The words you are searching are inside this book. To get more targeted content, please make full-text search by clicking here.
Discover the best professional documents and content resources in AnyFlip Document Base.
Search
Published by agral, 2015-09-25 16:27:02

Journal L'AGRAL - Expériences estivales

Volume 47, numéro 1. Septembre 2015

Septembre 2015|

2 | Le journal l’Agral

DIRECTION DE L’AGRAL Septembre 2015| 3

Mot de l’Agral Sommaire

LÉA-JEANNE GRENIER, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE 3 Mot de l’AGRAL
DIRECTRICE GÉNÉRALE DE L’AGRAL
5 Éditorial
Chères lectrices, chers lecteurs,
Toute l’équipe de l’Agral souhaite la bienvenue aux étudiant(e)s ainsi qu’aux 6 Le cycle de l’Uni!
membres du personnel de la FSAA.
7 Lancement de la 41ème édition de
‘’tu viens chez nous en sandales, t’es un petit peu plus la SAAC
foncée ’’.
10 Une maîtrise? Comment s’y
La famille de marmotte fait son jogging et les tracteurs grondent; la saison estivale bat prendre
toujours son plein et elle ne laisse pas le campus de côté. Prendre l’air est un excellent
moyen de garder contact avec le soleil qui revitalise les idées et les jardins. 13 Mon été à l’air climatisé

‘’depuis que t’es là, y’a d’la lumière dans l’coin qui est 16 La liste des anciennes
jamais éclairé’’.
17 Revenus constants, producteurs
Ce mois-ci, la plate-forme de partage qu’est notre journal étudiant se déguise notam- contents!
ment en album souvenir de l’été 2015. Qu’est-ce qui se cache derrière nos petits
teints basanés ? Avons-nous travaillé dans notre domaine ? En recherche ? Pour une 19 Les médecins du sol
entreprise qui nous a inspirée ? Avons-nous voyagé ? Quels nouveaux endroits avons
-nous fréquentés ? Des aventures ? Des découvertes ? Oui ? Non ? Oui, sans hésita- 21 La petite Christine
tion !
22 Nouvelles caprines
‘’on va dehors dans le parc, c’est comme dans les films
mais sans musique de film.’’ 23 Sur la monoculture

Si l’envie folle (pas si folle que ça, voyons) vous prend de faire partie de l’équipe de 24 Bande-dessinée
l’Agral ou tout simplement de venir nous rencontrer, n’hésitez pas à passer par notre
local ! Certains postes (notamment secrétaires ou trésorier(ère)s) sont encore à com- 25 Sudokus et mots-croisés
bler.
L’AGRAL
‘’Mais moi j’les vois les musiciens, ils jouent une sym-
phonie en suivant mes mains.’’ Journal des étudiants de la
Faculté des sciences de l’agriculture et
Il m’arrive souvent d’avoir une chanson dans la tête lorsque j’écris. Aujourd’hui, ce
phénomène handicapant respecte drôlement le thème proposé… Si vous êtes cu- de l’alimentation
rieux, allez écouter ce que ce groupe concocte. C’est léger et ça donne la banane.
Local 0116, Pavillon Paul-Comtois
‘’D’après c’que j’ai pu observer, selon les notes dans 2425 rue de l’Agriculture, Québec (Qc),
mon cahier, l’hiver te va plutôt bien mais tu portes en-
core mieux l’été’’1. G1V 0A6
Tél : (418) 656-2131 poste 3565
Bonne session à tous et bonne lecture!
Fax : (418) 656-2610
1 L’été, 3 gars su’l sofa [email protected]

Directrice générale : Léa-Jeanne Grenier
Rédacteur en chef : Simon Hénault
Chef de pupitre : Phanie Charest
Responsable de la page couverture :
Andréanne Belley
Responsable de la mise en page :
Stéphanie Roberge
Collaborateurs(rices) officiels:

Andréanne Belley, Jinny Caron, Hubert
Martel et Marie-Pier Fortin Miousse

100%

4 | Le journal l’Agral

ÉDITORIAL Septembre 2015| 5

Un air de changement

L a saison estivale tire déjà à sa fin. Un été bien rempli, SIMON HÉNAULT, AGRONOMIE
comme celui de tous les étudiants. On ne s’en rend pas RÉDACTEUR EN CHEF
compte, mais les étudiants ne prennent jamais de repos!

En tant que futurs adultes que nous sommes, toute expérience de Parlons d’élections!
vie devient une réelle occasion d’apprendre. D’apprendre sur son
métier, sur la vie et sur soi-même! Les jobs d’été sont des terreaux Au regard des tendances qui se dégagent des derniers sondages,
fertiles incroyables. il semblerait bien que les jours du gouvernement conservateur
de Stephen Harper sont comptés. Après un règne de près de 10
Mon été n’a pas fait exception à cette règle. Cet été, j’ai bossé années, il est grand temps qu’un vent de changement souffle sur
pour la CPTAQ, cet organisme gouvernemental (eh oui, j’étais notre paysage politique.
fon-fon!) dont la mission est de protéger les terres agricoles du
Québec. Rien de moins. Mon expérience de travail fut riche et Les dégâts causés par l’obstination idéologique de ce
pleine de découvertes. J’ai surtout assuré le suivi des sites gouvernement a profondément ébranlé la crédibilité de nos
d’extraction de sable et de gravier en zone agricole. Un aspect de institutions publiques, en particulier nos institutions
la profession agronomique qui flirte plus avec l’industrie de la scientifiques. Je ne parle pas ici de la crédibilité des chercheurs
construction qu’avec la réalisation d’un PAEF! Dans les faits, la eux-mêmes: ceux-ci ont tenté de naviguer malgré la tempête.
CPTAQ s’assure du réaménagement de ces sites afin qu’ils
retrouvent un état d’agriculture. Les entrepreneurs peuvent ainsi De toutes les croisades idéologiques qui ont caractérisé la
exploiter les ressources minérales sans amputer le potentiel décennie conservatrice, on peut retenir une seule chose: jamais il
agricole du Québec. C’est un outil que peu de sociétés peuvent se n’y aura eu aussi peu de transparence entre l’état et les citoyens.
targuer d’avoir. Soyons-en fier! Cela entretient le cynisme et l’idée que l’état est une nuisance,
qu’il faille réduire sa taille.
J’aimerais d’ailleurs qu’on me «challenge»
davantage sur mes opinions! L’AGRAL Bref, je nous souhaite un changement d’air le 19 octobre
doit devenir cette plate-forme de partage et prochain.
de débat entre étudiants, chose qui
manque à notre faculté.

Il me fera plaisir d’assumer encore cette année le rôle
d’éditorialiste, lequel, je dois vous avouer, me plaît beaucoup.
J’aimerais d’ailleurs qu’on me «challenge» davantage sur mes
opinions! L’AGRAL doit devenir cette plate-forme de partage et
de débat entre étudiants, chose qui manque à notre faculté. À une
époque où la diversité des courants de pensée est exacerbée par
«les Internets» et les réseaux sociaux, peu de place est faite pour
les débats d’idées!

À cet effet, je peux d’ores et déjà vous annoncer que nous
travaillerons cette année à mettre l’AGRAL sur le chemin du
numérique! Surveillez la page Facebook du journal pour plus
d’informations à cet effet!

6 | Le journal l’Agral EXPÉRIENCES ESTIVALES

Le cycle de l’Uni !

MARIE-PIER FORTIN-MIOUSSE ET ANDRÉANNE BELLEY
COLLABORATRICES OFFICIELLES
L a fin de session est arrivée. Tu as survécu, en bonne
partie, aux derniers examens que tu avais étudiés futur agronome.
quelques jours, voire même quelques heures avant. Bien sûr, tu te sens parfois dépourvu et égaré, comme cette fleur

Il est temps de repartir dans ton coin de pays ou de voir de que tu retrouves sur le trottoir. Dis-toi bien que c'est le proces-
nouveaux horizons pour faire un stage et commencer à travail- sus avant d'arriver au jardin. Et les semaines passent, les mois
ler parce qu'on sait très bien qu'on ne peut pas se permettre de aussi. Août se pointe et une petite vague d'engouement t'envahit.
Tu as hâte de retrouver ta gang et de fêter avec eux en flirtant
se la couler douce l'été. La peur de l'inconnu peut t'envahir
quelques fois, mais tu te dis que c'est seulement pour 4 mois et avec les deux pour un. Retrouver la ville de Québec que tu
que ça va passer vite (tu essayes quand même de te convaincre). haïssais tant en avril.

Les premières semaines semblent passer rapidement et lente- Le grand jour arrive finalement, ta dernière journée de travail. Tu
ment à la fois. Tu regardes de temps à autre le calendrier pour réalises que tu devras t'en aller bientôt pour recommencer l'Uni-
savoir où tu en es rendu dans ton cheminement. Les Barak te versité et LÀ, le «feeling» plate embarque. Tu vas t'ennuyer de
manquent à l'occasion, l'évasion, l'indifférence à ton état déplo- tes collègues de travail, de tous les éléments qui faisaient que tes
rable le vendredi matin parce que tu n'as pas de cours (en fait, journées étaient belles en fin de compte. La motte à la gorge, tu
tu as construit ton horaire en fonction des Barak). Malgré tout, les remercies sans cesse pour ce qu'ils ton appris, tu les salues et
tu aimes ton travail d'été. La fierté que tu ressens à voir tes se- tu leur dit que ce n'est qu'un au revoir. Tu ne peux pas regarder
mis levés, la vache a qui tu voues une histoire d'amour-haine, la derrière de peur d'éclater en sanglots ou de revirer de bord,
terre et l'huile sur tes mains, tes bras et ton visage, ou à ton d'abandonner le Bac et de poursuivre avec eux à la place. Le
équipe de travail qui t'en apprend tant sur les services offerts retour à Québec te tente moins tout d'un coup, mais la première
aux producteurs pour les satisfaire du mieux que tu peux. Parce semaine d'Université recommence et tu reprends rapidement le
que c'est quand même grâce à eux que tu as un emploi. L'expé- beat.

rience est vraiment enrichissante et te fait grandir en tant que

On est reparti pour un autre 8 mois!

VIE FACULTAIRE Septembre 2015| 7

Lancement de la 41e édition de la SAAC

CATHERINE LABRECQUE, DIRECTRICE DES COMMUNICATIONS
BENOIT BÉRUBÉ, ADJOINT DES COMMUNICATIONS

L a voix enrouée, l’impression de s’être entraîné intensé- Néanmoins, une question importante se pose d’abord: connaissez
ment la veille et une fierté inestimable d’avoir contribué -vous bien votre SAAC, ce qu’elle implique et toutes les opportu-
à la vie étudiante de notre chère Faculté des Sciences de nités qu’elle vous offre? Ce texte vous en donnera un aperçu bien
l’agriculture et de l’alimentation (FSAA), voilà entre autres ce sommaire; notre porte reste toujours ouverte au CMT-0114 pour
qu’il nous reste du méchoui de la 41e édition du comité de la toutes vos interrogations et vos projets ambitieux!
Semaine de l’agriculture, de l’alimentation et la consommation
On nous demande souvent de décrire la SAAC. Pour cela nous
(SAAC) qui s’est déroulé le 16 septembre dernier. Lors de cette avons amplement de chiffres, de statistiques ou de réalisations
soirée, nous avons eu l’occasion de festoyer à vos côtés, de vous dont nous pouvons être fiers :
inviter encore cette année à joindre une aventure inoubliable,
mais surtout, il s’agissait de l’occasion parfaite pour réanimer ce Un méchoui qui sert plus de 300 convives à la mi-septembre.
sentiment d’appartenance à la grande famille que nous sommes
grâce à l’implication étudiante. Certes, vous connaissez mainte- Un party « Saloon » avec un concours international de danse en
nant mieux le nouvel exécutif, le thème, le slogan ainsi que le ligne, une compétition de taureau mécanique et encore plus de
visuel de l’édition 2016. Vous avez goûté aux talents culinaires nourriture excellente. Celui‑ci aura lieu le 5 novembre 2015, à
de notre direction gastronomie et avez pu constater l’enthou- mettre à votre agenda!
siasme et le pouvoir d’un travail d’équipe coordonné. Pourtant,
il y a encore plus à venir! (Suite à la page 8)

8 | Le journal l’Agral VIE FACULTAIRE

(Suite de la page 7) clore l’édition, soit le 18 février 2016.
Plus de 300 bénévoles qui contribuent au succès de ce projet.
Un salon, avec entrée gratuite, accueillant plus de 20 000 visi- Sans eux, rien de tout cela ne pourrait être mené à bien!
teurs au Centre de Foires d’Expo-Cité de Québec. L’occasion Un exécutif de 25 membres, réparti en 10 directions, bien moti-
unique pour le grand public de venir à la rencontre du domaine vé et déterminé à vous faire vivre une année extraordinaire!
agroalimentaire et de partager avec les étudiants bénévoles de la
FSAA, présents pour vulgariser l’information et répondre aux Pourtant, outre les adversités rencontrées dans l’édification de ce
questions. Celui-ci aura lieu le 15, 16 et 17 janvier 2016! monument et le côté grandiose souvent relaté par les médias,
une réalité des plus inestimables demeure : toute cette vie, ce
Source: page Facebook de la SAAC dépassement de soi et tout l’apprentissage personnel que chaque
participant vit et expérimente de proche ou de loin en contri-
Notamment, un espace « Ferme » présentant plus de 50 races buant à ce projet, autant en tant que partie prenante d’un tout,
d’animaux, en lien avec différentes productions animales; qu’en tant que membre d’une communauté dynamique . Ce ne
Une section « Jardin », avec plus d’un millier de plantes cultivées sont pas seulement des souvenirs inoubliables qui subsistent par
en serres pour l’occasion, afin de présenter les productions végé- la suite, mais bien des amitiés durables, une conscience profes-
tales; sionnelle essentielle pour votre future carrière et ce sentiment de
Un parcours « Thématique » offrant une trentaine de dégusta- contentement irremplaçable qui provient du fait que vous trans-
tions de produits locaux et des kiosques accessibles pour éclairer mettez et partagez votre passion et ce qui vous anime, à tous.
les gens autant sur la transformation, l’alimentation ou la com-
mercialisation. Nous voici donc au moment où vous hésitez probablement. En
Un espace « Symposium » traitant des enjeux de l’actualité avec tant que nouveau, cela peut vous sembler plutôt intimidant; vous
une quinzaine de conférenciers. ne voulez certainement pas compromettre vos études et n’êtes
Une réception style « Banquet » pour remercier nos bénévoles et sûrement pas trop à l’aise encore au sein de la Faculté. En tant
bien que vétéran, vous vous demandez fort probablement quelle sera
votre contribution à venir, car vous savez bien que vous vous
impliquerez, tôt ou tard. Vous avez réalisé qu’une fois qu’on a
tenté l’expérience, on n’en ressort vraiment jamais. Dans tous les
cas, rappelez-vous qu’on regrette bien souvent plus les opportu-
nités que nous n’avons pas saisies que celles qui nous challen-
gent. Restez à l’affut, vous serez sollicités sous peu!

Sur ce, nous vous souhaitons une bonne rentrée scolaire et Saac-
ienne.

Au plaisir de travailler avec vous,

De la part de l’exécutif de la 41e édition de la SAAC!

http://tic.climoilou.qc.ca/services/ger/?paged=22

C’EST LE TEMPS DES VACANCES Septembre 2015| 9

10 | Le journal l’Agral EXPÉRIENCES ESTIVALES

Une maîtrise ? Comment s’y prendre ?

CAROLINE HALDE, PROFESSEURE EN AGROÉCOLOGIE

Des études graduées, est-ce pour moi ? ter vos recherches à des congrès scientifiques nationaux et interna-
Curieux de nature ? Intéressé à t’initier à la recherche ? tionaux, etc.
Des études de 2e cycle pourraient être pour toi ! Les motiva-
tions qui poussent les étudiants à poursuivre des études de 2e Les frais de scolarité
cycle sont diverses. Par exemple, on peut choisir de faire une
maîtrise pour s’initier à la recherche et en apprendre plus sur la L’emplacement de l’université et le milieu de vie
méthodologie scientifique de recherche; pour approfondir un Discutez avec votre futur directeur de recherche de vos intérêts et
sujet d’intérêt; ou pour pouvoir accéder à des postes mieux pla- des futurs projets à venir dans son équipe de recherche. Il est im-
cés (et possiblement mieux payés). Il faut aussi tenir compte du portant de choisir un sujet de recherche qui vous intéresse et pour
temps investi et des coûts d’un programme de 2e cycle : frais de lequel vous maintiendrez un intérêt pour les 2 prochaines années.
scolarité, matériel scolaire, équipement (ex. : ordinateur por- Rencontrez votre directeur de recherche en personne. Les direc-
table), etc. Quelles que soient vos motivations, ce petit texte teurs paient souvent les frais de déplacement de leurs futurs étu-
vous présentera les démarches pour vous trouver un projet de diants pour qu’ils viennent visiter leurs laboratoires avant le début
recherche, un directeur de recherche et une bourse de maîtrise. de leur programme (ex. : hors du Québec). Ce fut mon cas pour ma
maîtrise en Nouvelle-Écosse, mon doctorat au Manitoba, ainsi que
Comment trouver un projet de recherche et un directeur de mon post-doctorat aux États-Unis.
recherche ?
Il y a deux façons de s’y prendre pour trouver un projet et/ou La maîtrise de l’anglais est importante pour la compréhension de la
directeur de recherche : littérature scientifique publiée majoritairement en anglais. J’encou-
Trouver un directeur de recherche dans un domaine qui nous rage les étudiants à participer à des programmes d’immersion an-
intéresse et discuter avec lui des possibilités de projets dans son glaise durant leur baccalauréat (i.e. Programme Explore de 5 se-
équipe de recherche. maines gratuit pour les Canadiens) pour bien se préparer à des
Trouver une thématique ou un projet de recherche qui nous études graduées.
intéresse et ensuite essayer de trouver un directeur de recherche
qui désire nous encadrer. Les bourses de recherche
La démarche à suivre dépend beaucoup du domaine de re- Pour optimiser vos chances de trouver un projet de maîtrise qui
cherche et si beaucoup de financement est nécessaire pour me- vous intéresse, tentez d’obtenir votre propre bourse de maîtrise qui
ner à terme la recherche ou non (ex. : analyse de laboratoire, couvrira votre salaire, en totalité ou en partie. Si vous avez votre
etc.). propre bourse de recherche, la plupart des professeurs-chercheurs
vous accueilleront à bras ouverts dans leur laboratoire de re-
Pour trouver un directeur de maîtrise (2e cycle), visiter les sites cherche !
Internet des différentes universités offrant des programmes en
agriculture, en biologie ou en sciences de l’environnement, se- Si vous n’êtes pas boursiers, il vous faudra trouver un directeur de
lon vos intérêts. La FSAA offre des maîtrises dans 9 domaines : recherche (un prof d’université) qui a déjà du financement pour
sols et environnement, biologie végétale, sciences animales, accueillir un étudiant gradué sur un projet donné. Le hic, c’est que
génie agroalimentaire, microbiologie agroalimentaire, nutrition, le projet est établi d’avance, alors il y a un peu moins d’opportunité
sciences et technologies des aliments, agroéconomie et consom- pour l’étudiant d’y ajouter son grain de sel.
mation. Plusieurs offres de maîtrise sont affichées sur le site de
l’ULaval (http://www.spla.ulaval.ca/projetsrecherche/). Au Québec, les 2 principaux organismes qui offrent des bourses de
recherche en sciences naturelles sont le Conseil de recherche en
Certains critères à tenir en compte lors du choix du programme sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et le Fonds de
de maîtrise et de votre future université incluent : recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT). Le
Vos objectifs de carrière et de vie. La réputation de l’université CRSNG offre des bourses de maîtrise de 17 500$ pour 12 mois,
convoitée et du programme choisi. Les services offerts par cette non renouvelable. Le FRQNT offre des bourses de maîtrise de 15
université : ressources, salaire, bourses, assurances, laboratoire à 000$ pour 24 mois.
la fine pointe de la technologie, financement pour aller présen-
(Suite à la page 11)

EXPÉRIENCES ESTIVALES Septembre 2015| 11

(Suite de la page 10) bourse en avril 2016. Vous pourrez ainsi commencer
votre programme de 2e ou 3e cycle en mai 2016,
Le CRSNG et Mitacs offrent aussi d’autres bourses septembre 2016, ou janvier 2017, au plus tard. Il faut
de recherche en milieu industriel et en partenariat donc appliquer plusieurs mois d’avance ! Si vous ne
avec des prévoyez commencer une maîtrise qu’en mai 2017,
vous devez donc appliquer l’an prochain (concours
entreprises. Il est fortement conseillé aux étudiants de l’automne 2016).
d’appliquer à ces organismes de financement, pour
optimiser vos chances d’obtenir votre propre finan- Il sera nécessaire de spécifier dans l’application de
cement. Il existe aussi d’autres organismes de finan- bourses de recherche le nom d’un directeur de re-
cement pour ceux qui s’intéressent davantage aux cherche, ainsi que le titre du projet. Une brève des-
sciences sociales ou au domaine de la santé. cription du projet est aussi demandée. Je vous con-
seille aussi de faire relire votre demande de bourse
Quand appliquer pour des bourses de re- par un professeur. Nous écrivons et évaluons plu-
cherche ? sieurs demandes de subventions chaque année, alors
nous avons l’habitude de proposer des améliorations
La plupart des dates limites pour les bourses de maî- pour des demandes de bourses. Les directeurs de
trise sont à l’automne. En appliquant pour une programme de maîtrise sont aussi disponibles pour
bourse cet automne, vous recevrez une réponse de vous fournir de l’information. N’hésitez pas à poser
des questions à vos profs : ils sont là pour vous enca-
drer !

Dates limites importantes pour les demandes de bourse de maîtrise

Ces dates limites sont pour ceux qui désirent débuter un programme de maîtrise en mai 2016, sep-
tembre 2016 et janvier 2017.

FRQNT : 2 octobre 2015, 16h
CRSNG : 1er décembre 2015, 20h

Les applications doivent être soumises en ligne, sur le site Internet des organismes subventionnaires.
Pour les bourses du CRSNG, un quota est attribué par université. Il y a une personne-ressource au Bu-
reau de la recherche de la FSAA prête à vous informer sur ces bourses aux cycles supérieurs : Aurélie
Licois, 418-656-2131 poste 3625, [email protected]

Directeurs de programme de 2e cycle à la FSAA :
Besoin davantage d’information sur des programmes de 2e cycle à la FSAA ? Les directeurs de
programme de maîtrise sont là pour vous aider !
Agroéconomie : Michel Morisset ([email protected])

Consommation : Jean Robitaille ([email protected])

Biologie végétale : François-P. Chalifour ([email protected])

Sols et environnement : Antoine Karam ([email protected])

Génie agroalimentaire : Mohamed Khelifi ([email protected])

Microbiologie agroalimentaire : Ismail Fliss ([email protected])

Nutrition : Hélène Jacques ([email protected])

Sciences animales : Dany Cinq-Mars ([email protected])

Sciences et technologies des aliments : Lucie Beaulieu ([email protected])

12 | Le journal l’Agral

EXPÉRIENCES ESTIVALES Septembre 2015| 13

Mon été à l’air climatisé

Voulant à tout prix joindre mon amour pour la ferme de JÉRÉMIE MERCIER
mon beau-père ainsi que l’obligation d’avoir un stage AGROÉCONOMIE
professionnel pour éventuellement avoir mon Bacca-
lauréat, il m’a été offert de compléter un stage au Centre Desjar- Que fait-on alors?
dins de la Côte-du-Sud. Ce stage que je voyais comme un far-
deau pédagogique s’est finalement transformé en une occasion Pour vous, directeur de compte, vous devez évaluer deux
d’apprendre et un moment de profonde réflexion que j’ai, risques : celui de perte et celui de défaut de paiement. Le risque
somme toute, adoré. de défaut de paiements, c’est la capacité du producteur à faire
ses paiements mensuels. Le risque de perte devient la probabilité
Ce que j’aimerais mettre en évidence ici est la chose suivante : de ne pas récupérer suffisamment de valeurs en actif pour rem-
littéralement la conversation que j’ai eue avec Simon Hénault,
Jinny Caron ainsi que Philippe Laplante sur « Comment est-ce bourser le capital que vous y avez injecté.
dur d’être un Banquier? ». À première vue, je croyais que c’était
facile, un simple : Risque de défaut? Il est présent. Par contre, la beauté de la pro-
« [oui ou non] on duction laitière fait en sorte que les paies de lait se reçoivent
te finance! » suf- toutes les deux semaines. Ainsi, il y a toujours moyen de faire
fisait. Au-delà de ses paiements même si parfois cela risquerait de sacrifier
l’analyse de cré-
dit que tout d’autres achats.
client doit, subir,
il y a bien sûr le Risque de
volet humain de perte? Faible.
l’approche. En Quotas, terres,
effet, bien que le animaux et
directeur de machineries
comptes regarde feront en sorte
les chiffres, il que l’institution
faut se rappeler n’aura pas de
qu’il travaille
sans cesse avec perte, sinon que
sa conscience. très peu.

On y va donc Face à votre
d’une mise en client, ce der-
situation : vous nier vous glisse
êtes un directeur le mot qu’il est
de comptes et Source: http://modernfarmer.com/wp-content/uploads/2013/07/ déterminé à
votre client, un producteur laitier, vous demande un prêt pour... continuer et
financer de l’impôt. La mort du père du propriétaire a fait effa- qu’il ne connaît
cer la dette envers ce premier, ce qui a eu pour effet de faire rien d’autre. Il
grimper le bénéfice net de l’entreprise. Donc de l’impôt sur un veut vivre de
revenu qui n’est pas palpable. son agriculture.

L’année dernière, l’entreprise est délaissée légèrement, le pro- Que faire maintenant? Je ne crois pas qu’il y ait de bonnes ré-
ducteur a même dû vendre une terre pour faire face à ses enga- ponses.
gements de la dernière année. Ajoutons à cela que les fonds
disponibles pour venir rencontrer son solde de la dette ont été On pourra la jouer Économiste et se dire qu’il faut que les entre-
insuffisants laissant place à l’hypothèse que les années suivantes prises inefficaces quittent le navire pour préparer le secteur à ce
seront très difficiles sinon, insupportables. qui s’en vient et alléger l’intervention de l’État dans les pro-
grammes de soutien ou tout simplement parce que la filière se
doit d’être « saine ».

(Suite page 14)

14 | Le journal l’Agral EXPÉRIENCES ESTIVALES

(Suite de la page 13) Source: http://farmbiz.co.za/wp-content/uploads/2015/06/invest-grow-belegging-geld-money.jpg

On pourra la jouer à la Robin des Bois et se dire que l’entreprise Mon été m’aura donc permis de recommander l’autorisation
a le droit comme toute autre entreprise d’être aidée et encoura- d’un octroi ou bien son refus. Et oui, à quelques différences
gée. Qui sait, peut-être que l’entreprise se relèvera de cette expé- près, ce scénario m’a été soumis.
rience.
Je crois que mon maître de stage avait raison de dire que notre
Personnellement, j’octroierais le prêt. L’institution n’a rien à y CDE faisait du financement responsable. Loin de nous l’idée
perdre. Le producteur lui, s’engouffre peut-être… d’aller le « plumer », on ne veut que lui permettre de continuer
selon sa demande et de pousser plus loin en l’encourageant à
Mon maître de stage m’a néanmoins dit : «Ne sous-estime ja- se doter d’outils efficaces pour qu’il puisse poursuivre.
mais l’intuition du producteur agricole. Il sait beaucoup de
choses que l’on ignore.»

Il faut simplement responsabiliser l’entrepreneur dans ses choix.
L’accompagner sera le mot d’ordre, par pour notre seul bien,
mais pour le bien des deux.

Comme partout ailleurs, ce qui distingue les institutions entre
elles n’est plus le produit, car tous possèdent les moyens de
nous offrir LE MEILLEUR TAUX DU MARCHÉ. La clef,
c’est probablement davantage l’être humain qui accompagne.
C’est le service apporté avec la compréhension des différentes
réalités du milieu.

C’EST LE TEMPS DES VACANCES Septembre 2015| 15

16 | Le journal l’Agral EXPÉRIENCES ESTIVALES

La liste des anciennes

(Parce qu’on est des anciennes et qu’on aime faire des listes)

MARIE-PIER FORTIN MIOUSSE ET ANDRÉANNE BELLEY
COLLABORATRICES OFFICIELLES

La liste des choses que j’aurais aimé 7-Le lendemain des Barak, le pavillon a une odeur très
savoir quand j’ai commencé le Bac. particulière
C’est normal et ça s’estompe durant la fin de semaine. Cepen-
dant, si tu as fêté trop fort la veille, il se peut que cette odeur
t’importune un brin.

1-Les initiations sont plus drôles la deuxième année 8-Si tu es quelqu’un qui aime s’impliquer dans la vie sco-
La première année, tes cheveux garderont une odeur douteuse laire, il existe plusieurs associations et clubs en recrute-
pendant quelque temps. L’année suivante, tu peux te venger sur ment.
les nouveaux. Par contre, certains d’entre eux sont des clubs et associations
fantômes : soit tu n’en entendras jamais parler, soit tu en enten-
2-On va t’enrôler quasi de force pour participer à la Se- dras parler mais tu ne sauras pas vraiment qu’est-ce qu’ils font.
maine de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Consom- Renseigne-toi! (AGÉTAAC, Club d’expertise, Phyto-Sol, Via-
mation (SAAC) Agro, BEN, Club Zoo, etc.)
Mais tu vas adorer et y retourner de ton plein gré les années
suivantes. NOTE : Lors de la sélection des kiosques, dévale les 9-L’alcool deviendra ton eau-de-vie
escaliers avant tout le monde si tu veux avoir le premier choix. Tu vas découvrir que toutes les occasions sont bonnes pour
boire de l’alcool : les Barak, les activités de financement, les
3-Tu auras peur des examens de Daniel-Mercier Gouin initiations, ton examen a bien été, ton examen n’a pas bien été,
Les gens qui sont passés par là avant toi t’ont tellement parlé tu as eu une grosse journée, tu es en congé…
des examens de ce professeur que tu te réveilles la nuit pour
faire des crises d’angoisse. Ne t’en fait pas, va au cours (très 10-Si tu n’as pas de raison valable pour rater un évène-
important), étudie comme il faut et ça devrait bien aller… ment, tu vas te faire sermonner par tes amis dans l’organi-
sation
4-Si tu ne connais pas déjà «Cotton eye joe» tu vas être Tu vas le savoir quand ça va arriver…
tout heureux de l’apprendre, mais…
Un sentiment d’appartenance s’insuffle dans les veines de tous 11-Pendant les visites agronomiques et agroéconomiques:
les nouveaux lorsqu’ils dansent la danse «officielle» de la faculté N’arrive pas en retard à l’autobus, prévois des vêtements
pendant les Barak. Tu vas sentir que tu fais partie de la gang!… chauds ou légers (c’est selon), achète-toi une boîte de Bounce et
Jusqu’à ce que tu découvres à quel point cette chorégraphie beaucoup de sent-bon (surtout si tu voyages en autobus du
rudimentaire va endolorir ton mollet gauche et que tu déve- RTC pour te rendre et revenir de l’université), procure toi un
loppes une écoeurantite aigüe de la dite chanson... Parce que bon vieux «pad» pour écrire... On en a peut-être oublié... à toi
oui, un jour ou l’autre ça va arriver! de faire ta liste!

5-En dehors de «Cotton Eye Joe», tu vas te faire des mol- BONUS : Le «snooze» est à utiliser avec modération, sur-
lets en allant à tes cours tout en période d’examen!
Effectivement, beaucoup de cours se donnent au 3e étage et les
bureaux des professeurs se situent en grande partie au 4e. Ce-

pendant, la pression publique va te rendre mal à l’aise de pren-
dre l’ascenseur.

6-Normalement nous avons une vraie cafétéria qui vend
de la nourriture
Cependant, si tu tiens à avoir accès à un repas chaud, essaie
d’arriver dans la file assez tôt.

PRODUCTION OVINE Septembre 2015| 17

Revenus constants, producteurs contents

L’Agence de vente de l’agneau lourd

AUDREY DIONNE, CAROLINE COUTURE, EMMANUELLE CLOUTIER
AGROÉCONOMIE
Bien appréciée sous la forme de bas de laine, la fibre que
l’on retire de l’élevage du mouton n’est plus le seul atout fet, la compensation au revenu des producteurs versée par
de cette dernière depuis belle lurette. l’ASRA est actuellement à la baisse due à un marché plus rému-
nérateur. En 2004, le programme était responsable de 46% du

revenu versé alors qu’en 2012, il n’intervenait qu’à 29%. En plus

Devenue principalement une production de viande depuis les de cette meilleure performance, le niveau de risque de la tran-
années 1970, de nouveaux défis se sont imposés à cette produc- saction entre la ferme et l’abattoir est grandement diminué-
tion. Les consommateurs ont appris à savourer et à apprécier les puisque la majorité des transactions est effectuée sous contrat.
nouvelles saveurs qu’offre cette viande. Bien que la consomma- Ainsi, les producteurs s’assurent d’écouler leurs agneaux et
tion fut en croissance jusqu’en 2007, il n’en restait pas moins que d’être payés dans des délais raisonnables. En plus des ventes à
les producteurs étaient, comme dans bien d’autres productions forfait, l’Agence encadre des ventes hebdomadaires et ponc-
agricoles, victimes de la fluctuation des prix. Malgré l’organisa- tuelles qui permettent aux producteurs d’écouler une quantité
tion des producteurs sous la Fédération des producteurs d’agneaux désirée au moment opportun, par exemple, à Pâques.

d’agneaux et de mouton du Québec, le revenu variait sans cesse,
en plus d’être en majorité supporté par l’assurance stabilisation

des revenus agricoles (ASRA). Un mécanisme devait être mis en

place afin de mieux contrôler l’offre et d’arriver à combler la

demande, tout en maintenant des standards de qualité élevés.

Source : http://www.agneauduquebec.com/FPAMQ/fr/agence/documents_info.php

Bien que l’Agence vise un unique canal de vente, il est toutefois
possible d’effectuer de la vente directe à la ferme en détenant un
permis à cet effet. Ainsi, les producteurs profitent également des
éloges des consommateurs face à leurs produits distingués et de
qualité supérieure!

Afin d’y arriver, l’Agence de vente a été mise en place il y a main- MAPAQ. 2008. Monographie de l’industrie ovine du Québec. [En ligne],http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs1832248 . (page
tenant 8 ans de cela. Celle-ci, à caractère obligatoire, regroupe consultée le 17 février 2015).
l’offre d’agneaux lourds pour l’ensemble du Québec. MAPAQ. 2013. Monographie de l’industrie ovine du Québec, 2013. http://www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/Publications/
MonographieovineWEB.pdf. (page consultée le 27 janvier 2015).
Depuis sa mise en œuvre, l’Agence a su démontrer son bien-
fondé en apportant les points positifs suivants à l’ensemble des
acteurs de l’industrie. Par son aspect de régulation de l’offre, il
est désormais impossible pour un producteur d’inonder le mar-
ché avec ses bêtes à une certaine période de l’année, dans son
propre intérêt financier. Cela risquerait de faire chuter le prix.
L’Agence vise plutôt l’intérêt collectif en contrôlant l’offre en
parallèle avec la demande. Bonne nouvelle pour les producteurs
et pour les programmes de soutien, la filière ovine québécoise
semble se porter de mieux en mieux au niveau financier. En ef-

18 | Le journal l’Agral

RÉSUMÉ DE CONFÉRENCE Septembre 2015| 19

Les médecins du sol JINNY CARON, AGRONOMIE
COLLABORATRICE OFFICIELLE
Connaissez-vous ceux que l’on appelle affectueusement
«Les Bourguignon»? Claude et Lydia Bourguignon étu- Pour résumer leur propos, les engrais détruisent les cycles bio-
dient la microbiologie des sols depuis plus de 30 ans et géochimiques naturellement présents dans les sols. En effet,
parcourent l’Europe pour sensibiliser et former les intervenants ceux-ci sont introduits dans le sol pour alimenter directement la
du milieu agricole au sujet des sols. Ils étaient de passage au plante et non pour améliorer la fertilité du sol. Ensuite, la plante
Québec pour la première fois en 35 ans au début du mois de est récoltée sans redonner de carbone au sol et en négligeant par
septembre à la Cité agricole de Saint-Augustin-de-Desmaures. le fait même les microorganismes qui y vivent. Ceux-ci s’épui-
sent et c’est ainsi que l’utilisation d’engrais devient justifiée. Ce-
Source : http://www.nicolassawicki.fr/wp-content/uploads/2011/09/bourguignon.jpg pendant, ce sont ces êtres vivants qui permettent de maintenir
une structure dans le sol (le fameux complexe argilo-humique)
Ensemble, ce couple a fondé en 1990, le Laboratoire d’analyse et ce sont également eux qui fournissent à la plante les minéraux
microbiologique des sols (LAMS), situé à Marey-sur-Tille, en dont elle a besoin dans le cycle naturel en minéralisant la matière
France, dans la région de Bourgogne. Bien que quelque peu en organique. Une perte de structure du sol peut causer par la suite
marge de la communauté scientifique traditionnelle, ils cumulent un problème de compaction et de disponibilité des engrais mi-
à eux deux une grande compréhension des mécanismes micro- néraux. Le sol devient donc dépendant des engrais et si le pro-
biologiques au cœur de la fertilité d’un sol. Et de surcroît, ils ducteur veut renverser cette dépendance, il devra premièrement
proposent aux agriculteurs de nombreuses techniques afin de sacrifier quelques années de rendements et restituer le carbone
réhabiliter les sols malmenés par l’agriculture intensive. du sol pour nourrir à nouveau ses résidents.
L’exposé des Bourguignon est assez dense en terme de contenu
à caractère scientifique : l’avant-midi bien chargé fut un véritable RÉTABLIR LA FERTILITÉ
cours de science du sol condensé en à peine 4 heures! De quoi MICROBIOLOGIQUE DES SOLS
bien rafraîchir la mémoire des initiés, et semer les bases pour les
novices dans le domaine.  Cesser le labour au profit du travail réduit du sol;
Eux-mêmes viticulteurs, ils ont vite réalisé l’impact négatif de la  Exploiter au maximum les avantages d’une rotation de
pratique intensive de l’agriculture sur la vie du sol : en effet, à
grand coup d’engrais chimiques, de pesticides, de monocultures culture adéquate (diversifier les cultures et exploiter les
et de tracteurs massifs, celle-ci s’amenuise petit à petit. Pour cultures d’automne)
eux, la stagnation et le déclin des rendements au niveau mondial  Ne pas enfouir profondément les amendements de
n’a rien de fortuit : ils sont le fruit des abus qu’a provoqué la matière organique (fumures, compost, engrais verts),
«Révolution verte», via le développement de l’agro-industrie mais les incorporer en surface. L’oxygène est nécessaire
ayant hérité des procédés industriels développés pendant la à leur décomposition!;
guerre (mécanisation massive, production d’engrais de synthèse,  Appliquer des matières ligneuses pour favoriser la for-
pesticides issus d’armes chimiques, etc.). mation du complexe argilo-humique;
 Favoriser le semis sous couvert végétal (en développe-
ment);
 Cesser de vouloir le rendement maximal : la poursuite
de cet objectif épuise les sols.

À bien des égards, les points soulevés lors de la conférence font
déjà l’objet de grands efforts de sensibilisation et de travaux
concrets au Québec. Les pas réalisés en matière d’agroenviron-
nement de ce côté-ci de l’Atlantique se font sans équivoque
dans la bonne direction. Nous n’avons vraiment pas à avoir
honte, surtout considérant notre contexte d’agriculture nor-
dique. Cela dit, il est toujours possible de faire mieux dans la
mesure où l’on veut nourrir le plus de gens possible, et ce, à
long terme

(Suite page 20)

20 | Le journal l’Agral RÉSUMÉ DE CONFÉRENCE

(Suite de la page 19) agricoles français et québécois.

La conférence s’est transportée sur le terrain en après-midi. La séance fut une occasion pour les gens présents de bien saisir
Deux profils de sol ont été creusés, afin de comparer un sol les processus au cœur de l’évolution d’un sol ainsi que d’en
présent naturellement (en bordure du boisé) et un autre dans un apprendre davantage sur les façons culturales favorisant la ferti-
champ en culture. Les Bourguignons ont notamment mis l’em- lité microbiologique des sols à long terme. Plusieurs agriculteurs
phase sur la densité des racines présentent dans les deux profils : laitiers et de grandes cultures conventionnelles inquiets de leur
la présence de celles-ci était moins importante dans le sol cultivé baisse de rendement et soucieux de la qualité de leurs sols
en raison de la compaction qui y régnait. On a pu également étaient présents dans l’espoir d’en apprendre davantage.
observer différents minéraux qui étaient attaqués par les micro-
organismes du sol, participant ainsi à la transformation de la Dans un contexte agricole de plus en plus intensifié et indus-
roche en sol. trialisé, le message des Bourguignons va évidemment à contre-
courant du productivisme absolu. Toutefois, ils sont parmi les
Les deux experts furent surpris d’observer la nappe phréatique à rares experts à exposer au grand jour les déboires de nos sols, et
moins d’un mètre de la surface du sol, tout comme ils ont été ce à l’échelle planétaire. Leurs activités sont bien sûr à mille
ébahis d’apprendre que la majorité des terres agricoles du Qué- lieues de la science conventionnelle, mais elle rejoint un large
bec ont dû être drainées pour abaisser les nappes phréatiques public et s’appuie sur des arguments scientifiques solides.
trop hautes. C’est également en discutant avec un producteur à
propos des semis de couverture à l’automne qu’ils ont réalisé la Merci, Claude et Lydia!
petitesse de la saison de croissance québécoise! Le pronostic des
Bourguignons sur la qualité du sol en présence était assez dra-
matique, alors qu’il s’agit d’un sol représentatif de biens des pay-
sages agricoles québécois. Peut-être qu’une meilleure prépara-
tion de leur part aurait permis de relativiser davantage leur dia-
gnostic, étant donné la différence marquée entre les paysages

EXPÉRIENCES ESTIVALES Septembre 2015| 21

La petite Christine LÉA-JEANNE GRENIER
AGRONOMIE
Voici une histoire que j’aurais pu ne pas vivre. On en a
tout plein, des histoires comme ça. mangues avec impatience. D’un coup, leurs regards s’illuminent.
On peut toujours changer d’idée. Comme lorsqu’on revient Carole piétine, s’élance dans les airs, danse, virevolte, me décri-
d’une longue journée au champ sous le soleil, fatiguée, qu’on vant de ses bras des montagnes de mangues, des caisses char-
marche vers la maison, qu’on croise Karole et Yvonne, nos gées de fruits juteux si nombreuses que plusieurs aller-retours
deux sœurs sénégalaises qui en sortent et qu’on leur dit ‘’à plus d’hommes du village seront nécessaires. Yvonne, qui coupe du
tard’’. Qu’elles partent vers le champ, seaux sur la tête et ma-
chette en main, pour nourrir les porcs et couper du bois. Qu’on bois, écoute sa petite sœur en riant et en me regardant. C’est vrai
s’éloigne d’elles, déjà en route. Qu’on entre sur la concession, qu’elle en met beaucoup, Carole. Mais Yvonne ne peut tout de
qu’on ouvre la porte de sa chambre, qu’on dépose son sac. même s’empêcher de saliver. Ces mangues seront nombreuses
Qu’on attrape une veste, qu’on ferme la porte, qu’on se met à et ô combien délicieuses.
courir. Qu’on appelle le nom des deux jeunes filles qui colorent
de leur boubou le chemin de sable. Qu’on les rattrape. Qu’on Avant de repartir, les filles suggèrent d’aller trouver la petite
les salue. Qu’elles nous sourient. Et qu’on se souvient pour tou- Christine. Christine, c’est la petite fille qui est décédée plus tôt
jours. On peut toujours changer d’idée. Jusqu’à la dernière se- dans la semaine. Personne ne sait vraiment de quoi. Les enfants
conde. prétendent que le jour d’avant elle aboyait comme un chien. On
lui aurait volé son cœur. Nous n’avons qu’à traverser la rangée
Source : http://seckasysteme2.afrikblog.com/archives/2010/08/11/18789782.html d’arbustes pour nous rendre au cimetière de quartier qui longe le

Le champ s’étend devant nous à travers la savane arbustive. Pas champ de la famille Faye.
de trace de vert en vue. Une nature léthargique. Je n’aurai hélas
pas l’occasion de voir la saison des pluies sénégalaise pendant Beaucoup l’ont pleuré, certes, mais
laquelle le mil pourra envahir le périmètre. Mais lorsque je de- il n’y avait pas de haine, pas
mande à Carole et Yvonne à quoi ressemblera le champ dans d’incompréhension, pas de cou-
quelques mois, ce n’est pas du mil dont elles me parlent mais pable. Simplement une douce tris-
bien des manguiers plus loin. Carole et Yvonne attendent les tesse.

C’est magnifique, ce cimetière d’Afrique.
D’immenses Neems veillent sur les
pierres tombales. Certaines sépultures
sont surélevées du sol et couvertes de
tuiles de céramique couleur pastel. On
devine que leurs occupants devaient
provenir de familles plus fortunées.
Christine, elle, est plutôt couchée sous
terre, surplombée d’un ovale de petites
pierres posées au sol. Les filles la sa-
luent. Après un moment, je la salue.
Au village, personne ne s’est indigné de
la mort inexpliquée de cette fillette de
trois ans. Aucun reproche envers la fa-
mille. Aucun reproche envers une quel-
conque erreur du dispensaire. Beaucoup l’ont pleuré, certes,
mais il n’y avait pas de haine, pas d’incompréhension, pas de
coupable. Simplement une douce tristesse.

Les filles et moi retournons vers la maison. Tout est paisible,
tout, de nos têtes à nos pas et au soir qui arrive.

On peut toujours changer nos perceptions.

22 | Le journal l’Agral PRODUCTION CAPRINE

Nouvelles caprines

ANTHONY RODRIGUE, MARC-ANTOINE LARRIVÉE, JÉRÉMIE MERCIER

L a production caprine est en pleine effervescence grâce à producteurs-transformateurs, des producteurs de petite taille ou
la popularité que gagnent ses produits chez les consom- des producteurs de grande taille. Les objectifs et les capacités de
mateurs. Avec une croissance constante de la demande, tous sont donc différents, et quand vient le temps de négocier,
le secteur doit s’assurer de répondre à la demande. ce sont trois visions qui s’affrontent, souvent avec des objectifs
différents. Par exemple, les petits producteurs demandent une
Plusieurs facteurs limitent le développement du secteur. Premiè- hausse du prix du lait, car l’état actuel est selon eux non-
rement, le transport étant assuré par les producteurs, le coût à rentable, alors que les gros producteurs affirment plutôt que le
l’hectolitre peut varier de 4$ à 15$. Il n’existe pas de moyens prix est équitable et qu’une hausse du prix du lait ferait diminuer
pour coordonner le transport de lait, ainsi les distances parcou- les volumes demandés, ce qui nuirait au secteur en entier. Les
rues pour certaines livraisons peuvent être grandes. Un pool de producteurs- transformateurs quant à eux, doivent payer des
transport permettrait de diminuer ces coûts en éliminant les frais de commercialisation, et si la péréquation des frais de
dédoublements de transport. transport devient réalité, ils payeront un service alors qu’ils
prennent leur lait chez eux.
Cette mise en commun permettrait aussi de contrer un second
facteur limitant, soit être en mesure de répondre à la demande. Malgré les problèmes soulevés ci-dessus, les conclusions sont
En effet, certains producteurs craignent que la hausse de près de que le plan conjoint possède des attributs permettant de s’adap-
10% la demande en 2015 ne soit pas comblée. Un pool de trans- ter aux aléas. Toutefois, le manque de consensus peut ralentir le
port permettrait que ce soit le Québec en entier qui approvi- développement et empêcher le secteur de saisir des opportuni-
sionne un transformateur dont la demande n’est pas comblée, tés. La demande est depuis la mise en place du plan conjoint, en
alors que la convention actuelle occasionne un délai avant que hausse constante, et si cela venait à changer, les faiblesses men-
les volumes non livrés soient mis en vente, acheté puis éventuel- tionnées pourraient devenir des défis de taille. La solidarité dans
lement produit. l’association sera à consolider, surtout pour faire face à l’arrivée
du contingent de fromage européen. Comment arriver à un
Un troisième problème, cette fois-ci politique, peut nuire au consensus? Est-ce que ça doit passer par une nouvelle définition
secteur; la nature elle-même des entreprises laitières caprines. de producteur de chèvres? Ce sera aux producteurs de choisir.
Les producteurs qui négocient la convention collective sont des

Source : capture d’écran de http://www.youtube.com/watch?v=1lWF2TqRC68

OPINION Septembre 2015| 23

Sur la monoculture HUBERT MARTEL, AGRONOMIE
COLLABORATEUR OFFICIEL
On entend souvent dire que les abeilles et les pollinisa-
teurs vont mal. Les populations nord-américaines sont duction des biocarburants de première génération. Ceux-ci sont
en déclin. Les néonicotinoïdes sont placés sur le banc fabriqués massivement aux États-Unis à partir du maïs et pré-
des accusés. Tout bêtement, l’arbre vient encore une fois nous sentent un bilan environnemental lamentable. D’ailleurs, l’effi-
cacher la forêt. cience énergétique médiocre de ces systèmes, ainsi que la con-
currence qu’ils créent vis-à-vis des systèmes agricoles à vocation
Le fait est que le déclin des pollinisateurs, et de manière plus alimentaire font que les biocarburants entrent en contradiction
générale la perte de biodiversité observée, s'inscrit comme la avec tous les aspects du développement durable.
conséquence d'un problème plus profond, soit le développe-
ment du modèle agroalimentaire mettant en avant-plan la mo- Pour en revenir au déclin des pollinisateurs, c'est la biodiversité
noculture de maïs. L'avènement des herbicides non sélectifs et floristique des écosystèmes agricoles qui agit principalement sur
du génie génétique a permis l'implantation à grande échelle d'un leur survie. La culture à grande échelle des plantes transgéniques
système de rotation simplifié basé sur l'emploi en alternance du au profit des superficies en prairie et des cultures céréalières en
soya et du maïs. rangs serrés est pointée du doigt par les chercheurs. Principale-
ment parce que les cultures de maïs et de soya ne sont pas visi-
Source : http://www.globalagservices.com/cornfield2.jpg
tées par les in-
D'un point de vue purement agronomique, ce système com- sectes pollinisa-
porte de nombreuses lacunes dont je ne nommerai ici qu'un teurs et que
épuisement progressif des sols causant une perte de rendements, l'intensification
ainsi qu’une dépendance considérable envers les intrants chi- des pratiques
miques. agricoles nuit à
la sauvegarde
En outre, la culture du maïs en Amérique-du-Nord est le résul- des habitats pro-
tat direct de l’influence des lobbys agroalimentaires sur l’élabo- pices au déve-
ration des politiques gouvernementales. En fait, les subventions loppement d'une
accordées par le gouvernement américain et bénéficiant large- multitude d'orga-
ment à la culture du maïs totalisent un montant de quelque 300 nismes vivants.
milliards de dollars annuellement1. Appuyées à grands coups de L’emploi plus
lobbying par les gros joueurs de l’industrie, tel que Coca-Cola, prononcé des
Pepsi, McDonald’s et Cargill, ces subventions permettent à ces pesticides dans
entreprises de s’approvisionner à faibles coûts en sirop de fruc- ces cultures est également un facteur qui nuit au développement
tose, premier produit issu de la transformation du maïs. Du de cette biodiversité.
coup, les Nord-Américains subventionnent à même leurs im-
pôts leur propre malbouffe. D’autre part, une proportion crois- Le modèle agricole inspiré par la monoculture est un problème
sante des étendues en culture est dorénavant consacrée à la pro- aux conséquences multiples auquel on devrait s’attaquer, puis-
qu'il est la source d'une multitude de problèmes associés, qui
vont de la perte d'habitat à la progression de l'obésité dans le
monde. Au lieu de se contenter d'apporter des correctifs cosmé-
tiques à des problèmes dont les causes sont plus profondes,
comme c’est le cas présentement avec les néonicotinoïdes, pour-
quoi ne pas oser remettre en question certains modèles que l'on
tient comme étant les seuls qui soient valables? Il ne sera jamais
assez dit qu’une agriculture basée sur les principes agrono-
miques simples et inspirés de la nature contribue à l'avancement
de la société, lui prodiguant de nombreux services écologiques,
sociaux et économiques.

Morale de l’histoire, consommer c’est voter : lâchez le McDo et
le Pepsi c’est de la grosse merde!

1: http://www.lapresse.ca/international/dossiers/presidentielle-
americaine/200810/18/01-30650-alimentation-le-mais-de-la-discorde.php

24 | Le journal l’Agral BANDE DESSINÉE

Y aller tout seul

Cette bande dessinée est une création d’orbie.

Orbie c’est Marie-Ève Tessier-Collin, installée en Gaspésie depuis 2005, madame Tessier-Collin s’est donné comme mission
de produire un dessin par jour. Ses œuvres s’inspire grandement de sa région mais semble pouvoir venir de n’importe la-
quelle des belles régions du Québec.

Vous pouvez la trouver ici: http://www.orbie.ca

COIN DÉTENTE Septembre 2015| 25

Sudokus

Source: e-sudoku.fr Pour la solution, voir notre page Facebook!

26 | Le journal l’Agral COIN DÉTENTE

Mots-croisés

Source: http://www.lesacacias.net/jeux/mots-croises/difficile.pdf Pour la solution, voir notre page Facebook!

Septembre 2015| 27

28 | Le journal l’Agral


Click to View FlipBook Version