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18 fleurons sans faire de bruit... 10 mai 2019

Exemplaire gratuit Volume XVIII Numéro 333 Le BIMENSUEL RÉGIONAL

LE NOVATEUR

LENOVATEUR Legba,
Un dieu vaudou
 interdit toute réproduction de ses
articles sans autorisation; sur l’épée de
Dany Laferrière
 ne retournera pas aucun des
textes envoyés à sa rédaction
même en cas de non-
publication;

 ne publiera pas les textes sans
identification et adresse;

 réserve le droit d’apporter cer-
tains racourcissements aux
textes sans toutefois changer
leur contenu.

SOMMAIRE

Une Hayti dans la dignité,
dans l’haïtianité et de bien-
être pour tous... 03

Pourquoi faut-il enseigner
l’histoire de l’Afrique…? 11

Violences conjuguales : Un
homme meurt tous les 13...25

Sponsorisé par

Exemplaire gratuit Volume XVII Numéro 333 Le BIMENSUEL RÉGIONAL2

LE NOVATEUR

Fondé le 4 mai 2001 par
Francisque Jean-Charles

Propriétaire :
THE CURE/CEHRUE & Konbit Nord-Ouest

Dépôt Légal : ISBN 03-09-609
PDG : Francisque “Riko” Jean-Charles

Secrétaire Exécutif : Ser ge Attulien
Administrateur : Ar nel Auguste

Relation Publique : Daniel Lor iston
Trésorière : J udith C. Jean-Charles
Rédaction : Max G. Desr ameaux/Fr esnel Jean

Publicité : Allan Phillipe
Rubrique Sport : Gabbar d E. Saintil
Rubrique Culture : Dieunou Maur ice

Photographie : Wilgens Devilas
Graphiste: Ebens Pierr e

Technicien-Imprimeur : Raymond Rodr igue
Messager : Cleber t J oseph

Distribution : Toy Shop & DAL Papéter ie
59, rue Sténio Vincent, Port-de-Paix, Hayti
E-mail : jeanchar lesfr [email protected]

Téléphone : (509) 3848/5890

Email :[email protected]

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POUR UNE NOUVELLE

HAYTI (KNONH)

Parti Politique Régional & Moderne

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et le dévéloppement du Nord-Ouest.
Appelez aux # 36 53 65 84 
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Édité et imprimé par

Le Novateur

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Exemplaire gratuit Volume XVIII Numéro 333 Le BIMENSUEL RÉGIONAL3

“Celui qui aime la correction, aime la science. Celui qui hait la réprimande est stupide”.

ÉDITORIAL

Une Hayti dans la dignité, dans l’haïtianité et de bien-être pour tous
La citoyenne Mireille Bertrand Lhérisson, par une déclaration célèbre et sans ambages, croit que : « Nous sommes le
pays du nègre debout, non à genoux…un peuple résilient, non résigné…un peuple rebelle, non soumis…un peuple vivant, jusqu’à
la mort ». Aujourd’hui, sommes-nous encore un pays de nègre debout, un peuple résilient, protestataire, rebelle, émancipé et vi-
vant ? Voyons de par les comportements des dirigeants et la nonchalance des citoyens, de nos jours, si cette citation reflète le
caractère d’un peuple qui, en dépit de tout obstacle, avait mis en déroute l’armée napoléonienne, la plus puissante du monde pour
faire la conquête de la liberté antiraciste, anticolonialiste et antiesclavagiste et proclamer son indépendance ! Grosso modo,
sommes-nous toujours un peuple en quête de bien-être pour tous ?
La mère-patrie, Hayti est depuis belle lurette à la merci des États-Unis appliquant la doctrine de Monroe (1823) se-
lon laquelle le 5e président soutenait qu’il appartenait à l’Amérique d’administrer à sa guise l’hémisphère ouest. Une preuve pro-
bante et justificative est le vote d’Hayti à l’OEA pour délégitimer le président de la Révolution Bolivarienne, Nicolas Maduro,
violant les principes de souveraineté et d’autodétermination d’un État membre de l’OEA. N’est-elle pas un pays à genoux devant
la République étoilée ? Jadis, Hayti fut à l’avant-garde des mouvements de libération et de décolonisation des peuples opprimés.
Sa position en faveur de l’Éthiopie d’Hailé Sélassié, de la Libye de Mouammar Kadhafi, d’Israël pour ne citer que ces pays s’ins-
crit dans la droite ligne tracée par les pères fondateurs de notre État prônant le droit des peuples à l ’auto-détermination et la non-
immixtion dans les affaires internes d’un pays. Ne sommes-nous pas aujourd’hui un peuple dépourvu de toute haïtianité ?
Le désespoir et la peur s’installent partout. Le peuple est aux bois face à l’insécurité grandissante qui bat son plein à
travers le pays. Comment sortir de cette insécurité orchestrée par la classe politique et le secteur privé ? « C’est un pays livré aux
bandits. Il est facile devant l’horreur des massacres, de dénoncer les gangs et chefs de gang qui les perpétuent… » Le journal vient
d’apprendre avec stupéfaction que la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) requiert du Parquet de Port-au-Prince l’ar-
restation de deux hauts fonctionnaires du PHTK dans le massacre d’État de La Saline. Massacrer délibérément des compatriotes,
victimes à la fois de la misère abjecte et de l’exclusion sociale, pour consolider un pouvoir qui est toujours éphémère, quelle ab-
surdité ! Quelle absence d’humanité et d’humilité ! Hayti, est-elle toujours rebelle ? Pourquoi pas une justice populaire à l’égard
de ses spadassins qui méritent la peine capitale ? Sommes-nous toujours un peuple protestataire ?
Disons carrément non, le président Jovenel Moise trône encore au palais national en dépit du fait que la Cour Supérieure
des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA) l’a épinglé dans le dossier des Fonds du Pétro Caribe. Il fait figure d’un
président qui a planifié l’assassinat de ses adversaires politiques en embauchant des mercenaires étrangers pour venir commettre
des exactions sur ses pairs. Que dire des déclarations intempestives voire tapageuses du député Jean Robert Bossé qualifiant le
Parlement de « saloperie » et de « malpropreté ». « On ne peut pas, vocifère-t-il, laisser de manière naïve des gens sans titre, ni
qualité occuper tout l’espace du Parlement, vendre le pays, tromper le peuple et piller les ressources de l’État ». Ne devrait-on
avoir depuis belle lurette une insurrection générale visant à chambouler ce système d’apartheid politique et économique établi
depuis l’assassinat de papa Dessalines?
Qui est réellement vivant en Hayti, de nos jours ? Personne, hormis les autorités constituées et leurs proches qui pillent
le trésor public au détriment du prolétariat et de la classe moyenne décapitalisée. « Un pays dont les dirigeants, affirme le prési-
dent de l’Amical des Juristes et de l’ADEBAH Me René Julien, agissent criminellement à l’encontre des droits fondamentaux du
peuple qu’il est appelé à garantir est un pays en rébellion contre l’ordre mondial établi ». Ledit système ne donne pas le droit à la
majorité d’être « MOUN » et en ce sens, nous ne sommes jamais émancipés. Brusquement le faiseur de présidents Dr Réginald
Boulos, surpris par les événements des 6, 7 et 8 juillet, se veut être un philanthrope, un agent social. « Je suis le bourgeois de la
révolution économique, sociale et politique d’Hayti » dixit Réginald Boulos un « magouillasse en plaques » qui croit que la mère-
patrie sortira de cet imbroglio en empruntant sa troisième voie pour pérenniser le statu quo ante. Prend-t-il tous les haytiens pour
des canards sauvages ? Nous ne sommes pas tous amnésiques, M Boulos.
Hubert de Ronceray (1995) répondant à cette question pour l’hebdomadaire Haiti Observateur : « Quelles sont vos pré-
visions pour l’avenir d’Haiti ? » articulait que : « L’avenir d’Haiti est une immense interrogation. Il est bloqué à l’intérieur par des
égoïsmes irréconciliables et à l’extérieur par un racisme à visage découvert. Le monde entier nous déteste et nous condamne à
l’assistance humanitaire sélective. Le développement nous est refusé ». « PHTK est contre Hayti !, a conclu l’écrivain Lyonel
Trouillot, il s’agit simplement d’une confrérie de bandits qui entendent faire ce qu’ils veulent de nos biens et de nos vies ». Ber-
thold Brecht (Leo XII Goethe) propose l’antidote au peuple haytien quand il écrivit que : « Là où la justice devient injustice, la
résistance devient obligation, l’obéissance un crime ».
Nous vivons de l’injustice et de crime d’État depuis 1806. L’heure est la résistance. Résistons pour éviter l’anéantisse-
ment de la mère-patrie. Qu’on trouve au plus vite des voies et moyens pour freiner cette descente aux enfers par l’équipe du
PHTK qui travaille incessamment vers cet engloutissement via les gangs armés et Washington de Donald J. Trump ! Alors que
tous les pays formant le Conseil de Sécurité de l’ONU s’inquiètent pour l’avenir de la mère-patrie, le représentant des États-Unis
audit conseil dit « Tout va bien ». Une preuve irréfutable que le complot est bel et bien en place.
« Hayti : Faut-il changer d’hommes ou de système ou les deux à la fois ? » questionne Abner Septembre qui comprend
et avec raison que les imposteurs au pouvoir veulent uniquement « protéger l’intérêt des nantis et maintenir le statu quo ». « Aux
enjeux forts, ajoute-t-il, des notions fortes ». Il invite du même coup tout haytien à intégrer « la lutte pour la construction et l’édi-
fication d’un autre système en même temps pour la transformation de l’homo haïtianicus ». M Septembre comprend qu’Hayti
décrite par Madame Lhérisson n’existe plus et qu’il est de notre responsabilité citoyenne de construire « une nouvelle société qui
apportera à ses habitants dignité, humanité et bien-être ». Qui veut cette Hayti ? Et c’est pour quand cette Hayti ? Maintenant.

Le Novateur#333

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Legba, un dieu vaudou sur l’épée de
Dany Laferrière

Jeudi, l’écrivain québécois né en Haïti donnait à Paris surtout à tous les fantômes plus vivants des écrivains
son discours de réception à l’Académie française. Quel qu’il aime.
est cet esprit insulaire qui orne sa nouvelle arme? «Legba, ce dieu du panthéon vaudou dont on voit la
Ce jour-là, ce 12 décembre de 2013, dans cette chambre silhouette dans la plupart de mes romans. Sur l’épée que
d’hôtel trop climatisée de Port-au-Prince dont la table de je porte aujourd’hui il est présent par son vèvè, un des-
nuit pliait sous les livres cornés (V. S. Naipaul, Paul sin qui lui est associé. Ce Legba permet à un mortel de
Morand, un naturaliste ancien qui décrit les cochons passer du monde visible au monde invisible, puis de
sauvages d’Haïti), Dany Laferrière venait d’apprendre revenir au monde visible. C’est donc le dieu des écri-
par un SMS d’Amin Maalouf qu’il serait académicien et vains. Ce 12 décembre 2013 j’ai voulu être en Haïti, sur
qu’il faudrait donc songer à orner son habit et son épée. cette terre blessée, pour apprendre la nouvelle de mon
«Je vais lancer un appel d’offres international pour les élection à la plus prestigieuse institution littéraire du
faire dessiner.» Il n’est pas allé loin: broderies québé- monde. J’ai voulu être dans ce pays où après une ef-
coises et arme haïtienne, ses deux terres. Sur la poignée froyable guerre coloniale on a mis la France esclava-
d’acier détrempé et de bois rare, le sculpteur Patrick giste d’alors à la porte tout en gardant sa langue. Ces
Vilaire, 73 ans, spécialiste en céramologie et en énergies guerriers n’avaient rien contre une langue qui parlait
nouvelles, l’artiste caraïbe par excellence – c’est-à-dire parfois de révolution, souvent de liberté. Ce jour-là un
toujours en déplacement – a gravé le symbole du dieu homme croisé à Port-au-Prince, peut-être Legba, m’a
vaudou Legba. questionné au sujet de l’immortalité des académiciens.
En Haïti, les nuits de petite lune, les nuits d’avant la Il semblait déçu de m’entendre dire que c’est la langue
pluie, les initiés du vaudou tracent à même la terre d’une qui traverse le temps et non l’individu qui la parle, mais
poudre farineuse ces formes cabalistiques qu’on appelle que cette langue ne perdurera que si elle est parlée par
vèvè. Ils sont l’écriture secrète et péremptoire d’un culte un assez grand nombre de gens. Il est parti en murmu-
dont rien n’est venu à bout. Le vèvè de Legba, de Papa rant: «Ah, toujours des mots…» C’est qu’en Haïti on
Legba comme on dit souvent, est un quadrilatère de croit savoir des choses à propos de la mort que d’autres
frises en croix, d’étoiles et de feuilles symétriques que peuples ignorent. La mort est là-bas plus mystique que
l’on exécute toujours au début d’une cérémonie. Pour mystérieuse.»
ouvrir son discours de réception à l’Académie française, Dans son discours, une magnifique digression de biblio-
jeudi, Dany Laferrière a invoqué Legba. Il se trouvait thécaire impénitent, Dany Laferrière est souvent revenu
face à cet équipage de grigous lettrés, de paons venus à Legba, cet esprit des portes d’entrée que l’on figure en
parader, face à Madame la Ministre qui l’a sûrement lu, Haïti comme un vieillard chapeauté, canné, que l’on
face au Président qui revient tout juste d’Haïti où il a croise sans s’en rendre compte et qui se trahit par son
annoncé qu’il renonçait finalement à rendre l’argent que chien et une sagesse hilare. Personne ne sait bien d’où
la France avait exigé pour l’indépendance de l’île. Face Suite en page 07

Radio PLANET FM - 100.7 FM Stéréo SE SA NET En tout
état de
Nécessité d’une Presse Citoyenne cause,
pour la Nouvelle Hayti l’importa
PDG Ralph Moreau nt est de
savoir
Tel : 3154-0909/4250-494
d’où
Captez la radio en ligne : www. pla-
[email protected]

Émissions spéciales à caractère
éducatif : Planet Sou Ray, Desiderata & Le Novateur à l’Oral

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« Nos perpétuels déboires »

Il y a déjà quelques décennies, la dictature rétrograde et et les électeurs et les candidats de l’opposition.
sanguinaire à qui l’on attribuait tous les maux de la ré- Les parlementaires en fonction n’ont pas hésité à voter
publique disparaissait du paysage haïtien. Le pape avait une loi scélérate, toujours en violation de la constitution
joint sa voix à celle des protestants, des houngans et en son article 111.8 afin de prolonger leur propre man-
autres créatures divines pour crier haut et fort : Quelque dat. Il n’y a donc pas de surprise à ce que ces hono-
chose doit changer dans ce pays! rables législateurs renvoient l’ascenseur en votant la loi
inique prorogeant également le mandat de leur bienfai-
teur.
Ce président fit si peu cas de la justice que durant tout
son mandat, la Cour de Cassation de la République,
fonctionnera cahin-caha, avec un membre en moins et
non le moindre, le président de la susdite institution.
Il serait presqu’impossible de dresser la liste exhaustive
de toutes nos dérives institutionnelles qui nous ont con-
duit dans cette gouffre aux profondeurs abyssales.
Au sein de la diaspora, on se morfond en conjectures de
toutes sortes, hélas mis à part quelques efforts isolés, on
ne fait pas grand-chose non plus. On s’intéresse certes
aux misères de la mère patrie mais on ne voit aucune
Force est de constater qu’après ce laps de temps, cette mobilisation sérieuse susceptible de contribuer à une
prière n’est toujours pas exaucée. Avions-nous manqué quelconque différence.
de ferveur ou nous faudra-t-il patienter encore inlassa- Ces dérives ci-dessus mentionnées peuvent-elles être
blement en nous répétant, comme nous le dit si bien le qualifiées simplement d’erreurs de la part de nos diri-
vieil adage « Tout arrive à temps à qui sait bien attendre geants politiques, de nos classes dominantes et de la
»? communauté internationale? La population n’en croit
Rien n’est plus triste pour un homme que de perdre son rien, ce qui explique cette révolte dévastatrice qu’on a
pays disait le grand chansonnier québécois Félix Le- constaté au lendemain de ce scrutin de la honte du vingt
clerc. Combien d’entre nous avons vécu, dans notre -huit novembre deux mille-dix.
chair, les affres de cette douloureuse expérience sans L’erreur est humaine, tout le monde en convient, mais
avoir le courage de se l’avouer. persévérer dans l’absurdité en série depuis plus d'un
Pour survivre, à travers notre exil, nous nous inventons quart de siècle, c’est génocidaire!
des histoires, peu convaincantes certes. Nous arrivons à Le temps est venu de rompre avec nos traditions rétro-
nous persuader que nous avons fait notre part dans le grades et contre-productives, finissons-en avec nos per-
passé et que nous continuons de sensibiliser les nôtres de pétuels déboires.
la nécessité de ce qui devrait être fait pour sauver notre Seul un gouvernement de transition, avec pour leitmo-
patrie en danger depuis son avènement à l’indépendance. tiv, les intérêts supérieurs de la nation, en parfaite com-
Enfin pour expliquer ou excuser notre apathie, nous lais- munion avec la population tout entière, y compris la
sons croire que nous n’avons plus d’énergie. C’est donc diaspora, peut contribuer à nous sortir de ce triste et
une tristesse de s'enliser ainsi dans le déni de soi et de sa infernal labyrinthe.
réalité. Cette dernière finit toujours par nous rattraper à Un tel gouvernement aurait pour mission, durant un
un moment ou à un autre, à moins de tirer notre révé- mandat de trois ans, d'assainir notre administration, de
rence pour l’au-delà bien avant. professionnaliser notre police nationale, de réformer
En février deux mille six (2006), nous avons cautionné notre système judiciaire afin de le rendre efficace et
une hérésie constitutionnelle en acceptant, après la mas- efficient, élaborer la loi sur les partis politiques qui nous
carade à l’hôtel Montana, la répartition des bulletins évite ce genre de carnaval à l'avenir, renouveler notre
blancs, histoire d'imposer le président soi-disant élu. constitution sans faire un autre copier-coller et créer la
Deux voix ont osé dire non : celle du directeur des af- Direction Générale des Élections avec des directions
faires juridiques du CEP, en l’occurrence le soussigné et adjointes dans tous nos départements et enfin réaliser
celle du conseiller électoral François Benoît. des élections crédibles, honnêtes et démocratiques.
Le président prêtera donc serment sur cette constitution Le défi est de taille, mais nous pouvons le relever à con-
qui venait d’être violée, quoi d’étonnant qu’il ait passé dition de le vouloir de toutes nos forces et de nous y
les cinq années de son mandat à n’en faire qu’à sa tête, mettre, tous ensemble, à l’instar de ceux, beaucoup
laquelle se situant plus près de nul que de zéro, selon moins fortunés que nous et dans des conditions plus
son frère siamois. difficiles que les nôtres, qui avaient juré et tenu leur
Cette même année, en prévision des élections présiden- promesse de vivre libre ou de mourir debout.
tielles et législatives, tout a été mis en œuvre pour berner Me Serge H. Moïse av.

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“Quand l’ignorance est au pouvoir, la connaissance est un délit!”

Un jardin d’enfants où l’on se fait tout petit avec

Appelez Me CLAVAROCHE ROCK, le directeur général au # 3765-5531

Comment les descendants d’esclaves
peuvent-ils être chrétiens ?

Par Jean-Marc Party pardon aux descendants des victimes de la traite.
Le moment est venu d’accepter l’idée que les deux princi- Un geste fort, quand plusieurs de ses prédécesseurs
pales religions pratiquées dans le monde, l’islam et le ont permis l’innommable. Ainsi du pape Eugène IV,
christianisme se sont accommodées durant de longs siècles en 1435. Il condamne l’esclavage des habitants des
de l’esclavage. Les historiens abordent ce débat sans pas- îles Canaries, mais ne dit rien de celui pratiqué en
sion. Afrique par les Portugais. Ainsi de Nicolas V, en
Comment les descendants d’esclaves africains peuvent-ils 1454. Il autorise la traite des Nègres de Guinée, ame-
être chrétiens ou musulmans ?
Quel mécanisme psychologique
explique que l’opprimé adhère
aux valeurs de son oppresseur ?
Pourquoi les héritiers des victimes
ne peuvent-ils s’affranchir de
vérités dérangeantes ?
En islam comme en chrétienté, la
traite négrière et l’esclavage ont
été tolérés, encouragés, autorisés.
Ce qui n’a pas empêché l’islami-
sation de l’Afrique noire, ni
l’évangélisation de l’Amérique
des plantations. L’âme humaine a
des mystères que la raison ignore.
Autre point commun entre les
traites musulmane et chrétienne,
l’occultation réussie de ces exac-
tions. Évoquer de nos jours la
responsabilité des dignitaires religieux musulmans et chré- nés de force à Lisbonne.
tiens dans la justification du trafic d’êtres humains pro- Ainsi de Sixte IV, en 1481. Il ouvre l’Afrique au Por-
voque des crispations. Surtout chez les Arabes d’aujour- tugal. Ainsi d’Alexandre VI, en 1494. Il partage le soi
d’hui. Ils peinent encore à assumer ce passé. -disant Nouveau monde entre l’Espagne et le Portugal
Chez les chrétiens, le débat est devenu moins passionnel en signant le traité de Tordesillas.
depuis la spectaculaire déclaration du pape Jean-Paul II. Histoire ancienne ? Le droit à l’oubli ne doit pas nous
En voyage à Gorée en février 1992, il accomplit le geste faire oublier que les religieux, musulmans et chré-
tant espéré depuis des siècles. Le chef de l’Église catho- tiens, ont souvent oublié les principes et les valeurs
lique, l’un des plus éclairés de la période récente, demande qu’ils étaient supposés incarner.

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RUBRIQUE : Haïti-Culture

Legba, un dieu vaudou sur l’épée de
Dany Laferrière

vient Legba. Il y a, à Ouidah, au Bénin, dans la matrice cain qui a conquis l’Amérique, avec même quelque
même des dieux du vaudou, à côté de la porte du non- chose d’européen: le sociologue haïtien Laënnec Hur-
retour qui commémore la traite esclavagiste, un temple bon, grand spécialiste du vaudou, compare Legba à
ombragé. Legba y est représenté par une statue de béton, Prométhée, ce Titan qui a créé les hommes à partir de
dotée de cornes, d’une barbichette et d’un énorme pénis restes de boue minéralisée, qui a caché le feu du savoir
brandi, grisé par l’air chaud. Legba n’est pas un séden- divin dans une tige avant de le remettre aux hommes
taire. Il a pris les navires négriers. Au Brésil, à Cuba, en (le sculpteur Patrick Vilaire, c’est un détail, a caché
une bulle d’encre dans son épée). Legba est donc ce
dieu triangulaire, ce dieu des migrants, de l’impossible
retour. Dans son discours d’académicien, Laferrière
dit: «On ne retourne pas au point de départ car le mou-
vement est incessant. Ces écrivains de l’exil ont redon-
né un nouveau sens au mot voyage.»
Dany Laferrière, né Windsor Klébert Laferrière, est un
écrivain haïtien et québécois. Hier, deux peuples ont
célébré cette incertitude géographique. Dans L’énigme
du retour, le roman pour lequel il avait obtenu le Prix
Médicis et qui s’ouvre par l’annonce téléphonique de
la mort du père, l’écrivain revient sur l’île. Il est un
étranger non seulement à son pays mais à ce double
qu’il y a laissé: «Ah, vous me connaissez? Legba. Il
me confond avec le dieu qui se tient à la frontière du
monde visible et du monde invisible. Celui qui peut
vous permettre de passer dans l’autre monde. Je n’étais
Haïti, aimé par les peuples fons et yorubas, il a pris pas dans le pays. On le sait. Je suis venu enterrer mon
d’autres noms: Exu, Eleggua, Elegbara. Il est resté, par- père, et c’est moi qu’on accueille comme un dieu dans
tout où il a posé sa jambe traînante, un maître du com- sa ville natale. On vous attendait, fait-il gravement.
mencement et de la fin des choses, un diable, un gardien Mais je ne suis pas Legba. Vous êtes le fils de Windsor
et un savant. K., mon camarade de classe. On a fait nos classes pri-
maires ici ensemble. Me voilà bouche bée. Si on ne
Coups de cœur savait pas qui vous étiez, vous ne seriez plus vivant à
À VENIR. Livr es, films, sér ies, expos, spectacles : nos cette heure. Vous n’êtes pas le premier qui vient enter-
coups de cœur rer un proche. Ah bon. Mais c’est la première fois que
Legba, tout le monde ne le sait pas, a aussi inventé le j’en vois un sans cadavre. Et puis vous êtes accompa-
blues lorsqu’il est arrivé à La Nouvelle-Orléans – il gné de Legba. Et Legba qui a choisi de passer la nuit
semble que, en 1804, des colons aient préféré fuir la révo- sur notre tombe. Nous ne méritons pas un tel honneur.
lution haïtienne et se sont installés en Louisiane, avec Je me demande à quel signe avez-vous reconnu Leg-
armes, esclaves et dieux. Dans le film Crossroads de ba? La poule noire. La poule? Oui, la poule noire. Bien
1986, Ralph Macchio (celui qui cassait deux ans aupara- sûr la poule noire. Il faut parfois faire semblant de
vant des planches de bois dans The Karate Kid) interprète comprendre. C’est une manière rapide d’apprendre, car
un étudiant de guitare obsédé par le bluesman Robert personne ne vous expliquera ici ce que vous êtes censé
Johnson. Il finit par se retrouver un soir à un carrefour où savoir.»
il vend son âme au diable pour savoir tordre ses cordes On peut lire le discours de Dany Laferrière. Ce dis-
comme son idole. Le diable, c’est Legba. Il n’est pas fon- cours qui répond à celui de Léopold Sédar Senghor, où
damentalement mauvais, non, ce diable. Mais il n’accorde la francophonie se substitue à la négritude, ce discours
pas ses faveurs sans qu’un petit tour ait été joué. où Valéry, Borges et Dumas musardent dans une li-
Tout le Sud des Etats-Unis, toute la culture populaire brairie qui grandit à mesure qu’on l’embrasse. Ce dis-
américaine sont donc hantés par Legba, le Trickster, le cours où un Académicien armé d’une épée à tête de
«fripon divin» comme dit Jung, le «décepteur» comme dit nuit devient un esprit africain, américain, européen.
Lévi-Strauss, l’enfant espiègle lové à l’intérieur de l’aca- «Je persiste à croire que la bibliothèque est le vrai pays
démicien vénérable, pense Dany Laferrière. Un dieu afri- d’un écrivain», dit-il encore d’une voix d’enfant grave.

Tous les deux vendredi, Le NOVATEUR et le NORD-OUEST en bonne INTELLIGENCE...

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RUBRIQUE : Histoire africaine

Pourquoi faut–il enseigner l’histoire
ancienne de l’Afrique subsaharienne ?

On ne peut comprendre la situation actuelle du continent L’Afrique se situait au carrefour de trois mondes, dont
africain sans l’analyser à la lumière des héritages com- le premier fut évoqué depuis l’Antiquité et le deu-
plexes du continent. Celui-ci n’est « né » ni avec les indé- xième décrit depuis le Xe siècle par les voyageurs et
pendances il y a une cinquantaine d’années, ni avec la géographes arabes :
colonisation près d’un siècle auparavant, ni avec la « dé- – le monde méditerranéo-afro-asiatique, le plus
couverte » par les Portugais à la fin du XVè siècle : les ancien, qui fut durablement approvisionné en or en
Européens n’ont découvert et construit que « leur » provenance du soudan occidental via les caravanes
Afrique, alors qu’ils étaient, sans le savoir, les derniers transsahariennes. Hérodote en parlait déjà au Ve siècle
arrivés dans une histoire longue de mondialisation. Car avant JC, évoquant les Phéniciens qui pratiquaient
les Africains n’ont jamais vécu dans l’isolement, ne serait cette « troque muette » au-delà des « colonnes d’Her-
-ce que parce que l’humanité y est née. cule ».
Une construction négative du continent a été conçue au – le monde de l’Océan Indien, qui s’épanouit entre le
moment où se développait du
côté européen la traite atlantique
des esclaves noirs. Certes, celle-
ci s’ajouta à des traites anté-
rieures plus anciennes, aussi
bien vers le monde méditerra-
néen que vers l’Océan Indien,
animées par les Arabo-
musulmans depuis le IXe siècle
de notre ère. Mais l’originalité
de la traite atlantique fut de dé-
terminer une fois pour toutes la
couleur des esclaves : au XVIIIe
siècle, le mot nègre devint syno-
nyme d’esclave. S’y ajouta le
legs racialiste du XIXe siècle qui
« scientifisa » la distinction entre
race supérieure – blanche bien
entendu – et races inférieures. À
la fin du XIXe siècle, la traite atlantique a quasi disparu, Ve et le XVe siècle, et fut nourri de l ‘or en prove-
mais lui a fait place la conviction occidentale – États- nance du Zimbabwe via le port majeur de Sofala, qui
Unis inclus – de l’inégalité raciale. Bref l’essor du ra- en était sur l’Océan Indien le principal débouché. Un
cisme va caractériser la première moitié du XXe siècle. archéologue s’est même exclamé que les côtes orien-
Ce mépris envers les noirs, qui a une longue histoire[1], tales d’Afrique étaient « pavées de porcelaine de Chine
va être repris par la colonisation. Celle-ci a établi une ».
différence légale entre le citoyen (quelques centaines d’ « – enfin le monde atlantique, le der nier ar rivé, seule-
assimilés ») et la masse des « indigènes » (natives en an- ment dans la deuxième moitié du XVe siècle. Les Eu-
glais), « sujets » assujettis à un système juridique spécial, ropéens n’ont pas « découvert » l’Afrique, ils n’ont
celui des codes dits de l’indigénat, régime inégalitaire qui découvert que « leur » Afrique. Et comme ils ont dans
ne fut aboli en Afrique subsaharienne française qu’en le même temps découvert l’or des Caraïbes et l’argent
1946. Les recherches ont été biaisées par des siècles de du Mexique, ce sont les hommes dont ils vont faire
préjugés véhiculés par marchands, missionnaires, explo- trafic en Afrique. Qui plus est : c’est l’or africain qui a
rateurs, voyageurs et trafiquants d’esclaves. Leur idée financé les constructions navales portugaises et les
d’Afrique a influencé une majorité d’historiens, d’ethno- premières plantations.
logues, d’anthropologues et d’économistes de l’époque Il importe d’enseigner que les rencontres africaines
coloniale et au-delà. Le savant congolais Valentin avec le reste du monde ont chaque fois joué dans les
Mudimbe (professeur à Duke University, USA) en a in- deux sens : les visiteurs – Chinois (jusqu’au XVe
ventorié et déconstruit la fabrication[2]. siècle inclus, quand l’empereur de Chine interdit les
Ce que le monde doit à l’Afrique Suite en page 11

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Exemplaire gratuit Volume XVIII Numéro 333 Le BIMENSUEL RÉGIONAL9

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RUBRIQUE : Politique

L'Apocalypse des Bandits Légaux

Et, le Président n'a rien compris des douleurs de la mau- gaires personnages. Leurs enfants, leur femme, bref, leur
vaise gouvernance. Il persiste encore avec ce remanie- famille seront humiliés par une population en furie.
ment ministériel. Près de la moitié du gouvernement est Ce jour sombre (l’apocalypse des bandits légaux), on
reconduit. Quelle idio-
tie! Sous la gorge de
l'Etat, les mains arro-
gantes des Sénateurs,
des Députés, des
Hommes d'affaires et
surtout des mains sales
et criminelles d'anciens
dirigeants politiques.
Le gouvernement est
partagé en détail avec
ces gens sans scrupule.
Ils sont tellement indif-
férents des misères qui
s'abattent sur le pays!
Pour eux, c'est la poli-
tique de :"Kenbe ti sa
ki nan menm lan pou
rès 5 an". D'un minis-
tère à une direction
générale, ces gens font
du gouvernement un cercle de voleurs autour d'une table craint qu'il arrive mais, on le force à venir chaque jour.
en train de discuter ou de partager un butin. Un peuple qui a résisté sans eau, sans électricité, sans
Quel est ce pays qui connaîtra la grandeur, le progrès et santé, sans travail et même sans sécurité; il faut croire
la stabilité avec ces "Piyajè", ces criminels complices de qu'un "LOCK-ACTIF" se mijote peu à peu.
l'Etat? Quelle est cette nation qui connaîtra la paix, le Si comme toujours, entre copain vous partagez le peu de
bonheur avec ces bandits de grand chemin qui opèrent à vives qu'il en restent au pays, sachez que la digestion ne
visière levée au plus haut niveau de l'Etat (Exécutif, Lé- sera pas facile ! Si comme vous vous plaisez à vous
gislatif et Judiciaire)? Du vol, de l'assassinat à la dilapi- nommer :"BANDIT LEGAL", vous installez la peur
dation des caisses publiques, ces énergumènes agissent dans les quartiers, vous apportez le deuil dans les fa-
sans aucune crainte. milles, vous pillez l'Etat, sachez que l'Apocalypse des
Le jour viendra, il ne reste que l'heure à déterminer, où bandits à costume est proche.
ces abus cesseront. Où ces bandits seront traqués dans le Yvenert Foeshter JOSEPH
monde entier. Ils connaîtront la rage d'un peuple affamé [email protected]
et dépourvu de tout. Ils seront terrassés comme de vul- &=RE@SAN

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Exemplaire gratuit Volume XVIII Numéro 333 Le BIMENSUEL RÉGIONAL11

RUBRIQUE : Histoire africaine

Pourquoi faut–il enseigner l’histoire
ancienne de l’Afrique subsaharienne ?

expéditions hors de son Empire), Indiens, Arabes, Portu- Mecque, avec 12 000 esclaves « revêtus de tuniques de
gais puis autres Européens, Américains et Brésiliens sont brocart et de soie du Yemen », et de nombreux cha-
tour à tour intervenus. Ils en ont tiré grand profit et l’ave- meaux apportant « quatre-vingts charges de poudre
nir de leurs pays respectifs en a été chaque fois modifié. d’or pesant chacune trois quintaux[4] ». Cet échange,
Mais il en va de même pour l’Afrique : ces chocs succes- très ancien, était déjà rapporté par Hérodote au Ve
sifs ont constamment suscité – comme dans les autres siècle avant notre ère. Leptis Magna, grande métropole
cultures – des métissages culturels et politiques de toutes punique puis romaine (non loin de Tripoli) et patrie de
sortes. Certes, les marchés décideurs étaient le plus sou- l’empereur Septime Sévère fut le débouché privilégié
vent situés hors Afrique. Mais cela ne signifie pas que les des pistes centrales du Sahara. Les Arabes de Méditer-
Africains ont subi passivement l’intervention extérieure. ranée qui préféraient la monnaie d’argent servirent de
Au contraire, chaque fois, il s’est trouvé des courants et truchement avec le monde européen : c’est, en somme,
des acteurs novateurs issus de ces nouveaux contacts : grâce à l’or du Soudan (qui approvisionnait Byzance)
sultans de l’or, chefs trafiquants d’esclaves, producteurs que Marco Polo put au XIIIe siècle établir des contacts
et entrepreneurs de commerce ont joué un rôle actif par- directs avec la Chine.
fois déterminant, en Afrique comme au dehors. Les confi- De façon analogue, si les Portugais s’établirent dès la
gurations internes du continent, politiques, économiques, fin du XVe siècle sur les côtes du golfe de Bénin, ce ne
agronomiques, culturelles, répondent comme ailleurs aux fut pas encore pour le commerce des esclaves ; l’essen-
faits mondiaux, dont les Africains ont souffert,
mais auxquels ils ont aussi apporté : de l’or, de la
force de travail, des matières premières, aujour-
d’hui de l’uranium, du pétrole et, à nouveau, de la
main d’œuvre.
Il est donc anormal de ne faire de l’Afrique qu’un
épiphénomène de ce qui se serait passé autre part
sous le prétexte que l’évolution technologique y
démarra plus tardivement qu’ailleurs. Cela n’a
nullement empêché que toute une histoire interne
s’y déroulât. C’est l’histoire eurocentrée, focalisée
sur sa propre histoire, celle de la genèse du capita-
lisme, qui a fait de l’Afrique une « périphérie ».
L’une des premières illustrations de ce propos est
le rôle de l’or au Moyen Âge, métal précieux rare
et qui, pour cette raison, s’est trouvé à l’origine de
la prospérité financière aussi bien de l’Europe que
du monde de l’Océan Indien. D’où provenait cet
or, avant que ne soit découvert, à la fin du XVe siècle, tiel fut d’abord la collecte de l’or à partir des forts cô-
celui des Antilles puis au XVIe siècle du Mexique, et au tiers pourvoyeurs, dont Saint Georges de la Mine (futur
XVIIIe siècle du Brésil ? Il était produit essentiellement, Elmina), au nom révélateur.
outre les gisements lointains de l’Oural, par le « Soudan L’Afrique a donc fourni au reste du monde un ins-
occidental », en amont du fleuve Sénégal et aussi dans trument monétaire majeur : l’or.
l’arrière-pays de ce que les Portugais devaient surnom- Le deuxième exemple est celui de la traite des es-
mer, pour cette raison, la côte de l’or, devenue plusieurs claves. Les flux d’esclaves furent majeurs dans tous les
siècles plus tard la colonie britannique de Gold Coast. sens entre le XVIIe et le XIXe siècle : vers le monde
On connaît bien, en histoire africaine, la grandeur succes- méditerranéen (en particulier mais pas seulement par
sive des empires africains médiévaux (Ghana, Mali, l’Égypte), vers l’Océan Indien et le sultanat d’Oman et
Songhaï) qui établirent leur puissance sur ce commerce de Zanzibar, et, last but not least, par l’Océan Atlan-
international. Al Bakri au XIe siècle, et Idrisi au XIIe tique. À l’intérieur du continent, le « mode de produc-
siècle décrivent l’or du Ghana « renommée à cause de la tion esclavagiste » connut au XIXe siècle une expan-
quantité et de la qualité du métal produit[3] », Ibn Khal- sion encore jamais atteinte jusqu’alors. Bref, à
dun a conté le périple du sultan du Mali Kankan Mousa l’époque mercantiliste des grandes plantations tropi-
qui, au milieu du XIVe siècle, fit le pèlerinage de La cales Suite en page 13

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Exempalire gratuit Volume XVIII Numéro 333 Le BIMENSUEL RÉGIONAL12

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prouesses de nos sublimes martyrs. de la Homard
Crête à Pierrot, de la Butte Charrier et de Montadelle - Poisson
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boulets et la mitraille, pour nous créer une Appelez Althery Etienne au
patrie, ou le nègre haïtien, se sent réelle-
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Exemplaire gratuit Volume XVIII Numéro 333 Le BIMENSUEL RÉGIONAL13

RUBRIQUE : Religion

Le mensonge catholique et
le culte du diable au Vatican

L’église catholique prétend que ses origines remontent tianisme authentique et de paganisme romain.
à la mort, à la résurrection et à l’ascension de Jésus- Conscient que l’Empire romain étant trop vaste, étendu
Christ autour de 30 ap. J-C. et se considère elle-même et divers pour que tous acceptent de renoncer à leurs
comme l’Église pour laquelle Jésus-Christ est mort, croyances religieuses en faveur du christianisme, Con-
fondée et établie par les Apôtres. Est-ce vrai ? Nul- stantin a donc autorisé, et même encouragé, la « chris-
lement. tianisation » de croyances païennes. Des croyances to-
Une lecture superficielle du Nouveau Testament suffit talement païennes et anti-bibliques se sont vues attribuer
à constater que l’Église catholique ne tire pas ses origi- de nouvelles identités « chrétiennes ».
nes des enseignements de Jésus ou de ses Apôtres. Le Celle-ci nie évidemment l’origine païenne de ses croy-
Nouveau Testament ne
fait aucune mention de la
papauté, de la vénéra-
tion / adoration de Marie
(ou de son immaculée
conception, de sa vir-
ginité perpétuelle, de son
assomption ou de son
statut de Co rédemptrice
et médiatrice), des
requêtes aux saints dans
le ciel afin qu’ils prient
pour nous, de la succes-
sion apostolique, des
sacrements de l’Église,
du baptême des enfants,
de la confession des
péchés à un prêtre, du
purgatoire, des indul-
gences, ou de l’égale
autorité de la tradition de l’Église et des Écritures. ances et pratiques et les cache derrière des conceptions
Quelle est donc la véritable origine de l’Église théologiques complexes et de la « tradition de l’Église ».
catholique, s’il ne s’agit pas des enseignements de Puisque tant de ses croyances et pratiques sont totale-
Jésus et de ses Apôtres contenus dans le Nouveau Tes- ment étrangères aux Écritures, l’Église catholique est
tament ? obligée de nier l’autorité et la suffisance des Écritures.
Au cours des 280 premières années de l’histoire de L’Église catholique est née du compromis tragique entre
l’Église, le christianisme était interdit par l’Empire le christianisme et les religions païennes qui l’entou-
romain et les chrétiens étaient terriblement persécutés. raient.
Cela a changé après la « conversion » de l’Empereur Au lieu d’annoncer l’Évangile et de convertir les païens,
romain Constantin, qui a imposé la tolérance par l’Édit elle a « christianisé » les religions païennes et « paganisé
de Milan en 313 ap. J.-C., autorisant ainsi la foi chré- » le christianisme.
tienne. Plus tard, en 325 ap. J.-C., Constantin a con- En brouillant les différences et effaçant les distinctions,
voqué le Concile de Nicée afin d’unifier le christian- l’Église catholique s’est certes rendue attractive aux
isme, qu’il percevait comme une religion capable d’u- peuples de l’Empire romain, au point de devenir la reli-
nir l’Empire romain, qui commençait alors à se frag- gion suprême du monde romain pendant plusieurs siè-
menter et à se diviser. cles, mais au prix de l’apostasie de la forme de christian-
Même si ces développements semblent favorables à isme dominante vis-à-vis du véritable Évangile de Jésus-
l’Église chrétienne, les résultats ont été tout sauf posi- Christ et de la véritable annonce de la Parole de Dieu.
tifs. Tout comme Constantin a refusé d’embrasser Vous pouvez partager ce texte à condition d’en respecter
pleinement la foi chrétienne, mais a conservé beaucoup l’intégralité et de citer la source et le site: http://
de croyances et pratiques païennes, de même l’Église www.elishean.fr/
chrétienne qu’il a promue était un mélange de chris- Copyright les Hathor © Elishean/2009-2019/ Elishean

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RUBRIQUE : Diplomatie/Politique

Il y a encore des hommes dignes
de ce nom !

L’ancien président de l’assemblée nationale d’Haïti, le peler que l’ancien sénateur Bernard Sansaricq avait
sénateur Bernard San- mené une campagne
saricq, vient de refuser présidentielle tam-
une invitation de la bour battant pour
maison blanche pour que Mr Donald J.
participer à une cérémo- Trump soit aujour-
nie de circonstance qui d’hui à la Maison
sera organisée le 18 mai Blanche. Certains
prochain, à l’occasion pensent que la vic-
de la fête du bicolore toire électorale de
national. 2016 dans l’état de
La raison du refus cor- la Floride est due à
respond à la politique partir de l’engage-
de bon voisinage de ment profond de
l’administration du pré- l’ancien sénateur
sident Donald J. Trump haïtien.
à l’endroit du gouverne- Il n’est pas le seul à
ment haïtien. Un gou- se sentir trahi dans le
vernement totalement dossier haïtien et qui
perverti et infesté de cesse de collaborer,
drug dealers. comme une forme
Bernard Sansaricq, par de protestation. Mais
cette position, entend je me garde pour
exprimer son total dé- l’instant de dire qui
saccord au président sont-ils.
Donald J.Trump sur la Joël Léon
question d’Haïti. À rap-

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Pourquoi faut–il enseigner l’histoire
ancienne de l’Afrique subsaharienne ?

d’exportation à travers le monde (canne à sucre, clou de tières premières indispensables à l’industrie euro-
girofle, coton, sisal, etc.), la main d’œuvre africaine péenne, comme depuis le XXè siècle elle l’est deve-
noire se retrouve partout : dans les Amériques, mais nue pour le pétrole.
aussi en Arabie, en Inde et Indonésie, et même en Chine. Ainsi, depuis les débuts de l’histoire, les Africains ont
L’Afrique est devenue le pourvoyeur majeur du travail été, comme les autres, nécessaires à la mondialisation
de plantations, et va le rester pour la première révolution du moment. L’Afrique a joué un rôle essentiel de centre
industrielle fondée sur le coton. de production (de matières premières), et de centre de
L’Afrique a donc fourni au reste du monde un ins- main d’œuvre (hier d’esclaves, aujourd’hui de travail-
trument productif majeur : le système de plantation leurs migrants). En revanche, le continent dans son en-
esclavagiste. semble n’est guère encore centre d’industrialisation, ni
Troisième temps : le XIXe siècle précolonial. La révolu- marché valorisé de consommation. C’est ce qui permet
tion industrielle réclame des oléagineux tropicaux pour aux autres d’en faire la « périphérie » de leur monde.
huiler les machines, éclairer les ateliers (avant l’inven- C’est vrai en termes de PIB, mais c’est faux pour de
tion de l’électricité à la fin du siècle), fabriquer le savon multiples raisons : économiques, mais aussi straté-
dont on vient de découvrir la formule. L’huile de palme giques, démographiques, culturelles et humaines.
provient de façon privilégiée de l’Afrique de l’ouest,
l’huile d’arachide également (et aussi de l’Inde), l’huile ——————-
de coco et la noix de coprah d’Afrique orientale. Zanzi- Catherine Coquery-Vidrovitch
bar fournit au monde le clou de girofle Professeure émérite
dont elle est le producteur exclusif. Les bois de teinture Université Paris-Diderot Paris-7
tropicaux sont nécessaires à l’industrie textile tant que [1] Cf. C. Coquery-Vidrovitch, “Le postulat de la supé-
l’industrie chimique n’y supplée pas. À la fin du XIXe riorité blanche et de l’infériorité noire”, Le livre noir du
siècle c’est le caoutchouc de la forêt équatoriale qui ap- colonialisme. XVIè-XXIè siècle, (Marc Ferro éd.), Pa-
provisionnera (aux côtés du Brésil) l’industrie des pneus ris, Robert Laffont, pp. 646-685.
automobiles, et l‘or d’Afrique du Sud qui remplacera [2] Valentin Mudimbe, The Invention of Africa. Bloo-
celui du soudan occidental. Bref le continent africain, à mington,University Press of Indiana, 1988 ; The Idea of
nouveau, joue un rôle essentiel dans la production capi- Africa, ibid., 1994. Ouvrages non encore traduits en
taliste occidentale. La configuration politique et sociale français, à la différence du travail analogue d’Edward
interne de l’Afrique de la deuxième moitié du XIXe Said (Orientalism, 1978. Traduit L’Orientalisme :
siècle, bien avant l’achèvement de la conquête coloniale, l’Orient créé par l’Occident, dès 1982.
n’a plus grand chose de commun avec celle du siècle [3] Idrisi, Description de l’Afrique et de l’Espagne,
précédent. Leyde, 1866, p. 7.
L’Afrique a donc été un fournisseur majeur de ma- [4] Ibn Khaldun, Histoire des Berbères, tome II, Paris,

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Concours d’admission pour Septembre 2019

(voir pièces jointes)

L’Institut des sciences, des technologies et des études avancées d’Haïti (ISTEAH) in-
vite les interesses à pàrticiper des màintenànt àux concours d’àdmission à ses pro-
gràmmes conduisànt àu diplome d’etudes superieures speciàlisees (DESS), à là màîtrise
(M.B.A., M.Sc., M.Sc.A.) ou àu doctoràt (Ph.D.) dàns l’une des disciplines indiquees àu tà-
bleàu ci-bàs. Jusqu’àu 30 juin 2018, le bureàu des àdmissions recevrà les dossiers de càn-
didàture. Suite à l’ànàlyse des dossiers, les càndidàts retenus seront invites à un test ge-
neràl d’àdmission. Dans chacun de ces programmes, les places sont limitées.
Pour des informàtions sur le processus d’àdmission, consulter là rubrique
« Admission » du site de l’ISTEAH : ttp://www.isteàh.edu.ht/
Là liste et là description des progràmmes offerts sont àccessibles à pàrtir de l’àdresse sui-
vànte :
http://www.isteàh.edu.ht/index.php/àdmission-inscription

Pour des informàtions sur les pièces requises, consulter le lien :
http://www.isteàh.edu.ht/index.php/àdmission/pieces-requises

Les demandes d’admission se font en ligne, à l’adresse suivante :

http://www.isteàh.edu.ht/index.php/àdmission/demànde-en-ligne

Pour toute information additionnelle, veuillez appeler au : 36 36 36 07 ou 47 69 04 04.

Liste des programmes offerts

I. Administration des affaires—DESS et M.B.A.
Administration des PME et des coopératives, Gestion des services bancaires et financiers,
Comptabilité et fiscalité d’entreprise, Comptabilité et fiscalité d’entreprise, Gestion des res-
sources humaines.
II. Formation professionnelle et technique—DESS et M.Sc.A.
III. Gestion de projets—DESS et M.Sc.A.
Ingénierie civile, Architecture et aménagement, Affaires et ingénierie sociale, Technologies,
Gouvernance électronique
IV. Ingénierie—DESS, M.Sc.A. et Ph.D
Génie informatique et des technologies de l’information, Génie des mines, Génie des res-
sources hydriques, Génie des systèmes énergétiques, Génie des transports et des infrastructures
V. Management des collectivités territoriales—DSSS et M.Sc.
VI. Sciences de l’éducation—DSSS et M.Sc. et Ph.D
Biologie et sciences de la vie, Chimie, Gestion des systèmes éducatifs, Formation à distance et
e-learning, Mathématiques, Physique, Sciences de la terre et de l’atmosphère

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RUBRIQUE SPORTIVE

Haïti - Football : Nos Grenadiers en
1/4 de finale à un match du ticket
pour le Mondial U-17 Brésil 2019

Mercredi, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Mexique - Porto Rico [2-1]
Monde U-17 de la FIFA (Mondial Brésil 2019) de la zone Lire aussi :
de la Confédération de l'Amérique du Nord, de l'Amérique https://www.haitilibre.com/article-27650-haiti-
Centrale et des Ca- coupe-du-monde-u-17-les-grenadiers-humilient-
raïbes guyana-[6-0]-et-affronteront-la-rd-en-1-8e-de-
(CONCACAF), nos finale.html
Grenadiers dans le https://www.haitilibre.com/article-27634-haiti-
Groupe G, ont af- coupe-du-monde-u-17-les-grenadiers-ecrasent-la-
fronté au complexe selecta-du-salvador-[4-1].html
sportif IMG Acade- https://www.haitilibre.com/article-27620-haiti-
my à Bradenton coupe-du-monde-u-17-nos-grenadiers-dominent-le-
(Floride), en 1/8 de honduras-[2-0]-en-phase-eliminatoire.html
finale la République
dominicaine qu’il BF/ HaïtiLibre
ont éliminée [2-0] se
qualifiant pour les
1/4 de finale. Incri-
vant leur 3e victoire
en autant de match
dans la Phase de 5 2 , r u e C a p o i s , P o r t - d e -
Groupe avec 12 buts marqués et un seul encaissé.
Un but contre son camp du défenseur dominicain Jimenez
Garcia à la 28’ [1-0] et un but de Fredler Christophe à la Paix

34’ [2-0] (son 4e du championnat) ont suffi aux protégés de Téléphone: 3801-3810
Webens Princimé pour franchir cette étape…
Après les Grenadiers Séniors en Allemagne (1974), les U-17
garçons en Corée du Sud (2007) et les U-20 filles en France P r o p r i é -
(2018), le football haïtien se trouve à un match d'une qua-
trième participation à une phase finale d'une coupe du
monde de la FIFA. taire:

Pour le prochain match décisif, nos Grenadiers affronteront Batista
le Honduras, dimanche 12 mai, une équipe qu’ils avaient
déjà vaincu [2-0] en phase de Groupe le 1er mai dernier
https://www.haitilibre.com/article-27620-haiti-coupe-du-
monde-u-17-nos-grenadiers-dominent-le-honduras-[2-0]-en-
phase-eliminatoire.html et qu’ils n’ont d’autres choix que de
vaincre à nouveau ou être éliminé.
Pour ce quart de final l'enjeu sera de taille avec une qualifi-
cation pour la phase finale de la coupe du monde qui attend
le vainqueur et pour laquelle la CONCACAF détient 4 bil-
lets pour Brésil 2019 ( 5 au 27 novembre) pour les 4 demi-
finalistes de l’actuelle compétition.

Résultat des 82 de finale : Lazarre
Salvador - Jamaïque [2-1]
Trinidad - Honduras [1-4]
Haïti - République Dominicaine [2-0]

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RUBRIQUE : Journalisme/Société

La presse haïtienne est le bras
médiatique de la mafia locale

par Kerlens Tilus en démocratie, La révolution médiatique et le débat pu-
A chaque fois que je prends la résolution d’écrire sur la blic., https://laviedesidees.fr/De-la-presse-en-
presse en Haiti, je ne peux m’empêcher de penser à ces democratie.html »
belles têtes qui se sont illustrées au fil des ans dans la Il y a une main cachée en Haiti qui a pour mission de
presse haitienne. Dire que tous les journalistes qui prati- « démantibuler » la presse et de réduire la profession du
quent le journalisme en Haiti sont médiocres et méchants journalisme à une peau de chagrin. Le texte de Charles
serait une critique non-fondée. Il y a de bons profession- Girard que je viens de citer parle clairement du rôle de la
nels dans la presse en Haiti, mais ils ne sont pas nombreux presse dans le maintien de la démocratie et du débat pu-
et n’ont pas tous pignon sur rue. J’ai appris à respecter le blic. Après le coup d’Etat de 1991, une vague de journa-
courage de ces jeunes et de ces vieux qui ont su résister au listes a laissé le pays. Entre 2000 à 2006, une autre vague
vent de l’argent facile et de la propagande mensongère à a encore laissé le pays, ce qui a mis la presse à genoux.
outrance. Trente ans et même vingt ans de cela, un journaliste était
Je me suis inscrit à la Faculté des Sciences Humaines en respecté en Haiti. Même quand ce dernier était formé sur
Août 1995 pour étudier la communication, mais en pre- le tas, il inspirait confiance et était respecté. Les jeunes
mière année, j’ai suivi avec attention des aînés qui travail- journalistes étaient guidés par la noblesse du métier. Ils
laient comme journalistes ; j’ai eu un certain dégoût et j’ai avaient le désir d’apprendre et de connaitre pour pouvoir
décidé de faire marche arrière. J’ai opté pour le travail mieux servir leur audience. On discutait des idées, on par-
social. J’ai toujours rêvé de faire mes armes dans le journa- lait d’idéologies. Malgré que la connaissance n’était pas
lisme, mais malheureusement les modèles que j’ai eus aussi accessible comme elle l’est aujourd’hui, les journa-
devant moi durant les années 80 et 90 se sont éteints. Un listes faisaient de leur mieux pour meubler leur esprit. Ils
professeur m’avait dit que je suis trop franc et trop honnête étaient nombreux des journalistes qui étaient de fins intel-
pour être journaliste. Dans un premier temps, je n’avais lectuels ; attention, je n’ai pas dit diplômés. Jusqu’à la fin
pas compris ce qu’il voulait dire ; mais c’est à partir de des années 90, on ne pouvait pas dire que la presse était la
1997 que je me suis rendu compte que si j’avais pratiqué caisse de résonnance des gouvernements. Les journalistes
cette profession, je serais à l’heure actuelle voisin de prenaient du recul et les patrons de médias étaient plus
Jacques Roche et de Jean Dominique dans l’au-delà. sérieux, plus honnêtes et plus soucieux de dire la vérité au
La presse dans un pays joue le rôle de thermomètre. Elle grand public.
sert à mesurer et à afficher la valeur de la température. Ici, C’est à partir des années 2000, que la presse haitienne a
on parle de température économique, culturelle, idéolo- décidé de se basculer vers le bas fond. La presse dans son
gique, politique et sociale. Ce n’est pas sans raison qu’on a ensemble a pris position en faveur des bourreaux tradition-
l’indice du classement mondial de la liberté de la presse nels de la nation haitienne. Les patrons de médias n’ont
qui est un « outil de plaidoyer essentiel fonde sur le prin- pas eu la clairvoyance pour comprendre que la crise poli-
cipe de l’émulation entre Etats. » Nous ne voulons pas tique de 2000 à 2004 allait avoir des conséquences né-
faire un exposé sur le rôle de la presse ni des médias dans fastes sur la corporation en général. Les instituts et les
une société démocratique. Il y a des gens qui sont mieux écoles qui formaient les journalistes ont fermé leurs portes
placés que nous et qui sont de grands connaisseurs qui et des médiocres ont pris d’assaut le métier. A partir de
peuvent élaborer à fond sur ce sujet. En tant qu’observa- 2006, il était clair pour les plus avisés qu’Haiti était pris
teur avisé et bloggeur qui opine sur des sujets vastes et dans un étau et qu’il était quasi impossible pour ce pays de
variés, je suis interpellé du fonctionnement de la presse remonter la pente. Les journalistes plus ou moins compé-
dans mon pays. « La presse est l’institution non gouverne- tents et honnêtes ont vite compris qu’ils ne pouvaient pas
mentale la plus indispensable et la plus redoutable pour la continuer à exercer le métier du journaliste en Haiti sans
démocratie – c’est du moins la conviction qui a longtemps se souiller les mains, l’âme et l’esprit. Nous avons consta-
animé les discours théoriques et politiques sur la place du té un vide qui n’a pris que l’espace d’un cillement pour
journalisme dans les régimes modernes. Indispensable, car, être comblé. Il a fallu seulement dix ans pour avoir ce
dans des sociétés de grande taille, elle seule peut assurer la bordel : des idiots arrogants et corrompus qui veulent faire
découverte et la circulation des informations, la diffusion croire à qui veut entendre qu’ils sont des directeurs d’opi-
et la confrontation des opinions, en un mot l’institution des nions à prendre au sérieux. De 2012 à 2016, nous avons
conditions du débat public nécessaire à la formation des assisté à la mort de la presse haitienne par asphyxie. Au-
volontés individuelles des citoyens. Redoutable, car elle jourd’hui, nous faisons le deuil de cette presse. Je n’ai pas
peut aussi, en déformant, sélectionnant ou escamotant ces étudié la communication à la FASCH, mais j’ai étudié la
informations et opinions, exercer une influence néfaste sur linguistique et j’ai une licence en littérature comparée. Je
la formation de ces volontés. » J’invite mes lecteurs à lire me suis formé. Ecrire est une passion ; former, informer et
ce texte de Charles Girard ayant pour titre : « De la presse éduquer est un devoir. Suite en page 22

Tous les deux vendredi, Le NOVATEUR et le NORD-OUEST en bonne INTELLIGENCE...

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La presse haïtienne est le bras
médiatique de la mafia locale

Les journalistes qui sont dans la trentaine peuvent ne pas être n’est pas un saint ; il est un élément du système mafieux.
bien imbus de la réalité. Ils pèchent par ignorance. Mais ceux Mais, je ne comprends pas ce qui motive des soit disant jour-
qui sont âgés de 40 ans et plus et qui choisissent de vendre leur nalistes à inviter des individus à discréditer le sénateur. Ce
micro et leur plume sont des assassins. La presse haitienne est dernier a présenté des évidences et ceux qui sont indexés ont
en mesure de dire à la population ce qui se passe au niveau des affirmé qu’ils sont partie prenante. Et, vous trouvez des tra-
trois pouvoirs et comment fonctionnent les institutions. Les vailleurs de presse à mettre en doute l’enquête réalisée par
stations de radios et de télévisions pullulent comme des cham- une commission sénatoriale. Il revient à la presse d’informer,
pignons. Aucun esprit avisé ne peut croire que les médias vi- d’investiguer et de pressurer les autorités pour faire la lumière
vent que de la publicité. Si dans le temps, les patrons de mé- sur les dossiers. C’est cette même presse qui cherche à faire
dias étaient des intellectuels, de respectables et respectés le « kase fèy, kouvri sa. » Le temps où les journalistes hai-
hommes d’affaires, des journalistes honnêtes et compétents. tiens acceptaient de s’immoler pour la patrie est révolu. Jean
Aujourd’hui, nous avons affaire à une autre catégorie Léopold Dominique, Jean Brignol Lindor et Jacques Roche
d’hommes : trafiquants de drogue, blanchisseurs d’argent, sont les derniers des Mohicans. Les « machann mikwo » sont
proxénètes, contrebandiers, arnaqueurs professionnels. Rares sans gêne. Le pays est pris en otage par une mafia locale rat-
sont des patrons de médias qui sont des journalistes de carrière tachée à une mafia internationale. Qui dit mafia, dit : trafic de
et qui continuent à suivre les règles déontologiques. Bann FM la drogue, trafic d’armes, trafic d’organes, trafic humain,
nan chaje ak radyo, men se sou dwèt ou ka konte sa k ap fè trafic d’influence, corruption, assassinats, etc.
radyo tout bon vre. On devient propriétaire de média pour faire Les directeurs d’opinions indiquent aux autorités, au pouvoir
de l’argent dans la corruption et pour aider la mafia locale à judiciaire comment les dossiers doivent être traités. Il n’y a
désinformer la population. Je n’ai jamais parlé aux proprié- aucun respect de l’intelligence et de la parole donnée. Les
taires de la Radio Kiskeya. Mais, je sais et ils savent que journalistes appellent les bandits pour les interviewer tout en
l’incendie de la Radio Kiskeya à la fin de l’année dernière était se faisant les porte-parole de ces derniers. C’est malheureux
un incendie criminel. On peut compter sur les doigts d’une que les médias qui devraient être des institutions crédibles
main, les stations de radio embrassant le juste milieu et qui sont pris en otage par des racketteurs professionnels avec la
informe la population à leur risque et péril. complicité des patrons de médias. Comment va-t-on s’y pren-
Il n’y a pas de ligne de démarcation entre publicité, propa- dre pour porter ce peuple à atteindre un niveau de conscience
gande et mensonge. A rappeler que la propagande n’est pas un élevé pour le porter à reconnaitre qu’il est dans la merde jus-
concept péjoratif comme plus d’un le pensent. Jounalis yo pa qu’au cou et qu’il doit se réveiller ? Est-ce que j’ai diffamé
bay nouvèl, men yo fè nouvèl. Fenomèn machann mikwo a ap contre la presse et les journalistes ? Un journaliste ne peut pas
vale teren. Les “machann mikwo” ont plusieurs caractéris- claironner qu’il est l’ami d’un bandit. Un journaliste ne peut
tiques en commun: 1- ils sont menteurs, 2- ils sont médiocres, pas faire étalage de ses richesses alors que nous savons que le
3-ils sont matérialistes et ont le goût du luxe et du lucre, 4- ils métier ne nourrit pas son homme. Sans une presse libre et
sont méchants et assassins, 5-ils n’ont pas d’état d’âme, 6-ils vibrante, Haiti ne peut pas sortir du trou dans lequel il se
ne vivent que par et pour l’argent. Ti Will de Radio Cacique a trouve. La prise de conscience qui doit avoir lieu pour per-
fait école. Mais, je me demande si ces derniers savent com- mettre à ce pays de sortir de l’ornière du marasme doit se
ment Ti Will s’est éteint. Les émissions d’analyse politique ont manifester d’abord à travers la presse. Vous pouvez censurer
le même format. Un arnaqueur ou quelques arnaqueurs invitent comme bon vous semble, vous pouvez combattre les esprits
des abolotchos qui sont sur payroll du pouvoir en place, du libres, mais la réalité demeure en entier : la presse haitienne
Core Group et de la classe d’affaires pour discuter de chara- comme elle se présente aujourd’hui est un cancer pour Haiti.
bias. Je me demande s’il y a des émissions en Haiti où le pré- La presse haitienne est au lit avec la mafia locale, les gangs et
sentateur/animateur est assisté d’une équipe qui fait des re- les ennemis déclarés de la nation. Des autoproclamés bandits
cherches. En ce présent moment, nous faisons face à une insé- légaux qui devraient être en prison sont plébiscités par la
curité rampante ; des chefs de gangs font la loi. Aucun journa- presse. La presse devrait être le porte-étendard des idées no-
liste ne se donnera pour tâche de faire un reportage exhaustif vatrices, libératrices et transformatrices. Malheureusement,
sur l’insécurité, le grand banditisme et la gangstérisation pour c’est la presse qui abrutit le peuple. Nous continuerons à ver-
remonter les filières et trouver les vrais bandits. Les directeurs ser des larmes sur le cadavre de la presse haitienne jusqu’à ce
d’opinions les plus en vue connaissent tous qui importent, qui que le Fils de l’Homme décidera à la réveiller de son sommeil
distribuent et qui vendent des armes à feu dans le pays ; mais de mort comme Lazarre qui a été ressuscité. Tant vaut la
aucun ne prendra le risque de donner des pistes. presse, tant vaut la nation ! Honte à vous, « machann
Aujourd’hui, la presse haitienne agit à visière levée ; elle est le mikwo ».
bras médiatique de la mafia locale comme les gangs en sont le Kerlens Tilus 05/06/2019
bras armé. Il y a des journalistes qui auraient pu laisser le pays,
s’exiler et qui font un travail noble ; mais la presse haitienne THE CURE
est mafieuse par essence. Les débats de fond sont esquivés.
Puisque l’on pointe du doigt, il faut corroborer. Le Sénateur
Jean Renel Senatus a fait une fuite en avant la semaine der-
nière pour dénoncer certains ténors de l’Etat qui sont de conni-
vence avec des bandits de grand chemin. Le sénateur Senatus

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Exemplaire gratuit Volume XVIII Numéro 333 Le BIMENSUEL RÉGIONAL23

SAINT FRANÇOIS DE SALES HAITI MA PATRIE
JE T’AIMERAI TOUJOURS
Centre de Recherche
HAITI MA PATRIE
CYBER CAFÉ et Cours Privé d’Informatique JE T’AIMERAI TOUJOURS
T’AIMER TOUTE LA VIE
CAR TU ES MON AMOUR
T’AIMER TOUTE LA VIE
CAR TU ES MON AMOUR
CRIONS TOUS ENSEMBLE

VIVE, VIVE HAITI
CRIONS TOUS ENSEMBLE

VIVE HAITI.

PDG Richard F. Moreau Il viendra par la force des
3650-4202 choses qu’une République

du Nord-Ouest naisse,
parce que c’est la terre de
la liberté et de la grandeur.

Nul besoin de vous dire
que le 3e siècle Haytien, le

Nord-Ouest doit être le
maître de son destin

L E N O V A T E U R , un patrimoine régional

Konbit Nord-Ouest cherche des citoyennes, citoyens, des femmes et hommes d’affaire conséquents du Nord-
Ouest et dans la diaspora qui croient dans les choses de l’esprit pour assurer la survie du journal. Une dizaine
de publicité de 2500 gourdes mensuellement contribuerait á vendre l’exemplaire du journal pour un adoquin.

L’objectif principal du bimensuel c’est d’aider á créer un lectorat. En attendant que ce rêve devienne une
réalité, chaque lecteur reçoit un exemplaire gratuit parce que la diaspora nordouésienne finance la publication

du journal cette année. En attendant, le directoire salue ayitiennement le bon samaritain et le pasteur-
humaniste Jean Claude Thervil, les entrepreneurs Clavaroche Rock et Wisly Lorfils pour l’achat d’un espace
publicitaire, les entreprises sociales et commerciales de Daniel Loriston et d’Heyrold Claude Jean et les con-
tributions citoyennes du Cabinet Me Fresnel Jean, de l’ingénieur Max G. Desrameaux et la participation de
la Délégation départementale du Nord-Ouest et des fonctionnaires étatiques tels Renaud Milien, De Rethone
Jose II au journal. On remercie aussi le représentant du PNUD. Le bimensuel espère voir d’autres citoyennes
et citoyens, fonctionnaires étatiques et entrepreneurs suivent les pas des compatriotes susmentionnés. Merci

pour votre patronage, le Nord-Ouest en a grand besoin. Donnons raison à Henri Ford qui eut à dire : « Se
réunir est un début; rester ensemble est un progrès; travailler ensemble est la réussite ». Ne laissons pas ce
patrimoine régional nécessaire et indispensable voguer vers l’incertain ni qu’on puisse l’éreinter á nouveau.

Le Novateur appartient au Nord-Ouest quoique THE CURE/CHERUE soit son propriétaire.

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Exemplaire gratuit Volume XVIII Numéro 333 Le BIMENSUEL RÉGIONAL24

Travaux d’Imprimerie
Vente de Photocopieuses et Matériels CANON

Vente de Fournitures de Bureau
2 succursales dans 3 ans (Janvier 2010-Janvier 2013)

PDG : Daniel Loriston
3853-6584

Propriétaire
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Tel : 3250-1515/3663

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Exemplaire gratuit Volume XVIII Numéro 333 Le BIMENSUEL RÉGIONAL25

RUBRIQUE : Santé

Violences conjugales : un homme meurt
tous les 13 jours tué par sa compagne

Lucile Quillet cette barrière de la honte ?
Au bout d'un moment, il y a une prise de conscience
Alors que se tient jeudi à Paris le procès de l'ex- qui s'opère, notamment grâce à l'entourage. Les vic-
compagne de Maxime Gaget, ancien homme battu et au- times vont consulter gratuitement des avocats ; elles
teur du livre témoignage Ma compagne. Mon bourreau, ont alors un déclic et se disent qu'il est temps de stop-
l'avocate Samira Meziani décrypte l'ambiguïté de la jus- per tout ça. Mais il peut se passer des années avant que
tice dans les cas de violences conjugales commises par les hommes battus ne prennent une décision. Pour cer-
des femmes. tains, la justice représente leur dernier recours. Les
En ce moment violences qu'ils ont subies leur permettent d'avertir les
7136. C'est le nombre d'hommes en souffrance victimes services de police, d'engager une procédure de divorce
des violences volontaires de leur conjointe en 2013, selon pour faute, d'obtenir la garde des enfants, des droits de
l'Observatoire national de la délinquance et des réponses visite plus étendus et une réparation pécuniaire. Cela
pénales (ONDRP). Ce qui représente 11 % des cas de devient une stratégie.
violences conjugales. D'ordinaire plus suspects que vic- Maxime, 37 ans, raconte sa vie d'homme battu
times, ils sont en moyenne 26 à mourir chaque année sous Quelles différences peut-on observer par rapport
les coups de leur femme, soit environ un tous les treize aux femmes battues ?
jours. Souvent, les hommes battus restent murés dans le Dans tous les cas, c'est la même chose. La forme et la
silence, trop honteux d’être dominés par des femmes. fréquence des violences sont les mêmes. Je ne note pas
D'ailleurs, ils ne représentent que 2,5 % de différences majeures, si ce n'est que les femmes
des 13.834 personnes à avoir composé le numéro d'ur- victimes sont mieux soutenues que les hommes.
gence (3919) en 2013. La justice est-elle plus souple avec les femmes au-
Et puis, il y a ceux qui arrivent à partir, à porter plainte et teures de violences conjugales ?
à se donner une chance de vivre à nouveau normalement, Oui. La justice est complètement différente avec les
de se réinventer loin de leur bourreau. C'est le cas de hommes battus. Les tribunaux sont bien plus cléments
Maxime Gaget, qui a raconté son calvaire dans le livre avec les femmes auteures d'agressions, surtout si elles
Ma compagne. Mon bourreau (1). Son ex-compagne ont des enfants. On ne veut pas mettre une maman en
comparaît jeudi au tribunal correctionnel de Paris pour difficulté, ni la mettre en prison. Durant les audiences,
« violences, menaces, intimidations et escroqueries ». Des le moindre doute va profiter à la femme. Il est très dif-
hommes battus comme lui, l'avocate Samira Meziani en a ficile de plaider et d'obtenir des dommages et intérêts
défendu une dizaine devant le tribunal ces deux dernières quand on défend un homme victime de la violence de
années. Si leurs histoires permettent de mieux com- sa compagne, à moins que le nombre de jours d'inter-
prendre le système de soumission psychologique des vic- ruption de travail ne soit élevé. Et encore. L'un de mes
times de violences conjugales, les hommes se heurtent à clients s'est fait massacrer par sa compagne, sans répli-
une justice pas toujours impartiale à leur égard. quer. Il a eu 45 jours d'interruption de travail. Elle n'a
Lefigaro.fr/madame. - On comprend difficilement pas été mise en garde à vue, ne serait-ce qu'une seule
le cas des hommes battus, puisqu'on a tendance à pen- nuit.
ser que la violence provient forcément de celui qui a la Pourquoi s'en remettent-ils à vous, une femme ?
plus grande force physique... Pourquoi restent-ils s'ils Le juge est souvent une femme dans les tribunaux cor-
sont physiquement plus forts ? rectionnels et ils peuvent avoir l'impression que cela ne
Samira Meziani. - Les hommes ont peur de r épliquer va pas jouer en leur faveur. On s'attend à une certaine
car ils risquent de se retrouver en garde à vue ou mis en solidarité entre femmes. Pour les hommes battus, pren-
examen. Ces histoires de violences conju- dre une avocate compense ce désavantage supposé,
gales interviennent souvent avant ou pendant des divorces même s'il est dur pour eux de se confier à une personne
ou des séparations, alors que la garde des enfants est en du même sexe que leur bourreau.
jeu. Le conjoint violent fait du chantage en menaçant de (1) Ma compagne. Mon bourreau, de Maxime Gaget,
piller le patrimoine de l'autre ou de l'éloigner de ses en- Éd. Michalon, 224 p., 17 €.
fants s'il part. Les hommes qui restent sont un peu faibles, À lire aussi :
ils ne veulent pas d'ennuis. Puis viennent le sentiment de Violences faites aux femmes : l'horreur en 10 chiffres
honte, le silence... On est encore dans une société avec Agresseuses sexuelles, un sujet encore tabou
l'image classique de l'homme viril, qui possède la force Maxime, 37 ans, raconte sa vie d'homme battu
morale et physique.
Comment ceux qui ont porté plainte ont-ils franchi

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Exemplaire gratuit Volume XVIII Numéro 333 Le BIMENSUEL RÉGIONAL26

Centre Médical Pitit Nòdwès

Our Mission
Le Centre Médical Pitit Nòdwès s'engage à agir en amont sur des pro-

blèmes de santé et des problèmes sociaux et à mettre en œuvre les moyens néces-
saires pour que la population du Nord-Ouest Haïti ait accès à des soins de santé et
à des services sociaux adaptés à ses besoins et dans les meilleurs délais possibles.

Le Centre Médical Pitit Nòdwès s’engage aussi à créer, au sein de son ré-
seau local, des conditions et des environnements favorables pour aider chacun à
prendre sa santé en main afin de disposer des capacités physiques et psycholo-
giques ainsi que les ressources requises pour mener une vie active et agir dans
son milieu.

Le Centre Médical Pitit Nòdwès se donne enfin pour mission de contribuer
très activement à l'avancement des connaissances et à la formation des profes-
sionnels dans le cadre de sa désignation de Centre affilié universitaire.
Vision

Le Cendre Médical Pitit Nòdwès vise à améliorer la qualité de vie des po-
pulations partout où il est implanté, à favoriser l'accessibilité, la continuité, la
qualité, l’assurance santé et des services et à proposer un modèle de conduite par-
mi ses partenaires associés tant dans les réseaux publics que dans les réseaux
communautaires.

Le Centre Médical Pitit Nòdwès vise l'excellence dans ses services, privilé-
gie l'amélioration continuelle de la qualité en accompagnant et en encourageant le
développement professionnel de chaque collaborateur salarié, volontaire et béné-
vole.
Values

Notre principale raison d’être est de répondre aux besoins de la population
du Nord-Ouest. Nous nous approprions et érigeons en règle de conduite les 5 va-
leurs fondamentales suivantes:
•Qualité
•Respect
•Sécurité
•Empathie
•Responsabilité
NOTRE ENGAGEMENT QUALITÉ

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RUBRIQUE : Politique internationale

Au Venezuela, Nicolas Maduro passe à
l’offensive contre "les putschistes"

Texte par : FRANCE 24 Leopoldo Lopez, mentor politique de Juan Guaido,
Le président Nicolas Maduro a ciblé, jeudi, dans un dis- revient sur le devant de la scène
cours "tous les traîtres, tous les putschistes" après une Le gouvernement espagnol a assuré vendredi, par la
tentative de soulèvement manquée d'un groupe de soldats voix de sa porte-parole, n'avoir aucunement l'intention
passé dans le camp de l'opposant Juan Guaido. de livrer Leopoldo Lopez aux autorités vénézué-
Le président Nicolas Maduro et l'armée, pilier du pouvoir liennes. Quant à Lopez, il a déclaré avoir rencontré des
au Venezuela, ont répliqué "aux putschistes", jeudi 2 mai, officiers supérieurs de l'armée, dont des généraux,
deux jours après une tentative de soulèvement manquée alors qu'il était encore chez lui en résidence surveillée.
d'un groupe de soldats passé dans le camp de l'opposant Il est clair qu'il y a encore des "mouvements mili-
Juan Guaido.
"Oui, nous sommes en
plein combat, le moral
doit être au maximum
dans cette lutte pour dé-
sarmer tous les traîtres,
tous les putschistes", a
asséné le chef de l'État,
jeudi 2 mai, face à
4 500 soldats rassemblés à
Caracas dans la cour du
Fort Tiuna, la principale
caserne du pays, au cours
de cette cérémonie radio-
télévisée. "Loyauté tou-
jours, trahison jamais !", a
-t-il scandé, flanqué de
son ministre de la Dé-
fense, le général Vladimir
Padrino, et de plusieurs
autres officiers de haut
rang.
Ce discours s'inscrit dans
la continuité de la chasse
aux "traîtres" que Nicolas
Maduro a lancée dès mar-
di soir, lorsqu'il a affirmé
avoir déjoué
l'"escarmouche putschiste" entreprise par un groupe de taires" en cours, a-t-il estimé, en espérant que "la fin
militaires entrés en rébellion pour rejoindre Juan Guaido, de l'usurpation" – le régime Maduro – interviendrait
reconnu président par intérim par un cinquantaine de d'ici quelques semaines.
pays, dont les États-Unis. La tentative de soulèvement a été accompagnée dans
Mandat d’arrêt contre Leopoldo Lopez tout le Venezuela mardi et mercredi de manifestations
La justice vénézuélienne a par ailleurs lancé jeudi un monstre des partisans de Juan Guaido, émaillées de
mandat d'arrêt à l'encontre de l'opposant Leopoldo Lopez, violents heurts entre manifestants et forces de l'ordre.
pour violation des conditions de son assignation à rési- Deux jeunes Vénézuéliens blessés par balle sont morts
dence, lit-on sur le site internet de la Cour suprême. Le jeudi, portant à quatre le nombre total de manifestants
30 avril, Leopoldo Lopez a quitté son domicile de Cara- tués dans les heurts, a-t-on appris auprès de l'opposi-
cas pour apparaître au côté de Juan Guaido lors d'un ras- tion et des familles. Malgré l'échec de mercredi, Juan
semblement anti-Maduro. Peu après, il s'est réfugié, en Guaido a appelé à la poursuite des manifestations.
compagnie de son épouse et de sa fille, à la résidence de Avec AFP et Reuters
l'ambassadeur d'Espagne au Venezuela.

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Katiana Ossé
ANAÏTAKESSO

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