Bilan Pedagogique 2016 - 2017

LES PRODUCTIONS DE L’ATELIER ET LEUR VALORISATION
L’atelier-laboratoire a donné lieu à deux types de travaux avec conception et
réalisation de prototypes fonctionnels.

1 - À la découverte du Canada, sur les traces de Jacques Cartier

› Prototype consultable sur la table tactile de CréaTIC au CIVI
› Bande annonce en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=MSgQjdW18Q0

« À la découverte du Canada » est un dispositif muséographique interactif et narratif
dans l’univers des cartes marines et portulans. Il plonge le visiteur sur les traces de
Jacques Cartier, dans sa navigation vers le Canada, et illustre la représentation du monde
entre le XVIe siècle et le XVIIIe siècle. À chaque étape du voyage, le visiteur change de
carte et de représentation, progressant à la fois dans l’espace et dans le temps, voyant
progressivement se dessiner le contour des côtes et se préciser l’intérieur des terres.
Enrichie par un corpus documentaire et cartographique d’exception, l’interface
se présente comme un atlas animé qui donne vie aux ressources de la BnF et de la
BAnQ. Le visiteur peut suivre le récit des voyages de Cartier, consulter les étapes et les
anecdotes de son exploration, ou simplement se laisser porter par l’enchantement des
cartes et portulans.

Le livrable est une application développée sous Unity, consultable au CVI sur la grande
table tactile de CréaTIC. Projet conçu par Kathrina Frank, Séverine Lefèvre, Marie
Marsone-Ivanoff et Miloud Maamar.

Accueil animé de l’interface Sommaire des étapes du voyage de Jacques Cartier

149ÉDITORIALISATION DES COLLECTIONS NUMÉRIQUES DE GALLICA

Mode d’emploi de l’interface. Ergonomie et zones actives 1re étape : Saint-Malo. Conditions du départ. Documents
de contenus. contextuels sous forme de paper-cut.

3e étape : Terre Neuve. Lieu de pêche bien connu des Bretons. 4e étape : Baie des Chaleurs. Première rencontre de Cartier
Document contextuel sur l’île Brion. avec les Amérindiens.

2 - Imaginons Hochelaga

› Prototype consultable en ligne : prochainement sur le serveur de CréaTIC
› Bande annonce du web-doc : sur la chaîne YouTube de CréaTIC

En écho au voyage de Jacques Cartier et afin de changer de point de vue en adoptant
celui des autochtones, les étudiants ont travaillé sur l’histoire et l’imaginaire
d’Hochelaga. Hochelaga est le nom du village amérindien sis sur l’île de Montréal
que Jacques Cartier a visité et décrit. C’est aussi le nom d’un quartier populaire de
Montréal aujourd’hui.

150 BILAN PÉDAGOGIQUE 2016 > 2017

L’objectif était d’articuler différentes
approches d’Hochelaga – poétique
et littéraire, archéologique et
ethnographique, cartographique et
patrimoniale, sociologique et cultuelle
issues des visites et des rencontres.

Les étudiants ont produit une bande
annonce témoignant de leur quête sur
les traces d’Hochelaga en jouant sur
l’idée de désorientation — le Nord
au Sud — à la fois dans un rapport à
l’espace (orientation spécifique à Montréal en fonction du fleuve) et au temps
(différentes couches archéologiques, historiques et sociologiques se superposent
dans la ville). À partir des matériaux collectés, ils ont conçu trois parcours
restituant leur expérience et leur perception d’Hochelaga :

ÉDITORIALISATION DES COLLECTIONS NUMÉRIQUES DE GALLICA 151

› Dérives : un récit collectif sous forme de scrollytelling5, interactif et multimédia,

qui constitue une interprétation des visites et rencontres sur un mode poétique,
imaginaire et décalé ;

› Empreintes : une création graphique interactive articulant les figures

symboliques d’Hochelaga à travers la ville et à travers les âges ;

› Mémoires : un parcours documentaire à travers les ressources patrimoniales et

les interviews de spécialistes (l’archéologue M. Gate St-Pierre et le conservateur
M. Palomino).
Le livrable est une création numérique sous forme de web-doc avec un trailer
vidéo que les étudiants ont produit et monté sur place. Il est consultable en ligne
sur le site de CréaTIC. Projet conçu par Anouk Dimet, Soizic Pineau, Maïmouna
Koné, Séverine Lefevre, Marie Marsone, Kathrina Frank, Claire Jeantet, Coline
Cipolla, Miloud Maamar, Corentin Romagny.

BILAN ET VALORISATION SCIENTIFIQUE
Cet atelier-laboratoire a permis aux étudiants d’éditorialiser des collections
patrimoniales numériques en imaginant des modes de médiation originaux. Ils
ont produit et valorisé des objets éditoriaux innovants. Sur le plan pédagogique,
les étudiants ont travaillé en mode projet à la fois sur les contenus (scénarisation,
éditorialisation, enrichissements) et sur les formes hypermédiatiques (application
tactile et carte interactive, parallaxe et web-doc, production audiovisuelle et
scrollytelling). Ils ont travaillé en équipe avec des profils différents (éditeurs,
concepteurs, graphistes, réalisateurs, développeurs).

5. Cette nouvelle forme scénaristique, utilisée notamment par la presse en ligne, s’attache aux longs
formats et assemble des photos, vidéos et tout autre élément visuel, dans un souci d’immersion et de
fluidité. Le lecteur utilise le rouleau (scroll) de la souris, ou son doigt (si le support est tactile) pour faire
défiler de haut en bas un reportage interactif et multimédia.

152 BILAN PÉDAGOGIQUE 2016 > 2017

À Montréal, les étudiants ont pu rencontrer l’équipe enseignante de l’École des
médias6 (maîtrise Médias interactifs7), échanger avec les étudiants et tester leurs
prototypes. Ils ont également rencontré les chercheurs du laboratoire Hexagram8
et pu découvrir leur champ de recherche, autour des questions d’expérience
immersive et de cognition incarnée.

Le retour des étudiants est très bon (atelier noté A, excellent pour 16.67% et bon
pour 66.67%9). S’ils ont pu être déroutés par le principe d’un work-in-process,
sans direction imposée mais cherchant au contraire à les accompagner et à les
guider afin qu’ils tracent eux-mêmes leur chemin, ils ont par la suite compris tout
l’intérêt d’une telle démarche et plébiscité le mode de travail intensif sous forme
d’un hackathon de deux jours. Tous ont aimé participer à un projet expérimental
et créatif en mode collectif et apprécié le format de l’atelier comme lieu de
création et d’innovation.

Une première restitution des travaux a eu lieu à Montréal le 27 avril et la
soutenance des projets s’est tenue au CVI le 18 mai, en présence des partenaires
BnF. Les travaux ont également été présentés lors de l’inauguration du CVI le 26
juin 2017. En termes de valorisation scientifique, sont envisagés un article et
une communication lors de la prochaine édition du colloque « Bibliothèques et
Archives à l’ère des humanités numériques », prévue à Dubaï courant 2018. Sont
également annoncés un séminaire (chaire Unesco-ITEN / FMSH / BnF) au premier
semestre (oct.-nov.-déc. 2017) et un colloque au second semestre (mai 2018).

6. Martin Labbé, directeur de l’École des médias ; Margot Ricard, responsable des maîtrises en
Communication ; Dany Beaupré, responsable du programme Médias interactifs. Information : https://
edm.uqam.ca/
7. L’expression « médias interactifs » est à entendre comme « médias dotés d’un espace d’interaction
plus important, offrant entre autres l’accès à du divertissement sur mesure ou à de l’information à la
demande. »
8. Jean Décarie (directeur) et Éric Létourneau (professeur). Information : http://hexagram.uqam.ca/
9. D’après le questionnaire 637376 d’évaluation anonyme de l’atelier par les étudiants.

153ÉDITORIALISATION DES COLLECTIONS NUMÉRIQUES DE GALLICA

PERSPECTIVES DE COLLABORATION EN 2017-2018
L’atelier-laboratoire a été l’occasion de développer le partenariat de CréaTIC avec
l’Université du Québec à Montréal et d’engager des relations avec la Bibliothèque
et Archives nationale du Québec. Travailler avec la BnF et la BAnQ comme
commanditaires a mis les étudiants en situation de travail professionnel, ce qui
est de nature à favoriser leur insertion professionnelle. Les partenaires ont salué
la qualité des productions et envisagent une exploitation publique.
Il a été proposé de poursuivre notre collaboration avec l’UQAM et la BAnQ lors
de la prochaine année universitaire (2017-2018) en travaillant sur un dispositif
expérimental de « carte immersive », tourné davantage vers l’expérience et le
concept de « cognition incarnée », c’est-à-dire sur la perception et sur l’interaction
directe du corps avec son environnement. Il s’agit de proposer au visiteur une
autre expérience de la carte : celle d’une carte « vivante » où tous ses éléments
participent d’un récit en interaction multimodale avec le visiteur.

154 BILAN PÉDAGOGIQUE 2016 > 2017

Rencontres littéraires

PAR VINCENT MESSAGE

Les «  Rencontres littéraires  » sont suivies par l’ensemble des étudiants du master
Création littéraire et par les étudiants d’autres parcours labélisés Creatic intéressés.
En 2016-2017, elles ont réuni 40 étudiants. Il s’agit à la fois de découvrir les différentes
tendances esthétiques de la littérature contemporaine et de dialoguer avec les
acteurs de la chaîne du livre, éditeurs, critiques, etc. L’atelier comprend 13 séances
de 3 heures sur l’année. L’objectif est de permettre aux étudiants d’envisager la place
qu’occupera l’écriture pour eux, alors que les écrivains dans leur très grande majorité
ont deux métiers.

LE OU LES MODÈLES PÉDAGOGIQUES MOBILISÉS
Les rencontres avec auteurs sont préparées par la lecture, par petits groupes, de
plusieurs de leurs œuvres. Celles avec des éditeurs ou critiques par une enquête
que les étudiants doivent faire sur leur secteur, leur maison ou leurs médias de
publication. Lors des rencontres, l’enseignant fixe le cadre général des questions et
lance les premières, les étudiants interviennent ensuite autant qu’ils le souhaitent.

LE DÉROULEMENT DE L’ATELIER
L’année dernière, nous avons reçu 7 professionnels  : Nathalie Crom (journaliste

155RENCONTRES LITTÉRAIRES

littéraire à Télérama), Sophie de Closets (PDG des éditions Fayard), André Markowicz
(traducteur), Marie Darrieussecq (écrivain), Catherine Millet (écrivain), Marion
Boudier (dramaturge) et Pierre Senges (écrivain). Une sortie au théâtre des Amandiers
a permis aux étudiants de découvrir Ça ira de Joël Pommerat avant la rencontre
avec Marion Boudier, la dramaturge du spectacle, qui a proposé une réécriture et
improvisation théâtrale à partir d’archives de la révolution française. La rencontre
avec Pierre Senges a elle ouvert un travail de plus longue haleine qu’il a mené en
tant qu’auteur associé aux «  Rencontres littéraires  » avec des groupes d’étudiants
de M1 et M2, autour de la réécriture de leur texte suivant un jeu de variations ou de
nouvelles contraintes.

BILAN PÉDAGOGIQUE : POINTS POSITIFS ET NÉGATIFS
Les étudiants et les professionnels se disent généralement très heureux de ces
rencontres qui sont denses et enrichissantes. Les séances de préparation ont parfois
pris la forme d’un travail en groupes d’une heure, où les étudiants ayant lu différents
livres devaient mettre en commun leurs connaissances avant un débat général : cela
a renforcé les liens entre les deux promotions du master et avec les autres étudiants
de Creatic impliqués. Le travail plus approfondi sur la notion de réécriture mené avec
Pierre Senges a également été très apprécié : il sera très positif de reconduire cette
expérience d’auteur-e associé-e d’autres années.

LES PRODUCTIONS DE L’ATELIER ET LEUR VALORISATION
Les étudiants de M1 rédigent des comptes-rendus analytiques de rencontres suivis
de billets plus subjectifs. Les étudiants de M2 sont eux évalués en contrôle continu

156 BILAN PÉDAGOGIQUE 2016 > 2017

sur leur participation orale, ou sur des recensions de livres écrites pour ceux qui ne
peuvent pas être présents à toutes les séances. Les comptes-rendus de rencontres
sont accessibles en ligne et relayés sur la page Facebook du master. Cette année,
un budget dédié de 700 euros a permis qu’ils soient beaucoup plus visibles : là où
les comptes-rendus atteignaient en moyenne 1200 visites, ils sont aujourd’hui après
un mois de présence sur le site autour de 5000-6000 visites. Les auteurs sont très
heureux que soit disponible en ligne un entretien d’une taille aussi conséquente sur
leur œuvre. Ces comptes-rendus touchent donc, outre l’ensemble des étudiants en
lettres de Paris 8, un certain nombre d’internautes intéressés par la chose littéraire et
contribuent au rayonnement de l’Université.

157RENCONTRES LITTÉRAIRES

Humanités Pop

PAR AGATHE LECHEVALIER ET MATTHIEU UGHETTI

L’atelier polar est un projet piloté par Anissa Belhadjin – MCF littérature française,
Université de Cergy-Pontoise  ; Julie Trenque – doctorante en langue et littérature
françaises, histoire culturelle et histoire des médias, enseignante à l’UVSQ et Mathieu
Ughetti – graphiste, web-designer
L’atelier se déroule à l’Université de Nanterre (pôle universitaire Léonard de Vinci),
entre septembre et décembre 2016, à raison de 24h (3h/quinzaine) : 15 septembre /
29 septembre / 13 octobre / 3 novembre/ 17 novembre / 1er décembre
Il s’inscrit dans la maquette du M2 HIC et concerne 48 étudiants en :

› Journalisme culturel,
› Communication et promotion des organisations,
› Conception et rédaction éditoriales,
› Médiation culturelle et interculturelle.

cf : http://www.u-paris10.fr/offre-de-formation-/master-arts-lettres-langues-
br-mention-humanites-et-industries-creatives-br-parcours-communication-et-
promotion-des-organisations-275903.kjsp?RH=FORMA

158 BILAN PÉDAGOGIQUE 2016 > 2017

OBJECTIFS
Les étudiants prennent en charge l’organisation d’événements culturels complets en
lien avec la BiLiPo (Bibliothèque des littératures policières) de la ville de Paris. Les
événements ont été décidés en partenariat avec Catherine Chauchard (conservatrice)
et Alain Régnault (bibliothécaire) de la BiLiPo.
Dans un premier temps, ils circonscrivent les tâches à accomplir pour réaliser l'article,
l'interview ou l’événement (Prix étudiant du polar ; exposition Gallmeister) dont ils
ont la charge.

Gallmeister
10 ans

la maison d’édition s’expose à la Bilipo
du 3 au 15 décembre 2016
Conférence avec Oliver Gallmeister suivie d’un cocktail

3 décembre à 16h00
Bibliothèque des Littératures Policières
48-50 rue du Cardinal-Lemoine 75005 Paris

Dans un deuxième temps, ils nourrissent de leurs productions un site d'actu sur le
polar créé par leurs soins.

LE OU LES MODÈLES PÉDAGOGIQUES MOBILISÉS
Les étudiants ont cours en atelier 3h tous les 15 jours au 1er semestre 2016.
Le modèle pédagogique retenu est la pédagogie de projet : les étudiants sont divisés
en 4 équipes à effectif adapté, avec pour chacune une mission à mener et des
objectifs à atteindre. Du point de vue global, un site internet est créé et nourri par les
réalisations de chaque groupe.

159HUMANITÉS POP

BILAN PÉDAGOGIQUE : POINTS POSITIFS ET NÉGATIFS
Points positifs

› un projet concret à réaliser
› des étudiants motivés qui savent globalement faire preuve d’autonomie et qui

prennent volontiers en charge l’organisation d’événements dans cette forme
« extra-universitaire » non descendante
Points négatifs

› une forme d’accompagnement qui manque de souplesse : 3h/quinzaine sont à

la fois trop et trop peu

› un projet un peu trop circonscrit dans le temps, notamment pour le conclure
› un manque de préparation en amont, qui aboutit à des choix d’événements

plus commandés par l’urgence que l’intérêt

LES PRODUCTIONS DE L’ATELIER ET LEUR VALORISATION
Voir les productions sur : http://www.levilainpetitpolar.fr

› Des interview-vidéo d'auteurs et d'acteurs du monde du polar : 4 épisodes d'une

série intitulée Faites entrer l'interviewé :
https://www.youtube.com/watch?v=DX2Rkb2Ilm8&list=PLUotaUTsGW9ylYOwPT
zP-DFz_AlUy7pq_ ;

› Des articles  : actualités, dossiers, critiques de livre, portraits, valorisation des

archives des conférences de la BiLiPo ;

› Une exposition autour des 10 ans de la maison d'édition Gallmeister conçue et

réalisée par les étudiants à la BiLiPo et accompagnée d'une rencontre-débat avec le
fondateur, Olivier Gallmeister, animée par les étudiants et ouverte au public. L'affiche,
les panneaux et le livret d'exposition sont à découvrir ci-dessus ;

› La création d'un Prix du polar étudiant et l'organisation d'une soirée de remise du

prix à la BiLiPo en présence de la lauréate et ouverte au public.

160 BILAN PÉDAGOGIQUE 2016 > 2017

Écritures littéraires

numériques

PAR PHILIPPE BOOTZ

L’atelier-laboratoire Ecritures littéraires numériques est dirigé par Philippe Bootz,
il est rattaché au master Pratiques Textuelles Numériques. Il s’est déroulé en 2
sessions : l’une au premier semestre, l’autre au second semestre. Il vise à confronter
les étudiants à l’écriture littéraire numérique dans des réalisations de groupes selon
2 approches différentes : une écriture interactive pour un espace public (S1), l’autre à
une écriture narrative destinée à une lecture individuelle sur support mobile (S2). Ils
ont réuni 7 étudiants en S1 et 6 en S2.

LE OU LES MODÈLES PÉDAGOGIQUES MOBILISÉS
Le fonctionnement des deux sessions a suivi le même modèle  : des compléments
de formation en cours de semestre et une semaine intensive en fin de semestre qui
s’est tenue à la plateforme de la MSH en janvier pour la 1° session et l’Université
Complutense de Madrid pour la seconde session. Des étudiants espagnols ont participé
à la seconde session pour former des équipes transnationales et pluridisicplinaires

LE DÉROULEMENT DE L’ATELIER
Nous avons fait appel en première session à des enseignants chercheurs artistes
en arts numériques. Les étudiants ont reçu une formation complémentaire en

161ÉCRITURES LITTÉRAIRES NUMÉRIQUES

programmation sonore et visuelle. Ils ont été assistés dans la conception. Un
intervenant informaticien spécialiste en littérature numérique a grandement
contribué à la réalisation des programmes lors de la semaine intensive de janvier. Au
second semestre les intervenants étaient des professionnels de l’édition numérique.
Ils nous ont accompagnés à Madrid pour assurer la réalisation pratique des livres
numériques. Dans les 2 cas les équipes se sont formées à partir d’une bourse aux
projets dans laquelle chacun pouvait proposer un projet. La phase de conception a
été effectuée durant le semestre

BILAN PÉDAGOGIQUE : POINTS POSITIFS ET NÉGATIFS

Points positifs
Une très bonne ambiance et la mise en œuvre d’une véritable méthodologie de
projet, l’aboutissement de tous les projets, la satisfaction des étudiants

Points négatifs
La maîtrise insuffisante de la dimension programmation par les étudiants,
l’inachèvement de la phase de conception qui a amené plusieurs groupes à terminer
la conception sur la semaine intensive ; la communication difficile avec les étudiants
espagnols et le statut très différent de l’atelier pour eux.

162 BILAN PÉDAGOGIQUE 2016 > 2017

LES PRODUCTIONS DE L’ATELIER ET LEUR VALORISATION
Pour la première session une vidéo a été tournée durant la semaine intensive. Elle
présente les projets, des éléments réalisés et l’avis des étudiants. Pour la seconde
session, 3 livres numériques ont été réalisés au format epub3 ainsi qu’un site
multilingue français/espagnol/anglais présentant l’atelier et permettant de charger
les livres numériques. Ces éléments ont été fournis au centre de veille.
Lire les livres en ligne : http://bootz.fr/idefi/cloud-reader-extra/index.html?
Les présentations publiques de travaux d'étudiants à Madrid auront lieu les 30 (à la
casa del lector) et 31 mai (à l'institut français) 2018. Un étudiant madrilène a présenté
un des projets à la conférence biannuelle de l'association espagnole d'humanités
numériques à Malaga en octobre (18-20) 2017. L'atelier a également été présenté à la
rencontre franco-espagnole à la CPU le 17 novembre 2017.

163ÉCRITURES LITTÉRAIRES NUMÉRIQUES

Comédie Française 2.0 :

le répertoire au prisme

du numérique

PAR TIPHAINE KARSENTI

Cette année, l’atelier «  Comédie-française 2.0  » animé par Thiphaine Karsenti et
rattaché au master Théâtre de l’Université Paris-Nanterre, s’est déroulé en partenariat
avec l’Université de Harvard et l’école W, associée au CFJ (Centre de Formation des
Journalistes), dans leurs locaux, à Paris. Il s’est tenu pendant une semaine intensive
entre le 13 et le 18 mars.
Il a réuni 8 étudiants du programme CréaTIC (issus de Paris-Nanterre et de Paris 8), 6
étudiants de l’Université de Harvard (venus des Etats-Unis), et 10 élèves de l’école W.
L’objectif était de créer un outil de médiation crossmédia pour rendre compte de
l’événement esthétique, social et politique que suscita la création, en 1765, d’une
pièce oubliée du Répertoire de la Comédie-Française, Le Siège de Calais de Pierre-
Laurent de Belloy.

LE OU LES MODÈLES PÉDAGOGIQUES MOBILISÉS
Nous avons mis en œuvre une pédagogie par projet, en réunissant des étudiants de
niveaux, de langues et de disciplines différentes autour d’un même objectif concret.
Les étudiants de CréaTIC étaient issus des masters  : théâtre, pratiques textuelles
numériques, numérique : enjeux et technologies, archives. Les étudiants de Harvard
étaient doctorants en littérature française, les étudiants de l’école W avaient un

164 BILAN PÉDAGOGIQUE 2016 > 2017

niveau bac +1 et étaient formées aux pratiques de documentation et de narration
journalistiques, ainsi qu’à la réalisation vidéo et infographique.

LE DÉROULEMENT DE L’ATELIER :
RETOUR SUR LES DIFFÉRENTES ÉTAPES, LES PROFESSIONNELS
MOBILISÉS ET LES ÉCHANGES AVEC LES ÉTUDIANTS
L’atelier s’est déroulé en 2 grandes étapes :

› une première série de réunions et d’échanges, au cours desquels ont été

présentés les enjeux de l’atelier, mis en place des travaux préparatoires (lecture
de la pièce et de documents permettant d’en appréhender les enjeux) et définies
des taches spécifiques par groupes (réunir de la documentation historique sur
le siège de Calais, analyser la pièce, réunir de la documentation sur la réception
de la pièce, recensement des œuvres d’art inspirées du mythe du siège ou des
bourgeois de Calais, recherches dans les archives de la Comédie-Française, etc.).
Des documents et dossiers partagés ont été constitués sur internet pour rendre
possible le travail collaboratif à distance.

› une semaine de travail intensif a réuni les trois groupes d’étudiants : encadrés

par des universitaires, une comédienne et un musicien, une infographiste
et un datajournaliste, les étudiants-chercheurs ont été invités à transmettre
des informations synthétiques aux étudiants-journalistes et à leur définir des
missions pour constituer la matière de la réalisation finale. À l’issue d’un travail
de réflexion collectif, il a été décidé de produire un site déroulant contenant
des formats variés : infographies, enregistrements sonores, montages vidéos,
textes, documents iconographiques, dessins. Après la réalisation des missions
confiées à des groupes mixtes (étudiants chercheurs et journalistes, français et
américains mêlés), une structure du site a été définie, puis affinée avec un travail
de recherche de titres.

› La réalisation du site a été achevée au cours d’une deuxième semaine lors de

laquelle les étudiants de l’école W ont travaillé sans les étudiants des universités.
Puis ils se sont tous retrouvés pour un rendu final en duplex par skype avec les
États-Unis.

165COMÉDIE FRANÇAISE 2.0 : LE RÉPERTOIRE AU PRISME DU NUMÉRIQUE

BILAN PÉDAGOGIQUE : POINTS POSITIFS ET NÉGATIFS
La pédagogie par projet a permis aux étudiants de tous niveaux et de formations très
différentes de s’intéresser à un objet a priori étranger à leurs préoccupations : une
pièce de théâtre ancienne, aux enjeux idéologiques et politiques ancrés dans une
histoire mal connue, mais non sans échos avec des problématiques contemporaines
(en particulier le patriotisme et les relations de concurrence pour la suprématie
culturelle et politique entre la France et ses rivaux anglo-saxons).
Ce projet et ce dispositif ont permis à chacun d’user de ses compétences propres
pour contribuer à la réalisation finale : recherche en archives, jeu d’acteur, création
graphique, recherche iconographique, inventivité littéraire, synthèse et rédaction,
enquête contemporaine. Le fait de travailler à plusieurs, avec des étudiants d’âges,
de nationalités, de formations différentes, a été très bénéfique à la dynamique du
groupe  : motivation, entraide, plaisir et curiosité s’en sont trouvés augmentés. Le
fait de devoir, à plusieurs étapes du projet, rendre compte de son travail pour faire
avancer le projet collectif a aidé chacun à synthétiser et à donner du sens aux taches
qui lui étaient confiées.
Les différents médias numériques qui ont été employés, la découverte des possibilités
offertes par les formats numériques présentés et réalisés par le datajournaliste et
l’infographiste, ont ouvert des horizons à beaucoup d’étudiants et ont permis à la
créativité, à la curiosité et/ou à la rigueur de chacun de s’exprimer et de trouver une
place productive.
Il aurait été préférable de travailler une semaine supplémentaire tous ensemble et
d’associer tous les acteurs de l’atelier à toutes ses étapes, plutôt que de séparer
par moments le travail des « étudiants-chercheurs » universitaires de celui des
« étudiants-journalistes » de W.

LES PRODUCTIONS DE L’ATELIER ET LEUR VALORISATION
Au cours de l’atelier, nous avons réalisé un site internet déroulant, qui va être hébergé
dans l’espace pédagogique du site du projet Registres de la Comédie-Française
(cfregisters.org, en cours de rénovation).
Il a également été présenté lors d’une cérémonie de fin d’année de l’école W.
Pour voir la réalisation de l’atelier (en cours de finalisation) :
https://julesbonnard.github.io/siege-de-calais/dist/

166 BILAN PÉDAGOGIQUE 2016 > 2017

167COMÉDIE FRANÇAISE 2.0 : LE RÉPERTOIRE AU PRISME DU NUMÉRIQUE