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Published by Térence Guérin, 2023-11-01 13:13:33

Portfolio

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Térence Guérin 2nd2 Le diptyque iconographique Etape 1 : Choisir les oeuvres Oeuvre 1 : Bellérophon tuant la Chimère Oeuvre 2 : Saint Georges luttant avec le dragon Ces deux œuvres sont unies par le lien de l’affrontement contre des apparitions de créatures fantastiques. Toutes deux mettent en scène un combat acharné entre humain et surnaturel. La première œuvre, réalisée entre -425 et -420 se nomme Bellérophon tuant la Chimère et fut réalisée sur de la céramique en forme ronde : c’est ce que l’on appelle un “épinétron attique” . L'œuvre est actuellement conservée au musée archéologique national d’Athènes. Son auteur, ses dimensions et son lieu de découverte sont actuellement inconnus. La seconde œuvre se nomme Saint Georges luttant avec le dragon. Elle fut peinte sur toile par Santi Raffaello, dit Raphaël en français, en 1505. Ses dimensions sont de 0,294x0,255 mètres. Elle est en ce moment exposée au Louvres (Paris, France). Etapes 2 et 3: Analyser et Commenter les oeuvres 1) Descriptions. L'œuvre Bellérophon tuant la Chimère est une céramique antique, plus précisément un épinétron (œuvre réalisée sur la céramique d’un vase). Elle représente très clairement un guerrier, Bolléphoron, roi de Corinthe, tuant de sa lance une créature surnaturelle, c'est-à-dire qu’elle dépasse les lois et la raison de notre monde. Ici c’est en l'occurrence la Chimère. Nous pouvons également remarquer un cheval ailé, le légendaire Pégase, qui est ici la monture du Bellérophon. Ce cheval est d’ailleurs mis en valeur par sa grande taille : c’est le premier point sur lequel notre œil va se poser en regardant cette céramique. Il est de plus situé au milieu de l'œuvre. Nous remarquons ensuite aux alentours, la Chimère, et enfin le


guerrier, Bellérophon caché par les ailes de Pégase. Cette céramique ne comporte aucun plan, aucune perspective : ces techniques n'étaient point encore découvertes au moment de la réalisation de l'œuvre, mais nous pouvons cependant constater des tentatives de mise en valeur, que nous venons de voir (agrandissement de la taille, placement au centre de l'œuvre…) Tous les éléments de ce chef- d’oeuvre sont d’ailleurs de couleur de la céramique : orangeâtres. Ils sont de plus répartis suivant la teneur du combat : Bellérophon et sa monture, vainqueurs, sont placés au-dessus de la chimère, vaincue. Nous pouvons enfin dire que cette œuvre suscite une certaine émotion de courage, de combat et de peur. Nous sommes réconfortés d’être extérieurs à la scène ! En effet, l'œuvre nous rend conscients de la vaillance de Bellérophon grâce à sa lance portant le coup fatal à la chimère, et de l’apparence cruelle et monstrueuse de cette dernière. Elle lance un certain message au peuple en lui annonçant que le bien, symbolisé par Bellerophon, vaincra toujours sur le mal, la chimère. La fonction de l'œuvre Bellérophon tuant la Chimère est purement décorative. Elle sert uniquement à décorer un vase, qui lui est utilitaire. Ensuite, cette céramique n’est pas précisément reconnue dans le monde de l’art, bien que l’ensemble général des céramiques antiques le soit, mais elle a eue, comme toutes oeuvres à connotations mythologiques une portée qui a dépassé le monde de l’art : elle nous remémore un événement, ou un texte : ici en l'occurrence au Chant 6 de l’Iliade d’Homère, reprenant le mythe de Hipponoos, qui a ensuite pris le nom de Bellérophon, qui dut, pour se racheter, dresser Pégase et tuer la Chimère. Elle envoie enfin un certain message aux spectateurs en leur disant qu’il faut être vaillant et audacieux, que le bien vaincra toujours sur le mal. N’étant pas un grand amateur de mythologie j’ai cependant choisi de présenter cette œuvre en raison de sa magnifique mise en scène, qui m’a littéralement happé. Pour une oeuvre antique, je trouve que la représentation des personnages et de l’action est particulièrement aboutie : les placements des éléments sont symboliques, les ailes de Pégase et la lance sont finement représentés et l’action paraît particulièrement céleste, ce qui donne un effet de grandeur et de reconnaissance à cette confrontation entre humain et surnaturel. L'œuvre de Raphaël, Saint Georges luttant avec le dragon, est, pour sa part, une huile sur bois. Elle représente Georges de Lydda, martyr devenu saint, vêtu de son armure, assis sur son cheval blanc, en train de combattre un dragon, pour sauver la princesse ainsi que tous les habitants de la ville mis en danger par cette créature extraordinaire. Notre vision s’arrête premièrement sur Georges et sa monture, grâce


à leur taille dominante et une lumière extérieure les inondant. Nous apercevons ensuite la créature, la nature, et enfin la princesse, de taille assez petite, qui fuit la scène de combat. Notre œil est d’ailleurs très sollicité, d’un coup, car trois actions se produisent en même temps : Georges brandit son arme pour porter le coup fatal au dragon qui, se soumet en même temps en baissant la tête, et au même moment, la princesse fuit. Nous pouvons également constater une forte exposition entre l’ombre et la clarté dans ce tableau: Le cheval, son cavalier et la princesse sont en apparence très éclatants, très clairs et visibles tandis que la créature est elle, très sombre. Cela renvoie une fois de plus à l’opposition entre le bien et le mal. La perspective est présente dans ce tableau. Nous disposons d’un premier plan, composé de Georges, de sa monture et du dragon situé en plein centre de tableau , d’un second plan représentant la princesse et quelque nature et ensuite d’un troisième et dernier plan, mettant en scène une lointaine nature. Trois couleurs prédominent dans ce tableau : le banc éclatant du cheval, symbolisant la pureté défendue par Georges, le rouge de la selle pouvant éventuellement évoquer la passion du Christ et enfin le vert de la nature. Enfin, le message envoyé par l'œuvre est destiné aux chrétiens. Il exprime la lutte éternelle entre le bien (Georges) et le mal (Dragon). Il met aussi en scène un modèle sociétal à suivre, bien qu’assez stéréotypé : Le cavalier doit défendre sa princesse du mal. La peinture Saint Georges luttant avec le dragon de Raphaël a elle aussi une fonction décorative, et est assez reconnue dans le monde de l’art surtout grâce à la fameuse légende du Saint Georges. Sa vie à elle beaucoup influencé le monde de l’art, car les représentations de Saint Georges terrassant le dragon sont nombreuses, bien que celle de Raphaël soit la plus célèbre. La symbolique de l'œuvre est catholique : elle symbolise la victoire du Bien sur le Mal et met en scène un modèle à suivre : le stéréotype du cavalier sauvant sa promise du mal, du surnaturel, ici représenté par le dragon. Enfin, j’ai choisi cette œuvre car étant chrétien, elle m’a beaucoup parlé, et car la représentation de ce combat m’a également paru somptueuse et très courageuse. J’aime les effets de règne, de grandeur et de vaillance; cette peinture de Raphaël m’a donc évidemment plu. Etape 3: Comparer les oeuvres Commençons par les points communs à ces deux ouvrages.


Tout d’abord, le thème est commun aux deux œuvres: Le combat de l’humain contre le surnaturel, c’est d’ailleurs ce lien qui a donné naissance au portfolio. Ensuite, et les scènes représentées sont plus ou moins les mêmes : Un guerrier chevauchant sa monture combat une créature monstrueuse. La disposition et les mises en valeurs sont également semblables : le guerrier et son cheval, vainqueurs sont présentés au-dessus de la créature qui est, elle, vaincue. Cela ressort une émotion équivalente pour ces deux œuvres : la victoire, le courage et le triomphe. De plus, le message livré par ces réalisations est identique : Le bien vaincra éternellement sur le Mal. Nous pouvons donc dire que les artistes ont créé ces œuvres pour la même fin : représenter le combat et la victoire du bien sur le mal. Ensuite, nous constatons que leur fonction est similaire : décorer et que toutes deux se rapportent à une légende : celle de Bellérophon pour Bellérophon tuant la Chimère et celle du Saint Georges pour Saint Georges luttant avec le dragon. Poursuivons ensuite avec les différences rencontrées lors de l’analyse des ces deux œuvres. Nous pouvons tout d’abord remarquer qu’il y a une très importante différence entre les techniques artistiques utilisées en -420 av J-C et en au XVIe siècle, et cela est normal ! Déjà, le support n’est pas le même, l’usage de céramique était très répandu à l’époque tandis qu’au XVIe siècle, l’usage de peinture, ou d'huile était très courant. Ensuite, les procédés de perspectives n’étaient pas aussi aboutis au Vème siècle av. J-C qu’au XVIe siècle ! Nous pouvons le remarquer : l'œuvre Bellérophon tuant la Chimère ne nous présente pas de différents plans tandis que Saint Georges luttant avec le dragon, pour sa part, nous met en scène trois différents plans bien clairs et définis. De plus, les méthodes d’ajout de couleurs sur les œuvres d’art en général n’étaient pas encore utilisées à l’époque de la création de Bellérophon tuant la Chimère tandis qu’elles commençaient à se répandre chez les artistes au XVIe siècle après J-C. Les influences de ces œuvres divergent également. La céramique Bellérophon tuant la Chimère s’est basée sur la mythologie mais l’huile sur bois Saint Georges luttant avec le dragon, représente une scène chrétienne : le fameux combat héroïque de Saint-Georges avec le dragon. Ensuite , nous nous rendons compte que l’artiste contemporain n’a pas imité l'œuvre antique car il voulait originellement représenter le combat entre Georges et le Dragon, mais il s’est nonobstant bien aidé d’anciennes représentations de combat entre bien et mal, naturel et surnaturel, telles que Bellérophon tuant la Chimère pour créer la sienne. La simple disposition des personnages lors de ce combat, qui est exactement la même, nous témoigne de ce fait.


Enfin, nous pouvons constater que ces deux œuvres ont quelques points de divergence, certes, mais ont surtout beaucoup de points communs comme le placement des personnages, le type de scène représentée, le message envoyé… L’artiste contemporain Raphaël s’est fortement inspiré des ces œuvres de combat antiques, telle que Bellérophon tuant la Chimère, mais ne l’a pas pour autant imitée : il souhaitait représenter une toute autre histoire, et nous pouvons de plus dire que sa représentation restera plus concrète et définie, en effet les deux artistes ne disposaient pas des mêmes savoirs sur les couleurs et les perspectives… L’une a été créée avant J-C l’autre longtemps après mais pourtant l’idée reste la même : le bon vaincra le méchant, l’homme vaincra le surnaturel, le Bien vaincra le Mal.


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