08MARS/AVRIL
2021
VoVoiutsunoruessparalenz dce.i..ennes Vos courriers
Vos invitations
Votre boutique
Vos moments plaisirs
Vous êtes abonnés, vous êtes privilégiés
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Simone !Envoiture
On n’oublie jamais sa première voiture ! Et vos courriers l’ont bien prouvé tant vous
avez été nombreux à nous partager vos souvenirs émus de vieille guimbarde...
Vous nous avez raconté vos chouettes bagnoles aux noms chantants : Diane, Prairie,
2CV, 911, Mustang, Mini, Coccinelle, DS, Méhari, Triumph TR6… Vous nous avez
parlé de vos promenades épiques, quand les moteurs toussotaient dans les côtes
ou que les pneus lâchaient dans les virages. Vous nous avez raconté l’auto qui
vous a offert la liberté pour la première fois, celle qui vous a emmené le plus
loin, celle de vos premiers émois, de vos plus grandes joies et de vos plus
gros chagrins. Certains chanceux nous ont aussi parlé du petit
bijou mécanique dont ils avaient tant rêvé et qu’ils se sont enfin
offert.
Alors embarquez avec nous dans ce
numéro aux odeurs d’essence et
autres sapins verts désodorisants et
roulez jeunesse !
Écrivez-nous ! Faites-nous votre cinéma !
Le numéro de mai/juin 2021 sera consacré au septième art, à ses chefs-d'œuvre et ses navets. Les histoires à l’eau
de rose, les aventures de gangsters, les westerns et les épopées légendaires… Parlez-nous de vos films favoris.
Racontez-nous les grands noms du cinéma avec leurs gouailles légendaires qui vous ont marqués.
Emmenez-nous dans votre ciné de quartier, cette petite salle obscure qui vous a tant fait voyager, le temps d’une
soirée. Et que regardez-vous aujourd’hui ? Les nouveaux classiques valent-ils les anciens ? Nice-Matin publiera vos
meilleurs souvenirs dans son prochain Mag’ des abonnés. Cette fois encore, les journalistes c’est vous !
Envoyez-nous vos textes et photos avant le 2 mai 2021 (soit des photos numériques au format jpg haute définition,
soit des originaux que nous vous retournerons) avec vos nom, prénom et adresse à mensuel@nicematin.fr ou à
Nice-Matin - Service Développement éditorial - 214, boulevard du Mercantour - 06290 Nice cedex 3.
Le Mag’ : mars/avril 2021 - Bimestriel - Gratuit Edité par : SAS Groupe Nice-Matin - 214, bd du Mercantour, 06290 Nice Cedex 3 - Directeur de la
Publication : Anthony Maarek - Directeur des rédactions : Denis Carreaux - Coordination : Corinne Heller et Louise Tempier.
Crédit photo : Nice-Matin/DR. Mise en page : Service Prépresse. Impression : SAS Groupe Nice-Matin, 214, bd du Mercan-
tour, 06290 Nice Cedex 3. Impression de la couverture : Riccobono IAPCA, ZA les Ferrières, 83490 Le Muy.
Dépôt légal à parution. « La reproduction même partielle des articles et illustrations est interdite. »
Ne peut être vendu.
Vous nous parlez de
Voitures anciennes
Abel Bellaguet Ma sainte Biturbo...
d’Hyères
Lorsque nous avions 18 ans... “Je divorce, j’ai besoin d’argent, dis-moi ton prix et tu as la
voiture.”
...(pas encore majeurs à l’époque), nous étions fanas de “Ah bon ! Mais c’est quoi ta voiture ?” (au feu rouge dans la
voitures dont les parents avaient été fortement privés nuit je n’avais regardé que l’intérieur).
pendant la guerre. Mais nos faibles moyens ne nous “Ben… C’est une Maserati Biturbo”. Re “Ah bon !”
permettaient que de négocier de très vieilles voitures Mes finances étant exceptionnellement correctes à
d’avant-guerre, genre 5 CV Trèfle Citroën ou 5 CV Peu- cette époque, j’ai plongé pour la Maserati.
geot. Un des gros problèmes était de trouver des pneus C’est un très joli coupé, intérieur en cuir, le tout créant
à peu près utilisables.
Une des autres caractéristiques de ces voitures était une très chaude ambiance. Bizarrement le compteur
de ne pas avoir de différentiel à l’arrière (le dif- était en miles et la boîte automatique, laissant
férentiel est ce qui permet aux roues de ne penser à une première vente aux USA.
pas tourner à la même vitesse en virage). Cela C’était ma première voiture puissante (j’ai
donnait une conduite assez sautillante dans compris ce que voulait dire « biturbo » après
les virages serrés, sensation que plus per- le deuxième tête-à-queue en accélération).
sonne ne connaît depuis longtemps. Voiture en fait très peu pratique dans la vie
Il n’y avait pas non plus de synchronisation courante, mais très belle pour se pavaner,
de la boîte à vitesses, ce qui signifiait un vite vite avant que la batterie ne se vide. Ce qui
double débrayage à chaque rétrogradage, arrivait quasiment toutes les nuits.
avec d’affreux grincements de pignons
s’il n’était pas bien exécuté. Un traitement VIP
La Peugeot avait une autre parti-
cularité : son levier de vitesse se Mais quel plaisir, par exemple, de participer à une
manœuvrait en ligne, et non pas en réunion de Maserati à Saint-Tropez avec concen-
chicanes comme actuellement, et tration sur le parking de La Foux avec d’autres
seulement trois vitesses. engins aussi particuliers ; trajet en caravane à
Notre rêve à cette époque tour- la queue leu leu ; escorte de police ouvrant la
nait autour des 12 heures d’Hyères route jusque devant la mairie de St-Trop ; mon
où l’on pouvait voir des Jaguar, épouse et moi habillés en cuir noir, avec lunettes
des Ferrari et des 4 CV gonflées. de soleil, pour jouer le jeu et les badauds sur le
Autour des coureurs, gravitaient
toutes sortes de fanas dont certains parcours disant « Ce sont des vedettes ».
avaient de superbes « stradivarius » De plus, étant reçus par le Maire de l’époque,
aux intérieurs en bois précieux ; un c’était bien la première fois que je ne prenais
rêve tout à fait inaccessible. pas de PV en me garant devant la Mairie. Évi-
demment ensuite, stationnement devant chez
Un rêve d’adolescent Sénéquier et contemplation jouissive des tou-
ristes venant admirer ma merveille.
Un soir après une réunion de mon club, sur Au Yacht Club de Monaco un peu plus tard, où j’étais
le chemin du retour, je m’arrête au premier invité en ma qualité de Juge International de Voile,
feu rouge à côté de la voiture d’un ami et, à elle m’a permis de figurer sans attirer l’attention au mi-
travers la glace de la portière, je vois que sa voiture com- lieu du luxe solide dans lequel baigne la Principauté.
porte un de ces rêves d’adolescent, c’est-à-dire le volant Sauf que la batterie...
en bois et le tableau de bord en ronce de noyer. J’ouvre Je l’ai toujours parce que j’aurais trop de mal à m’en sé-
ma vitre et je lui dis : “Si un jour tu la vends, je suis pre- parer. Mais ça fait bien 10 ans que je ne roule plus avec
neur.” Pure forfanterie. hélas...
Un an et demi après, cet ami arrive chez moi et me dit :
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De la B 14 Citroën Albert Baldini
à la 4 CV Renault de La Londe-les-Maures
Né d’un père ayant un atelier...
...de mécanique plutôt agricole, je fus très vite familiari-
sé avec les véhicules automobiles (voir photo ci-contre).
Mais, dès que le moteur vrombissait après le démarrage
à la manivelle, je n’étais plus autorisé à toucher le vo-
lant !
Alors, en le bon an mil neuf cent cinquante-neuf, je me affaires, mes belles amies ne souhaitèrent plus monter
sépare de ma Vespa pour piloter ma première voiture dans mon carrosse car leurs belles robes à froufrous et
achetée d’occasion au grand marché de la Porte de Pan- cotillons se retrouvaient entachées de ces gouttelettes
tin à Paris, car je suis déjà en possession de mon per- d’huile résiduelles.
mis de conduire, y compris poids lourds, passé durant
mon séjour dans l’Armée de l’air. Donc, je me sentais Ne souhaitant plus ouïr ce thrène gémissant, je me
totalement autorisé à frimer un peu devant ces belles consolai en amenant la plus belle d’entre elles - avec
demoiselles qui cherchaient le dévoué chauffeur pour laquelle de menus friselis m’embrouillaient déjà le cer-
les amener danser le dimanche après-midi. veau - soit danser, soit souvent pique-niquer avec la
4 CV et moi seul dans les forêts de l’Ile-de-France ; elle
Le premier joker de ma vie acceptant le risque, entre autres, de salir un peu ses vê-
tements… Alors…alors peu avant les fêtes de Noël, nous
Ce fut parfait jusqu’à cette mésaventure survenue un fûmes unis pour la vie devant Monsieur le Maire (et nous
beau soir d’été, après avoir festoyé copieusement avec le sommes toujours). Après les festivités traditionnelles,
des amis. De retour à la maison tard dans la nuit, au dé- nous partîmes dans notre 4 CV la veille de Noël vers le
tour d’une courbe serrée prise un peu trop rapidement, Sud pour notre voyage de noces. Par ce matin glacial de
ma 4 CV bascula sur le toit par-dessus une haie et entre décembre 1962, après un succulent petit déjeuner et le
deux platanes ! pare-brise dégelé, roulant sur la Nationale 20, le moteur
de notre carrosse nuptial se mit à faire d’inquiétants
Là, j’ai joué le premier joker de ma vie car par chance, et bruits… Quelques kilomètres plus loin, nous stopperons
seul à bord, ma chute fut amortie par le houppier des ar- contraints devant un garagiste qui, s’apprêtant un peu,
bustes bordant la route. Mes amis me récupérèrent seu- nous annonce le décès fulgurant de notre transporteur !
lement taché par l’huile du moteur qui s’écoulait sur les Hasard des choses, notre belle 4 CV finit sa vie à l’entrée
banquettes…Mais voilà, après réparation et retour aux d’un village baptisé Dangé.
Épilogue : la fin de notre voyage se termina au volant
d’une petite Dauphine blanche achetée sur le champ,
avec nos économies prévues pour notre voyage de
noces, à ce garagiste pressé qui chargeait sa voiture
pour aller au ski.
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Bernard Gilletta de Saint Joseph Ma 4 CV
de Nice
Nous sommes en 1951...
...je suis étudiant et, avec l’aide de mes parents bien nous a conduits, ma femme et moi, pendant un mois
sûr, j’avais commandé une 4 CV Renault dont je voulais en Espagne pour notre voyage de noces ! Puis, par la
prendre livraison à l’usine près de Paris afin de faire les suite, de nouveaux voyages de vacances en amoureux !
mille kilomètres de retour à Nice dans des conditions Quand je l’ai vendue pour un véhicule plus important,
strictes de rodage, notion importante à l’époque, incon- c’était la mort dans l’âme, comme une partie de moi-
nue de nos jours… même qui s’en allait. Nostalgie. C’était ma première
voiture, qui a été ma joie pendant tant d’années, parce
Accompagné d’un ami, nous avons ramené la voiture en qu’en dehors de son côté utilitaire, sa fonction principale
deux jours (nuit à Lyon) en ne dépassant pas les 80 km à était synonyme de vacances, voyages, donc bonheur !
l’heure, je crois, pas d’accélérations brusques et vidange J’en prenais grand soin, évidemment, mais elle me le
à 500 km. J’ai poursuivi le rodage consciencieux pendant rendait bien : pas un accident, aucun problème sérieux,
encore 3.000 km ! Mais ma voiture a roulé sans une pas de pannes.
seule réparation près de 200.000 km ! C’est bien loin tout ça... mais, si je n’ai plus ma 4 CV, j’ai
par contre et je conserve mes souvenirs.
La joie de ma jeunesse
Cette 4 CV, je m’en souviens encore, était immatriculée
181 BC 06 ! Je l’ai gardée une dizaine d’années. Elle a été
la joie de ma jeunesse. Je l’utilisais pour aller aux cours
de la Fac de droit, il m’arrivait même parfois de ramener
en ville un de mes profs !, mais surtout pour faire des
escapades ou de petits voyages avec deux copains.
Nous sommes ainsi partis deux semaines faire les lacs
italiens, les Dolomites, l’Autriche jusqu’à Vienne, encore
divisée en 4 directions : France, Angleterre, Russie et
Amérique ! Une autre fois, nous sommes allés en Nor-
vège, jusqu’à Bergen. Sans compter de courts séjours
chez des amis en Suisse. Que du bonheur !
Elle faisait partie de ma vie
Les jeunes d’aujourd’hui, qui ont davantage de possi-
bilités, ne peuvent pas comprendre la joie qui était la
mienne d’avoir cette voiture et d’en profiter sans mo-
dération... à une époque en plus où la circulation était
insignifiante… Aujourd’hui encore, quand j’évoque ma
4 CV, j’éprouve une réelle émotion car elle faisait partie
de ma vie. Je ne faisais presque qu’un avec elle… Puis,
je me suis marié et c’est toujours ma fidèle Renault qui
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Passion quatre roues... François Bianchi
de Nice
La voiture ancienne...
...est avant tout un art de vivre. Toutes les voitures an- simplement rare, elle est avant tout la réalisation d’un
ciennes que j’ai pu avoir relèvent de la passion et sou- rêve. Je peux compter sur les doigts de ma main les mo-
vent de la nostalgie. Le plaisir de conduire son automo- dèles qui m’ont procuré un grand plaisir : ma Porsche SC
bile de collection n’a pas de prix ! C’est véritablement “le 90 de 1959, ma Jaguar E 12 cylindres et ma Porsche 911 S.
pied” même si quelques fois, l’âge aidant, la diva n’est Voici quelques photos de mes meilleurs souvenirs.
pas au rendez-vous.
Elle n’est pas une simple voiture, elle Mon plus gros chagrin est de ne pas avoir pu
n’est pas seulement belle, elle n’est pas toutes les conserver !
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Thierry Murcia Une hirondelle
de Drap fait mon printemps...
Il y a bientôt un an... rétro, les bandes blanches. Elle est dotée du fa-
meux moteur Rush avec 5 paliers et 70 chevaux.
...au mois de mai 2020, sur un site d’annonces de voi-
tures anciennes, je suis tombé sous le charme de cette L’Aronde, toute une histoire, tout un symbole
automobile. À la suite de mon appel et entretien avec
la personne qui gérait la vente de ce véhicule, j’ai été le Grâce au nom sur la carte grise, je me suis alors rensei-
récupérer à Antibes. gné sur l’histoire de M. Teodoro Pigozzi. Une superbe
“Vous savez à qui appartenait cette voiture… ?” Aucune histoire de vie, comme les années d’après-guerre pou-
idée de ma part. vaient créer.
“Elle appartenait au créateur de la marque Simca”.
En 1953, Simca choisit une voiture au hasard sur les
Enrico Teodoro Pigozzi chaînes de production. Lorsqu’elle en sort “stricte-
ment de série”, elle est amenée sur l’anneau de Mont-
Il fallait la restaurer selon le modèle d’origine. Avec lhéry. Pendant 46 jours et 45 nuits, la voiture tourne.
65.000 km au compteur après 59 années de service, Lorsqu’elle s’arrête, elle a parcouru 117.000 km à une
elle a repris ses couleurs d’antan ; moyenne de 104 km/h. La performance permet de rem-
un embrayage neuf, un circuit porter 17 records internationaux. Sa récompense est un
de frein refait, une révision logo spécial en métal… «Montlhery » sur son aile arrière
de l’allumage et du moteur et droite.
4 pneus avec la petite touche
Au total, 1.400.000 Aronde ont été construites dont
455.000 Simca P60. C’est grâce à ce modèle que Simca a
été le second constructeur automobile français à la fin
des années 1950.
Simca, via l’Aronde, reçut l’Oscar de la publici-
té pour le lancement de la gamme
P60. Aronde signifie en ancien
français hirondelle, symbole de la
marque Simca.
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La Dyna Panhard Bernard Barjot
de Papa de Vence
Concurrente de la 4 CV Renault... grand, arrondi, avec phare antibiotique au centre du ca-
pot. Il la gardera aussi sept ans. Là, il connut plusieurs
...Papa avait opté pour la petite Dyna Panhard… dans les
années cinquante. Pour lui, plus économique, moteur casses de moyeux de roues.
deux cycles refroidi par air, légère (carrosserie en alumi- À chaque départ en va-
nium), tout pour lui plaire… cances, on guettait le bruit
pour nous familier, “clac clac
Nous partions en vacances clac”, de cette fracture qui
à cinq, trois adultes et deux nous obligeait à revenir vers
enfants, les bagages sur la un garage de la marque. Va-
galerie de toit. C’était sou- cances retardées !
vent avec tout le matériel
de camping… Aucun pré- Au total, quatorze ans en
sident majeur avec cette Panhard, marque disparue
voiture. depuis longtemps… Ensuite
on fut transportés par une
Tellement content de cette R8, plus répandue.
voiture, il la changera au
bout de sept ans et achè-
tera le modèle suivant, plus
Ma Dauphine bleue Marie-Paule Leroi-Goarnisson
du Beausset
En 1967 j’avais dix-huit ans...
...Mon père, qui devait acheter une voiture neuve, petits sacs de sable dans le coffre du devant afin que la
m’avait promis de me donner sa Dauphine bleue si j’ob- direction de la Dauphine ne soit pas perturbée lors des
tenais mon permis de conduire. Lorsque le jour J arriva, rafales de vent, le moteur étant à l’arrière.
mon ami Bernard m’avait accompagnée pour me porter
bonheur. Mon cœur avait failli éclater en apprenant que Je ne compte pas le nombre d’années au cours des-
j’avais réussi mon examen. quelles j’avais pensé à cette première voiture. Je l’avais
déjà en miniature sur une étagère de ma chambre, cette
Mon père tint sa promesse. Quelle joie de prendre pos- Dauphine en tôle bleue de chez Joustra. Aujourd’hui, en
session de ma première voiture bleue ! Cette Dauphine, cette année de mes soixante-douze ans, je l’ai encore
tant attendue, qui me permettait de m’épanouir en à mes côtés, déposée sur le haut de mon
toute liberté, de partir à l’aventure sur les routes, seule buffet de la pergola, derrière la baie
ou avec les copains. J’avais grandi et je découvrais un vitrée, quel doux souvenir !
nouvel endroit autre que ma chambre qui m’apparte- La première voiture, c’est comme
nait. C’était un premier pas vers mon indépendance. un premier amour, on ne
Si j’avais installé des objets fétiches, des petits coussins peut pas l’oublier !
à l’intérieur de ma voiture, mon père avait déposé des
Jocelyne Mas Souvenirs Souvenirs
de Cannes
Mon père, André Fougère...
...était un fou de voitures. Il en a eu plusieurs. située à 69 km au sud-ouest de M’Sila et à 241 km au
Je me souviens d’une voiture grise avec un toit ouvrant. sud-est d’Alger. Bou Saâda est aussi surnommée la Cité
Sur cette photo (n°1) prise au Sahel, ma mère tente de du Bonheur ou encore Porte du Désert. C’est l’oasis la plus
me coiffer. proche du littoral algérien.
Vous avez bien lu 241 km d’Alger ! 241 km à quatre dans
cette petite voiture ! : mes parents devant évidemment,
mon frère et moi sur l’étroite banquette à l’arrière, cas-
sés en deux ! Autant nous étions contents de partir voir
nos amis, autant le voyage fut un cauchemar !
1 Le terrible Chergui (le vent des sables) nous a rattra-
pés et nous avons été pris dans un tourbillon de sable
Puis une voiture noire Ford Vedette 6 CV (photo n° 2). chaud ! Toutes les vitres étaient remontées mais le sable
Mon petit frère ne va pas tarder à venir au monde ! s’infiltrait partout ! Et puis d’un coup, ce bruit qui crépi-
tait sur la voiture disparut.
Enfin ! nous sommes quand même arrivés à destina-
tion ! Et les trois jours qui suivirent furent une fête !
Ensuite, une Frégate bleue (Photo n°4) que nous détes-
tions mon petit frère et moi ! Pourquoi me direz-vous ?
Eh bien, mon père avait opté, en plus du prix de la voi-
ture, pour une option particulière : le revêtement de
protection de la banquette arrière en gros plastique
transparent qui était notre désespoir ! Car après avoir
passé toute une journée à la plage, nous devions re-
monter dans cette voiture qui était un four ! Et dont le
fameux siège nous brûlait les fesses !
2
Puis une Simca 1000 jaune (photo n° 3). Alors là, je vais
vous raconter notre voyage à Bou Saâda.
Bou Saâda est une commune de la wilaya de M’Sila,
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Voici une photo (n° 5) d’un pique-nique à la forêt de Sidi pour tout bagage une valise par personne ! Et où j’ai dû lais-
Ferruch. On aperçoit les voitures : une Peugeot et une ser mon chien Athos, un magnifique berger-allemand de
Simca. Et pour finir la DS : pique-nique à la forêt de Baï- 8 ans, tenu en laisse par mon amie Leïla sur le quai qui
nem. Et cette voiture (photo n° 6) que nous aimions tant pleurait et criait : « Ne pars pas ! Ne pars pas ! ». Et moi
est restée, parmi tant d’autres, sur le quai d’Alger quand accoudée au bastingage qui pleurait toutes les larmes
nous sommes partis en catastrophe le 18 juin 1962 avec de mon corps.
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Un petit bijou de voiture Philppe Lubert
de Sainte-Maxime
J’avais remarqué que M. C...
...qui résidait rue de Verdun, possédait aussi une ferme moi de lui rendre son aspect d’origine avec l’aide et la
route du Muy. Ce monsieur était propriétaire d’une Ci- compétence de deux carrossiers de Sainte-Maxime. L’un
troën 5HP Trèfle de 1925 qu’il utilisait pour transporter s’est attelé à la peinture : rouge pour la carrosserie et les
différentes choses. Pour ce faire, la voiture avait été ailes noires ; l’autre, M. Ranc dont les ateliers étaient à
équipée d’un genre de porte-bagages. Cette voiture, je la l’époque sur le parking Magali, s’est chargé de refaire les
convoitais depuis longtemps malgré son état extérieur. sièges à l’identique et la capote qui avait disparu depuis
Le moteur, lui, fonctionnait. Un jour, j’ai pu enfin l’ache- longtemps. Je voudrais aussi citer M. Bietti qui m’a fait
cadeau d’un moteur de rechange, sorti de ses réserves.
ter. M. C l’avait remisée dans
un coin de sa ferme de C’est ainsi que cette vénérable voiture a retrouvé son
la route du Muy. aspect d’origine. Après quelques galas d’élégance, le
corso de Hyères, quelques corsos du mimosa (Photo
Il s’agissait alors pour ci-contre) à Sainte-Maxime, s’est posée la question de
son abri. Cette voiture, petit bijou, ne pouvait coucher
dehors. Je n’avais pas de solution. C’est la mort dans
l’âme que je l’ai vue partir, sur une remorque, vers les
Alpes-Maritimes.
13
L.L. La puce
de Nice
survitaminée
Assis à la terrasse rue Bavastro...
...pour manger une socca, je regarde en double file Un rêve qui devient réalité
cette drôle de voiture aux formes très vintage. Sa cou-
leur crème, ses petites roues, ses feux ronds cerclés de C’est finalement en banlieue de Bordeaux que je trouve
chrome, tout me plaît dans cette mini voiture. Je recon- l’exemplaire tant convoité. Une série 5 de 1982, entiè-
nais la célèbre Autobianchi A112, auto que j’avais tota- rement restaurée, sans corrosion et mécaniquement
lement oubliée tant elle est devenue rare sur les routes en pleine forme. L’historique est complet depuis la res-
françaises. Nous sommes à la fin de l’été 2015, je viens tauration… réalisée par un garage spécialisé dans les
de revendre une Peugeot 403 de 1965 et cherche une véhicules de rallyes historiques. Cette fois-ci l’affaire est
remplaçante un peu plus jeune… vite conclue mais, vu la distance, nous convenons d’une
livraison par camion.
Je la veux !
Quelques semaines plus tard, ma belle ancienne arrive à
À partir de ce jour, cela devient une obsession. Je lis tout Nice. Ce jour-là, je n’ai pas le temps d’aller l’essayer et je
ce que je peux sur ce modèle, je regarde les annonces, la rentre direct au garage, impatient d’être en week-end.
je parcours les forums sur Internet. En une semaine, je Le dimanche, direction le col de Vence où un ami fête
suis incollable sur les différentes versions de l’A112. Et son anniversaire.
chaque jour qui passe renforce ma conviction : il me faut
cette puce dans sa version survitaminée, celle dont le Première déception, mon fils n’aime pas cette puce ita-
moteur est préparé par le célèbre Carlo Abarth. Et je la lienne. Je lui explique que les premiers virages vont le
veux dans sa plus stricte configuration d’origine. Autant faire changer d’avis ! Nous y voilà, j’accélère franche-
dire que pour des exemplaires fin années 70, début an- ment en seconde, le moteur hurle de bonheur. À l’ap-
nées 80, les annonces correspondantes à mes critères proche des 8000 t/min, je passe la troisième mais déjà
sont assez rares. un autre virage. Au moment de rétrograder, rien à faire,
la boîte est bloquée. Gros freinage et arrêt sur le bas-cô-
Il y a les modèles bouffés par la corrosion, les exem- té. Il est clair que quelque chose a cassé. J’avertis mon
plaires trafiqués, les véhicules sans historique et aussi, ami que je vais rater son anniversaire et j’appelle l’assis-
de temps en temps, des autos dont le prix ne se justifie tance. Deux heures d’attente dans le froid à supporter
pas. Pour dénicher la perle rare, quand les photos ne les sarcasmes de mon fils, puis ceux de sa mère venue
suffisent plus, il ne faut pas hésiter à se déplacer. C’est nous récupérer dans un bar de Vence. Je rentre penaud
ainsi que fin 2015, j’embarque mon père qui parle un et un peu inquiet pour ma petite italienne.
peu italien pour une virée à Turin.
Une annonce semble prometteuse et je m’imagine déjà En fait, rien de grave, une rotule en caoutchouc cassée
parcourir les 280 km du retour au volant de mon nou- dans la tringlerie de boîte. La pièce de rechange coûte
veau jouet. Grosse déception ! Si esthétiquement le mo- 3 euros. Ce sera la seule panne de cette auto en 5 ans.
dèle vendu par un garage du centre de Turin est plutôt Plutôt pas mal pour une quadragénaire.
beau, rien ne va mécaniquement. Le radiateur n’a plus
de thermostat et un fil relié à un interrupteur permet
de l’actionner manuellement quand la température du
moteur grimpe trop. La tenue de route est aléatoire, le
freinage inconsistant et l’historique vide. Il est clair que
ce n’est pas une affaire. Déception. 500 kilomètres pour
rien. La recherche continue.
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Le bon marché Marie-Noëlle Carillo
qui coûte cher de Carcès
C’était dans les années 60...
...nous achetions notre première voiture ; une 2 CV Finalement, les bons souvenirs n’ont pas de prix...
d’occasion très bon marché et d’un bleu très vif. Nous
avions projeté d’aller un week-end à Carcès retrouver la Ils se sont reconnus, se rappelant chacun du nom de
famille pour célébrer un anniversaire important. Nous l’autre. Contents de se retrouver, nous avons décidé
habitions à Nice. Pour ne pas être en retard, nous nous d’aller déjeuner ensemble dans un restaurant à proxi-
étions préparés à toute hâte de bon matin et, voulant mité du garage. J’avais toujours mes rouleaux de mise
être présentable, je m’étais mise quelques bigoudis en en plis sur la tête et je suis allée les enlever aux toilettes.
les dissimulant avec un foulard noué sur la tête. Hélas ! Je me suis retrouvée plus frisée que jamais et
avec aucun peigne sous la main. Le gag !
Nous avons pris l’autoroute A8 qui venait d’être Le repas s’est passé dans une bonne ambiance avec
construite et ouverte tout récemment. Arrivés avant Le comme seule conversation les mois passés en Algérie...
Muy, nous sommes tombés en panne. Grosse décep- Puis ils ont continué leur route et, nous, nous sommes
tion. Nous avons fait aussitôt du stop et, à la première arrivés à Carcès… après le repas de famille. Le temps
voiture qui s’est arrêtée, on a demandé au chauffeur s’il de dire bonjour à tout le monde, nous sommes repartis
pouvait nous conduire à ce village afin d’être dépannés. sur Nice…
Ces personnes très serviables ont alors déposé mon
mari devant un garage. Pendant ce temps, j’attendais en Notre voiture bon marché nous a coûté bien cher car
leur compagnie dans la voiture et le conducteur me de- nous avions eu d’autres réparations encore avant de la
manda si, par hasard, mon mari n’avait pas été rappelé mettre à la casse. Mais, curieusement, nous avons gar-
en Algérie en 1957. Je lui répondis que oui. En effet, il dé un bon souvenir de notre première voiture tout de
avait dû repartir là-bas après son service militaire. Au même.
moment où mon mari revient en nous indiquant que la
voiture sera prête vers 15 h, je lui relate alors ma conver-
sation échangée avec ce monsieur.
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Robert Lormier Une grande histoire d’amour
de Cagnes-sur-Mer
outre-Manche
L’histoire se passe en 1994...
...Lors d’un séjour de quelques semaines à Brighton en nous rappelant son âge avec essentiellement des diffi-
Angleterre, afin de perfectionner mon anglais et en tant cultés sous la pluie, essuie- glaces paresseux, désem-
qu’amateur de voitures, je me suis retrouvé dans un ga- buage presque inexistant, fragilité des habillages en
rage spécialisé dans les classic cars (voitures anciennes). bois...
Devant tous ces bijoux, mon attention fut attirée par Retour à la case départ
une Austin break Countryman (celle avec les deux
portes à l’arrière qui s’ouvrent et des garnitures de car- Après quelques années, il a fallu se résoudre à se sépa-
rosserie en bois) ; bien sûr, elle était verte, un vert bien rer de ce “bébé”. Et là, miracle, ayant gardé des contacts
anglais. Les tractations furent quelque peu compliquées réguliers avec le tonton traducteur, mon vendeur m’a
compte tenu de mon niveau d’anglais et du niveau de proposé de me racheter “son” “mon” Austin. Nous nous
français de mon interlocuteur. La solution fut que mon sommes mis d’accord et mon vendeur est devenu mon
garagiste avait un oncle professeur de français et qui acheteur. Il a alors décidé de faire le voyage afin de ve-
parlait le français presque mieux que moi. L’arrivée de nir chercher l’Austin à Sens. Mais lui fut moins téméraire
ce traducteur nous fut d’un grand secours et m’a amené que moi. Il est venu chercher l’auto avec un plateau sur
à conclure l’affaire. lequel il monta l’Austin.
Toutefois, il restait un petit problème : pourquoi les An- Au revoir, toujours aussi gaillarde, retour à la case dé-
glais ont-ils le volant et les pédales à droite ? Cela fut vite part, il ne restait plus qu’à repositionner les pédales et
résolu, intervention paraît-il courante et facile à réaliser le volant à leur place d’origine, la boucle fut bouclée,
sur certains véhicules. Quelques jours plus tard, tout fier après avoir récupéré la boîte de Kleenex dans la boite
dans mon Austin, destinée à mon épouse, je pris la route à gants. Le voyage se passa sans encombre, j’ai gardé
(d’abord le bateau à New Haven pour Calais), puis direc- des contacts et une grande amitié avec mon traducteur
tion Sens (89), une petite promenade de 400 km et une “Wesley” qui vint chez nous tous les ans, trois semaines
grande partie de nuit ; quelle inconscience ! Mais mon durant pendant treize ans.
auto a sans doute voulu me remercier de l’avoir sortie
de l’ombre et mon épopée se passa fort bien, sauf pour Cette Austin restera un grand souvenir et a généré des
mes reins… grands moments de bonheur à nous et à lui qui ado-
rait la France et voulait s’imprégner au maximum de nos
Pendant de nombreux mois, cette auto fut le moyen de coutumes. L’année de naissance de l’Austin était 1968, ce
locomotion quotidien de mon épouse mais, malgré les qui donna l’occasion à mon ami anglais de placer cette
nombreuses qualités de cette Austin, à commencer par formule : « elle est très bien pour une « soixante-huitarde ».
son look, elle avait quand même quelques petits détails
16
Ma TR5 Philippe Delorme
et le Concorde de Saint-Raphaël
La Triumph TR5...
...est une voiture rare. Pour le salon 1967, la TR6 annon- Dans la deuxième partie des années 90, Concorde a ef-
cée par Triumph pour remplacer la TR4 n’était pas prête. fectué une série de démonstrations en France. Il pro-
Aussi, afin d’avoir un modèle à présenter, Triumph a mis posait de faire des vols de courte durée à son bord.
dans la carrosserie de la TR4 IRS un moteur utilisé dans C’est ainsi qu’un dimanche il a atterri à Grenoble-Saint-
la berline 2000 PI. Un 6 cylindres à injection mécanique Geoirs. Avec la complicité du directeur de l’aéroport et
qui développait 154 CV. avec la permission du commandant de bord, j’ai eu le
droit d’aller chercher au pied de la passerelle une amie
Elle n’a été produite qu’une seule année, en 1968, à en-
viron 1800 exemplaires. J’ai acquis la mienne chef de cabine à bord.
en 1993. Elle avait déjà 25 ans. Je l’ai gar-
dée jusqu’en 2005. Nous ne partions Cette photo est représentative de
en vacances qu’avec cette voiture. toute une époque, les années
Un vrai régal. 60 /70. Il ne manque que le pa-
quebot France.
Ciel... ma 2 CV ! Patrick Meheust
Dans les années 1990... de Sanary-sur-Mer
...j’avais une 2 CV 6. Un jour, je la gare dans une rue assez pentue qui 17
longe le stade où je vais courir. Tandis que je cours, j’entends un gros
boum, je n’y fais pas attention...
Mon entraînement s’achève, je sors du stade pour reprendre la voiture.
Mais celle-ci avait disparu. Je pars à sa recherche et la découvre au fond
de la cour d’ un immeuble encastrée dans le mur du fond. Le frein à
main avait lâché et la 2 CV était partie toute seule achever ses jours
contre le mur fatal de la cour de l’immeuble en question. Snif...
Gilles Violot Ma traction 11B
de Sainr-Raphaël de mai 1950
Amateur de voitures originales... Des origines bien ancrées
...depuis mes 18 ans, j’ai acheté cette traction en 1970 En faisant des recherches documentaires, il s’avère
au voisin de mes grands-parents dans un petit village du qu’elle est équipée de jantes Lambert Nivelles prove-
centre de la France, lui-même la tenait du boulanger qui nant de l’usine de Belgique. En effet, en mai 1950, une
l’avait achetée neuve. À cette époque, ce type de voiture grève en France empêchait la fourniture des jantes
était remisé dans des granges ou abandonné dans les pour ces Citroën. Pour les vendre neuves, elles ont été
cours des fermes. La consommation avec la boîte trois équipées de ces jantes originales.
vitesses en était la cause. Il n’y avait aucune concurrence
pour l’achat de ces voitures. Je l’ai descendue par la route par étapes jusqu’à
Saint-Raphaël où j’habite maintenant. Son immatricu-
Je l’ai remisée chez mes grands-parents qui avaient un lation est toujours celle d’origine 820 A 18. Depuis sa
grand garage. Par la suite, je l’ai remontée sur plateau en restauration, elle m’a accompagné dans les manifesta-
Seine-et-Marne près de Roissy pour la restaurer (freins, tions de voitures anciennes et autres sans défaillances,
embrayage et peinture). procurant le plaisir de la conduire pour moi et le plaisir
de la voir pour tous ceux qui en ont eu dans leur fa-
mille. L’odeur caractéristique des garnitures des cous-
sins en crin est toujours persistante aujourd’hui.
18
Titine sous le soleil Guy Delacour
de la Côte d’Azur de Montauroux
Décembre 1970...
...J’ai 23 ans et je quitte le cocon familial de la banlieue Un timing presque respecté...
sud de Paris pour «vivre ma vie» dans le Midi. Juste une
petite valise, un peu d’argent pour tenir environ un Paris /Côte d’Azur en 14 heures ! Arrivée prévue à
mois... et des espoirs plein la tête ! Cannes, ma destination, vers 20 h ! Mais… Juste après
la sortie de Mandelieu-La Napoule, la dernière avant la
Destination Cannes et je pars avec ma fidèle «Titine» mienne, le moteur se met à brouter…, juste le temps
qui me transporte, depuis quelques années déjà, au de me mettre sur la voie d’arrêt d’urgence et... «pof» la
boulot comme en vacances ! Pas une grosse cylindrée, panne !
ni une voiture de sport... Une toute simple R8, blanche,
le petit modèle de base, 956 cm / 5 CV fiscaux / 43 CV Je vais quand même jeter un coup d’œil dans le
avec couple de 75 Nm à 2500 tours/min ! De quoi rigoler compartiment moteur avant d’appeler les secours ! Il est
aujourd’hui... mais 4 vitesses, 4 freins à disques ! Quand 19 h... Il fait nuit ! Dans le rayon de la lampe électrique
même ! un petit objet brille, posé sur le bord de la plaque de
protection du dessous du moteur qui, «par chance»,
À partir de 80 km/h, le moindre petit vent provoque avait été un peu tordue et remontait un peu au lieu d’être
des écarts sur l’autoroute... Encore un peu, il faudrait horizontale. Je prends l’objet et le regarde de près... C’est
pouvoir occuper les 2 voies ! Le remède... charger le un gicleur ! Je regarde sous le carburateur... Il y a un trou
coffre à l’avant (car le moteur était à l’arrière) avec au avec un pas de vis... Je souffle dans le gicleur pour le
moins 50 kg ! Certains mettaient un morceau de rail faire le plus propre possible... et il s’adapte parfaitement
au trou ! Un coup de démarrage et voilà Titine repartie
en permanence... peu au quart de tour !
d’encombrement
pour un poids Je crois que de nos jours j’aurais eu droit à la dépanneuse
adéquat ! avec tarif de nuit ! Une demi-heure plus tard, je trouvais
à Cannes un petit hôtel pour passer la nuit et ma vie de
«sudiste» pouvait commencer ! Mais ceci est une autre
histoire ! Titine a rendu l’âme quelques années plus
tard avec 116 000 km au compteur et une bielle
coulée ! Mais je ne l’ai jamais oubliée !
19
François Sittler Rétrospective
de Nice d’un sexagénaire
Mes parents d’origine modeste...
...n’ont jamais eu d’automobile. Fin des années 50, c’était pas donné suite mais à un homme qui, la veille, a enter-
l’effervescence dans la famille quand nous partions en ré sa mère et qui n’est pas dans « son état normal ». Je
pique-nique avec des voisins propriétaires d’une Peu- lui explique que j’ai besoin d’argent car, ayant mis une
geot 203 berline découvrable, un peu comme la Rolls du fille enceinte, pour ne pas garder l’enfant, l’opération
pauvre. Le temps d’un dimanche, nous faisions partie ne pourra se faire qu’en Suisse de par l’exigence de dis-
« des riches », fièrement installés sur les magnifiques crétion. J’ai tellement envie de me sortir de ce guêpier
sièges en cuir de cette voiture. que j’ai dû être totalement authentique et convaincant
alors que je mentais effrontément. Attendri mais restant
Doux souvenirs... réaliste - on ne chasse pas le naturel - le garagiste me
rachète le véhicule… mais au 2/3 du prix initial. Sans nul
J’ai acheté ma première voiture en 1971, une Renault doute, un autre candide a pris ma suite sans se douter
R10, variante de la R8. En dehors du prix, mon seul cri- du traquenard dans lequel il tombait.
tère de choix n’était pas l’esthétique, les performances
ou autres mais le fait que les sièges fassent couchettes. Le temps de la sagesse
J’habitais chez mes parents et, à l’époque, il n’était pas Bien plus tard, en 1983, après m’être assagi, je prends
question « d’amener quelqu’un » sous le toit familial. Ma la direction de l’agence de Cimiez du Crédit Commer-
mère avait été catégorique : « La seule femme qui fran- cial de France (aujourd’hui HSBC), place Commandant
chira notre porte sera ma belle-fille ». Il ne me restait plus Jérôme. La clientèle est plutôt huppée, d’où le souci de
qu’à utiliser les hauts-lieux de ces années-là : l’Observa- mon image en parallèle à mes compétences. Or la voi-
toire, la Grande Corniche, le Mont Chauve ou le camp ture de service, qui me permet d’aller chez les clients,
des scouts à Gairaut, surplombant la villa de Jacques est une vieille 2 CV qui marche certes mais ne colle pas
Médecin. Beaucoup de soixante-huitards se rappelle- vraiment à la représentation d’une banque de prestige.
ront de doux souvenirs avec l’évocation de ces endroits Je demande immédiatement à la direction régionale de
nocturnes. Ont suivi la Citroën Ami 6 puis la Simca 1100, changer de voiture qui me répond assez brutalement
toujours avec cette même exigence concernant l’utilisa- que cela n’est pas prévu et qu’il me faudra faire avec.
tion bien particulière du stationnement au-delà de mi-
nuit. Or, coïncidence plutôt stupéfiante, 15 jours après mon
arrivée, je coule une bielle ce qui envoie la 2 CV à la
En 1977, j’achète d’occasion un magnifique coupé, une casse, le prix de la réparation étant trop important. Le
Opel Manta à un prix particulièrement attractif auprès problème, c’est que mon supérieur direct n’a jamais cru
d’un garagiste dans le secteur Borriglione. Mais rapi- au hasard et m’a directement soupçonné d’avoir provo-
dement je constate que la voiture, en partie repeinte, qué la panne sans oser me l’écrire, faute de preuves tan-
s’écaille et que le starter automatique se bloque d’où gibles. Obtenant d’excellents résultats, j’ai pu heureuse-
une consommation hors norme. Au bout de deux ment abréger le conflit larvé qui commençait à s’installer
mois, je finis par casser le joint de culasse. Je me rends dangereusement entre nous.
compte que cette voiture est un piège, une véritable ca-
tastrophe ; il faut que je m’en débarrasse. Le désespoir J’ai eu grand plaisir à me remémorer ces péripéties et
rend parfois génial alors que j’ai affaire à un commer- quelques autres dont une, assez dantesque, avec une
çant particulièrement véreux. Je débarque un jour dans Triumph Spitfire mais que la décence m’empêche d’ex-
son bureau afin de lui demander de racheter ma voi- pliciter. Vous l’avez compris, ma route aujourd’hui est
ture. Miracle, je n’ai pas affaire au rapace qui n’aurait uniquement paisible, mais sait-on jamais.
20
Ma Titine Nathalie L.M.
ma tendre et belle auto de Menton
Je t’ai tant rêvé ado...
...mon rêve s’est enfin réalisé,
Les cheveux au vent, comme au temps de mes parents,
Tendance hippie, et dans l’insouciance ils ont su me donner goût,
Avec leur valeur, je n’ai fait que reproduire cette liberté bienveillante.
Depuis avec mes amies, partant sur les routes escarpées longeant la côte, la musique à fond…
Et puis un jour au détour d’un chemin, j’ai rencontré mon âme sœur,
Nous parcourons ensemble les chemins avec le chien Petrus qui sont devenus ma famille,
En septembre nous allons nous unir pour la vie avec Titine, nos enfants et le chien,
Nous accompagnant sur le chemin nuptial Titine aura un souvenir impérissable…
Tous ses jours sont comptés et resteront à jamais ancrés dans ma mémoire.
Sacrée Titine tu me feras toujours autant voyager et rêver de liberté !
La Panhard de l’amour... Odette Reig
de La Seyne-sur-Mer
Il y a une soixantaine d’années...
...au début de février 1962, un beau jeune homme
s’arrête en face de chez moi avec une belle Panhard
PL 17. J’étais éblouie par cette personne, que je voyais
de temps en temps, et la belle voiture qu’il conduisait
m’éblouissait encore un peu plus.
Il s’était garé en face de chez moi pour aller voir des
amis qui habitaient tout près. Mes voisins m’ont présen-
té cette personne qui se prénommait Gonzalo et, deux
mois après, nous nous sommes fiancés. Deux mois en-
core sont passés et nous nous sommes mariés le 13 juin
1962.
Nous avons fait un beau voyage en Espagne avec cette
superbe Panhard ainsi que des balades dans toute la
France. Je conserve un merveilleux souvenir de tout ça.
Mon mari étant décédé de la maladie d’Alzheimer, je
garde en moi toujours l’image de ce bel homme plein de
qualités et de sa belle Panhard PL 17.
21
Robert Moreau Stanley…
de Nice
Il s’agit d’une voiture à vapeur... et son bruit de train à vapeur
...de 1923 du nom de Stanley. En voyage aux États-Unis chez des
amis, j’ai rencontré un passionné de ce genre de voiture qu’il a
complètement retapée.
J’ai eu l’occasion de faire un tour avec le propriétaire du véhicule car il
est le seul à pouvoir la faire démarrer. Il faut une demi-heure pour faire
monter la température de l’eau et ensuite en avant, lentement, avec un
bruit de train à vapeur.
Beaucoup d’informations (en anglais) sont disponibles sur internet au sujet de
ces véhicules.
Une si jolie citadine Michel et Nicole Rosset-Lemaire
22 de Cannes
Il s’agit d’un modèle...
...Panhard et Levassor, un magnifique coupé sport
élégant et économique (2 cylindres à plat) 1962/1963.
C’est la voiture que ma femme a le mieux aimée !
Comment ne pas tomber amoureuse d’une si jolie
citadine. Nous l’avions acquise chez l’oncle de mon
mari à Morez dans le Jura. Nous étions mariés, nous
habitions dans l’Aisne (à Laon) et c’est à son bord que
nous avons découvert cette région, ces petits villages
et les superbes forêts. C’est lors de ces promenades
champêtres que nous avons pris cette photo.
Quelle élégance, quelles lignes si féminines, alors
vous comprenez pourquoi nous l’aimions tant.
Un voyage inoubliable Thérèse et Patrice Poullot
avec Naphtaline du Muy
En 1972, nous habitions...
...Montréal au Québec. Nous avons acheté une vieille On a bien failli abandonner notre projet en cours de
Peugeot 204 break avec laquelle nous avons roulé de route car Naphtaline, c’est le nom donné à notre 204,
Montréal jusqu’à Buenos Aires en Argentine. Soit cinq a eu bien des soucis : casse du démarreur à New York,
mois de voyage inoubliable ! défaillance du feu de sa batterie au Costa Rica, perte des
pales du ventilateur en Bolivie mais, à chaque fois, de
Nous avions alors 23 et 26 ans. Achetée 270 dollars, la petits taller mecanico, bien débrouillards, lui ont refait
vieille Peugeot 204 break avait déjà à son compteur plu- une santé.
sieurs kilomètres et plusieurs hivers québécois. Comme
nos moyens économiques étaient faibles, nous avons Ce voyage reste l’un des meilleurs souvenirs de notre
démonté la banquette arrière afin de pouvoir dormir à vie.
l’intérieur.
23
Gérard Loridon Nos aventures
de Six-Fours-les-Plages
En 1954...
...une bande de jeunes scaphandriers avait créé une en- place libérée sur l’arrière comportait des étagères pour
treprise de travaux sous-marins en scaphandres auto- le matériel et même un atelier avec perceuse et groupe
nomes. Je venais de les rejoindre sur un chantier dans de soudure. “Maintenant on ne s’embarquera pas sans bis-
l’Ardèche où nous devions effectuer des plongées dans cuits.” Avec Totor nous pouvions envisager d’aller loin !
le lac d’Issarlès pour le compte d’EDF en pleine restruc- Oui, mais à une seule condition. Qu’il daigne bien vouloir
turation de la production hydraulique. démarrer, sur un terrain plat, lors des ma-
Notre matériel automobile était pauvre et la camion- tins frais et humides en bord de Seine.
nette bricolée que nous utilisions pour nos chantiers ve-
nait de rendre l’âme dans la montée de l’auberge rouge. Les grands moyens…
Notre patron et ami, toujours à l’affût d’une affaire éco-
nomique et recherchant le remplaçant de la camion- Tout d’abord, il fut procédé au change-
nette, se vit proposer par le garagiste du village voisin ment de la batterie, remplacée par une
un autocar en fin d’usage. Il s’agissait d’un engin datant neuve à plus forte capacité. Mise en charge
de 1937 Bernard DB 4 diesel qui avait dû desservir une depuis la veille, elle fit gronder et même tous-
ligne régionale reliant les bourgs alentour. Il était, si mes ser Totor allant jusqu’à lui faire éructer des
souvenirs sont bons, de couleur bleue et rouge et pos- hoquets de fumée avant d’être vidée, à plat à
sédait des rangées de fauteuils genre faux cuir sur tubes son tour.
métalliques. Remise en charge à nouveau, l’un d’entre
nous possédant, disait-il, des connais-
Les caprices de Totor... sances en matière moteur Diesel, nous fit
acheter une bombe dite de « Start Pilote ».
Le premier contact fut agréable et nous l’avons bapti- Ce gaz, largement distribué dans le filtre à
sé Totor. Tout d’abord cet autocar, rustique certes, of- air, nous fit croire un moment que nous
frait une grande surface habitable. Son ex-propriétaire, avions trouvé le produit miracle. Là en-
brave homme, nous donna quelques sages conseils sur core, après cependant plus de gron-
lesquels nous aurions dû nous attarder, légers, n’y son- dements, d’éructation d’une fumée
geant plus, nous avons eu tort. “ C’est un brave camion, presque noire cette fois, Totor - tel le
nous dit-il, mais pour le démarrage le matin, il vaut mieux Sphinx des pyramides égyptiennes -
partir d’un point haut pour ne pas trop tirer sur la batterie”. resta de marbre.
Les démarrages matinaux successifs ne posèrent aucun Notre patron, arrivant sur ces en-
problème. L’Ardèche, comme chacun sait, est une région trefaites, commença par nous
montagneuse. Ce qui nous offrait la possibilité d’être passer l’une de ces engueulades
toujours parqués en hauteur, facilitant ainsi le départ en corsées qu’il maîtrisait si bien :
descente, économisant ainsi la capacité de la batterie. “Bande de jeunes idiots, le Start Pilote
Cette dernière pièce, certainement du même âge que c’est dangereux ! Si vous en mettez trop le moteur
notre véhicule, fut donc peu sollicitée nous donnant peut exploser !”
toute confiance en elle. Le retour après le chantier se Diable, nous en avons eu un frisson de peur ré-
passa donc très bien et nous sommes arrivés sans en- trospectif. Très bref néanmoins, comme on le
combre à Paris, sur le quai de la Râpée, devant la pé- verra plus loin. Lui, qui mesurait son bon mètre
niche où nous gîtions donc sur la Seine. quatre-vingt-dix, en vint aux grands moyens, les
Notre chef nous fit enlever plusieurs rangs de sièges ne plus virils comme il fallait s’y attendre. C’est-à-dire
conservant que le strict nécessaire pour nos déplace- qu’il prit le volant, nous enjoignant de pousser vi-
ments. Ces pullmans, même ardéchois, dénotaient un goureusement l’autocar. Les débuts furent
net progrès dans le confort de nos voyages futurs. La difficiles comme on s’en doute. Parce que
24
avec Totor l’Ardéchois
pousser la Twingo de votre femme, qui a laissé les veil- Notre copain, jamais à court d’idées, revint cette fois de
leuses allumées, c’est contraignant pour l’homme mais la péniche avec une bouteille de pharmacie contenant
ça marche. un liquide incolore. “C’est de l’éther”… Et de nous resser-
vir les exploits des tankistes de l’armée rouge.
Un autocar, il faut de la viande. On se mit à battre le Le résultat fut à la hauteur de nos espérances. Après
rappel de tous, sauf de la mère Angèle la cuisinière. les grincements habituels du démarreur, Totor eut un
Les pêcheurs à la ligne voisins, que l’on ne reverrait hoquet inquiétant suivi d’un court silence et… d’une
pas de sitôt, furent de la partie. Jusqu’au gardien du explosion engendrant, comme la veille, une projection
poste aux noyés, vivement encouragé, surtout pressé fumigène digne d’une compagnie de CRS chargeant une
de nous voir cesser ce début des 24 Heures du Mans, pol- manifestation estudiantine.
luant, bruyants et, pour finir, peu efficaces. Sur ce, le patron arriva, satisfait : “Alors, nous dit-il, ça
Et bien là, certainement échauffé par nos tentatives marche. Vous l’avez poussé comme hier.” Suivit un oui ti-
précédentes, bourré de Start Pilote, véritable Viagra du mide de notre part. Lui de conclure : “Ainsi que je vous l’ai
diesel, Totor accepta de démarrer. Ce, en ayant noyé le dit, le Start Pilote c’est dangereux. Mais tenez-vous bien, il
quai et ses environs dans un nuage de fumée digne y a des cinglés qui font démarrer les diesels à l’éther ! Des
d’un navire de guerre se dérobant à son adversaire fous !”
Nous sommes partis à Fontainebleau…Totor, lui aussi
possesseur de plus gros canons. Galerne de triom- un pionnier en la matière, préfigurant la mode actuelle
pher : “Alors, je vous l’avais bien dit ! Il fallait juste le sur les drogues dites douces, était devenu un etheroïno-
pousser un peu.” mane ! Il n’accepta jamais de se réveiller autrement. Il lui
Et il nous laissa là avec un diesel au doux ron- fallait sa dose pour ne pas « être en manque ».
ron, démarrant lui au quart de tour tant qu’il Partant remplir mes devoirs militaires, je ne sais pas
était chaud. L’engin rouge et noir dompté et comment il a terminé son existence…
calme avait sous-jacent un sourire sinistre.
Il avait raison. Le soir au briefing journa-
lier sur la péniche, notre directeur pré-
voyant pour le lendemain une sortie à
Fontainebleau nous demanda de prévoir
le démarrage de Totor pour 9 h, heure
à laquelle il arriverait pour se mettre au
volant.
Le secret de Totor... Les origines historiques et techniques de « Totor » nous ont
été aimablement transmises par l’Association des Autocars
La nuit fut longue, bourrée de cauche- Anciens de France / Conservatoire des transports.
mars dantesques. Totor allait-il démarrer ?
Et bien non ! Avant d’avoir vidé la batterie totale-
ment, l’un d’entre nous nous avoua avoir prévu
des armes secrètes destinées à vaincre les réti-
cences du monstre. Il revint tout d’abord avec
une lampe à souder, empruntée à un plombier
voisin : “On va le chauffer par-dessous afin de
liquéfier l’huile. C’est ainsi que procédaient les
Russes pendant la dernière guerre alors qu’il fai-
sait moins 40 pour démarrer les chars T-34.”
Effectivement, il y eut tout d’abord un
mieux, mais de courte durée.
25
Jean-Marc Baldini La Deuch, Ma Deuch
de La Gaude
Merci...
...à Pépé Joseph (mon grand-père maternel) de m’avoir lourdement le tabac, l’alcool et les autos : la 2 CV y coû-
offert ma première auto et de m’avoir ainsi fait décou- tait presque le double du tarif français. Pour économiser
vrir ce mythe de la voiture. Les puristes s’insurgeront : notre budget hébergement, nous avons même dormi
elle était beige avec des phares carrés ma 2 CV 6. Re- quelques nuits dans notre carrosse ; il est vrai que nous
çue neuve en octobre 1974 et conservée dans la famille étions jeunes et encore souples…et avons également
jusqu’en juin 1980 avec plus de 150 000 km au comp- préparé quelques repas lorsque le climat du nord de
teur. l’Europe nous l’imposait.
Au retour, l’allumage commençait à donner des signes
Le charme de la simplicité de grande fatigue mais elle nous a amenés à bon port
et j’en ai été quitte pour un bon entretien qui compor-
Souvenez-vous des particularités de cette icône du tait l’inévitable “vidange et le graissage des amortisseurs
monde automobile : les ouvrants pas vraiment hermé- de la 2 CV”. “Madame” méritait amplement cette petite
tiques avec des demi-fenêtres devant et des vitres fixes dépense.
à l’arrière, le tableau de bord symbolique, la “boîte à
gants” réduite à une étagère étriquée et ouverte, l’inter- Une grande liberté de mouvements
minable levier de commande de la boîte à vitesses qui
se continuait pour une bonne part sous le capot moteur, Appelé sursitaire sous les drapeaux selon l’expression
la bâche faisant office de pavillon, en vigueur, j’ai cédé cette vénérable
l’avertisseur sonore au son aigrelet auto à mon plus jeune frère pen-
(et j’en oublie). Mention particulière dant la durée du service militaire et
pour l’auto-radio que je m’étais em- lui aussi s’est “fait les dents” sur cet
pressé d’installer à ma façon (pas engin hors normes. Toujours fiable,
très bricoleur le garçon !) et dans consommant peu parmi le parc auto-
lequel je captais davantage les tré- mobile de l’époque et d’un entretien
molos inoubliables du moteur que le minimaliste.
canal recherché… Mais quel charme Ma Deuch m’a accompagné tout au
dans cette simplicité et une tenue de long de mes études. Tout d’abord
route exceptionnelle malgré cette lar- pendant 7 mois pour les allers-re-
geur disparue depuis longtemps des tours hebdomadaires Nice-La Crau
pneumatiques et le pompage des où j’étais pion d’internat, trajets effec-
amortisseurs sur la moindre bosse…
tués toujours pied au plancher et parfois, je le confesse,
Dans notre carrosse au Cap Nord en oubliant certaines règles de sécurité et/ou du code…
Pas très prudent même si le trafic était bien moindre
L’été 1975, cette remarquable monture nous a me- mais par chance toujours sans frais…
nés, avec ma future épouse, jusqu’au Cap Nord sans Cette “Deuch” m’a apporté tout au long de mes jeunes
la moindre anicroche ; quel périple et quel merveilleux années une grande liberté de mouvements, pour un
souvenir ! 12 400 km parcourus en 32 jours en 2 CV ! Si ! budget compatible avec mes moyens de l’époque, entre
Si ! Une bonne dizaine de pays traversés partiellement le domicile, le collège de Carros où, après La Crau, j’ai
ou complètement comme la Norvège avec ses routes sévi jusqu’en juin 1979, mes entraînements sportifs, mes
nationales, qui étaient des pistes constellées de “nids cours à la fac de droit de Nice, mes sorties y compris
d’autruche”, parcourue du sud au nord et ses fjords pour aller au ski en évitant, la plupart du temps, les équi-
franchis sur de petits bacs où notre “Deuch” faisait l’ob- pements spéciaux que je n’avais pas grâce à sa motricité
jet d’une curiosité certaine. exceptionnelle et je lui conserve une réelle affection.
À l’époque, la Norvège était déjà un pays “cher” qui taxait
26
Mes voitures, Juliane Quérard-Schack
toutes anciennes... de Ramatuelle
J’ai passé mon permis...
...à 29 ans, en 1956. C’était difficile à cause de ma peur peindre mes voitures et j’ai décoré la 205 tout de suite
de la vitesse et de la mécanique. Posséder une voiture quand elle était neuve, en 1997. Je pense que c’est un
était encore exceptionnel, surtout pour les jeunes. Mal- bon antivol et cela aide à retrouver sa voiture dans les
gré tout, j’ai profité d’une très bonne occasion et j’ai eu parkings. Maintenant elle a donc 24 ans. C’est une vieille
une Isabella de Borgward, même si cette marque ne fi- dame bien cabossée comme moi-même. La peinture
gurait pas parmi les plus fiables et que cette belle voi- tient toujours, peut-être parce que je n’ai pas douché
ture était un peu trop grande pour moi. la voiture dans des lavages automatiques. Elle ne m’a
jamais laissé tomber et m’a accompagnée pendant
Je me suis lancée tout de suite dans un grand voyage : presque 200.000 km.
explorer la Bretagne avec mon amie Karin. J’avais tou-
jours peur de la vitesse et Karin a constaté que je deve- Quand nous étions encore assez jeunes, j’ai joué avec
nais toute rouge quand je devais doubler une voiture. elle au camping-car. En traversant la France, j’ai trouvé
Mais le voyage s’est bien passé jusqu’au moment où j’ai plus agréable de coucher sur la plateforme de la voiture
eu une idée folle. La voiture a risqué de se noyer dans que de monter ma tente. J’y ai mis une peau de mou-
la mer ! ton ainsi que mon duvet et il y avait juste assez de place
pour me coucher en diagonale. Le coffre est resté ou-
Nous roulions au bord de la plage et j’ai été fascinée vert sous les étoiles ou fermé quand il pleuvait, et j’ai
par l’immense étendue de sable au moment de la ma- été protégée de la rosée qui souvent avait mouillé ma
rée basse. La plage paraissait bien solide. Si on y allait tente. J’ai joué à la petite maison et retrouvé les sensa-
en voiture pour faire une photo de notre véhicule se tions heureuses de mon enfance. En temps de grande
reflétant sur le sable mouillé ? C’était vite fait, la pho- chaleur, j’ai bien remplacé la climatisation inexistante
to vite prise, mais quelle catastrophe ! Je ne pouvais par un chapeau mouillé et des serviettes humides sur
plus partir : les roues s’enfoncèrent dans le sable de les épaules et sur les cuisses. En roulant, je n’ai jamais
plus en plus sous l’eau. La marée avançait rapidement. souffert de la chaleur.
Heureusement, je n’avais pas le temps de paniquer car
une camionnette, roulant sur la route longeant la plage, À cause de mon grand âge, ces plaisirs appartiennent au
avait compris notre situation. Le jeune chauffeur s’est passé mais j’aime toujours conduire et, à la campagne,
demandé ce qu’on faisait là et s’est tout de suite avancé la voiture est indispensable. Le moteur est encore en
vers nous. Il avait la corde et le matériel nécessaire pour bon état. J’espère que ma 205 va tenir le coup pour le
nous tirer de cette situation inconfortable. On avait ris- reste de ma vie.
qué de perdre voiture et bagages !
J’ai pris goût à peindre mes voitures
Les années passèrent. En 1974, j’avais une mai-
son, une famille et une Coccinelle. La voi-
ture avait déjà 14 ans quand je me
suis amusée à la décorer et la
transformer en une vraie coc-
cinelle. Elle m’est restée fidèle
encore plusieurs années.
Pourtant ma voiture la plus
importante est ma Peugeot
205 actuelle. J’avais pris goût à
27
Solange Jean Quatre roues
de Nice sous un parapluie
On l’acheta d’occase...
...et à crédit au début des années 60 - il fallait attendre Clignotants ? (J’aurais tendance à croire qu’ils étaient
3 ans pour qu’on nous la livre neuve ! Ce fut notre pre- posés au-dessus des ailes arrière en mode oreilles dé-
mière acquisition. D’un prix abordable, peu ostentatoire, collées. Peut-être n’est-ce qu’une affabulation ! « Avec le
facile à conduire et entretenir, économique, elle nous temps va, tout s’en va… »).
plut.
Elle ne démarrait pas toujours au premier coup de star-
On n’oublie jamais les premières fois… ter, surtout en hiver quand Madame avait la grippe ! Elle
toussait, hoquetait, crachait. Sans succès. On redonnait
Elle était d’un gris souris, bien de sa personne, à la car- un second coup puis un troisième en se disant « cette
rosserie impeccable. La capote ne s’enlevait pas. Sans fois, c’est le bon » ! Rien à faire. On se saisissait alors de
importance au pays du mistral. Les portières avant s’ou- la manivelle en prenant garde à son retour dangereux…
vraient en sens inverse de celles des voitures actuelles ; Quand elle ne rechignait pas au boulot, elle était calme,
les dames de l’époque portant jupes et robes dévoilaient prenait son temps. Dans les côtes raides, elle ahanait,
leurs dessous en descendant de l’habitacle, ce pour le brinquebalait, s’essoufflait mais, pugnace, ne s’arrêtait
plus grand plaisir des messieurs. Là était leur avantage. jamais. On a souvent craint de ne pas franchir le col du
L’inconvénient, c’est que le vent en furie pouvait s’en- Pointu quand on retournait dans notre cher Vaucluse ! Il
gouffrer dans l’ouverture et rompre la charnière… ne fallait pas être pressé, nous arrivions toujours à bon
Pour l’anecdote, nous eûmes une altercation un jour port. Elle poussait des pointes à 60 km à l’heure sur ter-
dans les rues de Marseille avec un automobiliste balèze rain plat…
et basané à qui nous fîmes une queue de poisson. Il
descendit de son véhicule en hurlant « récoulé, récoulé » C’était une voiture joyeuse, attachante, sans agressivité,
dans un français approximatif, tirant rageusement sur la sobre, rustique, voiture à tout faire dont les sièges s’en-
porte du passager rafistolée à l’aide de bouts de ficelle levaient - pratique pour les pique-niques et autres fes-
et que je retenais avec l’énergie du désespoir. Ô frayeur ! tivités champêtres ! Voiture urbaine et rurale. Utilitaire
Nous avions 20 ans, l’épaisseur d’un sandwich et n’en et de loisirs. Objet de légende. Une voiture populaire. À
menions pas large. On en parle encore en frissonnant l’image de la jeunesse.
60 ans après… Dans notre bande de copains, elle était la curiosité, la
seule, l’unique. Nous la chouchoutions comme une
Symbole d’une époque perle rare, nous l’aimions.
Elle était vendue sans serrures de porte à clés. Je crois Vous l’avez reconnue...
qu’il n’y avait qu’un système de fermeture par loquets
mais ceci est si loin... Ce que je sais de façon sûre, c’est Elle répondait au nom de Deuch, vous l’aviez deviné sans
que l’on me déroba dans le coffre une valise en carton doute : la Citroën 2 CV, la plus emblématique des voi-
emplie de vêtements. Un beau trou dans le budget étu- tures françaises. Elle révolutionna le marché durant plus
diant… de quarante ans, défiant les époques, unifia les classes
Ses essuie-glaces mécaniques allaient et venaient, tan- sociales. Elle représentait un art de vivre, une philoso-
tôt au pas, tantôt à cadence effrénée suivant l’allure de phie. Que de souvenirs à son bord ! Nous partîmes en
la Belle. Parfois, on devait impulser les balais réticents à voyage de noces avec. On se sentait libre, heureux. Nous
la main pour les mettre au travail. dûmes nous en séparer, à notre grand regret, quand la
Les vitres avant possédaient une articulation centrale famille s’agrandit. On ne l’a toujours pas oubliée, on
qui permettait de les rabattre et se procurer ainsi un n’oublie jamais les premières fois !
peu d’aération. Pas de rétros extérieurs. Pas de radio.
28
Un garde du corps Lucienne Jermann
à quatre roues de Saint-Raphaël
Discrètement...
...je regarde ma montre ! “Il est l’heure de préparer vos permis ! Je prends trois leçons de conduite avec une
cartables”. Brouhaha dans la classe ! Comme chaque sa- auto-école après un essai infructueux avec mon père !
medi, mon sac est prêt ! Je vais aller prendre le train à Heureusement, en ce temps-là, tout était facile ! Je dois
Nuits pour Dijon. avouer que malgré une épreuve lamentable, après
Ma bicyclette à la main, je guette avec impatience ma avoir raconté à l’inspecteur pour quelle raison je voulais
collègue qui habite P. Elle me rejoint et nous allons pé- conduire, il me fit cadeau (je ne trouve pas d’autre mot !)
daler ensemble pendant 15 km pour arriver à la gare ! de la précieuse carte rose !
La petite route serpente dans les bois ! Nous nous C’est ainsi que papa me raccompagna dans ma pre-
rassurons mutuellement !
L’assistante sociale, paraît-il, mière voiture. Dieu ! Que
y a rencontré des loups ! j’étais fière ! Il me confia le
Nous arrivons juste à l’heure volant sur une petite route
et nous cadenassons nos vé- de campagne et je fis une
los avant de prendre notre entrée triomphale dans
omnibus. Chaque same- la cour d’école ! Un pay-
di, qu’il pleuve, qu’il vente, san me permit d’utiliser
nous prenons le chemin de sa grange comme garage.
la liberté, trop heureuses à À la première manœuvre,
l’idée de retrouver notre fa- j’accrochai un vieux coupe-
mille et, en quelque sorte, chou qui devait être là de-
la civilisation ! Pourtant ce puis des lustres compte
samedi-là, pas de Marcelle à tenu des toiles d’araignée
l’horizon ! et de son état !
J’attends jusqu’à l’extrême limite et je me décide à partir Nous étions deux à avoir
seule, intriguée par la défection de mon amie ! Le lundi, une voiture dans le village : le Maire et moi ! En 1948, les
après la classe, je fais les 4 kilomètres qui me séparent femmes conductrices étaient rares ! C’était une histoire
de P ! Je trouve porte close à l’école. Je me rends à la d’hommes ! J’emmenais parfois le secrétaire de mairie et
mairie. La femme du maire me reçoit avec un air très sa femme faire une petite promenade ! Plus souple, elle
gêné ! Elle cherche ses mots et n’ose me regarder ! Je la montait à l’arrière dans le spider ! Je fonçais sur les che-
bouscule un peu ! mins où, heureusement, il n’y avait pas de circulation !
«Madame répondez-moi, je n’ai pas de nouvelles de mon Les poules n’avaient qu’à bien se tenir !
amie ! Est-elle malade ?» Prudente, j’avais demandé au garagiste de m’apprendre
Des larmes dans la voix, elle me raconte que Marcelle à changer une roue et à nettoyer les bougies ! Bien m’en
a été violée par un bûcheron ! Elle est donc rentrée à a pris : ma «boudounette” consommait autant d’huile
Dijon pour des examens médicaux et l’enquête ! Je ne la que d’essence ! Elle avait parfois des velléités de déso-
reverrai jamais. Le dimanche suivant, lorsque je raconte béissance au moment inopportun !
à mes parents ce triste épisode, ma mère s’écrie : Plus d’une fois, j’ai demandé de l’aide au père d’une
« Il te faut une voiture ! Plus jamais, tu ne feras ce trajet à élève, vraiment complaisant ! C’est ainsi que cette voi-
bicyclette.» ture est entrée dans ma vie ! Elle me conférait une indé-
pendance ! C’était un passeport vers la liberté ! La savoir
Un passeport vers la liberté là me rassurait !
Elle fut le début d’une longue suite de véhicules de
Qui fut dit, fut fait ! Mon père déniche une 201 coupé toutes marques mais, dans mon cœur, elle restera la
avec un spider et m’avanca l’argent ! ll faut passer le plus belle, l’unique LA VOITURE.
29
Volvo un jour, Volvo toujours
Lorsque j’avais 4 ans, en 1986...
...mon père a changé sa Citroën DS 21 par une Vol- je ne l’ai pas fait. Un beau jour finalement (ou plutôt un
vo 240 DL. Ce n’était pas une voiture de luxe, mais sa mauvais !), mon père l’a fait débarrasser de chez lui et je
forme reconnaissable entre mille et sa présence dans me suis alors juré que, plus tard, j’aurai la mienne.
le monde entier faisaient d’elle malgré tout une voiture
assez exceptionnelle. Et peut-être un peu plus encore en Un voyage dans le temps
Corse où nous vivions alors. On la voit notamment très
souvent à la télévision ou au cinéma sans que je sache Des années plus tard, après avoir revu la voiture un peu
vraiment pourquoi. au hasard dans la série Breaking Bad, je me suis enfin
mis en quête de racheter exactement la même, même
Elle a bercé toute mon enfance modèle, même couleur et, dans la mesure du possible,
même année que celle de mon enfance.
Ce véhicule a bien évidemment bercé toute mon en-
fance. Des simples trajets vers l’école primaire de Por- Ce fut chose faite en 2016 en consultant les annonces
ticcio jusqu’aux confins de la Bretagne, notre mythique sur leboncoin. Pour à peine 2.000 €, je me suis offert
voiture blanche nous a emmenés un peu partout en un bond de 20 ans dans le passé. Hasard de la vie, c’est
France et en Italie. mon papa qui, 15 ans après avoir conduit la sienne, est
parti la chercher car mon épouse accouchait ce jour-là
Que d’émotion rien que d’y penser : ma sœur et moi qui de mon deuxième fils. Depuis, je m’offre tous les jours
nous cachions au pied des fauteuils arrière lorsque mes ou presque un voyage dans le temps à chaque fois que
parents nous emmenaient à la tour de contrôle d’Ajac- j’enfonce la clé dans le démarreur. Un savoureux mé-
cio où ils travaillaient ; nos innombrables balades sur les lange d’émotions, de souvenirs, de plaisir et de ressenti.
routes sinueuses corses en famille tous les week-ends ; La joie de partir en week-end en famille ou d’aller ache-
des chats sauvages qui dormaient dans le moteur l’hi- ter le pain.
ver pour se réchauffer ; ma maman percutant une Ford
Fiesta sans que la carrosserie n’ait sourcillé. Un véritable Tout le monde adore la belle, même mon épouse
tank ! Je ne l’ai conduite qu’une seule fois, sans même qui était assez réticente au départ ! Très souvent, on
avoir le permis, juste pour descendre au village avec m’aborde dans la rue pour me féliciter, on me fait un
mon ami Thomas et avoir le plaisir de poser mes mains signe amical sur la route. On me reconnaît de loin. Je
sur son grand volant. Je me souviens de sa plaque, 829 m’en suis même servi un jour pour marier mes amis.
ES 2A, de son odeur particulière, de son klaxon de ca-
mion, de sa lampe de coffre à contact mercure, de sa Voilà maintenant 5 ans et 20.000 km que nous l’avons
sellerie bleue et de ses appuis-tête si reconnaissables. adoptée. Elle est toujours aussi belle, démarre toujours
impeccablement, son moteur ronronne comme au pre-
Avec le temps, le véhicule a vieilli, accumulé les pannes, mier jour, l’odeur n’a pas changé. Nous avons créé avec
perdu en fiabilité jusqu’à finir immobilisé sur le terrain elle des tas de nouveaux souvenirs qui marqueront, j’es-
de mon père dans les années 2000. Le voir ainsi me fai- père, mes enfants comme celle de mon père avait mar-
sait mal au cœur. Plusieurs fois j’ai voulu le récupérer qué les miens. C’est LA voiture de notre famille, celle qui
pour le restaurer mais ayant des projets plus urgents, restera quoiqu’il arrive !
30
Un pantai de pichoun Charles Bovari
de Nice
Saint-Roch. Années 50. J’ai dix ans...
...j’ai quinze ans et je traîne avec les copains. C’est le coup… le coup de cœur. Elle vient de passer et on court
temps des premières voitures populaires. “L’auto” derrière pour la rattraper. Elle vient de se garer. On at-
comme disent les parents ! Presque personne n’en a tend que le chauffeur parte et on va la regarder sous
mais on rêve en les regardant passer… toutes les coutures. C’est la surenchère pour savoir qui
trouvera le détail le plus extraordinaire. Tout est déme-
Les belles Françaises défilent. La traction Citroën qui suré : taille, poids, puissance, roues et surtout statuette
nous ramène à la guerre, pas si lointaine, mais aussi aux Silver Lady de 800 grammes d’argent sur le bouchon du
films de gangsters qu’on voit sur le grand écran
du Vox. Les Peugeot qui déclinent radiateur. Elle semble sortie d’un rêve : c’est la
leurs sacrés numéros - 202, Rolls Silver Cloud !
203 - et se déclinent elles Inutile de vous dire que son
aussi en cabriolet, cou- image ne m’a plus quitté.
pé ou berline. Un lion Et des années plus tard,
qui surgit dans l’axe quand je fonde mon
du capot prêt à rugir entreprise, le rêve est
et une calandre qui toujours là. Comme
brille au soleil… Et je fabriquais des
Renault qui continue pièces de carrosserie
à produire son break et des kits pour auto-
Juvaquatre et commer- mobiles, j’ai eu l’idée
cialise la 4 CV. Celle qu’on de transformer l’avant
surnomme la motte de beurre d’une 4L, une autre voi-
à cause de sa couleur jaune sable ture mythique, avec une
et de sa forme. C’est la voiture de la liber- réplique de calandre de Rolls…
té et des congés payés. Pour moi, ce sera la Panhard
qui, quelques années plus tard, m’emmènera jusqu’à Imaginez la joie sur le parking de Beaulieu
Paris. quand j’ai pu me garer à côté d’une vraie… Au cas où
vous auriez du mal à faire la différence, la mienne n’est
Le coup de coeur pas la noire !
Pour les jeunes dans les années 60, l’évasion c’est la Ma passion pour créer des voitures ne m’a plus jamais
Paiola et la Place Garibaldi où l’on se promène. Et tout à quitté, comme vous pourrez le voir sur ce site qui pré-
sente ma Caravelle :
http://gtfrance.free.fr/bovari.html
31
Claude Signoret Renault et Mercedes...
de Six-Fours-les-Plages
En fin de service militaire...
...dans le Constantinois, je fus affecté, selon une logique “Qu’elle était belle ma Bretagne”, parcourue dans tous les
toute militaire, dans un “Service Auto”… bien que non sens en Dauphine. Magnifiques les quatre cathédrales
encore détenteur du permis de conduire et ne connais- de Picardie, ralliées en Coccinelle. Formidablement
sant à peu près rien des engins motorisés ! Pendant les somptueux, les châteaux de la Loire au volant d’une 203
(rares) moments de temps libre, les conducteurs m’ap- Peugeot ! Et, cerise sur le gâteau, le tour de la Corse dans
prenaient à manœuvrer sur quelques Jeep et même une des premières voitures “semi-automatiques”, prêtée
camions GMC ! Vu la durée qu’il me restait “à faire”, je par un ami insulaire… ! Pas de pédale d’embrayage. Trois
n’eus pas le droit de passer le permis militaire mais tout positions de vitesse : route, montagne et marche-ar-
cela s’avéra très utile pour plus tard… ! Dès mon retour, rière ; le changement ne pouvant se faire qu’à l’arrêt… !
à la stupéfaction de mon entourage… et du moniteur, Conseils de l’ami corse : rester en position « montagne » ;
il me suffit de trois leçons d’auto-école pour obtenir le « route » peu utilisée (sauf peut-être entre Bastia et Ajac-
permis civil ! Aussitôt, je me mis à la recherche d’une cio…). On utilise la « marche-arrière » qu’en cas extrême,
voiture d’occasion à la portée de ma petite bourse… ! un vrai Corse ne recule pas … !
Une vieille 4 CV Renault, toute en rondeurs, de la fin des
années 50, près de 90.000 km au compteur, jaune avec Le jeu en valait la chandelle
une porte verte (petit choc sans gravité…), pu être remise
en bon état (et repeinte…) par un parent bricoleur… Par- Vers la fin des années 1970, le mariage d’une cousine,
cours travail, fêtes votives des villages voisins, multiples aux alentours de Grenoble, me donna l’occasion de “me
promenades dans toute la Provence - des pierres de La payer une gaufre”… Voulant nous singulariser, nous
Crau au sommet du mont Ventoux, des ocres rouges de avions décidé avec mon épouse, mon fils et ma fille de
Roussillon aux ruines de Vaison-la-Romaine - elle “rendit nous habiller avec une dominante orange… Lorsque je
l’âme” après plus de 200.000 km /compteur… Non sans me présentai au bureau de location pour demander une
avoir provoqué une énorme frayeur… voiture de cette couleur à l’arrivée à Grenoble, l’employé
de l’agence faillit de peu éclater de rire… mais m’assura
Rétrospective ! qu’il allait “faire au mieux”… Le lendemain, il avait bien
trouvé une voiture orange… mais c’était une Mercedes
Nous revenions d’un évènement familial. Ma mère, as- qu’il fallait récupérer et ramener en gare de Marseille… !
sise à l’arrière, entendit un bruit “pas ordinaire” qui sem- Marseille – Grenoble et retour en deux jours, mon plus
blait provenir d’une roue arrière ! Je stoppai et, pour la grand parcours d’affilé au volant… mais le jeu en valait la
rassurer, dévissai l’enjoliveur de la roue en question… chandelle ! La famille savoura “avec délices” le confort du
Deux boulons tombèrent à mes pieds, les deux autres voyage. Les commandes et la conduite d’une incroyable
étant déjà passablement desserrés… Mauvais blocage souplesse m’emmenaient souvent près du 130 km, aus-
suite à une récente crevaison… La roue remise en place sitôt rappelé à l’ordre par mon “copilote conjugal”… Je
fixée “à fond”, pas de problème pour la suite… sinon qu’il laisse imaginer l’accueil des participants ”à la noce” et le
fallut que survint une nécessité plus qu’impérieuse pour succès pendant le cortège, les spectateurs saluant notre
que ma mère “remette les pieds” dans une voiture… ! voiture comme celle des mariés… ! Au retour, voulant
La conduite n’a jamais été pour moi une grande passion…
Pas plus que “les belles voitures” que je contemplais doubler rapidement un camion avec remorque,
mais n’enviais pas. Plus tard, pour rendre visite j’appuyais (un peu fortement…) sur l’ac-
à nos amis et parents, notamment dans le célérateur... Mon “copilote” faillit
Nord et la Bretagne, nous optâmes pour le s’étouffer : je venais de dépasser
train et, à l’arrivée de la plus grande gare 220 km/h !
proche de notre destination, pour la lo- Paradoxal comique : accompa-
cation d’une voiture le temps du séjour… gnant une vieille parente dans
Pratiquement à chaque voyage, par un magasin, coup de sifflet et
amusement, nous changions de marque amende ! En 2 CV et à moins
restant dans les “petites voitures”. de 30 à l’heure, je venais de
“ passer à l’orange ” !
32
Spitfire Triumph MK 2 Jacques Parent
de La Roquette-sur-Siagne
un vrai coup de cœur J’ai fait beaucoup de voyages avec. L’Espagne, la région
d’Orléans, les Pyrénées pour aller au ski. Et aussi des ba-
C’était dans les années 1963-1964… lades dans le Tarn où j’habitais. C’était des sensations
que l’on ne peut avoir avec une autre voiture, aussi près
...je me trouvais à Toulouse-Francazal quand je faisais du sol. Il est vrai qu’il fallait être jeune pour faire de
mon service militaire. Un copain avait acheté un journal la route avec. Seul inconvénient, elle n’avait que deux
où l’on décrivait la Spitfire Triumph MK 2. J’ai eu un flash places. Je l’ai gardée deux ans avec plein de souvenirs et
pour cette voiture, un coup de cœur et je m’étais promis de rencontres de voyages.
de l’avoir. Ce n’est qu’en 1966 que j’ai pu l’acquérir, ce fut
un vrai bonheur de réaliser mon rêve. On ne peut oublier sa première voiture avec tous les
moments, le temps passés avec elle. J’ai dû m’en séparer
devenue trop petite pour transporter, déménager et se
déplacer en famille. Mais c’est sûr et certain, ça reste-
ra un grand moment de ma vie. Belle réalisation qu’ont
faite les Anglais en créant cette voiture ! On peut leur
faire confiance dans ce domaine.
Nos plus belles années En Triumph Spitfire
Nous étions jeunes et beaux… Dominique et Jean-Luc Frémont
de Saint-Cyr-sur-Mer
...c’était avant, il y a quelques années ! Nous nous Nous sommes allés chercher cette vieille dame, née en
sommes rencontrés au lycée… en 1968. Mon mari af- 1966 aux Pays-Bas, et elle fait notre fierté, notre joie et
firme qu’il m’a draguée grâce à sa voiture ! C’est faux… est au centre de toutes nos attentions. Nous résidons
quoique… Même si le plancher était troué, la capote lais- en région Paca et c’est un réel bonheur de sillonner les
sait passer la pluie, nous étions plus souvent en panne petites routes, de participer à des rassemblements de
que sur la route, on était insouciants et tellement heu- voitures anciennes, de promener nos petits-enfants… de
reux ! retrouver notre jeunesse…
Retour à nos premières amours Il n’y a plus de cheveux au vent, c’est un peu plus dur de
rentrer et sortir de la voiture, le confort, le bruit… Bof, on
Puis à la naissance de notre fille, il a fallu s’en séparer : fait avec… Qu’importe, nous avons commencé notre vie
trop petite pour une famille… Et 50 ans plus tard, elle avec elle et nous la terminerons avec.
nous manquait encore. Retour à nos premières amours !
33
Brice Riba L’Acadiane
de Mougins de mon grand-père
Si j’avais voulu vous impressionner...
...je vous aurais parlé de la Mercedes de mon frère ou pour se rendre dans ses vignes avec ses outils et à la
de la BMW de mon père. Mais pour faire remonter des coopérative agricole pour ramener le vin dont il avait
souvenirs, je vous parlerai de l’Acadiane de mon grand- contribué à la production. Bien que ce soit un utilitaire,
père ! monter à son bord revêtait pour nous un côté festif et
Dans les années 80, Joseph Bert, mon grand-père mater- on avait tous envie d’y grimper dedans ! (...) Quand l’en-
nel, était propriétaire d’une Citroën Acadiane bleu EDF. vie nous prenait, à mes frères ou à mes cousins, cou-
C’était un agriculteur qui cultivait la terre pour récolter sines ou moi, on descendait au garage, aussi appelé le
des raisins et des asperges entre autres. Dans le cadre magasin où la Citroën stationnait entre les cuves et les
de son travail, avant d’avoir ce véhicule, il possédait des pressoirs. On s’installait à bord et on s’imaginait partir
chevaux (...). Par la suite, les tâches difficiles qu’ils assu- où l’on voulait !
raient ont progressivement été effectuées par des trac- Le récit de notre histoire familiale avec cette voiture m’a
teurs. Joseph en a eu deux de la marque Energic. C’est inspiré ce poème :
dans ce contexte qu’il s’est procuré un nouveau véhicule
L’Acadiane de mon grand-père
Dans l’Acadiane de mon grand-père Dans notre tête elle accélère,
On peut y ranger plein d’affaires, C’est la force de l’imaginaire
Rejoignez-nous, ça va vous plaire
C’est un très bon utilitaire Dans notre véhicule bleu clair
Pour travailler dans la clairière. On peut faire le tour de la terre !
C’est notre voiture, on en est fier !
Sans cesse cultiver la terre
Nous n’avons pas que ça à faire,
Alors quand on veut prendre l’air
Avec mes cousins et mes frères,
On s’y assoit tous à l’arrière !
Ironie du sort, quand on était trop petits pour conduire que j’ai mon permis, elle a été vendue et je n’ai plus
cette voiture, elle appartenait à la famille et maintenant qu’un jouet la représentant !
34
Une vieille caisse à l’allure si fun Chrystel Burle
de Seillons-Source-d’Argens
L’été 1988... avons eu deux magnifiques garçons. Nous avons depuis
toujours acquis des véhicules de marque Citroën : la BX,
...mon petit ami passe son permis de conduire et achète le Berlingot, le Picasso et, enfin, le C-Crosser que nous
sa première voiture : une 2CV6 Spécial Citroën de cou- avons toujours.
leur verte. Elle appartenait à une animatrice de colo-
nie, c’est pourquoi de nombreux petits messages sont Elle fait mon bonheur
écrits à l’intérieur de la malle. À cette époque, les jeunes
achetaient plutôt des 205 Peugeot ou des Golf de Volk- Les formes arrondies, les suspensions souples et sur-
swagen. La 2CV était la voiture accessible pour les petits tout un état d’esprit d’une époque passée ont fait qu’un
budgets. jour je m’étais promis d’en acquérir une à nouveau. C’est
chose faite en 2011. Pour mes 40 ans, mon mari ainsi
Nous l’avons gardée trois ans et, durant ces trois an- que toute la famille se sont regroupés afin de m’offrir
nées, elle nous a emmenés de partout. En vacances en une 2CV 6 Spécial de couleur rouge grenat de 1985.
Auvergne ou encore à la mer à La Ciotat, à Cassis. Sur
la D41 dans le sens Carpiagne-Carnoux, nous roulons Aujourd’hui, entièrement restaurée par un ami passion-
voiture décapotée, musique à tue-tête. D’accord, on cir- né, elle fait mon bonheur et une certaine fierté d’être au
cule sur la bande d’arrêt d’urgence pour permettre aux volant de cette vieille caisse à l’allure si fun. Elle attire les
voitures de nous doubler mais quel bonheur cheveux regards des petits qui voient en elle la voiture de Boule
au vent. Nous avions quand même une décapotable. et Bill et des grands à qui elle leur rappelle des souve-
Et puis un jour notre chère Grenouille, comme nous ai- nirs. Elle est inter-générationnelle.
mions l’appeler, a fini sa vie dans un carrefour à La Cio-
tat en raison d’une priorité non respectée.
Les années ont passé, nous nous sommes mariés et
35
Claude Alquier Un constructeur automobile
de Cantaron
à Cantaron ?
Rien...
...ne me prédestinait à construire un jour une voiture, Toute la mécanique a été rénovée et ce n’était pas un
je n’ai pas suivi d’école d’ingénieur. Mon parcours pro- petit problème car, malgré sa robustesse et sa solidité,
fessionnel, en majeure partie consacré à la réparation l’usure était généralisée, cette voiture ayant parcouru
automobile, m’a permis de connaître la voi-
ture de collection dès le début des années dans sa première vie au moins 300 000 km !
1980. C’est la marque Hotchkiss qui Moteur, boîte, pont, freins, suspension,
m’a passionné, cette marque fran- liaison au sol et j’en passe… tout a été
çaise aujourd’hui disparue a pro- revu. Et pour l’installation électrique,
duit des automobiles de grande j’ai utilisé du fil tressé coton avec
qualité entre 1904 et 1954. des cosses soudées.
À la fin des années 20, il était Après beaucoup de recherches
d’usage quand on voulait acheter dans les documents techniques
une voiture Hotchkiss (ce n’était de l’époque, j’ai employé pour la
pas courant) soit d’aller chez le réalisation de la carrosserie un
constructeur qui offrait un choix matériau composite du bois de
plutôt restreint de motorisation frêne, recouvert d’un produit dérivé
(4 ou 6 cylindres) pour quelques mo- de PVC permettant de bien épouser
dèles de berline coupé ou cabriolet ; soit les courbes. Vint ensuite une couche de
d’acheter un châssis motorisé, que l’on confie-
rait ensuite à un carrossier pour l’habiller d’une “robe” ouate recouverte de toile et, enfin, la mo-
au goût du jour ou… du client. Suivant sa fortune, tout leskine trouvée en Angleterre.
devenait alors possible : formes, couleurs, matériaux, Les divers profilés, qui ont permis de réaliser les entou-
intérieur ! L’homme de l’art proposait alors un panel de rages de portes et pare-brise, accessoires et serrures de
carrosseries à la mode de l’époque et le client, sous la porte, proviennent également du Royaume-Uni. Et oui !
houlette du carrossier, pouvait combiner un habillage Là on a encore la chance de trouver des refabrications
de son choix. de qualité.
La présence de 2 roues de secours témoigne du mau-
Dans la peau d’un personnage de 1930 vais état des routes de l’époque. On crevait souvent par
la présence de nombreux clous perdus par les semelles
J’ai trouvé à Monaco en 2000 un châssis Hotchkiss AM80 cloutées des souliers ou par les fers des chevaux. Les
de 1930. Un chantier parfait pour ma retraite ! En 2006, grilles placées devant les phares et le radiateur pro-
j’ai commencé la réalisation de cette voiture en me met- tègent les organes des projections de pierres qui consti-
tant dans la peau d’un personnage de 1930 à qui l’on tuaient le revêtement des chaussées (les premiers as-
aurait confié la réalisation d’une œuvre originale ne res- phaltages de rue datent de 1900 à Monaco).
semblant à aucune autre. Du sang neuf pour la marque ! À bientôt sur les routes.
36
Les Anciennes Gérard Aubry
du Cannet
Mon grand-père...
...au cours des années 1920-25, passa trois fois son per- dans les premiers jours de la guerre, avait séjourné un
mis de conduire avant de le réussir. Ma grand-mère, vi- peu plus de cinq ans sous un tas de foin. Il fallut refaire
vant dans le modernisme, voulait posséder une voiture beaucoup de choses et j’étais fier de ce véhicule. L’auto-
pour aller chaque dimanche dans leur petite maison à mobile était bicolore comme les taxis de la compagnie
Sucy-en-Brie. Leur fils aîné ressemblait à son père en ne G7. Un jour, voyant passer un copain d’école, je lui mon-
pensant que vélo et marche à pied. Quant à mon père, il trai la voiture : « C’est à mon père ! » lui dis-je fièrement.
avait les goûts de sa mère à un tel point qu’à vingt et un « Pfff ! C’est un taxi ! » éructa-t-il en me tournant le dos.
ans sa plus grande acquisition fut une voiture, ou plu- Alors je jurai, mais un peu tard, que personne ne saurait
tôt un cyclecar ainsi que l’on appelait les voitures à trois jamais que mon père possédait un véhicule.
roues à cette époque. Quelque temps plus tard, la Licorne fut échangée contre
C’était une Darmont qui avait couru le Bol d’Or. Acciden- une Salmson, cabriolet de luxe de 1933. Mon père re-
tée, mon père l’avait eue pour pas cher grâce à un de gretta de ne pas avoir la boîte Cotal. C’était une boîte
ses amis mécanicien automobile. La voiturette avec son de vitesses à commande électromagnétique qui per-
moteur de deux cylindres et ses deux vitesses en ligne mettait d’avoir quatre vitesses tandis que les voitures de
filait les 130 km /h. Un jour son frère, passager, lui dit ou l’époque n’en possédaient que trois. Quant à la marche
plutôt lui cria car le pare-brise était couché sur le capot arrière, il suffisait d’actionner un inverseur. Les quatre
pour faire plus sport : « Tu rampes, petit gars ! », eux qui vitesses se retrouvaient mais démultipliées. Mon père,
se trouvaient pratiquement assis au ras du sol. Quelques heureux de son achat, commanda alors la dernière des
minutes plus tard, ils se retrouvaient dans un champ de Salmson mais ma mère la refusa car trois ans plus tard,
betteraves, la voiture retournée. Le pneu arrière avait le temps à l’époque de la fabrication pratiquement ac-
éclaté et la roue, s’en allant de travers, avait bloqué la complie à la main, elle valait trois fois sa valeur initiale. Il
chaîne de transmission. Trois ou quatre semaines au- fallait être un peu fou pour mettre si cher dans un véhi-
paravant, traversant le bois de Vincennes, ma mère, sa cule, même avec une boîte Cotal. En 1962, la marque dis-
passagère, avec le grœnendael de mes grands-parents paraissait définitivement, le coût de la fabrication étant
sur les genoux, vit la chienne s’envoler dans un virage. incompatible avec l’époque. Comme Darmont avait dis-
Après ces incidents, mon père vendit son bolide et ache- paru en 1939 et La Licorne fermée en 1949 après que
ta une B 14 Citroën de 1928 qui possédait pour la pre- son patron fut fusillé par les Allemands en 1944.
mière fois un frein à pied sur les quatre roues, assisté. Mon père commanda alors la 203 Peugeot et, à vingt
La vitesse n’était plus la même, en pointe 80 km/h ! Puis ans, je roulais en Dauphine. J’eus l’occasion d’acheter
vint la guerre. Plus d’essence ! Plus de voiture ! une 5CV Citroën avec deux places à l’endroit de la malle
arrière mais ma femme refusa. Je crois qu’elle repensait
Des souvenirs de jeunesse impérissables à la B 14 de mes parents dans laquelle il fallait ouvrir un
parapluie quand il pleuvait et qui perdit son pont arrière
Enfin la paix ressuscita, alors mon père racheta une au- au moment de sa revente.
tomobile, son pêché mignon. Devenu raisonnable, étant Voilà mes souvenirs de ces anciennes que j’ai bien ai-
père de famille, il choisit une Licorne, toujours grâce à mées. Elles sont indissociables de ma jeunesse !
son ami. La voiture, dont le propriétaire avait été tué
Francis Negre Ma Peugeot 404,
de Nice une princesse éphémère...
L’ascension professionnelle... Une anecdote mémorable
...que j’ai connue lorsque j’étais en activité m’a per- Allant à Monaco, un jour de Grand Prix, je me rends chez
mis de changer, au goût des modèles, de voitures mon beau-frère carabinier et résidant à la Caserne du
très souvent. Je ne peux pas ici, par quelques Palais. Voiture 404 grise métallisée, pare-chocs chro-
phrases, vous évoquer tous les souve- més, roues Aragon, intérieur cuir jaune. Un véritable
nirs que chacune d’entre elles m’a pro-
curé. Les deux dernières, Citroën bleue bijou neuf. Arrivé à Monaco, au lieu dit “Gazomètre”,
et verte, m’ont permis de très belles la police m’a probablement pris pour un invité et
vacances en Normandie, m’a ouvert la route. J’ai alors accompagné le
à Cherbourg, en Prince Rainier et la Princesse Grace
tractant des dans leur Rolls jusqu’au Palais, escor-
caravanes de té et encadré par les motards de la
4,60 m à 6,50 m. Garde Princière. Quel honneur !
Gilles Vallerian La voiture de mes rêves
de Sanary-sur-Mer
Voici... suis largement encore plongé car de nombreuses autres
productions de Dieppe l’ont rejointe. Mais cela reste la
...ma première voiture de collection... qui à l’époque, en première avec toutes les émotions qui y sont attachées :
1984, était encore une voiture de sport ! Une berlinette puissante (160 CV), légère (750 kg), une tenue de route
Alpine 1600S de 1970, trouvée sur Paris et rapatriée et une agilité extraordinaires... et l’odeur du polyester,
dans le Var où elle se trouve encore. du skaï et de l’essence qui ne se retrouve plus dans des
voitures aseptisées. C’est aussi avec cette automobile
Achetée à 21 ans, j’en rêvais depuis deux ans et j’avais que j’ai découvert la mécanique.
pour cela travaillé l’été et fait un emprunt étudiant. J’ai
découvert le monde Alpine dans lequel, 36 ans après, j’y
38
Notre 4L Renault Jacquie Cauvin-Sivan
de Solliès-Pont
Elle avait fière allure...
...notre 4L Renault avec son toit ouvrant, ses phares an- troviseur intérieur, des petits chaussons roses suivis,
tibrouillard, ses sièges capitonnés, son volant gainé de bien vite, de petits chaussons bleus ont remplacé le
cuir, ses grosses roues. Elle ressemblait à une voiture voile de la mariée. Elle est devenue tout à coup plus pe-
de sport et aurait pu participer à des rallyes. Elle brillait tite. Landaus, poussette, sièges bébés, sacs de change
comme un sou neuf. Il faut dire que nous l’astiquions à prenant beaucoup de place. Pour protéger ses sièges
tour de rôle régulièrement. Ce n’était pas encore une capitonnés, nous y avions mis des plaids et, pour la deu-
voiture de collection bien que, soixante ans après, elle le xième naissance, un porte- bagages sur le toit. Il ne nous
soit devenue et nous espérons qu’aujourd’hui elle fasse était plus possible de rouler les cheveux au vent en to-
le bonheur d’un collectionneur.
Nous avions transpiré tous les tale plénitude.
deux pour l’acheter. Sur une Et elle, qui dormait à l’abri dans le ga-
petite parcelle de terre, nous y rage, se retrouva à l’extérieur dans la
avions planté des petits pois, ruelle quand il fallut agrandir la petite
des haricots, des tomates, des maison et y faire deux pièces supplé-
melons que nous vendions dans mentaires. Les premiers temps, elle
les campings ou aux particu- eut droit à une housse pour l’abriter
liers. Mais sans la participation des intempéries mais, au moindre
du grand-père de mon chéri, dit coup de vent, la bâche s’envolait ou
“gros-pépé”, nous n’y serions ja- se déchirait. Alors de guerre lasse,
mais arrivés ou alors beaucoup pendant l’hiver, nous lui mettions
plus tard. Elle nous a fait voya- une couverture sur le moteur. C’est
ger, économe en carburant, ce d’ailleurs à cause d’elle que notre 4L a
qui était appréciable pour nous, failli brûler. Je vais vous raconter cette
jeune couple pas très fortuné. Partout où nous allions, mésaventure. À la télévision, un appel
nous la prenions en photo. Les châteaux de la Loire, les aux dons pour un tremblement de terre avait été lancé.
cols des Alpes et de Savoie, la Bretagne, le Pays basque, Il fallait se rendre à la mairie du village pour déposer son
les Pyrénées. À la montagne, nous avions nos après- obole, mairie qui se trouvait assez loin de notre habita-
skis ; elle, ses pneus-neige. En vacances, nous dormions tion. Mon chéri avait pris la voiture sans enlever la cou-
dans une tente canadienne. Trop petite pour cuisiner en verture et, de retour à la maison, de grosses flammes
cas d’intempérie, alors dans son coffre et en soulevant sortaient du capot. Heureusement, il y eut peu de dé-
le hayon arrière, nous y avions installé le camping-gaz et gâts, mis à part une grosse frayeur.
les ustensiles de cuisine pour nous abriter de la pluie. Nous ne l’astiquions plus comme aux premiers jours,
Un jour, de retour d’un voyage en Corse, la compagnie tant la toilette des petites fesses nous prenait du temps.
maritime l’avait fait embarquer deux jours avant sur un Elle a continué à nous promener, nous rendre service.
cargo. À notre arrivée à Nice, elle n’était pas sur le par- Entre-temps, j’avais passé mon permis de conduire et
king garée avec les autres voitures mais abandonnée j’emmenais les enfants à l’école le matin. Mais un jour,
sur le quai. Le personnel n’avait pas pu la faire démarrer une troisième naissance s’est annoncée alors, sans hé-
et avait été obligé de la faire descendre du bateau avec sitation et toujours avec l’aide de “gros-pépé” (merci
une grue sur le port (nous avions donné la clef du coffre, “gros-pépé”), nous avons opté pour une « familiale ».
à la place de la clef de contact). La séparation a été très douloureuse. Ce n’était qu’une
voiture mais elle nous avait tant donné, apporté ce plai-
Carnet rose sir de liberté, d’insouciance que nous n’oublierons ja-
mais. Au fil du temps, nous avons eu d’autres voitures
Puis un jour (cela n’arrive pas qu’aux autres), sur le ré- auxquelles nous ne nous sommes pas attachés.
39
Jean-Pierre Boden L’aventure c’est l’aventure
de Saint-Raphaël
J’ai rencontré...
...la femme de ma vie à la Fac et, dès notre mariage, nous c’était la moins chère et elle était décapotable (photo 3).
avons eu envie de voyager à travers l’Europe. Pour cela, Nous voilà partis en camping : Paris, Suisse, Autriche,
il nous fallait une voiture. Comme nous étions boursiers Italie et Corse. C’est d’ailleurs en revenant en France que
et grâce à un petit pécule de ma femme, nous avons nous avons découvert le Var.
acheté pour 5000 nouveaux francs une 2 CV presque
neuve (photo 1), validant le slogan de l’époque : « tout le Une anecdote : en Italie, arrivés au port de La Spezia,
monde a, a eu, ou aura une 2 CV. » Mais pour les détrac- je faisais la queue pour monter la voiture dans le ba-
teurs c’était « 4 roues sous un parapluie. » teau pour la Corse quand un sympathique matelot me
fit comprendre qu’avec le toit, ouvrant en toile, « je ris-
Le camping en «Deuche» quais d’être volé. » La voiture était pleine, que faire ?...
À l’arrivée, effectivement, quelques-uns de nos souve-
Ce n’était certes pas une voiture luxueuse (voir le ta- nirs avaient disparu mais le toit, la tente et nos sacs de
bleau de bord - photo 2) mais elle avait des avantages : voyage étaient intacts. Nous étions vraiment contents !
21
3
40
La Vespa 400 : Françoise Mouriaux-Albertini
en route vers la liberté ! de Cavalaire-sur-Mer
Novembre 1962 ! Je viens d’avoir...
...21 ans ! Pour fêter cela, mes parents m’ont offert la Elles est irremplaçable
plus petite voiture sur le marché d’alors : une Vespa 400.
Elle n’a (en principe) que 2 places. Son carburant est un Arrive l’été 63 et les examens que nous réussissons
mélange d’huile et d’essence pour un moteur à 2 temps, tous les trois de justesse ! Nicole doit retrouver ses pa-
comme pour les VéloSolex. Mais c’est une décapotable ! rents en Allemagne. Nous décidons d’y aller en voiture
Elle est d’occasion et ma mère m’a fabriqué des via l’Italie. J’échange alors ma petite Vespa contre une
housses en tissu fleuri avec des pompons
en laine rouge. Mes parents, de retour sportive rouge d’occasion mais qui en jette : une
du Sénégal, se sont installés au Cros- NSU Prinz ! Je ne l’ai pas payée cher, et c’est
de-Cagnes. sans doute pour cela qu’elle tombera en
panne au niveau de Gênes. Sérieuse
Cette mini-voiture est bien pra- réparation de 3 jours sur place. Le
tique pour aller à l’institut de voyage en Italie tombe à l’eau. Nous
Lettres, rue Louis de Coppet à rentrons alors dare-dare, Nicole en
Nice, où je suis étudiante en psy- Allemagne et moi en France où je
chologie. (La faculté de lettres me débarrasserai vite de la NSU, si
n’existait pas encore). C’est mon jolie mais si décevante !
premier véritable hiver en France et,
presque instinctivement, je deviens Je regretterai toujours d’avoir vendu
immédiatement amie avec Nicole dont ma Vespa 400 ! Ce modèle doit être
les parents, eux, sont revenus d’Algérie. Le maintenant un collector. Même en tant
papa, lieutenant-colonel, est en poste à Friedrichshafen qu’épave, je serai prête à en racheter une pour
(RFA). mes 80 ans en novembre ! Mais l’essentiel dans cette
histoire, c’est que l’amitié avec Nicole est toujours là !
La liberté est à nous Alors, Vive la Vespa 400 !
Pour que Nicole et son frère Michel puissent conti-
nuer leurs études en France, ils leur ont loué un studio,
tout en haut du boulevard de Cessole. Autrement dit,
lorsque nous nous retrouvons après les cours, grâce à
la petite Vespa, la liberté est à nous ! Que de joies et que
de rires aussi ! Il faut dire que des trois je suis la plus pe-
tite : 1,65 m, Nicole 1,70 m et Michel 1,80 m. Cependant,
nous arrivons à nous caser et la Vespa nous conduits
vaillamment partout où nous voulons aller, sans jamais
tomber en panne !
Nous poursuivons nos études et parfois ce sont elles
qui nous poursuivent ! Nous faisons aussi la fête chaque
fois que l’occasion nous en est donnée. Grâce à la Vespa
400, nous nous faufilons les soirs de printemps dans les
ruelles du vieux Nice. Cette voiturette peut se garer à
peu près n’importe où !
41
Sylvain Le Strat La Citroën DS
de Villeneuve-Loubet une voiture emblématique
Je vous présente...
...ma Citroën DS 23 ie de décembre 1972 achetée en propres ailes avec ce vaisseau de la route qui m’a mené
1996 à l’âge de 17 ans alors que je n’avais pas encore partout en Europe. À ce moment-là, ce n’était pas une
mon permis. J’ai commencé à la conduire en conduite voiture qui faisait rêver les jeunes mais j’ai toujours été
accompagnée et j’ai fait mes premiers rassemblements décalé dans mon temps et attiré par cette époque que je
avec mes parents. n’ai pas connue. Durant toutes ces années, j’ai entretenu
Permis en poche, j’ai ce véhicule avec amour et passion. Je profite également
pu voler de mes de ses qualités de tractrice pour tracter des caravanes
anciennes car je suis aussi un adepte du rétro camping.
On s’en souvient...
Maurice Michel Francis Cino
de Grasse de Sillans-la-Cascade
Une voiture révolutionnaire
Une voiture chargée d’histoire
Photo de 1957 illustrant en arrière-plan une Traction Avant de Ma D.S. achetée en 1960 pour partir en voyage de noces (Es-
la marque Citroën BL, magnifique carrosserie noire et porte-ba- pagne, Portugal). À l’époque, c’était les premières et, grâce à
gages arrière, en présence de mon épouse et de ma fille à peine sa suspension hydropneumatique, on a étonné beaucoup de
âgée de 3 ans. personnes en surélevant pour passer sur des routes inondées...
42
mes
Bons Plans
mes Avantages
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44
Ils ont gagné !
Des cadeaux exceptionnels pour les abonnés Nice-Matin / Var-Matin !
Vous avez été très nombreux à participer au jeu lancé dans le dernier Mag’ pour remporter des invitations offertes
par Nice-Matin / Var-Matin à ses abonnés.
Bien entendu, en raison de la crise sanitaire, certains évènements proposés ont été décalés à des dates ultérieures.
Cette situation est bien évidemment indépendante de notre volonté.
la liste des heureux gagnants :
L’oiseau d’or atelier chocolatier - Irish Celtic - Le Zénith - Serge Lama - Le Zénith -
Cagnes-sur-Mer : Toulon : Toulon :
• ATIBOL Walter • BERNARD Michel • BONET Jean-Louis
• BRIAULT Alain • CALBAT Annie • BRUNELLE Florence
• BUS Leo • MORENVAL Yves • FAURÉ Michel
• COSTAMAGNA - REVELLO Jean-Pascal • PAESANI Nicole • GIULIANI Murielle
• SALVIATI Sonia • PENNETIER André • HOUZET Alain
Gad Elmaleh - Palais Nikaïa - Zucchero - Palais Nikaïa -
Nice : Nice :
• PERACCIO Murielle • TONCELLI Christian
45
mes Invitations
Initiation au Golf
Découvrez un sport accessible à tous... au Golf de la Vanade
Le vendredi 21 mai 2021, à 10h30, les équipes du Golf Pour le bien-être de tous ses clients, un parking gratuit
de la Vanade seront heureuses de vous recevoir dans de 150 places, des aires de repos et une restauration
un cadre unique et convivial et de vous offrir la possibi- call and collect adaptée à la situation sanitaire en cours
lité de vivre une matinée ludique au vert. sont, entre autres, mis à leur disposition.
Dominique Gault, Président du Golf de la Vanade,
Un accueil tout particulier vous sera réservé dès votre revient sur la philosophie de son Golf :
arrivée à l’issue de laquelle votre professeur de golf “Pourquoi le Golf de la Vanade ? Non le golf n’est pas
vous expliquera la prise en main du matériel ainsi que réservé à une élite !
les consignes de sécurité*. Il vous fera ensuite découvrir Nous vous proposons une découverte du golf, offrant une
le jeu, d’abord sur le practice puis sur le parcours. Vous convivialité pour les golfeurs de tous niveaux et de toutes
connaîtrez ainsi les premières sensations que procure générations. Un golf ouvert aux débutants, des initiations
ce sport accessible à tous, en parfaite harmonie avec la gratuites, des cours collectifs. Bref, une académie ouverte.
nature. Enfin, après avoir fait la synthèse de cette heure Venez comme vous êtes au Golf de la Vanade. Le sourire et
et demie d’initiation, vous serez sportivement invité la joie sont la règle.”
à rejoindre le restaurant du golf** pour y déjeuner et
échanger avec l’ensemble des participants et prolonger
ainsi cette expérience dans la joie et la bonne humeur.
Situé à Villeneuve-Loubet, notre partenaire, le Golf de la Route de Grasse 06270 Villeneuve-Loubet
Vanade propose le plus grand practice de la Côte d’Azur www.golf-vanade.com • Tél : 04 92 02 24 61
avec 53 postes répartis sur 232 mètres de long, mais
aussi 2 putting greens, 2 aires d’entraînement et son
fameux parcours 9 trous.
* Conformément aux mesures en vigueur du gouvernement, le Golf de la Vanade
garantit les mesures sanitaires indispensables à la santé de tous.
** Si les conditions sanitaires le permettent à cette date.
10 Places
à gagner
Kendji Girac - En tournée
au Palais Nikaïa • Nice
Kendji, l’artiste aux 4 millions d’albums vendus et aux tubes incontournables, revient sur scène en 2021 !
Le jeune prodige de la Gypsie Pop est de retour pour une tournée à travers la France, la Belgique et la Suisse.
Venez danser sur des rythmes endiablés et prolonger l’été toute l’année !
En tournée
Tentez votre chance page 50 !
47
mes Invitations
Jérémy Ferrari - Anesthésie Générale
au Palais Nikaïa • Nice
Le nouveau spectacle de Jérémy Ferrari...
Après la religion et la guerre, Jérémy Ferrari s’attaque à la santé !
Une nouvelle thématique explosive pour l’humoriste au succès
retentissant : 300 000 spectateurs en salle, DVD de platine,
spectacle de l’année et record de ventes en 2017, tournée à guichets
fermés en France, en Suisse, en Belgique, au Québec et aux USA !
Tentez votre chance page 50 !
48
12 Places
à gagner
Julien Doré - aimée - la tournée
au Zéntih • Toulon
Trois ans après sa tournée sold out, qui avait réuni plus de 500 000 spectateurs, Julien Doré revient pour une
tournée événement en France, Belgique et Suisse à partir d’octobre 2021.
Nouvel album disponible depuis septembre 2020 :
aimée
499
10 Places
à gagner
Florent Pagny - La tournée des 60 ans
au Zénith • Toulon
Florent Pagny revient sur scène pour fêter son 60e anniversaire...
Dès novembre 2021, Florent Pagny sera en tournée dans toute la France, en Suisse et en Belgique pour une série
de concerts inoubliables. Une tournée anniversaire où il interprétera tous ses plus grands tubes pour le plus grand
bonheur des ses fans !
32 places à gagner
Jouez par courrier ! Cochez les invitations que vous souhaitez recevoir, remplissez le coupon ci-dessous et ren-
voyez-le avant le 16 avril 2021 à : Nice-Matin - Service Marketing Le Mag’ des abonnés - 214, Bd du mercantour
06290 Nice Cedex 3.
Un tirage au sort aura lieu le 22 avril 2021. Tous les gagnants seront contactés par téléphone ou email afin d’être
informés des modalités de retrait de leur lot.
Initiation au Golf • Golf de la Vanade Jérémy Ferrari • Palais Nikaïa • Nice
Villeneuve-Loubet Jeudi 10 novembre 2022 - 20h30
Vendredi 21 mai 2021 - 10h30 1 invitation pour 2 personnes (2 places)
4 invitations pour 2 personne (8 places)
Julien Doré • Le Zénith • Toulon
Kendji Girac • Palais Nikaïa • Nice Samedi 6 novembre 2021 - 20h00
Dimanche 31 octobre 2021 - 17h00 1 invitation pour 2 personnes (10 places)
1 invitation pour 2 personnes (2 places)
Florent Pagny • Le Zénith • Toulon
N° abonné : Mercredi 2 février 2022 - 20h00
1 invitation pour 2 personnes (10 places)
Nom : ------------------------------------------ Prénom : ------------------------------- Adresse : ---------------------------------------------
----------------------------------------------------------- CP : Ville : ------------------------------------------------------
Mobile : 0 Email : ---------------------------------------------- @ ---------------------------------
EXTRAIT DE RÈGLEMENT : Jeu organisé par la SAS groupe Nice-Matin RCS Nice 807 856 596. La participation à ce jeu est ouverte du 29 mars 2021 au 16 avril 2021 à toute personne
majeure et abonnée à un des quotidiens du groupe Nice-Matin, à l’exclusion des membres du personnel travaillant pour la Société Organisatrice. Le tirage au sort aura lieu le
22 avril 2021. À gagner : 32 lots d’une valeur comprise entre 40 € et 120 € selon le lot. Le règlement complet du jeu sera adressé gratuitement à toute personne qui en fera la
demande à l’adresse suivante : Nice-Matin - Secrétariat Général - « LE MAG’ DES ABONNÉS » - 214, boulevard du Mercantour - 06290 Nice Cedex 3.
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