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Novembre/Décembre 2020
Vous nous parlez de la mode vestimentaire

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Published by Groupe Nice-Matin, 2020-11-02 11:42:52

Le Mag' des Abonnés #05

Novembre/Décembre 2020
Vous nous parlez de la mode vestimentaire

Vos courriers
Vos invitations
Votre boutique
Vos moments plaisirs

LVoausmnoouds pearvleezsdetimentaire

Vous êtes abonnés, vous êtes privilégiés

nice-matin HORS-SERIE var-matin

TEMPO ' nice-matin
4�o �-� - var-matinPréserverma santé, c'estessentiel!

ARTICULATIONS
LES 20 CONSEILS EFFICACES
POUR SOULAGER
ET PRÉVENIR L'ARTHROSE

Stop aux bobos
qui gâchent les fêtes
Gastro, anxiété, stress...
BIEN-ÊTRE
Zen grâce à la respiration

3

Pour tous les goûts

Il y a les réfractaires, ceux qui regrettent la rigueur du Écrivez-nous !
costume-cravate. Ceux qui voient dans ce complet aus-
si une certaine élégance perdue. Et d’autres pour qui Parlez-nous des traditions
cet uniforme n’était qu’une… autre mode. Il y a celles
qui nous parlent avec nostalgie de leur première mini- Vous ne concevez pas de passer Noël sans ses treize des-
jupe ou de leur premier blue jean. Ceux qui regrettent serts ou de faire un repas pascal sans agneau. Vous avez
les exubérances d’un autre temps, pattes d’eph et che- même adopté des traditions venues d’ailleurs, celles qui
mises à fleurs. Et ceux qui ne comprennent pas celles furent les vôtres lorsque vous viviez sous d’autres latitudes
du moment. ou celles qui se sont imposées à vous comme à nous, comme
Halloween. Que ce soit des citrouilles de Jack O’Lantern ou
Mais après tout la mode est une affaire de goûts. Et des cougourdons niçois de la fête des Mai, parlez-nous de
de couleurs bien sûr ! Chacun a les siennes, les siens. ces coutumes, de ces traditions qui ont marqué ou ryth-
Voilà pourquoi, au travers de vos récits et de vos té- ment encore votre vie. Dites-nous ce que vous pensez de
moignages, c’est toute une palette d’émotions et de ces réminiscences d’antan. Nice-Matin publiera vos récits et
souvenirs qui enrichissent ce nouveau Mag’ des abon- vos témoignages dans son Mag’ des abonnés de décembre
nés. Merci encore pour vos contributions ! prochain. Cette fois encore, les journalistes c’est vous !

Envoyez-nous vos textes et photos avant le 29 novembre (soit
des photos numériques au format jpg haute définition, soit
des originaux que nous vous retournerons) en mentionnant
vos nom, prénom et adresse à [email protected] ou à
Nice-Matin - Service Développement éditorial - 214, boule-
vard du Mercantour - 06290 Nice cedex 3.

Le Mag’ : novembre 2020 - Bimestriel - Gratuit Edité par : SAS Groupe Nice-Matin - 214, bd du Mercantour, 06290 Nice Cedex 3 - Directeur de la
Publication : Anthony Maarek - Directeur des rédactions : Denis Carreaux - Coordination : Corinne Heller et Eric Galliano.
Crédit photo : Nice-Matin/DR. Mise en page : Service Prépresse. Impression : SAS Groupe Nice-Matin, 214, bd du
Mercantour, 06290 Nice Cedex 3. Impression de la couverture : Riccobono IAPCA, ZA les Ferrières, 83490 Le Muy.
Origine du papier : Allemagne - Taux de fibres recyclées : 54.49% - Papier certifié PEFC - Ptot : 0.004kg/t.
Dépôt légal à parution. « La reproduction même partielle des articles et illustrations est interdite. »
Ne peut être vendu.

4

Vous nous parlez de
La mode vestimentaire

Anthony Rajnelli Nostalgie

de Nice À peine m’étais-je inscrit à la facul-
té, mon père m’emmena chez
Je fais partie... son tailleur. Jusqu’alors tous
mes vêtements étaient achetés
...d’une génération en voie de dans les boutiques de prêt-à-por-
disparition. Dans la période
de l’après-guerre, à mon ter. L’homme de l’art prit les me-
sens, la majeure partie de sures avec un mètre ruban, présenta
la population aspirait à la ensuite une impressionnante collection
sérénité, au retour des valeurs d’échantillons de drap en pure laine dans
morales, ou du moins acceptait-on une gamme de couleurs allant du noir au
de se soumettre à la vertu sans trop fauve qu’il palpa avec sensualité et nous invi-
de réticence. Il faut noter, qu’à cette ta à apprécier : tissus épais et souples, unis et
époque, l’influence de l’église était impor- à motifs  : fil à fil à effet chiné, pied-de-poule,
tante. Depuis des lustres, l’ordre, la rigueur, la prince-de- galles, à rayures discrètes ou plus
bienséance s’imposaient partout : famille, école, prononcées, tweed, etc. L’embarras du choix.
travail, loisirs.
« Trop salissant »
Signe des temps, la mode masculine avait peu évo-
lué depuis le début du XXe siècle. On portait le dit mon père
costume à deux ou trois pièces taillé dans des
tissus aux tonalités généralement sombres, Moi, j’aurais opté pour une belle flanelle
noires, grises ou marron. grise. «  Trop salissant  » dit mon père qui
choisit un lainage anthracite de bonne te-
Des culottes d’écolier à l’université nue aux chevrons discrets. Il sortit un bri-
quet de sa poche en expliquant au tailleur
Le fait pour un adolescent de quitter ses pan-
talons courts pour revêtir des pantalons longs qu’il voulait vérifier s’il s’agissait bien de
signifiait pour lui qu’il s’engageait enfin sur le pure laine et demanda l’autorisation de
chemin conduisant à l’âge adulte. En ce qui me prélever un brin de fil, auquel il mit le feu.
concerne, j’avais quatorze ans. Pourtant très Satisfait du résultat, il passa commande
fier de porter ce type de vêtement, je déplorai et me dit :
que sa taille n’ait pas correspondu exactement
à la mienne ; trop court, il laissait à découvert « Tu en prendras soin, ne le porte pas tout
une partie de mes chaussettes et accentuait le temps. De façon habituelle, tu mettras
ainsi mon air dégingandé. la veste et le pantalon assorti, de bonne
qualité, achetés l’an dernier. »
L’année du bac, j’enviais quelques condisciples
très élégants dans leur costume bleu marine Le costume sur mesure, je l’ai revêtu
et chemise blanche, agrémentée d’un fin cor- chaque fois que j’allais en ville et le di-
don noir noué en forme de ganse autour du manche. Je me sentais ainsi davantage
cou, qui déambulaient les jeudis après-midi, sûr de moi, plus séduisant et prenais
samedis et dimanches en quête du regard in- grand soin de ne pas le froisser. Le pli
téressé des jeunes filles mises en valeur par du pantalon devait être impeccable pour
de jolies toilettes. En ce temps-là, Niçoises mettre la silhouette en valeur.
et Niçois peaufinaient leur apparence pour
arpenter l’avenue de la Victoire (l’actuelle
Jean Médecin).

6

de temps anciens

Au fil des ans les mœurs évoluent Arriva mai 68 avec ses aspects positifs, ses excès, la

À l’université, une tenue vestimentaire exemplaire était quête effrénée du bonheur : sous les pavés la plage...
de rigueur  : veste et pantalon de coupe classique et
cravate. Un seul étu- À bas la monotonie, les costumes trois pièces, chemises
diant de ma promotion
avait osé enfreindre ce immaculées et cravates. Chacun s’habilla comme il le
code ; tout au long de
l’année, il avait suivi les désirait, mit en évidence son appartenance à
cours vêtu d’une nou-
veauté, le blue-jeans, pantalon en toile de un groupe ou, au
coton épaisse bleue, un vêtement de travail à l’ori-
gine, importé des USA. contraire, vou-

Autre anecdote  : je me souviens d’un oral d’examen. lut mettre en
Un étudiant s’était présenté col de chemise ouvert de-
vant le professeur. Sèchement, celui-ci l’avait admones- exergue le fait
té  : «  Je vous interrogerai quand vous aurez une tenue
correcte. Allez chez vous mettre une cravate  ». Seuls d’être un exem-
quelques jeunes gens avaient discrètement manifesté
leur désapprobation à cette injonction. plaire unique. De

Néanmoins, au fil des années, les mœurs plus, pourquoi investir dans
évoluent. Dès le début des années
soixante, une brise contestataire se leva des vêtements trop chers et trop solides. On ache-
dans le monde contre la rigidité sociétale.
À l’instar de l’écrivain du XVIIIe siècle Hou- ta des articles bon marché vite usés, pour le plai-
dar de La Motte qui écrivit « l’ennui naquit
un jour de l’uniformité », des artistes ex- sir de les remplacer sans regret, début de la
primèrent cette soif de changement,
notamment en France le chan- consommation immodérée dans tous les do-
teur Antoine habillé de façon
voyante, extravagante pour maines.
l’époque. Le mouvement de
contre-culture hippie né aux Pourtant, un vêtement a traversé
États-Unis fit son apparition, les décennies, le blue-jeans, adop-
initia la mode des cheveux té par les hommes et les femmes,
longs pour les garçons, des prélude à une mode unisexe dans
robes indiennes pour les filles.
Moi, j’aimais bien les cravates le droit fil de la théorie du
et les chemises à genre. Facile à mettre, à en-
fleurs. Je m’en of- tretenir, durable, commode
fris une ou deux. en toutes circonstances, il

est le favori, d’autant plus que les
gens prêtent moins d’attention à
l’apparence vestimentaire. Alors re-
tour à l’uniformité  ? En partie seulement
car, à la demande de la clientèle, ce pantalon
subit des traitements destructifs, illustration
d’une certaine déliquescence de la société  :
déteint, effiloché, lacéré lors de sa confection
en usine. Mais, surprise, il coûte plus cher que
les jeans traditionnels d’apparence normale.

Et la prochaine étape ?

7

Claudine Neeb Ce gaspillage
qui ne les rend pas heureux
de Nice

Née en Lorraine... Septembre 1926 : mon arrière-grand-mère,
très élégante.
...en 1939, j’ai connu surtout le froid car les vêtements on
les usait. Mon grand-père bourrait mon maigre manteau
avec du papier journal… et j’ai eu, pour ma communion,
une robe en soie de parachute anglais, comme bien des
mariées après 1945.

Aujourd’hui, ce qui me peine, c’est la vulgarité des tenues
dans la rue et sur scène. Ado, les bas résille, les tenues léo-
pard, le patchouli, l’excès de maquillage (peau et ongles),
tout cela avant signait les femmes de mauvaise vie. Et ce
qui me frappe, c’est que le langage corresponde : « tu me
casses les...  » disent les filles, et les blagues des humo-
ristes… On parle de précarité ? Et les vêtements achetés
troués ! Les petites filles vêtues comme des « lolita » à 4-6
ans, jeans et vestes troués ! Allez leur dire « fais attention »
après ça.

L’uniformité

Petite, le fils du notaire, la fille du pharmacien ou du
comptable étaient mieux habillés que moi fille d’ouvriers.
Mais aujourd’hui, à l’arrêt d’un bus scolaire, qui reconnaît
un enfant de cadre ou d’émigré à son habillement ? Je ne
dis jamais que c’était mieux avant, sans salle de bains,
avec des wc collectifs, une nourriture monotone selon la
saison, des remèdes de mémé… Mais qui s’en souvient ?

Le pire, c’est que toute cette consommation, ce gaspillage
ne les rendent pas heureux. Ça se plaint, ça râle, ça bosse
35 heures, avec RTT, congés, primes, allocs. Ça joue les
riches au-dehors mais quelle pauvreté au-dedans.

Mai 1947 : petite communion et ma robe Août 1947 : ce manteau
en soie de parachute. sera rallongé bas et manches 3 fois.

8

L’habit Jean-Claude Delubac
ne fait pas le moine !
de Fréjus
Pourquoi...

...notre religion nous imposerait-elle une tenue vesti-
mentaire ? Notre Être suprême respectif a-t-il besoin de
nous reconnaître  par rapport à notre tenue ? Non, il a
d’autres moyens. Il nous juge d’après notre respect du
contenu de nos livres sacrés : par notre fraternité, notre
générosité et notre tolérance.

De nos jours, il serait un peu perdu car nous sommes
parvenus à porter le même masque ! Quelle polémique
ridicule nous fait opposer celles trop lourdement vê-
tues et celles qui nous montrent leur nombril ?

Les politiciens ont découvert les habits réversibles  et
peuvent tourner leur veste en toute sérénité.
Que penser de Jacques Duclos qui, en 1969 en malin
candidat, coiffait Georges Pompidou d’un bonnet blanc
et Alain Poher d’un blanc bonnet !

En toutes circonstances, habillez-vous mais toujours
avec du « Made in France ».

9

Gérard Aubry La mode ?

Le Cannet

A ma naissance...

...ma mère m’a trempé dans la mode. Il y pour cela qu’aujourd’hui je garde les che-
a une mode à propos de tout. Ainsi, veux longs ? Et que je ne suis jamais devenu
avant-guerre, la mode était au grand « Bébé Cadum ».
landau, dit «  landau anglais  ». Et,
crac ! j’étais dedans, bien en vue, La mode est un partage
à la hauteur du regard. Bon sang !
J’y pense maintenant, maman La guerre arriva avec l’occupation et la
avait peut-être mal au dos ! Non ! mode se calma. Celle-ci suivit les nécessités du
C’était la mode ! Et puis, il y eut la re- moment avec les chaussures à semelles de bois
cherche d’un enfant pour représenter et les cheveux qui montaient au-dessus de la tête
« Bébé Cadum ». Beaucoup de ma- chez les femmes. Puis, dans les années cinquante,
mans couraient les photographes les music-halls étaient ouverts, les vedettes reve-
et j’ai été sacrifié sur l’autel de la naient ou émergeaient. Un chanteur, Mouloudji,
mode. Tout nu sur une peau devint ma vedette préférée et il s’habillait en
de bête  ! Malheureusement
au moment de me présenter, noir sur scène. Aussi, comme beaucoup,
j’eus de l’impétigo, une espèce d’affection de la peau. Ma je me vêtais en noir, pantalon à large cein-
mère m’enlevait les cheveux à poignées. C’est peut-être ture espagnole, col roulé, chaussettes noires
ainsi que les chaussures. J’étais fier de moi et l’hiver ap-
procha à grands pas. Cette année-là, le thermomètre à

L’ex-futur «Bébé Cadum»

10

Qu’est-ce que la mode ?

Paris descendit à 12° au-dessous de zéro. Qu’importe ! Dans les années vingt-cinq/trente, mon père s’habil-
Une petite veste ouverte à tous les vents et c’est tout ! la, avec ses copains, en costume violine avec un grand
Point de cache-nez ou de manteau  ! Cela aurait cassé manteau traînant au sol et une canne. Il se trouvait très
mon aspect ! beau, lui qui ne mesurait qu’un mètre soixante-cinq ! J’ai
toujours sa canne.
Je grandis et ce fut le costume trois pièces, cravate et
chaussures reluisantes. Un de nos gendres, s’habillant Il y eut toujours une mode et elle souligne un âge, une
en blue-jeans et polo, me dit que mon costume n’était époque, un moment. La mode, malheureusement per-
rien qu’un uniforme et que tous les gens de mon âge en sonne ne le croit, c’est le partage d’une façon de vivre,
portaient. Mais qu’était-ce donc qu’un jeans et un polo d’une façon de voir les choses, une façon de penser, le
que nous voyions sur tous les jeunes ? partage d’une époque qui prépare demain.

© Silvia Fantini

11

Jean-Pierre Boden Mon costume

de Saint-Raphaël

En recherchant...

...dans mes albums une tenue vestimentaire qui aurait croyante, souhaitait que ses enfants aient un ensei-
une histoire, j’ai trouvé quelques photos qui me ren- gnement religieux. Tous les jeudis matin, j’allais
voient à ma prime jeunesse... au temps où j’avais la foi. au catéchisme et tous les dimanches, je me
rendais à la messe avec ce costume (pho-
Ces photos datent de 1954, j’avais alors 12 ans et j’ha- to 1) fait sur-mesure par un tailleur du
bitais le faubourg Saint-Antoine à Paris. Ma mère, très faubourg à l’occasion de ma commu-
nion solennelle.
1
Quand mon frère de 2 ans mon ca-
det a fait sa communion, il porta le
même costume (photo 2), même
chapelet, même médaille, seuls les
brassards sont différents… C’est
que notre famille était relativement
pauvre…

Il y avait dans cette paroisse Saint-
Eloi du 12e arrondissement des
prêtres proches des jeunes. Cela en-

3

12

de communiant

tretenait une grande ferveur religieuse : la photo 3 quelle que soit leur religion… J’en ai fréquenté plusieurs,
montre les communiants en procession (je suis ils sont généralement heureux, bien dans leur peau,
désigné par la flèche). prévenants, et sympathiques... Il m’arrive de les envier.

La photo 4 tirée en format A4 par un Un baptême, un mariage à l’église,
professionnel me touche encore au- c’est tellement beau !
jourd’hui. L’église est totalement
pleine, les parents sont venus en- 2
tourer leurs enfants. Je me souviens
avoir fait partie de cette foule, à la
fois acteur et spectateur, chantant
des cantiques et vibrant sous les ac-
cords de l’orgue.

Avec le temps, je me suis éloigné de
la religion - probablement à cause
de mes études scientifiques - mais
j’ai toujours un grand respect pour
ceux qu’on appelle les «croyants»,

4

13

Lucienne Jermann La mode

de Saint-Raphaël

Quel est donc...

...ce petit mot magique de quatre lettres que les femmes La couturière faisait un manteau dans le vieux pardes-
conjuguent à tous les temps ? sus de papa. Plus tard à l’adolescence, naturellement, je
MODE ! n’ai pas voulu me démarquer de mes camarades. Heu-
reusement, au lycée, la blouse obligatoire gommait les
On suit la mode. On est à la mode. C’est passé de différences.
mode  ! La nouvelle mode  ! À chaque début de saison
fleurissent dans les vitrines  : «  Nouvelles collections  ». À 18 ans, on est rebelle !
Les cartes bleues entrent en danse (enfin, pour celles
qui le peuvent !). Après la guerre, que les femmes veulent oublier, elles
ont envie d’un nouveau style. C’est bien plus tard, en
Dans mon enfance, c’était un mot inconnu à la 1964, que Mary Quant nous fait découvrir la minijupe !
maison ! Deux robes : une pour la semaine,
une pour le dimanche ! Bien souvent, On craque devant les carreaux en vichy de Brigitte
j’héritais des vêtements de ma sœur ! Bardot  ! Les jupes corolles s’envolent  ! En 1966, le
tailleur-pantalon créé par Yves Saint-Laurent est pré-
curseur de l’égalité «  hommes-femmes  ». On note

Ma mère 5 ans,
écolière en 1906.

14

n’est pas une obligation

aussi l’arrivée de nouveaux textiles : le polyester, la pol- Peu à peu, la mode est vous verrez sortir
yamide, l’acrylique. devenue un diktat  ! Al- pies conformes  ».
lez à la porte d’un ly- gardés dans les malles
Le corps de la femme se libère ! Je me souviens de ces cée lors de la sortie  : un éternel recommence-
vacances à Nice où j’ai scandalisé mon père en portant des dizaines de «  co- a porté certaines de mes
un short et un bustier noirs ! Il ne voulait pas marcher Parfois, les vêtements soixante !
à côté de moi prétextant que je donnais l’image d’une refont surface  : c’est
«  fille de mauvaise vie  »  ! Je le comprends ment ! Ma petite-fille
maintenant ! J’aurais dû changer de tenue ! robes des années
Je regrette de ne l’avoir pas fait !
Alors, qu’en conclure ? La mode n’est pas une obligation !
Mais à 18 ans, on est rebelle ! On peut s’y adapter, transformer, adopter quelques dé-
tails  ! Je m’habille surtout comme j’aime le faire  ! L’es-
sentiel, c’est d’être heureux de choisir chaque matin une
tenue dans laquelle on se sent soi-même.

Ma mère et moi en 1946 Mon arrière-petit-fils Lucas,
dans les rues de Dijon. écolier en 2020 !
Nous avons abandonné les Un pas de géant vers la liberté !
chaussures à semelle de bois
pour enfin de vraies sandales !
Mode des turbans aussi,
assortis à la robe.

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Solange Jean La mode et moi

de Nice

Mes premiers soucis vestimentaires...

...sont d’ordre utilitaire. Ils remontent au temps de l’école promenades interminables en rang par deux le long des
primaire où j’arrivais en classe les jambes bleuies par quais, si l’on n’y prenait garde, il s’envolait au vent fri-
le froid. Une jupette, des  « chaussinettes », ni bonnet, vole, rejoindre les eaux glauques du Rhône...
ni gants… Pas vraiment de quoi affronter les rigueurs
de l’hiver  ! Pas question de traîner en chemin, engon- À la fac, pas de frais de toilette inconsidérés non plus.
cée dans mon gilet de laine artisanal transpercé par le Je ne résistai cependant pas à l’achat d’un trois-quarts
mistral. Bas nylon - avec ou sans couture -, porte-jarre- en cuir noir, d’un tailleur gris perle en drap jupe droite
telles, collants arrivèrent bien après. Pour l’anecdote, sa- et blazer, un ensemble jupe plissée et veste courte vert
vez-vous qu’à l’époque on remaillait les bas ? Un travail bouteille assorti à un twin-set grenat.
de titan sûrement rentable. La société de consomma-
tion n’était pas encore passée par là ! J’eus également ma période hippie

Par la suite, entrée dans la vie active, je choisis mes « frin-
gues  » en fonction du budget, des circonstances, des
aléas de parcours, de l’âge, des goûts surtout, bien en-
tendu.

C’est ainsi qu’à Fontainebleau, ville bourgeoise par ex-
cellence, je me parais de tailleurs-pantalons en daim,
en tweed, de marque, le plus souvent dégriffés, fournis
par une amie travaillant dans le prêt-à-porter haut de
gamme. Je me vêtais souvent en Cacharel ou Ted Lapi-
dus. J’achetai même un manteau en marmotte, la four-
rure était en vogue et la protection animale inconnue !

J’eus également ma période hippie avec des jupes por-
tefeuille fluides en tissu à ramages, très colorées, re-
couvrant les chevilles, des sacs à franges, des serre-tête
tressés piquetés de fleurs, des frisettes de mouton, des

Ce fut ensuite le Cours Complémentaire, actuel col-
lège   : la pension, l’époque de l’uniforme bleu marine,
de la blouse beige. Celle-ci n’était pas pour me déplaire.
Elle gommait les différences sociales. Citadines, rurales,
pauvres, riches, toutes égales sous ce cache-misère.

Au lycée, à l’internat toujours, mêmes accoutrements
qu’au collège avec un accessoire supplémentaire, le bé-
ret, qui nous donnait un air de chasseur alpin... Lors de

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spartiates dont le laçage remontait aux genoux... En ce Je réduisis mon vestiaire au strict minimum, accordant
temps-là, les pattes d’eph faisaient fureur suivies des de moins en moins d’importance à ce que l’on appelle
Stan Smith, Clarks, sabots auvergnats pour ne citer «  tendance  », si tant est que je lui en accordasse une
qu’eux. Je me souviens d’un pantalon rouge que je gar-
dai longtemps à jambes aussi larges que hautes...

C’est dans cette ville que je me mis sérieusement au sport,
au stade couvert du Bréau, exactement à l’EIS, l’École in-
terarmées des sports pour ceux qui connaissent. Dès
lors, je ne quittai plus les tenues décontractées, le panta-
lon devint la base de ma garde-robe au stade comme à
la ville.Tout un symbole ! Une révolution… La mode était
aux « Achille », chaussures de sport dernier cri fournies
par le club avec les parkas kaki, les « survêts » aux trois
bandes.

Terminés les déguisements

À partir des années 80, je vécus tranquillement dans un jour et succombasse à sa tyrannie ! Je me simplifiai
mes jeans et baskets. Les fanfreluches, le clinquant, à la vie, restant cependant coquette dans la simplicité, la
d’autres que moi. Je mis au placard ma trousse à ma- praticité, le confort, la liberté. (À signaler pourtant une
quillage, son gloss onctueux et parfumé, son rouge à entorse bénigne à ce style champêtre n’entachant en
lèvres qui, ourlé au crayon, imitait à s’en méprendre rien mes précédents propos : les teintures à cheveux qui
la bouche de la Dietrich, le ricil charbonneux, le fard à me rendent corvéable à merci... Je ne peux me résoudre
paupières mauve et rose pailleté. Mes bijoux fantaisie à voir un crâne chenu tous les matins devant la glace.
ou de valeur les rejoignirent, exception faite d’une fine Le poil déjà s’y clairsème, maltraité qu’il fût sur le long
chaîne en or, cadeau de ma fille, qui me suit partout. terme par les indéfrisables, les bigoudis, les fers à lisser,
Du naturel, du sobre... Terminés les déguisements, les le crêpage audacieux du chignon «  choucroute », l’am-
faux-semblants. Désormais, j’avançais sans artifice ni moniaque ou autres agents agressifs du genre... Alors...
masque - quoiqu’aujourd’hui ! Si de surcroît... Qu’on me pardonne cette faiblesse !).

Je préfère l’être à l’avoir et au paraître, l’essentiel au su-
perficiel. Il faut dire que j’accumule les années, ceci ex-
pliquant peut-être en partie cela.

Vous dire que je suis détachée de la masse des cos-
tumes qui jalonna ma vie serait mentir et quelque part
me renier. À mes yeux, chaque mise a revêtu son impor-
tance à un moment précis, possède une histoire propre
qui me laisse au cœur comme de la mélancolie.

17

Joseph Giordani La mode est-elle

de Nice

Un soir d’hiver...

...pendant le confinement pour cause de pandémie du les exploits de ce champion sur le terrain ? Acheter des
coronavirus, rongé par l’ennui d’un isolement forcé, je chaussures de cette marque n’était-ce pas m’identifier
saisis d’un geste brusque un vieux dictionnaire illustré aux exploits de ce sportif hors pair comme si les choses
de gravures : ce remède a toujours été pour moi un possédaient en elles-mêmes l’âme, la force et le souffle
moyen d’évasion ou de détachement. Je l’ouvre au ha- de celui qui les porte ? Le fétiche devient le dieu et, ré-
sard et tombe sur le mot “mode” avec ce proverbe ex- ciproquement, le vrai dieu s’incarne dans le fétiche que
plicatif : « Les fous suivent la mode et les sages les suivent‌‌ » l’on finit par adorer en son absence.
et le commentaire de mon vénérable Larousse : «  Les
personnes futiles inventent les changements dans des ajus- Au Moyen Âge, l’on portait des chaussures à la poulaine
tements, les personnes raisonnables se conforment aux ha- dont la pointe était d’un demi-pied pour « l’homme du
bitudes pour ne pas se faire remarquer ». C’est alors que commun », d’un pied pour un noble, d’un pied et demi
me viennent à l’esprit mille arguments contradictoires pour un prince. Les «  pieds  » étaient fixés par le rang
qui sommeillaient en moi. social régi par la naissance. Dans les années soixante du
XXe siècle, l’on connut en Occident la mode des souliers
En prenant pour appui les illustrations de mon bon à pointe mais c’était devenu un choix personnel dicté
vieux Larousse sur l’habillement, s’opère alors une sorte par une prétention à l’élégance mondaine dans les mi-
d’osmose entre les gravures du livre et les souvenirs de lieux qui font la mode. Ainsi la mode trouvait sa finalité
ma propre expérience, vécue comme une sorte de va- en elle-même comme le serpent qui se mord la queue :
riation musicale sur un même thème à la fois historique la publicité moderne - comme toute propagande - fait
et actuel. croire qu’elle répond à une demande du public, alors
même qu’elle la crée et la fabrique de toutes pièces.
Fonction distinctive Les souliers à pointe que j’ai achetés à l’époque, je les ai
abandonnés au marché aux puces car ils m’écorchaient
Quand la coutume vestimentaire de l’Antiquité cessa les pieds. Je leur ai toujours préféré mes chaussures à
de vouloir reproduire par le drapé unisexe les propor- crampons dont j’avais tiré tant de satisfactions grâce
tions exactes de la silhouette du corps pour exprimer aux dieux du stade.
quelque chose d’autre, elle dépassa le simple critère
du corps pour signifier autre chose : soit le rang social, «  Objets inanimés, avez-vous donc
la profession, la religion ou une idéologie. Ce fut alors une âme qui s’attache à notre âme
une sorte de révolution, par génération spontanée, des et la force d’aimer ? »
ordres sociaux. Il va de soi que le vêtement acquérait
ainsi un rôle idéal, une fonction distinctive à assumer. Le Alphonse de Lamartine
statut de la femme se trouva réhaussé. En extériorisant
un but clairement exprimé par l’habit et les pouvoirs qui Au Moyen Âge, après les extravagances des souliers et
lui sont conférés. Sans répondre à une demande spéci- des couvre-chefs et le déclin du servage après la pandé-
fique, la mode devenait la condition du “drapier” et sa mie de la peste noire, donc avec la naissance de l’amour
marchandise en vente. courtois illustré par Dante et Pétrarque, la mode ves-
timentaire connut sa séquence comique en Europe.
À notre époque, la signification symbolique de la mode Quand le baisemain devient de rigueur, les manches
n’est pas très différente, elle est façonnée notamment longues des dames deviennent un symbole de grâce
par l’engouement que connaît dans le sport populaire féminine accordée. Quand baiser l’ourlet de la robe est
le succès des produits dérivés. Mes premières chaus- autorisé, alors le ravissement vaut aussi pour la traîne.
sures de foot ne furent-elles pas de la marque de celles
d’un célèbre gardien de but idole de mon enfance ? Ce
choix n’avait-il pas été dicté par mon admiration pour

18

un caprice frivole ?

Mais la hardiesse prend parfois des aspects comiques Mais puisque la réussite dépend
confinant au danger de la caricature carnavalesque et aujourd’hui de l’art de la meil-
de la mascarade tel le hennin, coiffure de femme des leure manière de «vendre» sa
XIVe et XVe siècles. personnalité, on se perçoit soi-
même comme une marchan-
Elle était très élevée et surmontée d’un voile flottant à dise, c’est-à-dire comme à la fois
son sommet semblable à un long cône de barbe à papa. vendeur et comme marchan-
Et pour les hommes, les cols fraises froncés et crêpés dise à vendre. Ce qui compte,
qui s’accrochaient au cou comme les roues d’un mou- ce n’est plus le bonheur et la vie
lin. L’imagination s’était aussi réfugiée dans les tissus, de l’individu mais sa valeur mar-
la beauté fantaisiste se payait par le risque du ridicule. chande. L’individu de ce type
Le naturel antique avait depuis longtemps cédé la place n’a pas un moi autonome comme le voulait Descartes
aux grincements d’un expressionnisme excessif : ce rap- (« Je pense donc je suis »), un moi qui lui soit propre et le
prochement entre deux époques éloignées est fondé définisse, car il change «  son moi  » selon le principe :
sur un point commun. «  Je suis tel que tu voudrais que je sois  ». C’est la valeur
d’échange propre à notre époque. Quand « le moi » dis-
L’individu de type marketing paraît, l’identité s’efface et disparaît derrière les canons
de la copie conforme.
La mode vestimentaire repose essentiellement sur un
paradoxe : d’une part elle prétend combattre le confor- La mode vestimentaire est à l’image de ce modèle protéi-
misme en innovant mais, grâce à l‘innovation, elle sti- forme. C’est un marché où s’échangent différents styles
mule un nouveau conformisme imitatif par effet de de vêtements : la philosophie, l’éthique humaine, la reli-
mode. La mode n’est pas futile en soi puisqu’elle se gion n’y ont plus leur place. Les hommes acquièrent en
nourrit de ce qui est nouveau pour être remarquée et qualité d’humains « un moi » toujours instable, donc ins-
donc échapper à la prison de l’habitude, de la routine trumentalisable, mais ils ont perdu leur centre de gra-
et du train-train sources d’ennui. En ce sens, elle est un vité, leur identité propre au profit d’un marché déshu-
appel à la liberté créatrice avec tous les risques d’in- manisé et mondialisé et de plus en plus normalisé selon
compréhension que cela comporte. La controverse ac- des critères de théâtralisation pour éviter les invendus.
tuelle sur le voile islamique en est l’exemple ultime mais,
d’autre part, il est reproché à la mode de compartimen- Au milieu de cette grave absence de repères personnels
ter la société en deux groupes : « les conformistes majori- identitaires, quelle place pouvons-nous faire à la mode
taires et ceux qui veulent se faire remarquer », comme dit des pattes d’eph, crop tops, blue jeans, minijupes, etc. ?
mon vieux Larousse. Est-il possible à l’individu de type marketing de nourrir
une passion pour ces articles désincarnés  ? Peut-être,
À une époque comme la nôtre où le marketing s’ap- mais seulement s’ils se rattachent à des faisceaux de
plique à toute marchandise, le rapport à soi implique plaisirs et de bonheurs qui ornent nos souvenirs et font
que l’aptitude et la capacité de remplir une tâche ne renaître des émotions oubliées et sont dépouillés de la
suffisent plus. Pour réussir, on doit pouvoir présenter gangue impure du « Je suis tel que tu voudrais que je sois ».
avantageusement tous les replis de sa personnalité
physique et morale dans la compétition avec beaucoup
d’autres concurrents. Si pour simplement trouver un
emploi il suffisait de se satisfaire de son savoir et de son
savoir-faire, l’évaluation de soi ferait balance égale entre
capacité et valeur personnelle, c’est ce qu’on appelle la
valeur d’usage d’un individu.

19

Jacquie Cauvin-Sivan Minijupes bien étrennées

de Solliès-Pont

Ce samedi là...

...il y avait la fête au village avec la procession, dans les connaissions, aucune n’avait encore de minijupe, nous
rues, du saint de la paroisse puis la messe et, après l’of- étions les premières... !
fice religieux, une démonstration de danses du groupe
folklorique dont je faisais partie avec ma meilleure amie. Sur un petit muret, nous avons défilé comme des
mannequins. Nous étions ravies de prendre la pause
Quelques jours avant, nos mères nous avaient cousu et, surtout, de rendre jalouses certaines filles un peu
notre première minijupe avec un modèle que portait pimbêches. Puis, nous sommes montées sur le manège
une de nos artistes préférées. Nous étions fières d’étren- d’enfant, en amazone sur les chevaux de bois. Nous
ner ces jupettes, dont la longueur ne devait pas excéder étions contentes d’avoir créé une attraction autour de
10 centimètres sous les fesses, et qui s’arrêtaient à mi- nous.
cuisse. Cela provoquait déjà un petit scandale dans les
maisons où les parents d’adolescentes voyaient d’un
mauvais oeil cette nouvelle mode arriver.

Le lendemain sur République-Var-Matin...

Bien entendu, nos mères n’avaient pas respecté la lon-
gueur, ni la largeur de ces mini-robes, à notre grande
déception. D’un commun accord, le vendredi soir en
cachette, nous avons raccourci et resserré nos jupes...
avec du fil à faufiler.

Quand nous sommes remontées sur la placette, à notre
grand étonnement, les danses folkloriques étaient ter-
minées car, après la procession, il n’y avait pas eu de
messe mais une simple bénédiction ! Nous sommes re-
tournées chez nous la tête basse, notre fierté au ras des
pâquerettes, en priant très fort pour que nos parents ne
le sachent pas mais nous étions à peu près sûres qu’il y
aurait quelqu’un qui les mettrait au courant.

Le lendemain, samedi, nous avons déposé un grand Le lendemain sur République-Var-Matin, en page locale,
sac dans le couloir d’une amie, qui habitait tout près de notre photo sur le manège apparaissait ! Ce sont nos
l’église, et qui contenait nos jupettes, nos tricots et notre voisins qui, sans le vouloir et sans le savoir, apportèrent
trousse de maquillage. Chez nous, nous avions revêtu ravis le journal à nos parents. Le journaliste nous avait
notre costume folklorique, comme si de rien n’était, photographiées à notre insu.
et suivi, un court instant, le Saint en chantant. Discrè-
tement, nous nous sommes éclipsées de la procession Et pourtant, notre plus grosse engueulade, ce ne sont
puis, ayant revêtu nos petites robes, nous sommes al- pas nos parents qui nous l’ont donnée mais les diri-
lées retrouver nos copines et copains pour leur montrer geants du groupe folklorique à qui nous avions fait faux
notre nouvelle tenue car, de toutes les filles que nous bond.

20

Juliane Quérard-Schack Vive la liberté !

de Ramatuelle

Est-ce que la mode...

...existe essentiellement pour satisfaire un besoin actuellement, après
d’intégration  ? Montrer son appartenance à un milieu un repos pendant
social, un métier  ? Autrefois, c’était le cas. Je me rap- de longues an-
pelle - c’était avant la Seconde Guerre Mondiale - que nées dans une
les hommes portaient des cravates, des chapeaux et armoire. 
des porte-documents en cuir quand ils prenaient le
tramway pour aller au bureau. Même les familles aisées Cette année, la
ne possédaient presque pas de voitures. Les dames se
distinguaient par des chapeaux fantaisistes, souvent mode des cou-

décorés avec des fleurs ou des fruits arti- leurs unies passée,
ficiels. Ma grand-mère ne portait que
du noir et blanc, comme si les cou- on voit toutes sortes
leurs étaient interdites aux vieilles
dames. Cela a bien changé. Malgré de dessins décoratifs
mon grand âge, je peux m’habiller
comme bon me semble. en couleurs vives, souvent peu

Je n’aime pas le changement de garde- harmonieuses, trop criardes à mon goût, du
robe. Quand je me sens bien dans un vête-
ment, j’aimerais le porter toujours, comme si c’était un «  pure sucre  ». Je trouve que la mode n’est pas forcé-
uniforme. M’occuper de la mode m’a toujours embê-
tée, jeune ou vieille. Pourtant, je sais que l’image qu’on ment au service de la beauté, mais plutôt au service du
donne n’est pas indifférente. Je cherche un compromis.
commerce et de l’industrie. Elle incite à trop de renou-
En 1985, j’ai déjà porté les mêmes tuniques créées par
Maud Fredholm que je possède toujours. Je les retrouve vellement, donc au gaspillage. On est loin de l’époque
sur des photos prises dans mon atelier de peinture, il
y a 35 ans. J’en avais fait collection car j’aime la qualité où les vêtements avaient assez de valeur pour qu’on les
du tissu, les couleurs et les dessins. Ces vêtements me
paraissent indestructibles puisque je les ai ressuscités répare et qu’on les passait même d’une génération à

l’autre. Des chaussettes avaient encore assez de valeur

pour que ma grand-mère les raccommode et qu’elle tri-

cote des bas pour ses petits-enfants.

La mode a toujours existé et je suppose qu’à la cour des

Rois, à l’époque des perruques et des crinolines, elle

était une torture pour les gens. Vive la

liberté dont on peut profiter au-

jourd’hui !

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Simone Claude La robe en organdi

de Juan-les-Pins

En 1936...

...j’allais faire ma confirmation et il était d’usage pour afin de présenter cet aspect de légèreté qui le caracté-
cette cérémonie de revêtir une robe blanche, de pré- rise. C’est un tissu délicat qui demande beaucoup de
férence, mais cela n’était pas obligatoire. Cependant, soin et de précaution lorsqu’on le porte afin d’éviter de
à cette époque, la plupart des fillettes ce jour-là arbo- faire des « cassures » quand on s’assoit.
raient une magnifique robe en organdi blanc soigneuse-
ment amidonnée, ce qui donnait à la toilette un aspect Elle avait choisi pour moi un tissu qui serait beaucoup
vaporeux et empesé que j’admirais. Je rêvais d’en porter plus chic (d’après elle) et moins fragile. Elle me présen-
une. Je m’imaginais défilant pieusement dans ma toi- ta alors le coupon d’un crêpe imprimé rouge et gris sur
lette virginale au milieu de mes camarades. fond blanc qui ne convenait pas du tout pour cette cir-
constance, ni pour une enfant de mon âge. Elle me fit va-
Ma mère, qui était couturière, confectionnait tous nos loir que, pour égayer l’ensemble, elle terminerait l’ourlet
vêtements et bientôt arriva le moment de penser à ma avec un ruché rouge qui serait du meilleur effet. J’étais
robe pour la cérémonie. J’émis l’idée, qui me tenait tant catastrophée ! Adieu la belle robe en organdi !
à cœur, d’une robe en organdi. Aussitôt ma mère se ré-
cria, pas question d’organdi. Elle choisirait dans sa ré- En ce jour, qui aurait dû être une fête pour moi, je défi-
serve de coupons un beau tissu (à son idée et à son goût lais avec mes petites camarades toutes vêtues de blanc,
qui n’étaient pas forcément les miens) qui irait très bien étonnées de me voir arriver dans cette robe bigarrée
pour la circonstance. qui, de plus, ne m’allait pas du tout. Et pour tout arran-
ger, j’étais grande pour mon âge donc je ne passais pas
Ma grande déception inaperçue. Les réflexions, les petites pointes et moque-
ries, les sourires sous cape ne tardèrent pas. Je ne savais
J’étais dubitative, qu’allait-elle me dénicher ? Les jours plus où me mettre, j’avais honte, je baissais la tête, seule
passaient et elle ne m’avait encore rien proposé. Alors, ma fierté m’empêchait de pleurer. Quelle triste journée !
à nouveau, je tentais de reparler de la robe en organdi.

A l’issue de l’office, papa emmena toute sa petite famille
dans le jardin Alsace-Lorraine afin de fixer ce souvenir
pour la postérité. C’est la photo que je vous joins. Je suis
au milieu de mes frères et sœurs et l’air maussade, qui
ne me quitta pas de la journée, montre bien ma grande
déception.

Elles étaient si belles ces robes en organdi que l’on ne
revêtait que pour les grandes occasions que j’en rêve
encore, bien qu’elles soient passées de mode depuis
longtemps.

27/05/1937 : Ma confirmation, Jardin Alsace-Lorraine, Nice.

Ma grand-mère essaya également d’intervenir en ma
faveur mais rien n’y fit. Ma mère alléguait que l’organ-
di était un tissu d’un entretien difficile qui se « chiffon-
nait » dès qu’on s’asseyait. Elle n’avait pas tout à fait tort.
L’organdi est un voile de coton fin qui doit être empesé

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M.B. La mode pour quoi faire ?

de Nice

La mode...

...je m’en fichais bien lorsque, gamin, je répondais ex- Le New York Times, à quoi sert-il ?), quitte à revêtir à la
cédé : « Votre éducation ! » à ma grand-mère, d’ailleurs campagne la « tenue de saillie », d’ailleurs analogue à la
femme libérée, qui essayait de canaliser mon mépris circonstance, de mes oncles paysans. Et je n’ai pas pu
de ce formalisme (ne m’avait-on pas, à six ans, déguisé me résoudre au « smokinge » que mes frères portaient
avec un kilt écossais ?). Mais je me retrouve sur la photo avec grâce ; aussi bien, il m’aurait convenu comme des
imbécile de 1ère C, en culotte de golf, cravate et gants bretelles à un lapin.
au milieu de mes camarades, presque tous bourgeois et
pas quarante-huitards. C’était en 1948. Maintenant, vieux monsieur parfois très digne, je consi-
dère d’un œil torve les députés en chemise ouverte,
Aussi, je n’hésitai point, au désespoir de mon père, à les jeunes à la casquette à l’envers, les filles crop top le
me rendre à un « beau » mariage les baskets aux pieds, nombril au vent, ressassant les mots de l’Ecclésiaste  :
alors que je n’ai jamais porté le jean, déjà l’uniforme « tout n’est que vanité ». Car si la mode le voulait, irait-on
de ces temps. Pourtant, le respect du métier m’impo- jusqu’au truc en plumes au croupion ?
sa (convention sociale, distanciation, préjugé ridicule
ou fol orgueil stérile ?) pendant quelque trente ans le Pour faire comme tout le monde.
«  I’m sorry (1)  » (le complet-cravate, comme l’appelait

(1) Je suis désolé.

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Liliane Alfonso Le jean noir djinn !

de Toulon

Ah, comme je vous aime...

...mon petit Mag’ ! Dès l’ouverture du thème demandé, parler de mon short noir de 1955 !
les vêtements, j’ai pensé au jean, pas n’importe lequel.
Donc quel bonheur de pouvoir en parler. J’ai beau avoir « Ah oui », me dit-elle « je me souviens très bien de ce short
80 ans cette année, drôlement particulière, je me sou- noir ».
viens de ce premier pantalon en jean de l’année 1955. « Mais ce n’est pas possible que tu t’en souviennes » lui ré-
pondis-je.
Au printemps 55, je n’avais pas 15 ans et ma mère m’a «  Mais si, et d’ailleurs tu étais toujours en short blanc et
fait un plaisir extraordinaire. Elle savait déjà que je n’ai- avec le noir ! »
mais pas les robes ; elle bataillait, étant couturière, pour
me faire essayer des toilettes. Vous voyez, grâce à vous, je me suis aperçue, si long-
Donc, un jour de ce printemps-là, nous avons eu dans temps après, que mes souvenirs de gamine étaient aus-
la cour de notre immeuble la visite d’un des marchands, si dans la tête de ceux qui m’aimaient depuis longtemps.
itinérants kabyles (montagnards) qui revenaient de la
métropole pour vendre dans J’ai eu, quand même, de très belles
notre Algérie les marchan- robes qui sortaient de l’ordi-
dises ramenées dans leurs naire et du lot. J’avais horreur
gros breaks. d’être habillée comme tout
le monde ; pas question de
Et là, je vois (et ma mère me faire porter la même
aussi), un pantalon tenue que toutes les
noir, moi qui n’aimais filles du village.
que le blanc, dans
une matière que je En plus, je trouvais
ne connaissais pas que les toilettes
– j’en suis tombée des années cinquante
amoureuse –  un flash  ! n’étaient vraiment pas extraor-
je n’ai vu que ça. Ma mère bien sûr dinaires, modernes. Aussi, quand je re-
me l’a acheté. vois maintenant ces robes vintage à fleurs, je
reste perplexe sur le goût des filles actuelles. De cette
Une étoile brillante dans mon esprit époque, moi je n’ai gardé que l’élégance de ma mère,
si jolie, qui se faisait de belles robes avec des tissus à
En 1955, date fatidique pour nous, j’ai porté ce jean noir fleurs, magnifiques, hors du commun.
car en juin nous avons perdu mon frère Roland, 20 ans,
militaire dans le Djebel. NOIR – NOIR. Après, pour l’été, Voilà, le mot « mode » ne me touche pas trop. Par contre
le jean était trop chaud là-bas ; alors je l’ai coupé et j’en j’affectionne le mot «  moderne  », c’est-à-dire être bien
ai fait un short noir, magnifiques le short et moi ! On me dans sa peau, libre de ses mouvements, ne pas cher-
sifflait dans la rue et mon grand-père disait « c’est indé- cher à ressembler à qui que ce soit, ne pas être un mou-
cent ! ». ton qui se jette dans la mode de l’uniformité. Il y a des
gens très bien qui pensent comme ça ! Prenez Monsieur
J’ai toujours porté des shorts l’été, des blancs, en vichy, Victor Hugo qui a dit et pour toujours : « N’imitez rien, ni
des roses, mais ce noir est resté comme une étoile bril- personne, un lion qui copie un lion devient un singe. »
lante dans mon esprit, j’en parle souvent ! Coïncidence !
Il y a quelques jours au téléphone, mon amie d’enfance A bon entendeur...
Arlette, qui habite près de Chambéry, m’a demandé si
j’écrivais toujours pour Var-matin ; je lui dis que j’allais

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Anne-Marie Aubry La robe de mariée

d’Aups

Le vêtement désiré...

...fantasmé par les jeunes filles est la robe de mariée. La Nous n’étions pas les seules à en rechercher une. Étant
recherche de la perle rare qui les rendra belles et inou- une famille très communicante, nous donnions volon-
bliables. Elle doit bien sûr vous embellir mais aussi vous tiers notre avis sur les robes qu’essayaient ces jeunes
permettre de danser, de marcher avec aisance et sur- femmes qui se succédaient devant nous.
tout d’éblouir toute l’assistance. Muriel, ma fille aînée,
n’avait qu’un seul a priori, surtout pas de tulle. D’après Lorsque ce fut à Muriel, deux familles restèrent pour
elle, cela fait choux à la crème. profiter à leur tour du plaisir de nous faire partager
leurs commentaires. Après l’essayage de trois ou quatre
Nous avons couru les magasins de mariage, occupé robes, cinq ou six peut-être, le vendeur persuada Mu-
quelques samedis après-midi et, croyez-moi sur parole, riel de lui faire confiance les yeux fermés, mais vraiment
Marseille ne manque pas de telles boutiques. Ayant de fermés. Lorsqu’elle sortit de la cabine, ce fut des excla-
la famille à Paris, nous décidons d’y tenter notre chance mations unanimes. « Vous venez de trouver votre robe ».
et, de plus, espérons nous y habiller tous à moindre
coût. Tous les ans, le jour anniversaire de son mariage,
elle monte en catimini dans sa chambre,
Caverne d’Ali-Baba saute dans sa robe et, triomphante, des-
cend les escaliers sous le regard de
Ma belle-sœur Magi ne jurait que ses trois enfants et de son mari
par Tati. Nous trouvons au 1er toujours aussi amoureux.
étage la caverne d’Ali-Baba «  Encore cette année,
du mariage. Les robes j’ai pu la mettre mon
étaient pendues sur chou à la crème  ».
des présentoirs de À son mariage, elle
chaque côté d’un faisait un 38.
dégagement
conséquent, au
fond les cabines.

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Non à la mode imposée Paola Balice

de Nice

Ce que je voudrais dire...

...et conseiller à toutes les filles,  de tous âges, c’est de Nous sommes toutes différentes !
faire comme moi ! 
La liberté  s’applique  aussi  à  la
C’est bien que la mode change tous les ans, cela nous façon de s’habiller ! Celle-ci
permet d’attendre qu’arrive ce que nous préférons por- doit surtout être  adaptée  aux occasions,
ter. Mais il n’est pas question de tout changer chaque pratique, sportive,  confortable... On doit se sentir bien
année ! Pourquoi ? Parce qu’on doit acheter ce qui nous dans sa tenue. Basta d’être des esclaves !
plaît et qui nous va bien ! Voilà le plus important ! Non à la cigarette et non à la mode imposée !

L’époque de notre jeunesse Noëlle Fantino

de Mandelieu

Les années 1970... par maman qui avait des mains d’or. Avec mon mari, on
avait acheté tous les deux le même jean pattes d’eph.
...m’ont marquée car Pour nous, en ce temps-là, c’était une manière
la mode était alors de s’habiller plus que d’être à la mode, de
jolie et pleine porter les vêtements qu’on aimait, et qui
de poésie. Que nous allaient si bien.
dire de ce petit
ensemble vert C’est avec mélancolie que je repense à
que j’adorais, jupe cette époque, celle de notre jeunesse
et gilet que ma mère qui est partie.
m’avait cousus, et
cette jolie robe verte
en laine tricotée

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Jean-Claude Ledieu J’aime être à l’aise

de Fréjus

Tout le monde...

...sait que la mode est la vitrine d’un savoir-faire et je m’accommode.
qu’elle est l’image d’une époque d’un pays. La France Je ne suis pas désordonné et le fait d’être soigné est une
est en tête de tableau. Bien sûr, avec des retouches, la forme de politesse. J’ai connu ma femme au bal. La pre-
mode est un éternel recommencement. mière chose qu’elle m’a dite fut « remettez votre veste ».
C’est vrai que j’avais dansé un rock. Le seul point faible,
De mon côté, j’avoue être indifférent aux tendances qui comme pour beaucoup d’hommes, c’est l’assortiment
se présentent. J’aime l’élégance mais une élégance as- des couleurs. Une femme a plus l’œil.
sez basique. Je n’achète pas à tout bout de champ. Je ne
suis pas un « fada » des magasins. Déjà, je ne suis pas Autre anecdote. À l’armée, un soir avec des copains,
« costume ». Les deux seuls que j’ai portés sont ceux de nous allons au restaurant. Surprise. Alors que j’étais en
ma communion et de mon mariage. La chemise-cravate, pull, on m’a demandé de mettre une cravate au cou,
très peu pour moi. Je préfère les tenues dépareillées comme si j’avais porté une chemise.
veste-pantalon. J’opte plus pour le tee-shirt. Un beau
tee-shirt fait autant d’effet. J’avoue que pour certains de mes vêtements, je profi-
tais de mes voyages pour en acheter lorsque je tombais
Je ne suis pas un adepte des grands dîners. La pre- sur quelque chose qui me plaisait. Une façon de joindre
mière chose que l’on fait, partout où je suis allé, c’est
de « tomber la veste ». J’aime être à l’aise et l’utile à l’agréable, aux bons souvenirs de va-
surtout décontracté. Je suis de cette cances, comme un genre de cartes pos-
nature. Alors, pour l’habil- tales que l’on porte sur soi.
lement, je veux qu’il en soit
de même. Il faut aussi Pour moi, être élégant c’est
l’adapter à sa morpho- apprécier un regard pas
logie. J’avoue être du tout étonné. En fait,
un garçon assez très naturel.
remuant, alors

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François Sittler Rétrospective d’un sexagénaire

de Nice

Dans les années 50 et 60...

...pour les familles modestes, le principe était de jeter lore afin d’obtenir le plus de… flatteries
le moins possible. C’est ainsi que les vêtements se por- féminines. J’ai encore un gros stock de
taient dans l’ordre générationnel. Je pense à une sorte ces cravates, aujourd’hui inutiles, mais
de blouson Prince de Galles, successivement porté par que je conserve avec une pointe de nos-
mon frère aîné, puis le 2e, le 3e et moi en dernier. talgie sans pouvoir me résoudre à les jeter,
ce qu’il faudra bien faire un jour, sauf retour en arrière
À l’école primaire, la règle était « stricte » ; pantalon long mais qui paraît bien improbable. En été, c’était aussi les
en hiver, pantalon court dès le printemps même s’il était tee-shirts avec des inscriptions «  or  » qui valaient très
frais. Évènement majeur dans ma vie d’enfant, à 11 ans, cher. Même sans fortune, on affichait joyeusement le
l’achat d’un premier costume
bleu marine pour la cérémonie bling-bling, la « gold attitude » au
de la communion solennelle. titre d’une pulsion de similarité
J’avais l’impression d’entrer dans quasi immortelle.
le monde des grands, surtout
après avoir appris, certes avec Dans les années 90, je n’ai pas
difficultés, à faire un nœud de adhéré aux chemises à carreaux,
cravate. De là est venu le souci aux jeans troués, aux sweats à
quasi permanent de me sentir capuche et aux baskets. De par
toujours « bien habillé ». ma profession de consultant, je
suis resté BCBG sauf en été où
Dans les années 65/68, ce fut je combinais tongs, bermudas et
l’époque des «  minets  », qui si- chemises toujours chamarrées.
gnifiait porter des pulls ajustés,
des pantalons «  pattes d’élé- Au fil des années 2000, j’ai peu
phant  » et des chemises hyper à peu abandonné les pantalons
cintrées. On découvrait les dis- à pinces pour adopter jusqu’à
cothèques, la Janica, le Gorille, le ce jour le format slim assorti aux
Whisky à Gogo et bien d’autres, vestes courtes. Comme pour les
où il était primordial d’être cravates, j’ai une armoire pleine
« sapé », comme on disait alors, de costumes désespérément
si l’on voulait séduire. Je me rappelle qu’on allait en larges dont il serait temps que je
nœud papillon au Voom-Voom à Juan-les-Pins, au Mé- m’en sépare ; j’y pense mais je ne le fais pas. Mais peut-
cart (Palais de la Méditerranée) ou au New Brummel à être que le fait d’écrire sur le sujet va stimuler ce souci
Cannes animé par la regrettée Betty Ulmer. quelque peu balbutiant.

Je suis resté BCBG Je ne sais plus qui a résumé cette évidence en disant « on
n’a pas une deuxième chance de faire une première bonne
Puis arrivent les années 80 où la mode, haute en cou- impression ». Et même si un pape a dit que « l’habit ne fait
leur, est synonyme de teintes flashy. C’est la course aux pas le moine  », je suis persuadé qu’il nous faut penser
chemises imprimées rose fushia, vert émeraude, jaune notre habillement en fonction de nos occupations, no-
citron, couleurs fluo ou bleu cobalt. En hiver, j’avais un tamment professionnelles.
manteau en cuir noir agrémenté d’un col en ragondin,
ce qui est inimaginable aujourd’hui. Quant aux cravates, Pour finir par un clin d’œil, je dirai que si je n’ai pas une
uniquement de marque comme de bien entendu, c’était image adaptée au contexte... je me ferai sans nul doute
le règne du chatoyant, du spectaculaire et du multico- tailler un costume ou bien me prendrai-je une veste !

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Solange Jean Comme un courant

de Nice

Tu vas, tu viens, Mode Mode, tu cours, tu cours
Au gré de canons, de codes Ornée de somptueux atours
Conjuguant le passé au présent
Capricieuse, instable Depuis la nuit des temps
Comme un château de sable
Dans un sempiternel recommencement
Irréelle, éphémère De Manille à Manhattan
Comme l’est un éclair De Byzance à la Rome éternelle
Sage ou tyrannique Extravagante, intemporelle
Moderne ou classique
Insaisissable comme la vague
Puritaine, licencieuse En vogue, tu divagues
Hautaine, audacieuse Tu déshabilles, habillés dans le vent
Cachant facéties, facettes Papas, mamans, ados, enfants
Derrière de sombres lunettes
Marchande des quatre-saisons
Des bourgeois aux dandies Tu vends des rêves, de l’art, des illusions
Des prolétaires aux nantis Tu donnes de l’assurance
De la Province au Tout-Paris Aux gens de la rue sans importance
Tous un jour t’ont suivie
Aux égéries, aux férus des salons,
Quand tu te démodes, Mode Des podiums, des collections
Que ta cote s’érode Chez qui l’apparence règne
En noble duègne
Le ressac qui t’entraîne
Toujours te ramène Mais sache Mode, digne dame
Que la plus belle parure pour femme
Comme une sirène, un cornac Demeure, c’est évident,
Mille tours dans le sac Les bras de son amant.
Et à mer haute

Des trésors plein la hotte

29

c’est
Vous qui le dites

Une belle âme qui s’envole Pascal Mitrano

Le glas d’une cloche sonne, de Cap d’Ail
Mais je ne l’entends même pas,
Celui qui au loin résonne, Enseveli six pieds sous terre,
Hélas ! annonce mon trépas. N’est pas une fin en soi,
Ne gît dans un triste cimetière
L’église ce jour est pleine, Que celui qui n’a point la foi !
De parents, voisins et amis,
Certains ne cachent pas leur peine, L’autre sans demander son reste,
D’autres, habits de deuil ont mis ! Auprès des anges s’en ira
Et dans les prairies célestes,
Tous s’embrassent, se consolent, Éternellement il restera !
En pleurs disent grand bien de moi,
Mais mon âme qui s’envole, Car peu importe la saison,
N’en éprouve aucun émoi ! Qu’il fasse beau ou mauvais temps,
Sur le seuil de sa maison,
Le Seigneur nous y attend !

C comme courage Solange Jean

(Thème du Printemps des Poètes 2020) de Nice

C’est un cri d’abord de bâbord à tribord
Un passage à gué, un changement de quai

C’est une lueur bleue au fond des yeux
Qui brille s’écarquille

Un flambeau qui vacille comme une escarbille
Dans un feu éteint, une étincelle qui revient
Une force vive qui déborde, s’avive

Comme une rivière en colère sort de son lit ordinaire
C’est un soldat et son glaive tout au long de la grève
Qui se bat, se débat
Sans baisser la garde sous les hallebardes
Continue sa route coûte que coûte
Fait front, reste de glace et de béton
Fait face sous sa calebasse
Sans se renier, fidèle à ses idées,
Ses idéaux, assume jusqu’à ses défauts
Il gagne des batailles, l’espoir soudé aux entrailles
Sans le perdre jamais puis passe le relais et disparaît

Pas d’avancée sans lui. Monsieur Courage, mon ami, merci !
J’ai souri à travers mes larmes, j’ai souffert déjouant les sarcasmes

J’ai aimé ton audace arrogante parfois insolente
Ta témérité à la pointe du scalpel, ton côté Père Noël

Je t’ai saisi à deux mains sans attendre à demain,
J’ai guetté tous tes gestes comme des messagers célestes
« Il n’y a point de bonheur sans toi, ni de vertu sans combat ».

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Les poètes n’ont pas de drapeaux Michèle Delbecq-Renzoni

de Nice

Une main et peut-être une plume Que de roses perdues et que de matins blêmes
Pour griffonner des mots chantant leur infortune Que de guerres intimes et de champs de bataille
Qui parle de drapeaux ? Il n’y a pas d’emblème. De sourires éteints et de tendres semailles,
Où sont passés nos guerres et aussi nos combats ? Des mots toujours des mots inscrits au champ d’honneur.
Nos armes ne sont faites que de rimes Pouvoir s’enthousiasmer de la beauté du jour,
De phrases syncopées, quelquefois saccadées Pouvoir crier « je t’aime » et croire à cet amour,
Avec de la musique pour créer des chansons. Bloquer des prisonniers sur la scène du Slam
En offrant des menottes pour condamner leur âme.
En partageant nos rêves avec nos illusions
Pour vous dire que le monde est grand et qu’il est beau Pour toutes ces raisons, pour des cures de rires
Que les coeurs ont le sang rouge de la passion Pour des moments bénis où la parole joue,
Pour verser de l’amour dans les veines des mots, Crée de la poésie dans un monde un peu fou,
Les poètes, il est vrai, n’auront pas de drapeaux. Les poètes, il est vrai, n’auront pas de drapeaux...

Même leur étendard crie leur simplicité
Leurs phrases en boulets renversent les canons
Les larmes de leurs peines, les baisers de leur joie
S’envolent dans le vent frivole à chaque fois.

L’automne Noëlle Fantino

de Mandelieu

Dans leur habit blanc et noir, frileusement serrées
Les hirondelles, sur le fil, sont rassemblées.
Pour elles, point n’est besoin de calendrier
Pour savoir que l’automne est arrivé.
La forêt a quitté la parure verte de l’été
Pour revêtir sa robe d’automne somptueuse et mordorée.
La pâle bruyère mauve, aux petites fleurs serrées,
Les feuilles des arbres, rousses, marron ou ocrées,
Les boules des arbousiers jaunes et vermeilles
Ressemblant à de petits soleils
Sont pour les yeux un spectacle sans pareil.
Soudain, au creux d’un vallon,
Un houx aux boules rouges et aux feuilles vernissées
Nous annonce qu’à pas de loup l’hiver va s’approcher.

mes
News

mes News

Version Femina - No stress !

En cette fin d’année, qui restera très particulière, nous avons voulu vous apporter tous
les conseils nécessaires pour vous permettre de vivre plus zen. C’est en partenariat
avec le magazine Version Femina, que vous êtes habitués à retrouver chaque samedi
avec votre journal, que nous vous proposons ce hors-série de 78 pages consacré à la
lutte contre le stress. Au travers des dernières découvertes scientifiques et grâce aux
recommandations des meilleurs experts, vous devriez trouver les clés qui vous ouvri-
ront les portes de la sérénité. Et si vous commenciez par le test “ Calculez votre niveau
de stress ” qui vous est réservé ?

Format : 23 x 28,7 cm - 78 pages.
En vente au prix de 4,90 € chez votre marchand de journaux.

Jeux en famille

Nous vous savons particulièrement friands des jeux et, à l’approche de l’hiver, nous avons
voulu privilégier les moments de détente que vous pourrez passer seul ou en famille.
Ainsi, avec ce magazine de 96 pages, vous découvrirez des activités ludiques et éducatives
pour tous avec, au programme, des mots croisés, des mots fléchés, des mots en grille
mais aussi des Sudoku et divers autres jeux. Il ne vous reste plus qu'à vous armer d’un
crayon à papier et d’une gomme pour affronter les nombreux défis proposés !

Format : 20 x 28 cm - 96 pages.
En vente, à partir du 27 novembre 2020, au prix de 3,50 €, chez votre marchand de journaux.

Tempo Santé - novembre-décembre 2020

Retrouvez, avant l’hiver, les précieux conseils d’experts pour vous permettre de rester en
pleine forme et vigilant quant aux symptômes de saison. Dans ce nouveau magazine, dé-
couvrez aussi les recommandations pour prévenir et soulager l’arthrose, mais également le
dossier spécial sur les bienfaits des techniques de respiration et celui sur les effets positifs
de la marche rapide. Enfin, le Docteur Flo répondra aux nombreuses questions que l’on
peut se poser notamment sur le blanchiment des dents, la mémoire...

Format : 20,5 x 26,3 cm - 100 pages .
En vente au prix de 4,90 € chez votre marchand de journaux.

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mes
Bons Plans

mes Avantages

Votre fidélité récompensée

En tant qu’abonné(e), Nice-Matin et Var-Matin vous offrent de nombreux avantages quelle que soit votre formule
d’abonnement :

mes Services

Vous partez en vacances et vous souhaitez faire suivre votre
abonnement, vous changez d’adresse ou de coordonnées bancaires ?
Gérez votre abonnement en quelques clics et à tout moment
7j/7, 24h/24 en vous rendant sur nicematin.com/abonnement ou
varmatin.com/abonnement.

ma Boutique

Vous bénéficiez de prix remisés sur de nombreux articles
de notre boutique en ligne “nosbeauxterroirs.com”.
Cette boutique vous permettra de faire plaisir à vos
proches et/ou de vous faire plaisir avec notre sélection de
produits artisanaux locaux, authentiques et de qualité.

Et pour ceux qui hésiteraient, nous avons regroupé pour
vous dans un seul coffret un assortiment des produits
incontournables pour les fêtes de Noël.

Mon Service Clients sur Internet Par courrier

Pour toute question contactez-nous : nicematin.com/abonnement Nice-Matin - Service Clients
par téléphone : varmatin.com/abonnement 214, boulevard du Mercantour
du lundi au vendredi de 8 h à 16 h.
06290 Nice Cedex 3

36

Liste des gagnants

Des cadeaux exceptionnels pour les abonnés Nice-Matin / Var-Matin !
Vous avez été très nombreux à participer au jeu lancé dans le dernier Mag’ pour remporter des invitations offertes
par Nice-Matin / Var-Matin à ses abonnés.
Bien entendu, en raison de la crise sanitaire, certains évènements proposés ont été décalés à des dates ultérieures.
Cette situation est bien évidemment indépendante de notre volonté.
Voici la liste des heureux gagnants qui ont tous été contactés par téléphone et / ou e-mail.

Ils ont gagné !

Visite sur-mesure Musée de Initiation au golf :
Monaco : GAVIGLIO Maurice - MALINGE Giles -
ANTONIOLI Danilo - GUITTON Jacky - MIRY Nicole - NADOLSKI Jérome -
KHAN Philippe - LEROY Alexis - POULOUIN Christian
WOLTER Joseph
La double inconstance :
Hugo au bistrot : BOHME Alain - CASALS Jean -
ARDOISE Francesca - BERNIER Félix - DEVERRE Yvon - GEHIN Michel -
BETTERICH Valérie - BRET Claire - GIAUME Tony - JACASSIER Jean -
CORNARD Geneviève - DURAND JACKY André - MARTIN Douglas -
Dominique - GANDOLFO Gabriel - PICHOT Maurice - TISSIEZ Gisèle
PRIOUR Bernard - RAULIN Michel -
SALVATI Sonia Stars 80 - Une autre histoire :
ACCUSANO Mireille - FAZINCANI
Jean-Baptiste Guégan - La voie de Christiane - JEANNERET Jean-Pierre -
Johnny : MICHELLIS Danielle - PIERRE Michel
CILIA Antoine - FAURÉ Michel -
HUMEZ Basile - LAPEIRA Serge - Le plus grand cabaret du
MICHARD Jean-Paul monde  :
TRAVERSO BRAQUET Marie-Thérèse
Alain Souchon - Ici & Là :
MOGLIACCIO Fabrice 37

mes Invitations

Profitez d’un vrai moment de détente

avec Lily of the Valley
Il était une fois, l’hôtellerie de demain...

C’est entre la douceur de la Riviera et l’énergie de Saint-Tropez que bat le cœur de Lily of the Valley. Ses terrasses
surplombent la mer et offrent une large vue sur la Méditerranée. L’hôtel domine la colline de Gigaro, comme posé
depuis toujours sur une nature sauvage et préservée en dessous de laquelle s’étendent 5 km de sable fin.
Intime et confortable, le Restaurant du Village est ouvert tout au long de la journée. Avec sa carte légère, gourmande
et délicate, il comble toutes les envies. Il propose un petit-déjeuner sain aux sportifs du matin, un déjeuner frais et
vitaminé entre deux soins au Wellness, un goûter léger avant le yoga ou un apéritif sans culpabilité.
En terrasse ou dans son charmant salon, le Restaurant du Village promet de passer un moment convivial et accordé
aux désirs de chacun. Nous vous proposons de jouer et gagner un forfait demi-journée pour 2 personnes.

30 minutes
de massage

Un déjeuner
au Restaurant du Village

L’accès
à l’espace Wellness

38

10 Invitations

à gagner

Simulateur de vol

avec AviaSim Nice

Désormais le commandant de bord… c’est vous !

Le mardi 15 décembre 2020 de 14 h à 17 h, AviaSim Nice vous accueillera pour vous faire vivre une expérience hors
du commun et inoubliable.

Après un briefing avec votre instructeur, pilote professionnel, au cours duquel vous découvrirez le cockpit, il ne vous
restera plus qu’à choisir parmi les 24.000 aéroports ceux sur lesquels vous souhaitez décoller et atterrir, avant de
mettre en marche les moteurs de votre avion de ligne. Vous vous substituerez ensuite à un pilote de chasse, aux
commandes d’un F 35, pour un survol à grande vitesse du Grand Canyon. Enfin, place aux sensations fortes avec
la voltige aérienne puisque vous serez aux commandes du simulateur Extra300 sur vérins pour voir les plus beaux
sites en réalité virtuelle.

Notre partenaire AviaSim Nice est un centre nouvelle génération équipé de deux simulateurs de vol.
Situé face à la mer, à Cagnes-sur-Mer, ce centre de loisirs est unique sur la Côte d’Azur. Il n’est pas nécessaire d’avoir
des connaissances en aéronautique. Passionnés comme débutants peuvent prendre les commandes de l’un des
avions les plus performants et les plus puissants au monde et réaliser le vol qu’ils souhaitent en compagnie d’un
instructeur, pilote professionnel. Les simulateurs sont accessibles à tous, dès 10 ans.

Tentez votre chance page 44 ! AviaSim...
...est le simulateur de vol n° 1 en France et en Europe !

AviaSim Nice
3, promenade de la Plage - 06800 Cagnes-sur-Mer

www.aviasim.com/centre/boutique/nice/
Tél : 04.93.08.99.50.

Ouvert du mardi au samedi de 10 h à 19 h

Conformément aux mesures en vigueur du gouvernement, AviaSim Nice
garantit les mesures sanitaires indispensables à la santé de tous.

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mes Invitations

Les Élucubrations d’un homme soudain frappé par la grâce

au Théâtre National de Nice
Un spectacle d’Édouard Baer...

Edouard Baer, fantaisiste charmeur avec son sens habituel de l’absurde et de l’autodérision, s’engage dans un mo-
nologue foutraque où il convoque les héros de son panthéon personnel.
« Dans le théâtre, soudain, un homme surgit, l’air en fuite. Qui est à ses trousses ? Y a-t-il vraiment une menace ? Il pourrait
faire marche arrière, retourner à sa vie. Il est encore temps. Juste une excuse à trouver : un moment de panique, une erreur
d’aiguillage, une rencontre imprévue… Ou au contraire larguer les amarres, pour toujours.
Au cours de ce moment suspendu où tout peut basculer, il se prend à imaginer d’autres vies. De grands destins. L’appel du
large. Il se rêve Casanova, Bukowski, Thomas Bernhard, Romain Gary… Qu’auraient-ils fait à sa place ?
Et moi, si j’étais moi, je ferais quoi ? ».

Édouard Baer

Nomination aux
Molières 2020

Mise en scène
Isabelle Nanty, Édouard Baer

Avec : Édouard Baer, Christophe Meynet ou
Jack Souvant (en alternance), Pat, Tito
Durée : 1 h 30
Tout public

40

60 Invitations

à gagner

Chat en poche

au Théâtre National de Nice

Une pièce de théâtre de Georges Feydeau...

Monsieur Pacarel, riche marchand, veut donner une représentation de l’opéra de sa fille Julie afin d’asseoir sa no-
toriété. Pour ce faire, il engage un ténor de Bordeaux et quand celui-ci arrive, il le confond avec le fils que son ami
Dufausset lui envoie en pension pour ses études de droit. Et c’est parti très vite, plus personne ne comprend qui est
l’autre, ni ce qui se passe, la confusion est totale...

Les pièces de Feydeau sont des comédies délirantes car il pousse les situations à l’extrême et fait durer des qui-
proquos sans issues. Ses personnages sont des ambitieux égoïstes, incapables de s’écouter, attachants à force
d’être autistes. Rien de mieux pour rire de nous-mêmes ! Rien de mieux pour exagérer nos défauts, le miroir est
déformant !

« Feydeau est avant tout un homme de théâtre, un acteur, sa plume connaît par cœur les ressorts comiques du vaudeville,
cet art incroyablement français qui fit merveille au début du siècle dernier et qui continue de nous faire rire ! »

Muriel Mayette-Holtz

Tentez votre chance page 44 ! Mise en scène
Muriel Mayette-Holtz

Avec : Pierre Blain, Augustin Bouchacourt, Jonathan
Gensburger, Frédéric de Goldfiem, Pauline Huriet,
Thibaut Kuttler, Sophie de Montgolfier, Ève Pereur

Durée : 1 h 25
Tout public à partir de 11 ans

41

mes Invitations

Gospel pour 100 Voix – The 100 Voices of Gospel

au Palais Nikaïa - Nice
Le plus fabuleux spectacle de gospel au monde...

Des chanteurs encore plus talentueux, une énergie encore plus débordante, un show encore plus époustouflant
ont valu à ce spectacle de remporter une nomination aux Reality TV Awards à Londres et une nomination au Premier
Gospel Awards en Angleterre et d’être sélectionné pour participer aux premiers Britain’s Got Talent : The Champions à
Londres ou au Schlagerboom en Allemagne…
Non contents d’avoir conquis le public européen, The 100 Voices of Gospel - Gospel
pour 100 Voix a fait chavirer les 12  millions de téléspectateurs de la fameuse
émission anglaise Britain’s Got Talent en obtenant pour la première fois un triple
Golden Buzzer et le coup de cœur du jury lors de la finale 2016.
Les vidéos de leurs prestations ont fait le tour du monde et ont été vues plus de
50 millions de fois.
Leurs prestations TV ont été suivies par plus de 120 millions de téléspectateurs
et leur spectacle live par 1 million de spectateurs.
Auréolés d’un énorme succès populaire, les cent chanteurs, danseurs et
musiciens du spectacle The 100 Voices of Gospel - Gospel pour 100 Voix sillonneront
la France, le Royaume-Uni, la Suisse, la Belgique, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne,
les Pays-Bas, la Tunisie, les West Indies... en 2020 et 2021, pour une nouvelle
série de concerts monumentaux avec un spectacle totalement nouveau !

Tentez votre chance page 44 !

42

4 Invitations

à gagner

Stars 80 - Une autre Histoire

au Palais Nikaïa - Nice
Plus de 10 ans de succès et 4 500 000 spectateurs, ça se fête !

Les artistes emblématiques de STARS 80 annoncent une nouvelle tournée commune. Un nombre impressionnant
de chanteurs de folie seront de la fête pour célébrer cette décennie 80.
Sabrina - Jean-Luc Lahaye - Zouk Machine, Christiane – Émile et Images, Émile, Mario et Jean-Louis -
Début de soirée, William - Joniece Jamison - Patrick Hernandez - Plastic Bertrand - Jean-Pierre Mader -
Cookie Dingler - Phil Barney - Alec Mansion - Laroche Valmont.
Ce nouveau show gardera son ADN, son énergie positive, joyeuse et festive. Les talents se produiront  avec leurs
musiciens, choristes et danseurs. Une autre histoire sera une immersion au cœur des moments forts de la décennie
80.
Mise en scène : William Picard et Cheyenne Productions. Chorégraphies : Delphine Attal. Stylisme : Karine Morette.
STARS 80

STARS 80 Une autre histoire !
...est la promesse d’une soirée de folie.

43

10 Invitations

à gagner

Daniel Guichard

au Zénith Oméga - Toulon

Si c’était à refaire, je referais sûrement beaucoup de choses à l’identique, mais je suis certain aussi que plein d’autres
choses seraient différentes. En 2021, il y aura des spectacles et de nombreux endroits où je viendrai chanter, où je
viendrai refaire en mieux ce qui nous a réunis dans toutes ces salles magiques... Alors, si ça vous dit, on pourrait
recommencer ce qui nous a plutôt bien réussi les autres fois... Moi je ferai le chanteur, et vous, vous serez mes
complices en faisant le Public... À bientôt.

84 invitations à gagner

Jouez par courrier ! Cochez les invitations que vous souhaitez recevoir, remplissez le coupon ci-dessous et renvoyez
cette page avant le 27 novembre 2020 à : Nice-Matin - Service Marketing Le Mag’ des abonnés - 214, Bd du mercantour
06290 Nice cedex 3.
Un tirage au sort aura lieu le 3 décembre 2020. Tous les gagnants seront contactés par téléphone ou email afin d’être
informés des modalités de retrait de leur lot.

AviaSim - Simulateur de vol Gospel pour 100 voix
Une invitation pour 1 personne (5 places) Une invitation pour 2 personnes (2 places)

Lily of the Valley - Moment de détente Stars 80
Un forfait pour 2 personnes (5 places) Une invitation pour 2 personnes (2 places)

Les Élucubrations... Edouard Baer Daniel Guichard
Une invitation pour 2 personnes (30 places) Une invitation pour 2 personnes (10 places)

Chat en poche
Une invitation pour 2 personnes (30 places)

N° abonné :

Nom : ------------------------------------------ Prénom : ------------------------------- Adresse : ---------------------------------------------
----------------------------------------------------------- CP : Ville : ------------------------------------------------------
Mobile : 0 Email : ---------------------------------------------- @ ---------------------------------

EXTRAIT DE RÈGLEMENT : Jeu organisé par la SAS groupe Nice-Matin RCS Nice 807 856 596. La participation à ce jeu est ouverte du 10 novembre 2020 au 27 novembre 2020 à
toute personne majeure et abonnée à un des quotidiens du groupe Nice-Matin, à l’exclusion des membres du personnel travaillant pour la Société Organisatrice. Le tirage au sort
aura lieu le 3 décembre 2020. À gagner : 84 lots d’une valeur comprise entre 25 € et 199 € selon le lot. Le règlement complet du jeu sera adressé gratuitement à toute personne
qui en fera la demande à l'adresse suivante : Nice-Matin - Secrétariat Général - « LE MAG’ DES ABONNÉS » - 214, boulevard du Mercantour - 06290 Nice Cedex 3.

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557, avenue de Berlin - 83870 Signes
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cumulable avec d’autres promotions en cours, non Ouvert tous les soirs 7j/7 et tous les midis du mercredi au dimanche.
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L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

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à [email protected] en mentionnant le code
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Ouvert midi et soir sauf le lundi midi et le mercredi.
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Ouvert tous les midis. Ouvert tous les midis.
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nable et non remboursable même partiellement. nable et non remboursable même partiellement.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

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ma Boutique 47

Assortiment de chocolats

Geneviève et son gendre Lucien Igorra perpétuent
la tradition, à Levens, de la chocolaterie familiale
Marcellin, créée en 1926.
Dans ce ballotin, ils ont sélectionné pour vous un
subtil mélange entre chocolat noir et chocolat
au lait avec l’assortiment de chocolats suivants :
praliné (classique, café, feuilleté, croquant), ga-
nache (tendre, amère, au rhum, au Grand Mar-
nier, au café/calvados), pâte de truffe Cointreau/
bigarreaux de Montmorency, pâte de truffe aux
écorces d’orange, massepain à la pistache, pâte noi-
sette tendre. Vous y trouverez également la spécia-
lité de la maison : les Valencias, des demi-tranches
d’oranges enrobées de chocolat noir. Idéal pour of-
frir, ce ballotin fera plaisir à tous les amateurs de
bon chocolat.

Ballotin de 500 g.
Existe aussi en ballotin de 250 g à 13,50 €
et en coffret "Célébration" de 400 g à 22 €.

26,00 €

Photos non contractuelles.
Pour votre santé, mangez au moins cinq fruits et légumes par jour.
www.mangerbouger.fr

ma Boutique

Coffret pâtes de fruits

Une explosion de saveurs garantie avec les délicieuses pâtes de fruits de Charlie. Dans ce coffret de 240 g,
découvrez une variété de 10 parfums (abricot, fraise, poire, griotte, passion, myrtille, orange, framboise, citron,
pêche). Préparées avec de la pulpe de fruit, vous retrouverez dans chacune d’entre elles la saveur du vrai fruit !

Coffret de 240 g. 11,50 € 10,35 €

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Pain d’épices

Un classique de l’hiver : le traditionnel pain
d’épices ! Confectionné à Vence, selon des
méthodes traditionnelles et composé à
50% de miel, sans sucre ajouté, ce pain
d’épices à la texture moelleuse et fondante
est un véritable trésor de savoir-faire.
La douceur du miel et sa richesse gustative
seront appréciées de tous.

Pain de 250 g.

6,00 € 5,10 €

Sirop à la violette

Ce sirop très parfumé ravira toute la famille. Il se consomme dilué dans de l’eau, mais aus-
si avec du vin blanc sec ou du champagne, en dégageant un subtil parfum de violette.
Il donne du peps à vos cocktails et peut également être utilisé en pâtisserie pour parfumer une
panna cotta ou un fromage blanc.

5,50 € 4,70 € Bouteille en verre de 25 cl. Autres parfums disponibles : coquelicot, rose.
.

Photos non contractuelles. 49

Pour votre santé, mangez au moins cinq fruits et légumes par jour.
www.mangerbouger.fr

ma Boutique

Confiture de Noël  5,80 €

Les Gaillardises de l’Ubbaye

Béatrice confectionne de délicieuses confitures avec les fruits et
fleurs de la vallée de l’Ubaye. Vous retrouverez dans cette confiture
les principaux ingrédients des 13 desserts de Noël en Provence :
des pommes des Alpes-de-Haute-Provence, des figues, des dattes,
des abricots secs, des noix , des amandes, des oranges confites.
Des épices de Noël comme la badiane, la cannelle, les clous de gi-
rofles, ou encore l’anis vert, viennent relever les arômes de ces fruits.

Accords gastronomiques : au petit-déjeuner sur une tartine, dans un
fromage blanc, en accompagnement de foie-gras.

P. ot en verre de 250 g.

Préparation de cookies bio «Joyeuses Fêtes»  19,50 €

Leely Rose Créations

Le kit de préparation de cookies bio aux pépites de chocolat noir
de Laetitia est un incontournable pour Noël ! A base de farine
de châtaigne et de riz, il permet d’obtenir 10 grands ou 20 petits
cookies. Un cadeau gourmand et original avec son bandeau «
Joyeuses Fêtes » sur la bouteille.
De fabrication 100 % artisanale et française, il est confectionné
à Antibes.

Bouteille en verre de 414 g.

50


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