1 Hanouka-partie 1
Traité Chabbat, 21b :
« Qu’est-ce que Hanouka ? Nos maîtres ont enseigné : le
25 kislev sont célébrés les 8 jours de Hanouka. Durant ces
jours, il est interdit de faire un éloge funèbre et de jeûner.
Lorsque les Grecs ont pénétré dans le sanctuaire, ils ont
souillé toutes les huiles qui s’y trouvaient. Lorsque les
Hasmonéens prirent le dessus en triomphant des ennemis,
ils firent des recherches mais ne trouvèrent qu’une seule
fiole d’huile sur laquelle était apposé le sceau du Cohen
Gadol. Elle contenait la quantité minimale pour ne
pouvoir allumer qu’un seul jour. Il y eut un miracle et on
pût allumer à partir de cette huile pendant 8 jours. L’année
2 Hanouka-partie 1
suivante les sages instituèrent cette fête et en firent des
jours de fête, en exprimant louanges et gratitude 》.
Les 8 jours de Hanouka durant lesquelles on allume 8
nérot [d’après la loi stricte, l’allumage d’un seul Ner suffit pour chaque
jour], se divisent selon les nombres 1 et 7. En effet, le 1 fait
référence à la fiole unique contenant l’huile portant le sceau
du Cohen Gadol. Cette fiole contenait de l’huile suffisante
pour brûler pendant un seul jour. Elle fait référence au
premier ner de Hanouka et c’est ce nombre 1 qui confère
lumière et vitalité aux 7 autres jours qui lui succèdent.
Ensemble, ils constituent les 8 jours de Hanouka.
Ce que l’on vient de dire est en relation avec ( אזAZ). Ce
mot est constitué des 2 lettres אAleph et זZain. C’est à
partir de lui que s’épanche la lumière extraordinaire de
Hanouka, qui est la lumière unique qui se propage aux
8 jours. C’est là ce qui est rapporté dans l’ouvrage Béné
אור זרוע- Or Zaroua 3
Issakhar (enseignement sur les mois de Kislev et de Tevet, maamar 2) :
« אזAZ fait allusion aux 8 jours de Hanouka, tout comme
la valeur numérique de ce mot 》. אזAZ désigne la lumière
cachée, comme il est ramené dans l'ouvrage Kéhilot
Ya’akov (entrée AZ) : « אזAZ désigne le secret de la lumière
cachée, qui fut utilisée lors du premier millénaire, mais
qui fera retour dans l’avenir lors du 7ème , conformément
au secret du verset : ‘Une nouvelle lumière brillera sur
Tsion’ 》. Cette lumière cachée qui n’est autre que אזAZ
lui-même, est celle qui brille à Hanouka, comme il est
rapporté (Midrash Pin’has, attribué à Rabbi Pin’has de Koritz, § 1): «
Durant toute la durée de la fête de Hanouka au moment de
l’allumage des nérot se dévoile la lumière cachée. Il s’agit
de la lumière du Machia’h 》.
La lumière cachée est une lumière nouvelle. Lorsqu’elle
brille et qu’elle se dévoile, une nouvelle Torah est alors
révélée, étant donné que la Torah possède alors une forme
4 Hanouka-partie 1
de renouvellement, comme il est rapporté dans le Likouté
Halakhot (lois relatives à Pourim 4,4) :
« Lorsque la lumière cachée se dévoile, il en découle une
nouvelle Torah qui relève de la Torah de l’Ancien caché,
à partir de laquelle se nourrit notre sainte Torah 》.
C’est à partir de la Torah de l’Ancien caché que dérive
la mitzva de l’allumage des nérot de Hanouka. C’est
pourquoi il est rapporté dans le Choulkhan Aroukh
(Ora’h Haïm chapitre 671 § 6) : « On placera la Hanoukia au-
dessus de 3 טפחיםtéfa’him (un tefa’h correspond à une dizaine
de cm) mais c’est une mitsva de la placer en dessous
de 10 טפחיםtéfa’him 》. Cette halakha enseigne
à l’homme de placer la Hanoukia au-dessus
de 3 טפחיםtéfa’him en veillant à la mettre en
dessous de 10 טפחיםtéfa’him. Autrement dit,
au-dessus de 3 et en dessous de 10, ce qui
génère une distance de 7 טפחיםtéfa’him. Cet
אור זרוע- Or Zaroua 5
espace est désigné comme étant l’emplacement souhaité
pour la Hanoukia. Il s’agit de l’espace qui découle de la
lumière cachée, car le mot ‘caché’ ( גנוזganouz en hébreu)
débute avec la lettre גguimel et finit par la lettre זzain.
Entre ces 2 lettres, il reste les lettres נNoun et וVav au
milieu du mot, dont la valeur numérique restreinte en
« guématria kétana 》(en petit compte) est de 11 soit 5 + 6. [En
effet, le Noun vaut 50, soit 5 en « petit compte 》 alors que le Vav vaut 6,
ce qui fait un total de 11]. Cette valeur numérique (en « guématria
kétana 》) correspond à celle du mot חנכהHanouka (,5 נ,8 ח
5 ה,2 )כ. [Si l’on isole la première lettre Heit (8), il reste à
faire la somme chiffrée des lettres restantes, soit 5+2+5
=12, soit 2 + 1 = 3. On associe ensuite ce compte à
la lettre Heit de départ (8), ce qui conduit à 8 + 3
= 11]. C’est pourquoi on dispose précisément
la Hanoukia au-dessus de 3 טפחיםtéfa’him
et dans cet intervalle de 7 טפחיםtéfa’him à
6 Hanouka-partie 1
partir de là et au-delà, car l’espace qui réside entre eux,
à partir de 3 auquel il faut encore ajouter 7, font allusion
à la lumière cachée, duquel provient tout le sujet relatif à
Hanouka.
אור זרוע- Or Zaroua 7
C’est là ce qui est rapporté dans le Choulkhan Aroukh
(Ora’h Haïm chapitre 671, §1) : « On doit veiller soigneusement
à l’allumage des nérot de Hanouka, et même une personne
pauvre qui obtient sa subsistance de la Tsédaka (elle ne
dispose pas d’argent pour pouvoir acheter de l’huile) doit demander
(elle a l’obligation d’emprunter ou de demander de l’huile) ou bien
vendre son vêtement pour obtenir de l’huile lui servant
à allumer 》.
Lorsqu’un homme allume les nérot de Hanouka, il
allume et fait briller la lumière qu’il possède dans sa
propre intériorité. Lorsqu’il observe la lumière des nérot,
il observe en fait son essence profonde. Il regarde cette
8 Hanouka-partie 2
lumière qui constitue l’essence et la racine de chacun : il
s’agit de l’homme lui-même, de son intériorité. En général,
l’homme occulte et dissimule cette lumière qu’il possède
à l’intérieur de lui-même parce qu’il ignore qu’il détient
dans son essence profonde une lumière si prodigieuse et
redoutable, autrement dit la lumière cachée, la lumière de
Hanouka.
En effet, l’homme a l’impression que ce qui le définit,
ce sont ses acquisitions matérielles comme ses habits,
autrement dit des vêtements matériels, ainsi que son
corps physique, qui revêt son âme, et même des éléments
אור זרוע- Or Zaroua 9
plus spirituels comme ses traits de caractère, qu’ils soient
innés ou acquis. En réalité, tous ces éléments n’ont
qu’une seule propriété : lui cacher et lui dissimuler son
essence véritable, son identité authentique. Cette lumière
est cachée au fond de lui, sous ses vêtements matériels et
même en dessous de tous ses habits spirituels.
Afin de dévoiler et de faire briller cette lumière, la lumière
de עצמוAtsmo, l’essence profonde de l’homme, d’où
provient la mitsva de l’allumage des nérot de Hanouka,
l’homme doit alors vendre son habit afin d’acquérir de
l’huile pour l’allumage, c’est-à-dire que l’homme doit
s’annuler et se débarrasser de ce qu’il sait, de ce qu’il
connaît de lui-même, (basé sur le savoir qu’il possède vis-à-vis
de ses « vêtements 》superficiels), afin de dévoiler son essence
profonde authentique. C’est de là-bas qu’il recevra huile,
c’est-à-dire l'intelligence et un Daat [connaissance ou esprit]
10 Hanouka-partie 2
merveilleux et redoutable, afin d’allumer et de s’éclairer
lui-même, à travers la lumière cachée, qui se trouve à
l’intérieur de lui.
C’est là ce que le Saint béni soit-Il, a déclaré à Avraham
Avinou (Genèse 12,1) : « Va-t’en ! Quitte ta terre, le lieu de ta
naissance et la maison de ton père 》. Il est rapporté dans
le saint Zohar, ( ֶלְך ְלָךLekh lekha) : « Rabbi Eliazar a dit :
‘ ֶלְך ְלָךLekh lekha, va-t’en ! Pars vers toi-même’. Le Saint
béni soit-Il a dit à Avraham : ‘Pars vers toi-même’. Ceci
n’est possible qu’en quittant ta terre, le lieu de ta naissance
et la maison de ton père, ce qui représente l’ensemble des
vêtements et des habits matériels et spirituels par lesquels
l’homme se connaît.
De même, il est rapporté dans le Likouté Halakhot (Règles
relatives au vol 5,7) « ‘lekh lekha’ vas-t’en (lekh) pour toi
אור זרוע- Or Zaroua 11
(lekha) précisément, à savoir que toute ta marche et tes
déplacements ne viseront que toi uniquement. C’est cela,
‘lekh lekha’ va pour toi, c’est-à-dire pars vers toi-même,
autrement dit vers l’essence de ta vérité qui est enracinée
en toi. En d’autres termes, quel que soit ton déplacement
dans le domaine matériel ou spirituel, pars uniquement
vers toi-même vers l’essence du point de vérité enraciné
en toi «. Il est également ramené dans ce livre (Règles relatives
au Chabbat 7,74) : « La Torah fait une recommandation à
l’homme : ‘lekh lekha’ pars vers toi-même, c’est-à-dire
vers la source de ton âme, en veillant à ce que tout ton
déplacement, tes voyages et toutes tes voies dans ce monde,
se basent sur ce principe que tu ailles en toi, c’est-à-dire
à la racine de ton âme. Il s’agit de l’essence principale de
l’homme qui communique avec lui 》.
C’est pourquoi chaque année, à l’époque de Hanouka,
12 Hanouka-partie 2
on procède à la lecture dans la Torah le Chabbat de la
paracha qui parle de Yossef hatsadik. En effet, Yossef
est en rapport avec le thème de עצמוatsmo, il représente
le dévoilement de l’essence de l’homme, de la beauté
et de la grâce qui demeurent à l’intérieur de l’homme.
C’est pourquoi il reçut le titre de Yossef hatsadik. Cette
appellation n’avait pas été fixée en fonction de ses habits,
de ses vêtements mais il était juste Tsadik vis-à-vis de son
intériorité, Tsadik avec lui-même, Tsadik avec le monde à
l’égard de tout ce qui existe dans le monde.
Les frères de Yossef étaient des Tsadikim et des gens très
saints, mais ils n’avaient pas pu concevoir que Yossef
soit un Tsadik. Ils n’avaient pas la vertu d’apercevoir
en lui cette caractéristique parce qu’ils suivaient leur
perception et leur regard ordinaire, au premier degré. On
raconte que Yossef s’embellissait en coiffant ses cheveux
אור זרוע- Or Zaroua 13
et en accomplissant des actes enfantins qui n’étaient pas
en accord avec la conception de Tsadik, telle que ses
frères l’entendaient. Ils ne le comprenaient pas, ils ne
saisissaient pas ce qu’il voulait d’eux, une fois il agissait
ainsi, une autre fois d’une autre manière, une fois Tsadik,
une fois à l’opposé (semble-t-il), une fois il étudiait, une
fois il n’étudiait pas, une fois il priait, une fois il ne priait
pas. Ils se disaient : « Cet homme ne présente pas de lien
avec nous, il est comme une tache pour nous. S’il n’existe
plus, nous demeurerons uniquement saints et purs, et
nous n’aurons plus à contempler perpétuellement toutes
ces sottises ! 》.
Alors, ils l’ont pris, ils l’ont jeté dans une citerne, ils l’ont
vendu et il est arrivé en Égypte, dans un lieu où il n’y
avait aucun juif, dans un endroit dépourvu de mitsvot,
sans Torah, dénudé. Qu’a-t-il fait au départ en Égypte ?
14 Hanouka-partie 2
Était-il là-bas un Tsadik ? C’était un esclave, un pauvre,
un serviteur dans la maison de Poutifar. Il exécutait ce
qu’on lui disait. Où sont les mitsvot ? Où est la Torah ?
Où est la sainteté ?
Cependant, Yossef était un très grand Tsadik, un Tsadik
authentique, un Tsadik à l’intérieur de son essence
profonde. Yossef vivait avec le point intérieur propre à son
essence, avec le bien caché qu’il possédait à l’intérieur de
lui-même. Yossef était vivant, il vivait une vie douce, une
vie sans interruption, une vie sans frontière, à l’instar de
la fiole d’huile insignifiante capable pourtant d’illuminer
et de rester allumée sans interruption. Il possédait en lui
la force cachée d’éclairer tous les jours et les époques.
Il s’agit là de la lumière d’Avraham qui est en lui-même
la lumière cachée, comme il est rapporté dans l’ouvrage
« Or Haganouz 》 ( ֶלְך ְלָךLekh lekha ) écrit par Rabbi Yéhouda
אור זרוע- Or Zaroua 15
Lèv haCohen d’Anipoli zatsal : « Avraham désigne le
secret de la lumière cachée «. Il est également rapporté
dans l'ouvrage « Sfat Emet « (Vayéra) : « Avraham Avinou
est la lumière cachée 》.
C’est pourquoi il est écrit dans la Torah (Genèse 24,1)
: « Avraham était âgé, il avançait en jours 》, c’est-à-dire
qu’il était en possession de tous les jours et de toutes les
époques, et il les illuminait toutes sans interruption et
sans déficience. C’est de lui que provient la lumière de
Yossef. C’est pourquoi il est écrit (Genèse 37,3) : « Israël
aimait Yossef plus que tous ses enfants car il était le fils
de sa vieillesse (ben zékounim)》. Cette dernière expression
signifie qu’il était en rapport avec la notion évoquée en ce
qui concerne Avraham à savoir qu’Avraham était âgé ָז ֵקן
Zaken, ce qui désigne la majesté du visage comme il est
écrit (Lévitique 19, 32) : « Tu honoreras la face du vieillard》.
16 Hanouka-partie 2
Ceci fait allusion à la lumière du visage, à la beauté du
visage d’où l’on reçoit toutes les 70 facettes de la Torah.
C’est là ce qui est écrit à propos de Yossef (Genèse 39,6) :
« Yossef avait un bel aspect et une belle apparence 》,
ce qui se rapporte à la splendeur de la Face, au Visage
lumineux, qui est à la racine des 70 facettes de la Torah.
‘Avraham était âgé’ : c’est de lui que découle la majesté
de la Face, l’illumination du visage qui brille et se répand
à chaque instant sur chaque membre d’Israël. C’est la
raison pour laquelle nos sages ont déclaré (Traité Sanhédrin
4) : « Tout homme a l’obligation de dire : ‘C’est pour moi
que le monde a été créé’ 》. En effet, chaque juif inclut le
monde tout entier. C’est pourquoi il est rapporté dans le
Likouté Moharan (Torah 27,2) : « Il est impossible d’accéder
à la dimension de la paix hormis grâce à l’illumination et
à la splendeur de la Face 》. Grâce au fait que l’homme
אור זרוע- Or Zaroua 17
accède à la majesté du visage, ceci entraîne que tout le
monde se réconcilie avec lui. La paix est alors possible, car
la splendeur de la Face et la beauté du visage constituent
la racine du monde entier. C’est pourquoi à ce niveau, le
monde entier peut vivre en paix.
De la splendeur de la Face dérive la lumière de Hanouka.
C’est pourquoi il est rapporté dans l’ouvrage « Otsar
Hayira «(Hanouka1) : « Grâce à la mitsva du ner de Hanouka,
on connaît la gloire de D.ieu béni soit-Il et une paix
globale s’épanche dans tous les mondes 》. Nous avons
déjà vu dans le Likouté Moharan qu’il n’était pas possible
d’accéder à la paix, hormis grâce à la splendeur du visage,
étant donné que la lumière de Hanouka et l’illumination
du visage constituent un seul et même concept.
La splendeur du visage, c’est la beauté de la face et du
18 Hanouka-partie 2
corps, comme il est rapporté dans le Likouté Halakhot
(Règles relatives au tatouage 3,1) : « Il faut apporter de la majesté
à son visage et à son corps, de façon à avoir un beau visage,
ce qui a trait à la majesté de la Face, car c’est précisément
grâce à cela que l’homme peut attirer le monde entier au
service de D.ieu, car tous les êtres sont inclus en lui 》.
En d’autres termes, la splendeur du visage signifie que
la lumière de l’intellect authentique brille et s’étend dans
tous les membres du corps, tant et si bien que le visage
finit par en être éclairé. Cette notion est en relation avec
le fait d’illuminer la face de la Ménora, car l’homme peut
alors savoir que son corps englobe tous les mondes. Il est
encore rapporté dans le Likouté Halakhot précité (id, § 2) :
« Il faut embellir son corps, afin qu’il soit parfait, sans
aucune marque, car il inclut toutes les lettres de la Torah.
En vérité, l’homme est situé au-dessus de la Torah 》.
אור זרוע- Or Zaroua 19
Afin de mériter cela, l’homme doit être neuf à l’intérieur
de lui-même, il doit se renouveler tout le temps, en étant,
en lui-même, une nouveauté. Cependant, afin qu’il puisse
se renouveler, il a besoin d’attendre, de patienter, de faire
preuve de longanimité. Tout cela a trait à la terre d’Israël,
comme nos sages l’ont déclaré (Traité Sanhédrine 111), à
propos du Saint béni soit-Il qui a fait monter Moché sur
la montagne et de là-bas, Il lui a montré la terre d’Israël.
Les sages ont demandé : « Qu’a-t-il vu ? : il a vu la
vertu de la patience ; un autre sage a déclaré : ‘Il a vu la
vérité’ 》. Chaque sage a formulé son point de vue mais
leurs déclarations ne sont pas contradictoires, étant donné
que la terre d’Israël représente la vérité, mais l’essence
de la vérité, c’est la patience. En effet, la longanimité, la
patience et l’attente confèrent à l’homme le pouvoir de se
renouveler et de s’élever au-delà du temps. Ceci fait écho
20 Hanouka-partie 2
au verset : « Avraham était âgé, il avançait en jours 》.
Que signifie cette dernière expression ? Il allait avec tous
ses jours. Avraham ne connaissait pas d’interruption, rien
ne l’arrêtait, il n’était jamais à bout de souffle, le temps
ne faisait pas d’obstruction à sa vie, et il n’y avait aucun
incident ou événement inscrits dans le temps qui ne
puissent le perturber. Il avait une vie complète, une vie
longue. Avraham était âgé et il avançait dans les jours, il
cheminait avec tous ses jours, des jours complets.
Ce que l’on vient de dire concerne également Yossef
Hatsadik en Égypte. Son histoire ne s’arrêta pas
lorsqu’on le vendit en esclave : par la
suite, on le jeta en prison pendant
12 années, parce que la
femme la plus belle
du monde s’était
אור זרוע- Or Zaroua 21
approchée de lui, elle le réclamait pour qu’il s’unisse à
elle. Quant à lui, il restait de marbre, en conservant son
attitude ordinaire. Elle ne réussit pas à le rendre fou, et
elle ne parvint pas à le piéger. Yossef, un jeune homme en
Égypte, au beau milieu de tout ce désordre, garda l’esprit
serein. Il demeura dans sa douceur, dans sa bonne vie,
il possédait un tel niveau de patience, de sorte que rien
au monde ne pouvait lui couper le souffle, rien n’était en
mesure de lui imposer des limites.
Yossef hatsadik : qu’est-ce qui le définissait en tant que
Juste ? Qu’a-t-il fait pour être un Juste ? Quelles mitsvot ?
Combien de mitsvot ? Comment était-il juste dans cette
situation ? Il était simplement Juste, juste avec lui-même,
même lorsqu’on le fit sortir de la prison et qu’il devint
gouverneur de toute l’Égypte. Il était habillé comme un
Égyptien, il semblait totalement Égyptien, si assimilé que
22 Hanouka-partie 2
même ses frères ne furent pas capables de le reconnaître.
Ils pensaient qu’ils avaient à faire à un gouverneur
mauvais. Comment était-il alors juste alors qu’il donnait
l’impression d’être semblable à un Égyptien mécréant ?
Il définissait le bien, le bien à proprement parler : il
n’avait pas besoin de faire le bien afin d’être bon,
il était lui-même le bien !
Le verset indique que Yossef avait un bel
aspect et une belle apparence. Yossef dévoila
sa beauté, il dévoila qu'il existait en lui quelque
chose de beau. Il possédait en lui la grâce la
beauté et la majesté du monde tout entier, c’est-
à-dire la splendeur de la Face, tout comme la
beauté du cédrat, car ce fruit fait allusion au corps et
à la royauté divine. Il existe une telle splendeur qui brille
avec une grande intensité, au point que le corps lui-même
אור זרוע- Or Zaroua 23
finit par être éclairé par la lumière de l’intellect et de la
sagesse qui assurent la vitalité à tous les mondes.
Quand la Torah parle de Yossef en disant qu’il avait
un bel aspect et une belle apparence, elle veut nous
parler du point que possède chaque homme, son
essence profonde ( עצמוAtsmo) qui inclut en elle
toute la beauté, la grâce et la majesté. Yossef
Hatsadik était attaché à sa propre beauté, il
était relié à sa propre grâce, et il vécut sa vie
en compagnie de ce point de grâce, ce point du
bien.
Yossef portait des vêtements égyptiens. Cependant,
il était en lui-même entièrement rempli de lumière, il
était en personne la lumière du « Juste Fondement du
monde 》, revêtu à l’intérieur d’un habit, celui de l’Égypte.
24 Hanouka-partie 2
C’est pourquoi lors du Chabbat Hanouka, on lit dans la
Torah les passages qui parlent de Yossef. Étant donné
que l’Égypte et la Grèce relèvent d’une même notion, ces
deux pays ont une essence semblable. C’est la raison pour
laquelle tout ce qui a trait à la Grèce tourne autour de
l’habit et du vêtement, cela ne concerne que l’extériorité,
uniquement la beauté et la grâce de ce monde. Cependant,
dans l’intériorité, au sein même de la Grèce, était cachée,
enfouie la lumière cachée, tout comme Yossef était
dissimulé sous le vêtement de l’Égypte. Lorsque les frères
de Yossef descendirent là-bas, ils n’aperçurent que le
vêtement et l’habit, mais ils ne parvinrent pas à découvrir
Yossef qui représente la fiole d’huile scellée, fermée par
le sceau du Cohen Gadol. Si l’on s’en tient au vêtement et
à l’habit, on a l’impression d’avoir à faire à de la saleté et
à de la laideur, d’un point de vue intérieur, tout n’est que
lumière merveilleuse.
אור זרוע- Or Zaroua 25
Cette lumière, celle de Yossef, se trouvait en Égypte. Elle
demeurait aussi chez les Grecs. Ces derniers n’avaient
pas pour intention principale d’éliminer Israël : ils
avaient pour but de nous faire oublier la Torah, telle que
nous la connaissons aujourd’hui, car sans même en avoir
conscience, mais mus par la volonté de D.ieu béni soit-Il,
ils avaient pour désir de nous apprendre qu'il existe une
autre Torah, une autre sagesse que nous ne connaissons
pas. Cette sagesse est si grande au point que notre Torah
paraît très petite, comparée à elle.
26 Hanouka-partie 3
C’est à ce niveau qu’intervient principalement le miracle
de Hanouka, une poignée d’hommes face à des multitudes,
le triomphe des faibles contre les forts. Ceci fait écho aux
deux Torot, la Torah d’Israël face à la sagesse grecque.
Il s’agit là d’un grand miracle que notre Torah ait pris le
dessus en soumettant leur sagesse. Ceci est également en
relation avec le fait que le Saint béni soit-Il ne nous a pas
accordé la Torah au sein de l’Égypte mais, si l’on peut
dire, Il a dû faire sortir Israël de l’Égypte. C’est en dehors
de ce pays qu’Il nous donna la Torah, car là-bas, au sein
de l’Égypte, demeurait cachée une telle Torah, au point
אור זרוע- Or Zaroua 27
que la nôtre est très petite en comparaison. C’est la raison
pour laquelle elle semblait s’annuler totalement vis-à-vis
de la Torah qui se trouvait là-bas en Égypte, parce que
cette Torah-là n’est autre que la Torah de D.ieu béni soit-
Il Lui-même.
Il est ainsi rapporté dans le Likouté Moharan (Torah 56,
4) : « Au pays d’Égypte, lieu de prédilection des écorces,
là-bas précisément se revêt et se dissimule D.ieu béni
soit-Il Lui-même, c’est-à-dire réellement la Torah de
D.ieu, les secrets de la Torah. C’est la raison pour
laquelle c’est précisément quand, à partir du « voilement
à l’intérieur du voilement «, on parvient à inverser celui-
ci en connaissance, qu’il en résulte réellement la Torah de
D.ieu, car elle était là-bas dissimulée en tant que secret de
la Torah》.
Cette Torah qui était revêtue et cachée en Égypte, c’est
28 Hanouka-partie 3
la Torah de D.ieu elle-même. Il s’agit réellement de la
même Torah qui était également habillée chez les Grecs.
Cette Torah-là, la Torah de D.ieu elle-même, enfouie
chez les Grecs, presque personne, y compris les grands
Tsadikim, n’était au courant de son existence. Ils n’en
avaient pas entendu parler jusqu’à présent, étant donné
qu’elle n’est pas liée à la compréhension que nous avons
de la Torah actuelle. La Torah de D.ieu désigne le monde
entier. Tout ce qui existe dans le monde est inclus dans
cette Torah. C’est là ce qui est rapporté dans le Likouté
Halakhot (Règles relatives au mariage 3,21) : « La Torah
de l’E.ternel est encore intacte car on ne l’a pas
encore touché. On en déduit que tous les livres
sacrés et redoutables qui existent déjà dans le
monde n’ont pas même effleuré l’essence de la
Torah 》.
Tous les livres saints et redoutables, autrement dit notre
אור זרוע- Or Zaroua 29
Torah telle que nous la percevons actuellement, la Torah
d’Israël, n’ont pas même effleuré l’essence de la Torah. Ils
n’ont pas touché à la Torah de D.ieu qui est intacte. Il s’agit
de la Torah qui était revêtue et cachée en Égypte, chez les
Grecs et dans le monde entier. Notre Torah ne représente
qu’un petit point par rapport à la Torah de D.ieu béni soit-
Il Lui-même. C'est également ce qui est rapporté dans le
livre du Bal Chem Tov sur la Torah (Béréchit) : « La lumière
cachée est encore intacte. Aucun homme ne l’a touchée,
hormis un nombre extrêmement restreint, comme il est dit
« La Torah de l’E.ternel est intacte 》. Explication :
il s’agit de la Torah qui est nommée d’après le
Nom divin et non d’après le nom de Moché.
Cette Torah-là est vierge : les multitudes n’ont
pas encore foulé son chemin et n’ont pas atteint
ce degré 》.
C’est là l’essentiel du miracle de Hanouka : nous n’avons
30 Hanouka-partie 3
pas oublié la sainte Torah, la Torah de Moché et nous
avons pris le dessus sur les Grecs en soumettant leur
sagesse, dans laquelle se trouvait dissimulée la Torah de
D.ieu béni soit-Il Lui-même, qui absorbe et qui annule
la Torah de maintenant. C’est ainsi que cela adviendra
en réalité, lorsque la Torah du Machia’h se dévoilera
à la perfection, comme il est rapporté dans le Midrash
(Ecclésiaste Raba, chapitre 11, 8) : « La Torah que l’homme a
apprise dans ce monde constitue de la buée devant la Torah
du Machia’h 》. En d’autres termes, lorsque la Torah du
Machia’h sera révélée, toute la Torah que nous avons
étudiée dans ce monde, autrement dit la Torah de Moché,
sera alors considérée comme de la buée, comme si elle ne
représentait rien par rapport à elle, comme l’ont déclaré
nos sages (Traité Nida 61) : « Les mitsvot seront annulées
dans le futur 》.
אור זרוע- Or Zaroua 31
A l’époque des Hasmonéens, lorsque les Grecs se
renforcèrent, ils s’affermirent en ayant ce pouvoir, à savoir
que dans le futur les mitsvot seraient annulées, alors que
notre compréhension de la Torah que nous avons dans
ce monde sera assimilée à de la buée devant la Torah du
Machia’h. C’est pourquoi les Grecs voulurent faire oublier
la Torah d’Israël. Cependant, l’E.ternel ne souhaitait pas
une telle chose à cette époque, car le service d’Israël,
dans la Torah et les mitsvot, tel que nous le connaissons
actuellement, n’avait pas encore atteint sa perfection.
Ce qui caractérise essentiellement la Torah, c’est la
séparation, c’est-à-dire la distinction entre la lumière et
l’obscurité, Israël et les nations, le sacré et le profane.
Grâce à cette division, il devient possible d’accomplir les
mitsvot au moyen desquelles on attache tous les temps
32 Hanouka-partie 3
et les lieux de ce monde à l’E.ternel, afin de se rappeler
que D.ieu a tout créé et qu’Il assure la vie à tous. On se
souvient ainsi de Son Nom et de Sa Royauté et c’est là
que réside l’essentiel de la mise en pratique de la Torah
et des mitsvot qui consiste à prendre sur nous le joug du
royaume céleste. C’est ainsi que l’on construit et que l’on
maintient debout le Royaume de sainteté, symbolisé par le
corps et la matière, en dévoilant que l’E.ternel est présent
dans le monde, c’est le Roi des rois des rois, le Saint béni
soit-Il, et c’est Lui qui dirige tout selon Sa seule volonté.
Lui seul assure la vie au corps physique et matériel, ainsi
qu’à tous les mondes dans leur intégralité.
Quand l’édification de la Royauté divine est achevée,
c’est-à-dire lorsque l’on sait que la royauté appartient
uniquement à l’E.ternel, le D.ieu d’Israël, alors « La terre
s’illumine de Sa gloire (Ézéchiel 43,2) 》. On peut alors
אור זרוע- Or Zaroua 33
dévoiler la Torah de D.ieu Lui-même, sans oublier son
Nom et Son Souvenir béni soit-Il, étant donné que Sa
Royauté s’étend déjà à tous les pouvoirs, et la terre entière
resplendit de Sa gloire. Si la Torah de l’E.ternel avait été
dévoilée plutôt, avant l’achèvement parfait du Royaume
de sainteté, qui n’est autre que la sainte Présence divine,
l’Assemblée d’Israël, il aurait été possible que le Nom, le
souvenir et la Royauté de D.ieu soient annulés, comme
cela avait été le cas avant la Création.A cette époque, D.ieu
béni soit-Il, ne possédait ni Nom ni souvenir, comme il est
rapporté dans le Likouté Halakhot (Chabbat 5,17) : « Avant
la Création, D.ieu béni soit-Il, ne possédait absolument
aucun Nom》. En effet, la Torah de D.ieu béni soit-Il,
représente entièrement l’E.ternel en personne, mais là-
bas, au sein de « l’entièrement D.ieu 》, il n’existe pas
d’espace disponible, afin que l’on puisse se souvenir de
Son Nom, étant donné qu’il n’existe rien d’autre que Lui
34 Hanouka-partie 3
béni soit-Il qui puisse se rappeler, Lui donner un Nom et
Lui attribuer une royauté.
C’est pourquoi également en Égypte, le Saint béni soit-Il
ne possédait pas de Nom, avec lequel il soit possible de
Le nommer, comme il est rapporté dans le passage précité
avant la sortie d’Égypte et le don de la Torah, avant que
les enfants d’Israël n’aient été choisis en tant que peuple
de prédilection par l’E.ternel béni soit-Il. D.ieu n’ayant
pas de Nom en Égypte, la Torah de
D.ieu Lui-même était revêtue,
et telle était la situation
également avant que
nous ne recevions la
Torah et les mitsvot,
avant que nous ne
désignions D.ieu par
Son Nom et Sa Royauté.
אור זרוע- Or Zaroua 35
A l’époque des Hasmonéens, les Grecs se renforcèrent
afin de faire oublier la Torah dans son essence. Il s’agissait
de la Torah de D.ieu elle-même qui avait alors pris le
dessus, pour faire oublier la Torah de Moché. Cependant,
le temps n’était pas encore venu et cet épisode advint
avant l’achèvement de la dévotion d’Israël, à travers
l’observance de la Torah et des mitsvot. C’est pourquoi
D.ieu béni soit-Il, entreprit pour nous des miracles et des
prodiges. Ceux qui étaient considérés comme insignifiants
l’emportèrent sur les grands.
C’est là ce qui est écrit dans le Cantique des Cantiques
(1,10) : « Tes joues sont resplendissantes, ornées avec grâce
[en hébreu ‘ ַּבּ ֹת ִריםbatorim’], ton cou est paré de colliers 》. « Tes
joues sont ornées avec grâce « fait référence à la Torah
de maintenant, car l’expression ( תוריםtorim) au pluriel
désigne les deux parties de la Torah actuelle, comme s’il
s’agissait de deux Torot : la Torah écrite et la Torah orale.
36 Hanouka-partie 3
‘Tes joues sont resplendissantes’, fait référence à l’action
des mâchoires, c’est-à-dire au mouvement du visage, au
moment où l’on parle. Ceci renvoie à tout ce que nous
avons prononcé et étudié au sein de ces deux Torot dans
ce monde, la Torah écrite et la Torah orale. Grâce à cela,
nous accéderons dans le monde futur à la notion de : « Ton
cou est paré de colliers 》, ce qui a trait à des bijoux en
forme de collier sur le cou. Ces ornements font allusion, si
l’on peut dire, à la sagesse grecque, comme il est rapporté
dans le Talmud de Jérusalem (Traité Péa, chapitre 1) : « Il est
permis à l’homme d’apprendre à sa fille le grec, parce que
cette langue constitue un bijou pour elle 》.
« Il est permis d’apprendre à sa fille 》 précisément, car la
fille fait allusion à la royauté, le Royaume de la sainteté :
lorsqu’elle est rendue parfaite, toute la terre s’illumine
alors de la gloire divine. Il est alors permis de lui apprendre
אור זרוע- Or Zaroua 37
le grec qui constituera un bijou sur son cou. En effet,
la sagesse, dans laquelle se trouve cachée et revêtue la
Torah de D.ieu elle-même, se trouve au sein de toute la
beauté et de la grâce de ce monde, dans tout l’argent et
l’or, dans tous les diamants et les pierres précieuses, dans
toutes les perles et les bijoux. C’est pourquoi les Grecs se
préoccupaient de la beauté, de la grâce extérieure, ce qui
a trait au corps, en tant que parure.
Cependant, dans ce monde qui a été créé afin de dévoiler
la Royauté de l’E.ternel avant que celle-ci ne se mette à
briller, cette sagesse est considérée comme de l’hérésie
et une grande obscurité. Il est alors impossible de trouver
là-bas l’E.ternel en se servant de l’intellect et de la
compréhension, mais à l’opposé, celui qui pénètre là-bas
court un très grand danger, car il risque d’oublier l’E.ternel.
Il se pourrait qu’il oublie Son Nom et Son souvenir. Il ne
38 Hanouka-partie 3
fait aucun doute que l’on doit fuir cette sagesse et s’en
éloigner au maximum. En effet, dans ce monde, le Saint
béni soit-Il nous a séparé des nations car elles représentent
une grande obscurité. Cependant, lorsque la Royauté,
représentée par la fille, est rétablie, et qu’elle n’est plus en
passe de connaître une nouvelle chute, c’est-à-dire qu’il
ne sera désormais plus possible d’oublier l’E.ternel même
au sein de la matière et de la matérialité la plus forte, il est
alors possible de recevoir la Torah du Machia’h qui n’est
autre que la Torah de D.ieu Lui-même. Le nom d’Israël
ne sera jamais supprimé et le Nom Divin ne sera jamais
oublié.
אור זרוע- Or Zaroua 39
Nous allumons les 8 nérot [soit l’allumage d’un Ner par famille et par
soir au minimum] avec de l’huile durant les jours de Hanouka,
en souvenir des miracles et des prodiges que l’E.ternel a
accomplis en notre faveur, à l’époque de Matityahou et de
ses enfants qui soumirent le royaume grec. C’est grâce à
cela précisément que nous avons bénéficié de Hanouka,
car nous allumons la Hanoukia en se servant de nérot,
associées à de l’huile. Cette huile, en usage
à Hanouka, est en elle-même la
sagesse grecque qui prend
maintenant l’apparence
de ce liquide. Au
40 Hanouka-partie 4
moyen de cette l’huile, nous dévoilons la grande lumière
qui était dissimulée et cachée à l’intérieur de l’Égypte, au
sein de la Grèce, ainsi qu’à l’intérieur des autres nations du
monde qui représentent l’opposé de notre Torah. En effet,
grâce au fait d’avoir soumis la sagesse grecque en recevant
l’éducation de la sainte Torah, le mot Hanouka חנכהétant
dérivé de ( חינוךHinoukh - l’éducation), notre comportement
est astreint à des limites, en étant « mesuré 》, et nous
bénéficions précisément de l’enseignement du Moussar
(l’éthique juive) par la suite. Grâce à cela, il est possible de
découvrir la fiole d'huile fermée et scellée du sceau du
Cohen Gadol qui représente en elle-même le point
de la Divinité, le point positif qui n’est
autre que la grande lumière cachée à
l’intérieur de la Grèce et seulement
alors, en allumant la mèche qui
baigne dans l’huile, on éclaire ce
bien d’une grande lumière.
אור זרוע- Or Zaroua 41
C’est là ce qui a été rapporté dans l’ouvrage du Ram’hal
intitulé ‘les 515 prières’ (prière 333) : « D.ieu Un Unique et
Indivisible, Ta lumière percera les ténèbres comme il est
dit : ‘ אזAZ (alors) Ta lumière percera comme l’Aurore’. אז
AZ désigne certainement le secret de Ton Unité 》. Il est
également rapporté dans l’ouvrage Kedouchat Halévi sur
la paracha « ְלָך ֶלְךlekh lekha « : « En vérité, l’obscurité
est elle-même lumière 》. Le terme « elle-même 》 עצמו,
n’est autre que le « Atsmo « de l’obscurité, c’est-à-dire la
lumière et à Hanouka, nous éclairerons et nous dévoilons
cela. Nous révélons l’obscurité dans son essence profonde,
c’est-à-dire l’intériorité même de l’obscurité, car alors,
cette grande obscurité deviendra complètement une
grande lumière.
C’est là le sujet inhérent à « אזAZ (Alors) Ta lumière percera
comme l’Aurore 》. C’est pourquoi à Hanouka, on allume
אזAZ nérot c’est-à-dire 8 lumières [le mot « AZ 》 a la valeur
numérique de 8], le premier ner et encore 7 autres.
42 Hanouka-partie 4
Il est rapporté dans le Midrash Tan’houma (Béchala’h) : «
Le Saint béni soit-Il frappe avec ce qu’Il emploie pour
guérir 》. En effet, le Tikoun et le remède d’une chose,
c’est en fait elle-même, mais sous une autre forme. Le
coup fut porté par l’intermédiaire des Grecs qui avaient
pour dessein de faire oublier la Torah et de souiller toutes
les huiles, mais c’est à travers cette épreuve que le Saint
béni soit-Il, nous a guéris à l'époque des jours sacrés de
Hanouka. En d’autres termes, la Grèce elle-même se
manifesta sous une autre forme, sans avoir à l’esprit qu’il
s’agissait bien d’elle, parce qu’elle prit l’apparence de
la Hanoukia que l’on allume au moyen de l’huile. Cette
Hanoukia que nous allumons représente elle-même la
lumière que nous avons allumée au sein de la Grèce, et cela
devint pour nous une guérison et une grande délivrance.
אור זרוע- Or Zaroua 43
Il est rapporté dans l’ouvrage Sia’h Sarfé Kodech (2ème tome,
§520) : « Rabbi Nathan a déclaré : ‘Cela vaut vraiment la
peine pour l’homme de vivre 70 années dans ce monde, en
ayant à supporter des fardeaux et des malheurs, et même
si l’homme ne parvient pas à saisir le moindre bien, s’il
réussit à s’empêcher d’avoir ne serait-ce qu’une seule
mauvaise pensée en moins, une telle vie vaut déjà la peine
d’être vécue’ 》.
Rabbi Nathan de Breslev déclare que si l’homme a
simplement pensé à faire moins le mal, même s’il
l’accomplit dans les faits, mais il avait seulement la pensée
44 Hanouka-partie 5
de faire moins de mal, cela vaut le coup, pour lui, de venir
dans ce monde.
Il s’agit du thème rapporté dans le Likouté Moharan (Torah
282) à propos du verset suivant : « Encore un peu et le
méchant n’est plus 》, c’est-à-dire que grâce au peu de
bien qui demeure encore en l’homme et au niveau duquel
il n’est pas considéré comme méchant, ainsicar il est alors
possible de le juger favorablement, en le faisant revenir à
la Téchouva.
Rabbi Nathan de Breslev déclare que le « עֹוד ְמ ַעט 》 (‘od
méat) de mes actes, c’est-à-dire le « encore un peu 》, là où
l’homme n’apparaît pas comme méchant, ne concerne pas
précisément le cas où l’homme accomplit quelque mitsva
ou quelque chose de bien, ou lorsqu’il n’a absolument rien
fait, mais même si, en pratique, il ne s’est pas retenu de
אור זרוע- Or Zaroua 45
faire le mal. En ayant simplement pensé à moins mal agir,
il est alors déjà possible de trouver et de dévoiler chez lui
le point au niveau duquel il n’est pas méchant et le juger
ainsi sur le plateau du mérite.
Le grand miracle de Hanouka eut lieu principalement
grâce à cette notion de « ( 》 ּ ָפחֹות ַרעmoindre mal) par lequel
tout est converti en bien et en intense lumière. En effet,
les Grecs avaient souillé toutes les huiles. Ces
dernières représentent le ַּד ַעתDaat de la
Torah d’Israël, car il s’agissait de l’huile
d’onction sacrée, le sacré étant appelé
« huile 》. Cependant, un grand
miracle se produisit alors dans la
mesure où les Hasmonéens découvrir
un flacon d’huile qui portait le sceau
46 Hanouka-partie 5
du Cohen Gadol. D’après les voies de la nature, la flamme
n’aurait dû brûler qu’un seul jour, mais il y eut un miracle
et elle brûla durant 8 jours.
Cette fiole d’huile que les Hasmonéens trouvèrent après
le passage des Grecs qui avaient tout souillé, représente
la notion du « un «, c’est-à-dire du point positif qu’il est
possible de dévoiler également par la notion de « moindre
mal 》.
Bien que les Grecs fussent considérés comme étant très
mauvais, puisqu’ils voulurent anéantir la Torah d’Israël
en cherchant à rendre impures toutes les huiles, en dépit
de cela, ils n’étaient pas totalement mauvais car de toute
manière ils n’étaient pas parvenus à rendre réellement
impures toutes les huiles.
En effet, il demeurait un flacon d’huile, scellé et pur, que
אור זרוע- Or Zaroua 47
les Grecs n’avaient pas souillé. Autrement dit, cette fiole
d’huile représente le point de « moindre mal « du royaume
grec. Etant donné que les Hasmonéens découvrirent ce
« moindre mal «, là où les Grecs n’avaient pas commis le
mal (dans la mesure où il était resté une fiole d’huile intacte portant le
sceau du Cohen gadol), c’est ainsi qu’une immense lumière se
mit à briller qui ne s’annulera jamais, car tout fut converti
en bien et en grande lumière. De cet intense éclat découle
pour nous chaque année, pour l’éternité, la lumière
immense et redoutable de Hanouka qui possède le pouvoir
d’éclairer tous les mondes, y compris ceux qui sont les
plus bas et les plus obscurs. Même là-bas, la lumière de
Hanouka pénètre pour éclairer, car il est impossible de
supprimer et de ternir cette lumière à jamais.
Si les Grecs se renforcèrent de toutes les manières possibles
afin de tout souiller, cette lumière se dégagea du flacon
48 Hanouka-partie 5
d’huile que les Hasmonéens découvrirent, qu’aucun
acte au monde ne pouvait assombrir. C’est pourquoi
cette lumière possède la propriété de descendre de plus
en plus bas, bien davantage que les autres saintetés
et lumières, afin de venir éclairer toutes les
actions du monde. Elle montre comment
dans chaque chose, partout et dans tout
acte, se trouvent la Divinité et la Torah, ce
qui permet de tout transformer en positif
et en bénédiction. C’est là l’essentiel de
la Torah : éclairer tous les lieux afin de
dévoiler la gloire de D.ieu béni soit-Il, partout
en proclamant brillamment au monde que « Toute
la terre est remplie de Sa gloire, et Sa royauté s’étend à
tous les pouvoirs 》.
Ce point ne peut être annulé à jamais : même si on se
אור זרוע- Or Zaroua 49
renforce réellement comme les Grecs le firent, en souillant
toutes les huiles, ce point reste intouchable, on ne peut pas
le souiller ni le supprimer. Il s’agit du point de « moindre
mal 》, de sorte que même si l’homme commet toutes
les fautes et les mauvaises actions qui peuvent
exister ici-bas, s’il se retient une fois d’une
seule mauvaise pensée, il possède alors un
espoir éternel et cela vaut la peine pour lui
d’être descendu dans ce monde. Il s’agit là
du point de la Grèce qui fit un « moindre
mal 》 : ils avaient souillé la quasi-totalité
de l’huile consacrée, ce qui constitue un acte
négatif, mais ils n’avaient pas accompli le mal
absolu, parce qu’il restait encore une fiole d’huile qui
constitue en quelque sorte le point positif de la Grèce, là
où ce peuple n’apparaît pas comme méchant. En effet, si
l’on s’en tient à cette fiole d’huile précisément, la Grèce
50 Hanouka-partie 5
ne semblait pas malfaisante, dans la mesure où cette huile
n’avait pas été souillée par les soldats de cette nation, et
c’est grâce à elle qu’il y eut le grand miracle de Hanouka
: la quantité huile ne suffisait que pour un seul jour, mais
la flamme brûla pendant 8 jours.
Comme on l’a dit ci-dessus, ce point du moindre mal est
intouchable, on ne peut pas le souiller ni le supprimer en
aucune manière parce qu’il est situé au-delà du temps et
des Attributs [les Midot ou qualités, comme la Bonté, la Bienveillance,
etc.]. C’est pourquoi cette fiole d’huile qui ne contenait
qu’une quantité minimale seulement pour briller un jour,
se prolongea durant 8 jours, car la lumière qui provient
de l’au-delà du temps, là où tout n’est que bien, ne sera
jamais supprimée.
Ce que l’on vient de dire est en relation avec ce qui est