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IDEFI-CréaTIC
Bilan pédagogique 2014 - 2015

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Published by IDEFI-CréaTIC, 2016-12-06 04:41:18

Bilan pédagogique 2014 - 2015

IDEFI-CréaTIC
Bilan pédagogique 2014 - 2015

Les deux réalisations seront diffusés sur le site des Fabriques de sociologie 93
http://www.les-seminaires.eu/les-fabriques-de-sociologie-93/
et le site de CréaTIC : http://idefi-creatic.net/

Atelier Art et intervention sociale 99

De la dictature
à la démocratie : transition,
mémoire et jugement

par Stéphane Douailler

100

CONTEXTE

L’atelier-laboratoire « De la dictature à la démocratie : transition, mémoire,
justice » est issu d’une manifestation scientifique internationale qui a réuni à Port-
au-Prince les 2-4 juin 2014 sur ce thème avec les partenaires suivants : Avocats sans
frontières (http://www.asfcanada.ca/), le Collège international de philosophie
(http://www.ciph.org/Site/Accueil.html), le Conicet (http://www.conicet.gov.ar/),
l’École normale supérieure de l’Université d’État d’Haïti (http://www.ueh.edu.ht/
facultes/ens.php), l’Institut français Henry Peyre à City University of New-York
(http://www.henripeyrefrenchinstitute.org/), Fastforward (http://ffhaiti.com/),
la Fondation Connaissance et Liberté (http://www.fokal.org/fr/), Open Society
Foundations (http://www.opensocietyfoundations.org/), TELAM (http://www.
telam.com.ar/), l’Université Paris 7 – Diderot (http://lcsp.univ-paris-diderot.fr/)
et l’Université Paris 8 Vincennes à Saint-Denis (http://www.llcp.univ-paris8.fr/).

Un ouvrage issu de cette manifestation centrée sur la dictature qui fut exercée
en Haïti de 1957 à 1986 sous les présidences de François puis de Jean-Claude
Duvalier est publié par Mémoire d’encrier (Québec) (http://memoiredencrier.
com/haiti-de-la-dictature-a-la-democratie/). S’inscrivant dans les actions de
valorisation de cette manifestation initiale l’atelier-laboratoire a pris pour
objet de recherche créative les mots pour dire la violence, les mécanismes de
la mémoire, du mensonge et de l’oubli, les ressources du droit, des sciences
humaines appliquées, de la littérature et de la philosophie dans les politiques de
la mémoire, ainsi que les actions performatives impulsées dans le cadre de ces
politiques par les collectifs militants et artistiques.

LIEUX ET DATES

Le déroulement de l’atelier-laboratoire a compté 5 phases :

1 | Entre le 16 et le 30 novembre 2014 un projet intitulé « La Fabrique du
commun : Comment passer de la cohabitation des amnésies individuelles à
une composition de mémoire partagée ?  » (http://kompost.me/p/27-nov-

101Atelier De la dictature à la démocratie : transition, mémoire et jugement

17h-fabrique-du-commun-haiti/), a été mis en œuvre sous la responsabilité
pédagogique d’E. Tassin (PR Philosophie Paris 7) et de C. Louis (dramaturge du
collectif kom.post  : , AR Paris 8) au sein de l’ENS d’Haïti et du Festival Quatre
Chemins dirigé par Guy Regis Junior (http://histoirecontemporainehaiti.lcsp.univ-
paris-diderot.fr/La-Fabrique-du-commun-en-Haiti) ;

2 | Entre le 2 et le 8 mars 2015 une action « À la recherche des récits du massacre
de Cazale (Haïti)  » (http://histoirecontemporainehaiti.lcsp.univ-paris-diderot.
fr/Topographie-de-la-memoire-a-la) a associé l’ENS d’Haïti et des étudiants de
l’atelier-laboratoire à une enquête de terrain menée à Cazale par C. Girola (MCF
Sociologie Paris 7) et au rapport qui en est issu ;

3 | Entre le 12 et le 19 avril 2015, un atelier d’écriture à Port-au-Prince (Haïti)
a associé l’ENS d’Haïti et des étudiants de l’atelier-laboratoire à une session
d’écriture créative post-mémoire sous la responsabilité pédagogique de F.
Simasotchi (MCF Littérature Paris 8) et de Z. Ben Ali (PR Littérature Paris 8),
membres du « Groupe de Recherches sur les Écritures de la Violence Extrême
(GREVE) » ;

4 | Entre le 2 et le 6 juin 2015 une action intitulée « La rencontre des mémoires »
s’est tenue à Buenos-Aires avec des étudiants de l’atelier-laboratoire et a mis en
œuvre un programme de rencontres associant les acteurs des trois premières
phases de l’atelier-laboratoire, une délégation haïtienne dirigée par la fondation
«  Connaissance et Liberté (FOKAL)  » liée par convention à l’atelier-laboratoire,
l’Universidad Nacional General Sarmiento (UNGS) et le théâtre Espacio Eclectico ;

5 | Entre le 18 et le 25 juin S. Douailler (PR Philosophie Paris 8) a tenu un séminaire
d’une semaine à l’ENS d’Haïti sur « Mensonge et politique » qui est revenu sur les
phases antérieures de l’atelier-laboratoire et sur les thématiques philosophiques
qu’elles ont impliquées.

NOMBRE D’ÉTUDIANTS

28 étudiants de la formation de Master « Philosophie et critiques

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contemporaines de la culture  » (Paris 8) délocalisée à Haïti, 1 étudiant de
cette formation de Master à Paris 8, 2 étudiants du Master « Coopération
artistique internationale ».

OBJECTIFS ET COMPÉTENCES VISÉES

L’objectif pédagogique a été celui de la réalisation collective d’actions de recherche
et de création dans le champ d’étude de la mémoire des dictatures. Il impliquait
au sein de l’atelier-laboratoire l’acquisition de compétences transversales :
maîtrise de matériels numériques articulés à la méthodologie de l’enquête en
sciences sociales, la production de textes, l’essai d’écriture, l’analyse textuelle
critique, la diffusion de résultats scientifiques ; ainsi que maîtrise de matériels
numériques articulés à des démarches créatives dans le champ des arts, au travail
collaboratif avec des collectifs artistiques, à l’interaction avec des acteurs et des
publics. Il impliquait dans le même temps un renforcement pratique et théorique
de pratiques d’autoévaluation (engagement du jeune chercheur, éthique de
la recherche, retours réflexifs collectifs, capacité à situer les méthodologies,
performances et capacités dans un état de la recherche).

Quelle pédagogie ?

L’atelier laboratoire a conjugué les modèles du séminaire universitaire, de l’atelier
créatif, de l’enquête sociologique, de la rencontre internationale.

Le déroulement de l’atelier : retour sur les différentes étapes, les professionnels
mobilisés et les échanges avec les étudiants

PHASE 1 : Animée par E. Tassin et C. Louis elle a relié le travail de séminaire
en usage à l’ENS d’Haïti à une démarche créative pouvant être accueillie par
un festival artistique. Elle s’est déroulée dans un temps suffisamment long (2
semaines) pour déployer un travail exploratoire et préparatoire soutenu par des
moyens logistiques (déplacements dans la ville de Port-au-Prince et ses alentours,
matériels d’enregistrement), et par l’expérience en matière d’activités culturelles

103Atelier De la dictature à la démocratie : transition, mémoire et jugement

et de soutien à des actions en direction de la société haïtienne de la fondation
«  Connaissance et liberté  » (FOKAL, Open society). Elle a également bénéficié
de l’expérience professionnelle de C. Louis (dramaturge kom.post) et de Guy
Régis Junior (dramaturge Festival Quatre Chemins). 28 étudiants de la formation
de Master délocalisée à l’ENS d’Haïti ont participé à la performance réalisée. 1
étudiant de la formation de Master à Paris 8 (S. Kock) et 1 étudiante du Master
Coopération artistique internationale (J. De Larrard) ont participé à l’élaboration
de la performance.
Voir  : http://histoirecontemporainehaiti.lcsp.univ-paris-diderot.fr/La-Fabrique-du-
commun-en-Haiti

PHASE 2 : Animée par C. Girola elle a associé un groupe d’étudiants de la
formation de Master délocalisée à l’ENS d’Haïti à une enquête de terrain sur les
massacres de Cazale. Cette phase de l’atelier-laboratoire a conjugué la pratique
de l’enquête, l’acquisition de sa méthodologie et déontologie, la pratique de la
rédaction du rapport d’enquête et de son élaboration réfléchie à l’intention d’un
cadre de diffusion et de communication scientifiques. Elle a été menée jusqu’à
l’étape rédactionnelle finale. Elle a bénéficié du cadre et du soutien logistique de
la fondation «Connaissance et liberté (FOKAL) ».
Voir  : http://histoirecontemporainehaiti.lcsp.univ-paris-diderot.fr/Topographie-
de-la-memoire-a-la

PHASE 3 : Animée par F. Simasotchi et Z. Ben Ali, elle a associé un groupe
d’étudiants de la formation de Master délocalisée à l’ENS d’Haïti à un atelier
d’écriture créative post-mémoire qui a bénéficié du cadre et du soutien logistique
de la fondation « Connaissance et liberté (FOKAL) ». Le déroulement des séances
a été filmé par un professionnel engagé pour ce faire et doit donner lieu à un
montage. Une série de textes issus de l’activité sont en cours de publication dans
un dossier «Pouvoir/Domination/Violence», de la revue PublicaD’Elles (https://
www.facebook.com/Publicadelles). Une conférence donnée dans le même temps
à la FOKAL par F. Simasotchi et Z. Ben Ali sur « Violence. Mémoire sans mémoire.
Comment écrire à partir des traces ? » est éditée en ligne : https://soundcloud.
com/histoire-contemporaine-haiti/sets/conversations-partie-2

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PHASE 4 : Placée sous la responsabilité pédagogique de Françoise Simasotchi (MCF
Littérature Paris 8), Stéphane Douailler (PR Philosophie Paris 8), Étienne Tassin (PR
Philosophie Paris 7), Claudia Girola (MCF sociologie Paris 7), Camille Louis et Aurore
Jacquard (doctorantes en philosophie Paris 8) cette phase a associé plusieurs étudiants
de l’Atelier-Laboratoire à l’action « La rencontre des mémoires » organisée à Buenos-
Aires à l’intention des principaux acteurs des initiatives de la mémoire en Haïti en
raison de l’expertise argentine sur la récupération de la mémoire. Ces acteurs étaient
représentés au sein d’une délégation comprenant Michèle Duvivier Pierre-Louis
(Présidente de la FOKAL, ancienne Première Ministre), Lorraine Mangonès (Directrice
exécutive, FOKAL), David Bruchon (Consultant, FOKAL), Florence Élie (Protectrice du
Citoyen), Danièle Magloire (Collectif contre l’impunité), Marie-Marguerite Clérié

105Atelier De la dictature à la démocratie : transition, mémoire et jugement

(Comité Devoir de mémoire), Rachèle Magloire (réalisatrice et cinéaste), Jhon-Picard
Byron (Ethnologie, Université d’État d’Haïti). Elle a mobilisé sur son versant argentin
Gabriela Diker (Rectrice de l’Universidad Nacional General Sarmiento), Eduardo Rinesi
(UNGS), Daniel Lvovich (Histoire contemporaine, UNGS), Daniel Korinfeld (Universidad
Nacional de Lanús), Ana-Paula Penchaszadeh (Universidad Nacional de Lanús / Centro
de Estudios Legales y Sociales), Gustavo Celedon (Paris 8 / Universidad de Valparaiso),
Antonia García Castro (revue Cultures & conflits, Radio Universidad de Chile), Carlos
Perez Lopez (Paris 8 / CONICYT-Universidad de Chile - PUCV), Abel Córdoba (Procureur
en charge de la procédure contre la violence institutionnelle – PROCUVIN), Antonio
Fernandez (Commission pour la récupération de la mémoire du Campo de Mayo), Analía
Meaurio et Graciela Rodríguez (Secrétariat des Droits Humains – Suteba), Francisco
Arrúa (Commission pour la mémoire du quartier La Manuelita), Martín Mastorakis
(Programme Mémoire et Territoire – UNGS), Valeria Barbutto (“Espacio para la Memoria
y para la Promoción y Defensa de los Derechos Humanos”), Alejandra Naftal (Directrice
d’art du montage du site de mémoire), Daniel Tarnopolsky (Organismes de droits de
l’homme face au Centre International de Promotion des Droits de l’Homme), María
Freier (Centro Cultural de la Memoria Haroldo Conti), Marie Bardet (Espacio Eclectico).

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Elle a compris : des tables-rondes («Mémoires, récits, psychanalyse », « Pratiques
mémorielles  », « Mémoires et territoires  », « Politiques de l’exercice du pouvoir,
politiques des droits de l’homme, politiques mémorielles  : conflits, suppléances,
incompatibilités  ») ; des visites de sites mémoriels incluant des rencontres avec
leurs responsables (Garnison militaire de Campo de mayo, quartier Manuelita de
San Miguel, Fátima école secondaire n°9 de Pilar, Morón, ex-MESMA, Monument
aux victimes du terrorisme d’État, Parque de la Memoria) ; des séances de travail
avec l’équipe argentine d’anthropologie extérieure, le groupe d’études du Centre
d’anthropologie sociale sur la police et les forces de sécurité (IDES) ; une journée
consacrée à l’Espacio Eclectico aux performances du «  faire mémoire  ». Cette
dernière journée au sein de cette phase de l’atelier-laboratoire a été préparée tout
au long de la semaine et de ses activités par des entretiens enregistrés avec l’appui
des étudiants de l’atelier-laboratoire CréaTIC (Jeanne de Larrard, Antoine Bougeard)
sous la responsabilité pédagogique et artistique de Marie Bardet (Espacio Eclectico)
et Camille Louis (kom.post et Paris 8). Ces deux étudiants ont également animé avec
Marie Bardet et Camille Louis selon le protocole de la « Fabrique du commun » la
performance d’échanges sensibles, (dis)sensuels et parlés entre les participants de
la « Rencontre des mémoires » réunis dans l’Espacio Eclectico de Buenos-Aires.
Voir : http://www.llcp.univ-paris8.fr/spip.php?article1244
https://www.youtube.com/watch?v=zfE-qO-ni_k
https://www.youtube.com/channel/UCRgWGXMcMwyI9UyARNhfbwg
https://youtu.be/YZ5zTcyeOCY

PHASE 5 : Séminaire récapitulatif de Stéphane Douailler (PR Philosophie Paris 8)
à l’ENS d’Haïti sur «Mensonge et politique  », validable, par les étudiants qui
n’avaient pas validé leur participation à cet atelier-laboratoire dans le cadre d’une
des phases précédentes, à partir d’un exercice écrit les confrontant à la question
politique de la mémoire telle qu’elle a été élaborée dans un autre contexte par le
prix Nobel Liu Xiaobo. Tous les étudiants ont, sous cette forme ou une autre, pu
valider leur participation à l’atelier-laboratoire.

107Atelier De la dictature à la démocratie : transition, mémoire et jugement

Bilan pédagogique

Points positifs

La multiplicité des démarches pédagogiques mise en œuvre au cours des
différentes phases de l’atelier-laboratoire a permis à tou-te-s ceux-celles qui y
ont participé, au titre de leur formation de rattachement (28 étudiant-e-s) ou
d’une démarche volontaire (3 étudiant-e-s), de se saisir selon leurs intérêts de
connaissance propres de l’objet de pensée pluridisciplinaire qui leur était proposé
avec le thème de la mémoire des dictatures Duvalier en Haïti. Cette multiplicité,
soutenue par le recours à des moyens numériques qui ont pour effet d’accuser la
différence entre les démarches pédagogiques, s’est avérée favorable à un très net
renforcement de la (des) motivation(s). À l’issue de l’atelier-laboratoire plusieurs
étudiants ont rédigé des projets de mémoires de recherche de niveau Master 2
pour approfondir les questions apparues. Le choix de la fondation « Connaissance
et liberté (FOKAL), qui impulse les plus importantes actions culturelles à visée
sociale en Haïti, et celui de l’Universidad Nacional General Sarmiento (UNGS), qui
développe des programmes d’extension universitaire en relation avec les acteurs
et militants de la mémoire sur ses territoires environnants, ont été des facteurs
de réussite décisifs.

Points négatifs

Le contact des étudiants volontaires avec les réalités haïtiennes et argentines
a eu pour effet un désir de réflexion sur les réalités françaises relevant de
processus similaires de mémoire, sans que cet effet ait été prévu par l’atelier-
laboratoire ni qu’il ait pu trouver dans ses phases successives un espace pour
une forme improvisée de traitement pratique et théorique. Les obstacles que
les étudiants haïtiens rencontrent pour participer à des activités universitaires
en mobilité internationale se sont avérés éprouvants pour les organisateurs et
les intéressé-e-s. La venue à Buenos-Aires de deux étudiants de l’ENS d’Haïti n’a
pu être menée à bien en raison d’une impossibilité d’obtenir un visa d’entrée aux
USA correspondant à l’escale à Miami prévue par le plan de vol.

108

Les productions de l’atelier et leur valorisation

Les productions comprennent d’un côté des enregistrements réalisés selon
les phases par des étudiants de l’atelier-laboratoire ou par des professionnels
sollicités par l’atelier-laboratoire, par la fondation « Connaissance et liberté
(FOKAL) », par Rachèle Magloire membre de la délégation haïtienne participant
aux rencontres de Buenos-Aires, par le Service de la communication de
l’Universidad Nacional General Sarmiento (UNGS). Une partie de ces
enregistrements ou de montages effectués à partir d’eux est consultable
en ligne et enrichit les archives des initiatives mémorielles dans les deux
pays (Haïti, Argentine), ainsi que celles en construction du Centre d’Histoire
Contemporaine en Haïti (CHCH) actuellement hébergé par le site Internet du
Laboratoire du Changement Social et Politique (LCSP) de l’Université Paris 7.
Les productions comprennent également une série de textes (rapport sur les
massacres de Cazale, écrits issus de l’atelier d’écriture créative postmémoire,
communications aux tables rondes dans le cadre de la Rencontre des mémoires),
qui sont en cours de publication.

Autres

L’atelier-laboratoire est prolongé en 2015-2016. Les phases qui le composent
adoptent un point de vue se spécialisant dans la dimension des archives de la
mémoire.

109Atelier De la dictature à la démocratie : transition, mémoire et jugement

Entreprendre autrement

par Marcos Giadas

L’atelier-laboratoire «  Entreprendre Autrement  » s’inscrit dans un
mouvement de promotion de l’entrepreneuriat au sein de l’université
française. Il s’agit d’un domaine dans lequel la communauté universitaire
accuse un retard important, notamment si l’on compare avec ce que
proposent les grandes écoles et les universités étrangères. Ouvert en 2014,
« Entreprendre Autrement  » s’insère dans l’éco-système social, économique
et institutionnel de ce que l’on pourrait appeler l’entrepreneuriat étudiant.
La création cette même année du dispositif PEPITE et d’un statut d’étudiant
entrepreneur (inspiré du statut d’étudiant sportif de haut niveau) confirme la
pertinence de l’atelier.

De ce fait, l’organisation de l’atelier repose en grande partie sur des synergies
avec, entre autres, les activités de PEPITE PON (Paris Ouest Nord), incubateur
susceptible d’accueillir des porteurs de projets.

L’objectif de l’atelier était triple :

n sensibiliser le plus grand nombre ;

n former les étudiants qui souhaitent créer un projet à partir d’une idée ;

n accompagner les porteurs de projets afin qu’ils puissent se lancer au sein d’une
structure d’accueil (incubateur Pepite Pon ou autre).

Le Master Humanités et Management de Paris Nanterre est la formation de
rattachement de l’atelier. Ouvert en 2012, ce master propose de former les
étudiants issus de filières littéraires et sciences humaines aux nouveaux métiers
du management, où une large place est accordée à la création de valeur à partir
de la créativité et de la culture.

L’un des parcours de ce master, « Business Developement, Management de
Projet et Entrepreneuriat  » met l’accent sur le management de l’innovation,
il s’adresse aux étudiants susceptibles de créer leur propre activité ou de
contribuer au développement d’une start up.

111Atelier Entreprendre autrement

La première édition de l’atelier a accueilli une trentaine d’étudiants inscrits
dans le master Humanités et Management, ainsi qu’une dizaine d’étudiants en
provenance de masters de Paris 8.

Les séances de sensibilisation ont été suivies par l’ensemble des étudiants
inscrits. Une dizaine d’étudiants a pris part aux séances de formation, tandis que
3 étudiants ont bénéficié d’un accompagnement (l’un d’entre eux a intégré un
incubateur avec une bourse).

quelle pédagogie ?

L’esprit de l’atelier repose sur la conviction que tout le monde peut, s’il le souhaite,
créer son activité à partir d’une idée et que la meilleure façon de se former et de
se lancer et d’aller au contact des acteurs économiques. Nous nous appuyons sur
les derniers travaux en entrepreneuriat menés par Christophe Schmitt qui font une
large place à la méthode dite de l’effectuation.

Il nous est apparu évident que les ateliers devaient permettre aux étudiants d’aller
à la rencontre des acteurs du monde de l’entrepreneuriat : créateurs d’entreprise,
incubateurs, accompagnateurs, chercheurs en entrepreneuriat…

Plusieurs activités ont favorisé ces rencontres : visites d’incubateurs (Paris Région
Lab, Pepite Pon…), séances coaching avec les experts (avocats, experts comptables
spécialisés dans la création d’entreprise) du réseau coup de pouce en partenariat
avec la Communauté d’agglomération du Mont-Valérien.

IDEFI CréaTIC a été partenaire, par l’intermédiaire du laboratoire « Entreprendre
Autrement  » de la soirée «  Keep Calm and Pitch  », dont le concept consistait à
proposer un concours de pitch, des scènes de théâtre autour de l’entrepreneuriat et
la diffusion de clips réalisés par les étudiants du Master Humanités et Management.

D’une durée de 2 à 4 minutes, les clips réalisés par les étudiants du Master
Humanités et Management présentent de façon originale le story telling d’un
créateur d’entreprise dans le secteur des nouvelles technologies ou des industries

112

créatives. Les étudiants devaient faire preuve de créativité, ces clips seront bientôt
mis en ligne.

Le déroulement de l’atelier

Phase de sensibilisation :

La journée du 12 novembre s’est déroulée sous la forme d’une table ronde qui
a permis de nombreux échanges entre les étudiants et des intervenants, parmi
lesquels :

n Des accompagnateurs et créateurs : Françoise Lasjaunias, Marie Haikel Elsabeh ;

n Des représentants de la communauté d’Agglomération du Mont-Valérien :
Nathalie Jacquart, Marie-Claude Jarlegand ;

n Des membres du réseau experts «  Coup de Pouce  »/Rotary Club : Xavier
Aranguren, Franck Dijon, Michel Kohn, Yves Mellanger, Alain Terraz, Jacqueline
Vicente ;

n Le chargé de mission de Paris Région Lab Incubateur : Fabien Rault ;

n Des étudiants Idefi CréaTIC porteurs de projets entrepreneuriaux : GRIZZ, APIBIB.

La journée du 19 septembre a été consacrée à la visite de start up au sein de leurs
incubateurs. Cette prise de contact servira de point de départ à la réalisation
des clips dédiés à ces mêmes start up : Evanela, Family Twist, BnB Sitter, Le Nez
Bavard, Youshould, CookEase

Les séances de formation de janvier :

Cette séquence a été réalisée dans les locaux du Pôle Léonard de Vinci.Autour
de Françoise Lasjaunias, consultante et accompagnatrice APCE, plusieurs
intervenants ont abordé avec les étudiants les points suivants :

n L’étude de marché

113Atelier Entreprendre autrement

n Le plan d’action commerciale

n Les prévisions financières et le business plan

n Le financement

n Les aspects juridiques

Une table ronde a été organisée avec deux enseignants chercheurs : Thierry LEVY
(Paris 8) et Christophe SCHMITT (Université de Lorraine)

Phase accompagnement et incubation :

Le 14 avril : le petit-déjeuner « Accompagnement de projet » en partenariat avec
le réseau coupe de pouce de la CAMV et Pepite Pon.

Le 13 mai  : seconde «  séance accompagnement de projet  », une partie de la
séance était consacrée à la méthodologie à suivre pour intégrer dans le mémoire
de master les concepts de l’entrepreneuriat.

Le 19 mai : la soirée Keep Calm and Pitch, en partenariat avec le Master 2
Management des PME et Entrepreneuriat.

Les retours des professionnels :

Dans l’ensemble, les différents intervenants sont très satisfaits, une grande
partie des activités seront reconduites pour 2015-2016, avec toutefois quelques
modifications dans leur déroulement.

Paris Région Lab, la Communauté d’Agglomération du Mont Valérien et
Pepite Pon ont d’ores et déjà manifesté le souhait de reconduire leurs
interventions.

Les experts accompagnateurs du réseau coup de pouce sont aussi disposés à
intervenir lors de la seconde édition de l’atelier. Cela supposera la formalisation
d’un partenariat avec le Rotary Club de Rueil Malmaison très investi localement
sur la question de l’entrepreneuriat.

114

Bilan pédagogique

Il est très difficile d’évaluer le travail des étudiants autour de l’entrepreneuriat.

Nous avons pu néanmoins les amener, d’une part, à produire un travail de
réflexion et d’analyse des facteurs de succès d’un entrepreneur, et d’autre part
à créer et mettre en scène à travers des outils numériques leur success story. Le
résultat va au-delà de nos attentes.

Cette phase de sensibilisation est la seule à faire l’objet d’une évaluation à
proprement parler. Les phases de formation et accompagnement n’ont quant
à elles pas fait l’objet d’une évaluation académique. Leur finalité ne s’y prête
guère, les effets se feront sentir à plus long terme, lorsque certains projets seront
réellement lancés.

Une belle satisfaction : le prix de 3000 euros reçu par l’un de nos étudiants dans
le cadre du concours Jeune Création d’Entreprise de CréaTIC. Il est désormais
accueilli au sein de l’incubateur Paris & co.

Quelques préconisations pour la prochaine édition 

Ouvrir l’atelier aux anciens étudiants de l’IDEFI CréaTIC. On peut raisonnablement
penser que nombre d’entre eux seraient intéressés par l’atelier. Nous avons
été agréablement surpris de voir les membres du projet GRIZZ (bien que pré-
incubés au sein de Paris Région Lab) participer à nos séances de formation et
accompagnement.

Prévoir une budgétisation qui tienne compte d’un état d’esprit donnant-donnant
propre au monde de l’entrepreneuriat. Certains intervenants ne souhaitent
pas être rémunérés mais attendent en contrepartie que l’université participe
à des événements qu’ils organisent, nous pensons tout particulièrement aux
membres du réseau coup de pouce qui sont par ailleurs très investis dans le
Rotary Club.

115Atelier Entreprendre autrement

Élargir l’atelier au Business Development. En effet, certains étudiants n’envisagent
pas de créer leur entreprise mais préfèrent contribuer au développement d’une
activité naissante. La création d’entreprise ne dépend pas uniquement des
entrepreneurs, mais aussi de ceux qui les accompagnent.

Les productions de l’atelier et leur valorisation

De nombreux documents seront bientôt disponibles, ils rendent compte des
différentes facettes des activités de l’atelier :
n le clip de la Communauté d’agglomération du Mont Valérien dans lequel sont
présentées les visites effectuées par les étudiants au sein des incubateurs sur le
territoire pendant la semaine de l’entrepreneuriat ;
n les 6 clips réalisés par les étudiants du Master Humanités et Management
mettant en scène de façon originale la création d’entreprise ;
n les dossiers présentés par les étudiants qui complètent par une analyse plus
poussée les clips ;
n les photos des rencontres étudiants/accompagnateurs du réseau coup de
pouce ;
n le mémoire réalisé par un étudiant sur l’articulation entre les dispositifs pepite
pon et IDEFI CréaTIC (le power point pourra être mis en ligne) ;
n les clips et photos de la soirée Keep Calm and Pitch organisée en mars 2015.

116

Technique de créativité
et innovation au service
de la conception

par Stéphane Safin

117

L’atelier s’est tenu en 7 journées au début du premier semestre
de l’année, en partie à l’Université Paris  8, en partie à la Maison des
Sciences de l’Homme Paris Nord. Il a concerné 16 étudiants de Master 2 en
ergonomie et un autre étudiant du dispositif CréaTIC. L’objectif de l’atelier
était de permettre aux étudiants de mobiliser des techniques de créativité,
de développer leur propre créativité et de s’engager dans un processus de
conception innovant.

Quelle pédagogie ?

L’objectif de l’atelier est de placer les étudiants en mode projet, accompagné par
des méthodes issues de l’ergonomie (analyses d’activités, modélisation d’activité,
tests utilisateurs), du design thinking (techniques de pensée divergente et de
reformulation de problème) de l’interaction design (prototypage et maquettage,
design conceptuel).

Le déroulement de l’atelier

L’atelier s’est déroulé sous la forme d’un projet. Les étudiants, par petits
groupes, ont été amenés à faire une proposition conceptuelle pour répondre
à la problématique suivante « proposer des concepts ou un dispositif visant à
favoriser les échanges et à améliorer le lien social dans des espaces publics ». Les
projets se sont déroulés en plusieurs phases

n Choix du terrain ;

n Observation des activités sur ces terrains ;

n Modélisation des activités observées ;

n Choix d’un concept structurant ;

n Déclinaison du concept dans des scénarios d’usage ;

118

n Maquettage/prototypage ;
n Test des maquettes ;
n Affinement de la proposition ;
n Présentation publique.

Bilan pédagogique

Du point de vue des enseignants, l’atelier disposait de plusieurs points forts et
points faibles
Points forts
n Une première approche de la conception par des étudiants en ergonomie ;
n L’inclusion de l’atelier dans la discipline et en lien avec les autres cours du
master : l’atelier a été l’occasion d’utiliser dans un projet concret des outils tels
que l’analyse de l’activité au service de la conception, la modélisation d’activité,
le maquettage ;
n Une inclusion de l’étudiant issu d’une autre promotion de CréaTIC, permettant
à la fois d’apporter un autre regard sur les projets, et de faire découvrir à cet
étudiant l’intérêt des approches empiriques prônées par l’ergonomie ;
n l’ambiance de travail et le climat créatif, qui ont aussi permis de poser les bases
d’un collectif très soudé dans la promotion de M2 ergonomie.
Certains points doivent être améliorés pour les éditions suivantes
n Les étudiants n’ont pas eu à leur disposition des modes d’expression très
appropriés : malgré le travail de réflexion approfondi et le temps consacré à cet
atelier, le rendu des productions finales reste assez pauvre ;

119Atelier Technique de créativité

n L’essentiel des réflexions s’est situé à un haut niveau d’abstraction. Les groupes
d’étudiants ont eu du mal à concrétiser et instancier leurs idées dans des projets
concrets et plus ou moins réalistes.
Il a donc été décidé d’associer les compétences d’un designer graphique aux
prochaines éditions de l’atelier.

Les productions de l’atelier et leur valorisation

L’atelier a donné lieu à la présentation orale et visuelle des projets des cinq
groupes d’étudiants.

120

Design graphique © Collectif Brunes platine
Imprimé par Jouve
Novembre 2016

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