OPÉRATIONNELS 51/52
SOUTIEN LOGISTIQUE DÉFENSE SÉCURITE PRINTEMPS / ETE 2021
extrait numerique
SPECIAL SOFINS 2021
• Le futur des hélicoptères militaires : un défi européen
Par l’ingénieur général de l’armement (2S) Louis-Alain Roche
• Dossier« FFoairrceeasustpreémcieanlte»s
ARQUUS-DEFENSE.COM MEMBER OF THE VOLVO GROUP
... SOMMAIRE ... SOMMAIRE ... SOMMAIRE ...SO
4 Editorial pour cet extrait dedie « special sofins »
Numériquement vôtre
Par Murielle Delaporte
6 L’analyse du Conseil éditorial
EXTRAIT
Le futur des hélicoptères militaires : un défi européen
Par l’ingénieur général de l’armement (2S) Louis-Alain Roche
12 dossier forces speciales
Sofins 2021
« Faire autrement »
Entretien avec Benoît de saint Sernin
Par Linda Verhaeghe
Reportage au sein de la CCT FS
Pas d’opération sans SIC
Par Linda Verhaeghe
Buzz autour d'un « Chef de guerre »
100 % Ops
Entretien avec Louis Saillans
Propos recueillis par Claude Corse
EXTRAIT
Retex interalliés
Les forces spéciales US face au retour de la haute intensité
Par Franck Rossi
EXTRAIT
Dossier SCORPION
Première OPEX pour le GTIA Scorpion
Par le lieutenant-colonel (Ret.) Pascal Podlaziewiez
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Opérationnels SLDS # 51/52 3
Soutien Logistique Défense Sécurité
N°51/52 - Printemps - Eté 2021 éditorial
Siège social « Chacun est responsable de tous.
DIESL Chacun est seul responsable.
Défense interarmées Chacun est seul responsable de tous. »
et soutien logistique Antoine de Saint-Exupéry
Paris, France Numériquement vôtre
Dépôt légal / ISSN : 2273-4201
Par Murielle Delaporte
www.operationnels.com
Alors que cette parenthèse covidienne semble
Directrice de publication / Rédactrice en chef toucher à sa fin (du moins nous l’espérons) et que
Murielle Delaporte l’heure de réouverture de nos salons habituels
[email protected] se dessine, à commencer par le SOFINS « en
06 89 74 24 31 ouverture de terrain » post-pandémique, nous
vous proposons, en avance de phase, cet extrait
Communication de notre double-numéro de printemps, lequel
Claire Colat-Parros paraîtra le mois prochain pour une diffusion au
[email protected] Camp de Souge comme de coutume.
06 83 50 08 58 Ce tournant numérique qui s’est généralisé au
sein de nos sociétés par la force des évènements
Publicité et relations extérieures de ces derniers mois, nous l’avions adopté dès
Sylvana Desforges la création de notre revue en 2009 au travers de
[email protected] notre site internet www.operationnels.com.
06 10 17 29 41 Mais, comme de nombreux collègues, nous
l’avons bien-sûr renforcé et diversifié au gré des
Contributeurs et Interviewés mois confinés et nous serons bientôt en mesure
(uniquement pour cet extrait) de vous offrir de nouvelles formules mixtes et
Capitaine Clément complémentaires associant le papier - auquel
Claude Corse nous demeurons très attachés - et le numérique
Lieutenant-Colonel (R) Pascal Podlaziewiez sous toutes ses formes (vidéo, podcasts, lettres
Ingénieur général de l’armement (2S) Louis-Alain Roche d’information, application, etc).
Franck Rossi Nous espérons que vous serez nombreux à nous
Louis Saillans suivre dans la « vie d’après » d’Opérationnels
Benoît de saint Sernin SLDS et, dans cette attente, nous vous
Linda Verhaeghe souhaitons bonne lecture de cet échantillon
des thématiques « Forces spéciales » que nous
Relecture & Prepresse abordons, parmi d’autres dossiers, dans notre
Nicole Cointement version imprimée.
Claire Colat-Parros
Pauline Schaltegger A suivre donc ...
Impression Photo de couverture
Imprimerie de Champagne Démonstration des forces
Langres spéciales au Salon SOFINS ©
Murielle Delaporte, 2019
Abonnement
[email protected]
Site internet Operationnels.com
Murielle Delaporte
Marc Passarelli
Romain Petit
Franck Rossi
Réseaux sociaux
Murielle Delaporte
Les opinions exprimées au sein de cette
publication n’engagent que leurs auteurs. Les
publicités insérées relèvent de la responsabilité des
annonceurs.
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6
Le futur des hélicoptères
militaires : un défi européen
Par l’ingénieur général de l’armement (2S)
Louis-Alain Roche
EXTRAIT
L
es hélicoptères tiennent une place de plus en plus
importante dans le fonctionnement des organismes de
défense et de sécurité publique, du fait de leur souplesse
d’emploi, de leur capacité croissante en matière de
rayon d’action, de capacité d’emport et de vitesse
d’intervention, en s’affranchissant des contraintes du
terrain. Qu’il s’agisse des forces armées, des forces de
sécurité intérieure, ou bien encore des organismes
chargés de la protection des populations, tous font appel
aux capacités des hélicoptères, qui remplissent de mieux
en mieux des tâches multiples nécessaires à l’exercice de
leurs missions. Cependant le coût élevé des machines,
que ce soit en développement, à l’achat, en service et
en maintenance en font souvent l’objet de critiques
persistantes au niveau des décideurs publics qui doivent
arbitrer entre des exigences contradictoires dans le cadre
de budgets toujours contraints. L’avenir de l’industrie
des hélicoptères reste encore largement ouvert, et les
orientations sur le long terme à décider.
Tigre en vol © Murielle Delaporte, Camp de Souge, Sofins 2019
.... ANALYSE DU CONSEIL EDITORIAL ... L’AVENIR DES VOILURES TOURNANTES ....
Des origines relativement récentes :
de la première mission de combat de la Lufftwaffe en 1944
au tournant de la guerre du Vietnam
Il faut rappeler que l’hélicoptère est apparu relativement
récemment, et que son développement s’est fait dans un contexte
très différent de celui de l’aviation.
Souvent exécutés par des ingénieurs visionnaires en France, en
Espagne, en Russie, en Allemagne et aux Etats-Unis, un certain
nombre de travaux de recherche et des vols de prototypes
ont été réalisés avant la seconde guerre mondiale. Mais si
Opérationnels SLDS # 51/52 7
Soutien Logistique Défense Sécurité
Focke Achgelis Fa 223 Drache © Luftwaffe Resource center Sur le plan européen, la mise au point de petites
turbines à gaz qui rendent la propulsion des
des expérimentations avaient eu lieu, elles hélicoptères beaucoup plus efficace va donner
n’avaient pas vraiment débouché sur un emploi naissance en France à des familles d’hélicoptères
opérationnel des hélicoptères pendant la guerre. légers extrêmement performants pour l’époque,
D’après Paul de Caumont, conseiller militaire qui vont équiper les trois armées et la gendarmerie.
de la division hélicoptères de l’Aérospatiale, les Ces derniers vont connaître un immense succès
Allemands auraient effectué une mission en 1944 à l’export et pénètrent aussi le marché civil
contre la résistance française dans le Vercors (Alouette II et III et leurs dérivés). Cependant,
avec trois hélicoptères armés Focke-Achgelis 223. jusqu’au début des années 60, les hélicoptères
Il s’agirait ainsi de la toute première mission de plus lourds sont des modèles américains (Sikorski
combat d’hélicoptères, expérience qui n’aurait notamment) fabriqués souvent sous licence.
pas été renouvelée pendant cette guerre.
Dès la fin de la seconde guerre mondiale en
revanche, l’intérêt pour ces nouvelles machines L’accord franco-britannique de 1967 et les
va très vite se développer du fait des besoins des familles Puma, Gazelle et Lynx
armées, et une véritable industrie va naître aux
Etats-Unis - avec Sikorski et Bell notamment -, Tout naturellement, la coopération européenne
au Royaume uni, mais aussi en France avec l’aide va se développer, et un accord franco-britannique
d’ingénieurs allemands. va être signé en 1967 pour développer en commun
trois familles d’hélicoptères militaires :
En effet, les guerres qui vont suivre la seconde • un hélicoptère tactique aérotransportable
guerre mondiale - guerre de Corée, guerre
d’Indochine, guerre d’Algérie et guerre du sur la base d’un projet français, qui va donner
Vietnam surtout - vont montrer tout l’intérêt naissance à la famille Puma (SA 330) sous
des hélicoptères dans des environnements très maîtrise d’œuvre française ;
difficiles, d’abord pour des missions d’évacuation • un hélicoptère léger d’observation également
sanitaire, puis, avec l’augmentation du nombre sous maîtrise d’œuvre française, la Gazelle
et des capacités des machines, pour des missions (SA 341) qui va évoluer vers un hélicoptère
de transport de troupes et les premières missions armé léger, par intégration de roquettes, de
d’appui avec des hélicoptères armés. De ce point missiles et de canon ;
de vue, la guerre du Vietnam a joué un rôle très • un hélicoptère polyvalent sous maîtrise
important et a donné l’occasion aux Etats-Unis de d’œuvre britannique, le Lynx (WG 13).
développer une industrie qui est alors la première Ces coopérations ont été de réels succès. Les
du monde avec des productions considérables, machines de ces familles ont connu de nombreuses
qui servent dans toutes les opérations. Le célèbre versions améliorant leurs performances et ont
film Apocalypse Now a largement popularisé cette permis des ventes importantes à l’exportation.
réalité. C’est également à cette époque que les Plus de trois mille machines ont ainsi été produites
hélicoptères vont être progressivement intégrés et certaines de ces machines sont toujours en
au sein du Marine Corps pour des missions de service. De plus, la famille Puma a engendré la
sauvetage ou de lutte anti-sous-marine. famille Super-Puma/Cougar/H 225M, dont le
millième exemplaire a été livré en 2019. Il faut
cependant souligner que ces appareils franco-
8 britanniques auront assez peu de succès auprès
des armées des autres pays d’Europe.
Les accords trilatéraux de Ditchley Park et
la deuxième vague de voilures tournantes
européeennes
En 1975 sont signés par l’Allemagne, la France et
le Royaume-Uni (mais pas l’Italie), les accords
dits de Ditchley Park qui prévoient un partage
lequel sera à la base de la « deuxième vague » de
programmes d’hélicoptères militaires européens :
L’armée finlandaise teste une nouvelle peinture de camouflage pour le NH90 © Airbus Hélicoptères, avril 2021
• l’Allemagne aura la responsabilité du futur anti-char en mission « appui-protection ». En
hélicoptère armé (anti-char) ; Europe, seule l’Allemagne, la France et l’Espagne
sont équipées de Tigre.
• la France aura la responsabilité du futur
hélicoptère moyen ; => Enfin, l’hélicoptère moyen baptisé NH90,
sera lancé en 1992 dans un cadre OTAN pour
• le Royaume-Uni aura la responsabilité du des besoins navals et terrestres, et ce, par quatre
futur hélicoptère lourd. pays européens : la France, l’Allemagne, l’Italie et
les Pays-Bas. Le premier de série a été livré en
Ces trois programmes devaient être menés en 2004. En Europe, il équipe la France, l’Allemagne,
coopération par les Etats avec les industriels des l’Italie, les Pays-Bas, la Belgique, l’Espagne, la
trois pays. En pratique, la situation va beaucoup Finlande, la Norvège, la Suède, et la Grèce. C’est
évoluer au cours du temps. Ces trois programmes donc le programme qui a eu le plus de succès en
seront finalement lancés, après de multiples Europe parmi les trois programmes précités.
rebondissements, mais dans des configurations
assez éloignées des objectifs de départ. Tous ces appareils sont voués à rester en service
=> L’hélicoptère lourd, baptisé EH101, sera pendant de très nombreuses années. Certains
lancé par le Royaume Uni dans un cadre italo- d’entre eux, tels le NH90 et l’EH101, ont connu
britannique dès 1980 pour des besoins de la Royal un succès certain à l’exportation en dehors des
Navy. Le premier de série a été livré en 1997. En pays participants. Le Tigre n’a, lui, été exporté
Europe, il équipe le Royaume Uni, l’Italie, le que vers un seul pays, l’Australie.
Danemark, la Norvège, la Pologne et le Portugal.
=> L’hélicoptère armé, baptisé Tigre, sera Jusqu’à l’automne 2020, il n’y avait plus de projet
lancé dans un cadre germano-français (étendu en cours d’étude dans le domaine des hélicoptères
ultérieurement à l’Espagne) en 1989. Le premier militaires en coopération, ce qui a suscité
de série a été livré en 2005. L’effondrement de beaucoup d’interrogations sur le long terme.
l’Union soviétique a conduit à une réduction Une Lettre d’Intention a cependant récemment
importante du nombre de machines commandées été signée dans un cadre OTAN entre cinq pays
et a amené des modifications des missions d’Europe, tendant à indiquer que les choses
opérationnelles faisant évoluer la mission initiale commencent à évoluer. a suivre ...
Opérationnels SLDS # 51/52 9
Soutien Logistique Défense Sécurité
Vers une nouvelle vague NH90 en vol © Airbus, mai 2021
de programmes européens ?
Un accord récent ouvre une nouvelle perspective et pourrait apporter une réponse commune pour les hélicoptères
moyen/lourds: le 19 novembre 2020, cinq pays ( Allemagne, Italie, Royaume-Uni, Grèce et France) ont signé une
Lettre d'Intention dans un cadre OTAN pour développer ensemble une capacité d'hélicoptères entièrement
nouvelle. Ce projet multinational de « capacités giravion de nouvelle génération » (NGRC - Next Generation
Rotorcraft Capabilities) a l'ambition de succéder aux générations d'hélicoptères moyens/lourds polyvalents
à l'horizon 2040 et au-delà. Le choix d'un cadre OTAN plutôt que d'un cadre européen a permis d'associer
pleinement le Royaume Uni qui ne fait plus partie de l'Union européenne depuis le 31 janvier 2020. C'est le
cadre qui avait déjà été utilisé pour le NH90 avec le succès que l’on connaît. Cette initiative associe les quatre
plus importants pays de l'Europe, ceux qui ont avec Airbus Helicopters et Leonardo, les industriels majeurs du
domaine.
Cela pourrait constituer un précédent pour une nouvelle vague de programmes en coopération européenne. En
effet, de nouvelles familles de machines militaires européennes pourraient voir le jour, telles les hélicoptères très
lourds, aujourd'hui largement dominés par l'industrie américaine et russe - dont il ne faut pas sous-estimer le
renouveau - , les hélicoptères d'attaque, mais aussi les drones à base d'hélicoptères dont la place dans les armées
fait l'objet de beaucoup d'études et de débats.
L'avenir des hélicoptères militaires dont le besoin est plus que jamais avéré restera au premier plan de l'actualité
des programmes de défense dans les années futures. Ces programmes ne pouvant plus être l'apanage d'un pays
isolé, les pays européens doivent se doter de flottes communes assurant une réelle autonomie d'équipements.
Leurs industries en ont les moyens. a suivre ...
10
entretien avec Benoît de saint Sernin
président du Cercle de l’Arbalète
« Faire autrement »
Le salon des forces spéciales
en « ouverture du terrain de la
reprise économique »
propos recueillis par linda verhaeghe
sofins 2021 >>>
Après plus d’une année de crise ayant conduit aux annulations successives des salons du Bourget,
d’Eurosatory et d’Euronaval, les rendez-vous majeurs du secteur de l’industrie de défense française,
respectivement dédiés à l’armement terrestre, au naval militaire, ainsi qu’à l’aéronautique et à l’espace,
le discret salon des forces spéciales (Sofins) se tiendra sur le camp de Souge (Gironde), du 29 juin au 1er
juillet 2021. « Exception, agilité et innovation » : trois maître mots qui viennent ainsi tant qualifier les
forces à l’honneur de cet événement, que le Cercle de l’Arbalète en charge de son organisation bisannuelle.
Rencontre avec Benoît de Saint Sernin, son président.
Comment expliquez-vous le maintien de cette cinquième édition du Sofins ?
Le Sofins n’est pas un salon comme les autres. Plus petit, plus spécialisé et plus fermé, il n’est
déjà pas accessible au grand public, pour être strictement réservé aux personnes ayant « le droit
d’en connaître », c’est à dire issues du milieu restreint des Forces spéciales (FS) et des services
de renseignement, et triées sur le volet. Sa vocation est d’apporter aux opérateurs diverses
solutions techniques adaptées à leurs besoins spécifiques. C’est ce même esprit d’adaptation
qui a animé le Cercle de l’Arbalète pour l’organisation de cette nouvelle édition. Nous avons
voulu être ambitieux et « faire autrement », telle la devise du COS, le commandement des
opérations spéciales...
Ainsi, d’un point de vue pratique et en ces temps de pandémie, nous avons pris les mesures
pour créer une véritable bulle sanitaire autour du salon et des participants, en particulier à
travers la mise en place d’auto-test que chaque participant devra faire avant d’entrer sous notre
«bulle verte».
Quelles sont les perspectives en termes de participation par rapport aux années
précédentes ?
Ce ne sont pas moins de deux-cent cinquante exposants qui sont attendus, dont les fleurons
de l’industrie, auxquels viendront s’ajouter environ trente start-ups, soit le double par rapport
au Sofins 2019. Le nombre de demandes d’accréditations de visiteurs issus des quatre-vingt-
dix-huit pays invités par le COS est également en augmentation. Certes, nous bénéficions sans
nul doute de l’annulation des autres salons du secteur, mais cela n’est pas seul à expliquer ce
14
Crédit photos © Murielle Delaporte, Sofins, Camp de Souge, 2019 .... ENTRETIEN ...SALON DES FORCES SPECIALES ... SOFINS 2021 ....
taux de réponse exceptionnel. Le contexte de désorganisation mondiale que nous connaissons
fait en effet redouter des conflits de plus en plus durs à travers le monde. Il accentue de ce fait
davantage encore la nécessité d’anticipation et de coopération qui caractérise l’environnement
FS, s’étant d’ailleurs d’ores et déjà traduite par la mise en place de la Task Force TAKUBA, le
groupement européen FS au Mali à l’honneur de cette édition du salon.
Démonstrations de matériels et de techniques FS, conférences, remise de différents prix … Le
programme est très riche. Le succès en perspective de ce premier événement, signant ce que l’on
pourrait qualifier de redémarrage, se veut en ouverture du terrain de la reprise économique.
Qu’en est-il des nouveautés et annonces qui marqueront cet événement ?
Toutes ne peuvent pas être révélées en amont, mais elles seront nombreuses. Pour en donner
un aperçu, sera présenté parmi les autres innovations technologiques un outil baptisé « SOF &
TECH movie 2040 » co-développé par le Cercle de l’Arbalète et l’Etat-major du COS. Celui-ci
permet de mener une réflexion prospective en termes d’évolution possible des équipements
et matériels, en mettant en image une opération spéciale de l’an 2040 basée sur plusieurs
scénarios, notamment dans le domaine cyber.
Sera également officiellement annoncée la création de deux filiales du Cercle de l’Arbalète :
• La première, le « Sofins Consulting Department », qui sera dédiée à des activités de conseil
et d’expertise au profit de nos partenaires étrangers, afin de les aider à se doter d’un outil
de commandement FS. Le général (2S) André Panya Harivongs, ancien commandant en
second des Forces Spéciales Terre, en sera le directeur des opérations.
• La seconde, le « Sofins Training Department », qui sera quant à elle tournée vers la formation
et l’entraînement des forces. Une initiative qui permettra à la fois de promouvoir trente
ans d’expérience française, tout en offrant un avenir en seconde partie de carrière à nos
propres opérateurs à l’issue de leur engagement.
Un tout nouveau salon consacré au renseignement va par ailleurs voir prochainement le jour
sous l’égide du Cercle de l’Arbalète…
Opérationnels SLDS # 51/52 15
Soutien Logistique Défense Sécurité
SPECIAL OPERATIONS FORCES
INNOVATION NETWORK SEMINAR
29|30 JUIN 2021
01 JUILLET
Pas d’opération
sans SIC
Un reportage de linda verhaeghe
Combattant de
la Compagnie de
Commandement et de
Transmissions des
Forces Spéciales
Plusieurs fois chaque année, la Compagnie de
Commandement et de Transmissions des Forces spéciales
organise des stages de sélection de nouvelles recrues :
transmetteurs et informaticiens. Les candidats retenus sont
ensuite formés et entraînés pour devenir des soldats d’élite
projetables pour les opérations spéciales.
Mise en lumière d’une compagnie souvent méconnue et de
la procédure de recrutement d’équipiers autant techniciens
que combattants.
En recrutement initial ou ultérieur, les Forces spéciales
de l’armée de Terre sélectionnent et intègrent chaque
année de manière générale des opérateurs de toutes
catégories, profils et origines pour servir au sein l’état-
major du Commandement des forces spéciales Terre
(COM FST) ou au sein de l’une de ses unités, à savoir
le 1e Régiment de parachutistes d’infanterie de marine
(1e RPIMa), le 13e Régiment de dragons parachutistes
(13e RDP) et le 4e régiment d’hélicoptères des forces
spéciales (4e RHFS). Moins connue, sa Compagnie
de commandement et de transmissions des Forces
Spéciales (CCT FS) permet aussi à des spécialistes
des Systèmes d’information et de communication
(SIC) de rejoindre les FS Terre.
Au sein de cette dernière, les militaires du rang, sous-
officiers et officiers qui souhaiteraient poursuivre
leur carrière parmi les FS de l’armée de Terre
peuvent souscrire à un Engagement Volontaire
Ultérieur (EVU), tandis que les candidats extérieurs
directement issus du monde civil peuvent opter pour
un Engagement Volontaire Initial (EVI), sous réserve
bien-sûr de réussir les tests médico-psychologiques,
physiques, théoriques et techniques.
Au programme, divers modules répartis durant
une semaine : secourisme au combat, parcours
d’obstacles, test piscine, tir, mais aussi culture
générale. L’opérateur de la CCT FS se doit d’allier
agilité physique et cérébrale, garante du degré de
polyvalence qui caractérise ces soldats.
une spécialité FS
méconnue,
un recrutement
spécifique
La recherche de la polyvalence
Le capitaine Clément en témoigne. Désormais Ils attendent patiemment postés sur le chemin ... REPORTAGE ... LA CCT FS ...
chef de cellule à la CCT FS, celui-ci revient sur le du parcours d’obstacle que le premier stagiaire
chemin qui l’a conduit à rejoindre la compagnie. parvienne à leur point d’étape pour un test
« C’est dès le lycée que j’ai voulu faire partie Forces qui restera confidentiel. Pour cette filière de
spéciales, après avoir visionné un reportage sur le recrutement interne, il s’agit de puiser - via la
Commandement des opérations spéciales qui mettait direction des ressources humaines de l’armée de
en évidence une véritable recherche de la perfection, Terre - dans le vivier d’active des militaires ayant
à travers des compétences globales, tant physiques entre douze et quarante-huit mois maximum
qu’intellectuelles », explique-t-il. Il a depuis de service et ayant donc déjà bénéficié d’une
accompli son ambition, après avoir obtenu formation de base et de certaines compétences
un Master II auprès de Centrale Paris et vécu techniques spécifiques. Après le stage de sélection,
quelques expériences en France et au Canada, les candidats reçus sont ensuite formés à devenir
dans le domaine de l’informatique et de la des soldats d’élite, notamment à travers un
cybersécurité. stage d’Intégration des recrues par l’instruction
spécialisée (IRIS).
Le jeune officier regrette cependant que beaucoup
de candidats potentiels s’auto-censurent par
crainte anticipée de ne pas correspondre au profil « Une vraie carrière à dérouler »,
recherché, de par cette image du soldat FS bien une capacité incontournable
trop souvent réduit à des seuls critères de force
physique. « Il faut, certes, un bon niveau sportif, Quant au recrutement externe, le stage de
mais également d’autres qualités humaines, telles sélection est le même, mais « rien d’insurmontable
qu’une grande autonomie, un bon sens relationnel si on veut bien s’en donner les moyens, qu’on est
et une intelligence de situation. S’il faut aussi des adaptable et qu’on sait travailler à la fois en équipe
compétences techniques initiales pour intégrer le et en autonome. Nous sommes un petit groupe de
CCT FS, nous nous chargeons ensuite de développer moins d’une centaine de personnes, c’est pourquoi il
ces capacités. Tous les équipiers, quelle que soit leur faut pouvoir travailler en équipe comme seul. Il faut
spécialité, seront par exemple brevetés parachutistes. avoir le goût de l’aventure et celui de l’innovation,
Nous nous attachons par ailleurs à faire grandir la car nous expérimentons en permanence », précise
confiance en soi et l’esprit d’initiative », ajoute-t-il. le commandant Jean-Noël, adjoint au bureau
SIC du COM FST [commandement des forces
« Le verni est le même pour tous, mais nous ne spéciales Terre]. « Pour les jeunes diplômés, qui
sommes pas tous commandos », acquiesce l’adjudant prennent soin de leur forme physique, il y a une vraie
Pierrick. C’est sous sa responsabilité que s’est carrière à dérouler, un accès à des responsabilités pour
ainsi tenue en novembre dernier une nouvelle chacun, peu importe sa spécialité. Le besoin est en
session de tests cette fois à destination d’EVU outre particulièrement fort en informatique. Il faut
issus d’autres régiments. Parmi les instructeurs oser franchir la porte », encourage-t-il.
ayant accompagné les quelques postulants, on Opérationnels SLDS # 51/52 19
trouve les adjudants Leroy et Peter, tous deux
équipiers satellitaires, lesquels ont rejoint la Soutien Logistique Défense Sécurité
compagnie après plusieurs années dans les forces
conventionnelles.
« Servir à la CCTFS, c’est s’engager pour la France, donner CREDITS
un sens à sa vie, à son travail et tenir un rôle central dans la PHOTOS,
conduite des opérations spéciales : une expérience exaltante que
proposent les Forces spéciales de l’armée de Terre. S’y épanouissent 2020
de nombreux profils, dont des diplômés d’école d’ingénieur, qui 1) Déploiement
y exercent un métier alliant haute technologie, innovation, d’un relais-
aventure et commandement, en France à l’entraînement, mais transmission
surtout en opération aux quatre coins du monde. Nous cherchons par un binôme
donc des jeunes qui soient polyvalents et qui n’aient pas peur de de la CCT FS ©
sortir de leur zone de confort, à la fois capables de se dépasser à la Christophe M
tête de leurs hommes et de développer des projets ambitieux ayant 2) Exercice de
un impact direct sur les opérations. Car les SIC délivrent des franchissement ©
moyens complexes par leur diversité et nécessairement réactifs, ils Linda Verhaeghe
coordonnent les moyens déployés, les équipiers au sol, les drones, 3) Le capitaine
les hélicoptères, les avions ou les patrouilles motorisées dans la Clément, dont
profondeur d’un territoire hostile, etc. », conclut le général le parcours
Guillaume le Segretain du Patis, commandant en second atypique l'a
du CFST. conduit à
devenir chef
Il n’y a en effet pas d’opérations sans les SIC. Plus que de cellule à la
jamais, et davantage encore au sein des Forces spéciales, CCT FS © Linda
les capacités des équipiers transmetteurs et informaticiens Verhaeghe
apparaissent incontournables, alors que ces dernières 4) Entraînement
décennies ont été le témoin d’une évolution accélérée des à l’infiltration
cadres de conflictualité. De prime abord admise en tant et au combat
que vecteur de menaces nouvelles, puis comme arme à part en zone
entière dans les conflits modernes, l’explosion des Nouvelles montagneuse ©
technologies de l’information et de la communication Christophe M
(NTIC) aura bouleversé la réflexion stratégique militaire 5)Exercice de
et la conduite des opérations. topographie
lors de session
20 de tests de
novembre 2020 ©
Linda Verhaeghe
et Christophe M
Transmetteurs et informaticiens
chez les FS
Depuis 2007, la Compagnie de
Commandement et de Transmissions des
Forces Spéciales (CCT FS), basée à Pau
(Pyrénées-Atlantiques) et subordonnée
au Commandement des forces spéciales
Terre (COM FST), a pour rôle d’armer
les Forces spéciales en moyens radios
et autres Systèmes d’information et de
communication (SIC) per-mettant d’assurer
les moyens de liaison opérationnels et
tactiques nécessaires.
Composée d’environ 80 opérateurs, ceux-ci
sont répartis en trois sections :
• l’une chargée de l’aide au déploiement
des Postes de commandement de
Groupement de forces spéciales (PC
GFS) ;
• et deux autres réunissant les divers
spécialistes SIC armant les Postes de
commandement tactiques (PCTAC),
détachements de liaisons, ou encore ses
relais isolés, déployés sur le terrain.
Ces équipiers sont ainsi tout autant
formés au déploiement et à la mise en
oeuvre d’équipements et de matériels
informatiques, de transmissions, ainsi que
de communication radios et satellitaires
de nouvelle génération pour les opérations
spéciales, qu’à l’aguerrissement (tir, combat,
etc.) en vue de conduire leurs missions en
environnement hostile au même titre que
l’ensemble des opérateurs des Forces
100 % ops © Largo, telle que publiée dans
>>>https:/2/8twmitatersr.c2o0m21/top_force,
eNtretien avec louis saillans
ancien Commando marine et auteur de « Chef de guerre »
propos recueillis par claude corse
Tenu au secret par son statut et les enjeux de ses opérations clandestines, Louis Saillans a dû attendre
son retour à la vie civile après dix ans de baroud pour lever un coin du voile sur les missions périlleuses
jalonnant son journal de Chef de guerre, dont vient d’être tiré un ouvrage publié chez Mareuil Editions.
Devenu commando marine en 2011, cet aviateur de formation a servi dans les forces spéciales du
COS (commandement des opérations spéciales) et a réalisé des opérations à haut risque en Afrique
et au Moyen-Orient. Mais ne lui demandez pas de détails sur les lieux et les dates de ses missions.
A-t-il conduit des opérations clandestines en Europe, en Asie et jusqu’aux confins de l’Hindu Kush
où se terraient les Djihadistes de Daesh et dont beaucoup ont rejoint les armées du Levant en Irak
et en Syrie ? Combien d’ennemis a-t-il « neutralisés » ? A-t-il traqué des terroristes au Kurdistan ?
L’auteur se livre au fil des pages. Mais ce spécialiste de Sun Zu et Clausewitz sait aussi démentir dans
un sourire. Ou attendre en silence la question suivante…
Opérationnels SLDS # 51/52 21
Soutien Logistique Défense Sécurité
Photo © Largo, telle que publiée dans >>>
https://twitter.com/DemareuilLouis, 15 avril 2021
On ne devient pas commando marine par Nous avons donc commencé par une «marche de 8»,
hasard. Quel a été votre parcours que l’on c’est-à-dire une marche-course de huit kilomètres en
devine mûrement réfléchi pour rejoindre l’élite treillis et rangers avec un sac à dos de onze kilos.
de l’armée française ? A l’arrivée, j’étais au bord du malaise. A ma grande
surprise, il jugea que j’étais apte et m’accepta dans
Détrompez-vous, je ne me destinais pas du tout à son groupe.
embrasser une carrière au sein des forces spéciales A chaque jour, son épreuve : de la course à pied
(FS). Encore moins au sein des FS de la Marine, à la boxe française, nous avons tout fait, tandis
puisque je me suis au départ – donc en 2007 - engagé que je poursuivais mes cours de pilote. Avec le
dans l’aviation. J’ai ainsi suivi une formation de soutien de ma hiérarchie, j’ai effectué ma demande
pilote pendant trois ans au sein de l’armée de l’Air. Il de mutation, puis, arrivé à Lorient, siège de la
n’existait alors pas de passerelle officielle pour passer FORFUSCO (Force maritime des fusiliers marins
de l’Air à la Marine, mais personne ne m’a découragé et commandos), j’ai passé une batterie de tests
et ma hiérarchie s’est montrée bienveillante, lorsque physiques. Sans transiter par l’Ecole de Maistrance
je leur ai fait part de mon intention de rejoindre les (laquelle assure la formation initiale des officiers
forces spéciales. mariniers de la Marine nationale). J’ai simplement
Ma décision de changer d’orientation a résulté d’une passé mon Brevet d’aptitude technique de base pour
prise de conscience : je me destinais à piloter des être fusiller marin et j’ai commencé comme second
avions, or je ne m’étais jamais tant épanoui que maître.
pendant la formation initiale. Je me suis rendu Pratiquer le tir de nuit, apprendre la tactique
compte que ce que j’aimais le plus était d’aller en milieu hostile… C’était exactement ce que je
crapahuter, apprendre le maniement des armes, recherchais. Peu après, j’ai passé le stage commando
cultiver l’esprit d’équipe… que j’ai réussi pour finir à Trépel, puis Jaubert, en
Mon premier point d’inquiétude était bien sûr passant le concours d’officier entre les deux.
la préparation physique et mentale pour espérer
réussir dans les commandos de marine. J’ai donc Quelles sont, avec le recul de votre expérience
contacté un instructeur au bureau des sports de sur le terrain, les conditions sine qua non d’une
notre base aérienne pour présenter mon projet. Ce opération commando réussie ?
jour-là, j’étais face à un athlète grec tout droit sorti
d’une légion romaine ; il m’a toisé sur son vélo : “On La première condition de réussite d’une opération
va voir si je te prends… Rendez-vous demain pour faire commando est sans-doute l’agilité. Il n’est ici pas
tes minima… ” question de mouvements lourds : nos unités sont
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légères, mobiles et furtives afin d’aller au contact Air Controller »), lequel a suivi une longue formation ... ENTRETIEN AVEC LOUIS SAILLANS ... AUTEUR DE CHEF DE GUERRE ...
dans des missions nocturnes héliportées ou en plein dédiée à nos missions, pour assurer un soutien aérien
jour avec des opérations brutales. Nous ne sommes aux commandos de choc.
pas constitués pour tenir le terrain, une phase du Le dernier étage de notre couverture est assuré
combat qui incombe aux régiments d’infanterie et par des drones armés en service dans nos unités
inclut la reconnaissance de toute une ville quartier depuis 2019. Au départ leur mission se concentrait
par quartier ou la protection d’axes routiers et sur la reconnaissance dans la profondeur ennemie.
aéroportuaires stratégiques. Aujourd’hui, le drone est autonome : il peut
Nous devons être capables de mettre en œuvre un illuminer, désigner et guider sa propre bombe sur
plan complet d’opération dans un délai d’une heure. l’objectif suivant une chaîne de soutien mobilisée en
Nous pouvons en effet déployer l’équipement “para” cas de besoin. En pratique, ce dispositif n’est que
pour une TU (c’est-à-dire une « Task Unit », format rarement activé complètement, dans la mesure où
de base des commandos de marine en opération) de les hélicoptères sécurisent le terrain avant que nous
trente hommes et sa chaîne de soutien comprenant n’allions en mission, voire au contact.
l’avion et son équipage, la cargaison, etc. Nous D’un terrain à l’autre, le dispositif de couverture est
sommes capables d’une grande fluidité grâce à le même. Pour les transports en opération, il faut
l’autonomie et la polyvalence des personnels. Pour cependant adapter les dispositifs à la température
la mise en œuvre d’une mission courante, il suffit qui influe énormément sur le matériel, y compris
d’indiquer au mécanicien de soute le tonnage du sur les chasseurs à basse altitude. Quant au sable,
chargement pour sa validation et l’on peut décoller… il accélère l’usure, mais c’est sans commune mesure
La seconde condition est précisément liée au vecteur avec la chaleur. On sait tous que, dans le désert, les
aérien pour le transport bien-sûr, mais aussi pour performances du Puma par exemple, conçu pour des
l’appui au sol. Nous ne risquons jamais en effet de missions de montagne, se dégradent rapidement.
rester sans couverture aérienne. En cas de besoin, Pour préserver l’autonomie de l’appareil, nous devons
nous avons des protocoles d’urgence par radio à d’ailleurs nous délester d’une partie de l’effectif ; on
l’aide de simples fichées classifiées et cryptées qui s’est déjà retrouvés en soute à quatre hommes sur
ne nous coupent jamais du soutien Air. Plusieurs « douze au départ pour cette raison.
couvertures » sont prévues allant des Gazelle pour Ce qui m’amène à parler d’une autre condition
la reconnaissance aux chasseurs pour « déblayer », essentielle : un soutien logistique et un maintien
faire un show of force et assurer l’appui feu au canon… en condition opérationnelle des matériels adaptés.
Il suffit au chef de groupe d’entrer en contact avec le Pour l’anecdote, je me souviens d’un départ précipité
contrôleur aérien de l’avant (ou FAC pour « Forward
Opérationnels SLDS # 51/52 23
Soutien Logistique Défense Sécurité
© Louis Saillans et Louis De Mareuil
au Sahel où les véhicules terrestres tiennent une Sur le plan de la chaîne de commandement,
place centrale. L’un de mes hommes, chargé de la un concept revient comme un mot d’ordre : la
préparation des vecteurs terrestres, est venu me subsidiarité. Comment la mettez-vous en œuvre
voir au « briefing » : « Louis, on fera du bitume cette au sein de vos unités opérationnelles ?
fois ? Les engins sont sous-gonflés pour le sable et j’ai un
doute…». Ce n’est pas au contact de l’ennemi qu’il faut L’énoncé est simple : instaurer un dialogue franc et
se demander combien de temps les 4x4 vont pouvoir simple entre le commandement et le chef de groupe
rouler sur l’asphalte pour rejoindre un groupe d’assaut autour de la réussite de la mission. Il s’agit là d’une
sans éclater les pneus. Ce jour-là, je pèse mes mots, relation quasi-féodale avec la hiérarchie où le chef
mon équipier nous a permis d’arriver à temps sans « est vraiment un Chef. Le mot-clé est effectivement
cramer » trois pneus, alors que nous n’en avions que la subsidiarité. Chez nous, il n’y a pas de papiers
deux de rechange… administratifs à faire tamponner en cinq exemplaires.
Au niveau des équipements, il existe un socle Dans les unités, le chef de groupe donne les
commun pour toutes les unités spéciales en ce qui instructions nécessaires du type : « je veux que
concerne les équipements individuels, optroniques, le tonnage soit à sept tonnes et que vous portiez tel
thermiques, etc, lesquels doivent être en état de type d’équipements… ». Nul besoin de se perdre en
fonctionner dans des conditions de rusticité parfois interminables recommandations. Je savais que
éprouvantes pour ces derniers. Mais chaque unité chacun ferait au mieux, et souvent bien au-delà. Rien
va disposer de matériels spécifiques en fonction de n’est écrit et cela fonctionne parce que nous sommes
ses missions. Ainsi, dans les missions maritimes, tous sortis du même moule.
nous disposons par exemple de gilets pare-balles qui Nous ne cherchons jamais à savoir si les hommes ont
flottent. Le COS a la réputation d’être très bien doté bien agi, ni s’ils ont les aptitudes pour faire face à
en matériel et il est vrai que nous n’avons pas à rougir une situation inattendue. S’ils sont là, ils sont « 100 %
de nos équipements par rapport aux Américains par Ops ». Tous sont formés à assumer les responsabilités
exemple. qu’ils prennent pour la conduite de la mission, dont
Seule nuance à ce constat d’un point de vue chacun sait que le succès, voire la survie des hommes
stratégique, le déficit en gros porteurs nous oblige dépendent. La délégation de pouvoir est à la base
à faire appel à des Antonov russes. Certains chars de notre organisation. Il ne doit jamais y avoir ni
ne sont en effet transportables que par mer ou en approximation, ni improvisation par négligence,
avion-cargo. Si les Russes disent « niet », il devient ignorance, excès de procédures administratives
alors plus difficile de déplacer nos blindés. Il en va ou dérive d’égo. De fait, notre dicton est le suivant
de même en ce qui concerne notre lacune capacitaire : « être sérieux sans se prendre au sérieux » et les
en matière d’hélicoptères lourds. Nous devions, commandos sont les soldats les plus professionnels
lorsque j’étais en opération extérieure (OPEX), faire que je connaisse.
appel aux Chinook CH47 des nos alliés canadiens et Autre attitude cardinale que j‘exigeais de mes
Américains.
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hommes : l’attachement à la vérité. Référer au chef est Djihadiste qui venait de l’engager. Sur le coup, je n’en
un réflexe devant l’incertitude ou l’incompréhension. croyais pas mes yeux : il avait pris des éclats et avait
Le “tant pis, ils de débrouilleront, pas vu pas pris…” ne probablement tiré avec les deux jambes sectionnées
font pas partie de nos valeurs. à hauteur des mollets. C’est la première fois que je
voyais un combattant faire feu sur l’ennemi baignant
Difficile d’espérer comprendre les risques du dans une mare de sang. A mon arrivée il était mort.
métier de commando de marine sans évoquer la Combien de temps a-t-il pu tirer dans cet état ? On
peur souvent présentée par les anciens comme ne le saura jamais, mais les balles qu’il envoyait sous
un passeport pour la vie… nos yeux étaient bien réelles…
J’ai connu la peur dans des circonstances inattendues. Nous gardons en mémoire la perte des maîtres ... ENTRETIEN AVEC LOUIS SAILLANS ... AUTEUR DE CHEF DE GUERRE ...
Il s’agissait d’un combat dur au Sahel. Or la situation Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello,
a évolué en objectif « mou » : l’ennemi que nous respectivement chef de groupe et membre du
avions repéré avait détecté un drone et le groupe commando Hubert, lors d’une opération de
s’est dispersé. A notre arrivée le Toyota était vide. libération de quatre otages détenus par la katiba
C’est alors qu’un sentiment de peur m’a assailli et je Macina au nord du Burkina Faso en mai 2019.
suis passé brutalement d’un logiciel d’affrontement Alors que vous aviez commandé l'un d'entre eux,
direct à une situation inerte. A ce moment précis, pouvez-vous nous parler des blessures de guerre
j’ai ressenti une impression de vide mêlée à l’angoisse des commandos de marine ?
d’un guet-apens, aussitôt chassée par la suite des
opérations qui m’a remis dans le sens de la marche. Quatre-vingt pour cent des blessures recensées
Il faut savoir qu’en Bande sahélo-saharienne – en mission par des troupes conventionnelles sont
où la configuration des forces spéciales est bien provoquées par des éclats. En Afghanistan comme
différente de celle prévalant sur d’autres théâtres au Sahel, il s’agit principalement de blessures par
comme l’Afghanistan, le Kurdistan ou la Syrie -, IED (engins explosifs improvisés) et des effets de
nous avons affaire à des soldats vraiment formés souffle (blast). A l’inverse, dans les forces spéciales,
par des «barbes blanches» rompues au combat et la première cause de blessure est par balle. Il faut
à la guérilla. Ils représentent environ la moitié des savoir que nos opérateurs font un énorme travail
effectifs et connaissent les techniques de tir, les d’infanterie légère, comme le faisaient en Algérie
tactiques de combat en fonction du terrain, sans nos anciens largués par hélicoptère dans le Djebel, en
parler des explosifs qu’il manient parfaitement. Les short avec un fusil mitrailleur en bandoulière, leur «
autres sont des jeunes qui, pour la plupart, n’ont que casquette Bigeard » vissée sur la tête, pour traquer les
peu d’expérience du combat. Ils sont moins guerriers, fellaghas en pleine nuit (à l’époque, il faut le rappeler,
moins résistants, et se dispersent vite quand ils bien-sûr sans lunette de vision nocturne).
sentent qu’en face le combat se durcit. Dans cette Je fais ce métier pour partir à l’aventure à tout
partie du monde, dans le désert comme en combat moment, jusqu’au bout du désert afin d’accomplir
urbain, on peut être surpris par des ennemis qui une mission au service de mon pays. Ce style de vie
surgissent au dernier moment espérant profiter de nous oblige à des entraînements incroyablement
l’effet de surprise. exigeants, parce que nous savons que sur le terrain,
L’une des premières choses que l’on nous enseigne est rien ne se passe jamais à 100 % comme prévu. Le
de ne jamais sous-estimer la pugnacité de l’adversaire, drame qui a frappé mon ami Bertoncello en est la
qu’il soit un combattant aguerri ou un novice. On dramatique illustration…
n’imagine pas la détermination de l’ennemi. J’ai Je suis admiratif devant le génie humain et la créativité
personnellement vu des hommes aller au bout et d’un collectif soudé devant une situation à risque
foncer vers la mort en un véritable baroud d’honneur. exigeant une adaptabilité spontanée et naturelle face
C’est très impressionnant. Je pense notamment à ce à l’inconnu. On attend de nous de savoir faire face à
Djihadiste surgi d’un buisson au dernier moment, toutes les situations. Si on me demandait de monter
armé d’un PKM [ndlr : Kalachnikov] qu’il tenait un dispositif en explosifs par exemple, je n’imaginais
à la ceinture en « mode Rambo », une bande de pas répondre : « Euh, non, ça ne va être possible, je n’ai
munitions à l’épaule, et engager le feu sur un Tigre pas appris à faire de la résine…». Mes hommes ne disent
en approche. A son deuxième passage, l’hélicoptère jamais “non”. A la rigueur “non, mais…”
a encore essuyé le feu de l’ennemi qui défendait sa Voilà sans doute la meilleure définition à mes yeux
position sans faiblir. Ce jour-là, il s’en est fallu de du mot « opérationnels », qui barre la couverture de
peu que le Tigre n’aille au tapis…Un autre jour, même votre magazine…
scénario : un hélicoptère était visé et j’ai surpris le
Opérationnels SLDS # 51/52 25
Soutien Logistique Défense Sécurité
Par Franck Rossi
ancien officier d’infanterie
EXTRAIT
LES FORCES
SPECIALES
AMERICAINES
FACE AUX
NOUVELLES
ZONES
GRISES
Après presque deux décennies de lutte contre le Le retour
terrorisme, la réflexion doctrinale et stratégique des risques
des Forces spéciales (FS) américaines se trouve d’affrontement direct
à un carrefour. Face au retour potentiel d’un
affrontement symétrique entre puissances quasi entre
équivalentes, mêlé à l’émergence de procédé grandes puissances :
ambiguë de type « hybride », la gradation des
réponses et options militaires et diplomatiques quel rôle pour les
traditionnelles s’est complexifiée. C’est dans ce Forces spéciales
contexte que les forces spéciales américaines américaines
s’interrogent, depuis quelques années déjà,
quant à leur place dans cette compétition dans la désescalade ?
présente et à venir.
Les nouveaux concurrents à la puissance Depuis quelques années et reflet de ce constat, les autorités
militaire américaine transformant la nature américaines ont demandé au commandement des forces
même des rapports de forces, l’affranchissement spéciales de recentrer ses efforts sur la compétition entre
du concept binaire de « paix vs guerre », permet grandes puissances (« Great Power competition »). L’annexe
dorénavant à des politiques expansionnistes sur la guerre irrégulière - intitulée « Irregular Warfare » en
agressives d’être couronnées de succès tout en anglais - adossée au Livre blanc de la défense américaine
restant dans une « zone grise », c’est à dire publié en octobre 20201, appelle à l’élaboration de plans et de
en dessous du seuil de violence ouverte d’une stratégies en vue d'adapter les capacités développées au cours
guerre conventionnelle. de ces deux dernières décennies. Il s’agit de réinvestir dans
Les acteurs autoritaires comme la Chine, la les missions historiques de guerre non conventionnelle en les
Russie, ou encore à un niveau plus régional, adaptant à la situation actuelle à la fois dans les phases dites
l’Iran, utilisent tous les moyens étatiques à de pré-conflit et dans les « zones grises » de compétition,
leur disposition et instrumentalisent ceux afin de dissuader et, si nécessaire, contrecarrer les ambitions
traditionnellement du ressort de la société adverses, principalement chinoises et russes.
civile. Dans des cas de plus en plus nombreux,
l’utilisation, comme en Ukraine, de forces Ni paix, ni guerre : défi hybride
irrégulières ou d’armées non-étatiques comme et vision tunnélisée en « zone grise »
«proxy» devient la norme. Pour ces nations qui
« innovent » par rapport à la compréhension et L’émergence de la compétition entre acteurs étatiques quasi
au respect traditionnels de l’ordre international équivalents rend plus probable le spectre de la guerre entre
fondé sur le droit et des règles créées par les états nations. Sur ce point on peut rappeler que du point de
États-Unis au lendemain de la Seconde guerre vue de la suprématie dans l’investissement technologique et
mondiale, le spectre des moyens utilisés pour humain, l’armée américaine domine de très loin la compétition
promouvoir leur influence et faire avancer internationale. En 2020, le budget total de la défense aux
leurs ambitions nationales s’élargit donc Etats-Unis était de 732 milliards de dollars. D’apres le SIPRI,
considérablement, tandis que les nouvelles ce budget dépasse – et ce, de façon constante depuis une
technologies apportent avec elles de nouveaux vingtaine d’années - le budget cumulé des dix pays suivants,
domaines de rivalité à exploiter (cyber ;
espace ; 5G ; NRBC ; etc) créant ainsi de
nouveaux domaines de conflictualité hybride.
Pendant ce temps, l’activité opérationnelle
des forces spéciales est restée, au cours de la
période récente, essentiellement focalisée sur
un aspect partiel de son expertise, du moins
en comparaison avec ses missions historiques.
Le débat actuel qui anime les FS américaines
souligne donc une forme d’éloignement entre sa
spécialité de guerre dite «non conventionnelle»
et ce qui est aujourd’hui perçu comme une
surspécialisation dans l’action directe et la lutte
anti-terroriste.
28
CREDITS PHOTOS
1) Cibles © https://fr.123rf.com
2) Un fantassin d’un escadron de cavalerie américain (219th Battlefield
Surveillance Brigade) patrouille un itinéraire logistique à la recherche
d’IED dans le sud de l’Irak pendant l’opération « New Dawn » © Sgt
William Hill, Indiana National Guard Headquarters, Irak, 2011
3) L'équipage d’un UH-60 vérifie que la DZ (dropzone) est sécurisée
avant un exercice d’aérocordage par un groupe de forces spéciales
américaines (1st Battalion, 10th Special Forces Group) © Staff Sergent
Marcus Fichtl, U.S. Army, U.S. Special Operations Command Europe,
Stuttgard, Allemagne, 2016
mais il faut cependant relativiser ce type de comparaison, contre le terrorisme (GWOT pour «Global War On Terror»), ... RETEX INTERALLIES ... EVOLUTION DES FS AMERICAINES ...
car les Etats-Unis incluent les dépenses sociales, alors que laquelle a créé une forme de vision tunnélisée d’une part,
d’autres pays comme la Russie par exemple ne le font pas. l’intensification du mode d’action d’expansion en « zone grise
Si cet effort quoiqu’il en soit considérable a permis, si ce » des états compétiteurs d’autre part.
n’est de vaincre, du moins de contenir la menace terroriste, La problématique générale qui se pose à la politique de
les guerres récentes et l’accroissement de la présence défense américaine est épineuse : comment compléter la
militaire américaine sur le plan international n’ont en dominance militaire et utiliser efficacement l’étendue de ses
revanche – sûrement en raison d’une corrélation de cause capacités, lorsque le mode opératoire adverse ne rentre pas
à effet - entraîné de gains évidents en matière d’influence clairement dans les catégories, ou demeure en-dessous d’un
diplomatique et politique. Le modèle américain comme certain seuil de violence, qui permettrait de déclencher une
arbitre de l’ordre établi après la Seconde guerre mondiale action de coercition de force directe.
semble ainsi aujourd’hui sérieusement remis en question. La réflexion sur ce thème du fossé grandissant entre une
Si l’on juge une stratégie par son résultat – sans introduire capacité militaire et technologique dominante et une
d’autres facteurs incitant à un certain recul (tels l’existence diminution de l’influence internationale a conduit en 2018 à la
de cycles historiques) -, la conclusion émergente est qu’une publication d’un concept interarmées de campagne intégrée,
stratégie de défense axée principalement sur la domination dit JCIC pour « Joint concept of integrated campaigning»2.
technologique et la dissuasion n’aura pas été suffisante pour Le défi désormais clairement identifié et doctrinalement
contrer l’influence grandissante de compétiteurs susceptibles formulé, est celui de la guerre dite « hybride ». S’éloignant
de remettre aujourd’hui en cause les valeurs fondamentales des définitions formelles de situations de paix vs situations
défendues par l’Amérique et ses alliés. de guerre, la guerre hybride officialise la combinaison de
Bien que les raisons soient multiples et ne soient pas toutes moyens de coercition à la fois diplomatiques et économiques,
inhérentes à des problématiques relevant de la défense, la l’utilisation de force non étatique de subversion et de violence
conjonction de deux facteurs ayant contribué au constat ponctuelle, ainsi que des méthodes cherchant le contrôle
actuel est à souligner : la focalisation sur la guerre mondiale informationnel et la manipulation des fragilités politiques et
idéologiques. a suivre ...
Opérationnels SLDS # 51/52 29
Soutien Logistique Défense Sécurité
sortie de tunnel pour SCORPION .… LE POINT SUR … LES MATÉRIELS TERRESTRES DE NOUVELLE GÉNÉRATION …
Par le Lieutenant-Colonel (R) Pascal Podlaziewiez
EXTdRoAsIsTiedre • Premiere OPEX pour le GTIA SCORPION
• JAGUAR : un nouveau concept
• Nexter en « embed » pour la modernisation du MCO T
• Arquus : activite record en mco t
Opérationnels SLDS # 51/52 31
Soutien Logistique Défense Sécurité
Première OPEX ...
SCORPION – acronyme de « Synergie du COntact ainsi que par l’amélioration du commandement grâce à de
Renforcée par la Polyvalence et l'INfovalorisation » - est nouveaux moyen d'information. Renforcer la protection
le programme d'armement qui doit permettre à l'armée de et de la mobilité des véhicules, accroître l’autonomie
Terre de maintenir sa supériorité opérationnelle. Il vise à et l’agilité tactique du combattant pour une meilleure
renouveler et moderniser les capacités de combat de l’armée efficacité opérationnelle, mais aussi optimiser la préparation
de Terre autour de nouvelles plateformes et d’un système opérationnelle du combattant font partie des impératifs
d’information du combat unique. associés à ce programme. La première étape initiée en 2014
Depuis 2005, le programme SCORPION a été préparé par la prévoyait cinq milliards d’Euros pour couvrir :
Direction générale de l’armement (DGA), l’EMA (état-major • « les véhicules blindés multi-rôles (VBMR) lourds Griffon,
des armées) et l’EMAT (état-major de l’armée de Terre),
notamment avec le programme d'étude amont BOA (bulle destinés à remplacer les véhicules de l'avant blindés (VAB) (…);
opérationnelle aéroterrestre) initié dès les années quatre- • les engins blindés de reconnaissance et de combat (EBRC)
vingt-dix. Des travaux d'analyse fonctionnelle et d'analyse
des coûts ont ainsi été conduits pour rechercher les meilleurs Jaguar, qui [devant remplacer] l'AMX10RC, l'engin blindé ERC
compromis technico-financiers. Ils ont porté notamment Sagaie et le VAB HOT ;
sur la structuration du calendrier, les choix capacitaires et • une rénovation du char Leclerc, limitée au traitement des
techniques, et l'organisation contractuelle du programme. obsolescences fonctionnelles majeures ;
La phase d'élaboration de Scorpion, lancée en 2010, a permis • un système d'information (« système d'information et de
de finaliser une architecture détaillée du programme et des combat SCORPION » : SICS) destiné à assurer la cohérence
choix techniques pour les différents constituants, d’opérer des systèmes en service. »1
les choix industriels et de préparer les différents contrats. Le programme SCORPION comprend aujourd’hui sept
Au cours de cette phase, la DGA, qui assure la maîtrise opérations constituantes :
d'ouvrage et la maîtrise d’œuvre d'ensemble du programme • le système d’information SICS qui est destiné à assurer la
en relation étroite avec l’EMA et l’EMAT, s'est appuyée sur un coordination tactique dans le combat collaboratif (cœur
fonctionnement en plateau avec un acteur industriel (société de la « révolution SCORPION ») et commence d’ores
TNS-Mars) pour les travaux d’architecture d’ensemble. et déjà à être mis en œuvre au sein des unités terrestres.
Ce programme a pour but de moderniser les capacités de • Quatre nouveaux véhicules blindés :
combat médianes du groupement tactique interarmes tant o le Griffon et le Serval : les deux véhicules blindés
par la rénovation que par le développement de matériels, multi-rôles déclinés en plusieurs versions et destinés à
remplacer les VAB actuellement en service ;
32 o le Jaguar : engin blindé de reconnaissance et de combat
(EBRC) destiné à remplacer l’AMX10RC, l’ ERC 90
Sagaie, et le VAB HOT ;
... pour le GTIA SCORPION
o le Griffon MEPAC (Mortier Embarqué Pour l’Appui En complément le programme SCORPION prévoit
au Contact) intégrant un mortier embarqué de 120mm. l’acquisition de neuf cent soixante-dix-huit blindés SERVAL
• La rénovation du char Leclerc incluant son intégration - blindés multi-rôles légers - afin d’équiper les unités de
dans le combat SCORPION, ainsi que le renforcement reconnaissance et de renseignement de l’armée de Terre.
de sa protection et l'augmentation de ses capacités Quatre-cent-quatre-vingt-neuf blindés doivent être livrés
offensives. entre 2022 et 2025. D’une masse de dix-sept tonnes, le
• Le système de préparation opérationnelle de ces SERVAL sera en mesure de transporter un groupe équipé
capacités médianes de combat, destiné en particulier à du système FELIN. Plusieurs versions sont au programme:
fournir aux groupements tactiques interarmes (GTIA) le véhicule de patrouille blindée (VPB), mais aussi le nœud
une capacité d’instruction et d’entraînement renforcée
avec un effort sur la simulation embarquée. Opérationnels SLDS # 51/52 33
Ces nouveaux vecteurs commencent à équiper les forces,
tandis que certains équipements vont être revalorisés ou mis Soutien Logistique Défense Sécurité
à niveau durant la phase de transition. Tous ces véhicules et
les combattants seront à terme reliés par le nouveau système
d’information et de communication. Désormais on parlera
de GTIA SCORPION ou plus couramment de « bulle »
SCORPION.
Le GRIFFON, pionnier de la scorpionnisation
des véhicules de nouvelle génération
Depuis deux ans les premiers véhicules « scorpion » arrivent
dans les unités. Il s’agit en particulier du GRIFFON qui
remplace une partie des véhicules de l’avant-blindé (VAB)
et est le premier à se voir entièrement « scorpionnisé ». Il
est prévu à terme près de deux mille engins. En attendant,
le VAB Ultima continuera à équiper les unités, quant aux
véhicules blindés de combat d'infanterie (VBCI), ils seront
revalorisés.
de Communication Tactique (NCT) et le système de à être revalorisés dès cette année. Le XLR sera alors doté
Surveillance-Acquisition-Renseignement-Reconnaissance de nouveaux pupitres chef et tireur, ainsi que de nouveaux
(SAR2). Une version sanitaire, destinée au Service de Santé équipements, tels qu’un tourelleau téléopéré avec une MAG
des Armées est également à l’étude. 58, un blindage additionnel et anti-roquette, un kit AZUR
Pour remplacer les AMX 10RCR, le nouveau blindé JAGUAR (Action en zone urbaine), un système SICS, des munitions
équipera les régiments de la cavalerie légère dès 2021. Cet nouvelle génération, etc…
engin blindé de reconnaissance et de combat (EBRC) sera servi Cette rénovation permettra de faire la transition avec
par un équipage de trois personnes et s’intégrera aisément l’arrivée à partir de 2030 du MGCS (Main Ground Combat
dans des affrontements en zone urbaine ou en montagne. System ou Système de Combat Terrestre Principal), char
Il possède un canon tirant des obus de 40 millimètres et de futur aujourd’hui en cours d’étude.
missiles à moyenne portée (MMP). Il est doté de systèmes En parallèle de ces systèmes d’armes, la mise en service
d’autoprotection, dont la détection d'alerte laser, de départ de drone et de robot complétera le panel des capteurs
de missiles et de tir. L’engin dispose également des brouilleurs d’observation et d’acquisition des objectifs et/ou cibles.
radio et infrarouge, ainsi que de protections optimales contre Les systèmes de l’artillerie et du génie existant à ce jour
les mines et les engins explosifs improvisés. s’intégreront par ailleurs dans la bulle SCORPION au même
Contrairement aux autres véhicules, les perceptions se feront titre que les hélicoptères.
par régiment. Il s’agira de doter un régiment au complet avant Harmonisation SIC pour le combat collaboratif infovalorisé
de commencer à équiper un autre. La cible est de trois cents Afin de faire interagir tous les véhicules, capteurs et
blindés en 2030 avec une première étape à cent cinquante en soldats débarqués, SCORPION s’appuiera sur un nouveau
2025. La structure des unités pourrait quant à elle devenir ou système d’information et de commandement dit SICS et
redevenir quaternaire, soit quatre engins par peloton. voué à remplacer les SIR-SITEL et autres systèmes actuels,
y compris sur les engins « de transition » entre anciens et
Revalorisation en cours des matériels existants : nouveaux vecteurs.
en attendant le système de combat terrestre du futur Il permet l’échange automatique de données et d’alertes
jusqu’au niveau du chef de groupe débarqué et optimise les
En phase d’équipement ; le régiment verra ses AMX 10RC demandes d’appuis feux grâce à son interopérabilité native
être remis à niveau pour intégrer la bulle SCORPION, avec ATLAS rénové. Il s’agit de partager immédiatement
tandis que deux cents chars de combat Leclerc XL et leurs
dépanneurs DCL (Dépanneur de char Leclerc) commencent
34
l’information acquise afin de permettre un combat Une doctrine exploratoire
collaboratif pour accélérer les décisions et les réactions. Sur définie et testée en amont
le plan de la préparation opérationnelle, un autre avantage
sera la simulation embarquée, outil incontournable. A noter « Pour chacun de ses programmes, l’armée de Terre
également que le SICS apporte pour la première fois le blue développe dans la phase d’expérimentation une fois
force tracking ou géolocalisation amie (GLA)2. l’équipement livré une doctrine d’emploi, sorte de mode
Véritable tournant dans l’engagement de l’armée de Terre, le d’emploi technique des équipements et tactique des unités.
programme SCORPION doit voir son premier engagement Mais, et c’est la grande nouveauté, dans le cadre du
fin 2021 en opérations extérieures (OPEX) : « Il s’agira de programme SCORPION, l’armée de Terre a fait le choix
déployer l’équivalent de deux compagnies du 3e RIMa sur Griffon de proposer une doctrine exploratoire en amont de la
au sein d’un GTIA mixte, c’est-à-dire qu’il mêlera matériels de mise en service des équipements. Pour réaliser ces travaux
nouvelle et d’ancienne génération. Les GRIFFON seront dans exploratoires, un réseau du Laboratoire du Combat
leur version infanterie et ravitaillement, et disposeront de tout Scorpion (LCS) a été mis en place en 2014 dont le noyau
leur environnement en termes logistiques et de maintenance. Les est animé par le Centre de Doctrine et d’Enseignement du
systèmes d’information de Scorpion seront également mis en place Commandement (CDEC) au sein de sa division doctrine. »
sur l’ensemble du théâtre choisi afin que toutes les unités puissent
échanger.3 » Extrait de : Armée de Terre
(dossier de presse SCORPION), 2019, page 21
Une partie du 13e Bataillon de chasseurs alpins (13e BCA) doit CREDITS
de fait être déployée cet été en Bande sahélo-saharienne dans Photo 1 : Entraînement armée de Terre © facebook armée de Terre, février
le cadre de l’opération Barkhane de façon à anticiper l’arrivée 2021
de ce GTIA mixte et tester le SICS pour la première fois en Photo 2 : Illustration Scorpion issue de la vidéo Youtube de l’armée de
OPEX. Le déploiement d’une première brigade est quant à lui Terre « Tests de mobilité, le Jaguar sort ses griffes ! », 5 août 2020
prévu en 2023. Photos 3 et 5 : Premier entraînement avec le Griffon pour les fantassins du
1er régiment d'infanterie (3e régiment à percevoir les VBMR) au camp de
§ La Courtine © facebook armée de Terre, novembre 2020
Photo 4 : Illustration SCORPION, © facebook armée de Terre, décembre
1 https://www.senat.fr/rap/a17-110-8/a17-110-818.html 2020
2https://www.forcesoperations.com/la-triple-mission-du-13e-bca-au-sahel/ Photo 6 : Un Leclerc et son DCL (dépanneur de char Leclerc), deux engins
3Synthèse de l’actualité du ministère de la défense, Point de situation sur l’avancée du programme SCORPION, en cours de scorpionnisation © facebook armée de Terre, avril 2021
ministère des Armées, 10 décembre 2020
Opérationnels SLDS # 51/52 35
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L’équipe d’Opérationnels
Romain Petit, historien et analyste, en charge des partenariats enseignement
Docteur en histoire, titulaire d’un Master II en philosophie et en droit, auditeur diplômé IFACI, Romain Petit a
servi comme officier durant plus de quinze ans, au sein de l’école de l’air, puis comme directeur général des
services sur base aérienne en outre-mer, avant de travailler en état-major. Il dirige depuis quatre ans la société
Acquérir solutions spécialisée dans le conseil et la formation et intervient régulièrement au sein d’instituts, tel
que l’IGPDE du ministère de l’Économie et des Finances. Il est par ailleurs chercheur associé et enseigne régu-
lièrement au sein de l’Université de technologie de Troyes. Cumulant plus de cinq mille heures de formation,
auteur de trois ouvrages et d’une centaine d’articles, il continue de servir comme officier supérieur de réserve
au sein de l’état-major des armées.
Lieutenant-Colonel (R) Michel Klen, historien
Officier saint-cyrien, Docteur en lettres et sciences humaines (Paris X – Nanterre) et diplômé du Centre des
hautes études sur l'Afrique et l'Asie modernes (CHEAM), le Lieutenant-Colonel (R) Klen servit au sein de
différentes unités, dont le 9° Régiment de chasseurs parachutiste (9° RCP) à Toulouse. Après un passage à l’École
d'infanterie américaine de Fort Benning en Géorgie, il devînt analyste de la zone Afrique australe-océan Indien
au Secrétariat général de la défense nationale (SGDN). Après avoir quitté l'armée d'active, il rejoint le corps des
officiers linguistes de réserve de l'armée de Terre. Il est l’auteur de différents ouvrages et articles portant sur la
géopolitique et l'histoire militaire.
Frederic Lert, journaliste
Journaliste indépendant, Frédéric Lert a écrit plusieurs centaines d’articles et, seul ou en coopération, une tren-
taine de livres sur les questions de défense et d’aéronautique. Le dernier paru porte sur le Groupe de Chasse 1/2
Cigognes de l’armée de l’Air, aux éditions Zephyr. Il travaille également pour différentes publications, telles que
Science & Vie, Helicopter Industry, Combat Aircraft en Grande-Bretagne, ou encore depuis 2011 le site français
« Aerobuzz ». En 2017, il a également assuré la rédaction en chef du magazine « Aeromag Aquitaine » consacré
à l’aéronautique en région Nouvelle Aquitaine.
Claude Corse, journaliste, en charge du développement
Journaliste de presse écrite, reporter d’images et auteur, Claude Corse a dirigé une agence de presse (print et web
TV) pendant quinze ans, après une carrière en presse magazine (Le Parisien, Le Figaro magazine, VSD). Il a par ailleurs
lancé divers magazines (Vivre l’aventure, Energies Tout-Terrain magazine) et co-signé plusieurs ouvrages sur les sports
de combats et la sécurité professionnelle (Le manuel d’intervention des pros de la sécurité). Diplômé de sciences
économiques et sciences politiques à Paris 1 (DEA défense) et de l’Institut français de presse à Paris 2, il rejoint notre
équipe comme journaliste. En charge du développement, il accompagne en outre l’ouverture éditoriale du magazine
et du site au monde de l’aventure, du sport et de la survie, en relation avec les acteurs de la défense et de la sécurité et
dans l’esprit du renforcement du lien armées nation.
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UIISC 5 © facebook 2017
Murielle Delaporte, fondatrice et rédactrice en chef
Diplômée de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, de la Sorbonne (DEA sciences politiques/défense), et
de Georgetown University, Washington DC (Masters in Government/security studies), Murielle Delaporte
travaille depuis plus de trente ans comme analyste des questions de défense et de sécurité en France
et aux États-Unis (comme chargée de mission au Secrétariat général de la défense et de la sécurité
nationale ; comme chargée d’étude et « research fellow » au sein de divers centres de recherches et think
tanks comme l’Institut français des relations internationales (IFRI) et l’Institute For East-West Security
Studies ; en tant que consultante). Auteur de plusieurs ouvrages, elle rédige régulièrement des articles
en français et en anglais pour différentes publications en France et à l’étranger (par exemple Breaking
Defense).
Lieutenant-Colonel Pascal Podlaziewiez (R), photoreporter
Après avoir commencé sa carrière dans une entreprise de fabrication d’engins de travaux publics,
Pascal Podlaziewiez s’engage à l’issue de son service militaire dans l’arme blindée et cavalerie.
Officier dans l’armée de Terre pendant plus de trente ans et déployé régulièrement en opération
extérieure (Kosovo ; Afghanistan), c’est là qu’il a commencé à s’orienter vers l’audiovisuel, passion
dont il a fait une seconde carrière à partir de 2012 en créant son entreprise de photo et vidéo
appelée « Prod32 ».
Claire Colat-Parros, en charge de la communication
Diplômée d’une maîtrise de droit, Claire a travaillé comme directrice de clinique et responsable de
la communication de la revue « Diabète et nutrition ». Très active au sein de la société des membres
de la Légion d’honneur de Pau, son intérêt pour les questions de sécurité et de defense l’a conduit
à rejoindre notre petite équipe, afin de reprendre le flambeau « communication ».
Sylvana Desforges, en charge des relations extérieures et de la publicité
Forte d’une longue expérience en matière de gestion et recherche commerciale d’espaces publicitaires,
Sylvana Desforges a commencé à travailler pour différentes publications dans des domaines aussi variés
que le Bâtiment Travaux Publics et l’Architecture. Avant de nous rejoindre en 2016, elle avait créé son
entreprise en 2003 et activement contribué au développement commercial de la revue des Ingénieurs
de l’armement. Sylvana apporte ainsi son savoir-faire dans le domaine de la publicité permettant de
répondre au mieux aux attentes et aux besoins en matière de communication de nos partenaires.
Opérationnels SLDS # 51/52 39
Soutien Logistique Défense Sécurité
Conseil éditorial
Saut de nuit © Opération Barkhane, ministère des Armées, 2017
Général de corps d’armée (2S) Jean-Pierre Bansard
Ingénieur de formation (ENSAM Paris et ENSI MA Grenoble), Jean-Pierre Bansard a intégré l’École
supérieure de guerre interarmées, puis fut auditeur du CHEM (Centre des hautes études militaires) et de
l’IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale). Sa carrière inclut en particulier les fonctions de
directeur adjoint de l’établissement du matériel électronique de l’armée de terre et le commandement
du 7e régiment du Matériel. Il fut également responsable des programmes d’armement au sein du bureau
Études de l’EMAT. Nommé général de brigade en 1999, il sert comme sous-chef d’état-major « Soutien » à
l’état-major OTAN de la SFOR à Sarajevo (BiH), puis comme chef de la division « Organisation et Logistique »
à l’EMA. En 2002, il occupe les fonctions de sous-chef de l’état-major militaire international de l’OTAN pour
la logistique, l’armement et les ressources, Il devient en 2005 sous-chef « Organisation » à l’état- major des
armées et est chargé, par délégation du chef d’état-major des armées, de la mise en œuvre de la réforme
de la logistique et des soutiens des armées.
Air Vice-Marshall (Retd) John Blackburn
John Blackburn a quitté l’armée de l’air australienne (RAAF : Royal Australian Air Force) en 2008, alors
qu’il en était le commandant en second (Deputy Chief of the Air Force) après avoir mené une carrière de
pilote de chasse sur F/A18, de pilote d’essai et de responsable de la planification stratégique. Ses postes
de commandement ont été commandant du système de défense intégré (IADS) en Malaisie, commandant
de l’Etat-major multinational instauré pour la mise en œuvre des accords de défense entre l’Australie, le
Royaume Uni, la Nouvelle Zélande, la Malaisie et Singapour (Five Power Defence Arrangements ou FPDA),
et directeur de la stratégie à l’Etat-major. Il travaille actuellement comme consultant dans le domaine de
la défense et de la sécurité nationale. L’ Air Vice-Marshall Blackburn est le directeur adjoint de la Kokoda
Foundation et de laWilliams Foundation. Il dirige par ailleurs l’Australian Strategic Policy Institute Council,
ainsi que l’Institute for Integrated Economic Research. Titulaire de plusieurs Masters dont un de défense,
ses publications incluent notamment « Optimizing Australia’s Response to the Cyber Challenge » et
« Australia’s Liquid Fuel Security ».
Général d’armée (2S) Gérard Desjardins
Après avoir terminé sa carrière militaire comme inspecteur général des Armées/Gendarmerie en
2005, Gérard Desjardins est aujourd’hui président de la Mutuelle d’assurance des armées (MAA),
société spécialisée essentiellement dans la garantie des accidents de la vie pour les militaires en
activité, et particulièrement ceux déployés en opération extérieure. Après Saint-Cyr (66-68), il
choisit la Gendarmerie nationale où il effectuera une carrière complète d’officiers. Il est nommé
général à quarante-neuf ans. Sa carrière alterne les commandements opérationnels (dix-sept ans),
la formation (huit ans) avec surtout le commandement de l’École des officiers de Gendarmerie à
Melun et les affectations en état- major (douze ans), essentiellement dans le domaine des ressources
humaines. Commandeur de la Légion d’honneur, il est également breveté de l’École supérieure de
guerre et diplômé d’état-major.
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Général de corps aérien (2S) Denis Guignot
Ingénieur de l’École de l’Air (EA 73) et diplômé de l’ENSTA, Denis Guignot a intégré l’École de guerre et
est ancien auditeur du CHEM et de l’IHEDN. Officier ingénieur mécanicien de l’armée de l’Air pendant
plus de trente-huit ans, il a été en particulier chef des moyens techniques de la base aérienne d’Orléans,
directeur technique du centre d’expérimentation de l’armée de l’air, directeur d’un atelier de réparation
de l’armée de l’air à Mérignac. Il fut également responsable de la maintenance et de la logistique à
l’état-major de l’armée de l’air et participa à la réforme AIR 2010 de l’armée de l’air, ainsi qu’à la construc-
tion à Bordeaux du pôle Soutien. Il fut commandant du soutien des forces aériennes (CSFA) à Bordeaux
pendant deux ans. Il quitte l’armée de l’air en août 2011. Il a intégré depuis l’agence Aquitaine Dévelop-
pement Innovation en tant qu’expert projets structurants, et fut président d’Aérocampus Aquitaine. Il
dirige aujourd’hui Dgconsultaero.
Général de corps aérien (2S) Jean-Marc Laurent
Ingénieur de l’école de l’Air (EA79), Jean-Marc Laurent est diplômé de l’Ecole de Guerre de Paris et a été
auditeur du CHEM (Centre des Hautes Etudes Militaires), de l’IHEDN (Institut des Hautes Etudes de Défense
Nationale) et du « European Center for Security Studies » (Allemagne). Pilote de chasse, il a débuté sa
carrière à Saint-Dizier sur Jaguar (mission nucléaire) et a commandé les escadrons de Nancy (1991 -1994)
et Cambrai (2001-2004). Il a commandé en particulier les forces françaises au Kirghizstan (« Operation En-
during Freedom ») en 2002 et a y été « vice-commander » de la 376th Air Expeditionnary Wing de l’USAF.
Affecté en 2006 à la Délégation aux Affaires Stratégiques, il devient deux ans plus tard directeur du Centre
d’Etudes Stratégiques Aérospatiales (CESA). Promu général de corps aérien en 2011, il devient comman-
dant du soutien des forces aériennes (CSFA), ainsi qu’Officier général de la zone de défense et de sécurité
Sud-Ouest. Depuis 2014, il dirige la chaire « Défense & Aérospatial » à Sciences Po Bordeaux et a fondé la
structure de conseil Aeris, spécialisée dans les questions industrielles de l’aérospatial de défense. Il totalise
plus de trois mille cinq cents heures de vol.
Général de corps aérien (2S) Pierre Niclot
Issu de la promotion 1971 de l’École de l’air, Pierre Niclot effectue dans l’armée de l’Air une carrière de
pilote d’hélicoptère qui le conduit à occuper plusieurs postes de commandement. Il intègre ensuite
l’École de guerre et sera auditeur du CHEM (Centre des hautes études militaires) et de l’IHEDN (Institut
des hautes études de défense nationale). En état-major il exercera des fonctions dans le domaine des
programmes de matériels puis dans le domaine de la planification opérationnelle des engagements
des forces. Nommé général en 2000, il sera successivement commandant des forces de protection et
de sécurité, puis commandant des écoles de l’armée de l’Air. A l’issue de sa carrière militaire il rejoint
le groupe Thales comme conseiller opérationnel auprès de la division « Air Operations » pendant dix
ans, avant de devenir consultant en 2017. Il totalise quatre mille sept cents heures de vol.
Lieutenant General (Retd) Terry G. Robling
Terry Robling a intégré le Corps des Marines (USMC) en 1976 après des études de commerce à la Central
Washington University. Après un entraînement sur F-4 Phantom, il a suivi l’instruction Topgun et fut
déployé au Japon. En 1989 il cumula les fonctions de pilote, officier de maintenance et instructeur sys-
tème d’armes sur F/A-18D. Sa carrière de trente-huit ans au sein des Marines inclut de nombreux postes
de commandement et formations (National War College ; Johns Hopkins University). En 2003, il par-
ticipa à l’opération Iraqi Freedom en tant que commandant de la 3rd Marine Aviation Wing Forward.
Il fut notamment Commandant en second de l’aviation de l’USMC en charge des plans, programmes et
acquisitions. Il a quitté en août 2014 sa fonction de Commandant des Marines dans le Pacifique (MAR-
FORPAC) pour rejoindre le secteur privé en tant que président de la société aérospatiale américaine PKL
Services. Il totalise cinq mille deux cents heures de vol.
Opérationnels SLDS # 51/52 41
Soutien Logistique Défense Sécurité
Ingénieur général hors classe de l’armement (2S) Louis-Alain Roche
Louis-Alain Roche est ancien élève de l’École polytechnique et de l’École nationale supérieure de
l’aéronautique et de l’espace. Il a effectué la majeure partie de sa carrière au sein de la Direction générale
pour l’armement (DGA) et compte mille cinq cents heures de vol en tant que personnel navigant. En
1983, il rejoint le service des programmes aéronautiques pour diriger les activités de production des
avions de combat pour l’armée de l’air. Il lance en particulier la production du Mirage 2000 N. En 1991,
il devient directeur-adjoint du programme Rafale, puis directeur en 1997. De 1998 à 2005, il assure la
responsabilité de directeur des ressources humaines de la DGA. En mars 2005, L’ingénieur général Louis-
Alain Roche est nommé auprès du ministre de la Défense, afin de conduire la mission de modernisation
du maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques de la Défense (MMAé). En 2009, il
est nommé Contrôleur général des armées en mission extraordinaire. Il a quitté le service actif en 2014
et est aujourd’hui ingénieur-conseil.
Vice-amiral (2S) Pierre Sabatié-Garat
De la promotion 1965 de l’École navale, Pierre Sabatié-Garat a rejoint les Forces sous-marines. Il a
commandé trois sous-marins (SMD, SNA, SNLE ) et l’escadrille des sous-marins de la Méditerranée.
Affecté au bureau Études générales de l’état-major des armées (EMA) en 1993, il est chargé des études
sur la sécurité en Europe et la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive. Promu
contre-amiral en 1997, il prend les fonctions de sous-chef Opérations-Logistique à l’état-major de la
marine (EMM). En 1999, il est attaché de défense à l’ambassade de France à Londres. Promu vice-amiral,
il est nommé en 2001 inspecteur des forces maritimes. De 2002 à 2008, il est conseiller auprès du
directeur de la Stratégie du groupe EADS. Il est consultant pour Euratlantic Conseil et Azimuth Defense
Consulting. Ancien auditeur de l’IHEDN, il est membre du conseil scientifique de la Défense. Il a écrit un
livre sur la vie à bord d’un sous-marin et publié des articles dans diverses revues.
Général de division (2S) Patrick Tanguy
Issu de la promotion “Général Laurier” de l’EMIA (78- 79) et de la deuxième promotion du CID, Patrick
Tanguy a consacré l’essentiel de sa carrière militaire aux hélicoptères de combat au sein de l’Aviation
légère de l’armée de terre (ALAT). Il a notamment commandé le 1er Régiment d’hélicoptères de
combat et totalise plus de deux mille six cents heures de vol. Chef d’état-major du commandement de
l’ALAT en 1999, puis coordonnateur ALAT à l’EMAT en 2003, il a dirigé les travaux de mise aux normes
européennes de la formation des pilotes d’hélicoptères, coprésidé le comité commun des écoles franco-
allemandes du Tigre et contribué à l’élaboration du Partenariat public privé (PPP) relatif concernant la
flotte d’hélicoptères externalisée à l’école de Dax. Nommé général en 2005, il commande les écoles de
l’ALAT de Dax et du Luc, puis prend les fonctions de COMALAT en 2008. Ayant intégré le groupe Défense
Conseil International en 2011, il a dirigé la branche COFRAS spécialisée dans le transfert du savoir-faire
de l’armée de Terre et de la Gendarmerie jusqu’en 2019.
Ingénieur général hors classe (2S) Jean-Luc Volpi
Ayant intégré l’Ecole de l’air en 1982, Jean-Luc Volpi est également diplômé de l’Ecole nationale supé-
rieur du pétrole et des moteurs et de l’Institut français de gestion. Après un parcours dans les fusiliers
commandos de l’air, il intègre en 1994 le corps des ingénieurs militaires des essences au sein du Ser-
vice des essences des armées. Il y occupe différents postes de responsabilité, dont des détachements à
l’état-major des armées et au ministère de l’industrie ,où il est en charge de la sécurité des approvision-
nements et des réserves stratégiques de l’Etat. Par la suite, il commande la base pétrolière interarmées
puis, après sa nomination dans le corps des officiers généraux, la Direction de l’exploitation et de la lo-
gistique pétrolières interarmées. Ancien auditeur du Centre des hautes études militaires et de l’Institut
des hautes études de défense nationale, il est nommé directeur central du SEA de 2013 à 2018, terme de
sa carrière militaire. Il est actuellement directeur général de la société du Pipeline Méditerranée-Rhône.
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SAVE THE DATE
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Le Mardi 06 Juillet 2021, de 14h à 18h
Sur AEROCAMPUS Aquitaine
Tous les membres de la communauté MCO Aéronautique et défense
nationale d’ADS SHOW sont attendus pour travailler ensemble
sur les grands enjeux de la filière et favoriser sa résilience !
En présence du
Président de la Région Nouvelle-Aquitaine
AU PROGRAMME ? ?!
LE DÉBAT :
Verticalisation du MCO Aéro :facteur de performance opérationnelle et de relance industrielle ?
LE SHOW ROOM :
Présentation de solutions innovantes d’adaptation à la crise de deux entreprises du secteur
et échanges sur ces bonnes pratiques
LE LAB :
Quels mécanismes d’accompagnement et quelles opportunités pour les entreprises du MCO
à l’heure actuelle,comment en bénéficier ?
Echanges avec les services de la DIRECCTE et de la Région Nouvelle-Aquitaine
ADS CLUB c’est :
Une réunion tous les trimestres jusqu’au prochain ADS SHOW en 2022
Accès en présentiel ou en distanciel pour les entreprises hors région
Une grande thématique par réunion
Des présentations de solutions innovantes
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membres (rdv visio,chats,fil d’actualité des membres...)
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AEROCAMPUS Aquitaine - 1 Route de Cénac 33360 LATRESNE
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