MODERNE. SECTION SEXUALITÉ(S) PARTENARIAT Le projet est mené en partenariat entre le Centre Pompidou et le LEGS, à l'université Paris 8.


68 OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES —Familiariser les étudiant·es aux enjeux liés aux sexualités en histoire de l'art à partir des collections du musée national d'Art moderne, Centre Pompidou. MODÈLE(S) PÉDAGOGIQUES MOBILISÉ(S) Le séminaire s'est déroulé en cinq séances sur des études de cas historiques, telles que Sarah Wilson discutant de l'œuvre de Michel Journiac, Elvan Zabunyan commentant « Querelle » de Rainer Werner Fassbinder ou encore Nicolas Ballet étudiant l'artiste britannique Cosey Fanni Tutti. Séances : 9 novembre 2022 « Où est-ce qu’on se mai ? » Vidéo militante, féminisme et sexualité en France dans les années 1970 " - Julie Champion, attachée de conservation au service Nouveaux médias du Mnam, et Hélène Fleckinger, maîtresse de conférences à l’université Paris 8. 7 décembre 2022 "No Fire Escape in Hell Autoportrait et communauté chez Mickael Clark, Leigh Bowery et Cerith Wyn Evans" - Marcella Lista et Aurélie Verdier, conservatrices au musée national d'art moderne. 8 février 2023 "Race d'Ep ? Michel Journiac / Guy Hocquenghem : la performance gay des années 1970 — et un sombre arrière-fond." - Sarah Wilson, historienne de l'art, Courtauld Institute. 12 avril 2023 « Sur et autour de Querelle, Jean Genet, Rainer Werner Fassbinder, Andy Warhol » - Elvan Zabunyan, historienne de l'art, critique d'art, Université Rennes 2. MUSÉE D'ART MODERNE. SECTION SEXUALITÉ(S) Durant la première année, le séminaire visait à poser les bases théoriques de la réflexion et à définir une méthode de travail tenant compte des contraintes que fait peser le contexte institutionnel sur la « question queer » (hiérarchisation, fétichisation de l’auteur individuel contre le collectif, tendance à la « labellisation », etc.). Les cinq sessions conduites cette année ont permis quant à elles de mener des études de cas historiques, telles que Sarah Wilson discutant de l'oeuvre de Michel Journiac, Elvan Zabunyan commentant « Querelle » de Rainer Werner Fassbinder ou encore Nicolas Ballet étudiant l'artiste britannique Cosey Fanni Tutti.


69 31 mai 2023 « Cosey Fanni Tutti : subversion de rôles » - Nicolas Ballet, attaché de conservation Musée national d'art moderne - Centre Pompidou. BILAN PÉDAGOGIQUE Le séminaire a malheureusement cette année accueilli seulement deux étudiant·es, le public attiré par les événements était davantage extérieur à ArTeC mais de plus en plus nombreux à chacune des séances. Il semble que nous ayons retenu les leçons des difficultés organisationnelles propres à la première année du séminaire et pu davantage communiquer et mieux préparer ces séances. Il est regrettable que les étudiant·es n'aient pas pu en profiter davantage et que nous n'ayons pu cette année conduire d'atelier collectif comme nous l'avions prévu en raison de la faible mobilisation. On notera la qualité des interventions menées cette année avec d'importantes figures de l'histoire de l'art. https://bibliothequekandinsky.centrepompidou.fr/node/255 https://bibliothequekandinsky.centrepompidou.fr/node/277 https://bibliothequekandinsky.centrepompidou.fr/node/265 https://bibliothequekandinsky.centrepompidou.fr/node/307 MUSÉE D'ART MODERNE. SECTION SEXUALITÉ(S)


70 IMAGES-CONFLITS. LE SCÉNARIO ANIMÉ : ÉCRIRE POUR LE CINÉMA D’ANIMATION


71 Nombre d’étudiant·es du Master ArTeC inscrits dans le module : 4 Fabien Boully, maître de conférences en cinéma et audiovisuel, université Paris Nanterre. LIEUX, DATES La Cambre - École nationale supérieure des arts visuels Le PosteSource (université Paris 8) ENS Louis Lumière L’atelier s’est déroulé du 16 janvier au 3 février 2023. IMAGES-CONFLITS. LE SCÉNARIO ANIMÉ : ÉCRIRE POUR LE CINÉMA D’ANIMATION IMAGES-CONFLITS. LE SCÉNARIO ANIMÉ : ÉCRIRE POUR LE CINÉMA D’ANIMATION L’atelier-laboratoire « Images-conflits. Le Scénario animé : écrire pour le cinéma d’animation » avait pour enjeu d’initier les participant·es à l’écriture du scénario pour le cinéma d’animation. Le souhait était de faire collaborer des étudiant·es en position de scénaristes et d’écrivain·es avec des élèves d’une grande école d’animation internationale (La Cambre) et des élèves d’une grande école de cinéma (L’École Nationale Supérieure Louis Lumière). L’atelier était encadré par Fabien Boully (maître de conférences en cinéma, responsable pédagogique de l’atelier), Cynthia Delbart (directrice de Kinofabrik) et Vincent Gilot (responsable de l’option cinéma d’animation de La Cambre). Le but était d’amener les étudiant·es à élaborer des projets de films d’animation « expérimentaux » sur le plan narratif et esthétique, à partir d’une thématique centrale. Il n’est évidemment pas possible, en trois semaines, d’aboutir à des films d’animation finalisés. En revanche, l’objectif pour chaque groupe d’étudiant·es était d’écrire un scénario de court-métrage (autour de 5 min), de réaliser


72 IMAGES-CONFLITS. LE SCÉNARIO ANIMÉ : ÉCRIRE POUR LE CINÉMA D’ANIMATION des extraits d’animatiques, de concevoir le dossier de production accompagnant chaque projet et de valoriser les projets dans le cadre d’une restitution publique devant des productrices. La thématique a été celle des « images-conflits ». Le conflit est au cœur de certaines conceptions de la dramaturgie. Il peut être le moteur de l’intrigue et de la tension narrative. Par les effets qu’ils produisent, les conflits sont d’intenses pourvoyeurs d’émotions. Mais au cinéma, l’idée de conflit est aussi formelle et esthétique. Elle innerve en puissance tous les processus de montage : entre les images, entre les sons et les images, etc. À ce titre, le cinéma d’animation est un terrain de création expérimental privilégié pour façonner, fictionner et, littéralement, imaginer des conflits à partir de la matière même des films. Si, comme le voulait Norman McLaren, le cinéma d’animation est « l’art de manipuler les interstices invisibles entre les images », une manipulation conflictuelle des interstices est constamment possible, pour que les ruptures, les chocs et les déchirements viennent perturber la continuité d’un mouvement composé par la succession des « pauses » et des photogrammes. C’est sur le terrain de ces « conflits d’images » (Georges Didi-Huberman) ou ces conflits entre différents régimes d’images, qui produisent aussi des « images-conflits », que s’est porté le travail. L’enjeu de recherche a été de mettre au travail cette notion d’images-conflits, pour la questionner à travers des processus de création et contribuer à la penser de manière ouverte. Dans une démarche de recherchecréation, l’un des enjeux réflexifs a été de partir de la matérialité des éléments qui composent un film, pour éprouver la manière dont le cinéma d’animation est un espace singulier pour faire naître des « imagesconflits ». En s’inscrivant dans une dynamique de « création à contraintes », les étudiant·es se sont vu proposer de mêler un conflit dramatique à un conflit formel, en mélangeant plusieurs techniques d’animation différentes pour élaborer leurs projets. Les étudiant·es (4 du Master ArTeC, 12 du master Scénario) ont collaboré par groupes de 4, avec 12 d’élèves animateurs de La Cambre et 4 élèves de Louis Lumière pour bâtir 8 prototypes de films : Mon dimanche de Rottweiler, Un petit bout de moi, Doux ressac, La Grande chasseuse à la harpe, Point de fuite, Maëlle, Le Kihap de Célia, Jeannine.


73 MODÈLE(S) PÉDAGOGIQUES MOBILISÉ(S) En pratique, l’atelier-laboratoire a reposé sur une pédagogie immersive et intensive : les étudiant·es et les élèves ont travaillé pendant trois semaines en continu. Quatre grandes phases ont rythmé le travail : —Phase 1 : présentation du thème de travail, et recherche à partir du thème proposé ; cadrage des projets ; —Phase 2 : écriture encadrée des scenarios de courts-métrages d’animation ; —Phase 3 : réalisation des projets (univers graphiques, extraits d’animatiques et dossiers de production) ; —Phase 4 : restitution des projets devant des producteurs professionnels et présentations des prototypes réalisés à la fin de l’atelier-laboratoire. Ces grandes phases ont été accompagnées de « masterclass » données par des professionnels du cinéma d’animation. Par ordre d’apparition : Jacinthe Folon (animatrice, storyboardeuse), José Pedro Cavalheiro, dit Zepe (scénariste, réalisateur), Vincent Tavier (scénariste, réalisateur, producteur), Christine Rebet (artisteplasticienne, animatrice), Patrick Imbert (animateur, réalisateur), Eléa Gobbé-Mévellec (animatrice, réalisatrice). Cet atelier-laboratoire a proposé, pour développer ce canevas, une « mobilité croisée » des étudiant·es à l’international : la première semaine de l’atelier s’est déroulée à La Cambre, où se sont rendus les étudiant·es scénaristes, les étudiant·es ArTeC et les élèves de l’ENS Louis Lumière, alors que les élèves de La Cambre sont venus en France la seconde semaine. Ainsi, via cette délocalisation, l’ensemble du dispositif de l’atelier a visé à renforcer les échanges créatifs, l’immersion au sein du travail en atelier et les collaborations entre étudiant·es et enseignant·es. Il faut souligner aussi la grande importance de la restitution publique des projets devant des professionnel·les, dont l’accueil et les retours critiques, toujours précis et constructifs, même quand ils peuvent se faire sévères, constituent un aboutissement clé de l’atelier et une étape fondamentale dans le processus de création des étudiant·es. BILAN PÉDAGOGIQUE Le bilan est dans l’ensemble très positif, à la fois en ce qui concerne les grandes étapes de son déroulement et par la qualité des projets réalisés. Donnons la parole à l’une des productrices, Charlotte de la Gournerie, qui a envoyé ce commentaire à l’issue des restitutions : « Cette formation était une découverte pour moi, je la trouve de très bon niveau, bravo ! » Comme dit plus haut, tout l’objectif de IMAGES-CONFLITS. LE SCÉNARIO ANIMÉ : ÉCRIRE POUR LE CINÉMA D’ANIMATION


74 IMAGES-CONFLITS. LE SCÉNARIO ANIMÉ : ÉCRIRE POUR LE CINÉMA D’ANIMATION l’atelier a été de créer un environnement créatif pour « forcer » des collaborations entre scénaristes et animateur·rices, en partant du principe que narration et univers graphiques doivent s’enrichir mutuellement. L’idée était aussi de promouvoir le principe selon lequel en fonction de la technique utilisée ce ne sont pas les mêmes histoires qui se racontent. Cet objectif a été rempli de manière assez remarquable pour certains groupes, soit que l’entente créative ait reposée sur des convergences fortes, soit parce que les divergences dans les points de vue ont conduit les étudiant·es et les élèves à en faire, in fine, une dynamique créative. Notons toutefois que les attentes vis-à-vis de l’atelier ont pu être différentes entre les étudiant·es, en fonction de leur formation d’origine (les étudiant·es du master Scénario l’ont conçu comme une opportunité professionnelle quand d’autres l’ont plutôt considéré comme un exercice), sans que cela n’entrave en définitive le travail de création.


IMAGES-CONFLITS. LE SCÉNARIO ANIMÉ : ÉCRIRE POUR LE CINÉMA D’ANIMATION 75


76 INTRODUCTION À LA CRÉATION DE SÉRIES TV


77 10 étudiant·es du master ArTeC inscrit·es 4 étudiant·es du master Création Littéraire Paris 8 FORMATION INITIALE DE RATTACHEMENT Master ArTeC : les nouveaux modes d’écritures et de publications. LIEUX, DATES Lieu Le PosteSource - Centre numérique d’innovation sociale - Université Paris 8 Dates Semestre 1. De septembre à décembre à raison de 2h par semaine. Ce module d’enseignement avait pour but d’initier les étudiant·es à la création d’un concept de série TV. Et plus généralement à l’écriture audiovisuelle. Mohamed Benyekhlef, artiste, scénariste. INTRODUCTION À LA CRÉATION DE SÉRIES TV INTRODUCTION À LA CRÉATION DE SÉRIES TV


78 OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES —Apprendre à conceptualiser un projet de série (du pitch à la note d’intention aux fiches personnages). —Apprendre à construire un épisode et à rédiger un synopsis. —Découverte du milieu audiovisuel actuel et de la place du scénariste. MODÈLE(S) PÉDAGOGIQUES MOBILISÉ(S) Le MIP s’est déroulé en deux étapes. Une première étape, théorique, où les étudiant·es ont découvert les différents genres et formats de l’écriture sérielle. Ils/elles ont, par ailleurs, pu avoir un premier regard sur le milieu de la fiction TV en france, du point de vue de l’écriture. La seconde étape, à 100% pratique, était consacrée cette foisci à la création d’un projet de série TV et à l’écriture d’une bible de présentation. Ainsi, les étudiant·es ont pu brainstormer tous ensemble - comme dans une vraie room de scénaristes - pour constituer une série autour d’un thème imposé par une productrice de fiction : « la comédie ». Pendant plusieurs semaines, les étudiant·es ont pu imaginer cette série et écrire la bible, sous ma direction. Cette bible, composée d’une vingtaine de pages, contient un concept, une note d’intention, des fiches personnages et le synopsis de l’épisode 1. Les étudiant·es ont pu retravailler trois versions de cette bible avant de devoir défendre leur projet face à un jury de professionnel·les que j’ai appelé pour l’occasion : la productrice qui a imposé le thème autour de la comédie, une directrice littéraire et une scénariste en exercice. Pendant cette dernière étape « orale », les étudiant·es ont dû pitcher et défendre leur projet de fiction TV comme de vrais « scénaristes en herbe ». Par ailleurs, 2 x 1h ont été dédiées à des rencontres entre les étudiant·es et des professionnel·les du milieu. Ainsi, ils ont pu échanger avec deux intervenantes différentes : —une directrice littéraire qui leur a expliqué comment démarcher des sociétés de production quand on est scénariste débutant. —une autrice de romans/scénariste pour leur faire part de son expérience d’adaptation en série TV de ses propres romans. INTRODUCTION À LA CRÉATION DE SÉRIES TV


79 BILAN PÉDAGOGIQUE Points positifs —Les étudiant·es ont été très stimulé·es par le travail « en room ». L’aspect ludique de ces ateliers leur ont permis de se sentir à l’aise et d’exprimer leur créativité et leur sensibilité tout en respectant les idées et les propositions de chacun·e. —En axant l’atelier sur énormément de pratique, les étudiant·es ont pu appréhender et maitriser - au fur et à mesure - l’écriture sérielle alors qu’ils en avaient une connaissance très superficielle au début de l’atelier. —Certain·es étudiant·es ont fait part de leur intérêt d’explorer encore un peu plus le métier de scénariste TV après cet atelier. Points négatifs —Il nous a manqué une ou deux séances pour permettre aux étudiant·s d’imaginer l’arche de la saison 1 de leur projet de série. Ils n’ont donc pas pu explorer les trajectoires de leurs personnages jusqu’à la fin de la première saison. En conséquence, ils n’ont pas pu se confronter dramaturgiquement à cet exercice. INTRODUCTION À LA CRÉATION DE SÉRIES TV


80 DIGITAL STORYTELLING COMME MODE D’EXPRESSION CITOYEN


81 PARTENARIAT Ce MIP procède d’une coopération pédagogique et scientifique initiée en 2016 dans le cadre d’un partenariat entre l’IDEFI-CréaTiC et, d’une part, l’université d’Athènes et, d’autre part, l’université du Québec à Montréal (UQÀM). Il a vocation à s’inscrire plus largement dans un partenariat renouvelé avec l’EUR ArTeC, qui pourrait prévoir des échanges d’étudiant·es dans des modalités à instruire. 2 étudiantes du master ArTeC Nombre d’heures d’enseignement dispensées dans une langue étrangère 4h FORMATION INITIALE DE RATTACHEMENT Master Humanités numériques, parcours Création et édition numériques de l’université Paris 8. Arnaud Laborderie, professeur associé à l’université Paris 8 Michel Meimaris, professeur à l’université d’Athènes LIEUX, DATES L’atelier-laboratoire s’est tenu à Athènes du 23 avril au 30 avril 2023. DIGITAL STORYTELLING COMME MODE D’EXPRESSION CITOYEN DIGITAL STORYTELLING COMME MODE D’EXPRESSION CITOYEN


82 DIGITAL STORYTELLING COMME MODE D’EXPRESSION CITOYEN Réalisé en partenariat avec la Faculté de Communication de l’université d’Athènes, l’atelierlaboratoire « Digital storytelling comme mode d’expression citoyen » expérimente de nouvelles méthodes d’expression personnelle et civique à travers l’exercice du storytelling. L’objectif de ce module pédagogique est de confronter les étudiant·es aux initiatives de la société civile grecque en matière éducative, culturelle et sociale, afin de construire un point de vue et de le mettre en récit grâce à la méthodologie du digital storytelling. Pour construire la narration et son message-clé, les étudiant·es doivent faire le lien entre leur histoire personnelle et ce qui été vécu à Athènes, dans un mode de travail participatif et collaboratif. Les livrables constituent un ensemble de films de 3 à 5 minutes, produits et réalisés sur place. L’atelier-laboratoire « Digital storytelling comme mode d’expression citoyen » est le fruit d’une coopération interuniversitaire et internationale, engagée en 2016, avec l’Université d’Athènes et l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Après deux sessions en distantiel pour cause de crise sanitaire et une session à Montréal l’an dernier, cette année 2023 fut l’occasion de retourner à Athènes et à renouer la collaboration avec nos partenaires grecs. La posture scientifique et pédagogique de l’atelierlaboratoire est de s’approprier les techniques du storytelling pour les mettre au service d’une expression personnelle et citoyenne, en favorisant le regard critique et la construction d’un point de vue. Il s’agit de renverser l’approche marketing du storytelling qui consiste, selon l’expression de Christian Salmon, « à fabriquer des histoires et à formater les esprits » (Salmon, 2007). Il importe au contraire, à travers la méthodologie du digital storytelling, de donner la parole aux étudiant·es afin qu’ils et elles s’expriment sur une réalité sociale et culturelle à laquelle ils et elles ont été confronté·es, et donner ainsi du sens à l’expérience vécue. Paris-Athènes : une expérience interculturelle Au-delà de la coopération pédagogique et scientifique entre universités et enseignant·es, la ville même d’Athènes est matière de l’atelier-laboratoire. La délocalisation est appréhendée comme un décentrement qui participe de l’expérience car elle permet un écart du regard et de la posture dans une perspective interculturelle, c’est-à-dire privilégiant la rencontre et l’interaction entre les cultures. L’interculturalité se caractérise par un principe


83 OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES —L’atelier-laboratoire poursuit comme objectif pédagogique de former les étudiant·es au digital storytelling, mis au service d’une expression personnelle et citoyenne. Ils et elles sont invité·es à construire un point de vue et à le mettre en récit pour transmettre un message et le partager. Il s’agit d’encourager la réflexion des étudiant·es, de faciliter la pensée critique et de libérer leur créativité. DIGITAL STORYTELLING COMME MODE D’EXPRESSION CITOYEN d’ouverture et de décentrement qui consiste à valoriser la différence pour apprendre de l’Autre (Clanet, 1993). En retour, l'expérience interculturelle permet de réfléchir sur soi-même, sur ses propres valeurs et ses modes de pensée. Athènes est une ville singulière à très forts contrastes, à la fois le berceau de la culture occidentale et un carrefour entre Orient et Occident, qui conjugue un illustre héritage antique, mais aussi byzantin et ottoman, avec une modernité créative et déconcertante. Ville complexe aux multiples identités, Athènes fonctionne à la fois comme un révélateur et une toile de fond pour les histoires que les étudiant·es ont à produire. Le parti pris cette année a été de se focaliser un quartier d’Athènes en pleine mutation : Pangrati. Avec l’inauguration en 2019 du Musée d’art contemporain Goulandris et, en 2021, de la nouvelle Pinacothèque Nationale, ce quartier attire et inspire de plus en plus de jeunes artistes, créateurs et intellectuels. Malgré cette effervescence et l’arrivée progressive des hipsters, Pangrati conserve son charme de quartier résidentiel, oscillant entre tradition et modernité. Les ancien·nes habitant·es sont quelque peu déstabilisé·es par les transformations opérées ces dernières années. Prenant Pangrati comme point de départ, les étudiant·es ont été invité·es à se promener, visiter des lieux (jardins, musées, cinémas locaux, petits cafés, librairies, etc.) et rencontrer des gens, comme source d’inspiration afin de produire leurs propres histoires. L'accent fut mis sur la façon dont le quartier a évolué dans le temps, comment il parvient à conserver son identité et comment les éléments culturels et les caractéristiques multiculturelles se transforment en raison des contraintes sociales, créant des communautés dynamiques.


84 DIGITAL STORYTELLING COMME MODE D’EXPRESSION CITOYEN MODÈLE(S) PÉDAGOGIQUES MOBILISÉ(S) L’atelier-laboratoire s’inscrit dans une approche méthodologique de recherche-action-création et procède en pédagogie de projet. Il s’est déroulé dans le format d’une semaine de travail intensif. Le lundi fut un temps de cours à l’université d’Athènes, présentant l’approche théorique et la méthodologie, avec des analyses d’exemples de films réalisés les années précédentes. La méthode du digital storytelling comprend sept critères, depuis l’écriture jusqu’au montage : point de vue, question dramatique, contenu émotionnel, économie de moyens, rythme, voix, musique (Lambert, 2006). Ces critères permettent d’identifier et de mettre en œuvre les principes fondamentaux de la narration numérique dans la recherche de l’histoire, sa scénarisation, sa production et son partage. Les deux jours suivants (mardi et mercredi) ont été consacrés à un temps d’enquête sur le terrain, alternant visites, rencontres et entretiens. Les étudiant·es ont pu découvrir les histoires personnelles de personnalités-clés de Pangrati (personnes d'âges différents, de divers milieux sociaux et pays d'origine) : un psychologue travaillant pour Médecins sans frontières au service des immigrés ; Thanasis Nikolaidis témoignant de la guerre civile grecque ; Vagelio, couturier vivant à Pangrati depuis 1965 ; Esparalda, une dame des Philippines qui anime un petit marché local ; un tailleur de Syrie ; Antonis Selekos, jeune créateur de desserts conceptuels, etc. Les étudiantes ont également visité différents lieux et rencontré les propriétaires et employés travaillant au sein de la librairie française Lexikopoleio, du café OhBoy, du cinéma Oasis, du café Aerostato, de la boulangerie Pnika, du restaurant Magemenos Avlos, fréquenté par le célèbre compositeur Manos Hatjidakis, etc. Ce fut pour eux l'occasion de s’immerger dans le quartier et d’interagir avec les habitants de Pangrati, comme source d’inspiration et toile de fond de leurs histoires. Ces visites et rencontres constituent un matériau audiovisuel pour les étudiant·es qui disposent également de temps libre pour s’approprier la ville à la leur guise et filmer les images qui les intéressent en dehors du circuit balisé. Le jeudi et le vendredi ont été un temps de création, consacré à la conception et à la réalisation des films. Il s’agit pour les étudiant·es de faire le lien avec leur histoire personnelle, dans un mode de travail participatif et collaboratif, notamment lors du story circle, lieu d’échange et de partage où se construit la narration et son messageclé. Enfin, le samedi matin fut un temps de restitution où les films ont été projetés et commentés collectivement. Les étudiant·es ont été amené·es à expliciter leur choix éditoriaux et partis pris formels, dans des échanges entre elles/eux et avec l’équipe pédagogique. 


DIGITAL STORYTELLING COMME MODE D’EXPRESSION CITOYEN 85 BILAN PÉDAGOGIQUE Athènes a fait forte impression aux étudiant·es, tant du point de vue culturel et esthétique, que par la rencontre avec les habitant·es de Pangrati. Bien qu’ayant noté des divergences d’approches avec l’équipe pédagogique grecque (dues à des attentes différentes), les étudiant·es ont apprécié les moments d’échange avec les professeur·es et les intervenant·es locaux, comme manière de « découvrir leur mode de pensée, leur vie et leur culture » (Chiara). Néanmoins, toutes et tous s’accordent à dire que le programme des entretiens était trop chargé : les étudiant·es auraient préféré rencontrer moins de gens et disposer de plus de temps pour échanger avec eux. Commentaire positif sur le déroulé de l’atelier : « nous avons pu réaliser l'intégralité de la vidéo sur place, depuis la prise des images jusqu'au montage final. Cela a été une expérience très immersive, car nous avons pu découvrir le quartier de Pangrati à Athènes et capturer des moments authentiques. De plus, la séance de visionnage des vidéos réalisées par mes camarades le samedi a été un moment très inspirant. Cela nous a permis de découvrir les histoires uniques de chacun. » (Alice). La session 2023 de l’atelier-laboratoire a réuni quatre étudiantes et deux étudiants, issus du master ArTeC et du master Création et édition numériques, de l’université Paris-8. Zeineb précise que, pour les étudiants d’ArTeC, le MIP n’est pas une option mais constitue un moment-clé de leur année universitaire, pouvant contribuer à leurs projets de recherche-création. Elle suggère ainsi de mieux prendre en considération leur spécificité et de penser à adapter l’atelier aux intérêts et à la sensibilité de chacun. Il y a une attente plus forte, notamment sur le plan théorique et méthodologique, que nous prendrons en compte l’an prochain. Ceci dit, l’organisation du séjour leur a permis de stimuler la créativité des étudiant·es, en ayant une marge de liberté pour pouvoir s’approprier la ville. L’alternance entre enseignement/rencontres et temps libre a été perçue comme « équilibrée » (Chiara). Les étudiant·es ont apprécié le fait d’avoir une certaine liberté dans la réalisation de leur vidéo, ce qui leur a permis de laisser libre cours à leur créativité (Lucas). Globalement, les étudiant·es disent avoir amélioré leurs compétences créatives et progressé en photo, vidéo et en montage. Concluons avec Alice, qui rend compte d’une appréciation générale partagée : « cet atelier-laboratoire a été une expérience très enrichissante. Je me rends compte que c’est une grande opportunité de pouvoir réaliser ce type de projet dans le cadre universitaire. Cela m’a permis de développer des compétences et d’avoir une nouvelle approche dans le domaine de la vidéo. Ainsi, j'ai acquis une compréhension plus approfondie du digital storytelling. »


TELOGIESMÉDIATHUM


ECHNO S ET TIONS MAINES


88 MUSÉOLOGIE NUMÉRIQUE


89 En 2022-2023, l’atelier-laboratoire « muséologie numérique » a comporté trois projets : — Une application de visite avec la ville de Bougival (conception et cahier des charges pour un parcours patrimonial) ; — Une série de vidéos présentant différents aspects de la vie du Musée d’archéologie nationale de SaintGermain disponibles durant la période de fermeture ; — Un site « Sauvegarde de l’église de Seraidi » en partenariat avec les étudiant·es de l’université d’Annaba. LIEUX, DATES Ville de Bougival Musée national d’archéologie de Saint-Germain-en Laye Partenariat avec l’université d’Annaba (Algérie) Année universitaire 2022-2023. FORMATION INITIALE DE RATTACHEMENT Master Patrimoine et musées, parcours Médiation culturelle, patrimoine et numérique. Bernadette Dufrene, professeure en sciences de l'information et de la communication, université Paris 8, Rémi Labrusse, professeur d'histoire de l'art contemporain, université Paris Nanterre. MUSÉOLOGIE NUMÉRIQUE MUSÉOLOGIE NUMÉRIQUE


90 OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES Dans le cadre de l’atelier-laboratoire, le master entend proposer aux étudiant·es d’interagir avec les institutions patrimoniales pour explorer les modalités d’expositions numériques. Il s’agit d’amener des étudiant·es à gérer un projet en humanités numériques. L’atelier repose sur un triptyque patrimonial appliqué : —collecte et sélection de documents patrimoniaux, en acquérant les compétences techniques indispensables pour la création numérique ; —mise en contexte critique de ces corpus ; —éditorialisation en partenariat avec une institution culturelle commanditaire du projet. Dans cette gestion de projet, les étudiant·es se confrontent avec les impératifs, notamment juridiques, d’une commande institutionnelle et avec les enjeux de la médiation numérique (penser l’éditorialisation et la diffusion des contenus). MODÈLE(S) PÉDAGOGIQUES MOBILISÉ(S) L’atelier-laboratoire s’est appuyé sur la recherche documentaire en groupes dans différents contextes et surtout sur l’acquisition de méthodes professionnelles sous la conduite d’une intervenante responsable de projets numériques à Paris Musées pour la conception d’un site ou de productions numériques répondant à deux impératifs : la vulgarisation savante et l’attractivité. Les résultats sont tout à fait probants. Les différentes étapes (recherche, contacts avec les institutions partenaires ou la ville de Bougival et acquisition de méthodes) ont été toutes productives. Les étudiant·es ont notamment été attentif·ves aux questions de médiation (constituer une information à partir de différentes sources, la contextualiser, réfléchir aux questions d’accès), de droit (notamment du droit des images) de design (ergonomie et identité visuelle). Le projet avec le MAN s’inscrit dans une continuité de collaboration avec le musée. BILAN PÉDAGOGIQUE En créant les conditions d’un travail en équipes réellement fructueux, d’une découverte des méthodes professionnelles, en permettant les déplacements in situ, l’atelier-laboratoire a à la fois favorisé une excellente atmosphère et renforcé les compétences professionnelles des étudiant·es. Les difficultés pour le projet en partenariat avec Annaba ont été liées aux circonstances extérieures (difficultés dues aux problèmes de signature de la convention Paris-Annaba) ou à des relations MUSÉOLOGIE NUMÉRIQUE


91 interpersonnelles au sein du groupe « Bougival » mais ils ont néanmoins abouti à d’excellentes réalisations. LES PRODUCTIONS DU MIP ET LEUR VALORISATION L’atelier-laboratoire a débouché sur la création : —de plusieurs vidéos sur les activités du Musée d’archéologie national ; —d’une application pour un parcours patrimonial à Bougival ; à noter aussi un important travail pour la conception du cahier des charges ; —d’un site sur l’histoire du village de Seraidi (Annaba) et pour la sauvegarde de son église. MUSÉOLOGIE NUMÉRIQUE


92 FORMES D’INTERVENTION DANS L’ESPACE PUBLIC


93 PARTENARIAT Galerie Municipale Fernand Léger, Ivry-sur-Seine. 3 étudiant·es du Master ArTeC inscrit·es dans le module. Le MIP Formes d'intervention dans l'espace public 2022- 2023 a entrepris de définir les contours d'un art public que nous envisageons dans un champ élargi. LIEUX, DATES Galérie Fernand Léger, tous les jeudis après-midi du premier semestre universitaire 2022-2023. FORMATION INITIALE DE RATTACHEMENT Master arts plastiques, parcours médiation et critique de l'art contemporain. Tania Ruiz, maîtresse de conférences en arts plastiques, université Paris 8, en coopération avec Marie Preston, maîtresse de conférences en arts plastiques, université Paris 8. FORMES D’INTERVENTION DANS L’ESPACE PUBLIC FORMES D’INTERVENTION DANS L’ESPACE PUBLIC


94 OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES —Augmenter la motivation et l'engagement des étudiant·es. —Élargir la notion de médiation en art contemporain. —Reconnaître les principaux débats théoriques au sein de la discipline. —Comparer et contraster des œuvres contemporaines avec leurs antécédents historiques. —Décrire, analyser, interpréter et évaluer la forme et le contenu des œuvres d'art en tenant compte de leurs contextes spécifiques de production et de diffusion. MODÈLE(S) PÉDAGOGIQUES MOBILISÉ(S) Avec des étudiant·es en master et accompagnés d'une série d'invité·es, nous avons examiné la nature et les conditions des pratiques artistiques actuelles qui se déploient dans des espaces publics, mais qui débordent de l’usage courant de l’appellation Art public. Les sujets traités furent à la fois divers et complémentaires : du graphisme politique aux airs de jeu, de l'action artistique initiée par des habitants aux déboulonnages de monuments, des pédagogies critiques et féministes à la censure d'état. Un cycle de conférences, ouvert également au public de la galerie, fut organisé au sein du MIP. Au delà de ce cycle, les artistes et théoricien·nes invité·es ont participé à des rencontres, entretiens et séances de travail théorique et pratique avec les étudiant·es. Nous avons rencontré Gérard Paris-Clavel, Christian Ruby, Vincent Romagny, Etienne Delprat, Sophie Lapalu, Microsillons (Marianne Guarino-Huet et Olivier Desvoignes) et Antoni Muntadas. BILAN PÉDAGOGIQUE Ce travail à permis aux étudiant·es de s’intéresser à la grande diversité de pratiques artistiques situées en dehors des lieux qui leur sont alloués et de complexifier leur appréhension des rapports entre l'art et la société. Ils ont démontré une grande capacité de travail théorique et les échanges avec les théoricien·nes et artistes furent très prolifiques. L'immersion dans la Galérie Fernand Léger, l'interaction avec son personnel et son public fut également profitable, en particulier pour les étudiant·es de médiation et critique. Sortir l'université de l'université et la mettre en contact avec d'autres publics produit des rencontres inattendues et fertiles. Comme point négatif nous pouvons signaler une représentation minoritaire des femmes parmi les invités, malgré nos efforts pour redresser le curseur. Un site web recueille le travail écrit des étudiant·es. Ceci à contribué FORMES D’INTERVENTION DANS L’ESPACE PUBLIC


95 à leurs yeux à donner de la valeur supplémentaire à leur travail et a augmenter l'exigence. Une traduction fut réalisée dans le cadre du MIP. Des enregistrements audio et vidéo des conférences et entretiens sont publiés dans les médias dédiées chez ArTeC, l'université paris 8 et la Galerie Fernand Léger. L'ensemble contribue à la transmission future des connaissances produites et partagées dans le cours. FORMES D’INTERVENTION DANS L’ESPACE PUBLIC


96 SCÈNE ET ROBOTIQUE © Pôle audiovisuel de l'université Paris 8


SCÈNE ET ROBOTIQUE 97 Le séminaire a proposé une réflexion interdisciplinaire – historique, anthropologique, esthétique, technologique – sur les enjeux de la robotique au théâtre. Dans le théâtre des deux dernières décennies, des artistes très différent·es – dont Oriza Hirata, Stefan Kaegi, Kris Verdonck, Joris Mathieu, Marco Donnarumma – ont intégré des dispositifs robotiques dans leurs spectacles. Émergent ainsi des formes de création multiples, dans lesquelles la place de la machine et de son interaction avec l’acteur définissent des attitudes parfois opposées : imitation hyperréaliste de la figure humaine, hybridation cyborg du corps, travail sur le comportement et la performativité d’objets animés non anthropomorphes. Du fait de leur autonomie – PARTENARIAT Projet de recherche ArTeC Scène et robotique. 1 étudiant ArTeC inscrit. FORMATION INITIALE DE RATTACHEMENT Master Arts de la scène - Théâtres, performances et sociétés. LIEUX, DATES — Studio Théâtre, Université Paris 8, en présentiel, Semestre 1 (26/09-12/12) — Une séance en distanciel le 10 octobre, en connexion avec les Deuxièmes Journées de l’Informatique Théâtrale, ENSATT, Lyon — Une séance optionnelle le 5 octobre 2023 pour assister à la conférence spectacle présentée par l’équipe du projet Scène et robotique. Erica Magris, maîtresse de conférences en théâtre, université Paris 8. SCÈNE ET ROBOTIQUE


98 SCÈNE ET ROBOTIQUE OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES —Cadrage historique et réflexion théorique interdisciplinaire sur les enjeux des agents robotiques sur scène ; acquisition d’outils d’analyse spécifiques pour des créations scéniques impliquant des agents robotiques. MODÈLE(S) PÉDAGOGIQUES MOBILISÉ(S) Le module pédagogique a pris cette année la forme d’un séminaire théorique qui a présenté les premiers résultats du projet de recherche Scène et robotique tout en l’insérant dans un questionnement dynamique en cours. La participation des étudiant·es a été encouragée, à travers une modalité d’enseignement ouverte, maieutique et des exposés. qu'elle soit réelle, partielle, simulée –, ces dispositifs tendent à excéder la marionnette et à devenir des acteur·rices/performeur·ses à part entière. Nous avons observé l’hybridation des logiques – du plateau et de programmation –, les qualités de présence, les interactions homme-machine transforment les processus de création et les esthétiques scéniques à travers des séances théoriques et des études de cas, dont les expériences menées au sein du projet Scène et robotique.


Click to View FlipBook Version