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Le son, comme une présence invisible, permet de faire ressentir autrement la volonté de l’artiste à faire passer une émotion, de jouer avec le corps, de le faire vibrer. Les yeux ne sont pas stimulés comme dans l’art dit « traditionnel » mais ce sont bien les oreilles qui le deviennent. Le son tout comme l’odorat est un élément marquant pour les souvenirs. Les guerres, avec ses bombes, sont des bruits universels véhiculant pour tous les mêmes idées et le même imaginaire.

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Published by interface.art, 2016-06-12 12:38:51

HDO_33

Le son, comme une présence invisible, permet de faire ressentir autrement la volonté de l’artiste à faire passer une émotion, de jouer avec le corps, de le faire vibrer. Les yeux ne sont pas stimulés comme dans l’art dit « traditionnel » mais ce sont bien les oreilles qui le deviennent. Le son tout comme l’odorat est un élément marquant pour les souvenirs. Les guerres, avec ses bombes, sont des bruits universels véhiculant pour tous les mêmes idées et le même imaginaire.

Keywords: Art et son, Pierre-Laurent Cassière, Images rémanentes et illusions objectives, Damien Simon, Audio-Visuel, Nicolas-Xavier Ferannd, Chantal Dugare et la fureur de vivre, Joël Baqué, Jette Hye Jin Mortensen, Vichinie Suos, Scale de Ceal Floyer, une hontologie Post-Internet, Franck Balland,Michel Rose, Bertrand Charles

www.interface-art.com le journal de l’art contemporain, juillet - octobre 2014
dijon ➤ bourgogne ➤ france ➤ europe ...

n°33 Art & Son

1
Pierre-Laurent Cassière, transphere, performance sonore, festival Ici l’onde, mars 2012, Dijon, © Coline Hejazi

Pierre-Laurent Cassière :
images rémanentes et illusions objectives

Deux œuvres récentes de l’artiste français Pierre-Laurent Cassière, Pulse et Tacet, ont en
commun d’interroger les relations entre son et cinéma tout en réactivant des instruments
scientifiques de la fin du XIX ème siècle. Elles forment ainsi une sorte de diptyque liant
explicitement l’instrumentation scientifique à l’archéologie des médias, domaine qui trace un
profond sillon dans le travail de l’artiste depuis plusieurs années.

PULSATIONS SOURDES

L’installation Pulse (2010) 1, qualifiée par l’artiste de « cinéma élargi », génère de puissantes Pierre-Laurent Cassière, Tacet, Acoustic Shadows, Le Bon Accueil, Rennes, 2012 © ADAGP/Cassière
pulsations vibratoires dans les murs de la salle d’exposition, venant créer chez le visiteur
un sentiment de présence invisible. L’élément central de l’œuvre est un radiomètre de Crookes 2 AU TRAVERS D’UN VERRE, OBSCURÉMENT
mis en rotation à intervalles réguliers par une ampoule électrique placée à proximité et
projetant au mur l’ombre animée de l’instrument. En tournant, le moulin de ce petit appareil De manière récurrente dans son travail, Pierre-Laurent Cassière place l’expérience
au fonctionnement mystérieux vient couper un faisceau laser invisible dirigé vers une cellule phénoménologique comme un procédé de connaissance du monde. Mais au lieu d’une
optique. Celle-ci module un signal électrique envoyé à des transducteurs basse fréquence expérience directe de celui-ci, qu’un regard aiguisé permettrait de connaître sans intermédiaire
intégrés à l’architecture. Le rythme de pulsation des murs est ainsi généré par la vitesse de – comme le mentionne Goethe rendant hommage à Luke Howard et sa classification
rotation du moulin à lumière. scientifique des nuages – il propose des perceptions multimodales d’un même phénomène,
Le second travail, Tacet (2012) 3, présente une vidéo en noir et blanc haute définition d’un par le biais de dispositifs que l’on pourrait qualifier d’« instrumentations artistiques ».
grand diapason de Koenig 4 en vibration que le spectateur est invité à regarder assis sur Alors que, pendant plusieurs siècles, nos organes n’étaient considérés que comme des outils
l’un des deux monolithes noirs disposés face à l’écran. Grâce à un effet stroboscopique, dû imparfaits de connaissance du monde, trop prompts à se laisser berner pour prétendre à
à la proximité entre la période de vibration du diapason (23 Hz) et le nombre d’images l’objectivité, les sciences remirent l’observation, et particulièrement la vue, au centre des
par seconde choisi pour filmer (25 ips), la vidéo donne l’impression que l’instrument vibre outils de la connaissance objective. Mais, par une sorte de renversement, c’est bien le
au ralenti et que ses deux branches se distordent outre mesure. La hauteur tonale du son se développement de l’instrumentation scientifique, sensée venir compléter et augmenter
situant à l’extrême limite basse de l’audible, l’artiste utilise là aussi un système de vibreurs les capacités de nos organes, qui offrit les conditions mêmes de l’illusion. Pulse et Tacet
pour diffuser l’interférence des deux fréquences (23 Hz/25 Hz) et rendre ainsi perceptibles, s’inscrivent ainsi dans ce que l’on pourrait qualifier de connaissance objective du monde
par contact avec les bancs, les vibrations inaudibles du diapason. par l’illusion instrumentale, en abouchant dispositifs scientifiques et références à l’histoire du
cinéma sonore.
VARIANTOLOGIE
Damien SIMON
Ces deux installations mettent, chacune à leur manière, les sens du spectateur à l’épreuve,
et interrogent la façon dont les sciences et techniques ont modifié en profondeur nos modes 1. Pulse a été présentée à Interface, en 2012, à l’occasion de l’exposition personnelle de l’artiste Surfaces Limites.
de perception et notre appréhension du monde. Loin d’une fétichisation d’objets obsolètes, 2. Cet appareil inventé par le physicien anglais Sir William Crookes (1832-1919) était originellement destiné à
ou d’une forme de passéisme, ces deux œuvres s’inscrivent dans un champ plus large, mesurer des radiations. Composé d’un moulin à ailettes placé dans une ampoule à l’atmosphère raréfiée il se met en
réunissant aussi bien des théoriciens que des artistes : l’archéologie des médias. Dans ses rotation à l’approche d’une lumière chaude. Les raisons de ce mouvement ont longtemps été sujettes à caution et ce bel
applications artistiques, celle-ci se concrétise souvent par la création d’œuvres explorant le appareil a connu une fortune plus comme curiosité scientifique que comme instrument d’étude.
détournement d’anciens dispositifs scientifiques et techniques, ou de médias mis au ban, 3. Tacet a été produite et exposée au Bon Accueil dans le cadre du programme On the Sensations of Tone dédié à
avec un intérêt particulier pour les systèmes de capture, d’enregistrement et de transmission l’histoire des arts sonores vue au prisme de l’archéologie des sciences.
d’informations. En choisissant de travailler ainsi, Pierre-Laurent Cassière remonte aux sources 4. Créé par Rudolf Koenig (1832-1919), ce diapason
mêmes de l’archéologie des médias et semble appliquer à la lettre les propos de Giusy d’environ 1,5 m, conservé à l’Université de Rennes 1,
Pisano : « Toute recherche sur les relations entre le son et l’image, comme toutes celles qui ont servait notamment en physiologie pour mesurer le
un rapport direct avec l’histoire des techniques, doit prendre en compte, comme une source seuil d’audibilité de l’oreille humaine dans les basses
privilégiée et incontournable, l’étude des instruments scientifiques et des appareils conservés fréquences.
dans les collections publiques et privées. » En effet, à l’instar des cylindres inscripteurs,
que l’on retrouvait jusqu’en psychologie expérimentale, ou du fusil chronophotographique Bibliographie sélective :
d’Étienne-Jules Marey, considéré aujourd’hui comme l’ancêtre de la caméra, nombre Giusy Pisano, Une archéologie du cinéma sonore,
d’instruments scientifiques créés au cours du XIX ème siècle ont en commun d’avoir eu pour CNRS Eds, 2004.
fonction l’enregistrement d’informations relatives au mouvement. C’est cette capacité Erkki Huhtamo et Jussi Parikka, Media archaeology,
d’enregistrement du mouvement qui les place aux racines mêmes du développement des Univ. Of California Press, 2011.
médias contemporains. Pierre Wat, Naissance de l’art romantique,
En réactivant un radiomètre de Crookes, l’artiste s’inscrit pleinement dans une perspective Flammarion, 1998.
de travail mêlant intimement histoire des sciences et archéologie des médias. Pulse détourne
l’instrument scientifique de sa fonction première en l’intégrant à un dispositif technique à Pierre-Laurent Cassière, Pulse, 2013, The End of the Night :
l’origine du son au cinéma – le son optique – pour éclater le dispositif audiovisuel dans LACE, Los Angeles © ADAGP/Cassière
l’espace d’exposition, et recréer ainsi des liens entre projection de lumière, énergie,
mouvement et vibration.
Une démarche similaire sous-tend l’installation vidéo Tacet. En rendant visible les oscillations des
branches d’un diapason, Pierre-Laurent Cassière reprend à son compte et réifie les techniques
de visualisation du son. En effet, les débuts de l’acoustique moderne furent marqués par les
nombreuses tentatives de transcriptions graphiques des phénomènes sonores popularisées
notamment par Rudolf Koenig. Cette méthode consistait à enregistrer, sur des cylindres de
papier noirci évoqués plus haut, le mouvement d’objets sonnants – comme des diapasons –
traçant des phonogrammes que les savants avaient par la suite tout loisir d’étudier et comparer.

AUDIO-VISUEL « d’aéroport » de Brian Eno, et plus généralement à leurs époques, les symboles de la contemporanéité.
celle dite d’ascenseur. Mozart/Calder propose des Au-delà des tentatives circonstanciées, Lavier
1984. Bertrand Lavier inaugure la série des rapprochements stylistiques sans égard pour le contexte cherche avant tout à mettre en place une expérience
« superpositions » dont le principe est le suivant : un (grâce, légèreté, précision, formes déliées, équilibre protéiforme, dans la lignée du gesamkunstwerk 1
objet posé sur un autre, esthétiquement accordés – entre les pleins et les vides) ; tandis qu’Ellington/ wagnérien ou de la synesthésie 2 kandinskienne. En
avec tout ce que cela comporte d’arrangements avec Girardon permet la confrontation de deux clichés, l’un proposant simultanément deux types d’information, l’une
les termes – créent ensemble une sculpture (ex. : un du jazz, l’autre de la sculpture classique, permettant visuelle, l’autre sonore, l’artiste pose la question de la
réfrigérateur sur un coffre-fort accouche de l’œuvre ainsi de réactualiser la beauté de ceux qui furent, à capacité du cerveau à envisager sur le même plan ces
Brandt/Haffner). Invité par la Villa Arson l’année deux sources, sans privilégier l’une par rapport à l’autre.
suivante, l’artiste ouvre une brèche en exposant Varese/ L’artiste met au jour le caractère abstrait de l’esthétique
Calder, où un « stabile » du sculpteur est associé à la (la musique de Mozart ressemble à la sculpture
pièce Ionisation du compositeur, diffusée dans la même de Calder, la musique d’Ellington est d’une beauté
pièce. Suivront, à Dijon, Mozart/Calder (avec cette digérée similaire à celle de la sculpture de Girardon),
fois un « mobile » ), et Elligton/Girardon. Suivront au qui s’envisage alors non plus comme une conception
château de Pommery les « expériences », au cours philosophique de la beauté, mais comme une condition
desquelles Lavier propose de simples objets éclairés de lecture du réel. En mobilisant des sources variées,
par un scénographe professionnel et accompagnés de l’artiste fait état du morcellement de la réalité et
musiques choisies par un spécialiste de l’IRCAM. conséquemment de l’impossibilité de son appréhension
Chaque pièce répond à des motivations différentes. totale. Ce n’est que par la captation d’informations
Varese/Calder pastiche « la bande-son de l’art partielles, essentiellement audio et visuelles, que nous
contemporain », celle qui accompagne souvent les pouvons nous former une image du monde.
pièces du XX ème siècle dans les reportages, forcément Nicolas-Xavier FERRAND
expérimentale et absconse que Lavier compare à
la « musique d’accompagnement » de Satie, à celle 1. L’œuvre d’art totale.
2. La correspondance entre son et couleur.
Edgard Varèse, Score for Poeme électronique © Philips International B.V. Eindhoven

2

Chantal Dugave et La Fureur de vivre

Les grandes fureurs sont silencieuses. construit sur le continent européen un « monde nouveau » : un de situations sclérosées et tendues, qu’il s’agisse de guerre,
monde de cadavres et de ruines, “retourné, terrifiant, plein de psychiatrie pénitentiaire ou de zones frontières comme le
À peine bruissent-elles de pourriture et [qui] sent le cataclysme”, comme le décrivait point de passage d’Erez entre la bande de Gaza et Israël.
quand l’herbe s’en verdit. Barbusse. » 4 Murmurer de l’amour dans les espaces aliénés, chercher
La musique est jouée pour s’enfoncer dans les entrailles et une échappatoire, semer le doute sur la réalité, libérer
Joël BAQUÉ prendre corps. Avec elle, il est possible de se laisser bercer, les énergies sont de l’ordre de la résistance. Une œuvre
Un rang d’écart, Ed. L’arbre à paroles, 2003 de se laisser vaincre par la nostalgie, ou de craindre le pire – en décalage est nécessaire pour que les faits passés et
cet envoûtement dont sont capables les cuivres pour emmener complexes ne soient pas l’apanage de mémoires exclusives.
Répondre aux souvenirs de la Première Guerre mondiale les hommes sur le champ de bataille, les rapter autant Car la « concurrence des mémoires » et le conflit entre la
par une fanfare d’instruments à vent, c’est le choix qu’a fait que les pleurer. Dans les phases que la musique traverse, mémoire et l’histoire existent fortement. L’artiste l’a compris
l’artiste Chantal Dugave, invitée à participer à l’exposition de l’harmonie vers la cacophonie comme métaphore de en s’intéressant au Camp des Mille, en travaillant sur le
collective La Fureur de vivre. Cette manifestation, qui se tient l’évolution de la guerre, Chantal Dugave a retenu jusqu’à Mémorial de Montluc, où historiens et anthropologues ont
cet été au centre d’art La Brasserie de Foncquevillers, à vingt la description chez Echenoz de tout un orchestre tombant au des zones de recherches distinctes et des revendications
kilomètres d’Arras, a été placée par Véronique Damagnez combat 5. Elle cite en filigrane le poème de Paul Déroulède, en apparence incompatibles. Au milieu du danger et des
sous les auspices du mouvement Dada. Le Clairon, sonnant la charge jusqu’à ce que mort s’ensuive contrôles, un élément toujours échappe à la maîtrise. De
Il est bon de savoir que Tristan Tzara, le chef de file de ce et que chantait Jean-Yves Jouannais dans la 43 ème séance de telles contraintes invitent à ne pas prendre fait et cause, à
mouvement au cabaret Voltaire à Zurich, proclamait dans ses son Encyclopédie des guerres, tout autant que la noblesse se tenir plutôt sur un versant intermédiaire, à trouver cette
Manifestes de 1918 : « Nous sommes directeurs de cirque des musiciens du Titanic le 14 avril 1912 jouant encore le élasticité qui ne relève pas de la raison mais d’un autre
et sifflons parmi les vents des foires, parmi les couvents, cantique Autumn aux derniers instants du naufrage 6. registre où tout peut se déboîter, s’enrichir avant de revenir
prostitutions, théâtres, réalités, sentiments, restaurants, ohi, Si la proposition musicale à laquelle ses lectures l’ont conduite au quotidien. Comment se saisir d’une trame qui ne serait
hoho, bang, bang. », et ajoutait « Dada ne signifie rien »1. n’est ni triomphante ni exaltée, elle n’est pas non plus terrassée. pas celle des spécialistes ni les versions autorisées qui
Sous son air destructeur, « une négation aussi passionnée La musique, dont la force peut être détournée au profit de arrangent les nations ? Comment apprécier la difficulté de
suppose sinon une foi, du moins une revendication. Toujours l’offensive, n’aspire ici à aucune représentation de courage comprendre et de choisir son camp ? « Si on ne peut lire
à mi-chemin du désespoir et de l’utopie, la révolte Dada ou de puissance d’attaque. Elle se déploie dans les frontières toute la complexité du monde, du moins peut-on en écrire
implique une conception positive de ce que l’homme et la fragiles où le souffle passe son temps à mourir et à ressusciter. des histoires fragmentées. Ma recherche artistique tente de
vie devraient être. » 2 En pensant à Tristan Tzara, il ne s’agit pas de claironner faire ressentir cette forme de bazar perceptif et d’en donner
Le 25 septembre 1914, Georges Damagnez, 18 ans, dont la négation ou la provocation, mais, dans son cousinage à percevoir la réalité fuyante et contradictoire. » 9
la famille accueille, à Candas dans la Somme, des réfugiés lyrique si je puis dire, de chercher la fraîcheur crue qui L’œuvre-événement de Chantal Dugave est actuellement sous
originaires de Foncquevillers 3, écrivait dans son Journal de la puisse réveiller l’homme d’aujourd’hui. Sans rien d’héroïque, forme de vidéo diffusée dans l’un des bâtiments annexes
guerre : « J’entendis moi-même très nettement les détonations la musique émerge alors au ras du sol. La terre, sa tombe, de La Brasserie, au-dessus d’un tas de charbon, avec des
que firent les bombes en éclatant : elles parvinrent à mes est devenue sa matrice. Dans la vidéo de l’action, l’herbe seaux, des pneus et des tuiles de zinc impeccablement
oreilles comme un bruit de ferraille. Toute la journée, nous au premier plan sature l’image. L’œil fouille au-delà des rangés le long des murailles ; ce qui fait ressortir d’autant
avons entendu tonner le canon avec une force extraordinaire ; graminées pour voir les corps allongés, silencieux, puis mieux l’énorme boule de poils verts installée au premier
chose curieuse, le bruit en parvenait à nos oreilles comme les doigts qui actionnent les pistons comme des insectes rang. Par cette mise en scène entre ce que sont les images
des roulements continus. » grignotant des tiges. projetées et les objets tangibles qui organisent le champ visuel
À l’écoute de ces détails, Chantal Dugave fait appel à des Et la verdeur intense de l’herbe et des uniformes, qui de l’observateur, l’artiste crée un nouvel espace où se dilatent
musiciens, nommant leur formation Bricabrass et dresse un couvrent maintenant et l’espace et les hommes dans l’œuvre plusieurs temporalités et plusieurs versions de l’idée d’archives.
scénario pour trompettes, saxo baryton, soubassophone de Chantal Dugave, appelle un regard à la fois incrédule La vidéo réalisée pendant le week-end de Pâques a été
et accordéon diatonique. Elle ajoute à ses lectures deux et déjà gagné par le vivant. Est-ce le côté kitsch des montrée lors de la Fête de la Musique le 21 juin et la
ouvrages historiques et littéraires figurant au premier manteaux-pelouses en fourrure synthétique face à l’insolence fanfare entrera en action pour les Journées du Patrimoine
rang des témoignages sur la Grande Guerre : Orages du renouveau ? Est-ce le contraste entre la nature et ses le 21 septembre. Tout pousse à voir dans ce calendrier
d’acier d’Ernst Jünger, publié en 1920, et Ceux de 14 de artifices qui colore la création d’une aspiration à la parade, festif la vigueur d’autres célébrations, les signes d’une vie
Maurice Genevoix, édité en 1949, qui relatent ces années ironique et amusée, tiré du carnaval ? Tout comme « Tzara, qui l’emporte sur la mort et l’art comme un salutaire vecteur
d’héroïsme, de carnage et d’horreur avec force précision, qui enchantait l’avant-garde de glissades et d’étincelles, d’échanges et de convivialité.
sans développer pour autant la haine de l’ennemi. Et cette prêchant mobilité, désinvolture et vitalisme. » 7
parenté de perception, quel que soit le côté des belligérants, Le répertoire musical ne garantit pas l’univers sonore des Martine LE GAC
se retrouve dans les uniformes français, allemand et prussien armées de 14-18, mais se déplace entre consonance et
qui composent la fanfare, capotes bleu horizon, vareuses impertinence, vers les registres d’un Boban Marcovic, 1. Tristan Tzara, Sept manifestes Dada, J.-J. Pauvert éditeur, Libertés nouvelles 1,
vert sombre et casques à pointe. la musique punk-jazz de No Water Please, un moment 1968, p. 10 et 15.
Pour en élaborer la partition, Chantal Dugave s’est inspirée d’improvisation et une interprétation de La Makhnovtchina 8. 2. Micheline Tison-Braun, Tristan Tzara inventeur de l’homme nouveau,
du site de La Brasserie autrefois traversé par une tranchée et Ce mélange contient une marche militaire, l’air insurrectionnel Librairie A.-G. Nizet, Paris 1977, p. 7.
qui garde dans ses tréfonds les traces de la guerre immobile. des paysans ukrainiens contre l’avidité terrienne des 3. Des réfugiés originaires de Foncquevillers : le brasseur, son épouse et leur
La ligne de front était à Gommecourt. Le lieu a connu la Allemands et des Russes Blancs, mêlés à la résurgence du fille Jeanne qui devint la femme de Georges Damagnez.
présence des alliés venus relayer l’assaut, Anglais, Irlandais désordre et aux sons articulés des forces vives. Travailler avec 4. Emilio Gentile, L’Apocalypse de la modernité – La Grande Guerre et
en jupe, Turcs, Marocains avec turbans et pantalons ces fausses notes – pour jouer sur les mots – c’est permettre l’homme nouveau, traduit de l’italien par Stéphanie Lanfranchi, Aubier,
bouffants, puis l’occupation allemande en 1939-1945. Les au réel de battre en brèche nos attentes convenues et les collection historique, 2011, p. 12.
bâtiments où se fabriquait la bière contiennent encore des images mortes du passé. Par l’assemblage de ces morceaux 5. « Cependant, tandis que l’orchestre tenait sa partie dans le combat, le
graffiti de soldats et des caisses de munitions. Le savoir dicte et leur remise en solfège, l’œuvre est une charnière entre bras du baryton s’est vu traversé par une balle et le trombone est tombé, très
une étrange perception de l’espace. Le chemin et le pré qui un passé irrévocable qui veut une commémoration et une mauvaisement blessé : le rond s’est resserré d’autant et, quoique en formation
s’étendent au-delà de la maison dessinent aujourd’hui un actualité qui réclame de la vigilance. Il s’agit, grâce à restreinte, les musiciens ont continué de jouer sans la moindre fausse note, puis
paysage bucolique que tout invite à investir en pique-niques l’art, de négocier une nouvelle tournure des événements, comme ils reprenaient la mesure où se lève l’étendard sanglant, la flûte et l’alto
et jeux champêtres. revendiquer une attitude positive, sans tourner le dos aux sont tombés morts. » Jean Echenoz, 14, Les éditions de minuit, 2012, p. 62.
2014 est une année au présent qui sait déjà l’issue des guerres d’aujourd’hui ni tomber dans le fatalisme. 6. Information rapportée par Harold Bride, le jeune radio du navire, lors d’un
combats laissant partout des atrocités et une absurdité Chantal Dugave travaillait déjà sur le conflit et les différentes interview pour le New York Times du 19 avril 1912, et citée par Gavin Bryars
incalculable. « Il était en revanche certain que la guerre avait formes qu’il peut prendre. Entre dessin, photo et vidéo, elle pour son nouvel enregistrement The Sinking of the Titanic, Point Music, 1994.
cherche à faire émerger d’autres lectures, d’autres écritures 7. Micheline Tison-Braun, Tristan Tzara inventeur de l’homme nouveau,
Librairie A.-G. Nizet, Paris 1977.
8. Boban Marcovic, Sat – No Water Please, Groove is back – Chant des
partisans ukrainiens La Makhnovtschina.
9. Culture et Recherche, N°128 Printemps-Eté 2013, L’Interculturel en actes,
dossier Chantal Dugave, p. 26-27.

Chantal Dugave, Wind, Fire and Earth, 2014, La Brasserie, Foncquevillers (images du tournage : Didier Legaré-Gravel ; Ingénieur son : Yves Bagot ; Musiciens : Edwige Brassart, Chantal Dugave, Wind, Fire and Earth, 2014, installation, La Brasserie, Foncquevillers, 2014
Dominique Hache, Thomas Knockaert, Emmanuel Seillé, Juliette Wagnon)

3

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Jette Hye Jin Mortensen

Vichinie SUOS : Pourrais-tu décrire ton travail ? Jette Hye Jin Mortensen, The Apology, 2013, projection vidéo, tissu indigo en soie bleue, cuivre, objets en feutrine et bois, caissons de
Jette Hye Jin MORTENSEN : Mes projets évoluent entre une pratique de récit individuel basse intégrés, impressions, haut-parleurs sans fil, encre..., Overgaden, Copenhague (Danemark).
et collectif dans le cadre du théâtre politique expérimental, la musique contemporaine, la
performance : le tout réuni dans un espace d’installation scénographique. Dans ma pièce une atmosphère ; mais en même temps constamment en mouvement, se transformant et se
Sliding Doorway, par exemple, j’ai commencé par écrire un manuscrit de 30 + 1 chapitres transgressant. Toutes ces idées peuvent être traduites dans le domaine de la vie elle-même
(mon âge selon le calendrier solaire ou le calendrier lunaire) décrivant des moments et la notion d’instinct, l’ADN et l’épigénétique, un domaine auquel je me suis récemment
importants de ma vie, où les expériences de l’autre ont nourri en partie ma notion d’identité. beaucoup intéressée.
Par la suite, j’ai demandé à un groupe d’acteurs d’Hollywood de jouer le manuscrit sans
répétitions préalables, uniquement avec des directions que j’ai indiquées en live. J’ai fait la VS. : Dans la pièce Sliding Doorway (2010), le manuscrit devient un modèle de
même chose pour une performance live de la pièce en 2011. On a pu voir une fluctuation partition, une partition chorégraphique. Pourquoi as-tu choisi délibérément
instable de techniques de jeu et de stéréotypes, magnifiquement chorégraphiés par les des acteurs d’Hollywood ? Y a-t-il un lien avec le récit collectif ?
acteurs eux-mêmes. JHJM. : Comme tu l’as deviné, je les ai choisis précisément en raison de la domination
The Silent Retreat (2011) a été le processus de co-écriture d’une pièce inversée. L’installation d’Hollywood dans l’imaginaire collectif occidental. Un personnage du projet a dit : « Quand
panoptique a été le lieu de vie de trois acteurs pendant sept jours, mettant en avant la nous voyons les gens dans les films, nous avons tendance à penser que nos vies devraient
présence physique, l’introversion non-verbale et une coexistence silencieuse avec le public, ressembler aux films. » Mais la vie est un désordre, non linéaire, faite de couches, déformée
ainsi que des rituels quotidiens. La couleur violette a été choisie à la fois pour sa valeur tout comme le manuscrit de ce projet...
symbolique, étant le violet des chakras, et sa propriété physique. Ayant 380 nanomètres de
longueur d’onde, elle affecte l’imagination et la production d’hormones comme dans Into The VS. : As-tu déjà pensé à utiliser formellement une partition musicale ? Ou de
Mirror, Into The Landscape, Into The Mind (2012) avec des marionnettes, de la méditation la musique ?
zen et deux instructeurs. JHJM. : Pour un ancien projet, New Sonbooks (2007), j’ai travaillé spécifiquement avec un
Pour les expositions A three- Way Metamorphosis Play (2012) et The Apology (2013) ainsi compositeur qui a fait un cut-up de la musique de Carl Nielsen ; c’était une sorte d’approche
que le projet Tell it The Way They Tell it (2010), le noyau central était une méthode de travail culturelle cannibale envers le nationalisme danois qui régnait à cette époque. Nous avons
expérimentale, et orientée dans son déroulement. Un ensemble de règles et de collaborateurs combiné cela avec de la poésie systémique fondée sur le dictionnaire danois. Pour The
ont traduit mes idées, sous-entendant qu’une perte de contrôle était nécessaire. Apology (2013), j’ai collaboré à nouveau avec un compositeur qui a réalisé une installation
sonore multicanale des canaux étant en basse fréquence au sein de bancs circulaires. Dans
VS. : Tu as étudié dans une école d’art dramatique ainsi qu’au Rythmic Music beaucoup de mes performances, et comme je me suis intéressée à la négociation active des
Center. Comment ton background a-t-il influencé ton travail ? performers, j’utilise des partitions de textes avec un set d’instruction musicale et des règles
JHJM. : Je pense définitivement que j’ai été inspirée par les pionniers du théâtre pour les performers afin qu’ils improvisent par-dessus.
expérimental. Je pense à Jerzy Grotowski, Eugenio Barba, ainsi que par les idées structurelles
de compositeurs comme Gyorgy Ligeti, où l’ensemble de la partition semble présent dès le VS. : De la partition musicale au protocole conceptuel où situes-tu ton travail ?
début, mais invite l’auditeur à explorer la pièce de manière verticale et moins linéaire. D’un JHJM. : Je pense que mon approche/intérêt envers la partition musicale, le théâtre, les
point de vue social et philosophique, je pense travailler dans un ensemble et laisse les autres manuscrits de films et le protocole conceptuel est très critique. Cela signifie que je suis
traduire les idées et improviser au sein de mes projets, activant ainsi un sens de cause à effet. d’accord avec la critique de Grotowski sur le théâtre occidental qui met trop d’emphase sur
Le fait est que nous n’écrivons jamais notre identité seul mais en collaboration avec notre le texte et pas assez sur la présence et la performance elle-même. Le texte semble limiter
environnement, les narrations politiques et l’histoire collective... le mouvement à un ensemble de répétitions strictes, nuit après nuit, alors que le performer
réagit avec le public. Je vois mes projets comme des négociations actives qui bien sûr,
VS. : Tu as évoqué Ligeti. Je pense au Continuum. Tu m’en parles par rapport possèdent une structure, une sorte de pré-texte, mais qui ne doivent jamais se limiter à aucun
au continuum qui se voudrait une suite de comportements instinctifs ancrés texte ou aucune partition. Il n’y a pas d’unique lecture de texte donc…
en nous depuis la naissance ou... ?
JHJM. : En ce qui concerne Ligeti, je pense plus à l’aspect structurel de sa musique, la
façon dont les accords, d’une manière, se fondent graduellement les uns dans les autres. Par
exemple, Lux Aeterna, une œuvre micro polyphonique : un chœur à 16 voix (écrit en 1966)
qui à chaque tempo transforme l’accord suivant et ainsi de suite. Ligeti la décrit lui-même
comme une pièce dans son ensemble, présente dans l’ « immédiat » comme un nuage ou

VS. : Je pense par exemple à l’exposition Interprète, qui a lieu au Frac Ile-
de-France, où la notion d’interprétation se profile à travers toutes les pièces.
Quelle est ta relation avec la notion d’interprétation ?
JHJM. : J’aime vraiment beaucoup l’exposition comme médium. Par exemple, ma pièce
Three Way Metamorphosis joint cette idée. La façon d’orchestrer un format d’exposition, son
temps, y compris le processus conceptuel, la fabrication, l’exclusion des idées échouées et le
résultat final. Pour ce projet, j’ai réalisé une exposition en trois parties. La première était le
processus de l’idée et la connexion matérielle où le noyau central est devenu un monologue
d’Alan Watts. La seconde partie était la première attente qui échoue incluant un acteur qui
interprète le monologue d’Allan Watts et des photos de son enfance avec sa mère et sa fille.
La troisième partie, partie final, trois oiseaux interprétaient le monologue en dehors de la
logique humaine.

Jette Hye Jin Mortensen, The Silent Retreat, 2011, performance/installation pour 3 artistes/7 jours. Performeurs : Amira Jasmina Shalaby
Jensen, Emil Groth Larsen, Jette Hye Jin Mortensen ; Scénographe : Sille Dons Heltoft ; Installation : Tobias Permin, Emil Krøyer Angst,
Søren Fjeldsø, Anemone Teatret, Copenhague (Danemark)

Au delà de la présence : Scale de Ceal Floyer

Chelsea, avril 2009, mes pas me guident vers la 303 gallery. Vaste galerie new personnes entre deux ou plusieurs niveaux). Finalement, la sculpture que Ceal Floyer
yorkaise. Par delà une gigantesque baie vitrée rayée de noir se laisse entrevoir un nous livre est bien moins ou bien plus qu’une image. À la fois présent sans être là,
magnifique espace quasi vide. À peine le seuil franchi, une étrange sensation vous l’escalier est virtuel. Il comporte en lui-même les conditions de sa réalisation ; il est un
étreint : le son familier de pas résonne singulièrement à l’intérieur de ce white cube potentiel, un possible. Et c’est bien à une (re)construction que nous sommes conviés.
démesuré. En s’appuyant ainsi sur les principes de la phénoménologie de la perception Ceal
La modestie et l’évidente simplicité de l’œuvre de Ceal Floyer fait douter à tel point Floyer induit une activité chez le spectateur. La brutalité toute minimale alliée à une
que l’on s’interroge toujours sur l’attention à porter sur ses objets ou installations beauté simple qui forcerait la contemplation ou l’exaltation conduit à une recherche
qui, derrière leur facture relativement commune, tendent à révéler leur processus systématique du sens. Et le phénomène prend corps...
et leur contexte de représentation.
Ceal Floyer exploite la double signification du terme scale qui signifie à la fois
Au fond de l’espace quasi vide, 25 parallélépipèdes d’un noir intense sont fixés au « échelle » (dans le sens de mesure), « graduation », mais aussi « gamme » et
mur en diagonale. Le dispositif émet et amplifie le son des pas d’une personne enfin « escalader ». Les enceintes émettent progressivement le pas d’une personne
qui parcourt un escalier. Scale, c’est le titre de l’œuvre, est un escalier, ou plutôt invisible montant ou descendant cet escalier donnant lieu à une sorte d’« onomatopée
sa représentation, ou encore sa définition (ensemble de supports plans (degrés, audiovisuelle ». Et si l’image ou l’objet est un support matériel sur lequel le regard
marches), fixes ou mobiles, échelonnés de façon à assurer la circulation des peut aisément se fixer, la puissance évocatrice du son vient fabriquer une autre

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Une hantologie Post-Internet

Observé depuis le champ de l’art contemporain, le l’auteur de science-fiction américain – et sa mise en doute main un pistolet braqué contre ses tempes. La rencontre entre
musicien Daniel Lopatin, mieux connu sous son nom de perpétuelle de la linéarité du réel –, s’il n’est certainement les paroles, les images et le son génère alors une étrange
scène Oneohtrix Point Never, possède une particularité pas l’unique noyau de ces collaborations, résonne à narration évoquant, parmi l’ensemble de ces perversions
remarquable : en l’espace de quelques mois, quatre artistes nouveau dans la proposition conçue par Jon Rafman, pour relatives au paradoxal rapport d’intimité entretenu avec ce
affiliés à la mouvance Post-Internet ont mis en images quatre le morceau Still Life (Betamale). Récemment remarqué pour qui se trouve derrière l’écran, une sensation de profonde
titres de son dernier album, R Plus Seven 1. Parmi eux, Takeshi une série d’images – toujours en cours – intitulées 9-eyes, frustration face à l’infini pouvoir d’aspiration d’Internet : ce
Murata, qui réalisa le clip du morceau Problem Areas. Le capturées dans Google Street View, ou pour avoir « placé » monde au delà du monde dans lequel, jamais, on ne se
travail de cet artiste américain, impulsé par les possibilités quelques-unes de ses sculptures dans la nouvelle version de dissout vraiment. Du moins pour l’instant.
offertes par le numérique, oscille ces dernières années entre Robocop réalisée par José Padilha, cet artiste canadien a
sculptures et courts films d’animation, desquels il extrait davantage interrogé l’écho que la musique de Lopatin trouve Car s’il est encore trop tôt pour dire si l’album de Lopatin,
les images qui seront ensuite exposées sur des supports sur Internet, réseau qu’il privilégie pour ses recherches et ainsi que les vidéos d’artistes qui ont accompagné sa sortie,
qu’on pourrait dire, pour paraphraser l’industrie musicale, la propagation de ses œuvres. Sur la bande instrumentale, portent en eux une quelconque dimension prophétique,
physiques. La vidéo conçue pour accompagner le morceau Rafman a superposé une voix robotique féminine qui, à mi- il ne faudrait pas non plus, à l’inverse, sous-estimer les
de Lopatin consiste en un lent déplacement dans une série chemin entre la séance d’hypnose et le tutoriel Youtube, livre bouleversements radicaux qu’ils semblent suggérer.
de tableaux fixes en images de synthèse, des natures mortes des hypothèses liées à notre rapport aux images à l’heure de Bouleversements visibles à l’échelle de l’homme et, par
contemporaines (composées par exemple de cassettes vhs, leur prolifération en ligne. La vidéo qui défile, elle, montre voie de conséquence, à l’échelle de l’art. Si Jon Rafman,
de fruits, d’instruments de musique mais aussi d’éléments de courtes séquences animées rappelant les jeux vidéos 8 par le biais de ses collectes d’images donne à son travail
sculpturaux plus classiques, imitant le plâtre ou le marbre) bits, des extraits de films amateurs où s’exhibent des furries, un caractère faussement ethnographique, Takeshi Murata,
plongées dans des atmosphères cliniques, irradiées par des des cosplayers ainsi que des photographies dévoilant le lui, intensifie l’expérience de l’œuvre en anticipant l’heure
aplats de lumières colorées. Hyperréalistes, tout en affichant biotope d’ordinateurs qu’on se prendrait presque à plaindre : de son exposition virtuelle ; l’heure où le cerveau-écran,
une artificialité appuyée (les objets, comme les espaces où des lieux souvent répugnants, où l’humain semble devoir définitivement happé par le flux, favorisera les expériences
ils semblent être figés, donnent l’impression d’être « laqués » ), autant se noyer dans le magma de 4chan 2 que dans ses de perception aux expériences incarnées et spatialisées. Ce
ces environnements virtuels emportent le titre de Lopatin, et propres déchets. L’incarnation de ces usagers pathologiques qui les relie, cependant, en plus d’une certaine transversalité
son empilement symphonique de textures digitales, vers des apparaît à plusieurs moments dans le clip sous la forme de média qui concerne l’ensemble du paysage Post-Internet
visions qu’on imaginerait échappées des rêves des androïdes d’une personne obèse, sorte de geek archétypal, le visage mondial, est une conception presque animiste accordée au
de Philip K. Dick. Ce lien de familiarité avec l’œuvre de recouvert par une petite culotte rose et portant dans chaque réseau : l’intuition grandissante d’avoir affaire à une entité
dont l’étendue et la sophistication semblent lui conférer de
plus en plus d’autonomie. Dans un entretien récemment paru
à l’occasion de l’exposition Mo’swallow de David Douard,
au Palais de Tokyo (Paris), le sociologue Stef Aupers livre
une théorie intéressante sur le sujet : « Les bureaucraties,
la science et les technologies sont devenues si complexes
qu’elles échappent à l’entendement humain et au contrôle
rationnel. C’est une forme de magie au sein de la modernité :
nous sommes de plus en plus hantés par les fantômes que
nous avons créés. » 3 Des fantômes, ou présences résiduelles,
qui habitent également de leur voix spectrales R plus Seven et
sa structure sonore toute oulipienne (le titre fait référence à la
célèbre formule qui permit à Raymond Queneau d’écrire Cent
mille milliards de poèmes) faite d’additions, de répétition et
de variations désincarnées dont l’entremêlement complexe et
méthodique finit par tisser une lointaine complainte humaine.

Franck BALLAND

1. Dans l’ordre chronologique de leur sortie en ligne : Nate Boyce (1982) réalisa le clip
de Still Life (excerpt) ; Takeshi Murata (1974), Problem Areas ; Jon Rafman (1981), Still Life
(Betamale) et John Michael Boling (1983), Boring Angels. Tous sont visibles sur le site de
Oneohtrix Point Never – www.pointnever.com.
2. 4chan est un forum anonyme sur lequel transitent chaque jour, avant de disparaître,
plusieurs milliers d’images de toutes natures.
3. Stef Aupers in « Mo’swallow – une discussion entre Stef Aupers, David Douard &
Rebecca Lamarche-Vadel », Palais n°19, p.171.

Jon Rafman, Still Life (Betamale), capture d’écran tirée du clip conçu
pour Oneohtrix Point Never, 2013

Michel ROSE pFaouurt-ailvofiarirdeu sl’oânne?

image d’autant plus fascinante qu’elle est insaisissable, relevant du fantasme : qui
descend à ma rencontre ? Qui dois-je suivre ? Ce « clac clac-là » est une présence
forte et fragile. L’économie du geste de Floyer laisse l’espace suffisant pour que
l’élégance de la forme la dispute à la beauté cristalline du claquement de pas.

Le lendemain, dans un vacarme presque assourdissant, au sein du Guggenheim,
tout en bas de la spirale de Franck Lloyd Wright, j’écoute The sound of ice melting –
le son de la glace qui fond – capté par des micros et amplifié par des hauts parleurs.
La poésie de l’artiste conceptuel Paul Kos se manifeste dans le matériau simple et
brut. Le sensationnel de Ceal Floyer naît d’un réel imaginé. Deux approches qui à
30 ans d’intervalle viennent puiser du son dans l’ordinaire pour le travailler avec une
acuité et une radicalité déconcertante.

Bertrand CHARLES

Ceal Floyer, Scale, 2007, 24 hauts parleurs accrochés au mur, ordinateur,
12 amplificateurs stéréo, carte son, câbles, dimensions variables.

7

annemasse HORSD’ŒUVRE n°33 dijon lyon sains du nord treigny
édité par l’association
Villa du parc INTERFACE appartement/galerie Interface L’attrape-couleurs Site de l’Ecomusée de l’Avesnois Château de Ratilly
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ouvert du mar. au sam. de 14h à [email protected] ouvert de 14h à 19h du mer. au sam. ouvert du mer. au sam. de 14h à 18h tél. 03 27 59 82 24 ➤ Claude Viallat :
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L. Le Bricomte, H. Le Forestier, Tirage 5000 exemplaires 85 rue des arènes ➤ « Il s’en est fallu de peu » ➤ « le feu, le rouge et le noir »
D. Lemaresquier, I. Lévénez, 39100 Dôle M. Feipel & J. Bechameil, Georges Rousse :
F. Lhermitte, C. Lopes-Curval, ISSN : 1289-9518 - semestriel tél. 03 84 79 25 85 O. Ba, H. Darsi, V. Ganivet, B. jusqu’au 14/09/14
C. Marachian, T. Matsutani, I. Messac, Dépôt légal : octobre 2013 ouvert ts les jours, sauf dim matin Khalili, R. Milak : ➤ Thierry Costesèque :
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M. Poulain, B. Quesniaux, C. Quiesse, Publié avec le soutien de à 18h ➤ Regionale 15 :
H. Renard, C. Sorg, J. Susplugas, l’ensemble des structures ➤ « le grain des jours » Jean-Marie 28/11/14 - 11/01/15
P. Teissier, C. Ternon et Nerac, D. Tolla, annoncées dans l’agenda et du : Cerino : 14/06 - 21/09/14
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Le Granit La chapelle de Bouillé-Courdault 62111 Foncquevillers 44000 Nantes 21000 DIJON
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ouvert du mar. au sam. de 14h à 18h tél. 02 28 01 50 00 ➤ « La Fureur de vivre » variable » Bruno Peinado : Format : 420 x 594 mm (impression offet)
le mer. de 10h à 18h ouvert le mer. de 14h à 18h et Arpaïs Du Bois, J. Audebert, jusqu’au 30/07/14
➤ « grand bazar » Aurélien les sam. et dim. de 10h à 12h A. Biasutto, A. Mona Chisa & Claude CLOSKY [horsd’oeuvre n°25 - 2010]
Imbert : 20/09 - 17/12/14 et de 14h à 17h30 L. Tkacova, G. Dalla Santa, pougues-les-eaux Tirage : 100 exemplaires signés et numérotés par l’artiste
➤ lecture performance de Cyril ➤ « le temps des contes » œuvres D. Droubaix, C. Dubois-Choulik/ Prix unitaire : 50 € + 7 € de frais d’envoi
Jarton : 17/10/14 à 18h de la collection du Frac des Pays A. Brouet, C. Dugave, B. Heidsieck, Centre d’art contemporain
➤ conférence de Nicolas Surla- de la Loire : 13/09 - 02/11/14 D. Makhomet, Société Réaliste, Parc Saint-Léger Baptiste DEBOMBOURG [horsd’oeuvre n°26 - 2010]
pierre : 21/11/14 à 18h P. Saytour, M. Warlop : Avenue Conti Tirage : 100 exemplaires signés et numérotés par l’artiste
➤ finissage de l’exposition « brest jusqu’au 30/09/14 58320 Pougues-les-Eaux Prix unitaire : 50 € + 7 € de frais d’envoi
grand bazar » : 17/12/14 de tél. 03 86 90 96 60
18h à 23h La Passerelle faymoreau ouvert du mar. au dim. de 15h à Christian MARCLAY [horsd’oeuvre n°27 - 2011]
41 Rue Charles Berthelot 19h et sur rdv Tirage : 100 ex. numérotés et signés par l’artiste
besançon 29200 Brest Centre minier ➤ « The Registry of Promise : Prix unitaire : 100 € + 7 € de frais d’envoi
tél. 02 98 43 34 95 (org. Frac des Pays de la Loire) The Promise of multiple
Frac Franche-Comté ouvert le mar. de 14h à 20h et du 85420 Faymoreau Temporalities » Cécile BART [horsd’oeuvre n°28 - 2011]
cité des arts mer. au sam. de 14h à 18h30, tél. 02 28 01 50 00 P. Bernatchez, J. Blightman, Tirage : 50 ex. numérotés et signés par l’artiste
2 passage des arts fermé dim., lun. et jours fériés ouvert du mer. au dim. de 14h à R. Nashashibi, F. Tropa, Prix unitaire : 50 € + 7 € de frais d’envoi
25000 Besançon ➤ « Vernacular alchemists » 18h30 A. Warhol et A. Yi :
tél. 03 81 87 87 00 C. Achaintre, S. Acosta, J.-M. Ballée, ➤ « Les heures souterraines » jusqu’au 14/09/14 Lise DUCLAUX [horsd’oeuvre n°29 - 2012]
ouvert du mer. au ven. de 14h à B. Bonjour, J. Deller, A. Eloyan, œuvres de la collection du Frac Tirage : 200 exemplaires signés et numérotés par l’artiste
18h et sam., dim. de 14h à 19h D. Evrard, R. Fauguet, C. Fréger, des Pays de la Loire : rennes Prix unitaire : 35 € + 7 € de frais d’envoi
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vont » P. Alferi, S. Bächli, A. Lesage, B. Magdy, T. Michael, Frac Bretagne Pedro CABRITA REIS [horsd’oeuvre n°30 - 2012]
D. Balula, Basserode, D. Blais, J. Pedro Nuñez & L. Badaut Hauss- la motte-servolex 19 avenue André Mussat Tirage : 100 ex. numérotés et signés par l’artiste
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J. Mekas, S. Nys, P. Panhuysen, Haas & Vianney Fivel : 73290 La Motte-Servolex ➤ « Langue des oiseaux et coq à Tirage : 200 ex. signés à froisser par l’acquéreur
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prunte son titre à une citation de Frac des Pays de la Loire 12/09 - 08/11/2014 Le Bon Accueil
l’artiste dans une suite d’entretiens La Fleuriaye - 44470 Carquefou 74 canal St Martin
réunis dans l’ouvrage « Pour les oi- tél. 02 28 01 50 00 limoges 35700 Rennes
seaux » édité en 1976. Laisser les ouvert du mer. au dim. de 14h à 18h tél. 09 53 84 45 42
sons aller où ils vont décline ainsi ➤ « A late evening in the future » Frac Limousin ouvert du mar. au sam. de 14h à 18h
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de l’oeuvre de John Cage entre 05/07 - 21/09/14 87100 Limoges Joe Banks / Joshua Bonnetta :
son, silence, hasard et indétermi- tél. 05 55 77 08 98 10/10 - 22/11/14
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fermé les jours fériés Listening ear, photo Montpelier
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Charles, Paris, Belfond, 1976 rue du Général Lemonnier doubles, masques et fictions
53200 Château-Gontier autobiographiques » B. Achour, P.
tél. 02 43 07 88 96 Albarracin, J. Bartoloméo, V. Beecroft,
ouvert du mer. au dim. de 14h à 19h S. Bérard, C. Boltanski, É. Boyer,
➤ « La Renonciation » Hugues S. Calle, M. Cattelan, C. Closky,
Reip : 05/07 - 31/08/14 F. Curlet, Ernest T., D. Firman,
M. Fortuné, General Idea, Gilbert
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annoncées dans l’agenda du prochain numéro, une D. Huebler, M. Journiac, U. Lüthi,
participation de 30 Euros minimum est demandée. J. Mogarra, S. Pippin, U. Rondinone,
A. Ruppersberg, D. Selz, C. Sherman,
V. Tandberg, Taroop & Glabel, P.
Van Caeckenbergh, Vedovamazzei,
W. Wegman : jusqu’au 31/10/14

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