LE PHénomènE SonorE
LE Son
on définit la musique comme l’art de combiner et d’organiser des sons émis par la voix
humaine ou par des instruments. La plupart du temps, il s’agit d’associer, autour du silence,
une partie ou la totalité des 4 éléments qui la constituent : son, rythme, mélodie, harmonie.
A - origines
Le bruit et le son n’existent que par la cohabitation de trois facteurs :
:a - L’émission
1à l’origine de tout phénomène sonore, il y a une vibration. Pour parler ou pour chanter nous devons
itre refaire vibrer nos cordes vocales. De même, le violoniste provoque la vibration des cordes de son
oinstrument en les frottant avec son archet, le percussioniste fait vibrer la peau du tambour en la
ap nfrappant et le souffle du saxophoniste met en vibration la colonne d’air de son instrument pour créer
h soun son.
du c èneAu même titre que l’impact
it mde la goutte d’eau sur une
tra osurface liquide déclenche
nune onde circulaire, le son
Ex hégénère des vibrations qui
pse propagent dans l’air à partir d’une source
ledéterminée. L’air devient ainsi le vecteur de
transmission du signal acoustique.
b - La propagation
La vibration produite par une source sonore circule dans l’air qui nous entoure, à
la vitesse de 340m/seconde, ce qui correspond à 1224 km/h ou Mach 1.
Le dépassement de cette vitesse, provoque une manifestation physique
aérodynamique sous forme d’une déflagration supersonique (ou onde de choc)
appelée mur du son.
Le son se propage dans l’eau à environ 1450 m/seconde (soit 4 fois plus vite que dans l’air !) et
dans l’acier à environ 5100 m/seconde (soit 15 fois plus rapidement que dans l’air !).
nB : le son ne peut pas se propager dans le vide. Ainsi, deux astronautes (cosmonautes,
spationautes) dans l’espace sont dans l’impossibilité de se parler de vive voix.
1- les cordophones (instruments à cordes)
A - les cordes frottées
mode de jeu
Ces instruments produisent des sons par le frottement1 d’un archet sur les cordes. Tous disposent
d’une caisse de résonance jouant le rôle d’amplificateur sonore.
On obtient différentes hauteurs de sons en positionnant un (ou plusieurs) doigt(s) de la main gauche
sur une ou plusieurs cordes tout en la (les) plaquant sur la touche du manche. Plus on raccourcit la
longueur de corde ainsi mise en vibration plus le son est aigu (et vice versa).
1 Les cordes de ces instruments peuvent être également pincées (technique du pizzicato).
registres
1 - violon : aigu plus la caisse de
(taille ≈ 59 cm) résonance est
:2 - Alto : médium
2 stre(taille ≈ 68 cm)
itre he3 - violoncelle : grave
p rc(taille ≈ 1,30 m)
ha l’o4 - contrebasse : très grave
c(taille ≈ 1,90 m)
grande, plus le
son est grave !
trait du nts devocabulaire 12 34
eregistre
Ex strumCe terme qualifie le groupe
de notes caractéristiques
ind’un instrument ou d’une
svoix. On distingue divers
leregistres : très grave,
emplacement des cordes au sein de l’orchestre symphonique
grave, medium, aigu,
suraigu.
Ambitus cordes frappées
Ensemble des hauteurs
d’une mélodie, pour un cordes pincées seconds violons contrebasses
instrument ou une voix,
comprises entre la note la altos
plus basse et la plus aiguë.
premiers violons cordes frottées violoncelles
tessiture
étendue moyenne des
hauteurs de sons
accessibles de façon
“confortable” à un chanteur
ou un instrumentiste
B - Quelques autres associations d’instruments
il existe de nombreuses autres possibilités d’associations instrumentales.
• Duo pour deux instruments (cf. sonates pour instr. à cordes et instr. à vent),
• Trio d'anches (hautbois, clarinette, basson),
• Trio de cuivres (trompette, cor, trombone),
• Quatuors (de saxophones, de trombones, de clarinettes, de flûtes…),
• Quintette à vent (flûte, hautbois, clarinette, cor et basson),
• Quintette de cuivres (2 trompettes, cor, trombone et tuba)…
• Sextuor à vent (2 clarinettes, 2 bassons, 2 cors).
pitre 3st:ralesDuo (luth, flûte traversière) - xviie siècle -
leEsxtfroarimt dautiocnhsaorcheMetropolitaine Museum
Réunion de musiciens - A. Bouys (1656-1740)
Musée des Beaux-Arts de Dijon
Quatuor de saxophones (musiciens cubains) ici le Quintette Mendelssohn de Boston (violon, alto,
Photo©Lugdivine violoncelle, flûte traversière, clarinette) devenu sextuor par
l’ajout d’une contrebasse.
John Scofield Quartet - vienne, 2011 - Photo©Paul-Emmanuel Roy
Pour aller plus loin
Illustrations sonores ou visuelles ethnographiques
Suggestion : travail de recherche et de documentation sur les sujets suivants :
Les formations orchestrales dans le monde :
• Le gamelan indonésien
• L’orchestre arabo-andalou (ex. Ensemble El Mawsili et Bachraf Zidane)
• Le Mariachi mexicain
• L’orchestre traditionnel chinois
• Les tambours du Burundi
• Les Tambours du Bronx
• Les steel drum de Trinité-et-Tobago (Caraïbes)
Musiciens traditionnels chinois
Mariachi mexicain
Taïko japonais Gamelan indonésien
Bigpipe écossais Musiciens polynésiens
1 - L’instrument vocal humain
à la différence du violon, de la clarinette ou du piano, la voix humaine est un
“instrument invisible”.
Cet instrument possède une spécificité, des ressources et des possibilités tributaires de la
morphologie et de la physiologie propres à chaque individu mais il peut être aussi dépendant des
lois, parfois mystérieuses, de l’acoustique.
Sur le plan strictement mécanique, l’instrument vocal a besoin, pour fonctionner, de l’indispensable
association des trois éléments suivants :
- un matériau susceptible de vibrer (les cordes vocales)
- un mécanisme capable de faire vibrer ces cordes (l’appareil respiratoire)
- une caisse de résonance qui amplifie la vibration (nez, bouche, pharynx)
Toute production sonore implique, par ailleurs, l’ensemble des muscles du corps. Simultanément,
sont également mobilisées, dans l’encéphale, les aires auditives et motrices.
Fonctionnement respiratoire
Lors de l’inspiration, l’air pénètre par le nez ; l'abdomen se détend, permettant au diaphragme,
4 :muscle “piston” adhérant à la cage thoracique par la plèvre, de s'abaisser et aux poumons de se
itredilater.
L’air expulsé par les poumons traverse le tube laryngé jusqu'à la glotte où se situent les cordes
p evocales, replis ligamentaires horizontaux.
Extraliat dvuoicx hcahantéLe système respiratoire
Le larynx
Au cours de son évolution, le larynx
d’Homo sapiens est descendu (par
rapport à la colonne vertébrale)
alors que celui du singe est resté
haut perché.
Ce “petit détail” empêcherait donc
ce dernier d’articuler des sons
différenciés à l’origine de la parole.
HISTOIRE DE LA MUSIQUE
Les origines de
la musique
vers – 35 000 ans 1 - La Préhistoire 1
A - Au Paléolithique supérieur, il est probable que les premières
“musiques” s’expriment essentiellement à travers l’usage de la voix. On imagine volontiers de
petits groupes d’hommes et de femmes, unis dans un même élan, venus célébrer par des cris ou
des chants d’allégresse le retour des vainqueurs, guerriers ou chasseurs. Ces manifestations
vocales s’assortissent probablement de claquements de mains ou de frappements de pieds. Ainsi,
tout naturellement, à travers l’usage de ces premières percussions corporelles et d’ébauches de
:chorégraphies, s’établissent, de façon spontanée, les premiers rituels de réjouissance qui scellent
6la cohésion d’un groupe
apitresiqueLes premiers « instruments »
ch mu• Pour accompagner leur voix et agrémenter leurs
du laproductions sonores, nos lointains ancêtres ont
it evraisemblablement l’idée de frapper deux branches
tra dd’arbre entre elles, de confectionner des racles à partir
Ex irede bois de rennes ou d’entrechoquer des cailloux. Ces
istodivers outils sonores préfigurent les claves, guiros ou
hlithophones que nous utilisons aujourd’hui.
• Par ailleurs, grâce à la paléoarchéologie2, on sait que,
depuis au moins 35 000 ans avant notre ère, les
hommes savent fabriquer des outils sonores
sophistiqués : sifflets avec des phalanges de
mammifères (rennes…) et même des flûtes en os
d’oiseaux (vautour, cygne…).
NB : On a découvert que les stalactites ou les Reconstitutions d’instruments utilisant l’os : racle
stalagmites de certaines grottes ornées de dessins ont (guiro), sifflet.
été frappées intentionnellement pour en tirer des sons Photos © P. Kersalé
(probablement à cause de l’acoustique de ces lieux).
à travers ces manifestations, Homo sapiens cherche-
t-il à s’attirer les bonnes grâces des esprits supérieurs
et mystérieux qui l’entourent ?
1 La préhistoire est généralement définie comme la période de l’histoire des hommes avant l’apparition de l’écriture.
2 L’archéologie appliquée à l’étude des objets fabriqués par les hommes préhistoriques.
Exhtirsatoitirdeudcehlaapmitruesi6qu: e
C - La danse
Compte tenu de l’absence de traces écrites, les danses médiévales sont mal connues.
Cette situation est directement liée au fait que l’église condamnait ces pratiques immorales
et que les moines, très majoritairement auteurs des chroniques de l’époque, n’en faisaient
pas mention. On sait, en revanche, qu’au VIIIe siècle la papauté et la royauté tentent d’interdire ces
”manifestations impies”. à partir du XIe siècle, il semble exister une prédominance de danses, sous
forme de rondes ou de farandoles, communément appelées caroles. Ces pratiques occupent
probablement une grande place dans les loisirs populaires, bourgeois et, bien sûr, aristocratiques.
Constituée par un ensemble de femmes, ou de femmes et d’hommes en alternance, se tenant par la
main (le doigt ou le poignet), la carole s’organise, la plupart du temps, sous forme d’un cercle fermé.
Elle est accompagnée de chansons et parfois d’instruments.
itre 6 u: eMiniature du Codex Manesse - 1310/1340 - Bibliothèque de l'université de
ap siqHeidelberg (Allemagne)
ch uPar ailleurs, se développent des danses
u mappelées branles1 qui se présentent
d laprobablement sous forme de chaînes ou de
it erondes.
tra dOn connaît également l’existence de la
Ex iretresque, ronde animée de sauts et de larges
istomouvements de bras, de l’estampie, danse
courtoise probablement accompagnée de
hfrappements de pieds ou de battements de
mains (en italien stampare = taper du pied),
de la ductia, danse instrumentale proche de
l’estampie ou encore de la saltarelle qui,
comme le laisse supposer son nom, se
caractérise par la présence de sauts.
Au XVe siècle, se développe la danse en
couple, ou suite de couples, à travers la
basse-danse, pratiquée à la cour. Elle est
constituée par un défilé de couples exécutant Maître du Roman de la Rose de Vienne - (≈ 1430)
une suite de mouvements de danses, distincts La carole au dieu d’amour - Guillaume de Lorris -
les uns des autres, par le rythme et par le Österreichische Nationalbibliothek
tempo (révérence, branle, demi-tour,
saltarelle…).
1 terme signifiant “progresser en branlant (= se
balançant) d’un pied sur l’autre”.
les cordes pincées (suite)
f - Virginal ou clavicimbalum puis clavecin.
Ces instruments à clavier sont dotés de cordes en métal,
pincées par des becs (sautereaux).
le clavecin constituera l’instrument prépondérant pour
l’accompagnement jusqu’à Mozart.
Virginal - Portrait de famille (détail) - 1561 - Frans Floris De
Vriendt (1519/1570) - Stedelijk Museum Wuyts-Van Campen en
Baron Caroly, Lier (Belgique)
les cordes frappées
:a - tympanon
6Terme générique désignant des cithares sur table à cordes,
itrefrappées par des cuillères ou des mailloches. L’instrument
ueévolue dans les pays de l’Est sous le nom de cymbalum.
ap siqb - Clavicorde
h uà la différence du virginal, celui-ci dispose de cordes frappées.
c mTrès peu sonore il évoluera à la fin du XVIIIe siècle sous forme
du lade pianoforte puis de piano.
Exhtirsatoitire deCymbalum - tapisserie style Mille fleurs - Italie
tympanon - 1512 - Jacob Cornelisz van Oostsanen
(≈1470-1533).
L'Adoration de l'enfant (détail)
Musée national de Capodimonte - Naples (Italie)
Clavicorde - Femme jouant du clavicorde (détail) - ≈ 1530 -
Jan Sanders van Hemessen (≈1500/≈1566) - Worcester Art Museum
Ornements (ou encore note d’agrément ou de fioriture) : très petites notes
ou signes dont la fonction est d'embellir la ligne mélodique principale. On
comptabilise plus de cent ornements dont le trille1 (alternance très rapide de deux
notes contigües), le mordant2 (qui s’apparente à un trille très court), le gruppetto3
(groupe de trois ou quatre sons organisés autour de la note principale et faisant apparaître les
deux notes voisines : supérieure et inférieure suivant le signe) et l’appoggiature4 (note jouée
rapidement avant la note principale).
4132
flûtes timbales cor
hautbois trompette
basson
e - L’orchestre baroque
La formation comporte quatre
:catégories d'instruments : cordes,
6bois, cuivres, percussions.
itreLe nombre d’instrumentistes est très
uevariable : entre une dizaine (au XVIIe)
ap siqet une cinquantaine (Rameau).
Autrement dit, il s’agit d’un modèle
ch ud’orchestre plus restreint que le
u mformat symphonique.
d laGlobalement, le diapason du baroque
it ese situe autour de 415 Hz (dans le
tra dbaroque français, il pouvait
Ex ire“descendre” à 392 Hz)
istoNB : aujourd’hui le diapason tourne
hautour de 440 Hz.
basse de viole
altos viole de gambe
violons clavecin violons
Concert vocal et instrumental à l'époque baroque - anonyme
Germanisches Nationalmuseum Nuremberg
Exercice 6
Nommer les instruments de musique présentés en image ci-dessous
(au choix : cornet - flûte traversière - trombone - basson)
d
a c
b
Exercice 7
Nommer les instruments de musique présentés en image ci-dessous
(au choix : violoncelle - théorbe - violon - viole de gambe)
Indices : viole et théorbe possèdent des frettes, violon et violoncelle n’en ont pas !
g
ef
h
Exercice 8
Voici quelques danses pratiquées à l’époque baroque. Attribuer à chacune d’elles, l’adjectif “lente” (L),
“modérée” (M) “rapide” (R)
Allemande……………………… Courante……………………… Menuet……………………
Sarabande……………………… Gigue………………………… Gavotte……………………
Exercice 9
Relier chaque terme à sa définition :
1 Comédie-ballet A association de danses où alternent tempo vif et tempo lent.
2 Suite B œuvre mêlant théâtre avec interludes musicaux et dansés.
3 Grande Écurie du Roy C Drame ou tragédie lyrique associant chanteurs sollistes, chœurs
4 Opéra et accompagrnement instrumental avec jeu scénique.
D fanfare (vents et percussions) en fonction à Versailles.
d - la réforme de l’opéra
christoph Willibald von Gluck (1714/1787) a été l’initiateur d’une réforme majeure dans le
domaine de l’opéra. Dénonçant les dérives “baroques” de l’opéra italien (pauvreté de l’intrigue,
virtuosité vocale gratuite, diktat des prime donne ou des castrats…), il s’inspire d’une certaine
sobriété du modèle français pour condamner les acrobaties vocales superflues voire inutiles.
Ces prouesses techniques ne doivent plus être une fin en soi, mais devenir un moyen expressif
pour coller au livret. Progressivement, il réussit à former des chanteurs-acteurs mais aussi à imposer
aux choristes et figurants de jouer conformément à l’action.
* vocaBulaire
forme : ensemble des éléments qui caractérisent la structure, le procédé d’écriture et le plan général
d’une composition pour lui conférer sa spécificité unitaire.
mouvement : désigne à la fois le tempo appliqué à l’interprétation d’une œuvre musicale (Adagio,
Andante, Moderato, Allegro…) et chacune des sections (parties) constitutives d’une composition
d’envergure (sonate = 4 mvts, concerto = 3 mvts, symphonie = 4 mvts…).
musique de chambre : composition musicale destinée à un ensemble instrumental restreint.
:Opus (= œuvre, ouvrage en latin) : indication, souvent suivie d’un numéro, qui s’applique à une
6composition musicale faisant partie de l'œuvre d'un compositeur.
itreouverture : pièce musicale servant d’introduction, généralement orchestrale, à une œuvre (opéra…).
ueMais c’est aussi une composition autonome organisée sous forme de suite instrumentale.
ap siqpont : passage de transition situé entre deux phrases ou deux sections musicales. Dans une
chanson, par exemple, un pont de quelques mesures peut s’intercaler entre le refrain et le couplet
ch uqui suit pour casser la répétition monotone de l’enchaînement.
u mthème : idée musicale facilement reconnaissable, de nature mélodique, rythmique, parfois
d laharmonique, de longueur variable et qui peut subir des transformations. Le thème constitue l’élément
it eessentiel caractéristique d’une œuvre et de son unité.
tra dtonique : c’est le premier degré d’une tonalité, note principale ou accord de référence qui
Ex ireconditionne l’organisation mélodique et harmonique d’un morceau.
isto Représentation de l’opéra de
h Gluck Il Parnaso confuso - 1762 -
Johann Franz Greipel (1720/1798) -
Kunsthistorisches Museum - Vienne
(Autriche)
E - Du grand opéra à l’opérette en France
a - Le grand opéra*
Un vent de renouveau souffle sur la forme opéra et sur les thèmes abordés : c’en est fini des
opéras inspirés de la mythologie ! les nouveaux librettistes oublient les dieux et les héros grecs pour
s’intéresser aux hommes et aux sujets historiques. L’emprise politique et économique de la France
pendant une bonne partie du XIXe siècle, fait de Paris une “plaque tournante” qui attire les artistes
de toute l’Europe. Le grand opéra* répond aux goûts bourgeois du moment et engendre une
débauche de mises en scène grandioses.
La création de nouveaux lieux permet, au même moment, la maintenance du genre opéra-comique
(né sous la Révolution) et l’émergence de l’opérette qui, en réaction à l’opéra-comique jugé trop
sérieux, développe une forme lyrique caractérisée par sa légèreté et sa fantaisie.
it du cehlaapmitruesi6qu: eCaricature ; Offenbach est représenté au milieu des Les salles de spectacles lyriques
tra dspectateurs d’une de ses opérettes aux Bouffes Parisiens. du Paris haussmannien
Exhistoireillustrateur : émile-Antoine Bayard (1837/1891) Pendant une bonne partie du XIXe siècle, Paris
devient le haut lieu de l’opéra avec deux
scènes emblématiques :
• l’Opéra (dit aussi “Académie de musique”),
construit par Charles Garnier (1825/1898) et
fréquenté par la bourgeoisie triomphante du
Second Empire. Il est dédié au grand opéra
entièrement chanté,
• le Théâtre national de l'Opéra-Comique
(salle Favart) fief de l’opéra-comique mêlant
le parlé et le chanté.
En parallèle, deux autres établissements
récemment construits, le Théâtre-Lyrique et
le Théâtre des Bouffes Parisiens, accueillent
des nouveaux talents : Gounod et Bizet
(Théâtre lyrique) et Offenbach, le roi de
l’opérette (Bouffes Parisiens).
Le Nouvel Opéra (Opéra Garnier) inauguré le 5 janvier
1875
*Il est toujours en quatre ou cinq actes avec un grand Théâtre de l'Opéra Comique ; il s'agit de la première salle
ballet placé au début du troisième acte. Il alterne les Favart construite par l'architecte Heurtier (1739/1822)
airs et les récitatifs chantés. Il comporte toujours des
chœurs et un orchestre très imposants ainsi que de inaugurée en 1783.
nombreux personnages solistes.
C - Les nouveaux outILs sonores
a) Le telharmonium
Instrument de musique électromécanique, développé à partir de 1897 par l'américain Thaddeus
Cahill. C’est le premier véritable instrument de synthèse musicale. Le son n’est pas produit par un
oscillateur électronique (la lampe triode n’existe pas encore), mais par la rotation d’une “roue
phonique”, ou réothome, devant un micro composé d’une bobine et d’un aimant, selon le même
principe qu’un micro de guitare électrique.
b) Le thérémin
Instrument de musique électronique, précurseur du synthétiseur et
inventé en 1919 par le Russe Lev Sergueïevitch Termen (connu
sous le nom de “Léon Theremin”). Theremin présente à Paris son
Ætherophone, devançant Maurice Martenot qui, lui, avait fabriqué
les ondes Martenot et dont les sonorités étaient identiques ou
presque (puisque utilisant la même technologie). Ingénieur et
passionné de musique, il travaille le son et fabrique son instrument
en utilisant les nouvelles technologies de l’époque. Ce dernier
possède deux octaves et demi, fonctionne à l’aide d’oscillateurs à
:tube électronique et se présente sous la forme d’un boîtier muni
6d'une antenne (à droite) pour faire varier la fréquence du son (la
itre ehauteur des notes), et d’une autre antenne (celle de gauche),
uhorizontale et en forme de boucle, pour modifier le volume sonore.
ap siqCet instrument surprend et fascine car il se joue entièrement à Lev Termen jouant de son
h ul’oreille, sans aucun contact ce qui ne permet pas au musicien instrument
c md’avoir de repères. Il fonctionne en utilisant la capacité de l'organisme, par l'intermédiaire des mains
du laet des bras, de perturber les champs électromagnétiques. C’est en se rapprochant plus ou moins
trait dec) Les ondes martenot
Ex ireMaurice Martenot (1898/1980) présente cet
istoinstrument monodique électronique en 1928
hà l’Opéra de Paris. Il comporte :
des antennes que le musicien obtient les notes souhaitées tout en gérant leur volume.
> un clavier de 7 octaves reposant à ses
extrémités sur deux pieds,
> un ruban, fixé à l’index de la main droite
qui permet de produire des
sons proches de la voix humaine, des
glissandi, des vibrati…
> un tiroir, à portée de la main gauche : il
contient la boîte de commande destinée à
régler les nuances, les timbres, les
diffuseurs (une grenouillère peut remplacer
les touches de commande et ainsi libérer la
main gauche),
> un (ou plusieurs diffuseurs) qui émet des Ondes Martenot - Musée de la Musique (Paris)
sons nés des oscillations de lampes
électroniques.
J - le jazz modal et le soul jazz des années 1960
On fait, une nouvelle fois, de Miles davis l’initiateur du jazz modal. Faisant appel à des
gammes ou des modes d’écriture du passé, ou à des musiques “extra-occidentales”, ce
mouvement libère le soliste des contraintes harmoniques au cours des longues improvisations sur
un nombre réduit d’accords. Le saxophoniste John coltrane (1926/1967) est également l’un des
représentants emblématique de ce courant.
Le soul jazz est considéré comme un mix entre le hard bop et le blues. Dans ce genre, s’illustrent
le pianiste-chanteur Ray charles (1930/2004) et la chanteuse aretha Franklin (1942/2018 ) dite
The Queen of soul.
Extrauitsdiquucehs aapcittureel7le:sRay charles - 1984 - The Republican National
mConvention - Dallas Texas
aretha Franklin - 2009 - U.S. Capitol - 56e
investiture présidentielle à Washington
k - le jazz funk et les années 1970
Directement issu du soul jazz, le funk s’en
démarque par la présence d’une section rythmique
au jeu très syncopée (guitare, basse, batterie) et par
les interventions énergiques des instruments à vent
(cuivres, saxos…).
James Brown (1933/2006) marque de son empreinte
ce mouvement.
James Brown “Mr. Dynamite” - ArtWorks -
1437 Main Street, Cincinnati, Ohio
Bill Haley and his Comets. - 1956 - Photo publicitaire
Photo de Gene Vincent.
En 1957, la fabrique de chewing gums Topps
Gums publie des cartes à collectionner de
stars de cinéma, de télévision et de disques.
Extrmauitsdiquucehs aapcittureel7le:sFats domino (1928/2017)
chuck Berry - ≈1957
Photo publicitaire
little richard - 2007 - University of Texas Forty Acres Festival
Photographe Anna Bleker
f3 - La folk revival music
à partir du milieu du XXe siècle, d’autres artistes poursuivent, à leur manière, cet engagement
stylistique ou politique : The Kingston Trio, Bob Dylan et Joan Baez en particulier.
Les années sixties marquent un virage dans l’esprit folk traditionnel avec, en particulier
l’électrification des guitares qui scelle l’arrivée du genre “rock-folk” dans lequel s’illustrent les groupes
The Byrds, les Mamas and Papas, The Turtles ou encore Buffalo Springfield. Bob Dylan lui-
même cède à cette évolution, ce qui provoque quelques remous de la part des “puristes”. D’autres
noms comme Tracy Chapman, Bruce Springsteen, et plus récemment, Bonnie Prince Billy,
Valerie June et Moriarty perpétuent cette tradition témoin de l'histoire musicale des états-Unis.
pitre l7le:sJoan Baez et Bob Dylan - U.S. National Archives and Records
cha tueAdministration - 1963
The Mamas and the Papas - de gauche à droite
u cMichelle Phillips, Cass Elliot, Denny Doherty, John
Extrmauitsdiques aPhillips.
Tracy Chapman - Cactus Festival 2009 - Bruges Bruce Springsteen - Roskilde Festival 2012
(Belgique) © Hans Hillewaert © Bill Ebbesen
LA MUSIQUE ET LA DANSE
II - LE BALLET
On appelle ballet1 un spectacle dansé exécuté selon une codification et des rè-
gles établies par un chorégraphe, généralement en fonction d’une musique dédiée.
Par ailleurs, ce terme s’applique également à l’ensemble de la troupe effectuant le
spectacle.
1 Mot issu de l’italien balletto, diminutif de ballo, signifiant “danse”
Né en Italie au cours de la Renaissance, le ballet est introduit en France par Catherine de Médicis,
qui, après la mort de son époux le roi Henri II (1559), devient régente du royaume. Historiquement,
on doit à l’Italien Domenico Da Piacenza, maître de danse au service de la famille d'Este, la rédaction
de l’ouvrage De arte saltandi et choreas ducendi (1455), considéré comme le premier traité de danse.
Un peu plus tard, un autre maître de danse italien, Fabritio Caroso, auteur du livre Il Ballarino (1581),
:fixe l’ensemble de la théorie et de la pratique de cette discipline.
8La plupart des premiers ballets se présentent sous forme de suites de danses commentées en vers
itresur des thématiques liées à la mythologie gréco-romaine ou en relation avec des sujets traitant de
poésie en général. Ainsi, pour le mariage d'Henri de Navarre (futur Henri IV) et de Marguerite de Va-
aplois (1572), le roi, danse sur des vers de Ronsard. Cependant, on considère que le premier véritable
hballet de cour* a été donné lors du fastueux mariage du duc de Joyeuse, favori du roi Henri III, en
c se1581. Traduisant les souhaits entretenus par la Pléiade, le spectacle mis en scène concrétisait la
u nvolonté de synthèse entre tous les arts : musique, chant, poésie, arts plastiques et danse.
trait dla daVocabulaire
xSuite de danses : elle tire
Eson origine des airs à danser
que l’on exécutait, dès le
Moyen-Age, en chantant. Puis
la chanson dansée est
remplacée par des airs de
danse sans parole en
regroupant les danses
d’abord deux à deux (une
lente, une vive), puis en
nombre plus important (cinq,
six et même davantage), en
faisant alterner mouvements
lents et vifs. La suite de
danses était née.
Ballet de cour : spectacle
dansé qui a pour acteurs la Fête de la cour à Paris en 1573 pour honorer les ambassadeurs polonais en
famille royale et les courtisans présence de Catherine de Médicis et d’Henri III - tapisserie - Galerie des
Offices, Florence (Italie)
entourés de professionnels.
Ainsi, le ballet de cour devient
insensiblement le “ballet du
roi”.
Au XVIIe siècle, le genre “ballet” connaît une nouvelle impulsion avec la création, en 1661 par Louis
XIV, de l’Académie royale de danse (institution qui a précédé la naissance de l’Académie royale
de musique, en 1669). Le monarque s’investit complètement dans la promotion de l’art de la danse
et participe à vingt-sept ballets de cour. C’est d’ailleurs grâce à son rôle du Soleil levant dans Le
Ballet royal de la nuit (1653) qu’il se voit attribuer le titre de Roi Soleil. Cette volonté de donner à cet
art toute son importance va se concrétiser à travers les comédies-ballets* signées par le duo
Molière-Lully : Les Fâcheux (1661), Le Mariage Forcé (1664), L'Amour Médecin (1665), La Pastorale
Comique (1667), Georges Dandin (1668), Monsieur de Pourceaugnac (1669), Le Bourgeois
Gentilhomme (1670)… Marc-Antoine Charpentier prend le relais de Lully pour créer avec Molière
Le Malade imaginaire (1673). L’importance alors accordée à la place du ballet dans la tragédie
lyrique française témoigne de la différence qui s’est établie avec le style “opéra à l’italienne”.
C’est vers la fin du XVIIe siècle que Pierre Beauchamp1 et son disciple, Raoul-Auger Feuillet,
deux maîtres à danser français, mettent au point des systèmes de notation de la danse qui
faciliteront la diffusion des figures de pas et des chorégraphies conçues à l’occasion de spectacles
de ballets.
apitre 8 :Pierre de Beauchamp (1636/1719) codifie les cinq positions de base et met
hau point un système de notation de la danse. Ces positions sont les points
c sede départ avant l’exécution d’un pas ou d’un enchaînement.
Extrait dula danInventeur d'un système de notation de la
Louis XIV, le roi danseur
à treize ans, en 1651, le roi
danse pour la première fois en
public dans la Mascarade de
Cassandre. Premier danseur du
danse, Feuillet publie chaque année un royaume, étoile absolue, Louis
Recueil de danses contenant des XIV interprète souvent des rôles
danses de bal et des entrées de ballets
en vogue. de divinités dans des
Vocabulaire représentations faisant référence
Comédie-ballet. Si le genre conjugue à la mythologie, mais se montre
musique et danse, l’originalité tient au fait aussi dans des rôles moins glorieux (en voleur, dans Le
Triomphe de Bacchus…). Comme il est d’usage, le
que la comédie et le ballet s’appuient sur
un même sujet “afin de ne pas rompre le fil souverain, ainsi que les autres exécutants, porte un
de l’histoire”. La plupart des thèmes
tournent autour de personnages ordinaires masque qui répond au caractère du personnage qu’ils
et de sujets de la vie quotidienne, dont le incarnent. Ce grand ballet d’action donne un essor
mariage est souvent le centre. Il est considérable à la danse théâtrale intercalée entre les
nécessaire de faire également mention du scènes d’un opéra ou d’une pièce de théâtre, à titre de
rôle important tenu par le maître de danse divertissement.
et de ballet Pierre Beauchamp dans la
mise en place des chorégraphies. à la mort Louis XIV - La Guerre - Les Noces de Pélée et de Thétis (1654) -
de Molière, le genre décline Henry de Gissey. Musée Carnavalet
inexorablement.
1 On doit à Pierre Beauchamp l’établissement de 5 positions, toujours d’actualité, des pieds et des bras dans la danse
classique. Serge Lifar, au XXe siècle, ajoutera 2 autres positions.