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Published by lenin3792, 2019-05-20 23:08:23

Museum Book

THE KHANG
The Khang live in the Son La province on the border of Laos. The province houses more than
12 diverse ethnic groups, which is perhaps part of why many aspects of the culture merge with other more dominant (in terms of population) groups. Thai ethnic heritage has had a strong influence on the Khang and now the similarities between the two groups are almost interchangeable. Their homes, costumes, and activities are all virtually the same. The Khang people still speak their indigenous tongue along with the Thai language. Many do not speak Vietnamese. Despite the language barrier, I found them to be very kind and easy to talk to.
I met Madame Lo Thi Thang in November 2018 as she was coming back from the jungle. Even at 85-years-old, she was still out collecting firewood. She posed willingly for me and with translation assistance from the Chief of the village told me that neither of them had ever seen an original Khang costume. It is unclear whether the Khang people ever had a traditional way to dress that is inherently theirs or if they’d always followed the Thai way. In any case, the new costume adorned with bright colors and ribbons is not the costume that would have been worn a hundred years ago.
Hoang Sa
Truong Sa
POPULATION ARRIVAL
13,840 Indigenous to the area (Census 2009)
LOCATION
Son La and Lai Chau Provinces
LES KHANG
Les Khang vivent dans la province de Son La à la frontière avec le Laos. La province abrite
plus de 12 ethnies différentes, ce qui peut en partie expliquer la raison pour laquelle plusieurs aspects de la culture convergent avec d’autres de communautés plus dominantes (en termes de population). L’héritage ethnique Thaï eut une forte influence sur les Khang, et les similarités entre les deux tribus sont désormais presque interchangeables. Leurs maisons, costumes et activités sont pratiquement identiques. Le peuple Khang parle encore sa langue indigène en plus de la langue Thaï. Beaucoup ne parlent pas le Vietnamien. Malgré la barrière linguistique, je découvris qu’ils étaient très gentils et il fut facile d’engager le dialogue.
En novembre 2018, je rencontrai Madame Lo Thi Thang alors qu’elle revenait de la jungle. gée de 85 ans, elle continuait néanmoins à sortir pour ramasser du bois. Elle posa volontiers pour moi, et avec l’aide à la traduction du chef de village, elle me confia que nul d’entre eux n’avait jamais vu un costume Khang original. On ignore si le peuple Khang n’a jamais eu une tradition vestimentaire propre ou s’ils ont toujours partagé le mode de vie des Thaïs. Quoi qu’il en soit, le nouveau costume orné de couleurs vives et de rubans n’est pas le costume qu’ils portaient il y a cent ans.
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THE XINH MUN
The Xinh Mun tribe, like many of the other groups in the Son La province, are culturally similar
to the larger Thai ethnic group. They are of Austro-Asian descent and still speak an indigenous language, which is unique to their tribe. Representatives from the Xinh Mun tribe can be found in both Vietnam and in central and upper Laos. Their village is tucked into the jungle and is surrounded by beautiful natural landscapes. It may be one of the last villages of its kind on the border of Laos. Since this village is in the frontier region of Vietnam it is restricted so I was not able to stay longer. During the day the Xinh Mun village is quite empty because most people are working. Only the older women remain to take care of the children. In this very remote area of Vietnam, the majority of the townspeople had never seen a foreigner before and were surprised when I arrived.
Madame Vi Thi Inh was born in 1916 and at 103-years-old she was busy cooking for herself and her grandson when I arrived. When she saw me she said “Vao trong nha (Come in)” right away and seemed to take meeting a foreigner in stride. She was happy to pose for my camera and to speak about her life. The Xinh Mun build their houses on stilts set into the dense greenery of the hills. I loved this picturesque and authentic village and will definitely return.
Hoang Sa
Truong Sa
POPULATION ARRIVAL
23,278 Indigenous to the area (Census 2009)
LOCATION
Son La and Lai Chau Provinces
LES XINH MUN
La tribu des Xinh Mun, comme beaucoup d’autres de la province de Son La, partagent une
culture similaire à celle de l’ethnie Thaï, la plus dominante de la province. Ils sont d’origine Austro-Asiatique et parlent encore une langue indigène, propre à leur tribu. On retrouve des représentants de la tribu Xinh Mun à la fois au Vietnam et dans le centre et le haut Laos. Leur village est enfoui dans la jungle et entouré de magnifiques paysages naturels. Il pourrait constituer l’un des derniers villages de ce genre à la frontière avec le Laos. Il se situe dans une zone réservée caractérisée par la frontière vietnamo-laotienne et je ne pus par conséquent rester que peu de temps. Pendant la journée, le village Xinh Mun est plutôt désert car la plupart de ses habitants travaillent dans la jungle. Seules les femmes les plus âgées restent au village pour s’occuper des enfants. Dans cette région très reculée du Vietnam, la majorité de la population locale n’a jusqu'alors jamais vu d’étranger et fut donc surprise de mon arrivée.
Madame Vi Thi Inh est née en 1916, et malgré un âge de 103 ans, je la trouvais à mon arrivée cuisinant pour son petit-fils et elle-même. Quand elle me vit, elle me dit immédiatement : “Vao trong nha (entrez)” et sembla considérer avec grande sérénité cette rencontre avec un étranger. Elle fut heureuse de poser devant l’objectif de mon appareil photo et de parler de sa vie. Les Xinh Mun bâtissent leurs maisons sur pilotis dans la verdure épaisse des collines. J’ai adoré ce village pittoresque et authentique et j’y retournerai certainement.
40




THE THUY
While traveling to visit another tribe, I met a woman who said she was from a subgroup of the
Water H’Mong in China. The tribe was given the name Thuy, meaning water in Vietnamese. The Thuy are not documented in the 54 ethnic groups in Vietnam. I could barely sleep that evening out of excitement at the thought of meeting an unrecorded tribe! The next day we traveled to the village of only 100 people, where I meet a 90-year-old Shaman. He spoke only Thuy, no Vietnamese. I photographed him in the costume, which was the first time he'd ever had a chance to wear one in his life! At some point in their history, the techniques for making the traditional dress were lost. In 2008, the government recreated the costume again from the memories of the oldest Thuy women.
Inspired by their passion for their culture, I decided to help them by paying for 16 more costumes to be made. Ten female, five for children and one for the Shaman. As I was leaving, they insisted that I take two costumes for the museum. A beautiful gift, indeed!
Hoang Sa
Truong Sa
POPULATION
113
ARRIVAL
Migrated from China
LOCATION
Tuyen Quang Province
LES THUY
Lors de mon voyage pour rendre visite à une autre tribu, je rencontrai une femme qui
déclara appartenir à une sous-branche du Water H’Mong en Chine. La tribu reçut le nom de Thuy qui signifie eau en vietnamien. Les Thuy ne sont pas recensés dans les 54 groupes ethniques du Vietnam. Je ne pus dormir ce soir-là sous l’effet de l’excitation à l’idée de rencontrer une tribu non répertoriée! Le lendemain, nous nous rendîmes dans le village de 100 habitants seulement, où je rencontrai un chaman de 90 ans. Il ne parlait que le thuy et pas le vietnamien. Je le photographiai habillé du costume, le premier de sa vie! Il y eut une époque de leur histoire pendant laquelle les techniques de confection de la tenue traditionnelle disparurent. En 2008, le gouvernement reconstitua le costume à partir des souvenirs des femmes les plus âgées des Thuy.
Inspiré par leur passion pour leur culture, je décidai de les aider en finançant 6 costumes supplémentaires; dix pour les femmes, cinq pour les enfants et un pour le chaman. Alors que je partais, ils insistèrent pour que je prenne deux costumes pour le musée. Un beau cadeau, en effet!
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THE NGAI
The Ngai live mainly in Thai Nguyen province in northeastern Vietnam. Their culture seems to
be changing rapidly. The youth no longer speak the Chinese based language. Some villagers mentioned wanting to start classes to teach the language to their children but they lacked the infrastructure. The last of their traditional homes was destroyed one week before I arrived, to be replaced by modern houses. It makes me regret that I had not started this project earlier. There are only 1000 Ngai left in Vietnam, so it is doubtful that their heritage is being preserved elsewhere. A woman named Mrs. Hau is the last person in the village who can still make the costume. Ngai costumes are dyed with indigo or other plants that tint the purchased fabric a dark green or even black. The clothing is buried with the owner when she passes away.
87-year-old Tham Thi Keo wore the only costume left in her village for her portrait. She had a great sense of humor, joking with me about not having any teeth ... yet.
Hoang Sa
Truong Sa
POPULATION
1.035 (cencus 2009)
ARRIVAL
Migrated from China
LOCATION
Thai Nguyen, Bac Can, Tuyen Quang, Cao Bang
LES NGAI
Les Ngai vivent principalement dans la province de Thai Nguyen, dans le nord-est du
Vietnam. Leur culture semble évoluer rapidement. Les jeunes ne parlent plus la langue issue du chinois. Certains villageois déclarèrent vouloir commencer des cours d’ensei- gnement de leur langue à leurs enfants mais ils ne disposaient pas des infrastructures nécessaires. La dernière de leurs maisons traditionnelles fut détruite une semaine avant mon arrivée pour être remplacée par des maisons modernes. Je regrette de ne pas avoir pu commencer ce projet plus tôt. Il ne reste plus que 1000 Ngai au Vietnam et il est peu plausible que leur patrimoine soit préservé ailleurs. Une femme nommée Mme Hau est la dernière personne du village à pouvoir confectionner le costume. Les costumes Ngai sont teints avec de l’indigo ou d’autres plantes qui donnent au tissu acheté une teinte vert foncé ou même noir. Les vêtements sont enterrés avec sa propriétaire lors de son décès.
Tham Thi Keo, âgée de 87 ans, porta pour son portrait le dernier costume présent dans son village. Elle avait un grand sens de l'humour et plaisanta avec moi sur le fait qu’elle n’avait pas de dents... pour le moment.
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THE SAN DIU
The San Diu live in Tuyen Quang and Thai Nguyen provinces. In the past, they used to
grow the cotton and indigo flowers to weave and dye their traditional costumes. Now, they mainly buy the fabric in the market, then sew it to match the ancient San Dieu style. The women rarely wear the costumes now, only those who sing at ethnic festivals, might have new ones. However, many of the villagers still seemed proud to own these heritage garments and were happy to show them off. One of the families even gave me a costume to display in the museum. I met Mac Thi Sinh, the 75-year-old woman in this portrait, at a wedding. She was delighted to show me the detailed work on her clothing, and to pose for me. She even sang the traditional San Diu music called “Soong Co”.
The young people at the wedding invited me to stay and assist at the ceremony. I found the San Diu to be warm-hearted and welcoming people.
Hoang Sa
Truong Sa
POPULATION
146.821 (census 2009)
ARRIVAL
Migrated from China
LOCATION
Thai Nguyen,Vinh Phuc, Bac Giang, Quang Ninh, Tuyen Quang, Hai Duong
LES SAN DIU
Les San Diu vivent dans les provinces de Tuyen Quang et de Thai Nguyen. Dans le
passé, ils cultivaient le coton et les fleurs indigo pour tisser et teindre leurs costumes traditionnels. De nos jours, ils achètent principalement le tissu au marché puis le cousent pour embrasser le style ancien de San Dieu. Les femmes portent désormais rarement les costumes. Seules celles qui chantent dans des festivals ethniques sont susceptibles de s’en faire confectionner de nouveaux. Cependant, beaucoup de villageois semblaient toujours fiers de posséder ces vêtements symboles de leur patrimoine et étaient heureux de les montrer. Une des familles m’offrit même un costume à exposer au musée. Je rencontrai Mac Thi Sinh, la femme de 75 ans représentée sur ce portrait lors d'un mariage. Elle fut ravie de me présenter le travail minutieux de ses vêtements et de poser pour moi. Elle chanta même la musique traditionnelle San Diu appelée «Soong Co».
Les jeunes gens présents au mariage m’invitèrent à rester et à assister à la cérémonie. Je trouvai les San Diu chaleureux et accueillants.
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THE XA PHANG
The Xa Phang, a subgroup of the Hoa tribe, are part of the Chinese diaspora and Cantonese
is still their native tongue. Their village, in the Dien Bien province, is set far back in a valley, which is quite difficult to access. It took me 2 hours to drive 11 kilometres to reach the village. I was the first foreigner that the Xa Phang people had seen so it took some time to approach them. After driving on the challenging roads, I too needed some time to rest. The Xa Phang wear their traditional dress and handmade fabric shoes every day, even when they work in the fields, which is rare for tribal people. I’d previously met Hoa in other provinces who no longer wore their costumes, so it was exceptional to see the way the Xa Phang dressed.
When I met 92-year-old Madame Ly Tong Me she was already wearing her colourful clothing and was a bit shy in a gentle way. She kept repeating that she was too old to be photographed. When we arrived in the valley at late afternoon, the light was dimmed by the mountain. I had to wait for the right moment for the last rays to appear. When the sun came out and highlighted her vibrant blouse, I knew I would return again to this authentic village, which had offered me so much inspiration.
HANOI
HO CHI MINH
Hoang Sa
Truong Sa
POPULATION ARRIVAL
20,000 Migrated from China (Census 2009)
LOCATION
Dien Bien, Lai Chau Provinces
LES XA PHANG
HOI AN
Les Xa Phang, sous-branche de la tribu des Hoa, font partie de la diaspora Chinoise, et le
chinois est encore leur langue maternelle. Leur village, qui se trouve dans la province de Dien Bien, est situé en retrait d’une vallée, qui est plutôt difficile d’accès. Il me fallut 2 heures de conduite pour parcourir 11 kilomètres afin d’atteindre le village. Ce fut la première fois que les Xa Phang voyaient un étranger. De ce fait, cela prit un peu de temps avant de pouvoir les approcher. Après avoir conduit sur les routes difficiles, j’avais moi aussi besoin de temps pour me reposer. Les Xa Phang portent leur costume traditionnel et chaussures de tissu fabriquées à la main, tous les jours, même lorsqu’ils travaillent dans les champs, ce qui est rare pour un peuple tribal. J’avais déjà rencontré les Hoa dans d’autres provinces qui ne portaient plus leurs costumes, et il fut donc exceptionnel de voir la façon dont les Xa Phang avaient préservé leur culture.
Lorsque je rencontrai Madame Ly Tong Me, âgée de 92 ans, elle portait déjà son habit coloré, elle était un peu timide et avait des manières douces. Elle ne cessait de répéter qu’elle était trop vieille pour être prise en photo et cela l’amusait. Lorsque nous arrivâmes dans la vallée en fin d’après-midi, la lumière était atténuée par la montagne, je dus alors attendre le bon moment afin que les derniers rayons apparaissent. Lorsque le soleil sortit et illumina sa blouse chatoyante, je sus que je retournerais dans ce village authentique, qui m’a apporté tant d’inspiration.
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THE GIAY
The Giay constitute one of the smallest ethnic groups in the country. They immigrated from
China but settled in the northern regions of Vietnam around 200 years ago. I met the Giay several times in the last six years in the touristic regions around Sa Pa where their assimilation to the Vietnamese people is already well underway. It’s in 2018 that I went looking for the traditional costume. It took me over 2 hours on the motorbike towards the mountains to finally meet them.
The Giay’s original costume was particularly subdued in its black uniformity, but it is now practically impossible to find. There have been a great many changes in the last forty years, and the colour – particularly blue, highly appreciated – made its way to very modern looking costumes. Previously, these were made by the Giay from pieces of cotton; however, their new outfit, that they rarely wear, is now made from synthetic fabric. One of the Giay woman told me that her children asked her to burn all the old costumes to make space in the house! Sin Thi Rum, 82, kindly put it on for the picture.
Hoang Sa
Truong Sa
POPULATION
58,617 (Census 2009)
LOCATION
Lao Cai, Ha Giang, Lai Chau, Yen Bai Provinces
ARRIVAL
Migrated from China, 200 years ago
LES GIAY
La population des Giay est l’une des plus faibles parmi les ethnies du pays. Elle est originaire
de Chine mais s’est installée dans les régions septentrionales du Vietnam il y a environ 200 ans. J’ai au cours des six dernières années rencontré plusieurs fois les Giay dans les régions touristiques de Sa Pa. Leur assimilation au sein du peuple vietnamien était déjà bien avancée. C’est en 2018 que je partis à la recherche de leur costume traditionnel. Il me fallut rouler en moto plus de 2 heures en direction des montagnes pour finalement les rencontrer.
Le costume original des Giay est particulièrement sobre, de couleur noire unie mais il est désormais quasiment impossible de le trouver. Depuis une quarantaine d’années, les choses ont bien changé et la couleur – particulièrement le bleu, très apprécié – s’est imposée sur des costumes d’allure très moderne. Auparavant, ces derniers étaient confectionnés par les Giay à partir de pièces de coton. Leurs nouveaux ensembles, rarement portés, sont désormais confectionnés à l’extérieur à partir de tissus synthétiques. Une femme de l’ethnie Giay me raconta que ses enfants lui avaient demandé de bruler tous les vieux costumes pour faire de la place dans la maison ! Sin Thi Rum, 82 ans, l’a très gentiment revêtu pour la photographie.
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THE NUNG
I met the woman in the photo at the incredibly vibrant Hoang Su Phi Market. This meeting was
a wonderful and light-hearted experience. Her friends found the whole idea of me taking her photo rather comical and soon we were all in stitches from laughing so uncontrollably. Definitely a memorable moment.
Later, while looking around, I noticed a sea of women wearing the traditional costume. It is said that women here wear 12 different colored trousers to match each month of the year. Their traditional costume is made up of a subtly designed jacket accessorized with silver buttons, jewelry and intricate embroidery. It it said that the silver they wear isn’t only for aesthetic reasons, but that it’s also worn for the benefit of their health. Interestingly, they believe that silver is a thermometer that can measure epidemics. Each sub-group makes its costume with its own features but they all share the same indigo dyeing process.
Hoang Sa
Truong Sa
Je fis la connaissance de la femme représentée sur ce portrait au marché animé et coloré
d’Hoang Su Phi. Notre rencontre et la séance photo qui suivit furent une expérience extraordinaire. Son amie était visiblement très amusée d’observer la scène et nous sommes tous rapidement partis en fou rire; un instant de partage mémorable.
En observant autour de moi, je pus constater que la plupart des femmes étaient vêtues du costume traditionnel. On dit ici qu’elles portent des pantalons de 12 couleurs différentes, une pour chaque mois de l’année. Chaque communauté confectionne le costume à sa manière, mais le procédé de teinture à l’indigo est commun à tous les Nung. Leur habit est très subtil. La veste est agrémentée de boutons d’argent, de bijoux et de broderies délicates. Les objets en argent ne sont pas portés dans un but uniquement esthétique. Ils auraient pour fonction de mesurer l’état de santé de la personne.
52
POPULATION
968,800
(Census 2009) 7th Largest Group
LOCATION
ARRIVAL
1700’s, It’s believed they migrated in waves from southern Guangxi and Yunnan.
Lang Son, Cao Bang, Bac Thai, Bac Giang, Ha Giang, Lao Cai
LES NUNG




THE LAO
The Lao tribe from the Dien Bien province originated in Laos. Their indigenous language
sounds similar to Laotian with subtle differences. In the past, the Lao grew cotton and indigo to weave and dye the fabric used to make their clothing. Today, they buy the fabric, but elders in the village still weave and embroider their decorative brocade by hand. Younger generations prefer to buy costumes from Laos, which they wear for celebrations, than to follow the traditional methods of their mothers and grandmothers. I was amazed by the number of women in the village who were over 100 years old and still healthy, especially considering the fact that they smoke pipes regularly. I even met one woman who was 109!
Madame Lo Thi Banh, 94-years-old, was my favourite model, laughing at the novelty of being photographed as she smoked. Like other women of her generation, she wore small, silver earrings to stretch her ears. This village seems to be the last one where costumes are still made in the Lao fashion. Lao in other regions typically wear costumes made by the Lu tribe. Until I found this village, I thought the Lao didn’t have a distinct ethnic dress and was happily surprised to find that this village was different from the others.
Hoang Sa
Truong Sa
POPULATION ARRIVAL
14,928 Migrated from Laos (Census 2009)
LOCATION
Dien Bien, Son La, Lai Chau Provinces
LES LAO
La tribu Lao de la province de Dien Bien est originaire du Laos. Leur langue indigène
ressemble beaucoup au Laotien avec une différence légère. iIs cultivaient jadis le coton et l’indigo pour tisser et teindre le tissu utilisé pour la confection de leurs vêtements. Aujourd’hui, ils achètent leur tissu, alors que les anciens du village continuent de tisser et de broder leur brocart décoratif à la main. Les plus jeunes générations préfèrent acheter les costumes qu’ils portent pour les célébrations au Laos, au lieu de poursuivre les méthodes traditionnelles de leurs mères et de leurs grand-mères. Je fus surpris par le nombre de femmes du village de plus de 100 ans et encore en bonne santé, surtout lorsqu'on sait qu’elles fument régulièrement la pipe. Je rencontrai même une femme de 109 ans !
Madame Lo Thi Banh, âgée de 94 ans, fut mon modèle préféré. Elle ria à l’idee d’être photographiée pendant qu’elle fumait. Comme les autres femmes de sa génération, elle portait des petites boucles d’oreilles en argent pour étirer ses oreilles. Ce village semble être le dernier dans lequel les costumes sont confectionnés en suivant les techniques anciennes. Les Lao des autres régions portent des costumes fabriqués par la tribu Lu. Jusqu’au jour où je découvris le village, je ne pensais pas que les Lao avaient un costume ethnique distinct, et je fus agréablement surpris de constater que ce village était totalement différent des autres.
54




THE LU
“Why didn't you come when I was still young and beautiful?” The words of Lo Van Bau, 93, the
village elder, still resonate today, revealing a common thought shared beyond boundaries and cultures. She is nonetheless the kind of beauty that keeps inspiring my project Ageless Beauty.
I met the Lu in July 2017 in the Lai Chau area, where they live in one of the best-preserved villages I’ve ever visited. There, the atmosphere is peaceful and joyful, the traditional stilt houses have been kept intact and each household still makes the traditional costume, including the younger women. The Lu’s passion for their own culture is obvious and they’ve developed ecotourism, which I believe, participates positively to its conservation. The cotton costume, dyed in indigo and embellished with bright embroidery, is still worn regularly. The skirt is worn every day and the jacket, which is tight around the hips and flared (both feminine and sophisticated), is only worn occasionally. The distinctive Lu headdress is actually a scarf, always knotted on the left side of the face. These days, it’s reserved only for special events due to the complexity and time required to put it on. As for jewellery, the belief is that the earrings keep them in good health and ensure a long life, so women wear them from an early age and throughout their whole life.
Hoang Sa
Truong Sa
POPULATION
5601
(Census 2009)
LOCATION
Lai Chau Area
ARRIVAL
Originated from Yunnan province in China
LES LU
“Pourquoi n’es-tu pas venu quand j'étais encore jeune et belle?”. Les mots de Lo Van Bau,
doyenne du village âgée de 93 ans, résonnent encore à mes oreilles. Révélateurs d’une pensée partagée au-delà des frontières et des cultures, elle représente pourtant le genre de beauté qui continue d’inspirer mon projet Ageless Beauty.
Je rencontrai les Lu en juillet 2017 dans le secteur de Lai Chau. Le village dans lequel ils vivent est l’un des mieux préservés que j’ai pu visiter. L'atmosphère y est sereine et joyeuse, les maisons traditionnelles sur pilotis sont intactes et chaque foyer continue de confectionner son costume y compris les jeunes femmes. La passion des Lu pour leur culture est évidente et ils ont développé de l’écotourisme qui, je le crois, participe positivement à sa préservation. Le costume dont la jupe au moins est portée au quotidien, est fait de cotonnade indigo decorée de broderies vives. La veste adopte une forme évasée qui se ressert à la taille, à la fois féminine et sophistiquée. La coie distinctive est en fait une écharpe nouée du côté gauche du visage. Elle est aujourd’hui réservée à des occasions spéciales car elle s’avere extrêmement longue et complexe à revêtir. Quant aux boucles d’oreilles, elles garantire- raient santé et longévité. Les femmes les portent dès le plus jeune âge et les gardent à vie.
56




THE MUONG
With around 1.3 million members, the Muong represent the third largest cultural group in
Vietnam. They are very close to the Kihn, both in origin and linguistics, sharing more than 75% of their vocabulary. During the country’s Chinese occupancy, the Muong were largely uninfluenced by the Chinese culture, due to their remote location in the mountainous provinces of Hoa Binh and Thanh Hoa. Because of this, they are now often considered to be the only descendants of the first Viets.
The small village of Giang Mo, where I met the Muong in June 2017, is organised around traditional stilt houses. 80-year-old Dinh Thi Chi, was wearing the traditional costume, smoking her bamboo pipe when I arrived. Sadly, with the area becoming more and more touristic, I believe that scenes like this one will soon become rare. The simplicity of the black skirt and short jacket contrasts with the fine detail of the belt (yem) - a piece of fabric worn on the chest - and the edge of the skirt made of cotton brocatelle. These beautiful accessories reveal the weaving capabilities of the Muong women, a skill that once was considered an essential quality to be a “good wife”. Women can pick from more than 40 symbols for the decoration of these pieces. For instance, the dragon, which was reserved for the nobles in the old feudal system.
HANOI
POPULATION
1,268,963 (Census 2009)
LOCATION
ARRIVAL
Indigenous to Northern region
HO CHI MINH
HOI AN
Hoang Sa
Truong Sa
Hoa Binh, Thanh Hoa, Phu Tho, Son La,
Ninh Binh, Ha Noi, Yen Bai, Dak Lak Provinces
LES MUONG
Constituée de près d’1,3 million de personnes, l’ethnie des Muong est la 3ème plus
grande communauté du Vietnam. Dès l’origine, elle fut très proche ethniquement et linguistiquement des Kinh, partageant jusqu’à 75% de leur vocabulaire. Au moment de la sinisation du pays, les Muong, établis dans les provinces montagneuses de Hoa Binh et Thanh Hoa, furent très peu influencés par la culture chinoise, ce qui leur vaut souvent d’être considérés comme les uniques descendants des premiers Viets.
Giang Mo, le petit village où je les rencontrai en juin 2017, est organisé autour de maisons traditionnelles sur pilotis. À mon arrivée, Dinh Thi Chi, âgée de 80 ans, portait le costume et fumait sa pipe en bambou. Une vision que j’imagine de plus en plus rare dans ce village, devenu aujourd'hui touristique. Chez les Muong, la simplicité apparente de la jupe noire et de la veste courte contraste avec la finesse des détails. La ceinture, le yem - pièce de tissu à porter sur la poitrine - et la bordure de la jupe en brocatelle de coton révèlent le talent de tisserand des femmes Muong; un savoir-faire autrefois considéré comme essentiel à une bonne épouse. Elles s’inspirent dans un répertoire de plus de 40 symboles dont le dragon, réservé à la noblesse, souvenir de l’ancien système féodal.
58




THE TAY
The Tay are Vietnam’s largest ethnic group and have a close relationship with the Kinh.
They reside in the Northern provinces; however, I met this particular Tay woman in the Highlands while I was leaving a M’nong Village. She happens to be Kim Hai’s grandmother, one of my favourite models who is part of my Giving Back Project. I’m a strong believer in Karma and the fact that her grandmother offered me her costume to display in the museum is no small gesture.
Unlike many mountainous groups living on steep slopes, the Tay settled in fertile valleys at the mountain's foot. And in contrast with the very elaborate attire of several northern groups, the Tay’s costume is extremely subdued, composed of a straight skirt or trousers and a long tunique slit at the sides, very similar to the Ao Dai, the Kinh’s traditional costume. Only the bright belt, traditionally made out of silk, which shimmers in contrast with the dark cotton indigo dyed dress, stands out. Certain local groups wear a shorter skirt and the Tay Pa Pzi adorn the austere costume with little touches of colour, silver elements and a cloth hat whose shape represents a house.
Hoang Sa
Truong Sa
Lang Son, Cao Bang, Tuyen Quang, Ha Giang, Bac Kan, Yen Bai, Thai Nguyen, Lao Cai, Dak Lak Provinces
LES TAY
POPULATION
1,626,392 (Census 2009)
LOCATION
ARRIVAL
More than 2000 years ago, from south of Yangtze river in China
Les Tay représentent le plus grand groupe ethnique du Vietnam et entretiennent d’étroites
relations avec les Kinh. Ils vivent dans les provinces septentrionales, mais je rencontrai cette femme Tay dans les Hauts Plateaux, alors que je quittais un village M’nong. Il s’agit en fait de la grand-mère de Kim Hai, l’un de mes modèles favoris qui fait partie de mon projet Giving Back. Pour moi qui crois au Karma, le fait que sa grand-mère m’ait offert son costume pour l'exposer dans le musée n’est pas un geste anodin.
Contrairement à de nombreuses ethnies montagnardes vivant sur les pentes escarpées, les Tay se sont établis dans les vallées fertiles aux pieds des montagnes. Contrastant avec les tenues extrêmement élaborées de certains groupes du nord, le costume des Tay dénote par sa sobriété. Il est composé d’une jupe droite ou d’un pantalon, porté avec une longue tunique fendue sur les côtés, dont l’esthétique rappelle celle de l’Ao Dai typique des Kinh. Le costume de couleur sombre, en coton teinté à l’indigo, est éclairé par le seul ajout d’une ceinture de couleur vive, traditionnellement en soie. Dans certains communautés locales, les jupes sont courtes et les Tay Pa Pzi agrémentent le vêtement austère de quelques détails en couleur, d’éléments en argent et d’un chapeau conique en tissu dont la forme représente une maison.
60




THE KHO MU
I came across the Kho Mu several times, by chance, while I was searching for other ethnic
groups, like in 2014 while I was roaming through the valleys of Dien Bien Phu province in search of the Black Thai, and again in the Nghe An area while I was trying to find the O’Du, Vietnam’s smallest ethnic group. But at the time, I had only found Kho Mu villages surrounded by Thai villages, whose culture strongly influenced Kho Mu traditions.
During a new expedition in 2017, I discovered a more isolated village whose remoteness helped preserve the Kho Mu culture. And although there were resemblances with the Thai architecture, the village seemed to be as it would have originally appeared. As for the costume, the skirt borrows its fashion from their neighbours, but the jacket that accompanies it is very unique to the Kho Mu. On the front, the piece is decorated with silver coins. Like armour, it is used to serve as protection, and considered to be a lucky charm. I remember the villagers’ warm welcome and the surprise of witnessing women smoking small wooden pipes, typical of the central area.
Hoang Sa
Truong Sa
Lai Chau, Nghe An and Son La Provinces
LES KHO MU
POPULATION
72,929 (Census 2009)
LOCATION
ARRIVAL
Migrated from Northern Laos
Je croisai les Kho Mu à plusieurs reprises par hasard alors que j'étais à la recherche
d’autres tribus, comme ce fut le cas en 2014 alors que j'arpentais les vallées de la province de Dien Bien Phu en quête des Thai Noir, puis dans la région de Nghe An où j'essayais de retrouver les O’Du, la plus petite ethnie du Vietnam. À cette époque, je n’avais trouvé que des villages Kho Mu entourés de villages Thai, dont la culture avait fortement influencé celle des Kho Mu.
Mais lors d’une nouvelle expédition en 2017, je découvris un village plus isolé; un éloignement qui permit à la culture Kho Mu de résister. Bien que l’on y entrevoit des ressemblances avec l’architecture Thaï, le village me sembla tel que je l’aurais trouvé aux origines de l’ethnie. Quant au costume, la jupe empruntait aux codes de leurs voisins accompagnée toutefois d’une veste bien typique aux Kho Mu. Sur le devant, le plastron en pièces d’argent, telle une armure, servait à les protéger et était devenu par extension un porte bonheur. J’ai le souvenir d’un accueil du village très chaleureux. J’eus la surprise d’observer les femmes fumer les petites pipes en bois, généralement typiques du centre.
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THE LA CHI
The La Chi are very skilled and resourceful. The women are very good at threading, weaving,
dyeing and embroidery. Men are excellent builders and make household items from rattan and bamboo. La Chi houses are usually built on stilts and are surrounded by thick clay walls. The La Chi traditional costume is simple and elegant. I was a little surprised when I didn’t see that many women wearing the costumes in the village. These days, it’s not very common to see men wearing their full costumes, but that was not the case of 78 year old Lung Leo Pho, the man in the photo. He was making water pipes and was very friendly to me.
I was quite overwhelmed by the general openness and warmth in the village when I was invited to meet another family. They were so proud to show off their home and even showed me the indigo dyeing process, which is still very much a part of their culture today.
Hoang Sa
Truong Sa
POPULATION ARRIVAL
13,158 Indigenous to this area (Census 2009)
9th Largest Group
LOCATION
Ha Giang, Lao Cai Provinces
Cette ethnie, particulièrement ingénieuse possèdent de nombreux savoir-faire. Les femmes
excellent dans l’art du tissage, de la teinture et de la broderie tandis que les hommes sont d’excellents bâtisseurs et fabriquent des meubles en rotin et en bambou. Les maisons La Chi faites d’épais murs de torchis sont traditionnellement bâties sur pilotis. Leur costume traditionnel est simple et élégant. Je fus toutefois surpris de voir si peu de femmes le porter dans le village. Et il est encore plus rare de voir des hommes vêtus de l’habit complet mais ce fut le cas de Lung Leo Pho, le modèle âgé de 78 ans de cette photo, un homme charmant qui fabriquait des pipes à eau.
Je fus emu par l’ouverture et l’accueil particulièrement chaleureux que je reçus du village. Une deuxième famille m’invita d’ailleurs à découvrir sa maison, dont elle était très fière, et m’a offert une démonstration du processus de teinture à l’indigo, une tradition toujours très présente dans la culture actuelle des La Chi.
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LES LA CHI




THE CAO LAN
I found the Cao Lan, in November 2017, while on an expedition in the mountainous province
of Yen Bai, in northeast Vietnam. On the way, I stumbled across the chief of Tan Huong Village. Ly Tien Sinh, 85, has been chief for more than 20 years and can read, speak and write in nôm, the sino-Vietnamese calligraphy, which prevailed until the introduction of the Latin alphabet. After exploring his incredible collection of manuscripts together, he offered me a poem, an ode to love, confirming the romantic reputation of the Cao Lan. Their poetry and folk songs - chanted during the competition of sinh ca – is the pride of the Cao Lan and has been recognized as intangible cultural heritage of the nation.
The woman in the portrait, his wife, also 85, was extremely kind. She is wearing the post-war costume. The original indigo colour has been replaced with red and black. It is adorned with simple silver jewellery. Although less sophisticated than that of their neighbours, it remains nonetheless elegant with its detailed, colourful collar. Today, it is only worn for special occasions and the turban has completely disappeared. 13-year-old Nguyen Thi Hong Nhung, is a proud representative of the Cao Lan culture, perpetuating their chants and poems in their original dialect that she learnt from her grandmother. She represents hope that their culture will live on through future generations.
Hoang Sa
Truong Sa
Tuyen Quang, Thai Nguyen, Bac Giang, Quang Ninh, Yen Bai, Cao Bang, Dak Lak, Lang Son, Phu Tho, Vinh Phuc Provinces
LES CAO LAN
POPULATION
169,410 (Census 2009)
LOCATION
ARRIVAL
Migrated from China, 400 years ago
Je découvris les Cao Lan lors d’une expédition en Novembre 2017 dans la province
montagneuse de Yen Bai au nord-est du pays. En route, je rencontrai par hasard le chef du village de Tan Huong. Agé de 85 ans, Ly Tien Sinh exerçait ce mandat depuis plus de 20 ans et il pouvait lire, parler et écrire le nôm ou sino-vietnamien, calligraphie dominante jusqu’à l’introduction des caractères latins. Après avoir exploré ensemble sa magnifique collection de manuscrits, il m’offrit un poème, une ode à l’amour, confirmant la réputation romantique des Cao Lan, dont la poésie et les chants folkloriques, - scandés lors de concours de sinh ca -, font la fierté des Cao Lan et ont été inscrits au patrimoine immatériel national.
La femme du portrait, son épouse, âgée également de 85 ans, fut d’une extrême douceur. Le costume qu’elle revêtit était la version d’après-guerre, au moment où la couleur indigo traditionnelle fut abandonnée au profit du rouge et du noir et porté avec des bijoux en argent aux formes épurées. Moins sophistiqué que celui de leurs voisins, il demeure néanmoins élégant avec ses détails colorés comme à l’encolure. Il n’est plus porté que lors d’occasions spéciales tandis que le turban original a complètement disparu. Nguyen Thi Hong Nhung, du haut de ses 13 ans est pourtant une fière représentante de la culture Cao Lan perpétuant les chants et poèmes appris de sa grand-mère dans leur dialecte originel. Elle représente l’espoir que leur culture perdure à travers cette nouvelle génération.
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CENTRAL AND SOUTHERN VIETNAM
Central Vietnam is punctuated by green highlands and coffee plantations while the South is a
land of sweltering heat and winding rivers. Some areas of Central and Southern Vietnam where the ethnic groups live have remained inaccessible to foreigners. I have worked tirelessly over the years to obtain entry into these remote regions, at times waiting for years to receive the proper permits, in order to meet the tribes who call this area home.
In the Kontum province, I had the privilege of meeting the Brau, the second smallest ethnic group in Vietnam at only 397 people. Their traditional crafting methods seemed to no longer be practiced. In contrast, some of the Co Tu’s sculptures and handicrafts were included on the Intangible Heritage of Vietnam list in 2015. Since I live in Central Vietnam myself, I am able to visit with some of these ethnic groups, such as the Cham, regularly and I can see how the modernity of the outside world is changing their paths little by little. This section of the museum is truly a once in a lifetime opportunity to see images of the people, customs and dress, many of which are no longer being made.


LE CENTRE ET LE SUD DU VIETNAM
Le centre du Vietnam est ponctuéde hautes terres verdoyantes et de plantations de café, tandis
que le sud est une terre de chaleur étouffante et de rivières sinueuses. De nombreuses zones du centre et du sud du Vietnam où vivent les groupes ethniques sont restées inaccessibles aux étrangers. J'ai travaillé sans relâche au fil des ans, pour pouvoir entrer dans ces régions éloignées, attendant parfois des années avant de recevoir les permis appropriés, afin de rencontrer les tribus qui habitent ces régions.
Dans la province de Kontum, j’aieu le privilège de rencontrer les Brau, le groupe ethnique le deuxième plus petit du Vietnam avec seulement 397 personnes. Leurs méthodes de fabrication traditionnelles semblaient ne plus être pratiquées. En revanche, certaines des sculptures et de l’artisanat de la Co Toufiguraient sur laliste du patrimoine immatériel du Vietnam en 2015. Depuis que je vis moi-même au centre du Vietnam, je peux rencontrer régulièrement certains de ces groupes ethniques, tels que les Cham, et je peux voir commentla modernité du monde extérieur change peu à peu de chemin. Cette section du musée est vraiment une occasion uniquedans une viede voir des images de personnages, de coutumes et de vêtements, dont beaucoup ne sont plus fabriquées.




THE KINH
The Kinh, more commonly known as the Viet, are the largest ethnic group in Vietnam making
up 85.7% of the total national population. The Kinh reside in all provinces in Vietnam and speak Vietnamese, though the dialect can change dramatically based on the region. In the majority of the provinces the Kinh are the main ethnic group, however, in some of the northern mountainous regions such as Hoa Binh, Son La, and Cao Bang, where there are a large diversity of tribal groups, the Kinh are actually the minority.
I’ve lived with the Kinh since 2011 when I moved to Hoi An with my family. I chose the ao dai to represent them because its iconic beauty is so emblematic of Vietnam. These two photographs have become internationally famous making them some of the most recognizable images of modern Vietnam from this decade. I interact with the Kinh every day and am inspired during Vietnamese holidays when they wear their national dress. Some are handmade, many are not. They can be simple or ornately embroidered, cotton or silk, worn by men, women and children but the one unifying characteristic is the shape of the slim tunic worn over loose pants.
Hoang Sa
Truong Sa
POPULATION
73,594,427 (Census 2009)
LOCATION
All the Provinces
ARRIVAL
Indigenous in Vietnam
LES KINH
Les Kinh, plus connus sous le nom de Viet, représentent la plus large ethnie du Vietnam. Ils
constituent 85.7% de la population nationale. Les Kinh résident dans toutes les provinces du Vietnam et parlent le Vietnamien, même si le dialecte peut changer considérablement d’une région à l’autre. Dans la majorité des provinces, les Kinh représentent l’ethnie principale. Néanmoins, dans certaines régions montagneuses du nord telles que le Hoa Binh, Son La, et Cao Bang, dans lesquelles on retrouve une grande diversité de tribus, les Kinh représentent en fait la minorité.
Je vis depuis 2011 avec les Kinh, depuis que j’ai emménagé à Hoi An accompagné de ma famille. J’ai choisi le Ao Dai pour les représenter car sa beauté emblématique est véritablement symbolique du Vietnam. Ces deux photographies sont devenues mondialement connues et sont les images les plus reconnaissables du Vietnam moderne de la dernière décennie. J’interagis avec les Kinh au quotidien et mon inspiration se nourrit notamment lors des jours de fêtes au Vietnam, lorsqu’ils portent leur costume national. Certains sont fait à la main, beaucoup ne le sont pas. Ils peuvent être simples ou ornés de broderies, faits de coton ou de soie, portés par des hommes, des femmes et des enfants. Le dénominateur commun réside dans la forme élancée de leur tunique portée sur des pantalons amples.
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THE BRAU
In May 2016, I had the opportunity to meet the Brau. It took me 2 days to get to the village,
which was one of the poorest I’d seen. There were hardly any men in the village and the youngsters couldn’t share much information about their culture with me. The Brau traditionally wear heavy jewellery that strains their ears to create long, large, hanging earlobes. They use ivory or wood depending on their level of income. According to Brau custom, youngsters who reach the age of puberty have the four front teeth of their upper jaw evenly filed. This is considered a coming of age ritual. The Brau also used to have their bodies tattooed. I was told that all the people who had their faces tattooed had sadly already died. Disappointingly, no one in the village makes the costume anymore. I left this village feeling quite sad but also inspired to tell their story.
In 2018, I came back to give the book in which his picture appears to Y An, 76 years old. Surprised and happy, she shared this moment with her family and gave me a beautiful traditional hat she had made. Unfortunately, I was able to see that culturally the situation had gotten worse, which does not bode well for the Brau.
Hoang Sa
Truong Sa
Dak Me Village in Kon Tum Province
LES BRAU
POPULATION
397
(Census 2009) 2nd Smallest
LOCATION
ARRIVAL
Believed to be descendants from the Khmer Kingdom from the 13th century. Migrated in Vietnam about 100 years ago
J’eus l’opportunité de rencontrer les Brau en mai 2016. Il me fallut 2 jours pour atteindre leur
village, l’un des plus défavorisés que j’ai visité. Je n’ai croisé que très peu d’hommes. Quant aux plus jeunes ils semblaient ignorer leur culture. Les femmes portent traditionnellement de lourdes boucles d’oreilles - en bois ou en ivoire en fonction de leurs moyens, afin d’allonger et d’élargir leurs lobes. Ils ont également pour coutume de se limer les incisives de la mâchoire supérieure, tradition douloureuse qui marque le passage à l’âge adulte, pour les filles comme pour les garçons. Auparavant, ils arboraient des tatouages sur le corps et même parfois sur le visage, mais aucun représentant de cette communauté n’en porte plus aujourd'hui. Par ailleurs, plus personne ne fabrique le costume traditionnel. Je quittai le village désolé de constater la disparition des traditions Brau, mais d’autant plus inspiré à raconter leur histoire.
En 2018, j’y retournai pour offrir l’ouvrage dans lequel se trouve la photographie de Y An âgée de 76 ans. Très heureuse, elle partagea ce moment avec sa famille et me confia un beau chapeau traditionnel qu’elle avait confectionné. Malheureusement, je pus constater que la situation s’était encore culturellement dégradée ce qui ne présageait rien de bon pour les Brau.
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THE RO MAM
Meeting the Ro Mam after waiting 3-years for authorization was definitely the most intense
and unbeatable experience in every way. In November 2016, thanks to the national channel VTV1’s efforts, I was finally able to visit the village, located in a restricted area, 20km from the Cambodian border. Accompanied by the TV crew, it took us 3.5 hours in a 4WD to cover the 51 km that separates Mo Rai from the closest town! We can presume that no outsiders have been allowed there since the war.
Of the last 12 traditional costumes left, I was honoured to receive one, along with a pipe and a basket, to showcase their culture. I was invited to lunch with the chief of the village where he presented me with it. The woman pictured, posed in it as a token of remembrance. The remaining 11 white costumes are kept as treasures by the Ro Mam in awareness that no one makes them anymore.
Hoang Sa
Truong Sa
POPULATION
436
(Census 2009) 3rd Smallest
LOCATION
Mo Rai, Kon Tum Provinces
ARRIVAL
Elders say that the Ro Mam have been living in this area for generations.
La rencontre avec les Ro Mam fut épique et de loin l’expérience la plus intense. Après 3 ans
d’attente avant obtenir l’autorisation et grâce aux efforts de la chaîne nationale VTV1, je pus finalement accéder en novembre 2016 à la bourgade située dans une zone réglementée, à seulement 20 km de la frontière cambodgienne. Accompagné de l’équipe de télévision présente pour capturer cette rencontre inédite, il nous fallut trois heures et demi pour parcourir les 51 km qui séparent Mo Rai de la ville la plus proche! Et on peut penser qu’aucun étranger n’y avait été autorisé depuis la guerre.
À l’heure actuelle, il ne leur reste plus que 12 costumes ethniques et j’eus l’honneur d’en recevoir un accompagné d’une pipe et d’un panier traditionnel à exposer dans la galerie afin de témoigner de la culture Ro Mam. Je fus invité à déjeuner avec le chef du village qui me présenta cet élégant ensemble tandis que la femme du portrait accepta de poser plie immortaliser le moment. Les 11 habits restants sont conservés par les Ro Mam comme de véritables trésors conscients que plus personne ne le confectionne.
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LES RO MAM




THE COR
This traditional costume has been one of the hardest for me to find out of the whole
collection. It was only after visiting more than 20 villages that I finally came across this woman who owned the last original version, with a traditional blue skirt that no one produces anymore. This costume is certainly a unique and precious example of the tribe’s heritage. Women traditionally wear it with necklaces made out of tiny beads following the same patterns of colours. I was thrilled to see the Quang Nam Province government being that active in aiding the conservation and promotion of its ethnic groups. Indeed, the government owns several Cor costumes that are lent to the villages during traditional festivals.
Moreover, the decorated pole, erected for ceremonies, as well as sacred objects named Gu, have been listed as Intangible Heritage of Vietnam in 2015 by the Ministry of Culture, making it the first ancestral ritual of an ethnic minority of Vietnam to ever be protected.
Hoang Sa
Truong Sa
POPULATION ARRIVAL
33,817 Indigenous to the area (Census 2009)
LOCATION
Quang Ngai, Quang Nam Provinces, Central highlands
LES COR
Ce costume traditionnel fut sans doute l’un des plus compliqués à obtenir. Je dus visiter une
vingtaine de villages pour croiser finalement cette femme qui possédait la version originelle avec la jupe bleue que plus personne ne confectionne désormais. Vous avez donc sous les yeux une pièce unique de leur patrimoine. Les femmes le portent traditionnellement associé à des colliers de perles très fines dont les couleurs correspondent à celles du vêtement. Je fus ravi de découvrir le dynamisme du gouvernement de la province de Quang Nam en matière de conservation et de valorisation de ses ethnies. En effet, il possède plusieurs costumes Cor qu’il met à disposition des villages lors de festivals traditionnels.
Par ailleurs, le rite de dressage du mât ornementé, érigé à l’occasion des cérémonies, tout comme une série d’objets sacrés “Gu”, ont été inscrits en 2015 sur la liste du Patrimoine Culturel Immatériel du Vietnam par le Ministère de la Culture; le premier rite ancestral d’une minorité ethnique jamais protégée au Vietnam.
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THE BRU VAN KIEU
Translated into Vietnamese, Bru-Van Kieu means “people living in the woods”. I was
fortunate enough to visit this group from Quang Tri province in early September 2016. On arrival, I was immediately enchanted by how peaceful and happy the village felt. The children rushed toward me, laughing and giggling, and ended up following me from house to house. When I asked about their language, I couldn’t find anyone there that wrote it.
Regarding their costumes, they told me that they usually only wear the skirt, which is made in Laos and then sold at the main city market of Lao Bao, which is on the border. They say the top is too expensive to buy because sadly, no one in the village makes the traditional costume anymore. Like most women all over the world the Bru-Van Kieu are no different in their love for jewellery, beaded bracelets and silk scarves.
Hoang Sa
Truong Sa
POPULATION
74,506 (Census 2009)
LOCATION
ARRIVAL
Uncertain but believed to be descendants of the Khmer of Angkor from the 9th to the 13th centuries
Quang Binh, Quang Tri, Dak Lak, Thua Thien-Hue Provinces
LES BRU VAN KIEU
Bru-Van Kieu signifie en vietnamien « le peuple qui vit dans les bois ». J’eus la chance de
rencontrer en septembre 2016 ce groupe de la province de Quang Tri. Dès mon arrivée, je découvris un village extrêmement paisible et agréable. Les enfants, amusés, se ruèrent vers moi et me suivirent en riant, de maison en maison. En interrogeant les Bru-Van Kieu sur leur dialecte, je découvris que plus personne dans le village ne savait l’écrire.
De la même manière, ils ne portaient plus la jupe traditionnelle. Cett dernière était fabriquée au Laos et revendue au marché principal de Lao Bao situé du côté vietnamien de la frontière. Quant à la veste, elle est devenue trop chère à se procurer n'étant plus confectionnée au village. Les femmes se parent cependant de bijoux en argent et de bracelets sertis de perles.
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THE TA OI
Of the Ta Oi’s 3 subgroups, only one, the Kan Tua people possess the knowledge of how to
make the traditional costume. Their weaving technique, called zeng, has the particularity of inlaying tiny glass beads into the brocade’s pattern. Because this local craftsmanship was slowly disappearing, a local woman decided to start workshops, not only to manufacture the costume again, but above all to teach the techniques. They now sell their products, to both locals and tourists in cooperatives that represent an opportunity for women to enhance their standard of living. In the meantime, the A Luoi district, close to Hue is helping financially those structures.
The woman pictured was very welcoming and invited me into her stilt house. Children gathered around with laughter while observing the shoot. You can see her pipe displayed in the cabinet.
Hoang Sa
Truong Sa
POPULATION
43,886 (Census 2009)
LOCATION
ARRIVAL
Indigenous to Truong Son Central Highlands region
Thua Thien-Hue and Quang Tri Provinces, Central Vietnam
Ils sont divisés en trois branches. Parmi eux, seuls les Kan Tua sont encore capables de
fabriquer le costume traditionnel. Leur technique de tissage, appelée zeng a la particularité d’incruster dans le motif de toutes petites perles de verre. Ce savoir-faire local était en fort déclin jusqu’à ce qu’une femme de l’ethnie décida d’ouvrir des ateliers, non seulement pour confectionner à nouveau le costume, mais avant tout pour transmettre les techniques de ce patrimoine fragile. Les Ta Oi vendent désormais leurs produits aux locaux comme aux touristes, dans des coopératives, ce qui représentent pour les femmes une opportunité d’améliorer leur niveau de vie. En parallèle, le district d’A Luoi, à proximité de Hué, aide financièrement ces structures.
La femme représentée sur le portrait, très avenante, m’invita dans sa maison sur pilotis tandis que les enfants autour de nous riaient aux éclats, amusés de cette séance photo inédite. Vous pouvez admirer sa pipe dans le cabinet.
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LES TA OI




THE CO HO
The Co Ho, K’Ho or Koho as they are known, originate from the Lam Dong province in the
Central Highlands of Vietnam. I first visited the Co Ho in August 2016 and have returned many times since. It never ceases to amaze me when I catch a glimpse of their colourful homes emerging from amid the greenery of the highlands. Most Co Ho people own a modern version of their traditional dress and wear it to church every Sunday. However, according to one village chief, these traditions are falling out of favor with the younger generations along with the older ways of handcrafting the costumes.
In 2016, I was lucky to meet a woman named K’Long K’e. 101-years-old and the regal matriarch of 11 children and 165 grand- and great-grandchildren, she was a living link between the past and the future of the Co Ho people. I photographed her in her traditional costume, which was different than the newer versions I’d seen. Indigo-dye and hand-stitching graced her dress, which she wore draped across her shoulders like a blanket. Sadly, K’Long K’e passed away in 2017 at 102-years-old. When I visited her village to pay my respects and to share her photograph with her family, I received an unexpectedly moving gift-her handcrafted blanket. She had passed this vintage treasure down to her daughter who chose to give it to me so that it would be preserved in the Precious Heritage Museum alongside the photograph of the family’s matriarch. She is gone but her bloodline and the detailed beauty of her traditional dress still remain.
Hoang Sa
Truong Sa
Lam Dong Provinces, Central Highlands
LES CO HO
POPULATION
166,112 (Census 2009)
LOCATION
ARRIVAL
Migrated from the central coast to the mountains
Les Co Ho, aussi écrit K’Ho ou Koho, sont originaires de la province de Lam Dong dans les hauts
plateaux du centre du Vietnam. Je visitai les Co Ho pour la première fois en Août 2016 et j’y suis retourné plusieurs fois depuis. Je ne cesse d'être ébloui chaque fois que j’aperçois leurs maisons colorées émergeant de la végétation des hauts plateaux. La plupart des Co Ho possèdent une version moderne de leur costume traditionnel et le porte à l’église tous les dimanches. Toutefois, selon le chef d’un village, ces traditions seraient tombées en disgrâce auprès des jeunes généra- tions et les méthodes anciennes de création artisanale des costumes mises de côté.
En 2016, j’eus la chance de rencontrer une femme du nom de K’Long K’e. Agée de 101 ans et majestueuse matriarche de 11 enfants et 165 petits- et arrière-petits-enfants, elle représentait un lien vivant entre le passé et le futur du peuple Co Ho. Je la pris en photo dans son costume traditionnel, différent des nouveaux modèles que j’avais vues. De la teinture indigo et des détails cousus à la main réhaussaient la robe de K’Long K’Ê, qu’elle portait drapée autour des ses épaules comme une couverture. Malheureusement, elle s’est éteinte en 2017 à l’âge de 102 ans. Lorsque je visitai son village pour présenter mes condoléances et partager sa photographie en compagnie de sa famille, je reçus un don touchant et inattendu, la couverture de K’Long K’e confectionnée à la main. Elle transmis ce trésor ancien à sa fille qui choisit de me l’offrir afin qu’il soit préservé dans le Musée Precious Heritage ainsi que la photographie de la matriarche familiale. Elle nous a quitté mais sa lignée et la beauté minutieuse de son costume traditionnel subsistent.
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THE H’RE
The H’Re live in social units up to 100 families. I met the H’Re of the Quang Ngai province
for the first time in 2013. Nobody I saw was wearing the traditional costume; it was only while I was driving back to Hoi An that I came across this woman on the side of the road dressed in her cultural dress.
I returned in 2016, specifically to explore the green surroundings of Ba To. There, I only found one village where few local women are still making their dark indigo dress with an embroidered pattern. Although, they currently work separately in their own homes, they expressed the wish of someday having a communal house that they could use as a workspace to gather in as well as pass on their knowledge. While visiting the different villages, I also had the feeling that very few foreigners have visited those places, and the children seemed a bit afraid of seeing an unfamiliar face.
Hoang Sa
Truong Sa
POPULATION
127,420 (Census 2009)
LOCATION
ARRIVAL
Indigenous and one of the oldest living in Truong Son - Tay Nguyen area
Quang Ngai, Binh Dinh Provinces, South of Central Coast Vietnam
Ils vivent au sein de villages qui rassemblent jusqu’à 100 familles. Je rencontrai pour la
première fois en 2013 les H’Re de la province de Quang Ngai. Je ne croisai alors aucune personne vêtue de l’habit traditionnel. C’est lors de mon trajet retour vers Hoi An que j'aperçus sur le Nord de la route une femme portant le costume.
Je retournai les voir en août 2016 afin d’explorer plus en profondeur les environs verdoyants de Ba To. Là-bas, je ne trouvai qu’un village dans lequel quelques femmes poursuivaient la confection de l’habit en indigo orné de broderie. Elles semblaient par ailleurs sensibles au défi de faire perdurer cette tradition. A l’heure actuelle, elles cousent chacune dans leur maison mais elles partagent l’espoir de faire naître un espace commun de travail pour pouvoir se réunir et transmettre leur savoir-faire. Alors que je visitais le village, j’eus l’impression que peu d’étrangers s’étaient aventurés jusque-là et les enfants semblaient quelque peu effrayés de voir un visage aux traits peu familiers.
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LES H’RE




THE M'NONG
I met the M’nong in two regions of Vietnam. The M’nong in the Binh Phuoc region a few
hours from Ho Chi Minh and those in the Dak Lak region in the Highlands that I visited regularly between 2011 and 2018. The latter have a unique specificity in Vietnam: their special relationship with elephants, totally non-existent for the M’nong in Binh Phuoc. The M’nong in Dak Lak capture and train the pachyderms for several months before introducing them to the village during a ceremony which makes them fully-fledged members of the community. From this crucial moment where the adoption by the group takes place, the elephants take part in all the village activities and follow the same rules as the humans.
In recent years, this special relationship has been disappearing rapidly, and the number of elephants has been dramatically reduced to the point where there were only two left in the village that I visited. Only those who own an elephant continue to perpetuate this culture, at present ignored by the rest of the village community. Fascinated by this exceptional relation- ship, I’m currently preparing a book with an ethnologist to document, while there is still time, the rituals and the beliefs that have linked the M’nong and the elephants for centuries.
Hoang Sa
Truong Sa
Dak Lak, Lam Dong and Binh Phuoc Provinces
LES M'NONG
POPULATION ARRIVAL
102,741 Indigenous of Indochina, (Census 2009) part of the Champa
LOCATION
kingdom from the 2nd century
Je rencontrai les Mnong dans deux provinces du Vietnam; les Mnong de la province de Binh
Phuoc, à quelques heures d’Ho Chi Minh-Ville, et ceux de la province de Dak Lak dans les hauts plateaux que je visitai régulièrement de 2011 à 2018. Ces derniers partagent une spécificité unique au Vietnam; leur relation privilégiée avec les éléphants, totalement ignorée par les Mnong de Binh Phuoc. Les Mnong de Dak Lak capturent pendant plusieurs mois les pachydermes afin de les dompter avant de les introduire dans le village à la suite d’une cérémonie qui les intronise membres à part entière de la communauté. A partir de ce moment crucial, à considérer comme une véritable adoption par le groupe, les éléphants participent à toutes les activités du village et suivent les mêmes règles que celles appliquées aux humains.
Ces dernières années, cette relation privilégiée a rapidement disparu et le nombre d’éléphants a drastiquement diminué au point qu’il n’en restait que deux dans le village que j’ai visité. Seuls ceux qui possèdent un pachyderme continuent de perpétuer cette culture, désormais ignorée par le reste des villageois. Fasciné par cette relation exceptionnelle, je prépare actuellement un livre avec un ethnologue afin de documenter, pendant qu’il en est encore temps, les cérémonies et les croyances qui lient depuis des siècles les Mnong aux éléphants.
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