149 ITINÉRAIRE SARTINESI - VALINCU - TARAVU Ce territoire formé de trois vallées : le Sartenais, le Valinco et le Taravo est le berceau de l’histoire corse qui conjugue aussi bien le bord de mer que l’intérieur des terres et propose aux visiteurs un voyage au cœur d’une terre agricole, gourmande, culturelle, riche en patrimoine. Il regroupe 18 communes et villages qui ont su préserver à leur manière leur centre historique et leur architecture caractéristique et qui sont toutes intéressantes à visiter, Propriano, Campomoro, Olmeto, Argiusta-Moriccio, la belle Sartène perchée en amphithéâtre au dessus du golfe du Valinco. « La plus corse des villes corses », selon Prosper Mérimée offre un panorama exceptionnel jusqu’aux aiguilles de Bavella. Ce territoire rassemble les deux tiers des mégalithes de l’île. La vallée du Tavaro est la plus anciennement peuplée de Corse. Les gourmands vont pouvoir se régaler de produits typiques de l’île de beauté. On y cultive la vigne et l’olivier et une forte activité pastorale. La montagne qui regorge de chênes et de châtaigniers se consacre, elle, à l’élevage porcin. Charcuterie, fromage, vin, huile d’olive, miel... Les amateurs d’eau sont également gâtés. En effet, le Sartenais Valinco Taravo c’est aussi des kilomètres de plage, des eaux cristallines, des fleuves et des maquis verdoyants. Les parfaites fiançailles entre plaine et montagne ! A Casa di a Castagna - Véronique Leoni Entre la récolte et la farine, la châtaigne n’avait plus de secrets pour Véronique Leoni, castanéicultrice. Pourtant, l’envie d’évoluer et de valoriser sa production a poussé la passionnée à réaliser des marrons glacés corses. Après une formation pour connaître le processus de fabrication des précieuses confiseries, Véronique Leoni se lance dans l’aventure et crée la marque Dolci Corsi. Depuis 1994, l’entreprise familiale, basée à Zevaco dans le Parc Naturel du Haut-Taravu, propose de succulents marrons glacés, des confitures de châtaignes, de figues, de clémentines et de cédrat. Quartier Pucasa, Zevaco Châtaignes Jacques Abbatucci Jacques Abbatucci est l’unique éleveur de Vache Tigre en Corse. En 2003, cet idéaliste a fait revivre la terre d’antan pour donner naissance à cette race singulière à la jolie robe bringée. Aujourd’hui c’est son fils, Antoine Abbatucci qui perpétue le savoir-faire bovin, il élève ses animaux avec les méthodes traditionnelles du XIXe siècle en utilisant les technologies modernes. L’exploitation, de près de 600 hectares, est située en bord de mer dans la plaine du Taravo à Serra-di-Ferro en Corse-du-Sud. Ferme Fil Di Rosa, Serra di Ferro Vache Tigre Sartène
150 ITINÉRAIRE Cette région au riche passé historique invite à découvrir les villages de la vallée du Prunelli, à se balader sur les vieux sentiers de la vallée de la Haute-Gravona, à passer le col de Vizzavona (1 167 mètres) qui marque la limite naturelle entre le département de la Corse, du Sud et la Haute Corse. Aux environs du village de Tavaco, on peut se baigner dans les eaux fraîches de la Gravona. C’est particulièrement agréable en été. La forêt de Vizzavona est une des plus belles de Corse composée essentiellement de pins Lariccio et de hêtres. En longeant la côte vers le nord, on se dirige vers les mythiques Calanques de Piana et la réserve naturelle de Scandola. Le souvenir de Bonaparte jalonne les chemins d’Ajaccio où il passa son enfance. Tout autour de son port et de sa citadelle, la vieille ville d’Ajaccio présente de jolies ruelles aux maisons hautes et colorées. C’est dans la rue Saint-Charles, que se trouve la maison natale de Napoléon Bonaparte. C’est à Bocognano qu’il fît halte à son retour d’Egypte pour y trouver refuge avant de prendre le chemin de l’exil en 1793. Tandis qu’à Bastelica et EccicaSuarella, plane l’ombre de Sampiero Corso dont l’histoire aurait inspiré à Shakespeare le personnage d’Othello. Le golfe d’Ajaccio offre aux visiteurs de très belles plages de sable blanc et des stations balnéaires agréables comme Porticcio. Loin d’être une barrière, la dualité mermontagne a incité cette région à échanger, troquer, commercer, à se fédérer et travailler pour sauver et transmettre des savoirfaire ancestraux. La région est aussi une belle terre d’accueil pour l’« Apanera », la petite abeille noire spécifique à la Corse, pour de nombreuses plantes aromatiques et médicinales et pour les arbres fruitiers. Des partenariats se sont d’ailleurs créés pour préserver le riche patrimoine naturel que constituent les fruitiers anciens, afin de développer des vergers aux odeurs et saveurs d’antan. Saveurs retrouvées aussi dans le « Bastelicaccia », fameux fromage à pâte molle et à croûte fleurie qui réveille si délicieusement les papilles ! Coutellerie Biancucci - Paul Biancucci Forgeron d’art, Paul Biancucci fabrique avec passion des couteaux corses dont les particularités sont de posséder un manche en corne et une lame assez large, très galbée. Pour former ses couteaux, Paul utilise une forge qui, même si cela demande plus de temps, offre une meilleure qualité. Pour pouvoir obtenir un couteau avec une précieuse Lame Damas, il faut attendre au moins trois années de fabrication. Lieu-dit l’Aghjola, Cuttoli Corticchiato Couteaux Distillerie U Mandriolu - Pierre Alessandri Située au pied du rocher Gozzi, à une vingtaine de minutes d’Ajaccio, dans une orangeraie du début du XXe siècle, la distillerie U Mandriolu propose une gamme de nombreux produits allant des huiles essentielles aux huiles de soins en passant par des hydrolats et huiles de massage. Pierre a à cœur de faire découvrir aux visiteurs les mille et une vertus que détiennent les plantes durant des promenades patrimoniales et aromatiques. Route de Valle di Mezzana, Sarrola Carcopino Plantes aromatiques ROUTE DES SENS AUTHENTIQUES ITINÉRAIRE GRAVONA - PRUNELLI - PAESI D’AIACCIU Vallée de la Gravona
151 Le Moulin du Château - Pierre Florczyk Au Moulin du Château, Pierre Florczyk, se consacre entièrement à son métier de moulinier. Il a débuté la plantation de 600 oliviers avec Ange-François Vincentelli en 1994. Au fil des années, le domaine s’est étendu sur 14 hectares et compte aujourd’hui 4 000 arbres ! En plus de ses huiles d’olive, le domaine propose une belle sélection de produits transformés comme les tapenades, façonnées dans une cuisine spécialisée à Calvi ; ainsi qu’une gamme de savons saponifiés à froid. Feliceto Huile d’olive Pour plus d’informations, rendez-vous sur www.gustidicorsica.com ITINÉRAIRE BALAGNA En Balagne, la nature corse déploie toutes les couleurs de l’arc en ciel. Si vous aimez la mer, quel bonheur de se baigner dans les eaux claires et turquoises des plages. De Calvi à l’île Rousse s’alternent longues plages de sable fin et criques sauvages, jusqu’au tranquille golfe de Galeria. Vous aimerez aussi plonger dans le bleu profond des eaux du large du Parc Marin de l’Agriate. Si vous êtes plutôt baignade en rivière, optez pour la fraîcheur des eaux vertes et pures des rivières de la Figarella et de Tartagine. Autre site remarquable de la région, le pont des Cinque Arcate qui ouvre les portes de la vallée du Fango et invite à s’immerger au cœur de cette nature corse protégée par l’UNESCO et classée Natura 2000. D’un côté, la montagne et la forêt, de l’autre, vous devinez déjà la mer. Le Fango est un torrent aux eaux limpides. Si vous regardez bien, vous y verrez même nager des truites corses « macrostigma ». Vous pourrez aussi goûter aux joies du Kayak en famille et admirer la quarantaine d’espèces d’oiseaux et les tortues d’eau qui vivent dans les marais peuplés d’ormes et d’aulnes, de fougères et de nymphéas blancs. Si vous observez bien, vous apercevrez le mouflon, haut symbole de la Corse montagnarde ainsi que l’aigle royal qui peuple les reliefs escarpés des Gorges de l’Asco. Le maquis sauvage et les forêts font partie des trésors naturels de la Balagne. Les cistes, les chênes verts, les arbousiers, les genévriers, la myrte, dorés au soleil, les oliviers, les vignes (cultivées depuis l’Antiquité), les vergers d’amandiers et de pêchers, les plantations d’immortelles composent un camaïeu de verts à la fois tendres et profonds qui ravit les yeux. En prenant de la hauteur, place au vert sombre des chênes et des pins laricciu qui vous entourent de leur fraîcheur dans les forêts du Fango, de Bonifato et de Tartagine. Le charme des villages perchés qui dominent la mer scintillante est incontestable. La Balagne, cette « île dans l’île », lumineuse et rafraîchissante, prospère depuis la nuit des temps, mérite vraiment le détour ! Clos Antonini - Olivier Antonini Élevé au cœur des terres qu’il cultive aujourd’hui avec son père Pierre-Louis, Olivier Antonini veille au quotidien sur sept hectares de plantations d’arbres fruitiers. Il propose des huiles d’olive AOP, des jus de citron et autres agrumes, jus de raisin, confitures, vins… Si vous allez à la Cave Antonini, créée en 1984 par Pierre-Louis et son épouse Monique, n’oubliez pas de déguster la spécialité de Monique : une dose de jus de raisin et une de jus de citron. Fraîcheur garantie ! Place de l’église, Sant’Antonino Agrumes Sant’Antonino
152 Que vous soyez sportif confirmé ou simple hédoniste, lancezvous à l’assaut de la GT20, la Grande Traversée de la Corse, une aventure cyclo-touristique de 600 kilomètres et 10 000 mètres de dénivelé cumulé. L’itinéraire, échelonné sur douze étapes, permet de parcourir les paysages les plus mythiques de l’Île de Beauté : le littoral escarpé de la pointe nord, les vignobles ensoleillés du bord de mer, les authentiques villages au charme préservé, les étendues de garrigue de l’intérieur des terres et les pointes rocheuses des hauts sommets montagneux. Derrière chaque coup de pédale, le paysage défile, majestueux. Point de départ de la Grande Traversée : Bastia, ancienne cité génoise construite à flanc de montagne, les pieds dans la mer. Avant d’entamer votre périple, prenez le temps de vous imprégner de l’ambiance si particulière de cette ville aux allures italiennes où la vie grouille entre les ruelles étroites, où le linge sèche aux fenêtres et où la brise marine vient caresser la peau. N’oubliez pas de goûter la spécialité locale : les sardines fraîches farcies au brocciu. Vous en trouverez de très bonnes au restaurant A Scaletta, ainsi qu’à L’Epica. Une fois repu, il est temps d’enfourcher le vélo et de prendre la route direction le Cap Corse. Le début du parcours est roulant, pas de grand col, quelques faux plats qui serpentent doucement à travers les villages de pêcheurs, le clapotis des vagues dans vos oreilles, l’odeur du maquis dans vos narines. La route se rebelle un peu avant d’atteindre Centuri, petit port réputé pour sa pêche à la langouste, point de chute de cette première journée. LE LITTORAL VERDOYANT La deuxième étape vous mène à Saint-Florent, ancienne cité romaine devenue une station balnéaire prisée, via une voie le long du littoral. Au détour d’un virage, la sublime anse d’Aliso, son sable blanc et son eau cristalline, puis un enchainement de plages de galets noirs, dominées par d’imposants promontoires rocheux. Arrivé à Saint-Florent, profitez du coucher de soleil, attablé dans un des nombreux restaurants du village, comme La tablée de Mamo ou L’Olivier. Troisième étape : le célèbre désert des Agriates, l’ancien grenier à blé de la Corse, devenu aujourd’hui un refuge de la vie sauvage. La route est calme, peu fréquentée, autour de vous une alternance de collines rocheuses, de vallons, cours d’eau et marais. En s’enfonçant à l’intérieur des terres, le paysage se fait plus aride, quelques beaux cols à gravir font leur apparition jusqu’à rejoindre Belgodère. Pour la quatrième étape de la GT20, on se faufile entre les balcons de Balagne, ces villages suspendus qui portent si bien leur nom, avant de rallier la route des vins, au cœur du jardin de la Corse entre chênes verts, pins et châtaigniers, le tout sans grande difficulté jusqu’à Calenzana, point de départ (ou d’arrivée) des randonneurs du GR20. Les deux étapes qui suivent, avec une pause à Galéria, font chauffer les cuisses, mais elles permettent de retrouver la mer et de pénétrer dans la réserve naturelle de Scandola, classée au patrimoine de l’UNESCO. Autour de vous, le rouge de la roche, le bleu de la Méditerranée, le vert des eucalyptus et un enchainement de virages aux panoramas somptueux. Arrivé à Porto, avant de tomber de sommeil, testez un des restaurants de la ville dont la carte fait la part belle aux poissons du jour. ITINÉRAIRE La Corse à vélo Par Tatianna Geiselmann © ATC Sylvain Alessandri Retrouvez toutes les infos de la GT20 sur visit.corsica ITINÉRAIRE
153 LE CŒUR SAUVAGE La septième étape s’annonce ardue, avec 1 500 mètres de dénivelé positif, mais la récompense est au rendez-vous avec un changement total de paysage, celui de la haute montagne, immensité verdoyante et rocheuse. Soyez vigilants, ça et là des vaches, cochons et chèvres en liberté se promènent sur le trajet. Après avoir dormi au Castel de Vergio, on redescend direction Corte par une étroite gorge taillée dans la roche, une des routes les plus sensationnelles du parcours, avec des belvédères à couper le souffle. Mieux vaut prendre des forces à Corte, car plusieurs belles étapes de montagne s’enchainent : tout d’abord pour rejoindre Ghisoni en traversant de dantesques et sauvages paysages de roche et de végétation, puis pour rallier Zicavo, au milieu des pins et des hêtres, et enfin pour atteindre Zonza, village cible de la onzième étape. Plus de 3 000 mètres de dénivelé positif en trois jours, un sacré challenge pour les jambes, mais un vrai bonheur pour les yeux, avec une profusion de forêts séculaires, de villages authentiques et de points de vue sur les sommets montagneux. Pensez à faire le plein de charcuterie, coppa, lonzu et figatellu, élaborée sur place par les artisans locaux. Pour clore la Grande Traversée, une dernière longue étape en direction de Bonifacio et de l’extrême sud de l’île, via une magnifique route toujours aussi sauvage, entre maquis et blocs de granit. Une fois arrivé, la récompense : Bonifacio, son port, sa citadelle et ses nombreux bars et restaurants, qui sauront vous requinquer après ce périple de près de deux semaines d’un bout à l’autre de la Corse. © ATC Sylvain Alessandri Retrouvez toutes les infos de la GT20 sur visit.corsica
154 Une nuit à bord du ferry pour arriver au petit matin sur L’IleRousse. La côte est belle vue de la mer. Il est encore tôt. Les montagnes se découpent et les villages perchés ressemblent à des sentinelles. L’Ile-Rousse se réveille doucement. JOUR 1 : L’ILE-ROUSSE, LA DÉLICIEUSE Entre port et marché À peine débarquée, je suis attirée par un attroupement sur le port de pêche situé juste à côté du port de tourisme. Un pêcheur vient d’arriver et propose sa pêche du jour : mulets, chapons, barracudas, dentis, pagres et pageots. Paul-Félix compte plus de 30 années de métier. Ses clients sont là tous les matins ! Parmi eux, Angela D’Oriano propriétaire d’A Siesta, un restaurant sur la plage. Son père André était pêcheur et ami de Paul-Fé, avant d’ouvrir le restaurant en 1989, repris par Angela et son frère en 2013. Rendez-vous pris pour le déjeuner. En attendant, un tour au marché s’impose. Classé monument historique, ce joli marché couvert identifiable avec ses 21 colonnes vit tous les jours de 7 h à 13 h. Je me fais happer par les stands débordant de marchandises. Ça rit, ça crie, ça se bouscule, les mains tendent des morceaux de fromages, de charcuterie, de fruits. Gourmande et curieuse, je goûte à tout. J’ai même droit à un spuntinu express chez Pascal qui tient un stand de charcuteries et de fromages. François Gacon, producteur de miel, a instauré un sens de dégustation de ses miels. Gare à celui qui commence par la fin ! Chez Agnès et Bernard, je fais le plein de fiadonetti et brocciu et j’achète des tartinades de légumes bio chez Casa Serena. Sans oublier, de m’arrêter au stand de Grégoire, figure tutélaire, sur le marché depuis 40 ans, avec ses fruits et légumes. Il me conte la grande famille du marché et surtout le traditionnel apéritif de 11h30. Que du bonheur ! La biscuiterie, une institution Les papilles éveillées, et surtout rassasiée, je poursuis, sourire aux lèvres, ma découverte du centre-ville en remontant la rue Paoli. Un spectaculaire caoutchouc attire le regard et signale la place du Canon. Ici, se trouvait l’unique source du village avec l’ancien lavoir. Aujourd’hui, c’est l’odeur de vanille, de sucre et de chocolat qui me pousse à rester ! En effet, sur la place, la biscuiterie Salvatori, institution locale depuis 70 ans, me fait saliver. Aux commandes, Jean-François et sa dream team qui n’a pas son pareil pour raconter la fabrication des canistrelli aux différentes saveurs et montrer aux chanceux le four communal Carnet de route de la mer à la montagne LES TRÉSORS DE L’ILE-ROUSSE ITINÉRAIRE Par Corinne Delaunay - Photos : Rémy Cortin ITINÉRAIRE
155 caché dans sa boutique. Si vous êtes sympas, vous avez même le droit de goûter à une de ses merveilles à la sortie du four. Tout est frais, aucun stock et le travail se répète chaque jour sauf le dimanche, sacro-saint jour de repos ! En fin de matinée, on peut apercevoir, Francis, 91 ans, ancien pêcheur, qui vient savourer quotidiennement un biscuit qui refroidit sur les plaques dehors. Et si c’était le secret de longévité ? En cuisine dans le restaurant A Siesta Direction la plage du Napoléon pour déguster le poisson frais de Paul-Fé à la Siesta ! Préparé par Tarek, le chef, à la plancha, relevé d’un filet d’huile d’olive, d’un soupçon de gros sel, des herbes du maquis, il est divin tout simplement. En accompagnement des fagots de légumes grillés et une salade d’algues pour un petit goût sucré, sans oublier un verre de Culombu. Il ne me reste qu’à le savourer sur une des tables dressées d’une jolie nappe blanche, les pieds dans le sable. Le parc de Saleccia, un tableau végétal L’après-midi est consacrée à la visite d’un lieu unique en son genre, habité depuis la préhistoire et façonné par le talent d’un homme, le domaine de Saleccia. Isabelle Demoustier va m’accompagner le temps de cette promenade dans les sept hectares dessinés de chemins concentriques. Acheté par ses grands-parents maternels, les Acquaviva en 1956, il a fallu attendre l’arrivée de Bruno Demoustier, le père d’Isabelle, paysagiste stéphanois, tombé amoureux de la nature corse et d’Irène Acquaviva pour que le parc prenne vie. Devenu pépiniériste, il impose les plantes Paul-Félix, pêcheur depuis plus de 30 ans Jean-François de la biscuiterie Salvadori Dans les cuisines du restaurant A Siesta Parc de Saleccia Fromages sur le marché Tartinades Casa Serena Marché couvert de L’Ile-Rousse «Des rencontres uniques pour un carnet de route immersif, sensoriel et local »
156 JOUR 2 : PRENDRE DE LA HAUTEUR L’Ile-Rousse Forever Pensée du matin : comme Pascal Paoli a bien fait d’imaginer L’IleRousse en voyant son potentiel depuis Monticello ! J’ai tellement aimé son ambiance que j’oublie la piscine de l’hôtel avec son superbe point de vue pour flâner en ville. Sur la place Paoli, chez Michel d’A Casa Corsa, le café est excellent. Il est torréfié ici même, « Au bon café » depuis 1932. On se sent bien ici. Les rues commerçantes, l’énergie du marché, les plages rendent L’IleRousse vivante et apaisante en toute saison. Le temps file trop vite. Je suis attendue à Pigna pour une visite d’exception. Une vue à 360° Déjeuner de tapas corses à Pigna au restaurant A Casarella : tapenades, fromage frais, kombucha à l’immortelle, olivade, saucisson de pays. La terrasse offre une vue spectaculaire et la composition de l’assiette est idéale et légère pour arpenter les ruelles du village et ses maisons datant du VIIIe siècle. Ah Pigna ! Merveille de village perché, riche en artisans, musiciens et artistes aux vues sublimes et aux couchers de soleil divins. Une fois la voiture garée au parking, on se perd dans ses ruelles pavées en compagnie de chats heureux. On passe les portes des artisans, luthier, céramiste, graveur… toujours ouvertes pour accueillir les visiteurs. À télécharger, l’application A Strada Musicale pour écouter Pigna à chaque QR code croisé lors de votre balade. Camille-Anaïs du domaine Maestracci Restaurant Casarella à Pigna corses dans les jardins. Tous les soirs, il se consacre au domaine et le transforme à force de travail et d’obstination. Ce lieu est puissant, rendu beau par la main de l’homme, coloré de nuances de vert, de gris, de formes obliques avec les cyprès, d’oliviers taillés en boules, de touches de couleurs apportés par les rosiers, une autre passion de Bruno. Porte de reconnexion avec Dame Nature, se poser sur les bancs et faire le tour en mode ralenti, donne l’impression d’avoir été régénérée, un véritable bain de jouvence ! Un accord mets-vins au domaine Maestracci Une fin de journée apéritive en Balagne m’attend. Je prends la route pour le domaine Maestracci à Feliceto. Trente hectares de vignes bordent l’allée menant au chai. La vigneronne CamilleAnaïs, cinquième génération, me raconte l’histoire du domaine, véritable ode aux femmes de sa famille ! On visite la cave, je m’arrête sur les photos de l’arbre généalogique. En 2014, elle prend la suite de son père. Depuis elle vit à cent à l’heure entre vignes, enfants et entreprise. Chapeau ! Tout en évoquant la place des femmes dans le monde viticole, on attaque le plateau de fromages de Virginie Bruno, fromagère à L’Ile-Rousse, qui se marie harmonieusement avec les cuvées de Camille-Anaïs. Coup de cœur pour ses dernières créations, les Marottes d’Anaïs. Nuit à l’hôtel Funtana Marina, sur les hauteurs de L’Ile-Rousse, sa vue sur la ville en contre-plongée dans la magie du soleil couchant et des lumières qui s’allument me fascine. Encore plus merveilleux, le petit matin qui voit apparaître le ferry derrière les îles ocres de L’Ile-Rousse. ITINÉRAIRE
Pigna, un bastion pour la culture Rendez-vous avec Jérôme Casalonga, maire du village et fils de Toni, fondateur de deux mouvements importants le Riacquistu, la réappropriation culturelle corse et la Corsicada, l’association des artisans. La musique tient une place à part dans le cœur des Casalonga. Un petit musée a ouvert ses portes et ressuscite des instruments traditionnels comme la Cetera. Un des huit CNCM (centre national de création musicale) se trouve ici-même. Pas moins de 130 concerts sont organisés par an. Un amphithéâtre, un auditorium, une résidence d’artistes internationaux, Festivoce du 15 au 19 juillet, Pigna est la capitale de la culture ! Concept gastronome Avant la nuit à Speloncato, porte d’entrée de la Haute-Balagne, il faut s’arrêter chez Pierre-Louis Pistorozzi, éleveur et artisan charcutier à Ville di Paraso. Le concept : un dîner-rencontre. D’abord la visite de l’exploitation puis direction la terrasse de la Villa Santa Maria avec sa vue panoramique pour dévorer le repas gargantuesque à la mesure du personnage… Difficile de résister, tout est succulent. Une nuit à l’hôtel U Sechju à Spelunca sur la place du village. Une belle bâtisse construite pour le cardinal Savelli au XIXe siècle. Elle abrita une école puis la poste. Elle appartenait au grand-père de Paul-Fé, le pêcheur de L’Ile-Rousse, avant d’être acheté par les grands-parents de Jean-François, actuel propriétaire. Tomettes au sol, large escalier, salon du cardinal au premier étage, on fait un bond dans le temps. Les 5 chambres sont joliment rénovées et la cuisine de Jean-François servie en terrasse vaut le détour. Visite à la coutelerie Jean-François Agostini JOUR 3 : CAP SUR L’ARTISANAT Jean-François Agostini, coutelier philosophe à Costa Il faut trouver la petite forge de Jean-François à Costa. Ni panneau, ni enseigne, on ne vient pas chez lui par hasard mais il reçoit toujours avec beaucoup de plaisir. Le temps s’arrête en sa compagnie. Au-delà de son travail de coutelier et de son rôle de secrétaire du syndicat du coutelier corse, c’est sa philosophie de vie qui se lit en filigrane. L’homme prend le temps d’écouter et de répondre. Ce qu’il préfère : transmettre les gestes essentiels, son expérience. Le must ? Apprendre pendant 48h à faire son couteau à ses côtés. Un grand moment d’échanges de connaissances, d’alchimie, une parenthèse quasi mystique. Jean-François du restaurant A Spelunca Pigna 157 Centre ville
158 Du maquis sur la peau, Donna è à Belgodère En redescendant vers le littoral, stop obligatoire pour s’offrir un moment de douceur. À côté du château Malaspina à Belgodère, Christelle, docteure en chimie, a créé son cocon de bien-être pour concevoir ses cosmétiques bio à base de plantes du maquis sans oublier la reine du maquis, l’immortelle. Le temps d’une découverte sensorielle, elle explique la composition de ses crèmes, de ses parfums de soin. Une collection de 12 références en 15 ans, travaillée avec rigueur. Je suis surprise qu’elle ait choisi un village. Son installation n’a rien d’anecdotique, c’est un acte de militantisme pour valoriser la biodiversité de la Balagne et inviter les visiteurs à sortir des chemins balisés. Sa Corse, elle l’a dans les tripes et elle n’hésite pas à partager ses adresses secrètes pour qui veut bien lui rendre visite. Les beignets de Chez Juliette à Losari, le secret du bonheur ? La mère de Stéphanie était connue dans toute la Corse avec son commerce itinérant « chez Francine » où elle vendait des beignets cortenais fabriqués avec amour. Les beignets, je l’apprends de la bouche de Stéphanie, sont les incontournables de toute réunion de famille en Corse. Le beignet, c’est culturel ! Ils sont présents du baptême à l’enterrement et symbolisent tout l’amour des mères et des grands-mères dont la recette se transmet de génération en génération. Stéphanie a eu plusieurs vies mais elle a senti qu’il lui fallait reprendre ce savoir-faire qu’elle exporte sur le continent et à l’étranger lors de salons. Beignets salés et sucrés au brocciu, migliaccioli, tartes aux herbes, moelleux aux châtaignes et falculelle cuites avec leur feuille de châtaignier. J’en salive encore. Le tour de main de Stéphanie est de les rendre légers et fondants en bouche ! Les meilleurs beignets de Corse ! Les huiles essentielles chez Julien Fauconnier Après cette bonne dose d’ocytocine, rien de tel que d’humer les huiles essentielles de Julien Fauconnier. Avec son rire communicatif, Julien est sans nul doute heureux. Heureux d’avoir repris les terres de sa mère avec ses 650 oliviers (plantés du temps de sa grandmère). Heureux d’avoir démarré la production d’huiles essentielles, en 2010, avec un ami physicien, qui a développé un système atypique et peu vorace en énergie. Adoubé par Christian Escriva, le spécialiste des huiles essentielles produites en Corse, pour son huile essentielle d’immortelle, Julien a depuis étoffé sa production de quinze huiles et hydrolats. Si on le prévient à l’avance, on peut même assister à une distillation. Sa plante préférée ? Le genévrier nain, une plante endémique de corse avec des notes d’agrumes et des propriétés antiinflammatoires, une bonne alternative à la gaulthérie. Le maquis corse a encore bien des secrets ! CLAP DE FIN DE CE CARNET DE VOYAGES J’ai adoré partir sur les chemins à la rencontre des habitants, m’arrêter en cours de route pour bavarder avec les artisans, goûter avec tous mes sens à cette micro-région, riche en itinéraires. L’Ile-Rousse et la Balagne ne se font pas, elles s’apprivoisent et se découvrent, dans les entrelacs de leurs chemins vertigineux menant à la frontière de la haute montagne, époustouflantes et énigmatiques, vibrantes de destins passionnants. Si vous souhaitez faire le plein d’émotions, la sympathique équipe de l’Office de Tourisme de L’Ile-Rousse-Balagne vous organisera des itinéraires personnalisés. Office de Tourisme de L’Ile-Rousse Balagne Avenue Calizi 20220 L’Ile-Rousse Tél. : 04 95 60 04 35 www.balagne-corsica.com Donna è à Belgodère Beignets au brocciu de Chez Juliette Les huiles essentielles de Julien Fauconnier ITINÉRAIRE
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Des kilomètres de plages de sable fin, une citadelle génoise impressionnante, la petite ville de Calvi a tout d’une grande. Fièrement campée au bord d’une mer cristalline et de remparts montagneux, elle fait partie des plus beaux sites de Corse. De son riche passé qui a laissé des traces comme ses églises baroques et la chapelle de la Madonna di a Sera d’où l’on a la plus belle vue sur Calvi, il est possible de s’immerger avec un audio guide. Une épopée ponctuée de personnages célèbres tel Christophe Colomb. Les calvais sont fiers de leur ville et ont contribué, grâce à des adresses remarquables, à faire perdurer ce cadre exceptionnel. C’est quand même ici qu’en janvier, on déguste des oursins sur la plage à midi pour ensuite filer skier dans l’après-midi ! Avant d’entreprendre l’exploration des villages perchés ou la magnifique balade de la forêt de Bonifatu, il est bon de flâner en ville à la recherche de ses adresses d’exception. En voici trois pour vous. Benvinuti à Calvi l’élégante LES TRÉSORS DE CALVI ITINÉRAIRE Par Corinne Delaunay - Photos : Rémy Cortin 161
162 L’Opéra Semperfi 3 ADRESSES D’EXCEPTION Au moment de passer à table, les saveurs de la région invitent à céder à la gourmandise. Elles sont concentrées dans trois adresses d’exception, trois épiceries fines aux identités fortes. L’Opéra Semperfi Boulevard Wilson, la devanture donne tout de suite envie de pousser la porte. Un air de jazz, des œuvres d’art, une épicerie aux mille produits et au sous-sol, la démente cave à vins et une chapelle à champagne. Le couple d’épicuriens, inventeurs de cet espace où le temps s’arrête, ont mis 10 ans pour finaliser leur rêve. Anne Sophie, pâtissière et Anthony Albertini, meilleur sommelier de Corse ont appris dans de belles maisons comme la Signoria. Semper Fidelis, comme la devise de Calvi, toujours fidèle à ses hommes qui la font, ces artisans de qualité représentés dans la boutique dont une part belle est réservée aux femmes. Ateliers dégustations, animations, un seul mot d’ordre : faire vivre des émotions ! Annie traiteur Rue Clémenceau, une institution calvaise de 32 années ouvre ses portes de mars à octobre. Valérie, digne fille de sa mère, Annie, autodidacte et entière, a repris les rênes de la boutique. Son credo le meilleur de la Corse au meilleur rapport qualité-prix et surtout un comptoir-traiteur, « une cuisine de mémé » qu’elle n’a pas hésité à « corsifier » à l’instar de la quiche lorraine au fromage de brebis et à la panzetta. Avec son équipe, elle teste tous les nouveaux produits pour apporter un vrai conseil client. A Loghja Rue Clémenceau également, Nicolas sélectionne les meilleurs produits fermiers en AOP, comme ses belles pièces entières de Lonzu et Coppa. Il est possible de déguster au bar des microcuvées ainsi que des fromages et charcuteries. Un itinéraire touristique et gourmand à suivre dans l’ordre ou… dans le désordre au gré de vos envies ou Micro-voyages autour de Calvi Annie Traiteur A Loghja ITINÉRAIRE
SUR LA ROUTE DE BONIFATU Une route sinueuse s’enfonce dans un paysage de haute montagne, des chèvres en balade, l’impression d’être dans les Rocheuses, une végétation dense composée de fougères et la rivière qui chante en contrebas. Le regard est attiré par la montagne mais s’il se détourne, on aperçoit la mer. Bonifatu, bulle verte Il faut à peine 40 minutes depuis Calvi pour arriver au bout du monde. La route s’arrête là à l’auberge de la forêt. La rivière gronde plus fort. La forêt vous prend dans ses bras. Véritable bouffée d’oxygène, respiration ample, le corps se met tout de suite en pause. Bonifatu porte bien son nom qui signifie les bienfaits. Autrefois les gens venaient un peu plus haut se soigner les poumons et l’eau d’ici cache de nombreuses vertus. Il y eut une vie assez dense. Les chemins de ronde, le chemin du facteur qui partait de Calenzana, sont aujourd’hui empruntés par les randonneurs d’un jour ou les sportifs effectuant le GR20 ainsi que par deux mules qui prélèvent les poubelles des gîtes en haute saison. Il reste aussi les vestiges du chalet de chasse du Prince Pierre. Si on ne souhaite pas randonner, on peut simplement se poser à l’auberge de la forêt pour prendre un repas. Tout est fait maison et délicieux. Après le déjeuner, des bains de soleil sous les arbres appellent à la sieste avant d’aller plonger dans la Figarella, la rivière au joli nom. Ses piscines naturelles et ses rochers plats offrent un moment de fraîcheur et de paix. Sans nul doute, un immense coup de cœur pour cet endroit et un incontournable dans un séjour à Calvi. Le petit monde de Sandrine Schaeffer, bergerie de Frassigna Sur la route de Bonifatu, une jolie rencontre avec Sandrine Schaeffer qui ouvre les portes de sa bergerie pour des repas à la ferme sur réservation et la vente de ses fromages dont le fameux calenzana. Ce vieux fromage emblématique et adoré des Corses au goût piquant, salé et fleuri est affiné dans de grandes caisses en bois de 2 mètres sur un, et est lavé une fois par semaine pendant minimum 5 mois jusqu’à un an en fonction du piquant recherché. Un fromage qu’on retrouvait autrefois dans la plupart des caves corses. Ses fromages sont présents sur la table étoilée de la Signoria et dans quelques épiceries fines. Un honneur pour elle qui se bat seule pour sa ferme en mémoire de Jean-Louis, son mari, avec qui elle avait créé ce rêve d’une vie. Elle élève une centaine de chèvres, la plupart de race corse, gardées par Candella, la fidèle chienne cursinu. Tout un monde à découvrir qui illustre ce proverbe corse « La brebis appartient au pâturage comme la chèvre à son berger » Domaines A Ronca et Figarella Deux domaines appartenant à la même famille, Achille Acquaviva et sa fille Marina qui viennent de fusionner en I Fiuni, les rivières. Les noms d’A Ronca et de Figarella correspondent aux rivières. La première traverse le domaine et se jette dans la seconde. Un lien avec l’eau qu’on retrouve jusque dans le nom de famille. Les 40 hectares de vignes et les 14 hectares d’agrumes bios se parcourent sur un chemin balisé de panneaux narrant l’histoire des domaines, les cépages, ouvert à tous publics. La nature environnante est étonnante comme sortie d’un film Sandrine Schaeffer 163 Forêt de Bonifatu L’auberge de la forêt
164 de western. Les milans jouent avec le vent. Une dégustation clôture cette promenade. En rassemblant les deux vignobles, ils proposent une gamme très étendue. Les vins de Marina ont été primés comme le blanc classique A Ronca. Autre valeur sûre, le clos Acquaviva. Enfin se laisser surprendre par les atypiques vins d’agrumes, des vins de macération à déguster en apéritif ou en fin de repas, vin de citron, de mandarine ou vin de myrte à 12° hautement plus qualitatif au rosé pamplemousse qui envahit les supermarchés l’été. L’Enclos des Anges X Etrott, le domaine des amis À côté de la Signoria, l’Enclos des Anges, une architecture contemporaine posée au-milieu des vignes, 17 hectares avec vue sur la montagne, parfaitement intégré au paysage. Un couple atypique aux commandes, Richard, le musicien anglo-irlandais et Marjorie, la montpelliéraine. Une belle équipe soudée autour de la famille et du vin dont Richard est le chef d’orchestre et Marjorie la co-équipière. Le vin est leur troisième enfant. Chaque millésime porte un prénom et ont des personnalités différentes. Ils les élèvent un ou deux ans sans chercher à les changer. Leur identité est plurielle, complexe et concentrée tout comme ce lieu qu’ils ont imaginé dans une philosophie du vivre ensemble. Marjorie organise des formations pour l’ensemble des vignerons de Balagne. Ils sponsorisent aussi des événements culturels, le festival du film et du jazz, des conférences dans les chais. Une fois par semaine, les mardis de l’Enclos accueillent le charcutier Stéphane Mannéi pour des dégustations mets-vins. À noter leur Sesto blanc se marie parfaitement à la charcuterie. Autre collaboration à la fois amicale et professionnelle, Jean-Marc d’E-trott, basé au domaine, propose des balades en trottinette électrique de 1h30 à 4h qui se concluent toujours par une dégustation. Une belle proposition pour découvrir des chemins balanins de façon ludique et originale. La Signoria pour finir en beauté ! Ce Relais et Châteaux qu’on ne présente plus a reçu une étoile pour sa table gastronomique au guide Michelin. Le nouveau chef Juan Carlos Perez Durán, lui-même étoilé en 2019 en Suisse, compte bien l’honorer avec sa cuisine signature inspirée par les épices, les agrumes, l’huile d’olive et tous les produits de la mer. Sa philosophie culinaire correspond bien à l’identité de cette maison. Une cuisine végétale, simple, saine qui se sert directement dans le potager du domaine pour un circuit ultra court et chez le pêcheur Petit Jo au marché de Calvi. Au Bistrot dans l’herbe, on peut apprécier une cuisine méditerranéenne fusion avec quelques incursions sur le continent sud-américain et asiatique. Relais & Châteaux La Signoria Jean-Marc d’E-trott Les vignes du domaine A Ronca Chef Juan Carlos Perez Durán de La Signoria ITINÉRAIRE
165 EN BALAGNE Sant’Antonino Le point culminant de la Balagne ! Ce magnifique village médiéval avec ses bâtisses datant du IXe siècle, entièrement piétonnier, permet d’avoir une vue à 360° sur toute la région. Mais avant d’arpenter ses rues pentues, il faut faire un stop dans un lieu incroyable, le clos Antonini. Inratable, en face du parking, ouvert depuis 1984, c’est l’ancêtre des bars à jus. Ici, on boit un jus de citron frais du jour au goût intense. Il va sans dire que tout est bio. On peut aussi acheter les confitures, les jus de citron et de raisin et le vin, les productions du domaine. Les citronniers ont été plantés en 1967 par Pierre-Louis et Monique. Olivier, leur fils, affable, et Santa, sa femme, guide touristique dans sa vie précédente, ont pris la relève. L’ancienne remise a été convertie en lieu d’accueil avec le bar à jus qui débite des litres et des litres de jus de citrons, et les grandes tables en bois pour pique-niquer face à la cheminée où grillent les châtaignes en automne. L’été, la terrasse est bondée. Après le plein de vitamines, on part à l’assaut du village et de ses alentours pour tomber en amour de cette Balagne si photogénique. Lunghignano, chez la cheffe Frédérique D’Oriano Au pied du majestueux Montegrosso, la famille d’Oriano déjà connue pour son moulin-épicerie fine U Fragnu a également imaginé un lieu multiple, la manufacture d’Oriano. À côté de l’église, elle offre 4 suites luxueuses avec balcon et vue sur la montagne, un restaurant ouvert toute l’année et la possibilité de prendre des cours de cuisine avec Frédérique. Frédérique et Nicolas, son mari, ont envie de faire vivre le village hors saison, en proposant des séjours en demi-pension et des cours de cuisine. L’ancienne finaliste de l’émission de cuisine « le combat des régions » souhaite faire vivre à ses clients une expérience immersive : balade en montagne pour y chercher, châtaignes, herbes ou asperges sauvages au fil des saisons sans oublier un passage chez Nicolas, son fils, agriculteur et safranier à Lumio. Un joli moment à s’offrir à seulement 20 minutes de Calvi pour goûter au terroir tout au long de l’année. Office de Tourisme de Calvi-Balagne Chemin de la Plage, Le Port de Plaisance, 20260 Calvi Tél. : 04 95 65 16 67 - www.balagne-corsica.com Olivier du Clos Antonini Cheffe Frédérique D’Oriano Sant’Antonino La manufacture d’Oriano
CARNET D’ADRESSES - AJACCIO - Restaurant U Pettirossu Une carte d’escellents plats cuisinés et totalement locavores selon les arrivages, que l’on peut déguster toute l’année sur une charmante terrasse dans un des quartier les plus chics d’Ajaccio. L’’accueil sympathique d’Emmanuelle et Jean-Thomas font de ce restaurant une adresse unique de la ville. 2 boulevard Madame Mère Tél. : 04 95 21 40 90 L’Auberge Ajaccienne Dédié à la cuisine corse, cet établissement propose une carte réalisée exclusivement avec des produits de l’île. Véritable institution, l’Auberge Ajaccienne est à découvrir absolument. La carte varie selon les saisons. 4 rue Bonaparte Tél. : 06 09 76 64 57 - BASTIA - Hôtel Continental Idéalement situé en plein centre de Bastia, cet hôtel 3 étoiles propose 34 chambres et suites et 11 appartements. Rénové en 2022, l’hôtel bénéficie de la climatisation, du wifi, d’un bar et d’une NOS COUPS DE CŒUR - BONIFACIO - Restaurant Stella d’Oro Au cœur de la citadelle, ce restaurant familial, fondé en 1965 par l’arrière grandmère des propriétaires actuels, propose une cuisine traditionnelle de qualité à base de produits frais. C’est l’adresse bonifacienne pour découvrir les spécialités insulaires comme les aubergines à la bonifacienne, ravioli au brocciu… 7 rue Doria Tél. : 04 95 73 03 63 www.restaurant-stelladorobonifacio.com - ALÉRIA - Hôtel L’Empereur*** Bénéficiant d’une situation privilégiée pour rayonner dans toute l’Île de Beauté, à quelques pas des plages de sable fin de la Costa Serena, à 1 h de route de Bastia, 40 minutes de Corte, 1h45 de Calvi, 2 h de Bonifacio et d’Ajaccio, cet hôtel familial créé dans les années 50 par la famille Ricciardi est une institution dans la région. Situé au cœur du grenier de la Corse, il est le point de départ idéal pour découvrir les richesses de la Plaine Orientale, ses vignobles, ses vergers ainsi que les étangs d’Urbino et de Diane... Ses 29 confortables chambres et 3 suites familiales, climatisées et insonorisées, donnent pour la majorité sur la piscine. Certaines sont même pourvues d’une petite terrasse. À votre disposition un bar et un restaurant traditionnel mettant en avant les produits de la région. RN 198 Tél. : 04 95 57 02 13 www.hotel-empereur.fr 166 terrasse. Le tout à moins de 2 km des plages. Son directeur et son équipe très dynamiques vous attendent toute l’année ! 3 avenue Maréchal Sebastiani Tél. : 04 95 11 02 90 www.hotelcontinentalbastia.com Hôtel Continental L’équipe du Stella d’Oro
- CALENZANA - Biscuiterie artisanale E Fritelle Dans le village de Calenzana, tout près de Calvi, la biscuiterie E Fritelle propose des spécialités aussi bien salées que sucrées : biscuits aux olives, E Fritelle (beignets au sucre parfumés au citron ou à l’orange), E Cujlelle (biscuits au vin blanc du pays), Canistrelli à l’anis… et bien d’autres gourmandises corses. Boulevard François Marini Immeuble Fabiani Tél. : 04 95 62 78 17 www.e-fritelle.com - LEVIE - A Pignata Au cœur de l’Alta Rocca avec pour toile de fond les majestueuses Aiguilles de Bavella, l’élégante fermeauberge de la famille de Rocca Serra est une adresse de charme, cultivant l’authenticité et le sens de l’accueil, que vous n’êtes pas prêt d’oublier. Vous y dégusterez une savoureuse cuisine traditionnelle réalisée avec des produits d’une qualité exceptionnelle, tout spécialement la charcuterie 167 maison réalisée avec les cochons de l’exploitation familiale. Réparties dans de jolis bâtiments en pierre, les chambres confortables, dont certaines perchées dans les arbres, offrent un havre de paix au cœur de la nature. La belle piscine, chauffée en hiver, s’ouvre sur un panorama à couper le souffle ! Route du Pianu Tél. : 04 95 78 41 90 www.apignata.com © Iris Production E Fritelle Casa Vanella A Pignata Le Tire Bouchon - CASAMACCIOLI - Casa Vanella Dans la haute vallée du Niolu, à 867 mètres d’altitude, face aux plus hauts sommets de Corse, Jean-François Luciani, guide de haute montagne et athlète émérite (il a parcouru le GR20 en 36h !) vous accueille dans sa maison d’hôtes qui - CALVI - Le Tire Bouchon Une cuisine familiale authentique réalisée à partir de recettes ancestrales et de produits de qualité où se régaler des meilleures spécialités insulaires dans une ambiance chaleureuse. Civet de sanglier, sauté de veau, cannelloni au brocciu… rivalisent de saveurs et de gourmandise avec les desserts maison : flan à la châtaigne, fiadone… 15 rue Georges Clemenceau Tél. : 07 50 35 31 97 - 06 31 82 82 14 incarne les valeurs des vielles demeures corses au style épuré. Les chambres sont spacieuses et élégantes. Des bains de soleil sont disposés face à la montagne. La cuisine familiale prédomine à la table. Un coup de cœur pour la salle commune, à la fois salon et salle à manger, un cube en pierres doté de belles baies vitrées pour un design moderne parfaitement intégré à son environnement et prolongé par une terrasse pour déjeuner au soleil. Tout ici respire la simplicité et le ressourcement. Un endroit rêvé pour déconnecter et profiter des nombreux sentiers de randonnées et des baignades dans la rivière. La Casa Vanella est ouverte toute l’année et même quand il neige ! Fontanaccia Tél. : 06 15 75 16 37 www.chambres-hotescorse-niolu.com
- LUMIO - Hôtel A Casa Di Mà**** Entre terre et mer, A Casa di Mà est idéalement situé à deux pas de Calvi, 20 minutes de L’Ile-Rousse et des jolis villages de montagnes de Balagne. Il bénéficie d’une vue imprenable sur la montagne et sur la baie de Calvi. Dans l’établissement l’Art de Recevoir à la Corse prend tout son sens grâce à un service attentif et chaleureux. Les 28 chambres, dont certaines avec terrasse, offrent tout le confort d’un établissement de luxe. Pour le plaisir de vos papilles, les chefs Vincent Champ et Ludivine Pineau livrent une délicate cuisine gastronomique aux saveurs méditerranéennes au restaurant étoilé « La Table di Mà ». L’hôtel dispose également de deux bars dont l’un situé près de la superbe piscine extérieure chauffée. Route de Calvi Tél. : 04 95 60 61 71 www.acasadima.com - L’ILE-ROUSSE - A Siesta Pour un déjeuner ou un dîner les pieds dans l’eau, il suffit de longer la promenade Marinella depuis le centre de L’Ile-Rousse pour tomber sur A Siesta. Cette véritable institution, ouverte d’avril à octobre, propose des plats à base de poisson et de fruits de mer ainsi que quelques classiques comme l’assiette nustrale (fromages et charcuterie) ou le filet de bœuf cuit à la plancha. Depuis une trentaine d’années, la famille D’Oriano fait vivre cet établissement avec beaucoup d’enthousiasme et un grand sens de l’accueil. Le restaurant, autrefois cabane de pêcheur, clin d’œil au premier métier d’André D’oriano, est devenue une magnifique paillotte élégante avec ses emblématiques parasols jaunes et ses bains de soleil. Les tables sont toutes habillées de belles nappes blanches. Quel sera votre choix ? plutôt les pieds dans le sable ou le confort de la terrasse en bois ? Quel qu’il soit, gardez de la place pour le dessert, les pâtisseries sont faites sur place et sont à tomber ! Boulevard Charles-Marie Savelli Tél. : 04 95 60 28 74 CARNET D’ADRESSES 168 © Fred Oliver
Boutique La Maison sur L’Île Dans son joli concept store situé au cœur de la vieille ville, Gilles Mesana propose une sélection pointue d’objets de décoration raffinés et accessoires de mode aux provenances multiples. La papeterie et les jarres japonaises côtoient aussi bien la joaillerie de Marie-Hélène de Taillac, les bijoux sculptures de chez Monies que les montres Laps, les sacs Bleu de Chauffe, les sneakers Veja et les arts de la table à travers des marques comme Musango, Peugeot, Tsé & Tsé… Gilles propose également ses services de décorateur. 3 rue Jean-Jaurès Tél. : 06 18 50 83 18 - QUENZA - Hôtel Restaurant Sole e Monti*** Avec ses 20 confortables chambres pourvues d’une petite terrasse donnant sur le charmant village de Quenza ou sur le jardin de l’hôtel, l’hôtel Sole e Monti est le choix idéal pour une découverte de l’Alta Rocca et la pratique de nombreuses activités sportives en toutes saisons. Le plateau du Coscione et les Aiguilles de Bavella se situent à 15 minutes seulement de l’établissement. Depuis plus de 50 ans, la famille Balesi cultive l’art de recevoir. L’accueil chaleureux et familial ainsi que la savoureuse table d’Elodie, véritable ode aux spécialités corses et aux produits insulaires d’exception, participent grandement au charme du lieu. Quartier Monticello Tél. : 04 95 78 62 53 www.solemonti.com - SAINT FLORENT - Hôtel L’Europe** Sur le port de St Florent, l’Hôtel l’Europe bénéficie d’une situation privilégiée pour découvrir le charmant village de Saint Florent et visiter le Cap Corse. Les 12 chambres, dont certaines avec balcon, sont équipées de climatisation et d’un téléviseur à écran plat. La grande terrasse ensoleillée est le spot idéal pour se régaler d’une savoureuse cuisine méditerranéenne. Quai du port de plaisance Place des Portes Tél. : 04 95 35 32 91 www.hotel-europe2.com - PORTO VECCHIO - Le Marina Plage Un petit coin de paradis, les pieds dans le sable, pour déguster la délicieuse cuisine du chef Sicilien Salvatore Abbagnato, qui fera naviguer vos papilles entre Corse et Italie. Marina di Santa Giulia Tél. : 04 95 70 45 00 www.usantamarina.com/ restaurant-plage/ - LECCI - Boucher et traiteur corse Rémy Mary Fervent défenseur d’une cuisine en perpétuelle évolution, ce passionné, spécialisé dans l’affinage de viandes racées d’exception et les produits nobles et identitaires, propose également un large choix de plats préparés exclusivement à base de produits locaux frais de qualité dans l’enseigne familiale de renom créée en 1973. Il a développé une épicerie fine ainsi qu’un service traiteur et vient de se lancer dans une nouvelle activité, le brasero autour de viandes de grande garde. Saint-Cyprien Tél. : 04 95 71 61 03 - SOLENZARA - LBJ Le Bar Jean Au programme du Bar Jean : une ambiance chaleureuse et conviviale, des cocktails délicats et étonnants et une cuisine locale à base de produits frais. Sans oublier un concept store - épicerie fine pour repartir avec vos produits préférés. Food-fine&Cocktails by Signature cocktails de Corse RN 198 Tél. : 04 95 57 42 57 www.lbj.corsica 169 Hôtel Restaurant Sole e Monti Hôtel L’Europe
LES TERRASSES D’ARAGON LE TEMPLE DU COUTEAU À Bonifacio, la famille Zuria a ouvert un élégant temple du couteau et du corail sur le quai Banda del Ferro face aux yachts. Coup de projecteur sur leur boutique emblématique, les Terrasses d’Aragon, avec pour guide Frédérique Zuria, la fille du fondateur. Par Corinne Delaunay - Photos : Rémy Cortin 170 LA FAMILLE ZURIA Frédérique, la communicante de la famille, est une jolie trentenaire au caractère affûté à l’acier. Au décès de son père, en 2018, elle qui se destinait au notariat, n’a pas hésité, avec son frère et son oncle, à reprendre l’entreprise familiale. « Trop de personnes étaient en jeu, je ne pouvais pas les laisser sur le carreau et abandonner une tradition familiale », se souvient-elle. Le couteau était la grande passion de son père, Antoine. Une passion tenace. Une coutume corse aussi. Un rite de passage. Souvent, les jeunes hommes recevaient le couteau de leur père et les jeunes filles un stylet qu’elles cachaient sous leur jupe pour pouvoir se défendre. Frédérique possède aussi son couteau gravé de ses initiales qui ne quitte pas son sac à main, un petit couteau en bouleau frisé dont le ressort et le guillochage ont été forgés à la main. LE COUTEAU CORSE, UN COMPAGNON ET UN PATRIMOINE La coutellerie est un univers fascinant, d’autant plus en Corse, patrie du couteau. « Un couteau, on n’en a pas beaucoup dans sa vie. C’est un objet du quotidien avec lequel on mange à table. C’est un objet personnel et un compagnon », raconte Frédérique. Parmi les best-sellers de la maison, on trouve la traditionnelle Vendetta et le Sperone du nom de l’éperon rocheux de Bonifacio, une Vendetta avec un cran poussé de sécurité. Puis, est né le Pialincu qui veut dire berger en bonifacien, une version plus petite du Sperone. On sait que les bergers avaient toujours deux couteaux sur eux, la Vendetta et la Cursina qui est plutôt un outil et dont la particularité est qu’il soit tranchant ouvert et fermé. Ouvert, il servait à dépecer. Fermé, il servait à sculpter ou à effeuiller la myrte. Du Cursina tombé en désuétude, la famille Zuria a imaginé le Cumpà qui signifie compagnon en Frédérique Zuria VISITE
171 Bonifacien. « Mon père travaillait avec Fontenille Pataud, un grand coutelier de Thiers. Pour l’Antò, notre dernière création fabriquée en hommage à mon père, nous avons fait appel à Robert Beillonnet, Meilleur Ouvrier de France », détaille Frédérique. DESIGN ET SOURCING Les Zuria sont ancrés depuis une trentaine d’années dans la coutellerie d’excellence. La nouvelle boutique consacrée à la fois aux couteaux et aux bijoux en corail en témoigne avec de très belles pièces sourcées dans le monde entier. Le stock est impressionnant alliant simplicité et excentricité. À la fois créateur et revendeur, ils collaborent avec les couteliers de Thiers, là où se trouve la fine fleur du savoir-faire français. Beaucoup de collections se sont créées au fil du temps grâce à des rencontres comme la collection de 12 couteaux de Goyon-Chazeau. Ils revendent aussi les magnifiques modèles du maître japonais Takeschi Saji. Les incontournables Opinels et les Leatherman trouvent leur place dans la boutique. À noter aussi les manches en cornes de gazelles, en molaire de mammouth et même en météorite ! « Notre politique est que chaque personne qui entre trouve son couteau au prix qui lui convient. Nous en avons pour tous les budgets, de la pièce unique au couteau de tous les jours. » Un atelier ouvert au public va voir le jour à l’arrière de la boutique. Une résidence d’artistes du couteau permettra aussi à des couteliers d’échanger leur savoir-faire. LES BIJOUX EN CORAIL, UNE TRADITION CORSE L’autre partie de la boutique est consacrée aux bijoux en corail. Le corail à Bonifacio est très réputé car sa teinte est rouge foncé d’où son nom corail sang de bœuf. En Corse, le corail éloignerait les malheurs. À chaque naissance, une main en corail est déposée dans le berceau pour éloigner le mauvais œil. « C’est ancré dans notre culture mais nous avons un devoir d’information auprès des clients sur la pêche du corail qui n’est pas une pêche intensive mais très dangereuse. Le corailleur plonge seul entre 80 et 100 mètres de profondeur », explique Frédérique. « De moins en moins d’autorisations sont données car on confond les corailleurs avec les bateaux de braconniers qui détruisent les fonds en utilisant la croix de Saint André. » La sélection des bijoux est résolument contemporaine. « Le corail a besoin d’un rajeunissement. D’ailleurs les jeunes femmes corses recommencent à le porter mais en ras du cou. » Aux terrasses d’Aragon, on prend le temps de vous raconter les histoires de chaque objet quel qu’en soit le prix car derrière chacun d’eux, il y a avant tout une aventure humaine. Les terrasses d’Aragon Lieu dit Padulo, 20169 Bonifacio Tél. : 04 95 73 54 91 www.lesterrassesdaragon.com
COCKTAILS 172 SIGNATURE COCKTAILS DE CORSE BY FLORIE CASTELLANA Par Sylvie Heullant - Photos : Rémy Cortin MADE IN CORSICA AVEC LE SOUTIEN DE MATTEI CONCEPT STORE 15 boulevard du Général de Gaulle, 20200 Bastia Tél. : 04 95 32 44 38 - www.mattei-conceptstore.com
BLOODY’TEI « Revisite d’un Bloody Mary cocktail made in Corsica » • 4 cl de Distilled Dry Gin Mattei • 1 dash de Tabasco O’Ma Ai Aiò • 1,5 cl de jus de citron • 1 cl de Worcestershire Sauce • 10 cl de jus de tomate • Espuma d’huile d’olive Oltremonti cuvée Emilie Mettre tous les ingrédients et des glaçons dans un tumbler. Mélanger afin d’homogénéiser le tout. Ajouter l’espuma d’huile d’olive Oltremonti sur le dessus. Décorer d’une feuille de basilic séché.
COCKTAILS 174 Dans une cup en acier, piller délicatement une poignée de menthe pour libérer les saveurs. Verser le sirop de cerise, le Bitter Cherry et le Brandy P&M. Remplir la cup de glace pilée. Remuer de haut en bas à l’aide d’une cuillère à mélange. Décorer d’une tête de menthe et d’une cerise. MOJITO NUSTRALE « Ce mojito vous fera oublier l’original » • 4 morceaux de citron vert • 1 poignée de menthe • 2 c à c de cassonade • 2 cl de sirop de sucre • 4 cl de Whisky P&M Single Malt Signature • Orezza Piler les morceaux de citron vert, la menthe avec le sirop de sucre et la cassonade dans un tumbler. Ajouter de la glace pilée. Verser le Whisky et l’Orezza. Remuer à l’aide d’une cuillère à mélange. Ajouter une paille. Compléter le cocktail avec de la glace pilée. Décorer d’un citron vert et d’une tête de menthe. P&M JULEP « Mon cherry gourmand et rafraîchissant » • 6 cl de Brandy P&M • 1 dash de Bitter Cherry • 2 cl de sirop de cerise • 1 poignée de menthe
175 NEGRONI NUSTRALE « Revisite douce et amère pour un Negroni aux accents Corse » • 3 cl de Distilled Dry Gin Mattei • 2 cl de Campari infusé au café maison • 3 cl de Cap Corse Mattei rouge Dans un verre old fashion rempli de glaçons verser le Cap Mattei rouge, le Campari infusé au café maison et le Gin. Remuer le tout à l’aide d’une cuillère à mélange. Décorer de graines de café. Campari infusé au café : faire infuser 2 c à s de graines de café dans ½ bouteille de Campari pendant 48 h puis filtrer le tout. IPA CLUB « Du vintage au moderne il n’y a qu’une IPA by Pietra » • 5 cl de Cap Corse Mattei blanc • 2 cl de sirop de miel • 2 dash de Bitter pamplemousse • Bière Session IPA bio sans gluten Verser le Cap Corse Mattei blanc, le sirop de miel, le Bitter pamplemousse dans un verre rempli de glaçons. Compléter avec la bière Pietra session IPA bio sans gluten. Remuer à l’aide d’une cuillère à mélange. Ajouter une paille. Décorer d’une tranche de citron séché. Sirop de miel : mettre ½ verre de sucre, ½ verre de miel et 1 verre d’eau dans une casserole. Laisser cuire à 60°C pendant 10 à 15 min.
176 COCKTAILS LA RUCHE « Buttiner comme une abeille le temps d’un cocktail » • 3 cl d’Hydromel Ciccoli • 2 cl de Whisky P&M Single Malt Tourbé • 2 c à c de miel de maquis de printemps • 2 dash de Bitter Miel • Zeste d’orange Verser le Bitter miel, l’Hydromel et le Whisky dans un verre à mélange. Mélanger à la cuillère jusqu’à dilution complète du miel en tenant le verre dans la paume de la main pour l’humaniser. Poser un gros glaçon sphérique ou cubique dans un tumbler. Il faut alors tenir les deux verres éloignés d’une bonne trentaine de centimètres pour que la boisson frappe la glace. Le miel va ainsi cristalliser et prendre une texture plus onctueuse. Remuer de deux tours de cuillère pour rafraîchir. Presser un zeste d’orange assez fort pour en faire sortir les huiles essentielles. Décorer d’une cuillère à miel.
BERGA SPRITZ «Mariage entre la bergamote et le thym sauvage» • 3 cl de Cap Mattei Blanc Grande Réserve • 2 cl d’Italicus • 1,5 cl de Cordial Monin Red Berry • Champagne • Spray d’alcoolat de thym Dans un grand verre à Spritz rempli de glaçons, verser le Cap Corse, l’Italicus, le Cordial Red Berry et compléter de Champagne. Ajouter du thym frais en infusion. Remuer à l’aide d’une cuillère à mélange. Ajouter une petite paille. Décorer d’½ tranche de citron séché. Vaporiser d’alcoolat de thym maison. Alcoolat de thym : faire infuser du thym sauvage pendant 15 jours dans de l’alcool à 70° dans un endroit sec et à l’abri de la lumière. Filtrer et mettre dans un vaporisateur à parfum. SMOCKTAIL GIN «La clémentine & le chocolat flirtent avec l’immortelle» • 2 cl de Gin Mattei L’Immortel • 2 c à c de miel de clémentine corse • 2 cl de Liqueur de chocolat Mavela • 2 cl de Grand Marnier • 2 dash de Bitter Chocolat Déposer le miel imbibé du Bitter Chocolat dans un verre old fashion, ajouter les glaçons. Verser le Gin, la Liqueur de chocolat et le Grand Marnier, remuer à l’aide d’une cuillère à mélange. Déposer une tranche d’orange déshydratée. Pour les plus experts, fumer le cocktail avec de l’immortelle. Pour plus de recettes de cocktails sur instagram #signaturecocktailsdecorse 177
L’aventure Pietra débute à la terrasse d’un bar de Corte, en plein centre de la Corse, un soir d’été de l’année 1992… Dominique et Armelle Sialelli, originaires de Corse, se mettent en quête d’une bière locale pour agrémenter leur fin de journée. « C’est alors qu’ils réalisent que les bières corses sont totalement inexistantes sur l’île. En amateurs de cette boisson, et tentés par l’envie de démarrer une histoire entrepreneuriale, mes parents décident de retrousser leurs manches pour créer leur propre brasserie », explique leur fils Hugo Sialelli, désormais directeur général de Pietra. Mais comment se démarquer face à un marché dominé, d’un côté par les bières belges, de spécialité et très structurées, et de l’autre par les lager, des bières classiques de fermentation basse ? Pour réussir à se frayer un chemin sur cette planète binaire et donner une véritable légitimité à leur brasserie, les deux entrepreneurs tirent le fil historique de la production de la bière. « Pour trouver un équilibre subtil entre ces deux mondes, ils se plongent alors dans des recherches sur les origines de la boisson et découvrent qu’elle a pour point de départ l’antiquité, en Mésopotamie et en Egypte. La fermentation des céréales, qui permettait de conserver les récoltes à cette période, donnait un breuvage surnommé ‘‘pain liquide’’ », explique Hugo. Un surnom qui résonne en Corse, puisqu’ici le châtaignier, emblème arboricole, est surnommé « l’arbre à pain » en raison de l’utilisation de la farine de son fruit en remplacement du blé. La châtaigne devient alors l’ingrédient phare du projet Pietra, sa farine étant mélangée au malt, puis brassée avec la céréale. PIETRA LA BIÈRE EMBLÉMATIQUE DE L’ÎLE DE BEAUTÉ Pionnière dans le paysage brassicole corse, Pietra a su anticiper dans les années 90 le renouveau de la brasserie artisanale française. La brasserie a créé, sur le territoire de l’île de Beauté, une bière identitaire brassée avec de la farine de châtaignes locales qui fait rayonner le savoir-faire insulaire bien au-delà de ses rivages. Étoffée de nouvelles références d’année en année, la gamme vient d’accueillir une Summer Session IPA, fruitée, florale et désaltérante, qui illustre l’esprit d’innovation de cette brasserie familiale. Par Romy Ducoulombier - Photos Rémy Cortin VISITE Hugo Sialelli, Directeur Général de Pietra «En l’espace de 30 ans, la Pietra est devenue la bière emblématique de la Corse. Elle concentre toutes les senteurs de la Corse dans une bouteille » 178
179 la famille Sialelli qui rencontre un véritable succès auprès des consommateurs. Ce sera au tour de la Pietra Bionda, une version plus légère que l’authentique Pietra, d’intégrer la gamme. La Pietra Rossa, aromatisée à la framboise et à la cerise, la Pietra Blanche, aux notes de céréales, de fruits jaunes et d’agrumes et la Pietra IPA, aux saveurs de fruits tropicaux et d’agrumes, poseront ensuite les jalons des références permanentes de la maison. LE SENS DE L’INNOVATION En parallèle, sur le segment du sans gluten et du bio, Pietra répond présent avec une blonde, une blanche et une session IPA, de fermentation haute et non filtrées. La blonde, brassée avec des malts bios issus d’orges de printemps et de farine de châtaigne, se caractérise par sa rondeur. La blanche, très fraîche, est élaborée grâce à une infusion de deux plantes aromatiques corses ; Erba Barona et Nepita, qui lui confèrent ses notes épicées et mentholées. Tandis que la Session IPA, légère, file sur le registre des fruits d’été comme la pêche ou l’abricot. Une gamme qui compte désormais 15 références, et qui n’est pas prête de dire son dernier mot, en témoigne l’arrivée de la nouveauté 2023 ; la Summer Session IPA au design flashy. « C’est une IPA estivale, légère avec ses 4,5°, et aux notes de fruits de la passion, d’agrumes et de fleurs blanches qui est issue d’un travail important sur les houblons », explique Hugo Sialelli, désireux de l’inscrire à sa collection permanente si le succès est à nouveau au rendez-vous. PIETRA, UNE BIÈRE AMBRÉE À LA TYPICITÉ CORSE Grâce à cet ingrédient essentiel, en provenance des montagnes de Castagniccia, Pietra crée une petite révolution, bien avant que le monde de la brasserie artisanale ne se mette en ébullition. « La farine de châtaigne, qui apporte une densité, un caractère et une signature finement boisée, à la bière Pietra, alliée à une fermentation basse, nous permet d’obtenir un produit identitaire, mais léger », souligne Hugo Sialelli. Le pari, celui d’atteindre un équilibre subtil entre deux marqueurs de goûts universels de la bière, est réussi ! En 1996, la Pietra, à la robe ambrée et aux notes de châtaigne et de miel entremêlées, voit le jour. Depuis, sa recette, gravée dans le marbre, est restée inchangée. La Pietra est baptisée ainsi en référence au village de Pietraserena, une petite commune en surplomb de la plaine d’Aléria, où Dominique a grandi. Le site de production de la brasserie est situé à l’emplacement de la nappe phréatique Acqua Bianca à Furiani, au Sud de Bastia. De marchés en foires, la famille Sialelli part avec passion faire découvrir son breuvage et convaincre les corses de l’adopter. Petit à petit, Pietra prend son envol et la production s’enrichit d’une nouvelle création, la Serena, une bière blonde de fermentation basse, 100% pur malt. En 2000, la troisième innovation fait son entrée : une bière blanche, la Colomba, qui mêle le malt d’orge et de froment ainsi que les herbes du maquis et les épices avec lesquelles elle est élaborée. La Colomba rosée, aromatisée à l’orange et à la framboise, naît quelques années plus tard. Sur sa lancée, plus rien n’arrête «Bienvenue au cœur de la brasserie artisanale Pietra»
180 La Casa Pietra, un vaste espace de dégustation ouvert au public tout au long de l’été et d’où partent les visites de la Brasserie, prend ses quartiers au sein même de l’outil de production. Sa paroi vitrée dévoile une nano-brasserie aux airs de laboratoire d’expérimentation. « C’est une sorte de brasserie dans la brasserie, attenante à la grande salle d’où sont soutirées nos 140 000 hectolitres de bières chaque année, et qui nous permet d’imaginer les recettes Pietra de demain », explique Hugo Sialelli, le directeur de la maison. Les experts se réunissent ici dans le secret des dieux, afin de réaliser des essais sur de micro-contenants en mélangeant malts, levures et houblons, jusqu’à obtenir la typicité aromatique souhaitée. « Passée cette étape, nous explorons notre recette sur un petit batch de 20 litres. On brasse, on fermente, on soutire et on ajuste les proportions, jusqu’à obtenir le profil idéal qui pourrait sortir d’une cuve de mille litres, et que nous dédierions à une série limitée de bière Pietra », détaille Hugo Sialelli. C’est ainsi que la gamme éphémère Nostra Biera s’enrichit chaque année d’une nouvelle référence spécialement adaptée à la thématique du festival culinaire Art’è Gustu. Après le citron, en 2022, et précédemment la noisette et le cédrat, c’est l’amande qui a été désignée en 2023 comme l’un de deux ingrédients centraux de cette 17e édition, qui s’est tenue à Bonifacio en avril dernier. NOSTRA BIERA À L’AMANDE, UNE SÉRIE TRÈS LIMITÉE Pour la création de ce nouveau profil, un véritable défi s’est présenté aux brasseurs. Comment définir le goût si incomparable de l’amande et en retranscrire toutes les variations ? « Nous sommes partis sur des amandes de Corse torréfiées, sur un amaretto bio d’Italie et on a ajouté de la purée d’abricot pour amener une pointe d’acidité en fin de bouche qui rappelle le côté pâtissier de l’amande », explique Hugo Sialelli. Cette étape d’aromatisation a lieu après la fermentation, au stade de la garde froide de la bière, afin de restituer toutes les saveurs des ingrédients dans le breuvage. Résultat ? Une bière non filtrée ; à la robe dorée, à la mousse onctueuse et persistante, au nez subtil d’amande et à l’équilibre parfait entre amertume et sucrosité, au palais. Cette création fait suite à une Nostra Biera au citron, aux saveurs de tarte aux citrons meringuée, issue d’un partenariat avec Babbone Rossu, un fabricant de Limoncellu sans alcool qui travaille avec des citrons de Corse. En dehors de cette gamme, spécialement imaginée pour Art’è Gustu, dans le but de rendre hommage au patrimoine gastronomique corse, Pietra élabore des bières de saison comme son Brassin d’hiver. Une bière qui mêle l’orge corse, la farine de châtaigne, les écorces d’oranges et la cannelle de Madagascar. Dernière innovation de la maison ; la gamme Barrel Aged, vieillie en fûts de chêne, issue d’un long travail. Une brasserie artisanale qui explore de nouvelles voies En anticipant la vague du succès de la brasserie artisanale, avec sa bière ambrée à la farine de châtaigne, Pietra a su imposer son sens de l’innovation ! Ses quinze références de bières cohabitent désormais avec une collection éphémère, Nostra Biera, dédiée au festival culinaire Art’è Gustu. Mais aussi une gamme de haut-vol, Barrel Aged, vieillie en fûts de chêne. Pietra Nostra Biera Amandula Pietra Summer Session IPA au design flashy VISITE
181 BARREL AGED, UN EXERCICE DE STYLE « Contrairement aux idées reçues, lorsque la bière est bien travaillée, elle est capable de développer un bouquet original au contact du chêne, au fil de longs mois de vieillissement », nous surprend Hugo Sialelli. Après avoir moults ajustements dans les cuves de la nano-brasserie, trois références vieillies six mois en fûts de chêne ont vu le jour sous le nom de gamme Barrel Aged. « Pour notre Double Blend Ale, on a élevé de la Pietra dans des fûts de chêne qui avaient jadis contenu du vin rouge corse. Notre Pietra Blanche, elle, a reposé dans des fûts de vin blanc. Au terme du vieillissement, on les a ensuite assemblées ». Cette bière, au profil de fruits blancs et de miel, persiste sur des notes boisées. La Sour Pale Ale, une IPA élevée en fûts de whisky, s’épanouit sur des notes florales. « Les échanges entre la IPA et le bois ont décuplé la floralité des houblons, c’est ce qui explique son profil si exhubérant », note Hugo. Enfin, pour la Smoked, au léger goût de tourbe : « Nous avons renforcé le taux de présence de la farine de châtaigne dans notre Pietra originale, pour la rendre encore plus dense et la protéger des bactéries, puis on l’a élevée dans des fûts de whisky tourbé, ce qui lui donne ce profil très typé », termine Hugo. « Avec la Pietra Double Blend Ale Barrel Aged, une bière fruitée, généreuse et douce, je partirais sur une viande rôtie, un porc bien gras de mon élevage, servi autour d’un feu de bois, avec des haricots et de la pancetta. Mais elle s’alliera aussi idéalement avec un figatellu grillé, pour un accord sur le registre de la gourmandise.» Jean-Baptiste de Rocca Serra du restaurant A Pignata à Levie «Bien travaillée, la bière est capable de développer un bouquet original au contact du chêne. C’est pourquoi, Pietra fait vieillir certaines bières en fûts… Unique dans l’univers de la brasserie ! » Fûts de chêne servant au vieillissement de certaines bières Pietra Pietra Double Blend Ale Barrel Aged
BIÈRE BARREL AGED Par Sophie Mirande, Présidente des Sommeliers de Corse Une bière séduisante et généreuse d’une superbe signature aromatique obtenue par l’assemblage de malts de céréales finement torréfiées. La fermentation haute génère le degré d’alcool et la complexité est complétée par le vieillissement subtil de l’assemblage des fûts qui accentue son caractère fruité charnu et boisé. Une ale double malt de grande classe. Carte d’identité Nom: Barrel Aged - Double Blend Ale Type de Bière : Ale double malt Bière vieillie en fût de chêne : 6 mois Série limitée : 2800 bouteilles Contient : Malt d’orge et de blé, flocon de seigle Fermentation : Haute Alcool : 8% - Contenance : 750 ml Dégustation Robe : cognac lumineuse, mousse ivoire dense et aérienne Nez : délicat, pomme Granny Smith, zest de kumquat, note de levain, léger fumé Bouche : mousse onctueuse et savoureuse. Elle présente un volume généreux tramé par la fine amertume de la bergamote et l’acidulé de la nèfle fraîche. Le boisé, subtilement fondu, confère élégance et complexité gourmande portée par une douceur miellée et une rondeur lactée fondue. La finale offre une fine salinité. Accords Gambero rosso tiédis, kumquat et fruits secs Suprême de pintade rôtie, crème de betterave Mignon de veau farci de Comté et champignons Filet de bœuf et crémeux de topinambour au citron Meyer et zeste de combava Croustillants de ris de veau aux asperges Pommes de terre confites Rizotto de quinoa au butternut Patates douces sautées aux épices Plateau de fromages Crème caramel aux agrumes confits VISITE 182
Depuis sa création en 1996, la Brasserie Pietra s’efforce de réduire au maximum son impact sur l’environnement. Une réflexion qui l’a amenée à limiter sa consommation d’eau et d’énergie et à gérer sa production de CO2 en circuit fermé. Avec une production annuelle de 140 000 hectolitres de bière, soit l’équivalent de quelque 1 500 brassins, la Brasserie Pietra est consciente de son rôle stratégique pour la préservation des ressources locales. C’est pourquoi l’entreprise, dès 1996, s’est acheminée vers un mode de production basé sur l’économie de l’eau et de l’énergie. Une orientation qui a pris un bel essor cette dernière décennie. Notamment sous l’impulsion d’Hugo Sialelli, à son arrivée à la direction de l’entreprise. « Dans l’optique d’être le plus neutre possible vis-à-vis de l’environnement, on a mis en place des dispositifs de réemploi de nos ressources à chaque étape de production », explique-t-il. Grâce à des systèmes de récupération des eaux et de leur retraitement, ainsi qu’une forte sensibilisation des équipes, Pietra a réduit de 40% sa consommation liquide. Mais la production d’énergie a également représenté un chantier important. « Il y a 4 ans, on a décidé de mobiliser tous nos efforts pour consommer un minimum d’énergie carbonée. Grâce à des technologies moins énergivores, on a relevé le défi d’abaisser de 30% notre consommation quotidienne », explique le jeune dirigeant. Un seuil atteint notamment grâce à l’instauration de nouvelles pratiques comme la régulation à la hausse de la température de soutirage de la bière. « D’une température de 4°C, généralement admise à cette étape, nous sommes passés à 15°C, ce qui nous permet de réaliser une grande économie d’énergie », souligne-t-il. La chaudière à houblonner, cette cuve dans laquelle sont portés à ébullition le moût de bière et le houblon, est désormais équipée d’un système de récupération de la chaleur qui s’en évaporait auparavant. « On condense et on récupère la chaleur, que l’on stocke et que l’on redéploie ailleurs », précise Hugo. Deux employés à temps plein ont pour mission, au sein de l’entreprise, de gérer au mieux les flux d’énergie et de les répartir pour décupler ces économies intelligentes. Le dioxyde de carbone (CO2 ), émis lors de la fermentation, fait lui aussi l’objet d’un traitement particulier. « Au lieu de le laisser s’évaporer, on a mis en place un système très pointu de captation du gaz, que l’on nettoie, que l’on compresse, que l’on refroidit, que l’on stocke avant de le réinjecter dans le système lorsque l’on en a besoin », explique Hugo Sialelli. Un C02 qui gravite en circuit fermé, en somme, avec des tonnes de gaz à effet de serre économisées ! MOINS D’EMBALLAGES, DES BOUTEILLES ALLÉGÉES Toujours plus soucieuse d’alléger son bilan carbone, la brasserie a également souhaité réduire le poids de ses bouteilles. Un choix aux répercussions multiples puisqu’il entraîne : une baisse d’énergie pour la fabrication des bouteilles, l’avantage d’avoir plus de flacons pour la même quantité de verre, celui de faire des économies de transport et de contenants à recycler. Les outils de conditionnement ont du suivre le mouvement, de l’embouteillage à la mise en cartons, certes, mais la réduction des émissions de CO2 titre à -30% pour cette initiative ! Brasserie Pietra Route de La Marana, 20600 Furiani Tél. : 04 95 30 14 70 http://brasseriepietra.corsica @brasseriepietra Une entreprise éco-citoyenne aux initiatives durables La gamme Pietra compte 15 références 183
Rouge ou blanc, agrémenté d’une rondelle d’orange ou de citron, servi on the rocks ou siroté en cocktail dans un authentique Capo’Spritz… Plus de 150 ans après sa création, le Cap Corse Mattei rayonne toujours comme le plus local des vins d’apéritif ! On doit sa recette au visionnaire Louis Napoléon Mattei, en 1894, qui, après s’être lancé dans l’élaboration et la commercialisation de sa Cédratine, une liqueur aux cédrats de Corse, s’est convaincu de l’importance de mettre en valeur son patrimoine. À la fin du XIXe siècle, il élabore donc une mistelle, mélange de moût de raisin et d’alcool, à partir des cépages Muscat et Vermentinu auxquels il ajoute un macérat de quinquina, de cédrat, de fruits et d’épices, selon des proportions tenues secrètes. Devenu l’emblème de la maison, ce vin doux et fruité aux saveurs de figues, de fruits confits et aux notes amères s’est très vite exporté à travers le monde. En 1936, la marque figurait même à l’écran dans le film César, réalisé par Marcel Pagnol ! Il y a quelques années, la Maison L.N. Mattei prenait la décision de décliner son apéritif en blanc avec une recette, plus amère, enrichie de macérations de cédrat. De nos jours, sa dégustation pure, sur glace, est complétée par une consommation en cocktail. Le Capo’Spritz, déclinaison corse du Spritz, le deuxième cocktail le plus dégusté au monde après le mojito, comprend un tiers de Cap Corse Mattei arrosé de deux tiers de Muscat pétillant corse Casanova et d’un trait d’eau gazeuse, le tout décoré d’une rondelle d’agrumes. UNE DISTILLERIE SPÉCIALISTE DES SAVEURS DE LA CORSE C’est le neveu de Louis Napoléon Mattei, François Mattei qui, quelques années après l’avoir rejoint, développe la petite entreprise et lui taille une belle notoriété à l’international. La structure enfle et se structure, jusqu’à compter 300 salariés au début du XXe siècle, une première en Corse à une époque où le statut d’entreprise n’en était qu’à ses balbutiements ! Sa mission : promouvoir l’apéritif et surtout, le protéger des contrefaçons qui sont légion. Après la Première Guerre mondiale et à la mort de François Mattei, la société décline et finit par tomber en désuétude. Il faudra attendre l’année 2015, à La Maison L.N. Mattei est connue pour son iconique vin d’apéritif, le Cap Corse Mattei, ingrédient vedette du Capo’Spritz siroté en terrasse aux quatre coins de l’île. Depuis sa création, en 1872, la Maison L.N. Mattei n’a jamais cessé de se diversifier ! En fusionnant avec la distillerie artisanale Mavela, en 2015, elle a élargi son savoir-faire à la production d’eaux-de-vie et de whiskies. Des recettes 100% insulaires qui dévoilent leurs typicités au cours de la visite de l’outil de production installé sur la plaine d’Aléria. Par Romy Ducoulombier - Photos : Rémy Cortin VISITE L.N. MATTEI INSULAIRE ET ARTISANALE 184
185 son rapprochement avec le Domaine Mavela, pour qu’elle connaisse un véritable renouveau. Créée en 1990, la distillerie de la famille Venturini est alors connue pour son savoir-faire « couture » des eaux-de-vie et liqueurs parfumées aux saveurs de la Corse. Cédrat, myrte, châtaigne, clémentine et citron locaux macèrent dans ses boissons artisanales. Mais le Domaine Mavela est aussi très réputé pour sa collection de whiskies Single Malt, élaborés en partenariat avec la Maison Pietra et commercialisés sous le nom P&M, en hommage à leurs initiales respectives. C’est donc désormais au sein même du site de production de Mavela, un domaine bordé de vignes et vergers sur la Plaine d’Aléria, que la maison L.N. Mattei produit ses recettes historiques et ses dernières créations. C’est le cas de ses deux références de Gins, distillés à partir de produits locaux. Issu d’une sélection de cédrats, de citrons et de plantes du maquis, comme la gentiane et la marjolaine, le Distilled dry gin L.N. Mattei cohabite avec L’Immortel ; deux spiritueux aux notes herbacées et à la fraîcheur d’agrumes. LIEU DE PRODUCTION ET CIRCUIT DE VISITE Depuis une quinzaine d’années, le Domaine Mavela propose un circuit de visite inédit dans les entrailles de son outil de production, qui s’est depuis enrichi des créations de Mattei avec qui la distillerie a fusionné. Au fil de la découverte, on déambule aux côtés des deux magistraux alambics Holstein, dans la salle de fermentation, d’assemblage, d’embouteillage, puis dans un bar façon speakeasy, pour terminer dans la salle de dégustation ouverte sur le chai à barriques. Un chai d’où sortent les Single Malt P&M, après un vieillissement d’au moins trois ans. Une escale à la boutique permet au visiteur de découvrir l’incroyable éventail de boissons spiritueuses produites par la distillerie et leurs essences qui rendent plus que jamais hommage au territoire corse. Cet espace de vente accueillera prochainement une nouvelle référence de whisky corse, le P&M Corn Whisky, fruit d’un véritable travail d’innovation entre la Brasserie Pietra à Furiani et le Domaine Mavela. Le circuit de visite de L.N. Mattei nous plonge dans un parcours inédit au sein du site de production d’Aléria
186 Au tout début des années 2000, Jean-Claude Venturini, le propriétaire du Domaine Mavela et Dominique Sialelli, aux rênes de la Brasserie Pietra, décident de mutualiser leur savoir-faire pour donner naissance au premier whisky de Corse, sous le nom de marque P&M qui renvoie aux initiales de leurs entreprises respectives. Le brassin d’orge maltée, réalisé au sein de la Brasserie Pietra est ensuite distillé au Domaine Mavela dans les alambics. C’est également ici que les Single Malt sont élevés, au moins trois ans, dans des fûts de chêne de la forêt de Tronçais, réputée pour la noblesse de son bois et ayant précédemment contenu des vins rouges et blancs de l’île de Beauté. Après quelques essais, les premières bouteilles sortent des chais d’élevage en 2004. Immédiatement, le whisky P&M se classe dans la catégorie des spiritueux haut-de-gamme grâce à un sourcing minutieux de ses matières premières et un mode d’élaboration très pointu. En 2014, P&M, cité dans la Bible du Whisky de Jim Murray, est récompensé par la note de 95/100. Une véritable consécration pour cette gamme confidentielle désireuse de tenir tête aux plus grands des pays anglo-saxons. « Si notre production de whiskies craft à forte typicité est encore confidentielle, nous souhaitons que sa consommation se démocratise et porte loin le savoir-faire de notre île dans cette catégorie. C’est l’un des grands enjeux de la distillerie L.N. Mattei », explique David Dary, son président. FOCUS P&M LA PREMIÈRE MARQUE DE WHISKY CORSE Création de la Brasserie Pietra et de la distillerie Mavela, le whisky P&M a vu le jour au début des années 2000. Le seul whisky corse craft, à la typicité marquée, se dévoile en une gamme confidentielle de quatre références de Single Malt. P&M Corn, un whisky élaboré à partir de moût de grains de maïs, viendra étoffer cette collection à l’automne, à l’issue d’un long travail de recherche et d’expérimentations. Par Romy Ducoulombier - Photos : Rémy Cortin David Dary, président de la distillerie et Nicolas Venturini, directeur de production «La marque P&M du premier whisky de Corse, renvoie aux initiales des entreprises respectives Pietra et Mavela»
187 UNE GAMME DE WHISKIES IDENTITAIRES Au cœur de la collection, développée par Nicolas Venturini côté Mavela et Hugo Sialelli, chez Pietra, cinq références de whiskies cohabitent désormais. À commencer par l’emblématique Single Malt Whisky Signature élaboré à partir d’orge maltée du nord de la France et d’un assemblage de barriques de vin blanc du Domaine Gentile à Patrimonio, et de fûts neufs. Un Single Malt tout en finesse, avec ses notes de poires, de pommes, de vanille et sa finale persistante. Le Single Malt whisky Tourbé se différencie, quant à lui, par son côté subtilement fumé. Le Single Malt Whisky Red Oak, élevé en fûts de vins rouges, à la robe plus ambrée, s’ouvre sur un bouquet de noisette et de fruits rouges. Le Single Malt 7 ans d’âge, issu d’un travail d’assemblage de fûts de neufs et de fûts de muscat, est plus rond et structuré. Des spiritueux qui rendent hommage au savoir-faire de l’élevage du domaine Mavela. « Une fois l’orge brassée chez Pietra, on récupère le moût fermenté que l’on distille et que l’on élève exclusivement dans du chêne, dans nos caves », explique Nicolas Venturini. Dans le chai se mélangent des barriques neuves de la tonnellerie Seguin Moreau, dans le cognaçais, et d’autres récupérées auprès des vignerons de Sartène et de Patrimonio. Selon qu’ils aient contenu du vin rouge ou du vin blanc, selon leur type de chauffe et même leur position dans la pyramide du chai de vieillissement, ils donnent des whiskies aux typicités marquées qui seront assemblés, selon des proportions variables, par le Master Blender, Nicolas Venturini. P&M INNOVE AVEC UN WHISKY DE MAÏS CORSE BIO « On voulait un whisky bio et issu d’une agriculture locale dans l’idée d’avoir un impact plus faible sur l’environnement. C’est pourquoi nous nous sommes tournés vers le maïs, une plante cultivée comme céréale, qui constitue l’une des bases du bourbon », explique Nicolas. Il aura fallu au moins 6 mois de recherches et d’expérimentations au sein de la brasserie et de la distillerie pour aboutir au meilleur protocole de transformation du maïs en moût fermenté. « Nous y sommes allés à tâtons, en commençant par brasser 300 kilos de maïs à la micro brasserie de Pietra, puis en distillant nos premiers batchs en 2019 », détaille Nicolas. Après plus de trois ans de vieillissement, le P&M Corn Whisky fera son entrée dans la gamme. « C’est un produit qui s’oriente vers le bourbon, moins complexe qu’un Single Malt, mais rond, très doux en bouche, avec des notes intenses de vanille », précise le directeur de production. Élevée en fûts de chêne américains, de différentes chauffes, cette dernière création est tirée à 35 000 exemplaires pour sa première année de commercialisation. « En 2024, nous élargirons cette référence qui nous ancre dans l’ADN de la Corse à 10 000 bouteilles supplémentaires, suivies de 10 000 autres en 2025 », termine David Dary. Fruit d’un véritable travail d’expérimentation, qui a réservé bien des surprises organoleptiques à ces explorateurs des spiritueux insulaires, P&M Corn whisky souligne encore et toujours l’esprit d’innovation de la société L.N. Mattei. Distillerie LN Mattei U Licettu, 20270 Aleria Tél. : 04 95 56 60 30 - www.distilleriemattei.com La gamme des whiskies P&M vient d’intégrer un whisky à base de maïs bio corse, une véritable innovation Au cœur de la collection, 5 références de whiskies cohabitent @distillerie_ln_mattei @capmattei
ESCALE 188 HÔTEL DEMEURE LES MOUETTES Une situation privilégiée sur la route menant aux Sanguinaires, à quelques pas du centre d’Ajaccio, de ses ruelles colorées et de ses marchés animés mais à mille lieux de l’agitation, une vue panoramique exceptionnelle sur la mer, un cadre paradisiaque, un service hors pair... le charme de cette ancienne villa du XIXe siècle opère à chaque instant. Par Sylvie Heullant - Photos : Rémy Cortin LE CHARME, LES PIEDS DANS L’EAU
UN PASSÉ PRESTIGIEUX La demeure édifiée en 1880 par une famille corse qui venait y prendre ses quartiers d’été fut transformée en 1930 en auberge, thé dansant, établissement de mer, L’Hostellerie de la Grande Bleue, où les familles ajacciennes venaient se relaxer et où les touristes du nord de l’Europe attirés par les températures clémentes venaient passer l’hiver. Rachetée par une famille d’hôteliers les Baretti fin des années 40 pour en faire un studio de cinéma, elle fut transformée en 1954 en établissement de luxe rebaptisé Les Mouettes. Etant l’un des premiers hôtels de prestige à Ajaccio, il a accueilli un grand nombre de célèbres invités du monde de l’art, du spectacle, du sport ou encore de la politique, de Marcel Pagnol à Maria Callas. Depuis sa reprise en 2006, son propriétaire actuel Jean-Baptiste Pieri, formé à l’hôtellerie de luxe dès son plus jeune âge par ses parents qui tenaient le Castel Brando à Erbalunga, s’emploie avec succès à redonner toute son âme à ce lieu empreint d’élégance et de charme. UN GOÛT DE PARADIS Dans ce luxueux établissement aux allures de belle et grande villa de famille, membre de la chaîne Les Collectionneurs, la quasi-totalité́ des 27 confortables chambres et suites, à la décoration élégante et soignée, bénéficie de terrasses donnant sur la mer. Situées en rez-dejardin avec pour toile de fond une vue imprenable sur la Méditerranée, les luxueuses et confortables toutes nouvelles Suites Junior d’une superficie de 30 m2 , pouvant accueillir deux adultes et un enfant, disposent d’une chambre, d’un séjour séparé et d’une grande terrasse privative donnant sur la piscine, équipée d’un salon de détente. La décoration chic et raffinée, aux tonalités douces, joue la carte des matériaux nobles et naturels et confère au lieu une atmosphère de sérénité invitant au lâcher prise. Dans cet établissement qui cultive discrètement l’excellence, rien n’est laissé au hasard, un soin tout particulier étant apporté à chaque détail afin de rendre votre séjour inoubliable. Vous trouverez même un set de yoga dans votre dressing. 189
ESCALE 190 UN AIR DE DOLCE VITA Une grande et belle terrasse bordée d’eucalyptus et de palmiers avec pour seul horizon, le golfe d’Ajaccio, le bleu de la mer et du ciel confondus en un tableau vivant et hypnotisant, quel meilleur emplacement pour boire un cocktail au coucher du soleil et déguster à l’heure du diner la cuisine d’auteur, délicate, créative et gastronomique d’Alessandro Capone, espoir Gault & Millau 2019. Élaborée à partir des meilleurs produits insulaires, au rythme des saisons, ses assiettes vous invitent à un voyage gustatif au cœur des terroirs corses et méditerranéens. Le midi, avec la même exigence de qualité, la carte prend des allures de trattoria raffinée à mi-chemin entre l’Italie et la Corse. Lorsque les journées rafraîchissent, l’élégante salle à manger prend le relais. La carte des vins propose, quant à elle, les plus beaux crus locaux mais ne s’interdit pas à l’avenir d’élargir son concept insulaire en invitant les autres îles de la Méditerranée (Grèce, Sicile, Sardaigne...) à y figurer. Le service, particulièrement attentionné, apporte un supplément d’âme et contribue indéniablement à faire vivre à ses hôtes des moments uniques. Au spa les soins Intimu, aux actifs et huiles essentielles de soins biologiques 100% corses, sont dispensés sur le toit terrasse de l’hôtel avec en prime une vue imprenable sur la Méditerranée. A cela s’ajoutent une petite plage privée de sable blond, une piscine d’eau de mer chauffée et un jacuzzi face à la mer... Autant d’ingrédients qui contribuent à créer la magie de ce lieu d’exception à l’élégance discrète. Hôtel Demeure Les Mouettes 4* 9 cours Lucien Bonaparte, 20000 Ajaccio Tél. : 04 95 50 40 40 - www.hotellesmouettes.fr © Sylvain Alessandri © Sylvain Alessandri © Sylvain Alessandri © Sylvain Alessandri © Sylvain Alessandri
Le pittoresque petit port du Cap Corse, Erbalunga, abrite une authentique et élégante demeure de maître du XIXe siècle au sein d’un parc centenaire planté de palmiers, cèdres, oliviers, tilleuls des Caraïbes et autres essences exotiques. Avec pour toile de fond les montagnes, Castel Brando dégage une atmosphère de sérénité. Le cachet de l’ancien allié au confort moderne en font une adresse unique. UNE SITUATION IDÉALE POUR UNE DEMEURE HISTORIQUE À neuf kilomètres de Bastia, capitale culturelle et historique de la Corse, Castel Brando bénéficie d’une situation idéale pour découvrir les trésors naturels et patrimoniaux du Cap Corse. Les plages typiques de galets et les petites criques sauvages sont joignables à pied et les belles plages de sable ne sont qu’à 10 minutes de voiture. Membre de la chaîne Les Collectionneurs, Castel Brando est une de ces « Maisons d’Américains », splendides demeures coloniales typiques du Cap Corse construites par les Corses revenus fortunés de leur exil du Nouveau Monde. Julien Pieri a repris il y a six ans les rênes de l’établissement créé par ses parents Joëlle et Jean-Paul. Sur un coup de cœur, ces derniers acquirent Castel Brando à la fin des années 1980, ancienne propriété de la famille Calisti qui fit fortune dans les plantations de canne à sucre à Saint Domingue. Après de nombreuses années d’abandon, ils s’employèrent au fil du temps à le restaurer avec des matériaux traditionnels et des meubles d’époque, restituant l’âme de la maison et transformant le palazzo en petit hôtel authentique, une catégorie qui n’existait pas alors en Corse. Aujourd’hui Joëlle et Jean-Paul continuent à animer la demeure de leur présence. Attentifs au bien-être de leurs hôtes, les maîtres des lieux ont su préserver l’atmosphère d’une belle maison familiale où l’on cultive la douceur de vivre et l’art de recevoir. UN HAVRE DE PAIX ET DE DÉTENTE Plus qu’un hôtel, Castel Brando distille un art de vivre au parfum intemporel où le temps semble suspendu. Les chambres, toutes différentes et meublées avec goût, réparties dans les charmantes dépendances, sont pour certaines pourvues de balcons ou terrasses. Les Junior Suite d’une superficie de 42m2 , situées dans la demeure historique, ont été entièrement rénovées pour la saison 2023 ; repensées elles peuvent accueillir quatre personnes pour un séjour en famille ou entre amis. À l’heure de l’apéritif, les délicieux cocktails de Vincent Micheli, imaginés à partir d’essences locales, se dégustent dans les jardins ou dans la magnifique véranda d’époque au son du piano de la maison. Servie dans la salle de restaurant joliment décorée « Les Américains » ou sur la grande terrasse ombragée qui n’est pas sans faire penser à une charmante place de village méditerranéen, la savoureuse cuisine aux accents corses du chef Simon Fleury fait la part belle aux produits bio, frais et locaux. Elle s’accompagne des meilleurs vins insulaires. Déclinaison insulaire également au spa où les soins sont effectués avec une gamme des produits corses « Intimu » aux parfums de myrte, de lavande, d’immortelle… Deux piscines dont une chauffée, un jacuzzi intérieur, une salle de réunion, une salle de sport sont également à la disposition des hôtes. Hôtel Castel Brando 4* Route du Cap, Erbalunga 20222 Brando Tél. : 04 95 30 10 30 www.castelbrando.com CASTEL BRANDO UNE DEMEURE DE CHARME ET DE CARACTÈRE Par Sylvie Heullant © Hôtel Castel Brando Une des suites de l’hôtel La salle de restaurant du Castel Brando La piscine de l’hôtel © Hôtel Castel Brando © Hôtel Castel Brando 191
Avant 1992, il y avait ici un rocher qui s’ennuyait. Chantal et Pierre Deguy, en reconversion professionnelle, décident d’y ériger un hôtel. La légende familiale raconte que Chantal rêvait de « vendre du sommeil ». L’Alcyon sort de terre en 1992. Rénové plusieurs fois, il est aujourd’hui joliment décoré par une des filles Deguy, Nadeige qui a mis ses compétences d’architecte d’intérieur pour donner un coup de boost aux chambres et aux communs. Vanessa, la seconde fille, s’occupe de la gestion. Cet hôtel familial mérite ses 3 étoiles. Ses 32 chambres de 16 à 30 m2 se différencient les unes des autres par leur papier peint avec en point commun le confort de leur lit et de l’espace. Une deuxième entité, édifiée un peu plus loin, se compose de 10 appartements modulables du T2 au T3 pour accueillir les familles. En projet, une extension dotée d’une piscine intérieure et extérieure devrait voir le jour en 2026. LE POINT DE VUE, UN ROOFTOP AU TOP ! La star de l’hôtel, un des spots de Porto-Vecchio, son bar sur le toit ! Accessible aux hôtes ainsi qu’aux clients de passage, il est à souligner Vous cherchez un hôtel confortable, au look contemporain au cœur de Porto-Vecchio ? Bienvenue au Best western Alcyon qui cache une merveille de rooftop ! Par Corinne Delaunay - Photos : Rémy Cortin BEST WESTERN ALCYON PRENEZ DE LA HAUTEUR comme étant une des plus belles vues du golfe de Porto-Vecchio. Au sixième étage, il accueille les petits déjeuners sous la forme d’un buffet soigné et généreux. On s’attable à l’extérieur, par beau temps, pour commenter la vue et bien commencer sa journée. Le soir, face aux lumières scintillantes de la ville, on s’offre un cocktail ou un bon verre de vin dans une ambiance lounge, accompagné de tapas ou d’une planche de charcuterie issue de porcs nustrale et/ ou de fromages. Ouvert toute l’année de 17 h à minuit, sa réputation grandit grâce aux choix de ses produits frais, sourcés chez de petits producteurs. On y vient pour passer un agréable moment, loin de la foule, entre amis, avec un point de vue à couper le souffle ! Best Western Hôtel Alcyon Rue du Maréchal Leclerc Haute-Ville 20137 Porto-Vecchio Tél. : 04 95 70 50 50 https://hotel-alcyon.com/ http://residence-alcyon.com Nadeige et Vanessa Deguy ESCALE 192
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