99 les bâtiments des fermes pour sécher le foin, sont le fil conducteur architectural de la visite. Des éléments que l’on retrouve également dans la salle voûtée du caveau de dégustation. Doté d’un matériel de pointe, ce nouveau chai, signé de la collaboration entre le Cabinet F&V Architectes et DVTec Ingénierie, est un bijou de technologie. Dans la cuverie, s’alignent des cuves inox compartimentées thermorégulées dernière génération mais aussi des cuves tronconiques destinées aux vins rouges. Sans oublier la présence d’un pressoir vertical dédié à la cuvée B, fleuron du domaine. « Cet outil nous permet d’effectuer un pressurage très lent afin d’extraire les meilleures expressions dans nos jus », note Victoire. Dans le chai, véritable laboratoire de curiosités, s’alignent sept œufs en béton et des barriques en inox rutilantes aux côtés des barriques en chêne. « Le format ovoïde et le béton permettent de maintenir un mouvement constant dans nos vins, qui garde les lies en suspension, et de laisser filtrer de l’oxygène tandis que les barriques en inox amènent de la fraîcheur », détaille Victoire Le Dorze. Une fraîcheur et une tension que la vigneronne a à cœur de souligner dans ses cuvées. « Peut-être est-ce dû à nos origines bourguignonnes ou à celles, saumuroises, de Julien Raboin, notre maître de chai, s’amuse la vigneronne, mais on ne cherche pas à élaborer des vins trop solaires ni puissants », explique t’elle. À dominante de rolle, le vin blanc de la cuvée B, affiche tension et structure. Le rosé, à la robe claire, évoque les fruits rouges. « Pour obtenir cette teinte si pâle, on vendange très tôt le matin, en caissettes. Les raisins transitent par une chambre froide maintenue à 6°C pour éviter l’oxydation «Le vignoble est conduit en agriculture biologique de façon traditionnelle» L’entrée du Château Bonisson La salle de dégustation et la prise de couleur », explique Victoire. Le rouge de la cuvée B, assemblage des vieilles vignes de syrah, grenache, et cabernet sauvignon, est élevé 10 à 12 mois, dans des barriques de différentes provenances, dont celle du Cos d’Estournel à Bordeaux. Dernière création du château, la cuvée Abstraction rosé, dans sa bouteille bourguignonne sérigraphiée en verre teinté, au surprenant bouquet de fruits exotiques. « Cet été, ce sera au tour du blanc, issu de notre parcelle de chardonnay, de faire son entrée dans la gamme », annonce Victoire. L’ART D’ACCUEILLIR DANS LES VIGNES Dans sa mue, le Château Bonisson a fait fleurir, en 2021, un centre d’art contemporain, le Bonisson Art Center, qui dévoile, au rythme de 4 expositions par an, sa programmation pointue. Accessible en visite libre ou guidée en combinaison avec une dégustation et la visite des chais, le lieu d’art donne la parole à des artistes reconnus et perpétue la dynamique hospitalière du lieu. Un pôle de vie multi-facettes, qui propose aussi en été un calendrier musical avec son festival de jazz, le Bonisson jazz festival, les 28 et 29 juillet prochains. Et aussi : des soirées Les Musicales dans les vignes, un dîner de chef, ou encore un Ride and Wine, qui conjugue balade à moto dans le Luberon et dégustation à la propriété. Château Bonisson 177 route des Mauvares, 13840 Rognes Tél. : 04 42 66 90 20 - www.bonisson.com Les cuvées du Château Bonisson Les œufs en béton du chai Cuve en inox
100 ÉVASION VIGNERONNE COTEAUX D’AIX-EN-PROVENCE Les anciens chais du Château Bonisson ont été reconvertis en centre d’art. Au Bonisson Art Center, 5 000 à 6 000 visiteurs viennent admirer chaque année les expositions de haut-vol, orchestrées par Christian Le Dorze, maître des lieux et passionné d’art. « Je suis tombé dans l’art contemporain grâce aux fondateurs du Consortium Museum, à Dijon, dans les années 1970. Ce sont eux qui m’ont ouvert les portes de différents mouvements tels que l’abstraction géométrique, l’art concret, l’art minimal et cinétique », commence Christian Le Dorze. Cet ancien médecin, fondateur d’un groupe de cliniques privées, voue une passion absolue à l’art contemporain. En quête d’une maison familiale, c’est au Château Bonisson que le déclic se produit. « Nous cherchions une grande bastide pour loger toute la famille, j’avais en tête l’idée d’ouvrir un centre d’art et le rêve de jeunesse, d’avoir un domaine viticole », explique Christian Le Dorze. Pari triplement réussi pour le collectionneur, avec l’ouverture du Bonisson Art Center, au cœur du vignoble du Château Bonisson. « CE QUI FAIT LA QUALITÉ DE CE LIEU, C’EST CELLE DE SES ARTISTES » Ouvert en janvier 2021, en pleine crise sanitaire, avec une exposition consacrée à Georges Rousse, le Bonisson Art Center, s’est très vite taillé une jolie réputation dans la région. « J’essaie de présenter quatre expositions remarquables par an, gratuites et en accès libre, dans un lieu intimiste et familial, avec des artistes de niveau international », souligne Christian. À contre-courant des lieux-écrins à l’architecture extraordinaire le Bonisson Art Center met ses fondations au profit des œuvres. Dans les 4 salles du centre de 300 m2 , l’ambiance est épurée, alliance de matériaux neufs et traditionnels, comme ce mur en béton effet bois au rez-de-chaussée, et de minimalisme assumé. « Ce qui fait la qualité de ce lieu, c’est celle de ses artistes. Je ne veux pas qu’une compétition s’installe entre la structure du bâtiment et ceux qui viennent s’y exprimer », note le passionné. « LÉON WUIDAR, UNE PEINTURE À GÉOMÉTRIE VARIABLE » Après le succès de l’exposition sur l’art cinétique, en hommage à Denise René, le Bonisson Art Center met à l’honneur l’artiste belge Léon Wuidar, reconnu dans le domaine de l’abstraction géométrique, jusqu’en septembre. « Une trentaine d’œuvres, très colorées, sont présentées aux côtés de celles des artistes qui l’inspirent, en partenariat avec des galeries de Bruxelles et Paris », explique Christian. Dans le parc, tout autour des bâtiments, des sculptures dialoguent avec les expositions et des visites guidées de 25 à 30 personnes maximum, sont menées par le maître des lieux en personne. Bonisson Art Center Du mardi au dimanche de 11 h à 19 h. 177 route des Mauvares, 13840 Rognes Tél. : 04 42 66 90 20 - www.bonisson.com LE BONISSON ART CENTER AU SERVICE DE LA CRÉATION CONTEMPORAINE Christian Le Dorze, maître des lieux et passionné d’art
COUPS DE CŒUR La cuisine d’Aix-en-Provence et du pays d’Aix est élaborée à partir des produits d’excellence de son terroir : huile d’olive, fromage de chèvre, légumes et fruits gorgés de soleil… Autant de sources d’inspiration pour les talentueux chefs que nous avons rencontrés. Nous vous invitons à un voyage gustatif haut en couleurs et en saveurs au fil de nos pages coups de cœur. Dossier réalisé par Sylvie Heullant - Photos : Anne-Françoise Pelissier NOS ADRESSES COUPS DE CŒUR 101
Niché dans une ruelle du vieil Aix, Vintrépide n’est pas un restaurant bistronomique comme les autres. Dans une ambiance cosy et intimiste à la décoration tendance, la cave de ce restaurant à vin ne propose pas moins de 300 références sélectionnées avec le plus grand soin par Eric Jaeggy. Aux commandes des fourneaux : William Aubert son associé, passé par les cuisines du Phébus à Joucas avant qu’ils ne se rencontrent à l’Auberge étoilée d’Eric Mayo à Montauroux. Dans les assiettes, une cuisine du marché, parfaitement exécutée, gourmande, au dressage élégant, réalisée à partir de produits frais du coin sélectionnés avec la plus grande exigence. Pour le plaisir des habitués, la carte change tous les quinze jours à trois semaines, en fonction des trouvailles de saison. Son concept et la qualité de ses plats ont sans nul doute fait le succès VINTRÉPIDE - CHEF WILLIAM AUBERT L’ORANGERIE CHEF BORIS DIANO Originaire de Martigues, le chef Boris Diano a fait ses armes dans des établissements renommés en Corse et sur le continent : Le Passage à Aix-en-Provence auprès de Reine Sammut, le restaurant Edouard Loubet à Bonnieux. Avant de poser ses valises en 2012 au restaurant de l’Hôtel-Spa Aquabella l’Orangerie, il a sillonné le monde, l’Irlande, la Thaïlande, l’Australie, la Nouvelle Zélande… Dans sa cuisine ouverte sur la grande et lumineuse salle de restaurant, il concocte une cuisine méditerranéenne à l’accent provençal, prenant plaisir à travailler les légumes du soleil, le poisson et les produits de la région. Ses plats suivent les saisons et les arrivages de produits frais. Au beau temps, la grande terrasse bioclimatique donnant sur les jardins et la piscine vous accueille pour déguster ses spécialités telles que son Saint-Pierre et Baudroie comme une bourride marseillaise, moules de Bouchot ou encore son Epaule d’agneau confite au zaatar, cœur de sucrine, condiments harissa et huile d’olive fumée. À la carte 55 € L’ORANGERIE - Aquabella Hôtel & Spa 4* 2 rue des Etuves, 13100 Aix-en-Provence Tél. : 04 42 99 15 00 - www.aquabella.fr de l’établissement qui fêtera son dixième anniversaire en juin prochain. Quelques suggestions pour vous mettre en appétit : Œuf, lentilles, guanciale ou encore Lotte, petit épeautre à moins que vous ne vous laissiez tenter par le Carpaccio de Saint-Jacques, passion, gingembre. Tous les plats de la carte sont également disponibles en vente à emporter sur commande. À la carte : 3 entrées, 3 plats, 2 desserts au choix 50 € Menu du midi : plat 19 €, 2 plats : 25 €, 3 plats 30 € VINTRÉPIDE 48 rue du Puits Neuf, 13100 Aix-en-Provence Tél. : 09 83 88 96 59 - www.vintrepide.com COUPS DE CŒUR 102
ATMOSPH’R CHEF VINCENT MERLY Vincent Merly a démarré sa carrière en tant que pâtissier. Il a travaillé au restaurant étoilé l’Amandier à Aix-en-Provence avant d’intégrer en 2007 la brigade de Jean-François Lemercier, MOF, dirigeant les cinq restaurants du Pasino. Puis il a rejoint les rangs du Renaissance et a évolué au poste de chef exécutif. Dans un décor contemporain, vous pourrez apprécier sa savoureuse cuisine aux accents méditerranéens, à la fois raffinée et décontractée, élaborée à partir de produits frais et locaux. La carte assez courte, privilégiant la qualité, évolue au fil des saisons. Selon votre envie, vous pourrez vous régaler aussi bien d’un Burger et sa sauce barbecue maison, réalisé à partir de produits sélectionnés avec soin, que d’une délicate Dorade royale sauvage cuisson basse température, pavé en écailles de carottes de couleurs, purée de carotte au gingembre, jus de poisson parfumé au gingembre. En été, la carte s’étoffe de plats à partager. Formule déjeuner (du lundi au samedi) : 2 plats 28 €, 3 plats 32 € À la carte : 70 € ATMOSPH’R - Hôtel Renaissance 5* 320 avenue Wolfgang Amadeus Mozart, 13100 Aix-en-Provence Tél. : 04 86 91 55 02 - www.restaurantatmosphr.fr GRENACHE PIERRE CHATELAIN Installé depuis 5 ans sur une charmante placette du centre d’Aix ombragée d’un grand platane, Grenache propose une belle cuisine de marché qui évolue avec les saisons et les approvisionnements. À la tête du restaurant, Pierre Chatelain, qui, formation de cuisinier en poche, a bourlingué à travers le monde avant de rentrer en France pour se former sur le vin. Il met en pratique ses nouveaux acquis à l’Hôtel de Paris à Monaco et au Mont d’Arbois à Genève avant d’ouvrir son propre établissement à Aix, L’Alcove, puis déménage pour un emplacement plus grand lui offrant la possibilité de faire profiter sa clientèle d’une grande terrasse à l’ambiance conviviale d’une place de village. Ses conseils avisés parmi plus de 200 références de vin, pour la plupart bio, vous seront précieux pour accompagner les plats bistronomiques et gourmands du chef comme le Filet de canette rôtie, jus de viande aux zestes d’agrumes, carottes en 3 façons et oranges ou encore les Noix de Saint Jacques snackées, risotto aux poireaux, émulsion de coquillages, herbes fraîches. Menu déjeuner 32 €, Menu Premier Cru (au dîner) 38 € Menu Grand Cru (au dîner) 46 € GRENACHE - Restaurant de partage 2 place Joachim Gasquet, 13100 Aix-en-Provence Tél. : 09 80 82 85 92 - grenache-aix.eatbu.com 103
Dans un joli cadre champêtre, le restaurant du Seven Parc Hôtel à Pertuis a accueilli en octobre dernier son nouveau chef Christophe Pulizzi. Tout juste âgé de 25 ans, il a fait ses armes à l’école hôtelière de Sisteron avant de passer derrière les fourneaux du restaurant étoilé Le Saint Estève. Pour la table de l’Olivier, le jeune chef a choisi de proposer une cuisine méditerranéenne, créative et savoureuse, dictée par le marché et les envies du moment, et de casser les codes. Son objectif est de faire découvrir de nouvelles saveurs à ses hôtes et démocratiser la gastronomie en la rendant accessible au plus grand nombre à travers des menus à l’aveugle aux tarifs attractifs, réalisés à partir de produits locaux de qualité. Vous vous régalerez de ses plats signatures proposés à la carte : Homard en gratin de macaronis de son enfance, clin d’œil à ses origines siciliennes, ou encore Coquille Saint-Jacques en deux temps, cuite au lard, crue en crémeux de céleris poire vanille, eau de poire, jus iodé aux champignons. L’OLIVIER CHEF CHRISTOPHE PULIZZI Menu Découverte : 42 € - Menu Expérience : 52 € Menu du marché (le midi du mercredi au vendredi) : de 18 € à 28 € L’OLIVIER - Sévan Parc Hôtel 4* 914 route de la Bastidonne, 84120 Pertuis Tél. : 04 90 79 08 19 - www.sevanparchotel.com Dans un quartier résidentiel, à quelques pas du cours Mirabeau, le restaurant Les Inséparables dévoile sa belle terrasse ombragée de platanes, en prolongement de la lumineuse salle de restaurant. Après un parcours constellé d’établissements étoilés, à Bordeaux au Chapon Fin et, en région parisienne à l’hôtel de Crillon, au Laurent, à L’Astrance… Christophe Bonanno s’est installé à Aix-en-Provence en 2018 avec son inséparable complice Mathieu Jego dans leur propre établissement. Le chef décline une cuisine méditerranéenne gastronomique et raffinée réalisée à base de produits de saison. À la carte ou au menu dégustation, son Dos de bar voilé de poutargue, fenouil confit au jus d’orange, purée de panais et écume de corail d’oursin ou encore sa Ballottine de sole à la truffe noire sur une tombée de poireau citronnée ne manqueront pas de séduire vos papilles. A moins que vous ne succombiez à sa surprenante et délicieuse araignée marinée au tandoori. Menu d’Affaire (le midi) : 2 plats 32 €, 3 plats 36 € Menu Dégustation : 78 € - À la carte : 72 € LES INSÉPARABLES CHEF CHRISTOPHE BONANNO LES INSÉPARABLES 4 rue de la Reine Astrid, 13100 Aix-en-Provence Tél. : 04 42 27 90 32 - www.lesinseparablesaix.fr COUPS DE CŒUR 104
105 Au pied de la montagne Sainte-Victoire, la charmante place provençale de Puyloubier abrite une petite pépite : le restaurant La Place. Dans un décor de carte postale on vient s’y régaler dès les premiers rayons de soleil des plats aux délicates saveurs du chef Cédric Aubert. Cet enfant du pays, natif de Meyreuil, a fait ses premiers pas professionnels dans la boulangerie de ses parents et grands-parents avant de se lancer dans une activité de traiteur événementiel. Il s’installe dans le joli village de Puyloubier en 2018 afin d’ouvrir, en chef attentif à l’environnement, son bistrot responsable et de cuisiner pour ses clients, comme il le ferait pour ses amis à la maison, les meilleurs produits frais locaux, si possible bio. Fervent adepte du vitaliseur, d’une cuisine saine, savoureuse et pleine de gourmandise, ayant la Provence pour source d’inspiration, il ne s’interdit cependant pas quelques touches d’exotisme, particulièrement dans ses plats végétariens. De bistrot il en a le nom et l’ambiance mais ses plats se rapprochent davantage d’une cuisine gastronomique. À l’instar de son Gravelax de bonite, vinaigrette grenade. Dès les premières fraicheurs, on se replie bien volontiers dans les agréables et chaleureuses salles à manger de l’établissement, décorées de meubles chinés, où les artistes locaux sont invités à exposer leurs œuvres. À la carte : 50 € LA PLACE BISTROT RESPONSABLE CHEF CÉDRIC AUBERT LA PLACE 10 avenue Pierre Jacquemet, 13114 Puyloubier Tél. : 04 42 66 35 51 - www.la-place-puyloubier.com Installé dans un ancien relais de poste, situé à 10 minutes d’Aix-enProvence, Gabriel Astouric régale depuis 35 ans les habitués de sa savoureuse cuisine aux saveurs de Provence, une cuisine de produits et de plaisir, gourmande et soignée, bien ancrée dans la région. Loup de Méditerranée dans sa plus simple expression avec une touche d’agrumes, Foie gras pepsé par des olives, Agneau de Provence et bien d’autres petits plats concoctés à base de produits locaux frais raviront vos papilles, sans oublier le fameux dessert signature du chef aux calissons d’Aix-en-Provence et melon confit. Un régal ! L’AUBERGE PROVENÇALE CHEF GABRIEL ASTOURIC Menu Saveurs : 32 €, Menu carte 3 plats : 54,50 € En saison, Menu Truffes gourmand : 85 €, Menu Truffes gourmet : 92 € L’AUBERGE PROVENÇALE 130 impasse de l’Auberge - Le Canet, 13590 Meyreuil Tél. : 04 42 58 68 54 - www.auberge-provencale.fr
106 COUPS DE CŒUR AUBERGE TERRE DE MISTRAL CHEF BAPTISTE DONAT Situé au cœur des vignes, ce chaleureux restaurant à l’ambiance conviviale, attenant au chai et au moulin à huile du Domaine ne manquera pas de vous charmer. La cuisine bistronomique méditerranéenne du chef Baptiste Donat n’est pas étrangère à la magie du lieu. Ce passionné de beaux produits de saison, qui lui sont fournis en très grande partie par le potager du Domaine et complétés par les petits producteurs locaux, a fait ses classes auprès d’étoilés de la région et a eu son propre établissement avant de s’installer, il y a un an, derrière les pianos de l’Auberge. Sa cuisine parfumée exhale les senteurs de la garrigue, ses associations de saveurs bien maîtrisées, telles les Saint-Jacques, betteraves, café ou encore sa version de la Pissaladière avec des rougets de Méditerranée, oignons pickles et coulis d’olives noires, aiment surprendre les papilles. Aux beaux jours, tous les vendredis soir, on se régale de sa belle cuisine de produits accompagnée des vins de la propriété et de ses tapas maison sur la grande terrasse faisant face à la montagne Sainte-Victoire au son de la musique live (jazz, latino, pop, rock…). Formule midi : 19,50 € À la carte : 50 € AUBERGE TERRE DE MISTRAL Chemin du Pavillon, route de Peynier, 13790 Rousset Tél. : 04 42 29 14 84 - www.ferme-auberge-terre-de-mistral-rousset.fr L’AUBERGE DES BANNETTES CHEF FRÉDÉRIC SCHILD Avec sa vue panoramique imprenable sur le plateau du Cengle et la montagne Sainte-Victoire, sa cuisine haute en saveurs locales, l’Auberge de Frédéric Schild est une adresse que les amateurs de spécialités provençales, mais pas que, se passent de bouche à oreille. La daube et les pieds paquets mijotant longuement dans la grande cheminée de la salle de restaurant, partagent la vedette, le soir, avec de belles grillades au feu de bois. Si les plats traditionnels sont indétrônables dans cet établissement chaleureux et familial, la modernité a également fait son entrée en scène depuis quelques années avec des techniques bien rodées. Les Saint-Jacques à l’espuma de safran de Peynier ne laisseront certainement pas vos papilles insensibles. Ne faites pas l’impasse sur le dessert signature Le Provençal, un biscuit à l’huile d’olive, amandes, compotée d’abricots et crémeux de thym. Ici tous les produits sont frais et majoritairement fournis par les producteurs du coin. À la carte : 42 € L’AUBERGE DES BANNETTES Route nationale 7, 13790 Rousset Tél. : 04 42 29 05 69 - www.les-bannettes.fr
107 Côté cadre, on ne peut rêver de plus beau spectacle que celui de la montagne Sainte-Victoire et du Château de Picasso s’offrant au regard le temps d’un repas gastronomique, confortablement installés dans la salle de restaurant panoramique ou sur la belle terrasse à la vue imprenable. Côté cuisine, un jeune chef d’origine brésilienne Mateus Marangoni qui a fait ses classes dans de prestigieuses maisons : Claude Troisgros au Brésil et le Mandarin Oriental à Barcelone aux côtés de la cheffe Carme Ruscalleda. Il saura titiller vos papilles avec de belles associations de saveurs savamment équilibrées. Sa cuisine aux accents méditerranéens subtilement métissée de touches brésiliennes est nourrie par sa passion des beaux produits, qu’ils soient locaux comme le vinaigre de lavande de la montagne Sainte-Victoire spécialement créé pour lui ou encore le safran de Vauvenargues, ou plus exotiques comme l’açaï et la goyave. Sa Raie, goyave sous toutes ses formes, feuille d’huître et sauce du chef ou son Agneau à l’açaï, crème de carottes tricolores, réduction de vin rouge et sauce bordelaise d’açaï, tempura de mini carotte sont autant d’invitations à faire voyager vos papilles. Menus : Sainte-Victoire : 65 €, Dégustation : 90 €, Découverte : 45 €, Végan : 60 € - À la carte : 70 € LE RESTAURANT DE L’HÔTEL SAINTE-VICTOIRE 33 avenue des Maquisards, 13126 Vauvenargues Tél. : 04 42 54 01 01 - www.hotelsaintevictoire.com LE RESTAURANT DE L’HÔTEL SAINTE-VICTOIRE CHEF MATEUS MARANGONI
108 VISITE Bruno Ely, conservateur du Musée Granet
MUSÉE GRANET DANS LES YEUX DE CEZANNE 109 Implanté dans le quartier Mazarin, dans l’ancien prieuré des chevaliers de Malte, le musée Granet, institution aixoise, ne cesse de se renouveler en proposant des expositions toujours audacieuses et jouissant d’une forte popularité. Entretien avec son conservateur, Bruno Ely, conteur extraordinaire, amoureux de sa ville et passionné par Cezanne. Par Corinne Delaunay - Photos : Anne-Françoise Pelissier Qui êtes-vous Bruno Ely ? Je suis la cinquième génération d’une famille aixoise, une famille de photographes qui a capturé Aix-en-Provence en images de 1888 à aujourd’hui. Le patrimoine fait partie de mon ADN à l’instar de ma famille qui a photographié tout un pan de l’histoire de la ville pour en garder une trace. J’ai choisi de faire carrière à Aix, c’est une ville tellement extraordinaire. Je suis conservateur depuis 1981, une longue carrière de 42 années débutée comme conservateur adjoint au musée Granet, poursuivie au musée des Tapisseries et au musée du Pavillon de Vendôme pour se terminer comme directeur du musée Granet depuis 2008. Mon rôle se poursuivra jusqu’en 2025, date de la grande exposition « Cezanne et le Jas de Bouffan ». Un projet qui s’inscrit dans la lignée de « Cezanne en Provence » en 2006 (450 000 visiteurs) et « Picasso-Cezanne » en 2009 (371 000 visiteurs). La question cezannienne est une question clé à Aix. Pour quelles raisons le musée Granet ne s’appelle-t-il pas le musée Cezanne ? C’est le musée le plus important d’Aix-en-Provence en termes de volumes, de richesses de collection mais, 40 ans auparavant, il ne possédait aucun Cezanne ! Difficile alors de l’appeler musée Cezanne. Il a fallu faire un travail considérable en faisant reconnaître l’enfant du pays dans sa ville et en mettant en valeur les sites cezanniens afin de faire d’Aix, la ville de Cezanne et non la ville sans Cezanne. L’année 1984 amorce l’étape la plus importante de cette réhabilitation avec la mise en dépôt de huit peintures à l’huile de Cezanne. Depuis, on achète ce qu’on peut mais les prix sont tels que les grandes œuvres nous restent inaccessibles. Nous avons pu acquérir des œuvres de jeunesse à l’instar d’un petit format représentant Marie, une des sœurs de Cezanne ou un portrait de Zola du temps de leur amitié. Cela fait sens car Cezanne a pris des cours à l’école de dessin qui se trouvait au rez-de-chaussée du
110 musée. Outre les peintures et les dessins, nous nous sommes procurés des correspondances de Cezanne, témoignages majeurs de la vie de ce grand peintre. Au-delà des achats, les mises en dépôt de collections privées et de fondations restent des alternatives importantes. Ainsi, la collection Jean Planque, que l’on peut admirer à la Chapelle des Pénitents blancs, une extension du musée, possède deux aquarelles de Cezanne. Celle de Philippe Meyer compte également une peinture à l’huile du Jas de Bouffan. Cependant, le patrimoine cezannien n’est pas qu’une question muséale. Son autre enjeu majeur est la conservation et la réhabilitation de ses sites comme l’atelier des Lauves, dernier atelier de Cezanne et le Jas de Bouffan où il a passé une grande partie de sa vie. Nous avons aussi l’immense chance de pouvoir contempler les paysages de Cezanne à quelques minutes à pied ou en voiture du musée. Pouvez-vous nous rappeler qui était Granet ? Granet est un grand peintre et aquarelliste aixois du XIXe siècle important pour le paysage moderne. Ami avec Auguste de Forbin, vieille famille provençale et directeur des musées royaux, celui-ci va le faire nommer conservateur au musée du Louvre puis conservateur au château de Versailles. À la fin de sa vie, Granet se retire à Aix et lègue son fonds d’atelier et sa collection d’art hollandais et italien du XVIIe siècle à la ville d’Aix-en-Provence. Ce legs constitue le fonds du musée d’Aix institué en 1838 et renommé musée Granet en 1948 en son honneur. Le jeune Cezanne va s’inspirer de Granet, découvert au musée d’Aix, pour ses premiers paysages. Vous dîtes que les œuvres exposées au musée d’Aix ont influencé Cezanne ? À l’époque où Cezanne prenait des cours de dessin, le musée se trouvait au premier étage du prieuré. Dans leur enseignement, les élèves devaient copier les tableaux et passaient donc beaucoup de temps au musée. Par la suite, le peintre continuera à venir ici jusqu’à la fin de sa vie. Certaines de ses peintures font écho à des œuvres du musée. Ainsi sa série des joueurs de cartes fait référence aux joueurs de cartes des frères Le Nain accrochés ici. Dans nos collections, nous trouvons intéressant de souligner le lien avec et entre les artistes. Ce lien a d’ailleurs fait l’objet de plusieurs grandes expositions, comme celle de Picasso-Cezanne, quelles sont les grandes thématiques du musée ? Les grandes thématiques développées sont les collectionneurs, nous sommes un musée de collectionneurs avec Bourguignon de Fabregoules (600 peintures et 300 pièces de sculptures et d’archéologie), Granet, Planque, Meyer et les thèmes cezanniens. Nous proposons régulièrement des expositions temporaires avec des artistes qui ont une référence à Cezanne. On a donc eu « PicassoCezanne » en 2009 sur l’admiration que portait Picasso à Cezanne qu’il appelait « notre père à tous ». Nous avons aussi travaillé sur les paysages cezanniens dont l’emblème est sans nul doute la montagne Sainte-Victoire. Ce nom est d’ailleurs une appellation récente, du temps de Cezanne, elle était le Mont Venture. Au XVIIIe siècle, elle devient un motif pour l’école provençale. Il sera VISITE
111 celui de Cezanne à partir de ses 40 ans. S’en suit des artistes comme Pierre Tal Coat, André Masson, Picasso qui vont la représenter. Récemment, ce fut au tour de Fabienne Verdier dont l’exposition « sur les terres de Cezanne » a connu un beau succès en 2019. Des artistes contemporains, peintres mais aussi, photographe, Bernard Plossu, a été le premier à être exposé à Granet pour « la montagne blanche » en 2012. Quelle est l’identité profonde du musée ? Ce n’est pas qu’un musée des Beaux-Arts. Un musée des BeauxArts fait référence aux arts classiques : peintures, sculptures, dessins sauf que le musée a comme modèle Cezanne, le père de l’art moderne. Le musée Granet suit une chronologie qui part de l’archéologie pour aboutir à l’art contemporain. On a développé des expositions photographiques, comme évoqué plus haut, avec Plossu mais aussi des événements sur les nouvelles technologies comme les NFT (non-fungible token). Nous n’avons pas peur de nous tromper ! Depuis 2010, l’art contemporain est très présent. « Les ateliers du midi » de Pierre Alechinsky ont ouvert la voie, puis Fabienne Verdier en 2019 et aujourd’hui, David Hockney. Ce musée parle aussi du territoire, de la ville, de son patrimoine, de son histoire car, il faut le rappeler, Aix fut une ville-capitale de l’antiquité jusqu’à la révolution française. Quand on est au cœur d’une ville patrimoniale comme Aix, un musée se doit d’avoir cette ouverture d’esprit pour aller des temps les plus reculés aux temps contemporains. Cezanne est un fils d’Aix-en-Provence et vous, quel est votre degré d’attachement à Aix ? Je suis aussi un fils d’Aix. Cezanne s’est nourri de sa ville, c’est un artiste de paradoxes tout comme l’architecture aixoise qui est un savant équilibre entre le classicisme français et le baroque italien. Aix est une ville bénie des dieux, inspirante pour bon nombre d’artistes. Picasso a vécu au château de Vauvenargues de 1958 à 1962 et il a été enterré là, au pied de la montagne Sainte-Victoire, la montagne de Cezanne. Nous travaillons à la valorisation de la présence picassienne. André Masson, grand peintre surréaliste, a vécu à Aix et y trouva une source d’inspiration fertile. Il est enterré au cimetière du Tholonet, non loin de Sainte-Victoire. Ces deux grands peintres sont venus ici « à cause de Cezanne ». Mon attachement à Aix est donc immense. C’est une ville, à taille humaine, faite de petits éléments qui s’imbriquent les uns dans les autres qui font tout son charme. Des tas de petits détails, une fontaine au coin d’une rue, un mascaron sur une porte. On l’appelait la belle endormie, elle s’est réveillée et laisse beaucoup de place à la culture. Pouvez-vous tracer les grandes lignes de la programmation présente et future ? Notre programmation est éclectique. C’est un choix et une conviction profonde. Nous alternons entre de grands événements et des thèmes plus confidentiels qui séduisent notre large public. Jusqu’au 28 mai, David Hockney « collection de la Tate », est dans nos murs : une exposition rétrospective qui part de 1954 pour arriver jusqu’en 2018. La plus grande partie de l’œuvre et de la vie de l’artiste ! Un événement exceptionnel dans le sud de la France. À partir du 15 juillet jusqu’à fin octobre, les peintres napolitains du XVIIe siècle de la collection de Vito sont à l’honneur. En parallèle, nous valoriserons nos collections permanentes riches en peintures du XVIIe siècle Pour l’été 2024, c’est au tour de Jean Daret, peintre flamand et aixois du XVIIe siècle également. Cette grande exposition se déroulera intramuros et extramuros dans toute la région. Et, l’apothéose de ma carrière, en 2025 « Cezanne et le Jas de Bouffan », 40 ans de vie et de création cezannienne au Jas qui donneront lieu à des conférences, de la danse, du théâtre… Une véritable saison culturelle. Comment envisagez-vous l’après 2025 ? Je ne serai plus là mais l’histoire continue. Des projets se profilent à l’horizon : on pense à fêter le 80e anniversaire du festival d’art lyrique avec une grande exposition autour des peintres Balthus, Derain, Masson qui ont travaillé pour le festival. Je ne serai plus directeur mais j’aurai toujours un œil sur ce musée qui m’a fait. Quand j’ai démarré ma carrière, j’avais pour objectif de devenir le conservateur du musée Granet, mon rêve s’est réalisé ! Il m’en reste d’autres : autrefois, je faisais du dessin, de la sculpture, j’aimais pratiquer les arts. Depuis que je suis au service des musées, je n’ai plus touché un crayon, j’espère bien m’y remettre ! Musée Granet Place Saint-Jean de Malte, 13100 Aix-en-Provence Tél. : 04 42 52 88 32 www.museegranet-aixenprovence.fr
ITINÉRAIRES La fontaine Villeverte
Partez à la découverte du magnifique patrimoine baroque d’Aix-en-Provence, laissez-vous séduire par les multiples facettes du pays d’Aix et de ses villages perchés, la montagne Sainte-Victoire et les merveilles gastronomiques des producteurs locaux grâce aux itinéraires concoctés par MasterChef Magazine exprès pour vous. Ville d’art, ville gourmande, ville musée, ville baroque, ville moderne, ville vivante, ville culturelle, ville sportive, ville vibrante, ville festivalière… Capitale provençale au cœur d’une nature magnifique et préservée, Aix-en-Provence possède ce petit supplément d’âme que peu de cités possèdent. Pour préparer votre visite, retrouvez toutes les informations pratiques sur aixenprovencetourism.com. Par Catherine Marquis - Photos : Anne-Françoise Pelissier AIX-EN-PROVENCE LES PLUS BEAUX ITINÉRAIRES 113
114 Une balade culturelle au cœur historique de la ville d’Aixen-Provence, ça vous dit ? Que vous soyez féru de peinture, dessin, sculpture, tapisserie, photographie, art de vivre, architecture… Que vous aimiez l’art ancien ou l’art contemporain, vous serez étonnés et ravis de découvrir toutes les richesses des musées aixois. Il y en a pour tous les goûts ! L’HÔTEL DE GALLIFET Commençons la balade dans le quartier Mazarin, conçu au XVIIe siècle par l’archevêque Mazarin, frère du Cardinal. Fief des parlementaires et grands bourgeois de l’époque, ce quartier est un damier s’organisant autour de deux axes principaux : la rue Cardinale et la rue du 4 septembre. Avec ses magnifiques hôtels particuliers, la rue Cardinale est une des plus jolies rues de la ville. L’Hôtel de Gallifet, bâti en pierre de Bibémus et caractérisé par ses grandes persiennes blanches, est devenu un centre d’art contemporain incontournable. L’architecture classique contraste avec les œuvres résolument modernes qui y sont exposées. À l’ombre d’arbres centenaires, six grandes salles et un jardin de 500 m2 accueillent des expositions d’artistes contemporains, des concerts en plein air et des conférences autour de personnalités de l’art. De juin à octobre, on peut s’installer pour déjeuner au restaurant le Gallifet Kitchen qui prend ses quartiers d’été dans le jardin. Les plats maison, simples mais raffinés, sont préparés avec des produits frais issus des producteurs de la région. En soirée, on y dîne agréablement en savourant un verre de vin rosé bien frais. LE MUSÉE GRANET En continuant la rue Cardinale, vous arrivez place des Quatre-Dauphins, la fontaine a été sculptée par Jean-Claude Rambot en 1667. Sa vasque circulaire en pierre de la Sainte-Beaume, ses quatre dauphins et leurs nageoires dressées sur un lit de vagues qui soutiennent l’obélisque coiffé d’une pomme de pin, illustrent parfaitement l’art baroque qu’affectionnait la noblesse aixoise. Ne manquez pas le collège Mignet où ont étudié Paul Cezanne, Émile Zola, Darius Milhaud… Rendezvous aussi à l’église Saint-Jean de Malte conçue dans le style gothique provençal dont le clocher, terminé au XVe siècle, haut de 67 mètres, est surmonté d’une flèche lui donnant une allure majestueuse au soleil couchant. Attenant à l’église, le palais de Malte est un magnifique bâtiment construit au XVIIe siècle. C’est là que se trouve le musée Granet, musée des Beaux-Arts de la ville. Les amateurs d’histoire de l’art peuvent admirer près de 750 œuvres offrant un vaste panorama de la création artistique depuis les primitifs et la Renaissance, en passant par Cezanne bien-sûr, jusqu’aux chefs-d’œuvre de l’art contemporain. LE SITE GRANET XXE , COLLECTION JEAN PLANQUE À quelques minutes du musée Granet, ne manquez pas le site Granet XXe qui rassemble les œuvres de Jean Planque dans la chapelle des Pénitents Blancs, joyau de l’architecture aixoise du XVIIe siècle. Le fonds d’art moderne du musée présente 300 peintures, dessins et sculptures des plus grands artistes depuis les impressionnistes et les post impressionnistes comme Renoir, Monet, Van Gogh, Degas et Redon jusqu’aux artistes majeurs du XXe siècle tels Bonnard, Rouault, Picasso, Braque… ITINÉRAIRE Aix-en-Provence : ville d’art Le musée Granet ITINÉRAIRES
115 LE MUSÉE PAUL ARBAUD Dans la rue du 4 septembre, vous découvrirez le musée Paul Arbaud. Installé dans un charmant hôtel particulier du XIXe siècle, ce musée, temporairement fermé pour travaux, rassemble des objets d’une qualité exceptionnelle comme une belle collection de faïences provençales du XVIIIe siècle et quelques peintures remarquables dont un triptyque flamand du XIVe siècle. Ce musée possède une très riche bibliothèque de plus de 1600 manuscrits et livres, ouverte aux chercheurs uniquement sur rendez-vous. C’est le siège de l’Académie des Sciences, Agriculture, Arts et Belles-Lettres d’Aix-en-Provence. L’HÔTEL DE CAUMONT Situé à deux pas du cours Mirabeau, l’hôtel de Caumont est l’un des plus beaux hôtels particuliers aixois du XVIIIe siècle. Bâti sous la direction de Georges Vallon d’après des plans de l’architecte Robert de Cotte pour le marquis de Cabanes, le lieu est devenu un centre d’art qui présente d’importantes expositions temporaires dédiées aux grands noms de l’histoire de l’art. Ne ratez pas le film « Cezanne au pays d’Aix » en projection permanente dans l’auditorium qui rend hommage à l’amour de l’artiste pour sa région natale. Autre plaisir de ce musée, ses ravissants salons de thé historiques du rez-de-chaussée et leur belle terrasse donnant sur les jardins et leur broderie de buis. Le salon des putti dans les tons roses, le salon des rinceaux dans les tons bleus, le salon chinois dans les tons orangés et la grande galerie vous accueillent le midi pour un délicieux déjeuner, à l’heure du thé pour une pause pâtissière ou le soir pour un verre entre amis. On craque pour les salades fraîches et la tarte aux calissons confectionnée spécialement pour l’Hôtel de Caumont par deux dames pâtissières qui avaient un salon de thé rue Portalis. LE MUSÉE DU VIEIL AIX Autre plongée dans le charme émouvant du passé, le musée du Vieil Aix qui se trouve dans le magnifique hôtel d’Estienne-deSaint-Jean, raconte l’histoire de la ville. Les collections de faïences, santons, objets d’artisans compagnons, tableaux, plans, maquettes… évoquent l’histoire et les traditions de la ville. On y découvre aussi les marionnettes hautes en couleur de la crèche parlante, derniers témoins d’un spectacle populaire remontant au XIXe siècle. LE MUSÉE DES TAPISSERIES L’ancien Palais de l’Archevêché, devenu en 1909 le musée des Tapisseries, jouxte la cathédrale. Cette fastueuse résidence est composée de quatre ailes encadrant une cour intérieure reflétant l’opulence et la richesse des princes de l’église du XVIIe siècle. Le musée des Tapisseries, installé au premier étage, dans les salons d’apparats, abrite une riche collection de tapisseries des XVIIe et XVIIIe siècles. La cour est un lieu de représentation du Festival d’art lyrique d’Aix-enProvence. Fort de sa réputation internationale, le Festival donne une nouvelle orientation au musée depuis les années 1970. LE MUSÉE DU PAVILLON DE VENDÔME Ne passez pas à côté du Pavillon de Vendôme, séduisante folie de style classique héritée du Grand Siècle. Ses beaux atlantes baroques en façade, son mascaron, son escalier à double révolution, l’harmonie des volumes, les sculptures en gypseries, guirlandes, putti, aigle confèrent à l’ensemble une majesté baroque. La collection du musée du Pavillon de Vendôme est constituée d’œuvres du XVIIe siècle jusqu’au début du XXIe siècle et surtout d’un fond d’arts graphiques important. Il accueille régulièrement des expositions d’art contemporain, développant ainsi un dialogue entre patrimoine et création contemporaine. Les salons de thé de l’hôtel de Caumont Le Pavillon Vendôme
116 Les comtes de Provence en firent leur capitale, les nombreux architectes, peintres, sculpteurs et artisans qui l’embellirent, en firent la reine de Provence. Partout, églises, chapelles et couvents, hôtels particuliers, mascarons, portes, pavillons et bastides, places, fontaines et oratoires offrent aux yeux des promeneurs leur magnificence. Aix-en-Provence est une ville historique mais aussi une ville vivante et résolument tournée vers l’avenir, une cité qui bouge et offre à ses visiteurs des délices gourmands à savourer sans modération… Le beau et le bon, que demander de plus ! LE BEAU COURS MIRABEAU Commençons notre balade en beauté par l’impressionnante fontaine circulaire de la Rotonde située au centre de la Place du Général de Gaulle. Cette fontaine, la plus grande des 27 fontaines de la ville avec son bassin décoré de lions, cygnes chevauchés de putti et dauphins, surmonté de 3 statues représentant Aix-en-Provence, Marseille et Avignon, est devenue le repère incontournable des Aixois. À quelques minutes à pieds de la fontaine, au 3 rue Victor Leydet, nous vous conseillons de faire une halte à la pâtisserie Les navettes aixoises où sont fabriqués de façon artisanale : navettes provençales, macarons, barquettes provençales, croquants… Dirigeons-nous ensuite sur le cours Mirabeau, conçu en 1649 pour unir le quartier Mazarin à la ville Comtale. L’ombre bienvenue de ses platanes séculaires, ses élégantes façades d’hôtels particuliers, ses cafés accueillants en font l’un des lieux de promenade préféré des habitants de la ville. Trois belles fontaines apportent leur fraîcheur aux promeneurs : la Fontaine des 9 canons, ancien abreuvoir, possède un bassin dont la margelle est suffisamment basse pour que les moutons en transhumance puissent s’y abreuver ; la Fontaine d’eau chaude, sa température est de 18°, est aussi appelée Fontaine Moussue car le calcaire et la mousse ont complètement recouvert ses deux vasques ; et enfin la Fontaine du Roi René avec la statue du dernier Comte de Provence. En chemin, ne ratez pas la façade richement décorée et le portail monumental de l’Hôtel d’Espagnet soutenu par deux puissants atlantes barbus ainsi que la chapelle des Oblats, ancien couvent des Carmélites, qui se trouve en haut du cours Mirabeau. Si vous êtes amateur de chocolats puissants et savoureux, rendez-vous dans l’une des boutiques de la Chocolaterie de Puyricard. Passez aussi à la Maison Béchard, une pâtisserie installée depuis 1870, pour goûter leurs feuilletés aux anchois, stars des apéritifs 100% Aixois. Pour déjeuner ou prendre un verre le soir, installez-vous à la terrasse du café-brasserie La Belle Époque. La « B.E », comme disent les habitués, est un lieu sympa et animé le soir. Au 67 cours Mirabeau, les gourmets vont craquer pour les gâteaux raffinés de la Pâtisserie Philippe Segond, et en particulier pour l’emblématique « Signature » au cacao, chocolat noir, mousse chocolat noir et croustillant aux amandes pralinées… ITINÉRAIRE Balade gourmande à Aix-en-Provence La nouvelle boutique La Caramelerie ITINÉRAIRES
117 Atelier LPC by Nathalie La ravissante boutique d’art de vivre Rose et Marius RUE DE L’OPÉRA, RUE D’ITALIE, RUE THIERS Si vous prenez la rue de l’Opéra, face au cours Mirabeau, vous pourrez y admirer le Théâtre du Jeu de Paume, ancien Opéra d’Aix et premier théâtre moderne du XVIIIe siècle ainsi que trois magnifiques hôtels particuliers du XVIIe siècle, récemment restaurés : l’Hôtel de Grimaldi-Régusse, l’Hôtel d’Arlatan et l’Hôtel de Lestang-Parade. Rue d’Italie, nous vous conseillons de déguster les authentiques produits provençaux et méditerranéens de la Maison Brémond : huiles d’olive, vinaigres, condiments, terrines, épices, tartinades sucrées salées, et bien-sûr les fameux Calissons d’Aix. Allez voir la discrète Fontaine d’argent érigée en 1760 et faites un tour à l’atelier LPC by Nathalie pour ses vaisselles de terre cuite et ses céramiques artisanales typiques d’une table aixoise et colorée. Si vous prenez à droite du cours Mirabeau, vous marchez dans la rue d’Italie, la plus ancienne rue de la ville qui correspond au tracé de la voie romaine aurélienne. Continuez jusqu’à la jolie fontaine Saint-Jean-de-Malte ornée d’une croix de Malte, l’église Saint-Jean-de-Malte, ancienne nécropole des comtes catalans de Provence et l’ancien prieuré de Malte, devenu le musée Granet. Sur la gauche du cours Mirabeau, prenez la rue Thiers et poussez la porte de la ravissante boutique d’art de vivre Rose et Marius, pensée comme une véritable bastide aixoise. LES PLACES COMTALES Empruntez le pittoresque et étroit passage Agard qui relie le cours Mirabeau aux places comtales, place des Prêcheurs et place Verdun. Admirez l’église de la Madeleine, rebâtie entre 1691 et 1703, l’hôtel d’Agut, très représentatif du baroque aixois, dont le couple d’Atlante et cariatide soutient sans effort le balcon central. La monumentale fontaine des Prêcheurs, sculptée en 1758, est surmontée d’un obélisque au sommet duquel un aigle tient le monde dans ses serres. C’est devant le magnifique Palais Comtal et le couvent des Prêcheurs que se déroulaient autrefois les grandes manifestations publiques et feux d’artifice mais aussi supplices et exécutions sur l’échafaud. Aujourd’hui, tous les mardis, jeudis et samedis matin, se tient le grand marché de la ville. Ne ratez pas l’incontournable pâté en croûte « maison » de Raphaël Chiappero, artisan charcutier qui défend la qualité de la tradition charcutière provençale. Rendez-vous au 5 rue Mignet dans la Boulangerie « Le Farinoman Fou » pour déguster de merveilleux pains, notamment « La bure du prêcheur » au petit épeautre intégral et graines de lin. Les palais sucrés ne manqueront pas la boutique « Les macarons de Caroline » de la rue Montigny, où sont fabriqués sous vos yeux, de façon artisanale et avec amour des macarons crémeux à souhait. Pas loin de la rue Montigny, découvrez la belle place des 3 ormeaux et sa fontaine délicate. Vous êtes dans Une pause café à la Belle Époque
118 le quartier du Palais de Justice, jetez un œil à la Cour d’Appel, rue Peyresc. Les architectes Jean-Loup Roubert et Jean-Michel Battesti ont conservé le mur d’enceinte de l’ancienne maison d’arrêt et transformé la prison en cour d’appel, appelé aujourd’hui Palais Monclar. En bas de la rue Espariat, passez voir la Fontaine des Augustins et sa colonne en granit qui provient du mausolée romain. Cette fontaine marque l’emplacement de l’ancienne entrée royale de la ville. Ne manquez pas le couvent des Augustins et son campanile en fer forgé, ni la place d’Albertas, sans conteste le joyau architectural de la ville comtale avec sa magnifique fontaine. Autre fontaine à ne pas manquer, la simple mais ravissante fontaine des Chapeliers, rue des Bagniers, avec son médaillon en bronze sculpté par Richard Guinot d’après un dessin d’Auguste Renoir qui représente Paul Cezanne. LA PLACE RICHELME Rejoignez ensuite la splendide place Richelme et son sanglier, copie d’il porcellino de Pietro Tacca sculpteur florentin du XVIIe siècle, qui accueille un marché réputé de fruits et légumes et produits du terroir. Pour prendre un café, rendez-vous à la Brûlerie Richelme, torréfacteur depuis 1984. Tous les grains, livrés verts, sont torréfiés sur place. Les grands crus de cafés servis au comptoir et disponibles en grains, moulus et en capsule, vous font voyager partout dans le monde : Kenya, Ethiopie, Colombie, Népal ou Costa Rica… Autour de la place Richelme, au 14 rue des Marseillais, passez voir Mademoiselle Wine. Elle propose une sélection de vins et champagnes de terroirs rares, des pépites qu’on ne trouve pas ailleurs. Au 9 rue des Marseillais, entrez dans la typique Fromagerie André Savelli où Sylvie, la fromagère, possède la seule cave d’affinage d’Aix-en-Provence. Elle y propose 5 délicieux fromages de chèvres et brebis de la région, un excellent Saint-Nectaire et un morbier d’exception, affiné dans sa cave. Les fans de pâtisseries vont craquer pour les délicieux gâteaux du salon de thé-pâtisserie Riederer, fondé en 1780 par Franz Riederer. En particulier le Trianon, un magnifique rectangle de pur plaisir à base de chocolat. Autre adresse pour les amateurs de délices sucrés, la Maison Weibel, rue Chabrier. Cette boutique et son salon de thé avec sa terrasse donnant sur le plus vieux marché provençal d’Aix-en-Provence vous invite à une pause. L’HÔTEL DE VILLE ET LA RUE GASTON DE SAPORTA Créée en 1750 pour mettre en valeur les façades de l’Hôtel de Ville et de la Halle aux grains, la place de l’Hôtel de Ville fait partie des endroits incontournables, de même que sa fontaine. Tout le monde s’y installe pour déguster une glace quand il fait chaud ! Les mardis, jeudis et samedis, la place accueille le marché aux fleurs, ses couleurs et ses parfums. En quittant la place de l’Hôtel de Ville en direction de l’église Saint-Sauveur, vous ne manquerez pas d’admirer le Musée du Vieil Aix. La rue Gaston de Saporta réserve bien des surprises aux gourmets. Goûtez les fruits confits légendaires ou les glaces au La Brûlerie Richelme, torréfacteur depuis 1984 L’incontournable boutique du Roy René Les délicieuses pâtisseries Riederer Le caviste Mademoiselle Wine La typique Fromagerie André Savelli ITINÉRAIRES
119 calisson, plombière et Ispahan de la confiserie Léonard Parli, qui régale les gourmands depuis 1874. Autre régal à ne pas manquer, Les Madeleines de Christophe, moelleuses et dorées, au chocolat, citron, praliné ou rhum raisin. La confiserie du Roy René va combler vos papilles avec ses calissons multicolores à la lavande, rose, amande, framboise, café, citron, praline, figue, orange, cacao. La Caramélerie étonne et séduit avec ses caramels à l’huile d’olive aux goûts profonds de la Méditerranée, orange bigarade, citron, pistache et amande. Faites un stop place de l’archevêché pour y admirer le Palais de l’archevêché orné d’une belle porte régence qui accueille le festival d’Aix en juillet. Marchez jusqu’à la cathédrale Saint-Sauveur puis continuez place des Martyrs de la Résistance où se trouve la fontaine d’Espéluque avec son médaillon de bronze à l’effigie de Marcel Provence. Rejoignez ensuite la Place des Cardeurs où se trouve la nouvelle fontaine Amado qui porte le nom de son sculpteur. En bas de la place des Cardeurs, la ravissante petite place des Fontêtes et sa fontaine surmontée d’un faune, offrent leur ombre et leur fraîcheur aux passants. LE COURS SEXTIUS, LE PAVILLON NOIR, LE CONSERVATOIRE DARIUS MILHAUD, LA MANUFACTURE D’ALLUMETTES Continuez jusqu’au cours Sextius pour découvrir, sur la place Paul Ferréol, la fontaine Villeverte. Cette fontaine abreuvoir rappelle que, jusque dans les années 30, les troupeaux en transhumance traversaient Aix-en-Provence. Rejoignez la place Barthélémy Niollon pour partir à la découverte d’un autre aspect d’Aix-en-Provence : la ville moderne conçue par des architectes contemporains exceptionnels. Faites un petit détour par L’Atelier Buffile qui perpétue le travail de l’argile trouvée au pied de la montagne SainteVictoire. Assiettes, bols, plats décorés, coupes, vases façonnés à la main et émaillés offrent une palette de trente couleurs (accueil uniquement sur rendez-vous). Ne manquez pas le Grand Théâtre de Provence réalisé par Vittorio Gregotti dont les pierres colorées rappellent la montagne Sainte-Victoire. Dirigez-vous ensuite sur l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart pour admirer le Pavillon Noir, centre chorégraphique national qui accueille le Ballet Preljocaj et propose des spectacles de danse contemporaine. C’est l’architecte marseillais Rudy Ricciotti qui a conçu ce lieu magnifique se dressant comme un château de cartes de béton. Admirez également l’immense conservatoire Darius Milhaud. Son architecture étonnante, conçue par le japonais Kengo Kuma, évoque un origami. Enfin, terminez votre balade dans l’Aix-en-Provence d’aujourd’hui par la rue des Allumettes. Vous tomberez sur la Cité du Livre située dans l’ancienne usine d’allumettes datant de la fin du XIXe siècle. Cette friche industrielle aux portes de la ville accueille aujourd’hui la bibliothèque Méjanes réalisée par Jean-Michel Battesti, des ateliers d’impression, des salles d’exposition de cinéma et de spectacles, l’Institut de l’image pour le cinéma et la fondation Saint-John Perse. Les madeleines de Christophe La Maison Béchard Pause douceurs chez Weibel
120 Aix-en-Provence et la campagne aixoise ont été une source d’inspiration permanente pour l’œuvre de Paul Cezanne, le père de la peinture moderne. La beauté et la puissance des paysages contrastés arpentés dès l’adolescence avec son ami Émile Zola, le bleu intense du ciel, la lumière typique de la Provence, l’âme de sa région natale, ont nourri le génie artistique de cet immense artiste. Venez vivre intensément l’expérience Cezanne, partez vous balader au fil des rues d’Aix, des paysages de la Sainte-Victoire et des lieux emblématiques qui ont marqué son existence. LES CARRIÈRES DE BIBÉMUS Imaginez que vous plongez dans un tableau de Paul Cezanne, que vous éprouvez les sensations que lui-même ressentait en peignant, c’est exactement ce qui arrive quand vous marchez dans les carrières de Bibémus. Immergé dans la palette du peintre, on jurerait que le temps a façonné les reliefs, les couleurs, la luminosité, exprès pour lui. C’est là, au milieu de ces carrières abandonnées qu’à plus de cinquante ans, le peintre a trouvé la quiétude et l’inspiration pour peindre des toiles et des aquarelles magnifiques. Comme lui, vous avancez sur les chemins de terre rouge d’une pinède aux contrastes saisissants. Les verticales des roches d’ocre de la carrière se détachent sur le vert profond des arbres et la lumière bleue intense du ciel provençal. Vous pouvez ressentir dans ces lieux préservés, la puissance géologique et l’énergie rocailleuse des carrières, comme le disait Cezanne quand il les peignait. Une fois sur le plateau, passez près du bastidon, un cabanon que l’artiste avait loué dans les carrières pour y trouver le calme nécessaire à sa création. Entre 1890 et 1904, Cezanne a peint 11 huiles et 16 aquarelles représentant cette spectaculaire architecture minérale et végétale, ces œuvres de renommée mondiale telle « Le rocher rouge » sont totalement originales, annonciatrices du cubisme et de l’abstraction. Les carrières de Bibémus se visitent uniquement avec un guide, renseignez-vous à l’Office de Tourisme. L’ATELIER DES LAUVES Quand vous découvrez cet atelier, vous avez l’impression que Cezanne, vêtu d’une blouse en gros drap maculée de peinture, penché en avant une palette à la main va sortir sur le perron pour vous accueillir en bougonnant dans sa barbe comme il avait l’habitude de le faire. Cette petite propriété de campagne perchée sur la colline des Lauves a le charme typique de la Provence, c’est le refuge, le dernier lieu de création de Paul Cezanne qui a 62 ans lorsqu’il l’achète en 1901 pour y faire construire son atelier. Cezanne a choisi l’emplacement avec soin à l’écart de la ville et à deux pas de son point de vue favori sur la montagne Sainte-Victoire. Cet atelier de 50 m² dont il a lui-même dessiné les plans, avec son immense verrière, son parquet de bois brun et ses murs gris, est l’aboutissement de son rêve d’avoir enfin un lieu conçu exclusivement pour son travail. De 1902 à sa mort en 1906, le peintre a travaillé tous les jours dans cet atelier. Aujourd’hui, nous avons la chance de retrouver intacte l’intimité de Cezanne, son matériel de peintre et tous les objets qui lui étaient chers et qu’il a mis en scène dans ses dernières natures mortes. Vous reconnaîtrez les poteries, le pot à olives, le pot à gingembre chinois bleu et blanc, les crânes de ses vanités, le petit amour en plâtre posant à côté de ses vêtements et de son ombrelle… Sur la terrasse, devant la maison, il y a un très beau tilleul et l’olivier que Cezanne embrassait tous les jours avant de peindre. Une visite émouvante pour tous ceux qui admirent ce merveilleux peintre et qui souhaitent ressentir sa présence… ITINÉRAIRE Sur les pas de Paul Cezanne L’atelier de Paul Cezanne ITINÉRAIRES
121 LE TERRAIN DES PEINTRES ET LA BASTIDE DU JAS DE BOUFFAN Si vous désirez regarder la montagne Sainte-Victoire avec les yeux du peintre et admirer les paysages qui enchantaient son âme d’artiste, montez jusqu’au terrain des peintres, à 15 minutes à pied de son atelier. Vous aurez sous les yeux les panoramas grandeur nature et les neuf reproductions sur plaque de lave émaillée des tableaux que Cezanne a représenté. Si vous y allez vers 18 heures, vous verrez la montagne Sainte-Victoire telle qu’il l’a peinte, toute rose. La bastide du Jas de Bouffan et son jardin virent les débuts du peintre. Ici, le jeune Cezanne a réalisé une douzaine de compositions murales. Actuellement fermée pour d’importants travaux, d’ici quelques temps, la bastide familiale deviendra le site emblématique de la vie et de l’œuvre du peintre. DANS LES RUES D’AIX-EN-PROVENCE… Paul Cezanne est né à Aix-en-Provence le 19 janvier 1839. Il y a grandi, y a étudié, y a été heureux, s’y est marié, y est devenu père, y a peint, y est mort. Les lieux emblématiques qui nous parlent de lui sont nombreux. Commencez votre promenade par sa maison natale située 28 rue de l’opéra. C’est à l’église de la Madeleine, place des Prêcheurs, qu’a eu lieu son baptême, le 22 février 1839. À cette époque, son père Louis Auguste Cezanne était chapelier, il deviendra ensuite banquier. Au 55 cours Mirabeau, vous pouvez voir l’ancienne chapellerie dans laquelle il travaillait. Paul Cezanne est élève au Collège Mignet (ancien collège Bourbon), de 1852 à 1858. Après avoir échoué à la première session du baccalauréat, il est reçu avec mention assez bien. C’est là qu’il se liera d’amitié avec Émile Zola. Cezanne savait déjà qu’il souhaitait consacrer sa vie à la peinture, mais selon les souhaits de son père, il s’inscrit à la faculté de droit, place de l’université le 16 décembre 1858. Reçu au premier examen, il ne tente pas l’obtention de la licence qui lui aurait permis l’accès au barreau et la magistrature. Les cours qui l’intéressent vraiment sont ceux de l’école de dessin du musée Granet. Inscrit de 1857 à 1862, Cezanne suit les cours de modèles vivants et les cours de dessin d’après l’antique où les modèles sont des plâtres et des marbres conservés au musée. Cezanne reçoit le 2e prix de peinture de l’école le 25 août 1859. C’est à la brasserie historique du cours Mirabeau « Les 2 Garçons » que Paul Cezanne aime retrouver ses amis. Ce lieu emblématique de la ville a hélas été détruit dans un incendie en novembre 2019. DEUX PASSIONS : AIX ET LA PEINTURE Cezanne peint tout le temps et avec passion sa ville, les chemins de la garrigue, les arbres, les montagnes, pour saisir le « motif » sur le vif. Il vit de la maigre pension que lui alloue son père et cache sa relation avec Hortense Fiquet, la compagne de sa vie, qui donnera naissance à leur fils Paul surnommé « petit Paul » par son père qui le chérissait et dont il s’occupait volontiers. Son mariage avec Hortense Fiquet est célébré bien plus tard, le 28 avril 1886 à l’Hôtel de Ville d’Aix-en-Provence. La bénédiction nuptiale de Paul et Hortense a lieu le lendemain de leur mariage civil à l’église Saint-Jean-Baptiste du Faubourg le 29 avril 1886. Après la vente de la bastide du Jas de Bouffan, Cezanne s’installe au 23 rue Boulegon à l’automne 1899. C’est la dernière adresse aixoise du peintre qui y décède des suites d’une pleurésie le 23 octobre 1906 à 7 heures du matin. Les obsèques de Paul Cezanne ont lieu à la cathédrale Saint-Sauveur, il est enterré au cimetière Saint-Pierre le 24 octobre 1906. Une jolie et discrète fontaine d’Aix, la Fontaine de la rue des Bagniers, rend hommage à Cezanne grâce à un médaillon de bronze réalisé par le sculpteur Richard Guinot d’après un dessin de Renoir. Au musée Granet, vous pouvez admirer une dizaine d’œuvres du peintre dans une salle qui lui est dédiée. Et pour finir votre balade, allez saluer la statue de Cezanne à deux pas de l’Office de Tourisme. La fontaine au médaillon La maison natale de Paul Cezanne à Aix-en-Provence Téléchargez l’application Sur les pas de Cezanne pour marcher sur les pas du peintre et découvrir la ville comme il la voyait.
122 Les alentours d’Aix-en-Provence regorgent de trésors, de petits villages perchés typiques, nichés entre les forêts de chênes et de pins, la garrigue, les vignobles, les oliviers, les amandiers, les champs de lavande et de coquelicots. Dans ces terres riches d’architecture rurale et d’un patrimoine historique exceptionnel, de nombreux producteurs locaux perpétuent la tradition et les savoir-faire régionaux avec passion et proposent aux visiteurs des produits locaux délicieux qui fleurent bon la gastronomie provençale. Châteaux, balades, fontaines, marchés provençaux, flâneries en terrasse, dégustations… Visiter le pays d’Aix sous toutes ses facettes est une belle découverte autant touristique que gustative et c’est la meilleure manière de sentir battre le cœur de la Provence. Suivez le guide ! LE THOLONET Commençons ce voyage autour d’Aix-en-Provence par Le Tholonet, un des lieux préférés de Paul Cezanne pour la beauté de ses paysages typiques qui ont inspiré son œuvre toute sa vie. Du village, on a une vue imprenable sur Sainte-Victoire qui se détache fièrement dans le bleu vif du ciel. Le Château du Tholonet, construit par Alexandre de Galliffet dans les années 1640, mérite le détour. En partant du château, vous passerez devant la belle façade classique de l’église de Tholonet et ses anciens ex-votos si émouvants. À la sortie du village, le Moulin du Tholonet, ancien moulin à vent du XVIIe siècle restauré, propose des expositions de peintres et de sculpteurs. En empruntant la route Cezanne, seule route de France classée Monument Historique, vous pourrez continuer la balade en rejoignant le barrage construit par François Zola, le père du célèbre écrivain. Pour allier les plaisirs de la bouche aux plaisirs des yeux, rendez visite aux producteurs du Tholonet. Les amateurs de miel de garrigue trouveront leur bonheur chez Monsieur Albisser apiculteur récoltant. Pour un apéritif original et typique, allez déguster l’Ambré du Soleil directement chez son producteur. Cet élixir, fabriqué de façon artisanale par infusion de basilic frais dans un vin blanc, va vous étonner. MEYREUIL ET VAUVENARGUES Si vous continuez la balade jusqu’à Meyreuil, rendez visite aux trois frères viticulteurs et chevriers du domaine viticole du Château des Trois Sautets. Au milieu des collines et des restanques, vous apprécierez leurs vins rosés, leurs rouges à la belle robe pourpre et leurs fromages de chèvre AOP Brousse du Rove. Si vous aimez le bon café, rendez-vous à l’atelier « Cafés Montaiguet Moka » où ce microtorréfacteur caché au milieu des collines du Montaiguet, propose des cafés des quatre coins du monde fraîchement torréfiés. À la Ferme de Bachasson, vous trouverez des fraises et des tomates cœur de bœuf inoubliables et bien d’autres légumes poussés en pleine terre sous le soleil chaleureux de Meyreuil. Les fruits et légumes de saison de cette exploitation maraîchère sont récoltés à la main chaque jour. En poussant jusqu’à Vauvenargues et son château bastide du XVIIIe siècle, bien caché dans son écrin de verdure, passez voir le Maraîcher de Bimont, il vend en direct des légumes produits en plein champ, sans pesticides ni intrants chimiques et en harmonie avec la biodiversité provençale. Terminez votre belle promenade par ITINÉRAIRE Échappée belle dans le pays d’Aix Le village de Fuveau ITINÉRAIRES
123 la Distillerie Sainte-Victoire où l’on sublime les plantes de la région comme la lavande vraie, la lavande aspic, le lavandin, le romarin…, en les distillant pour récupérer l’huile essentielle ou en les séchant pour en faire les fameuses Herbes de Provence. FUVEAU Quand vous êtes sur la route et que vous apercevez le village perché de Fuveau, c’est une vision de carte postale qui s’offre à vos yeux. Fuveau charme par son authenticité provençale. Une fois arrivés en bas du village, laissez-vous guider par les rues escarpées dans lesquelles vous pourrez admirer de superbes portes anciennes, le vieux lavoir préservé depuis le Moyen Âge, l’ancien château médiéval des Peyssonnel, l’église Saint-Michel du XIXe siècle et la Chapelle romane de Saint-Michel… Pour retrouver de l’énergie, rendez-vous à la boulangerie « Le pain de Nicolas » pour goûter les savoureux pains bio au pur levain naturel et les traditionnelles pompes à huile. Si vous avez chaud, rafraîchissez votre palais avec les glaces de la Maison Casalini. Luca et Antonio vous proposent d’onctueuses crèmes glacées et de délicats sorbets fabriqués suivant les recettes et la tradition familiale depuis plus de 50 ans. Vous aimez le miel de garrigue et de lavande, les nougats, le pain d’épices et les guimauves ? Vous allez craquer pour les produits issus de l’atelier apicole de « La Miellerie Sainte-Victoire » et aussi pour son pain de petit épeautre fait à partir de sa propre farine fuvelaine. Si vous aimez les confitures maison artisanales, les gelées de baies et les confits de fleurs 100% naturels, allez découvrir « Les chaudrons de la création ». Le safran est une épice rare chérie des gastronomes, vous pourrez vous procurer des pistils entiers en vente directe à la safranière familiale « Le safran d’Emilie », qui participe à la réintroduction du safran en Provence sans intrants, avec un désherbage à la main. Tout près de Fuveau, dans le village de Rousset, nous vous conseillons de rendre visite au Maître Artisan Pâtissier Marc Favalessa. Depuis 1990, il crée avec passion des recettes uniques et délicieuses. GARDANNE, LES PENNES-MIRABEAU, MIMET, CABRIÈS Pour continuer votre balade gourmande, direction Gardanne et son lycée agricole de Valabre pour déguster de délicieux jus de pomme naturels. Vous pourrez visiter l’exploitation, les vignobles et les cultures. C’est également à Gardanne que vous trouverez l’exploitation maraîchère de Claude Crudeli, un producteur qui a remis au goût du jour la culture de la célèbre betterave longue Suriam de Gardanne. Proposée chez les plus grands chefs étoilés du département, cette betterave savoureuse, diététique et reminéralisante, fait partie de plusieurs recettes typiquement provençales. Vous pourrez aussi acheter les différents produits de la propriété : pois chiches, courgettes, salsifis, noix… Si votre curiosité vous mène jusqu’au charmant village des Pennes-Mirabeau, testez les chips croustillantes cuites au chaudron et façonnées à la main de la fabrique familiale « Family Chips ». Allez admirer le moulin de Pallières qui, du haut de son pic rocheux, a retrouvé sa superbe d’antan et son activité. Le moulin produit sa farine bio avec son blé bio, de la seissette, une variété de blé rustique, particulièrement bien adaptée au climat chaud de Provence. Pour enchanter vos petits déjeuners et goûters, découvrez les confitures maison réalisées avec des fruits locaux de saison cueillis à maturité par l’artisan confiturier « Les Gourmandises du Grand Puech ». Enfin, à Cabriès, les amateurs de cacao ne manqueront pas d’aller déguster les chocolats à l’huile d’olive en forme de feuilles d’olivier de la confiserie artisanale « L’Espérantine de Marseille ». Les gâteaux glacés de la Maison Casalini Les produits de l’atelier apicole « La Miellerie Sainte-Victoire » à Fuveau Le Moulin du Tholonet
124 ÉGUILLES Perché à 300 mètres d’altitude, entouré de champs et de forêts, le village d’Éguilles et son hameau des Figons donnent l’impression que le temps s’est arrêté il y a plusieurs siècles. C’est un régal de flâner dans les rues étroites du vieux village d’Éguilles, blotti au pied de son château du XVIIe siècle et de l’église Saint-Julien qui le jouxte. Si vous avez besoin d’un petit coup de boost pendant votre balade, vous apprécierez les jus frais de légumes 100% naturels de « La maison des jus ». Pressés à froid, composés essentiellement de légumes, d’un peu de fruits, de quelques aromates, sans conservateur, sans sucre, sans additif, ils ont tout bon. Pour assaisonner vos salades, passez au Moulin à olives d’Éguilles qui propose une gamme d’huiles obtenues à partir des olives récoltées autour d’Aix-en-provence. Les gourmands ne manqueront pas de faire un tour à l’atelier de la confiserie Fruidoraix pour se régaler de calissons d’Aix. COUDOUX ET VELAUX Si vous êtes un grand amateur d’huile d’olive, rendez-vous au « Moulin de Coudoux ». Vous apprécierez les saveurs des trois huiles fabriquées à l’ancienne qui y naissent : l’AOC huile d’olive d’Aix-enProvence ; la Tradition, huile de référence du moulin ; la Fleur d’huile, la cuvée spéciale. Les olives sont broyées à la meule de pierre, le pressage de l’huile est effectué avec des scourtins. Situés à l’ouest de Coudoux, les sept hectares d’oliviers en terrasse à flanc de collines du Domaine de Vautubière produisent d’excellentes huiles d’olives traditionnelles AOP et Bio. Autre producteur d’huile d’olives réputé, le « Moulin Coopératif de Velaux ». C’est l’un des rares moulins de Provence fonctionnant encore avec un broyeur à meules de granit. Goûtez son huile d’olive vierge intense, pur jus de fruits frais non filtré qui offre tous les bienfaits d’un produit entièrement naturel. LAMBESC Blotti au fond d’un vallon de verdure parmi les vignobles et les oliveraies, Lambesc est un village de caractère, riche d’un patrimoine historique important. Au fil des ruelles et des placettes, ses nombreux hôtels particuliers, son église et ses chapelles, témoignent de son passé prestigieux et ravissent les yeux des visiteurs. Pour compléter agréablement votre balade, allez rendre visite aux producteurs de Lambesc. Si vous aimez le vin de Provence, ne manquez pas de vous rendre au domaine de « Château de Calavon ». Exploité depuis l’époque des princes d’Orange, le domaine d’une cinquantaine d’hectares appartient à la famille Audibert, viticulteurs depuis cinq générations. Les fruits rouges sont un des grands plaisirs de l’été. Vous en trouverez d’excellents à « La ferme des Cabrières » spécialisée dans la culture de petits fruits rouges, framboises groseilles, mûres, fraises, cassis, groseilles… Dans le laboratoire de la ferme, les fruits sont transformés en délicieux sorbets, sirops et confitures sans additif. Les amateurs de chocolat se régaleront chez le Maître Chocolatier Mathieu Taborcia. LA ROQUE D’ANTHÉRON ET ROGNES Avant d’arriver à La Roque d’Anthéron, ne manquez pas l’incontournable abbaye cistercienne de Silvacane. À La Roque d’Anthéron, très beau village provençal au passé prestigieux, allez goûter les nombreuses recettes de tapenades d’Apérovençal. Préparées avec différentes variétés d’olives agrémentées d’épices, fromage, fruits secs, herbes de Provence, ces stars des apéritifs provençaux vont enchanter votre palais. Les amateurs de fromages de chèvre ne manqueront pas de se rendre à la ferme « Les Roves de La Jacourelle » pour déguster les brousses du Rove et les tommes de chèvre affinées. Toujours à La Roque d’Anthéron, passez voir Chrislaine Alazard productrice d’agneau bio. Ses animaux sont nourris d’herbe fraîche et de foin Les jus frais de légumes 100% naturels de « La maison des jus » à Éguilles Les produits à base de fruits de « La ferme des Cabrières » à Lambesc Les huiles d’olive du « Moulin à Olives » à Éguilles Le village de Lambesc ITINÉRAIRES
125 qu’elle cultive elle-même, ce qui donne un goût d’exception à sa viande d’agneau en vente directe. Si vous avez envie de fraîcheur, faites un tour à Croq’Jardin. Ce havre de paix est un jardin expérimental et pédagogique consacré à la biodiversité et à l’écologie pratique. Autre étape incontournable pour les gourmands, le Domaine de Beaulieu situé à Rognes. Depuis plus de 2 000 ans, le vignoble s’épanouit dans le cratère de l’unique volcan de Provence. Outre les vins remarquables, vous pourrez goûter leurs excellentes amandes provençales de Rognes en coques ou décortiquées. Autres gourmandises, les douceurs sucrées de la Biscuiterie de Rognes. Installés dans un ancien relais de Poste du XVIIIe siècle, les pâtissiers y perpétuent la tradition provençale biscuitière. Vous aurez du mal à choisir entre leurs navettes parfumées, leurs croquants riches en amandes et leurs croissants aux pignons moelleux à souhait. Si vous aimez les fromages fermiers, le lait cru, les yaourts et les glaces au lait de chèvre, direction La ferme du Brégalon. L’élevage de chèvres alpines se trouve au milieu des vignes et des prés. JOUQUES Sur la route de Jouques, Meyrargues et Peyrolles-en-Provence conservent leur anciens châteaux seigneuriaux. Adossé à sa colline, Jouques est un petit joyau provençal. Passez son monumental portail, baladez-vous dans ses rues pavées, admirez les maisons médiévales et les belles demeures d’antan construites par les seigneurs de Jouques et les archevêques d’Aix-en-Provence qui en firent leur résidence d’été. De la rue Grande, jetez un coup d’œil à l’escalier monumental du domaine des seigneurs d’Arbaud de Jouques. Montez jusqu’à la Chapelle Notre Dame de La Roque qui surplombe les toitures du village. Vous ne resterez pas non plus insensibles au charme de ses quatre jolies fontaines. Si vous avez un petit creux, allez rendre visite à « La Chèvrerie Saint-Antonin » pour déguster leurs fromages et milkshakes certifiés 100% bio fabriqués de façon artisanale. Une visite à L’abbaye bénédictine Notre-Dame de Fidélité de Jouques s’impose pour y goûter les produits issus du travail de la communauté de moniales qui y vit selon la règle de Saint Benoit. Elles exploitent un vignoble de 6,5 hectares, un verger, un potager, un champ de lavande, une oliveraie et des ruches. Leurs nombreux produits, en vente au magasin de l’abbaye, ont le vrai goût de la Provence. Pas très loin de Jouques, à Venelles, les amateurs de recettes traditionnelles provençales de sanglier ne manqueront pas d’aller rendre visite à la famille Gaymard. Terrines, daubes, estouffades, saucisse sèche, saucisson, poitrine roulée, noix de sanglier, toute leur charcuterie artisanale de sanglier a le bon goût du terroir. PERTUIS Située de l’autre côté de la Durance, Pertuis est la porte d’entrée du Luberon. Ancienne seigneurie des moines de Montmajour et des comtes de Forcalquier, la ville conserve un précieux patrimoine : donjon du château comtal transformé en clocher, église Saint-Nicolas magnifiquement restaurée, remparts avec Tour Saint-Jacques du XIVe siècle, maison Renaissance de la Reine Jeanne, vieux étals qui constituent autant de témoins de son prestigieux passé. La célèbre pomme de terre de Pertuis se retrouve sur le marché hebdomadaire le vendredi matin. L’arboriculteur Jean-Pierre Palancher confectionne diverses boissons avec ses récoltes. La corbeille de Denis, exploitation familiale depuis 1989 propose des produits sains cultivés localement. Le château Grand Callamand et Val Joanis avec leurs bastides et jardins remarquables sont situés au cœur d’un riche terroir viticole. Pour découvrir les 35 villages autour d’Aix en Provence, rendez-vous sur le site www.aixenprovencetourism.com La fontaine Saint-Esprit à Jouques Le magasin de l’abbaye bénédictine Notre-Dame de Fidélité de Jouques Les fromages de la fromagerie « Ma Chèvrerie Saint-Antonin »
Le Grand Site Concors Sainte-Victoire est un espace naturel de près de 50 000 hectares idéal pour les amateurs de randonnée, course, trail, VTT, équitation, vol libre, escalade ou tout simplement plaisir de la promenade. Situé aux portes d’Aix-en-Provence et de Marseille, le Grand Site Concors Sainte-Victoire est entouré des parcs naturels régionaux du Verdon, de Sainte-Baume et du Luberon. Ce magnifique ensemble paysager qui s’étend sur les communes d’Aix-en-Provence, Beaurecueil, Le Tholonet, Puyloubier, Saint-Antonin-sur-Bayon, Saint-MarcJaumegarde et Vauvenargues, est classé parmi les sites pittoresques des Bouches-du-Rhône. Il bénéficie d’une forte notoriété liée à la montagne Sainte-Victoire, monument minéral célébré par la peinture de Cezanne, qui constitue un emblème naturel auquel sont attachés tous les Provençaux. Le point culminant, situé au Pic des Mouches à 1 011 mètres d’altitude, offre une splendide vue panoramique sur le paysage provençal. UNE BIODIVERSITÉ QUI RAVIT LES AMOUREUX DE LA NATURE Quand vous avez la chance d’arpenter les sentiers du site Concors Sainte-Victoire, vous êtes immergé dans un magnifique réservoir de biodiversité résultant de la rencontre entre le milieu méditerranéen et le milieu alpin. Fortement protégé, ce site fait partie du réseau européen Natura 2000, le plus grand réseau d’espaces naturels au monde, qui vise à une meilleure prise en compte des enjeux de biodiversité dans les activités humaines. Il se fonde sur la concertation locale. Le site Natura 2000 Sainte-Victoire protège 131 espèces patrimoniales. UNE RICHESSE PATRIMONIALE EXCEPTIONNELLE Dans cette mosaïque de paysages se déploient des trésors naturels que l’homme a marqué de son empreinte : des villages bâtis aux creux des vallons, des espaces redessinés par les vignes et les vergers, des constructions en pierre sèche… La richesse patrimoniale du Grand Site Concors Sainte-Victoire est multiple : patrimoine bâti, archéologique et préhistorique, patrimoine culturel et paysager marqué par l’empreinte du peintre Paul Cezanne. DES HALTES CULTURELLES ET GOURMANDES Pendant vos balades, visitez le Musée de l’uniforme de la Légion étrangère à Puyloubier, le Musée rural et d’histoire locale à Jouques, le musée ARTEUM à Châteauneuf-le-Rouge. Découvrez par exemple le Moulin distillerie Saint-Vincent à Jouques ou la distillerie SainteVictoire à Vauvenargues. Ils produisent des huiles essentielles de lavande et lavandin, cultures emblématiques de Provence. Pour une halte gourmande, rendez-vous dans le magnifique restaurant de l’hôtel Sainte-Victoire ou au Domaine Terre de Mistral à Rousset. Ce groupement de producteurs locaux propose des produits du terroir en vente directe et des dégustations autour du vin et de l’huile d’olive produite au moulin. Si vous aimez la poterie artisanale, visitez Energy Terre- L’Atelier d’L situé au centre du village de SaintPaul-lez-Durance. Grand Site Concors Sainte-Victoire 66 route de Meyreuil - La Ferme, 13100 Beaurecueil Tél. : 04 42 64 60 90 - www.grandsitesaintevictoire.com GRAND SITE CONCORS SAINTE-VICTOIRE FAITES LE PLEIN DE NATURE Par Catherine Marquis FOCUS 126 © Sophie Spiteri
127 À seulement 5 kilomètres d’Aix-en-Provence, Terre Ugo est un domaine unique spécialisé dans la culture biologique de la lavande. Sur le plateau de Puyricard, au cœur d’une nature préservée, cette maison de famille aux pierres ambrées par le soleil, possède 3 hectares de lavandin biologique plantés en 2017 et des ruches qui produisent un miel très parfumé car les abeilles butinent fleurs et bourgeons sauvages au début du printemps, puis les lavandes durant l’été. Pendant la floraison de la lavande, de juin à août le domaine ouvre ses portes pour permettre à un public venant du monde entier de profiter du champ. Terre Ugo vous accueille pour partager avec vous de belles émotions et vous faire rencontrer la Provence authentique. Dès votre arrivée, vous serez bercé par le chant des cigales et l’odeur de la lavande. Avec vos hôtes, vous partagerez l’histoire familiale du domaine et ils vous expliqueront la particularité de cette fleur si emblématique du sud de la France. Vous pourrez ensuite librement partir visiter le champ de lavande puis vous détendre et prendre le soleil dans des chiliennes mises à votre disposition. Si vous préférez l’ombre, des espaces ombragés très agréables sont mis à disposition. Vous pourrez aussi faire une partie de boules sur le boulodrome de Terre Hugo et faire du shopping dans la boutique qui embaume la lavande, des savons, des sachets parfumés, des bougies, des huiles essentielles… Terre Ugo 1885 route du Puy-Sainte-Réparade, 13540 Aix en Provence Tél. : 07 49 72 14 12 - https://terreugo.com TERRE UGO UNE EXPÉRIENCE SENSORIELLE AU CŒUR DES CHAMPS DE LAVANDE Par Catherine Marquis © Rémy Cortin © C. Moirenc
FESTIVAL INTERNATIONAL D’ART LYRIQUE 2023 UNE ANNÉE ANNIVERSAIRE! 128 2023 est une année festive pour le Festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence qui va célébrer ses 75 ans et possède toujours ce bouillonnement créatif qui le rend si vivant. Un Festival qui aime les défis et réinvente les codes de l’art lyrique, année après année. Il y souffle un vent de liberté et d’innovation incroyable. Le public l’a bien compris et répond toujours présent. Rencontre avec Catherine Roques, directrice du marketing et de la communication du Festival et Sophie Ragot, secrétaire générale du Festival. Par Corinne Delaunay - Photos : Anne-Françoise Pelissier ÉVÉNEMENT L’IDENTITÉ ARTISTIQUE DU FESTIVAL Cette institution a connu plusieurs périodes depuis sa naissance. Revenons sur ses origines. En 1948, Gabriel Dussurget qui a fondé les ballets des Champs-Élysées avec Roland Petit, est invité par la Comtesse Lily Pastré dans son château de Marseille. La Comtesse règne sur Marseille comme protectrice des artistes grâce à sa grande générosité et à sa passion brûlante pour les arts. Lors de ce séjour, l’idée d’un Festival d’art lyrique naît. Ce ne sera pas Marseille, la turbulente, qui sera choisie, mais Aix-en-Provence, ville écrin, avec ses hôtels particuliers du XVIIIe siècle. La découverte de l’Archevêché avec sa cour, son silence et son acoustique parfaite, enthousiasme Lily Pastré et Gabriel Dussurget. La première édition voit le jour avec, au programme, Mozart, longtemps oublié pour ses opéras dans l’Hexagone. La magie de Cosi fan tutte à l’Archevêché va opérer et se marier merveilleusement bien à la beauté des nuits aixoises. Une révélation. Depuis, Mozart revient chaque année au cœur de la programmation. UN ART VIVANT ET MODERNE ! Dès la première édition du Festival, l’accent a été mis sur les jeunes voix. Ce fut un des actes fondateurs du Festival, sa ligne directrice : ouvrir la scène aux jeunes talents et inciter à la création pour que l’opéra reste un art vivant. La vision moderne de l’opéra est une subtile alliance entre les ballets, la musique, les décors et la mise en scène, un art interdisciplinaire en somme, un dialogue entre les arts aussi. © Anne-Françoise Pelissier L’ancien Palais des Archevêques abritant dans sa cour un théâtre, berceau du Festival
129 OUVERT À TOUS Quand on parle d’opéra ou d’art lyrique, il y a les aficionados et les néophytes, voire même les hostiles. Musique savante, difficile d’accès, cadre majestueux… Autant de barrières à faire tomber une à une pour attirer un large public. Catherine Roques, directrice du marketing et de la communication du Festival, peut en témoigner : « J’ai été transformée par l’Opéra. J’y ai connu des moments très intenses notamment en assistant, à l’Archevêché, à Hercules de Haendel mis en scène par Luc Bondy et interprété par la sublime Joyce DiDonato. J’ai ressenti un choc tel que j’ai complètement plongé dedans ». Le Festival se bat contre tous les préjugés et travaille pour rendre accessible l’opéra au plus grand nombre comme l’explique Sophie Ragot, secrétaire générale : « depuis 1998, nous essayons d’utiliser tous les canaux et d’habiter l’espace public, mais aussi en investissant des lieux inédits comme le Stadium de Vitrolles. Le 8 juin, la présentation des artistes du Festival aura lieu sur la place de la Madeleine à Aix-en-Provence et, à la fin du mois de juin, le grand concert Parade(s) qui clôture ‘‘Aix en Juin’’, prélude au Festival de juillet sera, comme toujours, donné sur le cours Mirabeau. Tout le monde n’ose pas pousser les portes de l’opéra, alors nous descendons dans la rue pour des présentations gratuites et montrer qu’on peut être happé par cet art. C’est un véritable show avec ses histoires intemporelles faites d’amour, de passion, de drames, d’humanité ». Catherine Roques précise : « En prélude des spectacles, un dramaturge présente l’œuvre et donne les clés, sans spoiler, aux futurs spectateurs mais aussi à tous les curieux. C’est gratuit et cela dure entre 30 et 40 minutes. Il faut noter que tous les spectacles sont sous-titrés en anglais et en français pour faciliter leur compréhension. De plus, on se bat contre l’idée que l’opéra est cher. L’éventail de prix est très large et le tarif intermédiaire équivaut à une place dans un concert rock. Cette année, 18 000 places à 59 euros ont été proposées à la vente ». SUSCITER DES VOCATIONS Comme évoqué plus haut, la jeunesse reste une priorité. Pour donner envie aux jeunes d’être dans le public ou de faire carrière dans l’art lyrique, différents projets ont été lancés. Ainsi en 1998, Stéphane Lissner crée l’Académie, qui fête ses 25 ans. L’Académie est un cadre exceptionnel pour former des chanteurs, instrumentistes, scénographes, chorégraphes et auteurs à l’opéra. Puis Passerelles, le service éducatif et socio-artistique, 15 ans d’existence (encore un anniversaire) accompagne les jeunes dans l’exploration de l’opéra et du Festival à travers des journées Portes Ouvertes aux ateliers de Venelles, lieu de fabrication des décors. « L’opéra est un art total il y a à la fois la musique, la voix et les décors, les effets spéciaux, la lumière, le son. C’est toute la beauté du travail collectif et de l’alliance des différents corps de métier », souligne Catherine Roques. Passerelles ouvrira le bal d’‘‘Aix en Juin’’ avec des ateliers artistiques, un spectacle et des projets fédérant amateurs et professionnels, propositions ouvertes à tous et gratuites ! Enfin, ‘‘Opéra on’’ propose un programme complet pour découvrir l’opéra non seulement à travers un spectacle mais aussi avec des rencontres. Les tarifs ont aussi été repensés afin de rester accessibles. Le tarif jeune permet de ne payer que 30% du prix de la place. Et ça fonctionne ! Accents Balkans au Festival d’Aix-en-Provence © Vincent Beaume © Anne-Françoise Pelissier Sophie Ragot, secrétaire générale du Festival et Catherine Roques, directrice du marketing et de la communication
130 PROGRAMMATION 2023 DU 4 AU 24 JUILLET La programmation de cette année est digne d’une programmation d’un Festival anniversaire : le Festival propose une programmation où les œuvres jouent l’air du temps et résonnent avec l’actualité, en racontant l’amour, la quête du bonheur, la résilience et les problématiques sociétales. Petit tour de ses pièces majeures… En clin d’œil anniversaire, à l’Archevêché, Così fan tutte, opéra de Mozart et première œuvre donnée en 1948, est revisité par la mise en scène de Dmitri Tcherniakov qui aborde l’amour et ses affres à la cinquantaine. Le point d’orgue de cette édition, ce sont les retrouvailles avec Sir George Benjamin, un des plus grands compositeurs vivant. Propulsé en 2012 avec Written on Skin, succès retentissant repris dans le monde entier, il revient avec Picture a day like this, un conte philosophique et initiatique en un acte sur le thème de la quête du bonheur. Une création mondiale très attendue au théâtre du Jeu de Paume ! Une autre création importante, The faggots and their friends between revolutions, au pavillon noir. Une œuvre engagée, satirique et légère autour de la situation homosexuelle. La mise en scène est audacieuse : les 15 interprètes vont, tour à tour, chanter, jouer et danser. Dans un registre très contemporain, Wozzeck de Berg, histoire des temps modernes d’un homme broyé par la société, se jouera au Grand Théâtre de Provence. Une mise en scène spectaculaire de la psyché tourmentée de cet homme par la danse et autres jeux de scène. L’autre nouveauté : l’ouverture du Festival est la première collaboration avec la Comédie-Française pour l’Opéra de quat’ sous, conçu à l’origine pour des comédiens et donné sur la scène de l’Archevêché. La performance de ce Festival : les Ballets Russes de Stravinski au Stadium de Vitrolles. Une prouesse pour les musiciens qui vont jouer les 3 ballets russes dans une même soirée. Pas moins de 2h40 de musique intense avec des propositions cinématographiques dirigées par un jeune chef d’orchestre énergique, Klaus Mäkelä. Sans oublier les concerts, les trois opéras Othello, le Prophète, Lucie de Lammermoor au Grand Théâtre, mais également du jazz et des musiques du bassin méditerranéen avec l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée… Le Festival met à l’honneur le monde musical dans sa pluralité. 2023 promet d’être encore une grande année et pas seulement d’anniversaires ! Pour Pierre Audi, actuel directeur du Festival, la vocation du Festival est d’offrir aux spectateurs des expériences inédites, grâce à de nouveaux talents, de nouvelles œuvres, de nouvelles formes : ce que les institutions traditionnelles n’ont pas encore risqué, le Festival est là pour le tester, et ainsi indiquer la voie. FESTIVAL D’AIX-EN-PROVENCE Du 4 au 24 juillet 2023 Palais de l’Ancien Archevêché 13100 Aix-en-Provence Tél. : 08 20 67 00 57 - https://Festival-aix.com ÉVÉNEMENT © Vincent Beaume Concert Balthasar Neumann Ensemble Il Viaggio, Dante de Pascal Dusapin au Festival d’Aix-en-Provence 2022 Les Talens Lyriques au concert final de la résidence de chant de l’Académie © Monika Rittershaus © Vincent Beaume
131 Atelier couture au Festival d’Aix-en-Provence © Sylvie Roche © Sylvie Roche Atelier Passerelles avec les Artistes Relais Essayage perruque avec Christel Loetzsch © Vincent Beaume
HISTOIRE DE LA FONDATION, LA CITÉ POLYCHROME DU BONHEUR En poussant la porte du Centre architectonique, on pénètre dans l’univers et dans l’esprit de cet immense créateur qu’est Vasarely. Dès 1966, Vasarely a en tête ce projet. La première étape sera la restauration, à ses frais, du château de Gordes transformé en musée didactique dédié à ses œuvres majeures. L’inauguration sera le 5 juin 1971 et la reconnaissance d’utilité publique de la Fondation sera FONDATION VASARELY L’ART POUR TOUS Œuvre futuriste noire et blanche aperçue depuis l’autoroute, la Fondation Vasarely tient une place importante dans le paysage aixois. Posée sur les terres de Cezanne au Jas de bouffan, aux hexagones parfaits, elle scelle une longue saga du XXe siècle faite de recherches, de sciences et d’utopies, l’histoire d’une vie dédiée à l’art. Par Corinne Delaunay - Photos : Anne-Françoise Pelissier VISITE effective le 27 septembre 1971. « De plus, c’est à Gordes qu’est né l’art optico-cinétique » souligne Pierre Vasarely, son unique petit-fils, et président de la Fondation depuis 2009, « L’élément fondateur fut un petit fenestron se trouvant dans la maison de berger acquise en 1950 dans la garrigue, qui, quand on est à l’intérieur, est un carré blanc, véritable puits de lumière, et quand on le voit de l’extérieur est un carré noir. Dès lors, Victor Vasarely va jouer avec cette opposition noir blanc, ces jeux de lumière, ces contrastes. Gordes, 132
133 sa rugosité et sa lumière l’ont inspiré ». Le succès du musée est tout de suite au rendez-vous. Fort de cet engouement, Vasarely se met à la recherche d’un lieu pour proposer un espace résolument contemporain. Le maire d’Aix-en-Provence de l’époque, Félix Ciccolini, vend alors pour le franc symbolique le glacis du Jas de Bouffan à charge pour Victor Vasarely de financer et de construire son projet. Le centre architectonique (mêlant art et architecture), ovni alvéolé, est inauguré le 14 février 1976 après deux ans et demi de travaux. Son architecture hexagonale rend hommage à la France, terre d’accueil des Vasarely mais également au Cube de Kepler qui crée une illusion d’optique très forte. L’essence du Centre architectonique de la Fondation Vasarely est de faire descendre l’art dans la rue, c’est une sorte de show-room pour inspirer architectes et urbanistes, scientifiques, chercheurs et industriels. Plasticien utopique et visionnaire, il souhaite transmettre les idéaux du Bauhaus allemand et du Mühely hongrois. Son cheval de bataille : combattre les nuisances visuelles des cités grises de l’après-guerre. Il veut apporter de la beauté plastique dans les périphéries des villes, ces conglomérats bétonnés et tristes. Il défend un art de la façade, un art démocratique qui soit à la portée du plus grand nombre, un art social… une cité polychrome du bonheur. Il devient ainsi une des figures de l’avant-garde et de l’intégration architecturale. L’histoire de ce lieu s’inscrit aussi dans une filiation artistique à Cezanne. En hommage au père de l’art moderne, Victor Vasarely enfouit, en 1973, dans les fondations du bâtiment, un parchemin avec l’inscription « De Cezanne, nous serons dignes ». LA FONDATION AUJOURD’HUI Pierre Vasarely s’est engagé à honorer les volontés de Claire et Victor, ses grands-parents. « Le conseil d’administration et moimême suivons à la lettre les statuts de la Fondation, ils contiennent tout le projet scientifique et culturel ». La Fondation s’ouvre sur le territoire par le biais de la médiation culturelle auprès des écoles, collaboration avec les hôpitaux d’Aix, organisation de conférences et Pierre Vasarely, président de la Fondation Vasarely
134 de workshops sur l’urbanisme, invitation d’artistes contemporains à se confronter aux œuvres in situ. Classée Monument historique en 2013, gros œuvre récemment restauré (2013-2019) et ayant reçu l’appellation « Musée de France » depuis 2020, un calendrier de restauration des œuvres monumentales a été mis en place. Onze ont déjà été restaurées à ce jour. Une extension semi-souterraine est envisagée pour exposer notamment les œuvres provenant des collections du Centre Pompidou. DÉAMBULATION EN 3D Au rez-de-chaussée, les 42 œuvres monumentales intégrées dans les murs sont réalisées dans différents matériaux, tapisserie, émaux, céramique, savonnerie, aluminium anodisé, verre… Le visiteur, qui devient acteur, se promène dans les sept salles hexagonales contenant six œuvres chacune et deux sculptures présentées dans la salle 4. Un labyrinthe de formes géométriques et de couleurs prend corps dans la déambulation. Le visiteur fait un voyage immersif au pays de la vibration optique, hypnotique, hallucinant, voire perturbant pour la rétine. L’op art exige une parfaite maîtrise technique et une imagination sans limite. Créateur hyperactif, Victor Vasarely a traversé son temps, le XXe siècle, en laissant une œuvre et des écrits multiples. Alors que le musée de Gordes est fermé depuis 1996, le centre d’Aix présente depuis 2018 une rétrospective qui raconte tout le parcours du plasticien, de son passage au Mühely de Budapest jusqu’aux années 80. Il y mentionne l’importance du rôle de l’artiste dans la société en œuvrant avec les architectes et les urbanistes pour accéder à la cité polychrome du bonheur qu’il promeut ici. LES CONFRONTATIONS ARTISTIQUES, EXPOSITIONS TEMPORAIRES L’autre caractéristique de la Fondation est de servir d’écrin à des plasticiens, musiciens qui utilisent les volumes des salles pour y déployer leur travail en adéquation avec celui de Vasarely. Fruit de cette confrontation, l’intrigant et hypnotique « Pendule » de Damien Bénéteau, une pièce à aller admirer, étudier, comprendre. Une œuvre magistrale, entre art et sciences, notion si chère à Vasarely, est d’une extrême précision. « Variations in Variations » de Damien Bénéteau à ne pas louper, jusqu’au 17 septembre. Autre événement attendu, l’exposition d’été « Vasarely avant l’op, une abstraction européenne 1945 à 1955 ». Pour la quatrième année consécutive, la Fondation Vasarely poursuit son partenariat avec le Centre Pompidou. Du 17 juin au 15 octobre, 35 œuvres majeures racontent la période parisienne qui va précéder la création de cette école de l’art optico-cinétique, cette époque qui va sacraliser Vasarely père de l’op art et l’amener vers la célébrité. L’exposition dévoilera un Vasarely moins connu, dans la mouvance post cubiste en vogue sur la scène artistique française. Ses œuvres, annonçant la révolution op art à venir, dialogueront avec celles d’autres artistes de la même époque : Agam, Jean-Michel Atlan, Etienne Béothy, André Bloc, Simone Boisecq, Robert Breer, Pol Bury, Geneviève Claisse, Jean Dewasne, Jean Deyrolle, Cesar Domela, Etienne Gilioli, Hans Hartung, Auguste Herbin, Robert Jacobsen, Berto Lardera, Jean Leppien, Alberto Magnelli, Richard Mortensen, Marta Pan, Serge Poliakoff, Gérard Schneider, Pierre Soulages, Victor Vasarely et Nicolaas Warb. Téo Vasarely, la quatrième génération, prolonge l’œuvre alvéolée de Victor en produisant du miel « made in Fondation Vasarely » grâce aux ruches installées sur le toit du bâtiment. Comme une jolie métaphore de l’immense travail de son arrière-grand-père. Le miel est en vente dans la boutique du centre. NB : Ce lieu incroyable, reconnu d’utilité publique et à but non lucratif ne bénéficie d’aucune subvention de fonctionnement : toutes les formes de mécénat sont les bienvenues et sont déductibles en partie des impôts Fondation Vasarely 1 avenue Marcel Pagnol, 13090 Aix-en-Provence Tél. : 04 42 20 01 09 www.fondationvasarely.org VISITE Le miel de la Fondation Vasarely
135 LA FANFARE CULTURE Une saison estivale en fanfare ! Quel était votre but en créant la Fanfare Culture ? L’objectif de la Fanfare est de partager des moments créatifs, de proposer des spectacles, des expositions, des concerts, des rencontres, des événements culturels avec des artistes du territoire dans des endroits où l’on mange et où l’on boit. La Fanfare Culture fait se rencontrer le monde de l’art et le monde des restaurateurs, commerçants, chefs d’entreprise, associations. L’idée, c’est d’apporter l’esprit de la fête dans des lieux différents, même au domicile des particuliers qui le souhaitent. Qui fait partie de l’aventure de la Fanfare ? Il y a des comédiens, des plasticiens, des musiciens, des danseurs, des photographes, des peintres, des sculpteurs… Tous les créateurs sont les bienvenus. Nous imaginons en équipe des spectacles hybrides mêlant différentes formes artistiques, chacun peut exprimer sa sensibilité et la faire partager à un public différent. La créativité selon Steve Jobs c’est établir des connexions entre les choses pour les faire bouger. C’est exactement ce que fait la Fanfare ! Qu’y a-t-il au menu de cette nouvelle saison ? Nous proposons une rétrospective Jacques Pellegrin dans le restaurant aixois Le Novo. Comme tous les étés, les amateurs de jazz vont se régaler au domaine Camaïssette, j’adore l’idée d’emmener le jazz dans les vignes. Il y aura des événements artistiques formidables au Domaine de Tour Campanets, au Mazet des Oliviers et au Château Bonisson. Vous pourrez voir une expo de photos dans le studio photo de Sophie Bourgeix, partenaire habituelle de la Fanfare. Il y aura une exposition de peinture de Jérôme Fidon dans l’extraordinaire Abbaye de Silvacane à la Roque-d’Anthéron. Nous proposons aussi des vernissages secrets à domicile dans les entreprises ou dans les ateliers d’artistes accompagnés du verre de l’amitié. Vous proposez aussi du théâtre ? Quatre pièces de théâtre vont tourner tout l’été. L’art de la joie de Goliarda Sapienza avec Anna Tatarova jouée par Françoise Cauwel et une danseuse du Ballet Preljocaj. Combats et métamorphose d’une femme d’après le roman qu’Édouard Louis a écrit sur sa mère avec Françoise Cauwel, comédienne et un joueur de djembé. Anaïs et Henry interprétés par Françoise Cauwel et Laurent Moreau d’après les correspondances intimes d’Anaïs Nin et Henry Miller et Noces de Camus. Parlez-nous du concept de At’home Théâtre ? Le but est d’emmener la culture à domicile, de créer des événements, des synergies, des rencontres entre les comédiens et les particuliers. L’écoute, la présence des comédiens est très différente, plus intense que dans une salle de spectacle. L’idée c’est de partager une expérience artistique avec ses amis, sa famille, ses voisins… Depuis 2022, vous proposez « Une bonne heure de bonheur » ? Il s’agit d’une rencontre avec un artiste. L’enjeu est de mettre en lumière le temps d’un moment assez court des projets portés par des professionnels en faisant la part belle au questionnement de leur parcours, de leur pratique artistique. Par exemple François Giovangigli, le peintre cuisinier qui utilise des pigments particuliers comme des entrailles de poisson ou des encres de seiche. Le credo de Françoise Cauwel, fondatrice de la Fanfare Culture, est d’emmener l’art dans des lieux insolites n’ayant pas vocation à être des lieux culturels. Comme chaque année, la nouvelle saison démarre en fanfare dans la belle ville d’Aix-en-Provence et ses environs. La culture est une gourmandise qui ne fait pas grossir, alors régalez-vous ! Par Catherine Marquis Pour plus d’informations, rendez-vous sur www.lafanfareculture.com FOCUS
PARLEZ-NOUS DE L’APPLICATION CEZANNE ? À travers la ville d’Aix-en-Provence, 3 500 clous estampillés d’un « C » guident le visiteur dans un parcours sur les pas du peintre aixois Paul Cezanne. 32 de ces clous sont associés à des lieux symboliques et importants de sa vie. Ce circuit touristique et culturel a franchi une nouvelle étape en proposant une version digitalisée des clous de Cezanne. Pour marcher sur les pas du peintre en réalité augmentée, il suffit de télécharger sur son smartphone l’application « Sur les pas de Cezanne », disponible en Français et en Anglais sur l’Apple Store et le Google Play Store. L’application permet de découvrir les lieux à proximité et de s’y rendre. Une fois sur place, un guide virtuel apparaît sur l’écran du smartphone pour communiquer des informations sur ces lieux, des œuvres en réalité augmentée apparaissent et l’application permet de cliquer sur une œuvre pour connaître son histoire et en voir les détails. L’application a reçu le deuxième Prix des Trophées de la Communication 2022 dans la catégorie meilleure application. QUELLES SONT LES NOUVEAUTÉS POUR CETTE ANNÉE ? De nombreux projets sont prévus en 2023. Il y a d’abord le réaménagement de la boutique et du hall d’accueil de l’Office de Tourisme. L’objectif est double. Il est de capter les visiteurs qui viennent à l’Office de Tourisme en inscrivant la boutique dans un parcours client et de rendre l’espace d’accueil plus chaleureux et convivial. Concernant le Tourisme d’Affaire nous renforçons notre positionnement et notre visibilité grâce au lancement du nouveau site MICE de l’Office de Tourisme pour la promotion du Tourisme d’Affaire avec la signature « Aix-en-Provence, Inspirez votre business », avec en axes de développement la présence sur des salons et la commercialisation d’une offre complète à destination des professionnels. Nous lançons également une étude pour la faisabilité de travaux d’agrandissements du Centre de Congrès et la prise en compte environnementale, avec un bâtiment plus sobre d’un point de vue énergétique. Le 20 janvier 2023, le Conseil Municipal de la ville d’Aix-en-Provence a réaffirmé sa forte volonté politique d’accompagner le développement du tourisme d’affaires sur le territoire Aixois. Pour ce faire, il a demandé à la SPLA « PAYS D’AIX TERRITOIRES » de réaliser, d’ici la fin de l’année 2023, une étude de programmation de l’extension du Centre de Congrès QUELLES SONT LES MISSIONS DE L’OFFICE DE TOURISME ? L’Office de Tourisme d’Aix-en-Provence est un Établissement Public à Caractère Industriel et Commercial (EPIC), qui a pour missions : la promotion du territoire, l’accueil, le conseil et l’information des visiteurs, la participation à l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique locale du tourisme, la vente, la production et la commercialisation de services, la gestion et l’exploitation de sites comme le Centre de Congrès, la boutique du Musée Granet, les sites de Cezanne (Atelier de Cezanne et Carrières de Bibémus), l’animation d’un réseau de partenaires et l’organisation d’événements, expositions et manifestations. Depuis 2019, grâce à une convention de coopération signée avec la Métropole Aix-Marseille-Provence, l’Office de Tourisme d’Aix-en-Provence peut aussi œuvrer pour le compte de 35 communes réparties autour d’Aix-en-Provence. Ces actions portent sur le développement de la notoriété de la destination à travers les filières prioritaires : culture, œnotourisme, agritourisme et développement durable, tourisme d’entreprises et savoir-faire, tourisme de pleine nature et randonnée, vélo et tourisme équestre. QUELS SERVICES SONT MIS EN PLACE POUR LES TOURISTES ? En 2022, l’Office de Tourisme d’Aix-en-Provence a accueilli près de 400 000 visiteurs à la recherche d’informations et d’activités de loisir sur la destination. Avec 40% de clientèle internationale et 60% de clientèle française, Aix s’affiche comme une destination véritablement cosmopolite. Cependant, l’Office de Tourisme s’engage en faveur d’un tourisme plus inclusif. Dès 2012, il obtient la marque d’État Tourisme & Handicap pour les quatre familles de handicap et l’a renouvelée en juin 2022 pour cinq ans. Des équipements, documents, supports de visites sont disponibles, le personnel est sensibilisé et formé à l’accueil de personnes en situation de handicap. Il a été le premier nommé aux Trophées du Tourisme accessible 2022 parmi les 400 candidatures, prix décerné par la Direction Générale des Entreprises, l’Association Tourisme & Handicap et ADN Tourisme lors du salon Handica, le 1er juin 2022 à Lyon. Par ailleurs, l’Office de Tourisme d’Aix-en-Provence est titulaire de la marque d’État Qualité Tourisme depuis 2015. En 2022, une visite mystère a confirmé la conformité des services, notamment le suivi de la qualité, les stratégies de communication, l’accueil et la promotion, le développement durable et la réassurance sanitaire post Covid. Enfin, l’Office de Tourisme d’Aix-en-Provence a été le premier de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur à avoir obtenu le label Vignobles & Découvertes, label attribué par Atout France depuis 2016. Le label promeut une destination à vocation touristique et viticole, proposant une offre de produits complémentaires, permettant au client de faciliter l’organisation de son séjour et de l’orienter sur des prestations qualifiées. MICHEL FRAISSET “Aix-en-Provence, plus qu’une ville… Une passion! ” Michel Fraisset, Directeur de l’Office de Tourisme d’Aix-en-Provence 5 QUESTIONS À 136
actuel incluant un organigramme fonctionnel des relations entre les différents espaces du Centre de Congrès après extension, une faisabilité technique, une faisabilité architecturale et urbanistique avec une première estimation des coûts de travaux. L’objectif est de doter la ville d’Aix-en-Provence d’un centre de congrès modernisé avec de nouvelles surfaces de réunions, d’expositions et de restauration. Le centre de congrès répondant aux nouvelles normes éco-responsables et avec ses nouveaux espaces sera en mesure de satisfaire plus de 85% des demandes congrès et conventions. Par cet important investissement, la ville d’Aix-en-Provence et l’Office de Tourisme, gestionnaire du centre de congrès, souhaitent activement contribuer à l’augmentation des retombées économiques pour le territoire aixois en général dont les hôtels, bars-restaurants, transports, magasins de souvenirs, lieux événementiels… ainsi que pour la soixantaine de fournisseurs, prestataires, partenaires du centre de congrès. QUELS SONT LES PRODUITS EN VENTE DANS LA BOUTIQUE ? Les produits vendus sont le reflet de la destination et mettent à l’honneur les producteurs et créateurs locaux. Calissons d’Aix, miels, huiles d’olive, vins du pays d’Aix, produits dérivés de la lavande (parfums, savons…), santons, savons locaux, textiles et bijoux de créateurs locaux, gamme de produits dérivés de la marque Aix-enProvence, Estello de Proùvenço. Un calendrier de rendez-vous sera proposé pour venir les déguster et rencontrer les producteurs et créateurs aixois. QUELS SONT VOS PROJETS POUR LES ANNÉES À VENIR ? Une nouvelle année Cezanne se profile pour 2025 après l’énorme succès de l’exposition « Cezanne en Provence » en 2006 puis celui tout aussi important de « Cezanne-Picasso en 2009 ». Célébrer Cezanne à Aix, c’est permettre à chacun, habitant d’Aix ou amateur venu de l’autre bout de la planète, d’avoir accès aux toiles dans des conditions optimales ; c’est offrir l’expérience unique d’appréhender ses œuvres dans leur contexte « naturel » d’origine, en marchant sur les traces du peintre dans des lieux aménagés offrant un accueil de qualité ; c’est voir les paysages du pays d’Aix avec les yeux de Cezanne. Mais au-delà, c’est prendre son œuvre comme « principe actif », comme élément « inspirant », pour mobiliser, pendant une saison culturelle, toute la vitalité d’un territoire en termes d’expressions artistiques, de témoignages, de projets pédagogiques, d’animations... C’est afficher une ambition forte dans la relation entre la création, le territoire et les publics. Événement tout à fait exceptionnel, les œuvres de Cezanne vont revenir du monde entier pour être présentées à Aix-en-Provence, sur leur lieu d’origine, au musée Granet sur le thème « Cezanne au Jas de Bouffan ». Pendant quelques mois, de la mi-juin à fin septembre 2025, Aix, ville et terre d’origine, sera dépositaire du flambeau cezannien. Les œuvres seront là, rares, fragiles et intactes, de même que sont toujours là, rares, fragiles et peu abîmés par le temps, ces sites où Cezanne peignait : la bastide du Jas de Bouffan, entièrement restaurée pour l’occasion et réouverte au public, les Carrières de Bibémus, mais aussi son atelier des Lauves, également complètement réhabilité ou encore la montagne Sainte-Victoire… Office de Tourisme d’Aix-en-Provence 300 avenue Giuseppe Verdi, 13100 Aix-en-Provence Tél. : 04 42 16 11 61 - www.aixenprovencetourism.com 137 L’Office de Tourisme d’Aix-en-Provence © Anne-Françoise Pelissier
ESCALE BULLE URBAINE La réception avec sa jolie fontaine, allusion à l’identité aixoise, accueille les invités dans une ambiance art déco instaurant un sentiment d’intimité immédiat. Dans le lobby on peut se reposer en feuilletant un des livres en français et en anglais empruntés dans une des bibliothèques mises à disposition. Un peu plus loin, le bar doté d’un piano à queue invite les pianistes amateurs ou non à lancer quelques notes. Sa terrasse attenante est très agréable en saison hivernale. Une ambiance cosy à la new-yorkaise se dégage de l’ensemble. Aux beaux jours, on se prélasse dans le jardin paysager méditerranéen qui cache un site historique incroyable, la Tourreluque, vestige archéologique du rempart construit au Moyen Âge, protecteur de la ville. Avec les oliviers, le magnolia recouvert de fleurs blanches au printemps, le micocoulier et les 138 L’Aquabella Hôtel & Spa 4 étoiles bénéficie d’un emplacement idéal pour qui veut arpenter paisiblement les rues aixoises sans se préoccuper de sa place de parking et en s’offrant des parenthèses de douceur au bord de son immense piscine ou dans le spa aux origines antiques. Une halte pour sentir le pouls de la ville ! Par Corinne Delaunay - Photos : Anne-Françoise Pelissier AQUABELLA AU CŒUR DE LA VILLE incontournables cyprès, le jardin invite à la contemplation. La piscine extérieure chauffée est accessible à partir d’avril jusqu’à fin septembre. Ses belles dimensions (25 x 10 m) la placent parmi les plus grandes piscines privées d’Aix-en-Provence. Elle est l’atout de la belle saison pour savourer un moment de fraîcheur sous le soleil de Provence. À l’heure du déjeuner, la nouvelle pergola du restaurant, l’Orangerie, permet de profiter des derniers rayons du soleil couchant. VUE SUR LES TOITS Les 112 chambres entièrement rénovées bénéficient d’une vue sur le jardin ou sur la ville. Un immense coup de cœur pour les 25 chambres privilèges réparties aux 3e et 4e étages, orientées côté sud pour admirer la Cathédrale illuminée la nuit, ouvrir les yeux sur
les toits de la vieille ville et même au-delà. C’est une mer de tuiles ocres, de tropéziennes et de jardins insoupçonnables depuis la rue qui s’offrent à celui qui se pose au balcon. Une autre perspective d’Aixen-Provence comme un tableau aux tons délavés composé de jaune, d’orangé et de rose. La déco des chambres est sobre et chic avec des teintes terracota ou bleu canard. Dans certaines, les fontaines d’Aixen-Provence sont mises à l’honneur en tête de lit. Les 4 suites, très prisées, ont toutes été imaginées avec une palette de couleurs et une ambiance unique. Nommées poétiquement Provence Bohème, avec son fauteuil suspendu et ses couleurs vives ; Atelier d’Artiste, avec son plafond haut et ses verrières en métal ; un Jardin en Provence et l’Île aux Oiseaux avec ses zelliges bleus. RELAXATION À LA ROMAINE Ici, le passé n’est pas écarté par la modernité des lieux, il subsiste dans des clins d’œil comme la moquette des couloirs ornée d’une voie romaine en trompe l’œil mais aussi par la présence des vestiges des thermes fondés par les Romains sur lesquels le spa a été construit. 3000 m2 dédiés à la détente et à la reconnexion. Le spa sensoriel est accessible gratuitement aux clients résidant dans l’établissement. Il comprend un sauna, un hammam tiède, un hammam chaud, des douches à expériences, un jacuzzi, un bassin de marche et les fameux lits de repos chauffants, moment privilégié pour se prélasser entre deux soins. Un véritable havre de ressourcement. L’Aquabella, à deux pas de la Cathédrale, conjugue à la perfection l’art de vivre provençal, une vie tournée vers l’extérieur et la richesse historique de la ville d’Aix. Il convient pour des visiteurs qui souhaitent vivre comme un aixois le temps d’un séjour mais aussi à la clientèle affaires qui aime allier business et découverte. Aquabella Hôtel & Spa 4* 2 rue des Étuves, 13100 Aix-en-Provence Tél. : 04 42 99 15 00 - www.aquabella.fr 139
ESCALE 140 ESTAMPILLÉ PROVENCE Tout au Renaissance fleure bon la Provence. Dès la réception, le desk habillé d’ocres et de doré en rappelle les lumières, un parti pris conservé dans les 133 chambres et suites où les symboles d’Aix-en-Provence sont réinterprétés de manière moderne, sobre et élégante. Les têtes de lit blanches se parent de calissons en relief pour un clin d’œil gourmand, très actuel. Les calissons sont également évoqués sur les moquettes des chambres. L’architecte décorateur Christian Ghion, concepteur du plus grand mur d’eau d’Europe situé à deux pas de l’hôtel, a designé les fauteuils jaunes et gris ainsi que les artworks représentant la fontaine de la Rotonde, la place Albertas ou bien la cathédrale Saint Sauveur. L’intégration de la destination, signature de chaque Renaissance, ouvre sur une L’hôtel 5 étoiles de la chaine Marriott, ouvert en 2014, se révèle être un établissement contemporain aux multifacettes, tourné vers l’art et la Provence. Il conjugue avec brio la création artistique à l’excellence de l’hospitalité et de la gastronomie. Son credo : chez Renaissance, il doit toujours se passer quelque chose ! Par Corinne Delaunay HÔTEL RENAISSANCE EN MODE ARTY palette de couleurs, de matières, de textures comme le sol gris faisant écho à la minéralité de la montagne Sainte-Victoire que l’on aperçoit depuis certaines chambres. En effet, la configuration de l’hôtel permet d’avoir une vue dégagée dès le premier étage et de laisser l’imaginaire s’envoler sur les toits et l’horizon de la ville, stimulé par les œuvres qui habitent chaque recoin. Les espaces communs dégagent une atmosphère toute particulière mêlant bien-être, curiosité et plaisir. Ainsi le lobby s’ouvre à la fois sur le bar l’Avant-Scène mais aussi sur plusieurs espaces faits pour se rencontrer, travailler ou se détendre. En descendant le solennel escalier, on tombe sur la très remarquable salle des Pas Perdus, véritable jardin d’hiver de 300 m2 avec ses pins parasols, ses fauteuils suspendus en osier et ses baies vitrées laissant entrer © Romy Agency
141 la lumière. Cet espace et les 8 salles modulables permettent également d’organiser des événements privés et d’entreprises, accompagnés d’une restauration sur mesure réalisée par le service banquet. Atypique et recherché, le Renaissance a déjà été le théâtre de mariages, de shootings pour des créateurs de mode et même un lieu de tournages pour des séries. Au restaurant Atmosph’R, la cuisine est ouverte pour partager en live le savoir-faire des artistes culinaires avec Vincent Merly aux commandes. Les murs couleur lavande et les alcôves donnent un côté intimiste à l’ensemble. La terrasse sur le parvis s’anime le week-end pour des brunchs ou des soirées festives avec concerts. Aux beaux jours, le Palm’s et sa magnifique piscine carrée, ses transats, son bar extérieur et son restaurant à tapas viennent compléter l’offre du spa Esthederm. L’ART À TOUS LES ÉTAGES L’ADN du Renaissance est artistique. L’hôtel se veut contemporain et son design s’incorpore parfaitement au carré des arts aixois représenté par le Grand Théâtre de Provence, le Ballet Preljocaj au Pavillon Noir, la bibliothèque Méjanes et le conservatoire. Des partenariats existent tout au long de l’année avec de grands événements tel le festival de Pâques ou bien le festival d’art lyrique. Ainsi, l’hôtel a l’habitude de recevoir de nombreux artistes de passage : musiciens, humoristes, comédiens, danseurs mais aussi des hommes politiques et hommes d’affaires sans oublier les équipes sportives. Certaines équipes de rugby séjourneront ici lors de la Coupe du Monde cet automne. Lors de la première biennale d’art contemporain en 2022, l’hôtel a même accueilli une vingtaine d’artistes. Depuis, les mannequins de Marie-Christine Rabier, parfaitement intégrés au décor, habitent le lobby. Fort de cette expertise, l’hôtel propose des packages créatifs, culturels et gastronomiques : visites d’ateliers d’artistes aixois et marseillais, billets pour des manifestations. Cette expérience artistique inédite a pris racine à l’ouverture de l’hôtel grâce à un fond de dotation. Une collection permanente de 40 œuvres a ainsi pu être créée par 17 artistes du grand sud, d’Aix en Italie. À l’entrée de chaque chambre, les lithographies de Karine Rougier, inspirées du voyage, invitent les hôtes à entrer dans un monde imaginaire. Au deuxième étage, une sculpture en bois recouverte de savon de Marseille de Luc Dubost interpelle. Sans oublier de citer la fresque de Giuseppe Caccavale, hommage à Cezanne par Rilke et les œuvres de Julie Dawid, amoureuse du végétal travaillant sur différents supports comme le dibond. Couplées à cette collection, des expositions ont lieu 3 à 4 fois par an. Celle du printemps met à l’honneur Richard Pellegrino, artiste peintre aixois. Ses œuvres colorées et énergiques intitulées de l’exposition Renaître sont à découvrir dans le hall de la réception et la salle des Pas Perdus jusqu’en juin. Lieu d’exposition de multiples talents, il est possible de demander à la conciergerie une visite guidée afin d’en savoir plus sur les œuvres et leurs histoires. Destination à part entière, le Renaissance met en lumière sa terre d’accueil en invitant à une immersion artistique sans cesse renouvelée dans un univers à la fois luxueux et élégant. Hôtel Renaissance 5* 256 avenue de Pérouse, 13100 Aix-en-Provence Tél. : 04 86 91 55 00 - www.marriott.com © Jérôme Mondiere © Anne-Françoise Pelissier © Jérôme Mondiere
ESCALE 142 UNE HISTOIRE DE FAMILLE, MARCHANDS DE BONHEUR Le nom Sévan, comme un lac en Arménie, rappelle les racines de la famille. Cet hôtel est avant tout une histoire de famille commencée il y a 50 ans. Le père, Jacques Hairabian, installé à la Tour d’Aigues comme marchand de légumes, a toujours cru au développement touristique du Sud Luberon. Prenant exemple sur ses amis, propriétaires du Vallon de Valrugues à Saint-Rémy-de-Provence, il crée cet établissement en 1975, doté de 45 chambres et d’un terrain de 1,5 hectares. Travailleur acharné, il s’attelle avec passion à transformer le terrain en magnifique parc verdoyant, en y plantant harmonieusement des essences méditerranéennes. Un choix judicieux qui permet de garder une dominante verte, même en hiver. Sur les terrasses des chambres supérieures ou des suites familiales, le regard se perd dans les cèdres, magnolias, cyprès, arbousiers, bambous et les 70 oliviers ! Depuis 1991, Christophe, l’aîné de ses fils et ses deux frères Stéphane et Olivier ont repris l’établissement dans la lignée de ce qui avait été dessiné par leur père : servir, accueillir et donner du plaisir. Aujourd’hui, c’est au tour de la troisième génération de s’impliquer. Les chambres sont rénovées par Julie, la fille de Christophe, qui a mis son talent d’architecte au service de la nouvelle décoration. Un design contemporain, avec des pans de papier peint inspirés du parc, une moquette moelleuse, des tons zen vert, kaki et ocre apportent une touche cosy reposante. Idéalement situé au cœur de la Provence entre le massif du Luberon et la montagne Sainte-Victoire, le Sévan Parc Hôtel Best Western 4*, est une escale idéale et pleine de charme pour explorer les alentours avec un accès rapide vers tous les centres d’intérêt. Par Corinne Delaunay - Photos : Anne-Françoise Pelissier SÉVAN PARC HÔTEL UN CONCENTRÉ DE PLAISIRS UNE OASIS À PERTUIS Les trois types de chambres, les standards, avec vue sur le massif du Luberon et ses villages perchés, sans terrasse, les supérieures et les suites familiales, côté parc, avec terrasse, sont complétées par une offre atypique, les trois cabanes duo, cubes en bois design, nichées au fond du parc. Dans le parc arboré, un des atouts de cet hôtel, sont posés des canapés, un hamac. Les espaces verts côtoient un terrain de pétanque, une piscine de belles proportions 20 x 10 mètres, un jacuzzi® et bientôt un espace spa. Sur la terrasse, les mûriers platanes s’ornent de lampions pour prendre un verre à la nuit tombée dans un décor de place de village avec sa fontaine centrale au milieu. Ici, on se réconforte de quiétude et de bonne chair. Le restaurant l’Olivier a trouvé son identité grâce à l’arrivée de Christophe Pulizzi, un jeune chef prometteur qui aime régaler ses hôtes d’une cuisine gastronomique à des prix maîtrisés. Alors que demander de plus ? Confort, déconnexion et belle table, le Sévan Parc Hôtel a su trouver la clé du bonheur. Sévan Parc Hôtel 4* 914 route de la Bastidonne, 84120 Pertuis Tél. : 04 90 79 19 30 - www.sevanparchotel.com
COUP DE FOUDRE ET CHALLENGE FAMILIAL Martin et Robinson Roy, les fils, ont passé leur enfance à quelques kilomètres de là, à Calas. Après des études de commerce pour l’un et d’ingénieur pour l’autre, ils travaillent à Paris tout en nourrissant l’envie de se lancer à leur compte dans la restauration. Étienne, leur père, désire avoir un hôtel. En 2019, coup de cœur collectif, la bastide entre dans leur vie et les rêves des uns et des autres s’entremêlent. Leur vision : un espace hôtellerie avec 18 chambres, restauration et événements. La Provence coulant dans leurs veines, ce sont donc naturellement des noms provençaux qui vont être choisis. Gaogaïa, pour l’hôtel, qui signifie se reposer, se prélasser et Gaodina, pour le restaurant, dont la traduction est : festoyer entre amis. Depuis 3 ans, ils s’attachent à redonner vie à cette belle endormie, véritable bastide du XVIIIe siècle parmi les 29 que comptent le pays aixois. Le cachet de la bastide a été conservé : la façade avec ses volets verts, les vignes grimpantes accrochées au mur, les escaliers en pierre, les tomettes dans les communs… Côté chambre, les sols sont recouverts de parquet blond ou de carreaux de ciment, une décoration traditionnelle, épurée Idéalement situé au milieu des champs, parenthèse entre le centre-ville aixois à 4 kilomètres et la zone d’activités des Milles, à 5 minutes de la gare et 10 minutes de l’aéroport Marseille Provence, le Domaine Gaogaïa a tout pour plaire ! Par Corinne Delaunay - Photos : Anne-Françoise Pelissier DOMAINE GAOGAÏA UNE MAGNIFIQUE BASTIDE PROVENÇALE avec des meubles chinés et repeints. Lumineuses, elles donnent toutes sur la campagne environnante. LE CHARME ET L’AMBIANCE Ouvert toute l’année, le parti pris a été de créer un espace de vie et un restaurant avec des chambres au-dessus. Place à la détente dans le parc de 1,2 hectares avec de la musique lounge en fond sonore : parties de pétanque sur les deux terrains, repos à la piscine, apéritif tapas au bar d’été illuminé par des lampions à la nuit tombée ou brunch sous le marronnier centenaire. Ici, pas question de faire l’impasse sur le service, l’accueil est familial et chaleureux. Le choix est aussi celui d’un bon rapport qualité prix pour être accessible, fidéliser la clientèle et surtout provoquer cet effet de surprise, en réservant un 3* en pays aixois, de tomber sur une véritable bastide à la campagne. Domaine Gaogaïa 3* 1075 chemin du Mont Robert, 13290 Aix-en-Provence Tél. : 04 42 24 48 50 - www.domainegaogaia.com 143
ESCALE 144 UN PANORAMA À COUPER LE SOUFFLE Si on vous offrait la montagne Sainte-Victoire grandeur nature, face à vous, pour la voir au fil des heures se métamorphoser, se parer de couleurs… Vous n’auriez plus envie de quitter des yeux la muse de Cezanne. À l’hôtel Sainte-Victoire, situé dans le petit village de Vauvenargues et orienté plein sud, les 15 chambres, dont deux suites, baignent dans une belle lumière. En plus de nous offrir le luxe d’épouser la nature environnante avec ses larges baies vitrées, le calme environnant permet une déconnexion totale. Une belle piscine, des transats de repos et un boulodrome à l’ombre d’un marronnier, juste ce qu’il faut pour se sentir comme dans une maison de vacances que l’on prend plaisir à retrouver chaque année. 144 L’hôtel Sainte-Victoire vous offre une expérience privilégiée, celle de vous connecter à la montagne du même nom et de laisser filer le temps dans un état quasi méditatif. Cet hôtel 4 étoiles au luxe discret se révèle être une adresse confidentielle nichée dans un écrin de verdure à quelques kilomètres d’Aix-en-Provence. Par Corinne Delaunay - Photos : Anne-Françoise Pelissier HÔTEL SAINTE-VICTOIRE CHANGEZ DE POINT DE VUE UN ENVIRONNEMENT ARTISTIQUE Face au château de Vauvenargues, la dernière demeure de Picasso, et face à la montagne Sainte-Victoire, l’art ne pouvait pas être absent. La décoration du lieu est à la fois design et épurée, sublimant les intérieurs et laissant la part belle à la magie de la nature. Un luxe discret servi par des prestations haut de gamme. Les éléments naturels comme le bois, le verre et le métal prédominent. Dans les chambres, la sobriété est de mise avec du parquet au sol et des tons bleus, gris et verts. Il ne faut pas distraire le regard de sa majesté, l’hypnotique Sainte-Victoire. Les draps de lit, immaculés avec un liseré noir, viennent de la Maison de Witt. La délicate odeur de figue du parfum d’intérieur une nuit d’été sous le figuier de Rose et Marius diffusée dans les couloirs et le lobby n’altère en rien les odeurs de la garrigue quand l’été prend sa place.
145 L’art est présent, magnifiquement orchestré par la famille Guerrier, quatre générations d’artistes. Ici, le père, Francis a designé la sculpture monumentale accueillant les visiteurs. Une silhouette baptisée « Ascendance », qui rappelle le lien entre la terre et le ciel. Dans le lobby, la présence de l’escalier en bois et métal est adoucie par un mur végétal et la verrière qui offre un puits de lumière. Le tout est rehaussé par un lustre « ADN de l’univers » et un aquarium à papillons, intrigant entre jeux de lumières et effets d’optique. Les deux éléments ont été imaginés par Francis Guerrier. Marie Guerrier, sa fille, a réalisé, pour rappeler les volets du château, autre symbole fort de Vauvenargues, des estampes dans des teintes de bleu, de vert et de rouge. Le mois de septembre verra l’arrivée d’une nouvelle sculpture, un mobile de 2,5 mètres qui racontera l’hôtel et son environnement. Une co-création très attendue entre Nicolas Ouchenir, calligraphe et auteur du logo de l’hôtel et Marie Guerrier. UNE ÉQUIPE JEUNE ET TRÈS PRO La jeune équipe de trentenaires de l’hôtel a fait ses armes auprès du chef Mateus Marangoni et du directeur général Matthieu Dulhoste au Mandarin oriental de Barcelone. Alessandro Blay, un des propriétaires, connaît bien les lieux. Enfant, il a passé toutes ses vacances dans le château d’en face, à humer les odeurs de la garrigue et à goûter à la liberté, celle de l’été qui s’écoule dans une nature accueillante avec les cigales en fond sonore. C’est cette envie de partager et de montrer cet endroit incroyable assez méconnu qui l’a poussé à acheter en famille l’unique hôtel du coin qui fut rasé et repensé comme un cocon. Très pro, l’équipe n’en est pas moins décontractée. Ils gèrent l’hôtel de façon familiale. Ils ont voulu en faire une bulle hors du temps, intimiste dans une paix qui restaure et régénère. UNE TABLE FUSION Le plaisir s’invite également à la table du chef brésilien qui fusionne à merveille les cuisines asiatique et méditerranéenne avec des mets brésiliens comme l’açaï ou la goyave. Une grande cohérence avec l’identité de l’hôtel car les racines brésiliennes racontent une partie de l’histoire d’Alessandro. Mateus, le chef, a appris auprès de Carme Ruscalleda, la cheffe a reçu 8 étoiles cumulées au guide Michelin. Mais l’ingrédient secret de sa cuisine est l’amour. Le chef cuisine avec passion pour faire du bien au corps avec des produits les plus naturels possibles. HORS LES MURS Le versant nord du massif de la montagne Sainte-Victoire vous tend les bras et se pare de forêts de pins, de chênes, de champs de lavande… Végétal, il est l’exact opposé du très célèbre versant sud, le versant de Cezanne, plus minéral. La vallée est de toute beauté. En partant de l’hôtel, il est possible de monter à la Croix de Provence pour découvrir le pays aixois à ses pieds, 2 h 30 de randonnée. Pour raccourcir ce temps de marche à 1 h 30, il suffit de prendre sa voiture jusqu’au barrage de Bimont, situé à 10 minutes. Toute la ligne de crête peut se parcourir en 8 h, pour les plus entraînés. Une jolie route serpentine vous emmène dans le centre d’Aix-en-Provence en une vingtaine de minutes. Hôtel Sainte-Victoire 4* 33 Avenue des Maquisards 13126 Vauvenargues Tél. : 04 42 54 01 01 www.hotelsaintevictoire.com 145
ESCALE UN PASSÉ HARMONIEUX ET GLORIEUX Ce château du XVIIIe siècle de style Quattrocento a été édifié par les Marquis de Saporta et de Fonscolombe, une grande dysnastie d’humanistes, de botanistes et de politiciens qui ont compté dans la région et au-delà. Pendant 250 ans, la propriété a été transmise de génération en génération. Lors du rachat par la famille Martel en 2012, celle-ci s’est engagée à respecter les lignes tracées et l’énergie insufflée dans ces murs. Le lustre d’antan a donc été rénové mais pas modernisé pour garder l’authenticité du lieu. Ce fut et cela reste une maison de famille où le partage et la convivialité sont les maîtres mots. Carpe Diem est d’ailleurs inscrit sur l’une des tours. Il y règne une belle énergie positive dans laquelle il fait bon vivre. On se sent accueilli. Dans un des salons, le buste d’un des anciens propriétaires avec son visage bienveillant l’atteste. Ici, on vient s’imprégner d’Histoire et de beauté grâce aux peintures, aux sculptures, à tous 146 Une longue allée bordée de cèdres du Liban accueille les visiteurs. L’entrée est majestueuse et donne le ton à un séjour inoubliable, véritable plongée dans un passé réhabilité alliant confort et élégance discrète. Le Château de Fonscolombe, Relais & Châteaux, vous dévoile son âme. Par Corinne Delaunay - Photos : Anne-Françoise Pelissier FONSCOLOMBE LA VIE DE CHÂTEAU! ces détails de 300 ans de vie qui accrochent le regard. L’histoire est aussi faite de petites histoires comme ce cèdre planté par la reine mère d’Angleterre en 1956 et dont une chambre porte son nom. Cet endroit possède une âme révélée par sa nouvelle fonction hôtelière et un ancrage très fort dans le tissu local qui le fait rayonner au-delà de ses murs. UNE NATURE EN MAJUSCULE On ne peut que se laisser happer par le parc de 12 hectares conçu par les propriétaires botanistes. 190 espèces classées, ce sont les véritables hôtes de ces lieux comme ce cèdre du Liban majestueux de 250 ans et le cyprès chauve tricentenaire, à côté du bassin d’ornement, qui passe du vert au rouge au fil des saisons et distille une ombre fort agréable pour y déjeuner ou dîner. Il y a aussi les sept fontaines classées qui font murmurer leur chant. L’une d’elle, la
fontaine aux 3 dauphins, rappelle la fontaine aux 4 dauphins chère aux Aixois. Ici et là, des lits de repos et du mobilier en rotin blanc sont disséminés pour créer des endroits intimistes. À l’écart de la vie du château, une piscine chauffée et son bar garantissent le repos et la fraîcheur pour profiter du temps qui passe. Non loin de là, on trouve aussi un petit jardin de plantes aromatiques et de fleurs comestibles. Une chapelle ajoute à l’ensemble un côté sacré. Pour les sportifs, les marcheurs ou les cyclistes (des vélos sont mis à disposition), le parc est traversé par des chemins qui permettent de découvrir différentes espèces identifiées et des œuvres d’art comme une authentique colonne grecque de 3 000 ans. Autour du château, 40 hectares de vignes permettent de jouir de la beauté de cet environnement unique. CHÂTELAINE, CHÂTELAIN D’UNE NUIT OU PLUS Depuis 2017, date à laquelle le Château de Fonscolombe est devenu un hôtel 5*, sejourner à Fonscolombe, c’est s’offrir le luxe d’un voyage hors du temps. La demeure a su conserver sa ligne élégante issue du XVIIIe siècle grâce à ses détails esthétiques et classiques : un large perron côté sud, des lustres somptueux, des gypseries provençales et des tapisseries en cuir de Gênes magnifiquement restaurées. Tous les salons du château sont mis à la disposition des invités, petits et grands. Un luxe accessible à tous qui ne se veut ni guindé ni formel. Les 50 chambres, 13 dans la partie historique et 37 dans les ailes, ont été traitées sur un thème unique. La plupart sont équipées de lit à baldaquin, tomettes au sol et salle de bains aux senteurs de la marque aixoise Rose et Marius. La Chambre de la Reine avec sa baignoire en marbre, spectaculaire, offre une vue imprenable sur le parc. LE POUVOIR DU TEMPS SUSPENDU Suspendre le temps est toute la philosophie de Fonscolombe. Anecdote véridique et symbolique survenue au moment même où s’est inscrite la nouvelle histoire de ce lieu, l’horloge d’une des tours s’est arrêtée le jour de la signature du rachat du château. Le temps s’arrête donc à Fonscolombe… Ici, les invités sont conviés à se reconnecter à eux-mêmes. Le bien-être est une expérience et, pour mieux s’en imprégner, des supports comme un carnet de gratitude et un livre de méditation sont disposés dans chaque chambre. Des cours de sylvothérapie, de yoga et de qi gong sont aussi proposés. En se basant sur le savoir-être transmis par les propriétaires historiques qui imprègne encore les murs, un séjour, ici, est le moment idéal pour se recentrer sur ses fondamentaux. L’accent est mis sur le partage, la joie de vivre en toute simplicité loin, très loin d’un luxe ostentatoire superficiel. Pour prolonger le bonheur de tous, l’hôtel Château de Fonscolombe restera dorénavant ouvert jusqu’au 2 janvier pour vivre des expériences uniques comme un 31 décembre grand siècle dans les salons et beaucoup d’autres surprises concoctées pour tous afin que ces fêtes restent un moment inoubliable et magique ! Hôtel Château de Fonscolombe 5* Route de Saint-Canadet 13610 Le Puy-Sainte-Réparade Tél. : 04 42 21 13 13 www.fonscolombe.com 147
148 DÉCOUVERTE Longtemps, les Food Trucks ont été assimilés à des camions de snacks rassasiant les affamés à prix doux. Aujourd’hui, ils s’élèvent au rang d’établissements mobiles de gastronomie grâce au talent et à l’inventivité d’artisans et de chefs qui apprécient la liberté que procure la restauration ambulante. À Aix-en-Provence, des amoureux de leur terroir proposent des mets d’exception dans des Food Trucks qui ont tout pour attirer les gourmets. Rencontres. Par Valérie Donchez DES FOOD TRUCKS POUR LES GOURMETS BOUSCULER TENDREMENT PAR LE GOÛT Ce joli camion rose surnommé La Belle de Chouette va ensoleiller votre été. À son bord, Raphaëlle Beyssac, formée à l’école du chef Thierry Marx**, s’accompagne d’une équipe de jeunes enthousiastes. En situation de handicap, ces cuisiniers en herbe font de Chouette ! Ensemble une aventure entrepreneuriale extraordinaire. « C’est une brigade qui est chaque jour différente », nous explique Raphaëlle. Au total, une trentaine de jeunes sont mobilisés dans la démarche. Raphaëlle et son équipe veulent faire de la différence leur alliée. Et c’est tout naturellement que leur cuisine apporte une vraie surprise aux clients. Avec Chouette ! Ensemble, les clients acceptent de croquer la saisonnalité… « Il y a toujours des couleurs, des saveurs, des senteurs… À l’image de ce que nous offre cette région que j’aime tant… », confie Raphaëlle. Découvrez par exemple la burrata déclinée tout au long de la saison. « Actuellement, elle est à base de courge rôtie. L’été, elle sera servie avec un confit de tomates, de la tomate fraîche taillée. C’est une cuisine aussi visuelle que spontanée. » Raphaëlle aime faire des propositions très végétales à ses clients pour les amener à découvrir d’autres saveurs, des associations de goûts qui les bousculent tendrement et titillent les papilles pour créer une émotion. Retrouvez l’offre de Chouette ! Ensemble au Charlie Jazz Festival à Vitrolles du 7 au 9 juillet, au Jardin Sonore du 19 au 21 juillet et, bien sûr, au Festival d’Aix du 4 au 24 juillet. www.chouetteensemble.fr CHOUETTE ! ENSEMBLE L’INSTANT GIVRÉ MADE IN PROVENCE MaBoul’ est un ice-truck provençal qui rafraîchira, à coup sûr, vos papilles avec des glaces artisanales et locales. Avec son beau camion rose, Gregory se déplace dans le pays d’Aix pour sublimer vos instants gourmands lors de petites et grandes occasions. De Pertuis à Aix-en-Provence, en passant par Puyloubier ou encore Peyrollesen-Provence, ses glaces ravissent ceux qui n’ont pas la chance d’avoir un glacier à proximité. Originaire de Lille, Grégory connaît depuis l’enfance les glaciers ambulants qui font le bonheur des plus jeunes dans les parcs urbains et les villages du Nord. « J’avais envie de retrouver le contact avec les gens et envie de redonner le goût des bonnes glaces d’antan. Nous sommes partis sur cette idée-là : un camion mobile avec de la glace de qualité pour aller dans les villages et redonner ce plaisir aux gens quel que soit l’endroit où ils se trouvent. » Depuis 2021, les glaces MaBoul’ sont confectionnées par un artisan glacier local, soucieux d’agriculture raisonnée et de circuits courts. « Cela nous permet d’avoir des glaces régionales de qualité. » Quel plaisir de déguster une délicieuse glace à la lavande à Aix-en-Provence, de découvrir le parfum orange/romarin ou encore fleur d’oranger, si typiques de la région. Pour ses autres parfums, Grégory travaille également avec un glacier bio. MaBoul’ sera au Château Gassier, à Puyloubier, les 13 mai, 8 juin et 22 juin prochains. Ne manquez pas d’aller déguster ses glaces au salon Vivre Côté Sud à Aix-en-Provence du 2 au 5 juin. www.c-maboul.fr MABOUL’