Préface Le monde entier aura été bousculé par la crise sanitaire durant les trois dernières années. Nos adolescents et adolescentes n’auront pas été épargnés, leurs émotions et leur vision du monde également questionnées, chamboulées, transformées. Parce que l’Ecole du Centre, par son projet initial, s’attache inexorablement à considérer ses élèves dans leur globalité, nous avons souhaité, en cette période de retour à la normale, leur offrir un espace et un temps d’expression libre. A travers la poésie résiliente, nos élèves de 3ème ont pu exprimer leurs émotions pour mieux les comprendre, les appréhender et parfois même les dompter. Ainsi leurs enseignants, dans le cadre du prix littéraire Elisabeth Boullé, leur ont donc permis de s’exprimer librement sur la thématique « du rire aux larmes ». Leurs productions riches et inspirantes sont livrées à travers une œuvre polymorphe : recueil numérique, exposition des illustrations, spectacle d’acrosport, autant de formats permettant l’expression assumée des émotions. Je remercie chaleureusement l’ensemble de l’équipe pédagogique (Français, EPS, Arts Plastiques), les membres de notre jury de sélection, le Collectif Médium et l’Institut Français de Maurice, ainsi que tous nos élèves de nous offrir une fois encore, lors de cette 9ème édition du prix Elisabeth Boullé, fondatrice de l’Ecole du Centre, un moment onirique et poétique d’une grande qualité et porteuse d’espoir. Carine Vaillard Cheffe d’Établissement
Du Rire Aux Larmes Parler de soi et dévoiler ce que l’on ressent peut sembler fastidieux pour beaucoup d’entre nous, et sûrement davantage encore quand on est adolescent. La peur d’être jugé ou pire celle d’être ridiculisé par ses pairs peuvent désarçonner plus d’un. Pourtant, nos élèves de 3ème s’y sont attelés, pudiquement souvent, ou plus ouvertement pour les plus téméraires, sur le thème du prix Elisabeth Boullé de cette année : « Du rire aux larmes ». Ainsi, chacun a su choisir parmi l’éventail d’émotions proposées, celle qui résonnait le mieux selon ses inclinations. Manifester son bonheur, sa joie et relater des épisodes agréables de sa vie par le biais de l’écriture ne fut pas une tâche plus aisée que celle de sonder les abîmes d’un souvenir douloureux, qui plus est, en respectant le genre poétique imposé. Alors plongés dans l’univers de la poésie où se côtoient strophes, rimes et figures de style, nos poètes en herbe nous ont offert quelques vers qu’ils ont illustrés de photographies d’eux-mêmes, des selfies souvent originaux, pareils à des miroirs reflétant les sentiments ou émotions évoqués dans leurs écrits. Parallèlement, à ces activités se sont rajoutés des enchaînements d’acrosport avec cette même thématique axée sur leurs états d’âme, comme si les mots et les mouvements corporels semblaient liés par un lyrisme commun. Laissons-nous porter par la découverte de ces œuvres sélectionnées par un jury d’artistes venus d’horizons divers.
Pour conclure, voici quelques mots de Blaise Cendrars faisant écho aux strophes de nos petits poètes. « Toute vie n’est qu’un poème, un mouvement. Je ne suis qu’un mot, un verbe, une profondeur, dans le sens le plus sauvage, le plus mystique, le plus vivant ». Claudine Sohawon Coordonnatrice de Lettres