KHAN-DOSSIER

LE CHÂTEAU DE MAISONS-LAFFITTE

ALEENA KHAN

IMAGE DE COUVERTURE: YVELINES

LE NETTOYAGE DE LA FAÇADE AVANT CETTE
ANNÉE A IMPOSSIBLE DE PRENDRE UNE PHOTO DE
CETTE FACADE

LE CHÂTEAU DE MAISONS-LAFITTE

ALEENA KHAN
17055

SOMMAIRE

PREFACE..................................................2
INTRODUCTION........................................3
LOCALISATION.........................................6
AVANT LA CONSTRUCTION......................8
XVII SIECLE..............................................10
XVIII SIECLE.............................................15
XIX SIECLE...............................................20
XX SIECLE................................................24
ANALYSE DE LA CONCEPTION................27
CONCLUSION.........................................32
BIBLIOGRAPHIE.......................................33

PREFACE

L’importance des sources est
indiscutable lors de l’écriture d’un
essai d’histoire, et beaucoup de ces
sources n’auraient pas été découvertes
sinon pour l’aide précieuse de la
Bibliothèque de Maisons-Laffitte
qui m’a fourni toutes les revues
archivées relatives au château, Ainsi
que des suggestions de livres à lire.

Alors que la plupart de mes informations
proviennent de sources secondaires
car il était difficile de localiser les
sources primaires écrites liées au
château, j’ai constaté que les images
et dessins étaient particulièrement
utiles pour comprendre le contexte
quand peu pouvait être trouvé.
Les sources secondaires que j’ai
choisies proviennent d’experts et de
chercheurs rattachés au Château,
dont un auteur, Peter Smith, ami
personnel de l’architecte Robert
Vassas, qui a dirigé les rénovations
à la fin du XXe siècle. Alors qu’ils
étaient tous très instructifs, je reconnais
l’inconvénient de lire l’opinion d’un
autre, et ont pris cela en considération
lors de la rédaction de cet essai.

2

INTRODUCTION

Pourquoi Chateau de Maisons-LaffitTe?

Château de Maisons-Laffitte, conçu
par le célèbre François Mansart, est sans
doute l’un des plus grands exemples de
la transition de la France du romantisme
au classicisme. Il symbolise le passage
vers une pensée plus rationnelle et un
nouvel âge de réalisation, ce qui est
évident dans le château, considéré
comme révolutionnaire de son temps.
Telle était sa grandeur que le célèbre
auteur français Charles Perrault écrit
que ce n’est pas même, «l’étranger
qui ne l’aille voir comme une des
plus belles choses que nous ayons
en France» (Mignot, 1999, pg 4).

Situé entre la forêt de Saint-Germain-
en-Laye et la Seine, le château fut
jadis considéré comme celui de
Vaux-le-Vicomte. Malheureusement,
le château a connu de sévères
changements depuis la plate-forme
de sa cour (qui a inspiré celle de
Vaux) à la séparation et la destruction
de ses écuries et de ses jardins.

En dépit de ces griefs, le château a
conservé sa réputation de produit
exemplaire des grands esprits
architecturaux du XVIIe siècle et
son rôle silencieux mais influent
dans le développement de l’histoire
des châteaux en France est ce
qui a conduit à une enquête sur
son passé. Cet essai a pour but de
discuter et d’analyser l’histoire du
château, ses changements et dessins.

3

LE CHATEAU DE MAISONS-LAFFITTE
INAUGARATION, 1912

LE CHATEAU DE MAISONS-
LAFFITTE

INAUGARATION, 1912

LOCALISATION toujours actifs et influents après sa mort.
Son neveu, Charles, fut le principal
Une petite histoire de Maisons-Laffitte promoteur du chemin de fer entre Paris
et Rouen en 1841, ainsi que la création
Le Château de Maisons est situé à d’un réseau d’approvisionnement
Maisons-Laffitte, anciennement connu en eau de la municipalité. Charles
sous le nom de Maisons. La commune Laffitte est également membre
est un département des Yvelines, à fondateur du Jockey Club, contribuant
environ 18 km au nord-ouest de Paris. ainsi à la célèbre situation équestre
Alors que le château est comme son de la municipalité - une réputation
centre historique, la ville est également qui, avec le Château, un apporté
célèbre pour ses activités équestres. beaucoup de tourisme (Barreau, 2007).
Une histoire plus précise de la ville
remonte au XIe siècle, sous la tutelle MAISONS-LAFFITE EN FRANCE
de la famille Septeuil (Barreau, 2007).
source: cartes-2-france
La propriété de Maisons-Laffitte fut
acquise en 1490 par Jean IV de
Longueil, juge du parlement de Paris.
Ce fut le descendant de Jean IV, René
de Longueil, qui allait construire le
remarquable château d’aujourd’hui,
rendant le nom de famille en pierre en
association avec la ville, malgré sa mort
et la vente du château après les difficultés
financières au sein de la famille moins
qu’un siècle plus tard (Barreau, 2007).

Vers le fin du XVIIIe siècle, le château
et son influence sont venus à Jacques
Laffitte, un banquier avec un pouvoir
considérable, comme témoin le
changement de nom de la ville à
Maisons-Laffitte. Cependant, comme
la plupart des hommes dans sa
position, Laffitte finit par être ruiné
et a été forcé de diviser la propriété
de Maisons et de détruire divers
bâtiments extérieurs appartenant
au château pour leurs matériaux de
construction. En outre, il a annexé les
grands parcs du château, et ce sont
ces terres où la ville de Maisons-Laffitte
se trouve aujourd’hui (Cueille, 1999).

Ironiquement, la tragédie du château
mènerait à une communauté prospère
et un foyer à beaucoup. Malgré
cette chute, ses descendants étaient
6

CARTES POSTALE A LA FIN DU
XIXeme SIECLE

AVANT LA
CONSTRUCTION

Comment le Chateau est-il venu à exister

En 1629, René de Longueil a gagné
beaucoup de richesses. Héritier de
son père, il a hérité des terres et de
la seigneurie de Maisons. De plus,
sa femme, Madeleine Boulenc de
Crevecoeur, une hérité de la richesse
collective de son grand-père et
de sa grande-tante (Mignot, 1999).
Malheureusement, sa femme est
décédée en 1636, et la construction du
château d’aujourd’hui a commencé
que plusieurs années après sa mort.
L’effet de son passage est évident
dans les nombreux emblèmes du blé -
son symbole - dans tout le château, en
le transformant en un mausolée subtil.

Ce n’était un secret pour personne
que René était prêt à dépenser une
fortune sur ce château, qu’il voulait
être incroyablement luxueux et digne
d’un roi. La propriété de Maisons a
l’avantage distinct d’être située sur
la route de la forêt de Saint-Germain,
et Rene de Longueil a habilement
prévu qu’un grand château pour
recevoir le roi sur son chemin à la
chasse serait une étape bénéfique
dans sa carrière (Mignot 1999).

RENE DE LONGUEIL

source: Wikipedia

Cela se voit dans son choix d’architecte.
À l’époque, François Mansart avait été
acclamé pour son travail l’Hôtel de
Guenegaud, et la famille Guenegaud
connaissait le patron René de Longueil,
en raison de leurs relations d’affaires
et, en outre, les deux siècles des deux
familles résidant à Maisons (Chauleur et
Louis , 1998). Il est possible que Mansart
ait été recommandé en conséquence.
Il semble que les honoraires de Mansart
soient d’au moins 26 000 livres, ce qui
représente aujourd’hui plus d’un demi-
million d’euros. Une étude du contrat
de travaux a montré que René de
Longeuil a fourni le bois à l’entrepreneur
lui-même, ainsi que plus de 13 000 livres
de plomb au plombier (Chauleur et
Louis, 1998) - plus de démonstrations
de méticulosité dans la conception et
la construction et sa extravagence.

FRANCOIS MANSART

source: kukly-bratc

X V I I eme S I E C L E

Le Chateau sous Rene de Longueil

1646, gravé sur le devant du Château, sur lequel le château a été construit.
est dit être la marque d’achèvement Les fondations et les caves sont
des travaux majeurs, à l’exception exceptionnellement profondes, ce
des aménagements intérieurs qui qui aurait pu être le résultat d’un
ont été faits à une date ultérieure. affaissement précoce et de la
Ces intérieurs étaient aux mains de nécessité d’étendre les sous-structures
sculpteurs accomplis tels que Jacques après le début de la construction,
Sarazin (1592-1660), Gilles Guérin entraînant un processus assez coûteux.
(1611-1678), Philippe de Buyster (1595-
1688) et Gérard Van Opstal (1595-
1668) - tous membres de l’Académie
Royale de Peinture et Sculpture et les
représentants quintessenciers du style
classique français (Mansart, 1999).

René de Longueil avait l’ambition
d’accueillir le roi chez lui, et cela se
produisit en 1651, lorsque le jeune Louis
XIV, arrivé à l’inauguration du château,
passa la nuit au château. Longueil a
été incroyablement réussi dans son
effort, comme il a reçu l’avancement
immédiat dans sa position, devenant
capitaine de Saint-Germain en octobre
1652). Malgré sa chute de grâce
quelques années plus tard, Longueil
est anobli en 1658 et son domaine est
fermé - un honneur réservé à l’élite
même (Barre, Daufresne, Gallet, Smith,
1998). Évidemment, le XVIIème siècle
a vu le château de Maisons aider
Longueil à réaliser l’étendue de ses
ambitions et a attiré l’attention très
recherchée des classes privilégiées.

Le roi était parmi les nombreux hôtes
nobles que Longueil entretint dans sa
luxueuse demeure. Cependant, ceci
a attiré beaucoup de ressentiment, et
beaucoup d’accusations ont été faites
contre lui et son architecte, Mansart, LE CHATEAU
pour le travail fait. D’autre part, on PAR JEAN PATTOU
peut soutenir que ce n’était pas tant
la conception et l’ornementation
du château que la nature du terrain
10

VUES GRAVEES PAR LES PERELLE,
DU COTE DE LA COUR ET DU COTE
DU PARTERRE DROIT, FIN DU XVII
SIECLE (COLLECTION DU CHATEAU
DE MAISONS)

PLAN DU REZ-DE-CHAUSSEE:
GRAVURE DE JEAN MAROT, AVANT
1659 (BnF, CABINET DES ESTAMPES)

1. GRAND ESCALIER
2. PETIT ESCALIER POUR
MONTRER AU SECOND
ETAGE
3. GRANDE SALLE HAUTE
DE L’APPARTEMENT A
L’ITALIENNE
4. SALON; ANTICHAMBRE
5. CHAMBRE A L’ITALIENNE
6. GARDE-ROBE
7. CHAMBRE; CABINET A
L’ITALIENNE
8. PETIT CABINET AUX
MIROIRS
9. TERRASSE
10. SALLE DU BILLARD, AN-
TICHAMBRE
11. GRANDE CHAMBRE
APPELEE SALLE AUX AI-
GLES
12. CHAMBRE
13. GARDE-ROBE, DE-
PENDANT DES AIGLES
14. CABINET ENTRE LES
DITES DEUX CHAMBRES

PLAN DU PREMIER
ETAGE, D’APRES A.
BRAHAM ET P.SMITH,
1973 (BARRE)

13

LE CHATEAU, VUE VERS
LA SEINE; GRAVURE
D’ISRAEL SILVESTRE, VERS
1654 (COLLECTIONS DU
CHATEAU DE MAISONS)

X V I I I eme S I E C L E

Le Chateau et la Révolution française

Au début du XVIIIe siècle, Jean René
de Longueil, marquis de Maisons,
reçut souvent au château de Maisons,
savants, philosophes ou hommes de
lettres avec lesquels il aimait échanger
des idées. Parmi eux, Voltaire était
souvent reçu au château, et y résidait
pour une période de temps. En effet,
c’est au château qu’il composa
«La Henriade» (Voltaire, 1792). C’est
pendant son séjour en 1723 qu’un
incendie éclate au château, détruisant
la pièce de Voltaire ainsi qu’une partie
du château (Voltaire, 1792). Lorsque
la famille de Longueil ne pouvait plus
se permettre de garder le château,
tout était abandonné - du domaine au
parc et aux jardins - et il a beaucoup
souffert jusqu’a il fut acheté en
1777 par le comte d’Artois, frère de
Louis XVI (Babelon et Mignot, 1998).

Le comte d’Artois entreprend
une série de travaux avec son
architecte Belanger, surtout dans les
appartements du rez-de-chaussée,
et donne à Belanger la liberté de
procéder aux rénovations qu’il juge
à propos (Babelon et Mignot, 1998).
Le comte voulait aussi reconstruire les
jardins. Comme ils étaient dans le style
de «à la française» qui n’était plus à
la mode, il a été modernisé avec des
jardins de style anglo-chinois avec
des ondulations, des rivières, des lacs.

15

COUPE DU CORPS CENTRAL,
GRAVURE DE PIERRE-JEAN MARIETTE,
XVIII SIECLE (COLLECTIONS DU
CHATEAU DE MAISONS)

PLAN DU CHATEAU ET DU PARC
DE MAISONS, 1778, DETAIL
(PARIS, ARCHIVES NATIONALES)

Des allées sinueuses, des labyrinthes, partir des travaux que le comte
des kiosques et des usines, Belanger a d’Artois n’a jamais réussi à terminer.
voulu préserver l’essence des jardins Au lieu de poursuivre la rénovation,
originaux, tout en ajoutant une touche Lanchere a simplement cherché un
nouvelle. Les environs du château ont profit sur la propriété. Il a démoli
été rénovés, les portes et les clôtures l’orangerie qui avait été construite
ont été réparées et faites à nouveau. et vendu les matériaux (Chartier).
Un mur d’escrime fut érigé en 1781 pour
protéger le potager. Afin d’amener le Mal entretenus et sous la propriété
château au présent avec la dernière de personnes qui ne pourraient pas,
technologie de l’époque, les machines ou ne voudraient pas, de la rénover
hydrauliques ont été restaurées afin davantage, le XVIIIeme siècle a vu
que les parcs, avec ses fontaines et le Chateau souffrir grandement.
vergers, puissent être fournis avec de Tandis que la Révolution affectait
l’eau. En outre, une orangerie a été indirectement son patronage, le
construite derrière les écuries (Maison). château et les environs avaient
très peu d’effets de la guerre.
Trois jours après la prise de la Bastille,
le 17 juillet 1789, le comte d’Artois se
rendit de Versailles en sûreté dans
l’Italie moderne, avec son beau-père,
le roi de Sardaigne. A son départ de
France, il avait laissé derrière lui une
dette d’environ 39 millions de livres, ce
qui ne fut qu’accentué par sa propriété
du Château de Maison. Il fallut deux ans
après qu’il eut quitté, le 20 juin 1791,
que l’Assemblée constituante décréta
que tous les châteaux appartenant
à la famille royale devaient être
apposés sur les phoques. Comme
le Compte n’était plus le patron, le
château fut vendu à un ancien officier
du roi, Jean Lanchère (Chartier).

Lanchère était un homme très
intelligent et perspicace, qui tenait
aussi le titre de Maître des Chevaux
à Paris, Versailles et Sèvres. Pendant
la guerre, il est devenu un fournisseur
d’armes aux forces armées, et est
venu pour obtenir un monopole des
transports des armées de Sambre, de
Meuse et d’Italie, amassant la grande
puissance et l’influence. Lanchère ne
vivait pas dans le château, qui avait été
dépouillé de tous ses effets personnels
et était encore en construction à

18

VUES DE CHATEAU DU COTE DE
L’ENTREE ET DU COTE DU JARDIN;
GRAVURES DE PERELLE, DEBUT DU
XVIII SIECLE (COLLECTIONS DU
CHATEAU DE MAISONS)

X I X eme S I E C L E sous forme de carrés, de parcelles
boisées et d’avenues plantées.
La naissance d’une ville sur lequel le château a été construit.
Les fondations et les caves sont
En 1804, Lachère vendit le domaine de exceptionnellement profondes, ce
Maisons à Jean Lannes - 1er duc de qui aurait pu être le résultat d’un
Monebello, maréchal de l’Empire et affaissement précoce et de la
un des généraux de Napoléon - pour nécessité d’étendre les sous-structures
la somme de 450 000 francs (Chartier). après le début de la construction,
Le maréchal n’a pas fait trop de entraînant un processus assez coûteux.
changements au château, sauf pour
redécorer l’appartement du premier Après la mort de Laffitte, le Château
étage sur la droite, en prévision fut acquis en 1877 par le peintre
de la visite de Napoléon. Après sa Wilhem Tilman Gromme. À ce stade,
mort, cependant, sa veuve vendit il a perdu sa cour avant, et avec
Maisons au banquier Jacques Laffitte Gromme, les fossés sont remplis et
en 1818 (Babelon et Mignot, 1998). la cour réduite est fermée par une
porte (Babelon et Mignot, 1998).
Un apprenti charpentier dans sa
jeunesse, Laffitte a eu une incroyable
ascension au pouvoir, devenant le
gouverneur de la Banque de France
en 1814. Malgré sa grande richesse, il
est mort presque ruiné par l’échec de
sa banque, mais a laissé un héritage
dans la forme d’une colonie qui a pris
après son nom quelque temps plus
tard (Babelon et Mignot, 1998). En
rachetant le domaine de Maisons en
1818, Laffitte sauvait le chef-d’œuvre
de François Mansart et l’héritage de
René de Longueil d’une destruction
qui était un malheur commun qui, dans
les décennies suivant la Révolution et
l’Empire, a affecté tant de châteaux
de la XVIIe (Babelon et Mignot, 1998).

Face à des difficultés financières
en 1830, Laffitte fut obligée de se
tourner vers le château comme moyen
de revenus. Il détruit les écuries en
1834 pour vendre les matériaux, et
commence à subdiviser le parc sur le
modèle des paysages anglais - et c’est
là que commence la ville de Maisons-
Laffitte (Chartier). Sur les 307 hectares
du parc 171 ont été vendus comme
lots individuels tandis que 136 restaient
propriété collective des acheteurs
20

LE CHATEAU AU MOMENT DE SON
RACHAT PAR JACQUES LAFFITTE
COTE DU VILLAGE; GRAVURES
AQUARELLEES DE A. PEYRE, 1819
(COLLECTIONS DU CHATEAU DE
MAISONS)



RÉDUCTIONS PRIMAIRES ET
CHANGEMENTS AU CHÂTEAU DEPUIS LA

CONSTRUCTION

X X eme S I E C L E
Le Chateau aujourd’hui

En 1905, le château de Maisons-Laffitte
risque d’être démoli. Pour éviter que
cela ne se produise, l’État l’a achetée
et les architectes Malencon et Vitry ont
été embauchés pour sa restauration
de 1911 à 1933. À partir de 1956,
Robert Vassas a repris la restauration.
A cette époque, malheureusement,
l’urbanisation autour des bords de
Seine était incontrôlée et les habitants
avaient causé des dégâts au site
(Mignot). Les jardins avaient perdu
beaucoup de ses traits originaux et
les intérieurs ont été désespérément
besoin de nettoyage et de réparation
- loin de la maison une fois grand qui
a accueilli les goûts de la royauté.

Aujourd’hui, le château est géré par le
Centre des Monuments Nationaux, sous
la tutelle du Ministère de la Culture.
Son domaine est beaucoup plus petit
qu’il ne l’était autrefois, et il a perdu
presque tout son parc - et pourtant, le
château a encore réussi à conserver la
vision et le design de François Mansart
des centaines d’années auparavant.

24

LA CHAMBRE DE BAINS AVANT RESTAURATION
(MAISONS)

LA CHAMBRE DE BAINS APRES RESTAURATION

LA PLAFOND DE LA CHAMBRE DE BAINS AVANT
RESTAURATION (MAISONS)

LA PLAFOND DE LA CHAMBRE DE BAINS APRES

ANALYSE DE LA central et les deux frontons, placés plus
CONCEPTION bas, des pavillons. Du côté du jardin,
les deux portiques doriques, au rez-
Qu’est-ce qui a rendu le château de-chaussée des pavillons latéraux,
unique? encadrent les deux ordres de colonnes,
ioniques et corinthiennes, qui ornent le
Le Château de Maisons-Laffitte joue un haut de l’avant-garde centrale, tandis
rôle important dans le développement qu’en hauteur les lucarnes Pavillons,
du château français, du castellum encadrés par un petit grenier Pilastres,
médiéval avec ses enclos défensifs prélude au troisième ordre corinthien
aux jardins ouverts du néo-classicisme, du frontispice (Mignot, 1999, 15).
construit pour la vue. Le château se
caractérise par quatre caractéristiques: Pour atteindre un grand château,
- Un extérieur classique français il doit être d’une grande hauteur.
- Une masse centrale indépendante Pour ce faire, Mansart a ordonné le
mise en évidence par des drapeaux remplissage des douves sèches du
latéraux, qui peuvent ou non être château proposé. Il a ensuite fait la
reliés à la structure principale structure principale du bâtiment au
- Une grande cour ouverte avec des fond de cette plate-forme sèche.
terrasses surélevées entourant le Fait intéressant, les pavillons d’angle
bâtiment pour des vues panoramiques autour de la cour disparaissent, ou
- Douves sèches qui soulignent la peut-être sont alignés vers le chateau
hauteur du bâtiment. (Babelon et Mignot, 1998) - sécurisant
la forme pyramidale. Cette hiérarchie
La structure principale, conçue des de l’architecture est particulièrement
deux côtés par une double projection importante quand on se souvient
centrale, est entourée par deux grands de l’objectif principal de tout cela -
pavillons qui sont accompagnés par d’attirer un roi et d’apprécier les vues
deux pavillons inférieurs sur la terrasse de la Seine. Depuis le vestibule central,
et sur les jardins. Chacune des façades des balcons et des terrasses jusqu’au
est ornée de deux ordres de pilastres sommet des toits couronnés de terrasses
jumeaux: doriques et ioniques. Un de balustrades de fer, le château offre
troisième ordre corinthien marque les une vue sur la Seine et la forêt de Saint-
deux frontispices sur cour et jardin. Germain-en-Laye de chaque coin.
Tout en restant fidèle à la tradition
française de volumes juxtaposés, Mansart a souvent voyagé dans sa
comme le prouvent la configuration jeunesse, et l’influence extérieure est
des pavillons et du bâtiment principal, évidente dans sa conception. Par
Mansart, cependant, les organise exemple, l ‘«appartement italien»,
sous forme pyramidale où culmine la partie formelle du château, est
progressivement vers le centre (Mignot, nommé comme tel pour son manque
1999). évident de caractéristiques françaises.

Ce style pyramidal de volumes est mis 27
en évidence par des ornements. Sur
la façade centrale avec fronton, sur
le côté de la cour, écho en mineur
les deux lucarnes latérales du corps

Les appartements de style français des compétences si délicates, ou
étaient habituellement couverts de les origines de la conception. Il est
poutres et de solives; tels étaient les supposé qu’il a été inspiré par les
plafonds de l’époque. Cependant, Arabes de l’Espagne mauresque,
cet appartement est fait de voûtes comme ils étaient les inventeurs
et de plafonds voûtés, comme les de techniques comme les pierres
palais de l’Italie. Ce style était de entrelacées - une méthode possible
plus en plus populaire à Paris dans les que Mansart utilisé pour créer de telles
années 1640 (Mignot, 1998). D’autre largeurs avec une simplicité apparente
part, les voûtes du château sont si sans effort. Ces pierres entrelacées
larges et pénétrantes qu’il fait partie servent également à être symbolique,
du deuxième étage inhabitable. reflétant littéralement le mouvement
des pieds sur les marches, soulignant
Le château peut être considéré ainsi la mesure dans laquelle Mansart
comme autonome, en dépit de son a été méticuleux dans la conception.
manque de projection de salon ovale La nature du domicile du château
ou d’ordre géant. Au lieu de cela, il de Maisons-Laffitte est peut-être
présente une relation complexe et décrite habilement dans les paroles
formel de l’immeuble avec la cour du célèbre poète Abraham Ravaud:
ouverte qui encourage les qualités
spatiales à être encore apprécié “La masse meme de la demeure, fixee
ainsi que la création d’une zone par de grandes fondations, s’eleve vers
de promenade ouverte. Il s’agit le ciel, sortie d’un rocher menacant, elle
également d’incorporer une terrasse est soutenue par son poids et autant elle
entourée autour de la plate-forme sur se creuse en grottes profondes, autant
laquelle le château lui-même se trouve. elle s’eleve dans les airs. En dessous, en
effet, se trouvent de grandes cryptes,
Tandis que les concepts semblent des voutes souterraines reposant sur des
plutôt compliqués et difficiles, Mansart arcs cintres, des caves, des reduits, des
le juxtapose avec des éléments entrepots et celliers divers, des bains et
incroyablement simples - tels que les des caveaux de chauffage, alimentes
escaliers. La chambre d’escalier à par la chaleur des foyers.” (Maisons, p.93)
Maisons est peut-être la partie la plus
pure et la plus novatrice de tout le
projet, bien qu’il soit surprenant qu’il ait
conçu pour le soutenir. Le premier étage
est d’environ 10 mètres sur 3 mètres et
est entièrement soutenu comme un
cantilever, et les sources de la façon
dont il est possible sont insuffisantes,
bien que nous pouvons supposer qu’il
a reçu beaucoup d’aide de la gens de
metier, bien qu’il y ait beaucoup de
doute quant à qui était celui qui l’a fait.

De même, nous ne savons pas qui a
sculpté les blocs massifs de balustrade
de 3 mètres sur 1, fabriqués avec
28

COUPES PAR
BERNARD
FONQUERNIEC
(MIGNOT)



PLAFOND DES ESCALIERS

CONCLUSION

L’héritage du Château de Maisons-
Laffitte

Le Château de Maisons-Laffitte pourrait
être décrit comme le «Palais parfait»
(Barre, Daufresne, Gallet, Smith, 1998,
36), un projet idéal pour lequel aucun
effort n’a été épargné pour atteindre
les plus hauts standards de conception
et de construction. Il est toujours réputé
pour être le plus mémorable et distinctif
ajouts à l’histoire du château français,
représentant une fusion des tendances
antérieures et les développements
ainsi que l’avenir émergent.

Il a inspiré comme modèle pour les
chateaux plus indépendants de la
prochaine période en architecture, à
travers les conceptions néo-classiques
des XVIIIe et XIXe siècles, et encore
aujourd’hui, comme une pièce maîtresse
historique d’une communauté. Il a
peut-être souffert les malheurs de
beaucoup comme lui, mais le château
à ce jour incarne le génie de Mansart
et les ambitions de René de Longueil.
des centaines d’années auparavant.

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