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Même si on a fait de belles découvertes, assisté à de bons concerts et écouté de bons albums, l'année 2015 aura été bien merdique. On pense à ceux dont on aimait la musique mais qu'on ne connaissait pas personnellement mais aussi à ceux qui aimaient la musique...
On souhaite une bonne et meilleure année pour 2016 et on te présente le nouveau mag (rédigé fin 2015) avec un bel espoir en une : Zone Libre ! En plus de l'interview de Sergio (aussi ex-Noir Désir ...) , tu pourras lire celles de General Lee, Vesperine, Boneyard Moan, The Prestige, The Arrs, de Patrick Giordano (Manu) et de Julien (chargé de promo)... Des articles sur Chelsea Wolfe, Saint Asonia, The View Electrical, The Sword, Jeanne Added, Arman Méliès, Livhzuena, Clutch, Mass Hysteria, Ghost, Shiko Shiko... et bien d'autres. Et pourquoi pas gagner des cadeaux Young Cardinals ou Undergang ?

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Published by team W-Fenec, 2016-01-11 15:06:08

W-Fenec Mag #21

Même si on a fait de belles découvertes, assisté à de bons concerts et écouté de bons albums, l'année 2015 aura été bien merdique. On pense à ceux dont on aimait la musique mais qu'on ne connaissait pas personnellement mais aussi à ceux qui aimaient la musique...
On souhaite une bonne et meilleure année pour 2016 et on te présente le nouveau mag (rédigé fin 2015) avec un bel espoir en une : Zone Libre ! En plus de l'interview de Sergio (aussi ex-Noir Désir ...) , tu pourras lire celles de General Lee, Vesperine, Boneyard Moan, The Prestige, The Arrs, de Patrick Giordano (Manu) et de Julien (chargé de promo)... Des articles sur Chelsea Wolfe, Saint Asonia, The View Electrical, The Sword, Jeanne Added, Arman Méliès, Livhzuena, Clutch, Mass Hysteria, Ghost, Shiko Shiko... et bien d'autres. Et pourquoi pas gagner des cadeaux Young Cardinals ou Undergang ?

Keywords: rock metal indus,metal,indus,pop,music,zone libre,noir désir,the arrs,general lee,the prestige,vesperine,clutch,mass hysteria,ghost

ROCK & PHOTOGRAPHIE LES DISQUES DU MOMENT

Hors Série N°21 (Réponses Photo)

Depuis 1992, les passionnés de photo peuvent, chaque ont capté des instants rock comme autant de moments
mois, se plonger dans Réponses Photo qui propose de vie qui au final forment des reportages sur la socié-
autant d’articles techniques qu’artistiques sur cet art té bien plus que sur le rock, que ce soit dans le passé
si particulier. Pour son 21ème Hors Série, l’équipe du quand Alfred Wertheimer découvre ce petit jeune qu’est
magazine consacre un numéro entier au Rock. J’ai dé- Elvis Presley, quand Chris Steele-Perkins suit les Teds,
couvert le travail des photographes avec Grands Repor- ou dans le présent avec Eduardo Soteras Jalil qui nous
tages, revue à laquelle mon père était abonné, et si je fait dévouvrir «la folie Cuarteto» en Argentine. Le grand
voulais voir des photos rock, il fallait forcément lire des intérêt de ce numéro hors série, c’est de traiter du rock
revues «rock», la frontière entre les deux mondes n’est en laissant parler ceux qui gravitent autour et qui le per-
presque jamais visitée et il faut donc saluer cette initia- çoivent différement. A ce titre, l’interview de Richard Du-
tive de Réponses Photo. mas, auteur de photos pour son pote Etienne Daho mais
Dans ce numéro, il y a des sujets évidents et indispen- aussi France de Griessen, Miossec ou Bashung et de
sables tels ceux sur ces photos qui ont fait l’histoire de portraits sublimes de Patti Smith, John Lydon ou Keith
la musique rock par leur présence sur des pochettes Richards (pour ne citer qu’eux), est un vrai régal. Tout
d’albums devenus cultes, que ce soit François Gorin qui comme cette petite histoire d’une séance photo de Bob
nous en parle ou le photographe de la célèbre agence Dylan par Elliott Landy en 1969 ou la planche contact
Hipgnosis (et quelques anecdotes savoureuses sur Pink ayant pour sujet Miles Davis que Guy Le Querrec nous
Floyd ou Peter Gabriel) ou qu’on nous recontextualise les offre. Le début du mag laisse la parole aux photographes
artworks de Tom Waits, Beastie Boys, Anorexia Nervosa, de concerts d’aujourd’hui (Robert Gil, Carole Epinette,
Primal Scream, Morrissey, Ash, Hanni El Khatib, Rage Samuel Dietz...) mais ces témoignages en format court
Against The Machine ou Led Zeppelin qui se sont ser- sont un peu redondants et on préfère les entretiens plus
vis chez les plus grands pour illustrer leur musique. Ce longs quitte à bouffer un peu de technique pure comme
genre de dossier, c’était un passage obligé et attendu, quand Richard Pak nous explique son travail (sur les
c’est très bien ficelé mais ça ne vaut pas les port-folio visages des spectateurs). Au sommaire, tu retrouves
et les interviews ou explications des photographes qui aussi le boulot de James Mollison fan des fans et un peu
de promo pour le bouquin de Jamie Beeden, qui, s’il a
fait de très belles photos de la scène anglo-saxonne, en
a aussi sorti quelques unes assez quelconques (Richard
Ashcroft, Elvis Costello, Damon Albarn ou Elliott Smith).
Pour refermer ces pages exceptionnelles, une petite
bibliographie commentée est présentée pour ceux qui
voudraient encore creuser le sujet...
Ce numéro spécial de Réponses Photo est en kiosque
jusque la fin de l’année environ, n’hésite pas à le récla-
mer à ton buraliste préféré parce que l’histoire du Rock
ne serait pas la même sans ces photographes et ceux
d’aujourd’hui qu’on croise dans les concerts et qu’on em-
brasse, même s’ils ne sont pas cités dans ladite revue...

Oli

51

EN BREF

CREEPING DEVIL CACTUS AMBRØSE PARKWAY DRIVE

Back from the ashes Ambrose Ire

(Autoproduction) (Autoproduction) (Epitaph)

Certains disques exigent une chro- La pop des années 2010 n’en finit C’est avec un hit destiné aux stades
nique avant même que leur lecture ne décidément plus de s’incarner, et de que Parkway Drive ouvre Ire et si ce
soit lancée. Parce que si on exige que la se désincarner. Dans le sillage de fos- «Destroyer» risque de faire mouche
production soit correcte et la musique soyeurs des 80’s comme The XX ou en festival, pour mes oreilles, ça fait
nous plaise, il y a aussi le «facteur W», Fever Ray, on voit éclore (avec 5 ans surtout couac. Heureusement, les Aus-
le truc qui fait que, quoi qu’il se passe de retard, comme souvent en France), traliens remontent assez vite le niveau
quand on écoute, on écrira un truc. une flopée de groupes à la sensibilité avec un «Dying to believe» métallique
Avec Creeping Devil Cactus, le facteur commune : production froide, synthés à souhait. Alors qu’on était habitué à
«W» a fait son oeuvre avant même de vintage et voix éthérées. C’est un peu un métalcore des familles assez ho-
découvrir un stoner poisseux de plutôt (complètement) là que voudrait se pla- mogène, sur ce cinquième album, les
bonne facture. Tu l’auras compris, ici, cer Ambrøse. Et c’est là leur principale Aussies sont sur courant alternatif (le
le «cactus» a fait la différence même erreur. Derrière une volonté pop affi- fameux AC/DC local) enchaînant des
s’il fait davantage référence au végétal chée (morceaux courts, mélodiques morceaux excellents («Crushed», «The
du désert qu’à notre comparse David. et catchy), le trio parisien propose des sound of violence», «Dedicated») à
L’épineux problème de la justification refrains qui se prennent bien souvent des titres alourdis par des choeurs
d’une chronique par le nom du groupe les pieds dans le tapis («Fag ends», indigestes («Vice Grip», «Fractures»)
ne se pose pas longtemps car les riffs «Red light»). Le groupe semble se et à d’autres plus posés qui peuvent
bien gras («Ribs’ n’ beer» : chouette forcer sur les trois quarts de ce 1er apporter quelque chose («Writings on
programme), la voix rocailleuse et la EP, là où la fin du disque (le refrain de the wall») ou sonner faux («A death-
traînardise ambiante de certains pas- «Southern arch», l’intro de «The white less song»). Tu l’auras compris, ici, on
sages («Corner path») sont tout à fait semaphore») laisse entrevoir des mu- préfère largement quand ça castagne
en accord avec ce qu’on attend d’un siciens davantage dans leur élément. même si c’est parfois en arrondissant
groupe qui a mis le désert à l’honneur. Attention donc à ne pas se méprendre les angles («Vicious») que ça drague
On n’est s’est pas trompé sur la mar- sur le contenu : n’écoutez pas ces 4 titres la veuve et l’orpheline... et les quelques
chandise qui, sans dépoussiérer les pour y trouver de la pop très inspirée, titres qui s’aventurent dans cette di-
santiags et les stetsons, fait le job en mais plutôt pour y dénicher quelques rection nous laissent sur notre faim.
usant des codes inhérents au genre fulgurances new-wave ou trip-hop de Atlas avait amené Parkway Drive sur
pour plaire à nos oreilles. Pour un pre- bien meilleur goût. Ajouter à cela une le toit du monde métalcore, en chan-
mier EP, c’est déjà pas mal, laissons production très intéressante, et vous geant quelque peu son fusil d’épaule,
aux Nantais le temps de se piquer au aurez au moins deux bonnes raisons en tentant de se réinventer, le groupe
jeu et d’alimenter leur propre identité. de leur prêter 15 minutes d’attention. n’a semble-t-il pas fait les choix les
plus judicieux, même si leurs poches
Oli Antonin devraient se remplir davantage...

Oli

52

EN BREF

FURIES TEN SECONDS ERA TVIVLER

Furies Ten seconds era Negativ psykologi #1

(Autoproduction) (Autoproduction) (Autoproduction)

Avec pas mal de retard (problème Quintet formé à Genève en 2013, Ten Quatre Danois super énervés qui ba-
assez récurrent, je dois dire), on s’est Seconds Era déboule avec un EP 4 lancent quatre titres super énervés. On
laissé branché par un groupe plutôt titres déjà bien abouti avec un joli ar- pourrait se contenter de résumer ainsi
récent qui ne perd pas de temps depuis twork et un son tout aussi soigné (en- Negativ psykologi #1, premier méfait
son premier show en septembre 2014. registré par Drop (Sybreed, Samael...) de Tvivler. Pour vous situer le champ
Celui-ci est composé de nanas qui en et masterisé à New York par Ted Jensen de bataille vous pouvez vous imagi-
veulent, d’ailleurs, leur nom est tout (Pantera, Deftones...)). Emmenée par ner pris dans des tirs croisés entre
trouvé : Furies. Leur fait d’armes : jouer des guitares tranchantes et un chant Botch et Converge. Des cordes froides
du hard-rock 80’s velu (là, ça marche clair charmant, la musique des Suisses et tendues comme celle d’un string,
peut-être pas totalement du coup, s’émeut autant des mélodies rock une vélocitude à en fatiguer Usain Bolt
quoiqu’on a pas vérifié.). Elles ont sorti que de la puissance du métal amal- et une voix qui hurle au désespoir à la
en cours d’année un EP éponyme de gamant les deux styles avec une faci- façon d’un David Yow. L’expérience est
4 titres, histoire de montrer qui sont lité apparente. Puisant son inspiration courte (un peu plus de 10 minutes)
les patronnes du genre en France. En chez les groupes ricains qui squattent mais intense. Voilà quatre scuds qui
même temps, c’est pas très compliqué les college radio (on est plus proche passent comme une lettre à la poste
tant il est difficile de leur trouver de de Taproot que d’A Perfect Circle), le sans manquer de laisser des cendres
la concurrence dans un style qui est groupe fera soit du rock trop méchant, sur leurs passages et des traces dans
surtout resté ancré dans les années soit du métal trop gentil tant les bar- votre mémoire. En effet Tvivler ne se
80 voire du débuts des 90’s. Furies, rières sont importantes de ce côté-ci contente pas de sauter dans tout les
c’est donc du revival heavy rock avec de l’Atlantique. Dommage pour toi si sens en bavant sur son micro et fait
attitude et accoutrement compris tu penses comme ça car Ten Seconds preuve d’une vraie petite originalité
dans le package, mais c’est surtout Era a forcément plus à offrir que la avec des plans qui sortent vraiment
un gros prétexte pour s’éclater entre caricature de surface : la richesse des du lot par endroit, notamment «Alma-
copines. Côté musique, rien de bien chants de «Belabor», les parties lim- nak» et son riff qu’on n’aurait pas osé
surprenant également : tout est codi- pides de «Touchdown», les sonorités sortir devant Kurt Balou, mais qui là en
fié, les filles ne s’égarant pas hors des et harmonies de «Hook it» et le côté l’occurrence marche du feu de dieu,
sentiers battus (notons une reprise de hypnotique de «Live it» sont autant de manière totalement inexplicable.
Phantom Blue) mais ça joue bien et la d’exemples notables de l’intérêt à por- Concis, précis, efficace, plus varié que
prod’ est plutôt correcte, et c’est bien ter à ce premier EP très encourageant. la plupart mais assez cohérent pour
là le principal. Furies est clairement le être rassasié. Ah et au fait, ils chantent
genre de formation qui serait parfaite à Oli danois, mais comme dans le hardcore
voir en live dans un bar enfumé. Mais on pige rien aux paroles, tu t’en fous.
aussi un très beau cadeau à offrir à
Gui de Champi, maître en la matière. Elie

Ted

53

EN BREF

EGO MISS BLINDED EDITORS MANITU

... A view In dream Raw

(Jaff) (PIAS) (M&O music)

Power rock ou light métal ? A toi de voir Il faut toujours se méfier d’un dossier Si les noms de L7 ou Babes In Toyland
mais Ego Miss Blinded n’a pas choisi et presse de trois pages qui vous explique évoquent quelque chose pour toi, alors
joue autant dans le registre du Metal- à quel point une sortie est exception- penche-toi sur Manitu. Le quatuor
licA des années 2000 («The road to nelle. Dans le cas du sixième album suisse livre en effet un rock alternatif
the west») que dans celui d’un groupe des anglais d’Editors ça n’a pas raté. tout doit sorti des années 90’ avec un
de (hard) rock des seventies («Gate Car inutile de tergiverser, il n’y a quasi chant féminin assez rauque et des gui-
of south»). Pourtant Phil (au chant, rien d’original, de touchant, de surpre- tares parfois métalliques en figure de
ex-plein de groupes), Jaff (à la guitare, nant ou d’intéressant sur ce In dream, proue. Avec des attaques et des ryth-
fondateur du label qui porte son nom et un disque qui ferait presque passer les miques un peu punk et un sens de la
qui livra des albums de Nihil, Lofofora, précédentes productions du groupe mélodie assez écorchée, leur album
Enhancer...), Shag (à la basse, ex-Zuul pour des chefs-d’oeuvres intemporels. Raw fleure parfois aussi bon le vieux
FX) et Keuj (à la batterie, ex-Watcha La musique, parfois tolérable, souvent grunge (les débuts de Hole), celui des
qui a remplacé Cédrico) ont joué dans insignifiante, se veut ici un écrin pour bars enfumés avec des tables où les
plein de projets plus ou moins mar- la voix. Une voix terne, peu inspirée et marques de verre de bière te collent les
qués par d’autres styles que celui qui sous-mixée (!) : «Ocean of night-club», manches. Pas question ici de surpro-
les réunit aujourd’hui. Un style qu’on «Salvation», «The law», «At all cost» duire des idées brutes, on est dans le
peut résumer à un rock dur mais pas restent des titres très durs à ne pas rock «Do It Yourself», l’album est d’ail-
dénué de mélodies, elles sont omni- skipper ; quant à l’introduction de «Life leurs enregistré chez eux par leur gui-
présentes et puissantes, jouant par- is a fear», elle fait juste penser à une tariste, seul le mastering a été confié
fois très bien avec la guitare («Sum- (mauvaise) blague. On est vite tenté à un habitué du boulot, en l’occurence
mer breath»). Les gars ont pas mal de diagnostiquer, à tort espérons-le, Glenn Miller du Greenwood Studio (Kill
d’expérience et savent doser la part un groupe en fin de course, ou peut- The Thrill, Lunatic Age, Sexypop, Lofofo-
de chaque instrument pour obtenir un être plus simplement des musiciens un ra...), et le résultat est parfait pour pro-
équilibre alors le petit solo, le break, poil surestimés. Reste qu’il est de plus curer de bonnes vibrations et le genre
le pont, ... tout passe avec facilité et en plus difficile, dix ans après leurs de sensations qui vont avec. Brut, à vif
l’ensemble s’écoute assez facilement débuts, de ne pas voir en Editors un ou cru, tu peux traduire Raw comme
(si ce n’est les bugs de l’édition du CD épiphénomène des années 2000, au tu veux, tu taperas forcément dans le
promo avec de longues minutes de coeur d’une inexorable chute amorcée mille car Manitu, c’est tout ça à la fois,
blanc après certains titres comme ce il y a déjà plusieurs années. et même plus quand le groupe tire sur
«Time to sleep» assez chelou que, du la corde sensible d’un folk désabusé.
coup, je zappe). Au final, ... A view est Antonin
plutôt sympathique et si le ton n’est Oli
pas moderne, il reste «hors du temps»
et peut toucher plusieurs générations.

Oli

54

EN BREF

IGORRR & RUBY MY DEAR MISERY KOGNITIF

Maigre We will be brave Soul food

(Ad Noiseam) (M & O Music) (Autoproduction)

Lorsque ce projet a été annoncé en Les Misery ne sont pas les premiers à Je ne compte même plus le nombre
2014, on osait espérer Ruby My Dear s’appeler comme ça mais ça claque, de beatmakers en France qui se sont
capable de calmer un peu les ardeurs alors ils ont conservé cette idée lancés dans ces musiques assistées
d’Igorrr, maître en breakcore mais (jusqu’à une menace de procès ?). Les par ordinateur, dont l’écoute claire-
surtout champion du bordel musical cinq métalleux basés à Lille ne sont ment easy-listening s’effectue sur des
organisé. Après écoute, on s’est vite pourtant pas nés de la dernière pluie cadences down et mid-tempo sans fio-
rendu compte que c’était le contraire, puisqu’ils ont tous de l’expérience riture, où le principal enjeu est d’amal-
comment pouvait-on en douter tant (on connaît au moins Guts Syndicate gamer de la soul, du jazz, du swing et
Igorrr est imperturbable ? La haute- d’où vient Greg et Purify dont est issu je ne sais quels autres styles ances-
couture du breakcore français se réu- Smus). Et ce vécu dans l’écriture ou traux, sous couvert d’une étiquette
nit donc en duo à travers Maître, un EP l’enregistrement se ressent très vite toute trouvée : l’abstract hip-hop. Je
de 5 titres haut en couleur sorti chez le tant ce premier EP est «propre» et ce suis sûr que ça ne doit pas être évident
défricheur berlinois de bons sons, Ad n’est pas parce que les frappes sont pour Cyril Capra aka Kognitif de définir
Noiseam (Oyaarss, DJ Hidden, Unde- chirurgicales, les sons cinglants et les lui-même son style. Et ce n’est pas son
rhill). Composé et enregistré à deux mélodies ultra présentes que les Nor- rôle. Lui est là pour prendre du plaisir
avec l’aide d’un certain nombre d’invi- distes n’envoient pas un métal puissant et nous en donner à travers des com-
tés proches du groupe (des membres mixant plusieurs influences : djent, positions variées en dénichant, tel un
de Öxxö Xööx, City Weezle, Pryapisme métal modernisant avec des samples cuisinier, les meilleurs ingrédients pour
et le guitariste de Bologna Violenta), mis en évidence, screamo, métalcore concocter non pas de la soupe, mais un
ce disque est d’une densité épous- et même post métal truc sur les par- festin sonore agréable à l’oreille pour
touflante et forcément pas évidente ties les plus douces qui ne servent nos soirées ou moments de détente.
à digérer. En témoigne, le nombre de pas uniquement de décoration. Ce qui Et ma foi, ça fonctionne plutôt pas
genres musicaux et d’instruments qui pourrait être une force se transforme mal. Les découpages et arrangements
passent et repassent au creux des sil- en faiblesse car sur un EP assez court, de ses titres sont propres comme un
lons : breakcore, accordéon, baroque, on ne sait pas trop où le groupe veut sou neuf mais ces derniers manquent
violoncelle, drum n’ bass, guitares, en venir, le titre «Pale & cold» dominé cruellement de caractère, comme une
death métal, orchestre symphonique, par le clavier est sympa mais pourquoi sensation de déjà-vu. Une tare qui ne
black métal, piano, IDM, chant barrés le mettre entre «Take» et «Answer», remet pas en cause le talent du Poite-
et autres samples de monologues la liaison est peu évidente, le placer vin avec des titres percutants («That’s
absurdes. «Maigre, What else ?» en dernier aurait, me semble-t-il, été where it all started», «Yeah yeah
plus judicieux. Quoi qu’il en soit, We yeah») mais l’heure d’écoute paraît
Ted will be brave présente une large revue finalement bien trop longue et pénible
de potentialités pour Misery qui a donc pour apprécier l’œuvre à sa juste valeur.
une bonne base de travail pour la suite.
Ted
Oli

55

EN BREF

CLOSET DISCO QUEEN VIKTOR COUP?K TRANSPORT LEAGUE

Closet disco queen Montre moi ta langue Napalm bats and suicide dogs

(Hummus Records / Division Records...) (Because Music / Musicast) (Metalville)

Si tu penses que le math rock est sur- Avec un artwork qui ne passe pas ina- Sa petite sauterie en Enfer terminée
fait et que la question ne mérite même perçu, on sent bien que Viktor Coup?K (Boogie from Hell), Transport League
plus d’être traitée, alors fonce écouter a de la rage à revendre sur son 2ème enchaîne illico presto avec au pro-
Closet Disco Queen et ravise ton juge- EP. Montre moi ta langue marque un gramme Napalm bats and suicide
ment. Sur cette base ultra pointue, le nouveau coup d’essai dans une for- dogs ! Et quand on jette un oeil à la
duo suisse (échappé de Coilguns) mule rock-électro rappée qui n’est pas liste des titres, on sait que ça va swin-
vient encastrer des influences hallu- sans rappeler le projet Zone Libre mené guer («Hallelujah vampire», «New
cinées qui empruntent autant au rock par l’ex-guitariste de Noir Désir, Serge bomb war», «Kill, kill faster», «Bur-
psychédélique qu’à une noise ciné- Teyssot-Gay, mais également des for- ning Bible», «Dark days, evil ways»...)
matographique. Pendant près d’une mations proches de ce collectif comme car les (hard)rockers venus du Nord
heure, on voyage donc dans un pays La Canaille ou La Rumeur. En gros : du n’incitent pas à la douce promenade
où les baba cools de l’artwork sont bon ! De ce rap à la gouaille teigneuse, riffique, non, il s’agit d’envoyer du
prisonniers du labyrinthe mécanique l’ex-rappeur de Kalash l’embellit de gras et du lourd. Mets ton casque et ne
de leur très beau logo. Intégralement grooves pachydermiques («Fallait quitte pas l’abri anti attaque aérienne
instrumental, la musique de ce pre- frapper plus fort»), de guitares bien si tu veux éviter de prendre un coup de
mier album éponyme démontre que baveuses, acérées et froides («Montre manche ou de baguette parce que ça
le projet n’est pas qu’un passe-temps moi ta langue»), de beats et de mélo- remue et si ça reste dans le domaine
pour Jona Nido (guitariste chez Kehl- dies hip-hop qui font mouche («Pa- du stoner puissant, c’est un peu plus
vin ou The Ocean par le passé) et Luc name») ou qui désarçonnent complè- inventif que sur l’album précédent
Hess (également batteur chez Kunz tement («Ni queue ni tête»). Le tout tout en conservant une grosse adi-
ou The Ocean pour ne citer que ceux-là avec une liberté de ton infaillible et un posité qui fait qu’on accroche rapide-
!). Les deux gaillards se connaissent esprit conscient («Exploser l’miroir»), ment. Vindicatif et hargneux («Burning
très bien et savent mettre en avant les à l’image de ce qu’on attend d’une per- Bible», «Slow fall»...), le Transport
idées virevoltantes de l’un ou de l’autre sonne en totale phase avec l’alternatif League de 2016 a décidé de vraiment
avec leurs instruments respectifs, tan- et l’indépendance. Ce Parisien, résident lâcher les chevaux (et les cheveux ?)
tôt le rythme se fait plus posé («Black des studios Mains d’Oeuvres à Saint- pour nous en mettre plein les dents et
saber»), tantôt les deux s’enflamment Ouen dans lesquels il a écrit, arrangé et sortir quelque peu de leur routine et
et se coursent littéralement («Hey enregistré cet EP, a été accompagnés des schémas basiques, choix judicieux
sunshine !») ou échangent des foli- entre autres par Etienne de Cheveu et car il promet des concerts bien furieux.
tudes bien senties («The shag wag»). de la «sensation» rock psychédélique
En tout cas, il est clair qu’ils vont bien française Forever Pavot. Un homme Oli
ensemble et se subliment l’un l’autre. de bon goût, comme on dit chez nous.

Oli Ted

56

EN BREF

JEFF THE BROTHERHOOD THE GUARDOGS ADIEU PAPILLON

Wasted on the dream Beware of the dog Your music is missing me : EP 2

(Dine Alone Records / Infinity Cat Rec.) (Black Desert Records) (Autoproduction)

Malgré ses déboires avec la major War- Les chiens de garde ne sont pas si Adieu Papillon c’est avant tout 5 gars
ner Music Group lors de la sortie de leur dangereux que ça, soyez tranquilles, de Haute-Normandie, issus de for-
8ème album, Wasted on the dream, le ça rock et ça headbang comme sur le mations aux noms familiers comme
duo power-pop de Nashville JEFF The clébard de la plage arrière d’une voiture Radiosofa ou Tokyo/Overtones, et une
Brotherhood semble plus que jamais des années 80 plus que ça n’aboie en grande expérience de la scène et du
opérationnel pour envoyer du bois mode berger allemand croisé avec un studio. La preuve : projet récent, le
quand il s’agit de jouer un rock éner- pitbull. Ce combo Nantais n’en est qu’à groupe enchaîne pourtant les EP à un
gique et fédérateur. Fondé en 2001 ses débuts (ils ont à peine 2 ans) mais rythme effréné depuis un an. Le but
par les frangins Orrall (dont le batteur fait honneur à ses inspirateurs au rang étant de compiler tout ce travail (4
est l’ancien de Be Your Own Pet, pour desquels la filiation la plus évidente est disques tout de même) dans un cof-
ceux qui connaissent), et rejoint sur Queens of the Stone Age (et comme le fret intitulé Your music is missing me.
cet album par Jack Lawrence (The sort s’acharne sur moi, ils sont aussi Sur ce second EP il faut reconnaître aux
Raconteurs, The Dead Weather) à la fan des Eagles of death Metal... salope musiciens un vrai sens des mélodies,
basse, JEFF The Brotherhood déploie d’actualité, toujours là, pour remuer même si certains titres semblent par-
une armada de 11 titres racés taillés le couteau dans ce qui ne devrait pas fois tourner légèrement à vide, à cause
pour les radios. Wasted on the dream, être une plaie). Chant et riffs traînants, de l’utilisation abusive des couches
ce sont une plâtrée de riffs abrasifs chaleureux, distorsions soignées aux de synthés notamment. La voix à
souvent bourrés de fuzz que ni les gars petits oignons, rythmiques impec- la Phoenix a également le chic pour
de Weezer, ni ceux de Black Sabbath cables, les chansons de ce double EP offrir des gimmicks qui s’impriment
ne renieraient ; des refrains entêtant sont assez simples et entrent rapide- instantanément dans notre boîte crâ-
typée 90’s («Black cherry pie» avec ment en tête même si elles sont éga- nienne. Si les deux premiers titres («
un solo de flûte de Ian Anderson de lement assez rapides, on se souvient On porno tracks », « We went today »)
Jethro Tull) ou «In my dreams» avec surtout des ressemblances avec QOTSA sont diablement efficaces, le reste se
la chanteuse de Best Coast, Bethany et d’une voix pas toujours au diapason laisse plus simplement écouter. Mais
Cosentino ; une production réalisée du reste car limitée dans ses possibili- vu le rythme des sorties du groupe
par Joe Chiccarelli (My Morning Jac- tés (n’est pas Josh Homme qui veut). (3 EPs en 2015 déjà) on ne peut que
ket, The Strokes) et répondant à un Voilà donc où les progrès sont atten- rester admirateur d’une telle qua-
cahier des charges intitulé «lisse mon dus, si la tonalité d’ensemble reste la lité de composition et de production.
pote, lisse, n’hésite pas !» ; mais ce même, ça peut être du bon. Du très bon
sont surtout des hymnes aux paroles même si le quintet lâche...les chiens. Antonin
légères pour faire la fête. Rien de plus,
rien de moins, et c’est bien comme ça. Oli

Ted

57

EN BREF

YOUNG CARDINALS WOODSON HARMORAGE

Lights / Burns / Despair Fieldhouse Psychico corrosif

(Send the Wood Music) (BlackOut Prod / Red Plane Records) (Doowet)

Je vois d’ici les Lyonnais se gausser, Chouette, un nouveau disque de Wood- Harmorage se veut être un mélange
«ahah, sont jamais en avance mais son. Je n’avais pas trop de nouvelles de- entre «Harmonie» et «Rage», sur
là, quand même plus de deux ans de puis leur split partagé avec les défunts Psychico corrosif, on cherche surtout
retard...», parce que ce premier EP The Early Grave. Du coup, je suis content l’harmonie (trop discrète bien que maî-
de Young Cardinals est dispo depuis de te parler en quelques mots de Field- trisée sur des passages délicats) car la
l’été 2013. Autoproduit, autodistribué, house, nouvel EP du trio de Rouen. rage est présente partout... Si musica-
celui-ci n’est pas arrivé jusqu’à nous 6 titres et 24 minutes de bonheur. Le lement, elle prend différentes formes
à cette époque-là. Réédité suite à leur ton est donné. Ces gars ont été élevés avec des riffs qui tiennent autant d’un
signature chez Send the Wood Music, au son de la power pop et du hardcore punk old school que du power métal
on peut pleinement en profiter avant de mélodique US, tout en agrémentant la (prends ton harmonique articifielle
découvrir leur premier album en février sauce d’un soupçon d’influences bien dans la face) avec quelques envolées
prochain. Formé par d’ex-membres de de chez nous (tu me connais, quand heavy histoire de contraster les sons
groupes connus de nos services (Jaïl, j’entends un groupe qui me rappelle graves, au niveau du chant, c’est bien
Bul, Tanguero), le quatuor a enregis- Second Rate, je ne peux qu’être sous plus constant avec une référence
tré avec Fabrice Boy ce 4 titres qui le charme). Fieldhouse ne connaît pas éclatante : Lofofora. Vindicatifs, en
sonnent pas mal comme leurs cousins de temps morts, le groupe ne lâchant français, engagés et enragés, les mes-
de StereoTypical Working Class dont pas la pression, et même si certains sages d’Harmorage passent en force
on les sent assez proches (et pas que titres (« Waiting for something ? », et gagneraient à être plus mélodiques
géographiquement). Dans le chant, le « Backed « ) se veulent plus « rentre (il n’y a qu’à écouter comment «Mon
traitement des guitares, les mélodies dedans » que d’autres, l’ensemble anarchie» attire l’attention) et moins
ou la rage, on retrouve ce qu’on aime révèle une constance indéniable : calqués sur le type de flow de Reuno
dans ces groupes qui aiguisent leurs Woodson sait composer et exécuter de pour sortir de l’ornière de la comparai-
guitares et soignent leurs voix, tapent bonnes chansons. Des chansons sen- son et de leur relative monotonie. Les
fort et cisèlent les harmonies, jouent tant bon le punk rock mélodique, avec Lyonnais ont connu quelques remanie-
sur les émotions autant que la tension des guitares inspirées, des voix tra- ments depuis leur premier album (Ber-
physique. Les quatre excellents titres vaillées, et même si on pourrait repro- serker en 2007) mais tapent du poing
font donc saliver d’autant plus qu’on cher une prod’ un poil faiblarde, on ne sur la table avec cette nouvelle galette
sait qu’on ne devra pas attendre 2 ou que s’enthousiasmer à l’écoute de ces et comptent bien se faire entendre,
3 ans pour avoir une suite mais juste morceaux bien construits et savam- avec ou sans ton consentement.
quelques semaines, rien que pour ça, ment envoyés. Le punk rock en France
on ne leur en veut pas de nous avoir a encore de beaux jours devant lui. Oli
oublié sur la promo de leur démo.
Gui de Champi
Oli

58

EN BREF

THE LONG ESCAPE NUMÉROBÉ NECROBLASPHEME

The warning signal Own words Belleville

(Auroproduction) (JFX Lab) (Auroproduction)

Sur la pochette de The triptych, le Récemment évoqué pour le remix d’un Bel artwork, gros son (signé Francis
triangle pointait vers le bas, ici, c’est titre du nouvel EP de Margaret Catcher, Caste), Necroblaspheme fête ses 15
vers le haut, le ciel, les sommets qu’il des gars du Nord comme lui, NUMé- années d’existence avec un gros al-
vise. Kimo et son projet The Long Es- ROBé a bien avant cela sorti un EP cet bum qui devrait les faire connaître bien
cape continuent de gravir les échelons, été intitulé Own words. Et autant vous davantage tant la musique qu’ils pro-
marche après marche, pour se hisser dire que le bonhomme de 26 ans sait posent est dans l’air du temps, quelque
au-dessus de la mêlée des groupes manier avec classe ses machines pour part entre death (leurs origines qui
qui jouent autant avec les mélodies en sortir de belles effluves sonores semblent assez lointaines désormais),
(extraordinairement justes) que le typées ambient / electronica que re- post-hardcore sludge le plus sombre et
métal le plus sombre (et sans forcer nierait nullement Mount Kimbie, John hardcore tout court. Essaye d’imaginer
au niveau du chant, ce qui est plus Talabot, Nosaj Thing ou même Filastine. Nesseria, Hangman’s Chair et The Arrs
qu’appréciable) et qu’on a du mal à Ceux pour qui ces noms sont familiers bosser ensemble et ne renier aucune
qualifier tant il touche à tout. Ce n’est comprendront assez vite la substan- de leurs aspirations, ça donne un mé-
pas vraiment alternatif, ce n’est pas tifique moelle de ce 4 titres. Ces der- lange détonnant où la double pédale
vraiment prog mais c’est vraiment bien niers mettent en effet l’accent sur le peut blaster tout ce qui bouge, des
foutu. Et c’est tout ce qui compte parce voyage sonore, la sensibilité et les titres pesants et oppressants et une
que des groupes qui s’approchent de émotions que procurent chaque vague rasade de poésie du XIXème siècle (le
la qualité des A Perfect Circle ou Por- rythmique et instrumentale, un méli- texte d’Emile Goudeau). Riche, varié,
cupine Tree, c’est plutôt rare, d’autant mélo introspectif à écouter au casque le métal de Necroblaspheme version
plus en France... Compos en béton, avec un volume imposant, quelques 2015 peut plaire à tous ceux qui sont
son irréprochable, qualités techniques voix qui traversent le bulbe pour vous davantage touchés par le dégoût, la
indéniables, The Long Escape est à accompagner dans ce périple à la rage ou le désespoir que par un style
l’aise dans tous les registres et passe fois aérien et entraînant, mais sur- particulier que ce soit en rythmique, en
de l’un à l’autre avec une facilité dé- tout hyper hypnotisant. Voilà grosso riffing ou en chant car Necroblaspheme
concertante sans pour autant tomber merdo la formule de NUMéROBé qui touche un peu à tout et comme il le fait
dans des plans simplistes (les par- sait consciemment que les maîtres de bien, ne se prive pas pour varier les
ties un peu mielleuses du passé ont ce genre en vogue rôdent toujours et plaisirs (n’écoute rien que «Such a lot»
disparu). Bref, quand un pote viendra risquent de lui faire de l’ombre. A lui de pour te faire une «petite idée»... même
te dire du bien de TLE, tu ne pourras se faire sa place dans ce monde mer- si sur ce titre, ils ont le renfort de Tho-
pas dire qu’on ne t’avait pas prévenu. veilleux de la musique indépendante. mas de Bodie).

Oli Ted Oli

59

EN BREF

MONO / THE OCEAN BIRDPEN MY HOME ON TREES

Transcendental In the company of imaginary How I reached home

(Pelagic Records) friends (Jar Records) (Heavy Psych Sound)

Chacun un titre d’une dizaine de mi- Birdpen est né de l’association de deux My Home On Trees vient tout droit
nutes. Quand The Ocean et Mono par- musiciens anglais : Mike Bird et Dave d’Italie et officie dans un stoner très
tagent un split, on embarque dans Pen. Si ce dernier nom ne vous évoque largement métallisé. Pas forcément
un trip où l’innocente délicatesse est rien, sachez que le monsieur officie au ma formule préférée mais le petit
sans cesse menacée par des ombres sein d’Archive depuis plus de 10 ans chant féminin réverbéré à la Acid
qui gagnent progressivement du ter- maintenant, tout en ayant eu le temps King sauve un peu les meubles. Pour
rain. Pour les deux groupes, le combat parallèlement de sortir 5 EPs et 3 al- le reste il y a à boire et à manger avec
entre l’ombre et la lumière est un leit- bums avec cet autre projet. Une décen- d’un coté des morceaux plutôt pre-
motiv : des accords plus gras et une nie pour les deux groupes donc, et une nants avec deux trois bons riffs pas
rythmique plus sourde pour le collec- influence qu’on sent grandissante de transcendants non plus, et de l’autre
tif qui livre «The quiet observer», des l’un sur l’autre : les ambiances et les des compos qui tirent malheureuse-
distorsions échevelées et un tempo textures sonores y sont tout autant ment trop souvent en longueur et qui
davantage appuyé pour les Japonais sombres, travaillées, voire désabusées. se ressemblent un peu toutes et que
qui offrent «Death in reverse», mais au Néanmoins si Birdpen s’engouffre ne sont pourtant qu’au nombre de six.
final, la sensation que le calme revient sans complexe dans le sillage d’Archive
toujours après la tempête. Les combos (répétitions, lenteur des progres- Dommage car tout n’est pas à jeter
qui ont tourné ensemble à l’automne sions, effets similaires), il fait parfois à la poubelle loin de là, le chant de
à travers l’Europe (avec également l’impasse sur une certaine volonté de Laura Mancini est plutôt plaisant
Solstafir qu’on aurait aimé voir sur ce surprendre. L’album se divise donc à défaut d’être super original, un
split...) ont beaucoup en commun dans entre titres qui fonctionnent, souvent morceau comme «Resume» laisse
leur approche de la musique, depuis les les plus épurés et émotionnels (« présager d’une petite dose d’origi-
constructions alambiquées estampil- Lost it », « Like a moutain ») et ceux nalité qui ne demande qu’à montrer
lables «post» jusqu’à la capacité à rete- qui n’apportent pas beaucoup d’eau au son nez et l’ensemble de l’album est
nir au maximum une débauche d’éner- moulin (« Into the blacklight », « No habité par une sorte de psychédé-
gie qui finit, toujours, par éclater pour le place like drone »). Certains méritent lisme noir enfumé plutôt plaisant.
plus grand plaisir de nos sens. Un régal surtout leur lot de réécoutes : un tra-
pour les oreilles qui ouvrira peut-être vail auquel seuls les fans du groupe Bref, My Home On Trees n’a que trois
les portes du post-HardCore aux fans consentiront. Les autres ne verront su- ans d’existence, il pèche un peu en se
de post-rock à moins que ce ne soit l’in- rement dans ce nouveau album qu’un dispersant sans réussir à taper au bon
verse. Maintenant, on a hâte d’écouter rock-electro aérien qui peine à décoller. endroit au bon moment. Pas de quoi
d’autres titres alors au boulot les gars ! se faire son trou dans un genre déjà
Antonin overbooké, du moins pour l’instant.
Oli
Elie

60

EN BREF

DEGRADEAD OLD MAN LIZARD NO METAL IN THIS BATTLE

Degradead Old Man Lizard Ours

(Metalville) (Heavy Psych Sound) (Autoproduction)

Degradead attaque 2016 (l’album La bonne surprise stoner de ce mois-ci No Metal In This Battle est un quatuor
sort fin janvier) avec la même volonté vient d’Angleterre et s’appelle Old Man venant tout droit du Luxembourg, petit
qu’il avait terminé 2013 (The mons- Lizard, groupe protéiforme qui sort pays d’Europe dont la scène musicale
ter within), jouant toujours autant sur chez Heavy Psych Sound un album la plus connue est surement celle
les tableaux heavy, death et mélo- ravissant. Oui, les Britanniques ont du métal et du hardcore (on pense à
diques. Le mélange détonne et plaira l’air d’avoir passé beaucoup de temps dEFdUMP ou Retrace My Fragments).
obligatoirement aux amateurs de à écouter Baroness mais leurs in- Cependant, depuis ces dernières
ce genre particulier car les Suédois fluences sont multiples et leur musique années, un mouvement math-post
ont ciselé chaque morceau pour ne à le mérite de se détacher un peu du lot rock instrumental et un chouia expé’
pas laisser une seconde au hasard. grâce à des mélanges stylistiques exo- semble s’être dégagé de là-bas avec
Distorsions, parties harmonieuses tiques et un son proche du post-hard- des groupes de qualité répondant au
(parfois encore trop mielleuses pour core avec une caisse claire bien froide nom de Mount Stealth, Mutiny On The
mes oreilles), enchaînements fra- et une guitare super tranchante. Un Bounty... et No Metal In This Battle. Ce
cassants, descentes de manche, guitariste plutôt bien inspiré d’ailleurs. dernier démontre avec son deuxième
visite de l’intégralité des fûts, Degra- EP Ours son infreinable envie d’explorer
dead enquille tout le savoir-faire du Cet album éponyme composé de sept les possibilités de la création sonore et
combo avec une évidente facilité. pistes du genre étirées macère dans un de faire évoluer des compositions por-
Si techniquement, il n’y a pas grand vieux mélange de blues et de rock 70’s tées par un post-rock mâtiné de math-
chose à redire, j’ai un peu de mal à me inspiré par Marie-Jeanne, le tout porté rock groovy, sans être pour autant un
laisser embarquer par l’ensemble qui par un feeling franchement sombre et digne représentant d’un funk fiévreux.
manque de ... je ne sais pas, un truc qui doomesque voire obsessionnel mais Ici, le sujet recherche les moments
serait le charisme pour un acteur (genre qui se permet de temps à autre de extatiques et dansants («Walkabout»,
Adam Driver dans Le réveil de la force), balancer un petit peu de rythmique «Beat massaï»), mais également une
ce truc en plus qui fait qu’on devient ac- hardcore dans son Black Sabbath. sorte de transe cyclique où les harmo-
cro et qu’on peut réécouter sans jamais nies de guitares et claviers servent de
se lasser de l’album. Celui-là est bon Si l’ombre du groupe de John Dyer Baiz- guide dans un voyage à l’amplitude
mais passe sans laisser de traces... ley plane clairement au dessus de la sensorielle pleine («Ours», «Chatcop-
formation de Colchester - notamment ter»). Malgré son côté aventureux, Ours
Oli lorsqu’elle se lance dans des passages reste une œuvre appliquée sans grand
plus lyriques - nul doute qu’Old Man écart de conduite, ne dérogeant pas à
Lizard est en passe de trouver son la ligne de conduite stylistique que se
petit créneau à lui. A surveiller de près. sont imposés ces brillants musiciens
que sont Marius, Gianni, Pierre et Nunz :
Elie un équilibre parfait entre math et post.

Ted

61

TLEIXVTEE

ARCHIVE AU CARGÖ

C’est un Cargö archi-complet qui accueille en ce jeudi un groupe très attendu. Dire qu’il se fait rare en Basse-Nor-
mandie est un doux euphémisme : le dernier concert programmé dans la région date de 2012 et avait été annulé la
veille pour raisons médicales. Autant dire que le public est sur le pied de guerre ce soir, d’autant que le spectacle,
déplacé du Zénith au Cargö, semblait bien parti pour passer une nouvelle fois à la trappe. D’ailleurs moins d’une
demie-heure après l’ouverture des portes la grande salle de la SMAC est déjà quasi pleine ; un vrai signe. Et c’est un
public bigarré (mi-cinquantenaire, mi-trentenaire) qui voit arriver BRNS sur scène.

Première partie d’Archive sur les 13 dates de leur tour- scène. Archive nous a prévenu : il s’agit du spectacle
née française, les Bruxellois ouvrent la soirée avec une le plus impressionnant de leur carrière. Scéniquement
conviction à toute épreuve ; une motivation palpable que cela se traduit par 3 grands écrans en fond de scène,
le public semble clairement apprécier. Portées à bout de 8 musiciens (avec parfois 3 guitaristes simultanément)
bras par un batteur-chanteur au jeu puissant et inspiré, et beaucoup, beaucoup de projecteurs.
les compositions s’enchaînent sans temps mort. Déjà
vu dans ce même lieu lors de l’édition 2013 de Nordik C’est sur « Feel it » que démarre le concert ; premier
Impakt (en première partie de Mac Demarco), le concert titre du dernier album en date, Restriction, le morceau
nous laisse cependant un peu la même impression : une est plutôt déconcertant et dénote avec ce qu’on connaît
euphorie rapide dès les premiers morceaux, suivie d’une d’Archive. Plus déstabilisant encore, le groupe semble
(très relative) lassitude, sans doute due à un certain prendre un malin plaisir à ne jamais vouloir le finir,
systématisme. La plupart des morceaux se constituant s’arrêtant... puis repartant trois fois d’affilée ! Un faux
en effet de quelques phrases répétées en boucle et départ vite oublié dès les premières notes de « Fuck
d’une montée en tension. Il manque parfois le petit plus U » ; à partir de cet instant la précision chirurgicale du
qui rendrait le groupe définitivement marquant. Néan- groupe n’aura de cesse d’impressionner les specta-
moins on sent les musiciens expérimentés et sûrs d’eux teurs présents. « Finding it so hard » et « Dangervisit »
(ils entament leur cinquième année ensemble). Ils sont voient les premiers sub gronder ; le groupe possède une
chaudement applaudis au terme d’un set court et sans sacré réserve. Second extrait de Restriction, « Crushed
retenue. » passe mieux l’épreuve du live avec son ambiance tri-
bale, assez proche du dernier album de Radiohead.
BRNS quitte nerveusement le plateau pendant que les
techniciens (en très grand nombre) s’affairent sur Entre chaque morceau la communication est quasi

62

TLEIXVTEE

inexistante, sans que cela ne choque vraiment. On Le groupe revient pour deux rappels après 5 bonnes
sent les musiciens plus au service des morceaux que minutes d’applaudissements caennais (comprendre :
l’inverse. De fait, l’absence de leader au sens strict sur nourris mais pas trop) : tout d’abord en formule guitare-
scène (les deux membres fondateurs du groupe sont voix pour « Nothing else » (seul extrait de Londonium ce
placés aux deux extrémités du plateau), rend l’attitude soir), puis en groupe pour un « Lights » un peu mou et
du groupe plutôt cohérente. Même si les deux chanteurs amputé de 3 bonnes minutes. 18 titres (dont 6 du nou-
tentent timidement de faire lever les bras des specta- vel album) et quasi 2 heures de concert d’un très haut
teurs, on sent qu’on est pas vraiment là pour assister à niveau plus tard la salle se rallume. Ce soir Archive n’au-
un concert de rock classique (tant mieux). ra pas déçu, mais pas complètement surpris non plus.

Les trois-quarts d’heure de spectacle voient l’arrivée Set list : Feel it, Fuck U, Dangervisit, Finding it so hard,
de la troisième voix de la soirée, Holly Martin. Bien Crushed, Conflict, Violently, Black and blue, End of our
que membre du groupe depuis 2011, la jeune femme days, Kid corner, You make me feel, Bullets, Distorted
semble moins à l’aise que ses homologues masculins. angels, Baptism, Ladders, Numb /// Nothing else, Lights
Elle entame néanmoins impeccablement la partie plus
planante du set : « Violently », « Black and blue », « End Merci à Pauline Leclercq (Photos) et à Barthélemy
of our days », et le récent single « Kid corner ». L’am- ([PIAS]
).
biance cotonneuse explose cependant bien vite dès
l’introduction de « You make me feel » (sans doute le Antonin
point d’orgue du concert). À gauche de la scène Darius
Keeler, en chef d’orchestre un peu fou, exulte. Soit l’exact
contraire de l’attitude de Danny Griffiths, qui face à lui,
demeurera invariablement assis et concentré durant
tout le set.

En terme d’éclairage on en prend effectivement plein la
vue ; le show lumière, archi-millimétré, est presque un
spectacle à lui tout seul. Mention spéciale pour le der-
nier titre « Numb » et ses boules à facette donnant un
aspect de discothèque surréaliste à la vaste salle de
1200 places.

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TLEIXVTEE

SALE ET SAUVAGE #4

A Saint-Ouen, il n’y a pas 36 000 lieux pour faire la bringue. Si ce n’est pas pour aller poser son coude sur le zinc du
Picolo tout en contemplant une ribambelle de groupes aux styles plus ou moins chelous, ou pour aller poser son cul
dans l’antre malfamée du camarade Simon pour manger (au hasard) une carbonade flamande, et bien on va dans
ce lieu très sympa qu’est Mains d’œuvres. Il s’avère que tous les ans, dans cet espace de 4000 m2 où se trouvait
l’ancien centre social et sportif des usines Valeo, se tient la soirée rock-garage-post-punk-machin Sale Et Sauvage.
Cette année, la quatrième édition annonçait une programmation musicale plus qu’intéressante puisque le lieu affi-
chait complet le jour J. Ambiance Halloween en sus.

C’est donc avec dix concerts sur deux scènes allant de - assiste à des projections bien gore de films de série Z
la cold-wave au garage punk en passant par la shoe- - franchi un stand de tattoo tenu par Stigmate Noir
gaze fuzzy, que Sale et Sauvage nous faisait l’honneur (http://www.stigmatenoir.com)
d’accueillir Frustration, Le Prince Harry, Avenue Z, Dela- - visite une exposition des chouettes travaux des types
cave, Albinos Congo, Quetzal Snakes, Empereur, Burnt du magazine alternatif Barré (http://www.barremag.
Ones, Creeping Pink, Bisous de Saddam. Autant vous le info)
dire tout de suite et en toute honnêteté : votre serviteur - se prend des playlists (pas toujours de bon goût) de
n’est pas arrivé en avance (loin de là) et n’a donc pas DJ Set
pu profiter pleinement de tous les concerts (bouh !). En - etc...
même temps, qui l’a fait, au vu du nombre d’activités
présentées en marge des manifestations musicales et Bref, c’est la distraction totale (ce qui était le but de la
des zombies errant dans la fosse ? soirée quand même) dans cette immense espace ou
se déplacer devient vite un sport vu le nombre de per-
Parce qu’en plus de croiser les copains, donc tailler la sonnes et la grandeur des lieux. OK, et les groupes dans
bavette, donc boire des coups, on : tout ça ? Et bien, hormis le fait que le niveau sonore lais-
- rencontre aussi plein de gens qui animent des ateliers sait par moment à désirer, surtout quand les basses sont
sympas proposant des jeux bien rock n’ roll (coucou censées de retourner le cerveau, Le Prince Harry a bien
Fouad et Mary) ; gagné son titre dans la catégorie électro-synth-punk. Ca
- passe au village label acheter des disques (où, parmi pulse et la rage sonore des belges a fait un effet bœuf
d’autres, Born Bad Record, Ballades Sonores, Teenage sur un public déjà bien indiscipliné à l’heure où le duo
Menopause Records étaient présents) ou.discuter ; s’exprime. On a vu une partie de Frustration, la formation

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francilienne dont le style oscille entre cold wave et post- TLEIXVTEE
punk, joue de la noirceur et des rythmes entrainant de
ses morceaux pour instiller un déchainement psycho-
tique à son audience. Enfin, on a terminé la soirée musi-
cale avec les bordelais d’Avenue Z (avec deux membres
de Magnetix et un de Catholic Spray, dans une ambiance
bien Sale Et Sauvage, du «space garage» en roue libre
qui magnétise assez facilement mais dont la recette
à tendance à s’essouffler sur la longueur. Le chanteur
(faussement ?) énervé à la fin du show en quittant la
scène avant ses camarades de jeu, a surement dû le
ressentir. On quitte Mains d’œuvres, non sans s’être pris
la tête avec des videurs visiblement très pressés qu’on
déguerpisse les lieux. Cette soirée porte définitivement
bien son nom, vivement l’année prochaine !
Merci à Blandine de Mains d’Oeuvres et un grand cou-
cou à toute la clique, trop nombreux à citer, ils se recon-
naitront.

Ted

65

INTTEERXVTIEEW

MASS : CANAL HYSTERIQUE

Alors que Matière noire tourne beaucoup sur ma platine, aucune date de Mass Hysteria n’est prévue dans le Nord-
Pas-de-Calais avant début mars 2016, c’est donc très loin... Il leur reste 3 dates en cette fin d’année dont une à
Nancy, à 15 minutes de chez Gui de Champi, «on y va ?». C’est parti pour un peu de furia à L’autre Canal.

Ce vendredi matin, il faut d’abord aller bosser, ensuite le spectacle est donc complet car musicalement, ça
faire pas mal de route et entre les travaux quasi tout le envoie ! «Tout doit disparaître» / «World on Fire» pour
long de la traversée de la Belgique et les bouchons au commencer, un peu de L’armée des ombres et un peu
Luxembourg, le timing n’est pas tout à fait respecté.. de Failles qui, au final, sont à égalité avec Contraddiction
Tant pis pour le show de First Rage, on attaque direct pour le nombre de titres dans la set list (à savoir 3 cha-
avec X Syndicate dont le dernier album en date, Dead cun) car même sans rien jouer de deux de ses albums,
or alive ne m’a pas laissé indifférent. Là, est-ce ma ils sont six à vouloir placer leurs tubes et tous ne peuvent
fatigue de la route ou celle du groupe ? En tout cas, ça trouver leur place (bye bye donc «Aimable à souhait»,
percute moins, les vieux morceaux comme les nouveaux «Knowledge is power», «Mass protect» ou «Serum
manquent d’un truc pour qu’on rentre dans le show (Gui barbare») car il faut en faire à Matière noire que j’aurais
étant même plus tranché dans son avis que moi). C’est aimé entendre en intégralité... Mais non, dommage car
l’avant-dernier concert de Lady Bittersweet qui comme tous les titres ont un gros potentiel en live... Pourquoi
ses copines du devant de la scène se donnent à fond pas (re)mettre de côté «Donnez-vous la peine» qui ap-
pour chauffer le public. paraît comme un temps faible (et j’ai du mal à croire que
c’est moi qui écrit ça, moi qui ai découvert Mass grâce
23h, piles à l’heure, les Mass Hysteria arrivent sur scène à ce morceau), «Pulsion» ou «L’enfer des dieux» pour
sous les acclamations, ce soir, on est un peu plus gâté les remplacer par «Mère d’Iroise» ou «L’espérance et
que sur le reste de la tournée car c’est ici que le groupe le refus» ? Et si sur disque, quand on se demande quel
a fait sa «résidence», il connaît donc la scène par coeur titre sort du lot, ce n’est pas évident de répondre, après
et va jouer dans des conditions optimales ce nouveau le concert, c’est facile, la doublette «Vae soli» / «Tout
set aux jeux de lumières exceptionnels. De la couleur, est poison» est largement au-dessus des autres, le final
du strob’, des effets, des enchaînements, les lights oc- instrumental du second cloturant avec grande classe la
cupent une telle place que Fred, Vince et Yann en font première partie du show alors que le premier déchaîne
«un peu moins» (Yann confiera aussi que les nouveaux une bonne dose de furie... Dans les grands moments du
titres demandent plus d’attention pour éviter les pains), set, il faut aussi retenir l’éternel «P4» avec ce qui est

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devenu une tradition : venir jouer le titre au milieu du INTTEERXVTIEEW
pit ! Fred, Yann et Mouss se régalent, nous aussi. Pour
le rappel, on est en terrain connu (reprise de MetallicA,
filles qui dansent sur scène pour «Respect to the dance
floor», dernières gouttes de sueur partagées avec les
autres groupes de la soirée pour «Furia» et entre les
deux les wall of death attendus de «Plus que du métal».
Gros son, grosse ambiance, Mass Hysteria ne change
pas tant que ça (Fred est «juste» arrivé mais c’est
comme s’il avait toujours été là), le temps passe et n’a
pas de prise sur l’énergie déployée par le groupe. Il n’a
pas non plus de prise sur des amitiés liées à la fin des
années 90’ avec les Masnada (eux se souviennent bien
du Terminal Export) qu’on a eu grand plaisir à recroiser
ce vendredi soir...
Bises à GRem & You (Masnada), bises à Gigi & Patty,
bises à Shy et L’Autre Canal, bises aux The Early Grave,
merci Roger, merci Mass Hysteria et surtout merci Gui
de Champi & Tiffany.
Set list : Tout doit disparaître, World on fire, Chiens de la
casse, Notre complot, Une somme de détails, Babylone,
L’Enfer des dieux, Vector equilibrium, P4, Positif à bloc,
Pulsion, Failles, L’Archipel des pensées, Vae soli, Tout est
poison /// Contraddiction, Donnez-vous la peine, Respect
to the dance floor, Plus que du métal, Furia
Photos : Oli (L’autre Canal, Nancy, 18/12/2015)

Oli

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INTTEERXVTIEEW

INTERVI OU : MATT (MANU)

Matt Murdock ou Patrick Giordano ? Qui se cache derrière ces noms qui me poursuivent depuis plus de 20 ans ?
J’étais trop jeune pour suivre ses aventures avec Les Bandits dans les années 80, mais j’ai pris le train des «jeux
vidéos» dès l’Amstrad (un CPC 6128) et j’étais de ceux qui tapaient des lignes de code pour jouer à Bomb... Matt
a fait carrière avec l’informatique et les jeux vidéos, s’est aventuré sur le terrain de la BD, avant de revenir à la
musique avec Manu, allons-y pour une série de questions sans joker !

Matt Murdock ou Patrick Giordano ? le plus faire. Même si j’aime bien produire aussi. Pas le
Matt Murdock, c’est plus mes potes du jeu vidéo qui temps pour le moment, mais peut-être un jour ?
m’appellent comme ça, car j’avais pris ce pseudo quand
j’avais commencé dans le jeu vidéo dans Amstrad 100% Enregistrer ou jouer live ?
à la fin des années 80. Et ça m’est resté. Dans la mu- Les deux sont indissociables. Mais je dirai jouer live car
sique, c’est plus Patrick. j’aime l’improvisation, les choses bizarres, ne jamais
faire ce que les gens attendent, et même dans un cadre,
Nice ou Paris ? en live, on peut toujours s’approcher de ça. Mais j’aime
Les deux ! Paris, c’est mes activités dans le jeu vidéo, autant le studio. Le problème, c’est que ne maîtrisant
la musique ou la BD et c’est donc où je vis. Mais tous pas le côté technique, j’ai toujours du me plier à des
les niçois comprendront que je reste niçois avant tout règles que je trouvais absurdes. Je n’aime pas les règles.
! Socca forever !
Bars en Trans ou Bras de Trans ?
En groupe ou en solo ? Bars en Trans avec Manu en live ! Même si j’ai des potes
Pour jouer, c’est en groupe. Je serais incapable de jouer trans (avec des bras !)
dans un cadre «chanson» ou «variété». Mais au final,
je dirai en solo car ma musique «perso» est trop barrée Guitare ou manette ?
pour être jouée avec un seul groupe. Et que je ne la joue Guitar Hero ?
que tout seul chez moi.
Album de musique ou Album de BD ?
Produire ou composer ? Album de musique-BD. Avec mon premier groupe à Nice,
Composer, car je compose depuis que je suis minot. Et je les Mokos, on avait fait un 45-tours BD avec le dessina-
n’ai jamais arrêté. C’est mon ADN et c’est ce que j’aime teur Ben Hito. J’aimerais bien retenter l’expérience...

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Edgar P. Jacobs ou Enki Bilal ? INTTEERXVTIEEW
Les deux sont intéressants, même si ils ne sont pas
dans mes auteurs préférés, comme par exemple Naoki
Urasawa ou l’italien Magnus.

Louis Bertignac ou Serge Teyssot-Gay ?
Pareil, ce sont des artistes intéressants, mais, par rap-
port à des artistes français qui utilisent des guitares,
j’écoute plus des trucs comme JC Satan ou Moodoïd.

Son clair ou disto ?
Disto, car mon son clair est déjà disto...

Solo ou bon riff ?
Je suis pas vraiment soliste. J’ai pas appris la guitare
en essayant de rejouer des parties de guitaristes, mais
en jouant mes chansons. Donc, je ne suis ni vraiment
soliste, ni vraiment rythmique.

The Undertones ou The Ramones ?
The Undertones

«Des larmes» ou «La vérité» ?
Dur de choisir ! «Des larmes», allez...

Charles Aznavour ou Tryo ?
Ni l’un ni l’autre.

Manu le Malin ou Manu Chao ?
Manu le Malin

Manu ou Ween ?
La pire question possible ! Mais je dirai Ween car ils
viennent de se reformer et que j’aime TOUT ce qu’ils ont
fait. Et même si j’aime TOUT ce que fais Manu, comme je
joue avec elle, on dirait que je ne peux pas être objectif...

Rendez-vous ou La dernière étoile ?
La Vérité !

Twitter ou Facebook ?
Plutôt Facebook, car c’est plus pratique.

Merci Patrick ! Merci Manu, merci MathPromo.
Photos : DR

Oli

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TEXTE CONCOURS
UNDERGANG
Le Toulousain Undergang a sorti le 16 dé-
cembre un album live, sobrement intitulé Live.
Enregistré au Métronum dans sa ville, l’objet a
été tiré à 500 exemplaires tous numérotés et
signés de la main de son géniteur. Un collector
que vous pouvez gagner grâce au W-Fenec qui
vous en met trois à disposition, mais dans sa
version «promo» !
Pour commander l’»authentique», il vous suffit
de vous connecter sur le site de l’artiste (under-
gang.com) et de débourser 12 euros.
En attendant tentez votre chance pendant tous
le mois de janvier avec une question très simple.

Bonne chance !
LE CONCOURS >

http://www.w-fenec.org/concours/index,253.html

YOUNG CARDINALS

Les Young Cardinals seront une des sensations rock
burné de 2016, leur album n’est pas encore paru
(ce sera le cas en février) mais fais-nous confiance,
il est excellent ! Les Lyonnais (qu’on a connu dans
leurs formations précédentes comme Jaïl, Bul ou
Tanguero) suivent les traces des Stereotypical Wor-
king Class et ont pas mal travaillé pour arriver à, jus-
tement, une telle ... classe !
Si tu ne nous fais pas confiance (euh..., passons...),
écoute leur EP Lights | Burns | Despair et sur-
veille leur bandcamp pour ne pas rater la sortie de
Sunset chaser parce qu’il n’y a que 3 exemplaires
de l’album à gagner alors il n’y en aura pas pour tout
le monde...

Bonne chance !

LE CONCOURS >

http://www.w-fenec.org/concours/index,254.html

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NEXT TEXTE

MAOTFA
MARS RED SKY

SUNN O)))
MANSFIELD.TYA

LOFOFORA
UNDERGANG

MONO
THE OCEAN
91 ALL STARS
DARWIN DEEZ

FAYRO
GRAND DÉTOUR

HAPPENING
DARIA

KULA SHAKER
TAGADA JONES

KHYNN
...

71










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