Lire et agir ! nº 491 | Novembre 2023 8 Les invités Jean-Christophe Tortora et Bruno Jeudy pilotent le déploiement de La Tribune Dimanche 12 L’événement La réforme de la rémunération des marchands s’amorce 22 Reportage À Houdemont, la presse en majesté LES PROPOSITIONS DE CULTURE PRESSE RÉMUNÉRATION DES MARCHANDS :
Édito UNION PRESSE Novembre 2023 Nº491 UNION PRESSE | 3 C ’est une demande forte du réseau des marchands car depuis plus de dix ans notre rémunération n’a pas évolué alors que la courbe des ventes est structurellement baissière. Dans une période extrêmement compliquée économiquement parlant, l’ensemble des marchands et notamment les spécialistes, dont la presse est l’activité principale, ont besoin de poursuivre sereinement leur affaire. La rémunération est en effet un point critique de l’attractivité du métier, et il faut réagir pour mettre un coup d’arrêt à la déspécialisation du réseau et inverser la tendance de manière durable. Après demande expresse des marchands au congrès de Culture Presse de mars 2023, reflétant les attentes du réseau, la présidente de l’Arcep Laure de la Raudière a répondu dans la foulée par une première mesure consistant à abaisser les seuils de taux de commission, et engagé une consultation publique de tous les acteurs sur la question de notre rémunération. À travers ce dossier central de la rémunération des marchands de presse, c’est en effet le modèle économique de toute la filière en amont qui est en jeu, et nous ne pouvons pas nous contenter de laisser les linéaires de presse se vider sans réagir alors même que la société tout entière est en quête de sens et de vérité dans l’information. Nous devons nous serrer les coudes et cela passe par une rémunération qui soit ramenée à des fondamentaux corrects pour que l’on retrouve notre place de réseau le plus spécialisé en Europe. Après une large concertation de nos élus et adhérents, nous avons déposé une contribution qui reprend très largement la synthèse des attentes des marchands. Vous découvrirez une partie de ces éléments dans le dossier de ce mois-ci. Si les marchands s’en sortent, tout le monde s’en sort. J’attends beaucoup de cette concertation, qu’elle ne soit pas une démarche de posture mais un véritable engagement de tous les partenaires. Que l’on puisse proposer demain à de nouveaux entrepreneurs de rejoindre une activité attrayante mais aussi utile à la vie citoyenne et à l'exercice de la démocratie. Édito METTRE UN COUP D’ARRÊT À LA DÉSPÉCIALISATION ̆˷̈ DANIEL PANETTO, PRÉSIDENT DE CULTURE PRESSE Union Presse 16, place de la République ɰ3DULV 9RVVXJJHVWLRQVj UHGDFWLRQ#XQLRQSUHVVHIU unionpresse.fr DLUHFWHXU GHOD SXEOLFDWLRQȷffl 'DQLHO3DQHWWR DLUHFWHXUpGLWHXUȷffl3KLOLSSH'L0DU]LR RpGDFWULFHHQ FKHIȷffl6DUDK%HQOROR VDUDKEHQOROR#FEQHZVIU OLJQHGLUHFWHȷfflȷȷflȷȷ OQWFROODERUpjFH QXPpURȷffl &OpPHQFH'XUDQWRQ7KRPDV )DLGKHUEH,RQLP)RXUQLHU 6KDQD0DRXFKH'DYLG0HGLRQL &KULVWLQH0RQIRUW*XLOODXPH3DMRW Secrétaire de rédaction- )aEricationȷffl&KULVWLQH0DUTXDLUH DirecteXr de SXEOicitéȷffl $UQDXG%HXYLQDEHXYLQ#XQLRQSUHVVHIU OLJQHGLUHFWHȷfflȷȷȷȷ 9enteV et aEonnePentVȷffl GLɽXVLRQ#XQLRQSUHVVHIU Direction artiVtiTXeȷffl $LGDGH0LJXHO&%0e',$ MaTXetteȷffl0DUMRULH/RLUH&%0e',$ IPSriPeXrȷffl'DQHHOV0HGLD*URXS 'HQQHQODDQ%HHUVH%HOJLTXH /HVPDQXVFULWVHWGRFXPHQWVpGLWHXUVHW IDEULFDQWVQRQLQVpUpVQHVRQWSDVUHQGXV CoS\riJKtȷffl8QLRQ3UHVVH 0HQVXHOpGLWpSDUOD6$5/8QLRQ3UHVVH SiqJe VociaOȷffl SODFHGHOD5pSXEOLTXHɰ3DULV 7pOflfl)D[ȷȷȷȷfl 'pS{WOpJDOjSDUXWLRQ ISSNȷfflffiflffi CoPPiVVion Saritaireȷffl7flfl Lire et agir ! nº 491 | Novembre 2023 8 Les invités Jean-Christophe Tortora et Bruno Jeudy pilotent le déploiement de La Tribune Dimanche 12 L’événement La réforme de la rémunération des marchands s’amorce 22 Reportage À Houdemont, la presse en majesté LES PROPOSITIONS DE CULTURE PRESSE RÉMUNÉRATION DES MARCHANDS : /2XUV PHOTO : ©RAPHAËL BOUCHEROY.
UNION PRESSE Dans ce numéro… 4 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 Sommaire C CONNAÎTRE P.06 En Bref Lancements, nouvelles formules, chiffres : l’essentiel de l’actualité du secteur en un coup d’œil. P.12 L’ÉVÉNEMENT Représentés par leur organisation professionnelle, les marchands de presse ont exprimé à l’Arcep leurs attentes concernant l’évolution de leur rémunération. P.08 Les invités Aux manettes de La Tribune Dimanche, Jean-Christophe Tortora et Bruno Jeudy misent sur le réseau pour porter le lancement de ce nouveau journal d’information généraliste. P.12 Le chantier de la refonte de la rémunération des marchands est ouvert P.14 Décryptage : les enjeux de la rémunération des marchands P.18 La synthèse des propositions de Culture Presse P.20 L’éclairage de Jean-Michel Detchart, secrétaire national de Culture Presse 08
Dans ce numéro… UNION PRESSE Novembre 2023 Nº491 UNION PRESSE | 5 É ÉVOLUER P.36 FOCUS Diversification Cadeau indémodable et indétrônable, la bougie continue de séduire les Français. Forte de ses ventes en hausse perpétuelle, elle se décline à l’infini. P.38 Livres Une sélection des beaux livres et collectors indispensables à avoir en rayons pour les fêtes, succès annoncés et poche du mois… A nos conseils pour bien choisir. AGENCER P.22 Reportage En périphérie de Nancy, dans une galerie marchande de Houdemont, la famille Yger magnifie et glorifie la presse. P.30 FOCUS Presse À l’approche des fêtes de fin d’année, la presse dédiée aux loisirs créatifs sait se renouveler. P.32 Le Brief Un titre en détail. Ce mois-ci, Saveurs Nutrition. P.34 Passage en revue Un segment toujours emblématique : analyse de la stratégie des titres de presse féminine haut de gamme. P.44 Ça vous concerne Temps fort de l’année sur le terrain, la tournée d’automne des conférences régionales de Culture Presse vient de s’achever. P. 50 Là pour vous Les élus de Culture Presse s’impliquent au quotidien. Ce mois-ci, Luc Chautard, président de la délégation de Corse et PHOTOS : ©MATHIEU CUGNOT, RAPHAËL BOUCHEROY, CYRILLE GEORGE JERUSALMI, DR. vice-président régional Sud-Est. V VENDRE P.27 Carte d'identité. Le point de vente illustré ! P.46 Fiducial informe Nos explications sur l’exonération des plus-values sur la cession des entreprises individuelles. L’actualité sociale, fiscale, la compte-gestion, l’actualité juridique et la banque. G GÉRER
CONNAÎTRE À savoir 6 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 En Bref LANCEMENTS, NOUVELLES FORMULES, C+IFFRESȷffl L’ESSENTIEL DE L’ACTUALITÉ DU SECTEUR EN UN COUP D’°IL. PHOTOS : DR. R̋˸̈˿̇̋˻˷̄˿̧̃˻̆˷̈ SARAH BENLOLO, SHANA MAOUCHE ET THOMAS FAIDHERBE BAYARD JEUNESSE ÉCRIT DEUX NOUVEAUX CHAPITRES Deux lancements chez Bayard Jeunesse au lieu d’un ! La gamme Petit Ours Brun s’est ainsi enrichie d’une nouvelle déclinaison, Je Grandis avec Petit Ours Brun. Le magazine trimestriel, vendu à un prix de 5,95 euros sous la codifi cation 01120 et proposé exclusivement en vente au numéro, accompagne les tout-petits sur le chemin de l’autonomie, en douceur et guidés par l’ourson. La gamme compte ainsi désormais neuf titres. Le groupe Bayard a également lancé Les Trésors de Pomme d’Api (codifi cation 05332, à 7,90 euros). Exclusivité à la vente au numéro, ce dernier réunit sur 100 pages le meilleur du magazine destiné aux enfants de trois à sept ans, avec notamment le retour de héros iconiques comme Mimi Cracra. R ustica (groupe Cambium Media) vient de lancer un nouveau horssérie, baptisé Milieux. Tourné vers la nature, ce nouveau magazine est une véritable ode à ce que la Terre offre de meilleur. Vendue 15,90 euros sous la codification 11117, la publication appelle à découvrir des jardins enchanteurs et faire la connaissance des façonneurs de ces lieux. « Dans un monde qui va toujours plus vite, ce projet est né de l’envie de proposer un espace de respiration et de connexion au monde qui nous entoure, pour se recentrer », indique l’éditeur. Et d’ajouter : « riche de son expérience du monde du végétal depuis de nombreuses années, Rustica lance un projet différent à destination de tous les curieux de jardins, de nature et d’art sous toutes ses formes ». Milieux fleurit dans les points de vente T V Grandes Chaînes se met à la page. Le magazine de Prisma Media a adopté un nouveau format plus grand, avec des grilles de programmes beaucoup plus claires afin d’apporter davantage de lisibilité. Cette évolution a très légèrement impacté le prix du magazine, passé à 1,80 euro (contre 1,70 euro jusqu’alors) et toujours vendu sous la codification 15439. Malgré cette augmentation, le titre reste le moins cher de son segment. TV Grandes Chaînes voit plus grand L a Vie fait peau neuve. L’hebdomadaire du groupe Le Monde, vendu 4 euros sous la codification 02863, se veut « plus complet, plus pertinent, plus pratique », selon les termes d’Aymeric Christensen, son directeur de la rédaction. Fidèle à l’esprit de sa fondation en 1945, le renouvellement de La Vie répond à deux enjeux majeurs : « rendre encore plus compte de son époque », tout en restant fidèle à sa promesse d’incarner un « journal populaire d’information générale, familiale et chrétienne ». La pagination a été augmentée de 16 pages, et le sommaire s’est enrichi de nouvelles rubriques, principalement consacrées à la vie quotidienne, à la culture et au débat d’idées. Le logo a aussi évolué pour laisser place à une version qui conserve son inclinaison dynamique, mais retrouve un style épuré et intemporel. La Vie s’offre une renaissance
À savoir CONNAÎTRE Novembre 2023 Nº491 UNION PRESSE | 7 Que de chemin parcouru par l’édition française de Cosmopolitan. Lancé en France en 1973, le magazine féminin du Groupe Marie Claire (codification 13308) rejoint le cercle des cinquantenaires. Pour célébrer cet anniversaire, la parution s’est plongée dans ses archives et a ouvert les coulisses de sa rédaction à travers un numéro unique et collector. COSMOPOLITAN PASSE LE CAP DES 50 ANS L e Quinté+, pari populaire et emblématique du PMU, évolue. L’objectif affiché de la nouvelle offre, baptisée Quinté+ Max et qui sera lancée le 4 novembre prochain : répondre aux attentes des parieurs réguliers et attirer les parieurs occasionnels ou débutants avec la promesse de gains plus fréquents et plus conséquents. À noter, l’introduction de l’option Max, qui permet au joueur de multiplier jusqu’à dix fois ses gains, mais aussi le retour du Bonus 4sur5 et la mise en place d’un nouveau programme de tirelires. Avec près de 2 millions de joueurs, le Quinté+ est le pari de la gamme PMU joué par le plus grand nombre de joueurs et le plus attractif. Côté réseau dans ses 13 800 commerces partenaires, le PMU va mettre en place une commission temporaire exceptionnelle sur les Quinté+ joués avec l’option Max durant la phase de lancement. LE QUINTÉ+ FAIT SA RÉVOLUTION Fini, le compte à rebours. Après de longs mois de négociations, la Française des Jeux a bouclé le dossier ZEturf. Le groupe a en effet officialisé « l’acquisition du groupe ZEturf, opérateur de paris hippiques en ligne ainsi que de paris sportifs en ligne sous la marque ZEbet, pour une valorisation d’entreprise de 175 millions d’euros ». Cette finalisation fait suite à l’autorisation sous certaines conditions de la part de l’Autorité de la concurrence, mi-septembre. D’après l’institution, les faibles parts de marché cumulées entre les parties écartent « tout risque d’atteinte à la concurrence par le biais d’effets horizontaux » sur le marché des paris sportifs en ligne. Toutefois, l’Autorité de la concurrence a notifié des « problèmes concurrentiels résultant de la concentration au sein d’une même entité des activités de monopole de FDJ liées à la distribution des jeux et paris et des activités de ZEturf sur les marchés des paris hippiques et sportifs en ligne ». Afin de résoudre ce dilemme, le groupe FDJ va « adopter une nouvelle organisation, conforme aux engagements pris auprès de l’Autorité de la concurrence ». En 2021, le site de paris hippiques avait réalisé un chiffre d’affaires de près de 50 millions d’euros ce qui en fait le deuxième opérateur du marché français derrière le PMU. La FranoaiVe deV-eX[ À naOiVe Oe racKat dX JroXSe =EtXrI L égende e t s e s grands formats s ’ o f f r e n t u n e cure de jouvence. Le magazine qui éclaire notre époque à travers ses icônes mythiques a inauguré une nouvelle collection baptisée Légende Compact. Vendu 12 euros sous la codification 17928, c h a q u e n u m é r o permettra « de revenir sur une sélection de textes et de photographies haut de gamme que la rédaction enrichit de nouveaux contenus en lien avec l’actualité », a précisé l’éditeur. Le tout, dans un format plus ramassé (19 x 27 centimètres). Le premier opus de cette nouvelle collection a remis à l’honneur Zinédine Zidane, qui faisait la Une du numéro de lancement de Légende, il y a trois ans. Une nouvelle collection pour Légende L e début de l’automne annonce un vent de renouveau pour Bauer Media France. Son titre phare Maxi (codification 14760, à 2,30 euros) s’est offert un remodelage pour être plus facile à lire, tout en gardant son ADN. Dans cette nouvelle formule, les rubriques habituelles telles que les conseils pratiques, témoignages, et astuces autour du bien-être et de la cuisine sont davantage mises en valeur. Le magazine souhaite proposer des sujets plus actuels et toujours dans un ton résolument positif. Un lifting pour Maxi
CONNAÎTRE Les invités 8 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 Bruno Jeudy et Jean-Christophe Tortora (ici avec Soazig Quemener, rédactrice en chef de La Tribune Dimanche) : ȷ1RWUHPRWGRUGUHHVW GLQFLWHUOHVOHFWHXUV jVHUHQGUHFKH]OHXU PDUFKDQGGHSUHVVHSRXU QRXVWURXYHU6LQRXV YRXORQVPDLQWHQLUXQ UpVHDXGHTXDOLWpQRXV GHYRQVOHVVRXWHQLU
Les invités CONNAÎTRE Novembre 2023 Nº491 UNION PRESSE |9 JEAN-CHRISTOPHE TORTORA ET BRUNO JEUDY SONT RESPECTIVEMENT PRÉSIDENT DE LA TRIBUNE ET DIRECTEUR DÉLÉGUÉ DE LA TRIBUNE DIMANCHE. ILS MISENT SUR LE RÉSEAU POUR PORTER LE LANCEMENT DE CE NOUVEAU JOURNAL D’INFORMATION GÉNÉRALISTE. UNION PRESSE : Vous avez repris La Tribune en 2012. Aujourd’hui, comment se porte sa société éditrice ? JEAN-CHRISTOPHE TORTORA : La Tribune Nouvelle est rentable depuis trois ans, avec un chiffre d’affaires de 13 millions d’euros environ. Elle a opéré les changements nécessaires depuis la reprise de 2012, quand elle rencontrait d’importantes difficultés. Deux méthodes s’offraient alors à nous : réduire les coûts, ou tabler sur la croissance des revenus. Le quotidien papier La Tribune a été abandonné en 2012 pour passer à une périodicité hebdomadaire (avant un passage au tout numérique en 2020, N.D.L.R.), ce qui a logiquement permis de faire baisser les coûts de production. Mais, tout en rationalisant les coûts, nous nous sommes surtout engagés dans une politique de croissance des revenus en développant les abonnements, l a p u b l i c i t é , e t l ’ o r g a n i s a t i o n d’événements en proximité de nos lecteurs. Le tout, pour être à même de maintenir une rédaction de qualité, qui comptait déjà 40 journalistes avant le lancement de notre dernier projet, La Tribune Dimanche. U.P. : En juillet dernier, La Tribune Nouvelle a été rachetée par le groupe CMA-CGM de l’homme d’affaires Rodophe Saadé. Comment cette opération s’est-elle nouée ? JEAN-CHRISTOPHE TORTORA : J’ai contacté Rodolphe Saadé en début d’année, pour échanger avec lui autour des projets de développement de La Tribune, en France comme à l’international. Je songeais déjà au fait que La Tribune, marque d’information économique qui existe depuis près de 40 ans, pouvait trouver un nouveau prolongement le week-end. Il me semblait possible de revenir dans le réseau avec une offre complémentaire à celle de l’information numérique de la semaine. Et montrer que nous croyions au papier, au réseau de distribution. Mais nous avions besoin d’un nouvel acteur capable de soutenir et accompagner ces projets. U.P. : Quel regard portez-vous justement sur l’intérêt de ces industriels pour la presse et les médias français ? JEAN-CHRISTOPHE TORTORA : Quand j’ai repris La Tribune en 2012, il y avait extrêmement peu d’industriels qui manifestaient leur envie d’investir dans la presse et ses projets. Dix ans après, on ne va pas se plaindre de leur intérêt ! C’est un enjeu de souveraineté, et je pense que nous avons tout intérêt à voir des investisseurs français s’intéresser à ce marché. La question centrale est celle de l’indépendance : il me semble que chaque rédaction doit pouvoir avoir des garanties en ce sens, comme Rodolphe Saadé les a données à La Tribune. U.P. : Vous avez lancé le 8 octobre La Tribune Dimanche, journal généraliste dominical. Quelle place pensez-vous occuper avec ce nouveau titre ? JEAN-CHRISTOPHE TORTORA : La Tribune incarne une proximité avec les territoires et, les marchands le savent bien, cette proximité doit être accompagnée aussi le week-end. J’avais l’intuition et la conviction qu’il y avait une place pour une autre offre, des formats d’information différents. U.P. : D’aucuns voient en ce lancement une concurrence frontale pour le Journal du Dimanche, qui sort d’une grève inédite et opère un revirement éditorial… JEAN-CHRISTOPHE TORTORA : Ce qui est vrai, c’est que le choix éditorial du Journal du Dimanche, de passer d’un journal d’information à un média d’opinion, nous a renforcés dans l’idée qu’il y avait un espace pour proposer un autre projet autour d’une information généraliste. C’est vrai que c’est P̈̅̆̅̉ ̈˻˹̋˻˿̂̂˿̉ ̆˷̈ SARAH BENLOLO CYRILLE GEORGE JERUSALMI " PORTER UN SUCCÈS POUR LE RÉSEAU ”
CONNAÎTRE Les invités 10 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 une évolution pour La Tribune aussi, dont l’ADN est plutôt centré sur l’économie en semaine, mais rien ne l’interdit. BRUNO JEUDY : Ce nouveau projet est pour moi la prolongation de 12 années au service du dimanche. J’étais en effet journaliste politique au Parisien au moment du premier numéro du Parisien Dimanche en 1999, et ai ensuite été rédacteur en chef au Journal du Dimanche pendant cinq ans. J’avais un peu « raccroché » côté presse écrite, il fallait sans doute un projet de ce niveau pour me faire replonger dedans de manière intensive ! C’est un clin d’œil du destin. U.P. : Comment La Tribune Dimanche compte-t-elle justement se démarquer de ses concurrents directs ? BRUNO JEUDY : Nous avons décidé de nous différencier aussi bien sur la forme que sur le fond. Nous avons d’abord mené une réflexion sur ce que nous pouvions amener aux lecteurs en termes de plaisir, ce qui pouvait les inciter à sortir acheter leur journal le dimanche. Dans mon premier éditorial, j’ai écrit qu’aller dans les points de vente était un acte révolutionnaire, je le réaffirme ! Dans cette optique, notre première force est de disposer d’une rédaction de qualité, composée de journalistes qui cherchent de l’information, en s'employant à dépasser ce qui aura été diffusé sur les chaînes d’information la veille ou publié sur les réseaux sociaux, qui sont à la fois un réflexe et un malheur. Je dis toujours que nous cherchons des lecteurs, et non des électeurs. Ensuite, on ne peut pas traiter qu’une information anxiogène, même bien décryptée. Pour répondre à cet enjeu autour du plaisir, nous avons intégré de larges sections autour de la culture, l’art de vivre, le sport. Il me semble important de miser à la fois sur la qualité de l’écriture, la mise en perspective de l’information, et la mise en scène photographique. Au fond, La Tribune Dimanche tient à la fois du quotidien, et du magazine. U.P. : Vous avez mené un « Tour de France » avant le lancement du 8 octobre. Comment le projet a-t-il été accueilli ? JEAN-CHRISTOPHE TORTORA : L’idée était de recevoir des Français de tous les horizons, pour des échanges très larges autour de la presse, l’indépendance, le pluralisme… Nous avons appris beaucoup de ces discours très riches. U.P. : La Tribune avait cessé sa parution quotidienne en 2012, puis son édition papier en 2020. Vous revenez dans le réseau dans un contexte économique difficile… JEAN-CHRISTOPHE TORTORA : Le fait de quitter le réseau en juillet 2020 résultait en effet d’un choix d’entreprise, à un moment où la pandémie de Covid-19 avait paralysé le réseau de distribution, et où nous nous sommes beaucoup interrogés sur la suite de nos projets. Je nourrissais déjà l’idée de pouvoir y revenir : nous le faisons trois ans après, avec un projet fort. En regardant le seul contexte économique, on pourrait penser que ce n’est jamais le moment de lancer un nouveau titre de presse ! Nous pensons justement qu’il y a maintenant de la place pour un journal d’information généraliste, aux côtés des quotidiens nationaux du dimanche et de ceux de la presse régionale. BRUNO JEUDY : Dans le marché d’offre qu’est la presse, notre offre est stimulante. D’ores et déjà, nous prévoyons de lancer la rubrique La Tribune Olympique, pour accompagner les jeux Olympiques de 2024 jusqu’à leur terme. L’année prochaine, nous pensons aussi à développer nos pages lecture avec un feuilleton littéraire. Un journal doit vivre en permanence. Nous arrivons sur ce marché : à nous de défendre ce projet, le protéger, le faire grandir. Ce sont les lecteurs qui trancheront. U.P. : Quel premier bilan dressez-vous du lancement de La Tribune Dimanche ? JEAN-CHRISTOPHE TORTORA : Il est trop tôt pour l’affirmer, mais après deux numéros notre conviction sur notre capacité à installer véritablement un nouveau titre dominical est renforcée. Le premier numéro a enregistré un taux de vente de 70 % sur Paris, ce qui veut dire qu’il a généré beaucoup de ventes… mais que nous en avons aussi raté beaucoup en raison de ruptures, qui ont d’ailleurs aussi été nombreuses en région. Nous avons donc pris la décision d’augmenter le tirage pour le deuxième numéro. Pour nous, l’important est de progresser à chaque numéro. La Tribune Dimanche est un projet de moyen à long terme ; d’où l’importance de pouvoir compter sur un actionnaire industriel, qui peut nous accompagner sans nous imposer une pression qui nous obligerait à raisonner à court terme. Il faut que les marchands de presse s’habituent à nous, car nous prévoyons d’être là pour longtemps ! BRUNO JEUDY : Je dois avouer que j’étais un peu dubitatif au début sur cette tournée, et ai au final appris des choses précieuses. J’avais opté pour certains choix assez radicaux que j’ai abandonnés, car les lecteurs ne les comprenaient pas. Inversement, je pense qu’il n’y aurait pas eu de sport dans le journal sans cette tournée. Globalement, notre projet a été très bien accueilli. Les lecteurs ont notamment validé notre choix de scinder le journal en deux parties égales, l’une d’actualité générale et l’autre de sujets plus « personnels ». Je note en tout cas que nous avons déjà fait bouger les lignes chez nos concurrents. U.P. : Quels sont vos objectifs avec ce nouveau titre ? JEAN-CHRISTOPHE TORTORA : Nous comptons tendre vers l’équilibre de ce projet d’ici deux ans, avec des ventes au numéro de l’ordre de 30 000 exemplaires en moyenne. Avec notre actionnaire comme avec la rédaction, nous avons vraiment fait le pari de faire de ce journal un succès pour le réseau. Cela se voit dans le tirage très important que nous avons réalisé : 120 000 exemplaires pour le premier numéro, et 130 000 pour le deuxième. Nous souhaitons que les marchands disposent de quantités de papier suffisantes et ne soient oubliés ni dans les métropoles, ni dans les zones périurbaines ou rurales. Côté moyens, nous avons confié le réglage à l’agence BoConseil, et soutenons le lancement par un plan de promotion très important, aussi bien en affichage qu’en radio. Avec un mot d’ordre : inciter les lecteurs à se rendre chez leur marchand de presse pour nous trouver. Si nous voulons maintenir un réseau de qualité, nous devons les soutenir. Le succès de La Tribune Dimanche se fera chez les marchands, ou ne se fera pas ! “Nous visons l’équilibre de ce projet d’ici deux ans, avec des ventes au numéro de l’ordre de 30 000 exemplaires.” Jean-Christophe Tortora
Pour mieux éclairer l’avenir et aider les commerces de proximité à rester connectés au monde qui les entoure, Bimedia devient ORISHA Retail Shops. Avec la force d’un groupe, les équipes, solutions, produits et services d’aujourd’hui, vous avez l’assurance de toujours mieux être servis et de vous ouvrir les meilleures opportunités d’évolution pour l’avenir de votre activité. La solution Bimedia, c’est : 6 500 clients ˈˡˠˢ˗˨˟˘˨ˡ˜ˤ˨˘˦˨˥˟˘ˠ˔˥˖˛̻ʟʵʵˢˢ˦˧˘˥ʟˣˢ˨˥Ё˗̻˟˜˦˘˥˩ˢ˦˖˟˜˘ˡ˧˦˘˧˟˘˦ ˖ˢˡˡ˘˖˧˘˥̲˩ˢ˧˥˘˖ˢˠˠ˘˥˖˘ʟ˔˜ˡ˦˜ˤ˨˘˗˘˦ˠ̻˖˔ˡ˜ˤ˨˘˦ˣ˥ˢˠˢ˧˜ˢˡˡ˘˟˟˘˦ ˘˫˖˟˨˦˜˩˘˦ˣˢ˨˥˖˔ˣ˧˘˥˗˘ˡˢ˨˩˘˔˨˫˖˟˜˘ˡ˧˦ Un outil de gestion très pointu (module pilotage, module produits, B Security...), y compris multi-PDV ˈˡˠˢ˗˨˟˘˅ʸˆˇʴˈ˅ʴˇʼ˂ˁ˖ˢˠˣ˟˘˧˘˧˦ˣ̻˖˜˔˟˜˦̻ˣˢ˨˥˗˜˩˘˥˦˜Ё˘˥˩ˢ˧˥˘˔˖˧˜˩˜˧̻ ˘ˡ˧ˢ˨˧˘˦˜ˠˣ˟˜˖˜˧̻˔˩˘˖˨ˡ˦˘˨˟ˣ˥˘˦˧˔˧˔˜˥˘ ˈˡ˘˟˔˥˚˘˚˔ˠˠ˘˗˘˦˘˥˩˜˖˘˦˗̻ˠ˔˧̻˥˜˔˟˜˦̻˦˗ˢˡ˧˧ˢ˨˦˟˘˦˔˖˧˘˨˥˦ leaders du transfert d’argent Conception-Création WR&S - AP181023-V1 ʸˡ˩˜˘˗Ϟ˘ˡ˦˔˩ˢ˜˥ˣ˟˨˦ʲ [email protected] 02 51 05 88 88 www.orisha.com Pour mieux vous guider Bimedia devient ORISHA Retail Shops Lighting up the way
CONNAÎTRE L’événement 12 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 RÉPONDANT À UNE DEMANDE DE CULTURE PRESSE, L’ARCEP A OUVERT LE CHANTIER DE L’ÉVOLUTION DE LA RÉMUNÉRATION DES MARCHANDS. LE PROCESSUS ENCLENCHÉ, RESTE À FAIRE ENCORE PREUVE DE PATIENCE… E n mars dernier, le président de Culture Presse Daniel Panetto interpellait la filière sur la nécessaire réévaluation des modalités de la rémunération des marchands de presse, lors du congrès national de l’organisation professionnelle (voir numéro 485 d’Union Presse, daté mai 2023). Message reçu par l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep), qui n’a pas tardé à se saisir du sujet. Après une première décision applicable à court terme sur l’abaissement de 6 % des seuils applicables à la majoration liée au chiffre d’affaires, l’Autorité a ouvert une consultation publique « sur l’évolution des conditions de rémunération » des marchands de presse. Une contribution participative Une consultation à laquelle Culture Presse a naturellement pleinement participé, via une contribution de plus de 20 pages destinée à répondre aux questions de l’Arcep. Niveau de la rémunération, complexité du système, importance de la différenciation des statuts, multiplicité des majorations, charge de travail… le document soumis par l’Arcep brosse de manière très large les enjeux autour de la rémunération des marchands. Pour étoffer sa réponse à la consultation, Culture Presse s’est rapidement mise en ordre de marche pour sensibiliser les marchands autour de cet enjeu majeur. L’organisation professionnelle ȳ6$5$+%(1/2/2 RÉ0UNÉRATIONâffl LES MARCHANDS EXPRIMENT LEURS ATTENTES a ainsi fait le choix de consulter ses élus et adhérents sur leurs attentes en matière de rémunération. Une manière de mobiliser sur le terrain, mais surtout de faire remonter expériences, bonnes pratiques ou idées. Les élus et adhérents de Culture Presse ont ainsi été sollicités par mail au début de l’été, et invités à soumettre leurs contributions. Collectées par l’organisation professionnelle, ces dernières ont fait l’objet de premières synthèses régionales, avant l’élaboration du document national final. Une « sous-rémunération chronique » Alors globalement, que retenir de ces 26 pages ? Un premier constat, aussi tranchant que partagé par les marchands de presse : leur rémunération est chroniquement insuffisante. Bâti en 2013 sur la base des réalités de 2012, et figé depuis 2017, le système actuel semble avoir fait son temps, face aux difficultés accrues du réseau et à la perte d’attractivité de la profession. Le dispositif adopté en 2014 « avait été construit afin que le taux moyen de commission des spécialistes indépendants atteigne ou dépasse 20 % en moyenne. Or, cet objectif affiché n’est pas atteint et la moyenne se situe probablement aujourd’hui entre 18 et 19 % », observe Culture Presse. Et d’ajouter : « de plus, ce taux a tendance à s’éroder dans le temps, sous l’effet des seuils de chiffre d’affaires qui ont été introduits dans la rémunération en 2014. Après une augmentation régulière de 2014 à 2017, on assiste en effet à une érosion des taux depuis, qui s’ajoute donc à la réduction des volumes d’affaires ». “ Les marchands pointent le paradoxe de constituer le réseau le plus spécialisé et le plus identiÀ able d’Europe, et percevoir la commission la plus Iaible.” Culture Presse
L’événement CONNAÎTRE Novembre 2023 Nº491 UNION PRESSE | 13 L’organisation professionnelle dénonce la « sous-rémunération chronique » des marchands. Et appuie son argumentation en s’affranchissant un peu des frontières françaises. « On est là, dans tous les cas, très éloignés des standards européens, dont les différents systèmes nationaux accordent aux détaillants une commission moyenne de 25 % », note ainsi Culture Presse. Et de pointer un « paradoxe » pour les marchands indépendants spécialisés : « constituer le réseau le plus spécialisé et le plus identifiable d’Europe, et percevoir la commission la plus faible ». Globalement, les marchands « attendent une meilleure prise en compte de leur apport dans le partage de la valeur », plaide encore Culture Presse. Une nécessaire simplifi cation Autre cheval de bataille : la simplification du système. Avec ses différentes échelles de rémunération, ses critères selon les segments de points de vente, sa multiplicité (une dizaine) de majorations, le dispositif de rétribution des marchands leur apparaît « comme complexe, difficile à comprendre et à mesurer ». « Ils évoquent les trop nombreux critères, les trop nombreuses échelles et reconnaissent très souvent ne pas connaître précisément leur taux de commission », souligne l’organisation professionnelle, selon laquelle « les marchands attendent un dispositif clair, simple, lisible, anticipable et attractif ». Au-delà de ces considérations qui peuvent paraître comme éminemment techniques, l’enjeu est de taille : il en va pour Culture Presse de l’attractivité du métier de marchand de presse. L’organisation « estime en effet que l’objectif visant à restaurer l’attractivité du métier de diffuseur de presse dans le dispositif actuel n’a pas été atteint. Et que le mouvement de déspécialisation auquel nous assistons au travers de la réduction des linéaires ou l’arrêt de l’activité par certains commerçants en est la preuve éclatante ». L’organisation professionnelle relève par exemple l’évolution du nombre de points de vente à offre limitée (PVC), qui constituent désormais 11,3 % du réseau total pour 3,4 % des ventes. « Ces points de vente ont choisi une formule moins efficace sur le plan commercial, moins rémunératrice également, et moins respectueuse de la diversité de l’offre, avertit Culture Presse. Ce sont très souvent d’anciens points de vente dits “traditionnels”, pour lesquels le métier a perdu son attractivité – dans sa pratique, comme dans son économie ». Ces constats et revendications posées, quelle suite attendre ? Le processus entamé par l’Arcep prendra nécessairement du temps, puisque cette consultation publique va ouvrir à la voie à des négociations interprofessionnelles autour de la rémunération des marchands, qui impliqueront les organisations représentatives de la filière. À n’en pas douter, compte tenu du contexte délicat pour de nombreux acteurs, ces dernières seront disputées et difficiles. Alors que Culture Presse « s’inquiète de voir s’installer un délai trop long, incompatible avec l’urgence du besoin », elle a demandé à l’Arcep de fixer un délai maximum à cette phase de négociations. De quoi alimenter les pages de votre magazine professionnel pendant PHOTO : DR. un certain temps… “ Les marchands attendent un dispositif clair, simple, lisible, anticipable et attractif.” Culture Presse
CONNAÎTRE Décryptage 14 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 L’ARCEP A DÉCIDÉ D’OUVRIR LE CHANTIER DE LA RÉFORME DE LA RÉMUNÉRATION DES MARCHANDS DE PRESSE. QUELS CONSTATS À L’ORIGINE DE CETTE ACTIONȷ" ON FAIT LE POINT. SARAH BENLOLO La filière de la vente au numéro fait face à une décroissance de son volume d’affaires. Ainsi, les ventes en montants forts (VMF) des exemplaires confiés à la distribution groupée de la presse ont diminué de 32 % entre 2014 et 2021, passant, en sept ans, de 1,67 milliard d’euros à 1,135 milliard d’euros. Preuve surtout que, sur le marché d’offre qu’est la presse, la créativité des éditeurs reste un moteur, les fournis ont reculé dans le même temps de 10,1 % à 376,4 millions d’exemplaires. Selon la Commission du réseau de la diffusion de la presse (CRDP), les ventes de titres de la presse coopérative (et non l’ensemble des références de presse reçues par les marchands) ont enregistré un recul de 9,4 % à 180,6 millions d’exemplaires entre janvier et juillet 2023, contre 199,2 millions d’exemplaires un an plus tôt. DES VOLUMES EN BAISSE -12,6 %** La VMF moyenne par point de vente a, elle aussi, diminué. Elle a en effet perdu sept points entre 2017 et 2021, passant de 62 700 euros à 54 800 euros environ. Cette baisse de la VMF par point de vente a pour effet une diminution de la rémunération des marchands de presse du même ordre de grandeur, puisque celle-ci est assise sur un pourcentage des ventes réalisées et que ce pourcentage n’a plus évolué depuis le 1er janvier 2017. LA RÉMUNÉRATION, UN ENJEU D’ATTRACTIVITÉ ET DE VIABILITÉ -9,4 %* Plus significatif encore : le nombre de titres distribués s’est réduit de près de 5 % à 1 199 titres, contre 1 257 titres entre janvier et juillet 2022. -5 %* Ventes Individuelles ........................................................ 597 847 532 Ventes par Tiers ................................................................. 31 595 061 Abonnements individuels ................................................ 478 511 012 Abonnements par Tiers ....................................................... 4 626 463 Portage ............................................................................ 751 132 935 'LɽXVLRQ'LɽpUpH3D\pH ...................................................... 8 665 842 9HUVLRQV1XPpULTXHVLQGLYLGXHOOHV ................................. 526 548 181 9HUVLRQV1XPpULTXHV7LHUV ............................................. 147 379 915 RÉPARTITION DE LA DIFFUSION FRANCE PAYÉE ACPM 2022 -10,1 %* -32 %** 6 % 23 % 1 % 19 % 29 % 0,2 % 0,3 % 21 %
CONNAÎTRE Novembre 2023 Nº491 UNION PRESSE |15 Décryptage Le nombre de marchands de presse a diminué de manière régulière au cours des dix dernières années. Selon les chiffres de la CRDP, il y avait en France environ 27 500 points de vente en 2012, 23 200 en 2017 et 20 200 en 2022 (soit une baisse de 26 % depuis dix ans et de 13 % depuis cinq ans). 20 232**** UN RÉSEAU EN ÉROSION 363**** La tendance est aussi à la déspécialisation. Un nombre croissant de marchands de presse semblent ainsi demander la diminution de leurs linéaires de presse. Selon la CRDP, sur -4,8**** En 2022, la réduction de la taille du réseau s’est révélée, en proportion, plus importante en métrage linéaire qu’en nombre de points de vente. Le linéaire de presse total a ainsi diminué de 4,8 % (soit une perte de 86,2 kilomètres) contre une réduction du nombre de points de ventes de 2,4 % (490 points de vente). ÉVOLUTION DU NOMBRE DE POINTS DE VENTE DE PRES SE (HORS RÉSE AU COMPLÉMENTAIRE DE LA PRESSE QUOTIDIENNE RÉGIONALE) 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 flȷffi ȷffi ȷfl ȷfl ȷfl ȷ ȷ ȷ ȷffifl ȷffi ȷ ȷ UN MÉCANISME COMPLEXE ET HÉTÉROGÈNE 10 à 24 %** Les marchands perçoivent une commission déterminée en pourcentage du montant des ventes de publications quotidiennes et périodiques réalisées par leur La rémunération des marchands se compose d’une rémunération de base dont le taux de commission varie entre 10 % et 24 % suivant le type de point de vente, et de majorations, supplémentaires, dont le cumul peut dépasser 10 % du montant des ventes. TAUX DE RÉMUNÉRATION DE BASE PAR SEGMENT DE POINT DE VENTE 'LɽXVHXUV VSpFLDOLVpV .LRVTXHV &RQFHVVLRQV 5D\RQVLQWpJUpV 39&394HW397 6XSpUHWWHVJU DJJOR $XWUHV QPQPQPQPQPQPQP 5pPXQpUDWLRQGHEDVH 15 % 23 % 24 % 14 % 13 % 10 % 15 % 13 % 14 % 14 % 13 % 15 % 778 propositions de diffuseurs examinées par la commission l’année dernière, 203 avaient pour objet la réduction du linéaire de presse et 160 la conversion d’un magasin traditionnel en point de vente complémentaire (soit 363 demandes en cumulé). Et ce, alors que le nombre de propositions examinées par la commission pour l’un ou l’autre de ces deux motifs s’élevait à 257 dossiers en 2019 et à 175 en 2017. intermédiaire. Dans un contexte de baisse structurelle des ventes et d’érosion du réseau, cette rémunération souffre donc nécessairement en conséquence.
CONNAÎTRE Décryptage 16 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 6285&(6ȷffl %DURPqWUHGHVYHQWHV&RPPLVVLRQGXUpVHDXGHOD'LIIXVLRQGHOD3UHVVH&5'3VHSWHPEUH $XWRULWpGHUpJXODWLRQGHVFRPPXQLFDWLRQV pOHFWURQLTXHVGHVSRVWHVHWGHODGLVWULEXWLRQGHODSUHVVH$UFHS 2EVHUYDWRLUHGHODSUHVVHHWGHVPpGLDVGHO·$OOLDQFHSRXUOHVFKLIIUHVGHOD SUHVVHHWGHVPpGLDV$&30e pGLWLRQ &RPPLVVLRQGXUpVHDXGHODGLIIXVLRQGHODSUHVVH&5'3 'pFLVLRQVGX&RQVHLOVXSpULHXU GHVPHVVDJHULHVGHSUHVVH&603VXUODUpPXQpUDWLRQGHVGLIIXVHXUVGHSUHVVH 10 à 33,5 %** Les règles actuelles prévoient des écarts de rémunération variant du simple au triple entre points de vente. En effet, leur taux de commission varie de 10 % à 33,5 % (majorations incluses), s’agissant des ventes de publications périodiques. 10***** L’éligibilité des points de vente à ces majorations et leur niveau dépendent de leurs caractéristiques (type de point de vente, localisation, chiffre GRILLE DE RÉMUNÉRATION DES MARCHANDS 0DMRUDWLRQ©LQIRUPDWLVDWLRQª Obligatoire 1 % 1 % 0,5 % 0DMRUDWLRQ©ORF.².KDEª 1 % 0DMRUDWLRQ©ORF..KDEª 3 % 0DMRUDWLRQ©ORF.0KDEª 4 % 0DMRUDWLRQ©ORFDJJOR3DULVª 5 % 0DMRUDWLRQ©ORF]RQHWRXULVWLTXHª 1 % 0DMRUDWLRQ©ORFJDOHULHVXSHUª 1 % 0DMRUDWLRQ©ORFJDOHULHK\SHUª 3 % 0DMRUDWLRQ©&$fl.½DQª 1 % 1 % 0,5 % 0DMRUDWLRQ©&$.½DQª 1,5 % 1,5 % 0,75 % 0DMRUDWLRQ©&$.½DQª 2 % 2 % 1 % 0DMRUDWLRQ©&$.½DQª 2,5 % 2,5 % 1,25 % 0DMRUDWLRQ©&$.½DQª 3 % 3 % 1,5 % 0DMRUDWLRQ©&$.½DQª 3,5 % 3,5 % 1,75 % 0DMRUDWLRQ©&$.½DQª 4,5 % 4,5 % 2,25 % 0DMRUDWLRQ©&$VXS.½DQª 5 % 5 % 2,5 % 0DMRUDWLRQ©0/'ª 1 % 1 1 % 0,5 % 0DMRUDWLRQ©0/'ª 1,5 % 1,5 % 0,75 % 0DMRUDWLRQ©0/'ª 2 % 2 % 1 % 0DMRUDWLRQ©0/'ª 2,5 % 2,5 % 1,25 % 0DMRUDWLRQ©0/'ª 3 % 3 % 1,5 % 0DMRUDWLRQ©0/'VXSª 3,5 % 3,5 % 1,75 % 0DMRUDWLRQ©SURPRVTXRWLGLHQVª2 1 % 0DMRUDWLRQ©DPSOLWXGHKRUDLUHª3 1 % 0DMRUDWLRQ©HVSDFHTXRWLGLHQª4 1 % 0DMRUDWLRQ©TXRW=HQW=FDLVVHª5 1 % 0DMRUDWLRQ©&$TXRWVXS.½ª6 1 % 0DMRUDWLRQ©/DEHO4XRWLGLHQª7 1 % 1 % 34 5pPXQpUDWLRQPLQLPDOH 15 % 16 % 23 % 24 % 14 % 13 % 10 % 15 % 13 % 14 % 13 % 5pPXQpUDWLRQPD[LPDOH 21 % 28,5 % 24 % 30 % 33,5 % 14,5 % 17,75 % 11% 10% 15% 14% 13% 'LɽXVHXUV VSpFLDOLVpV .LRVTXHV &RQFHVVLRQV 5D\RQVLQWpJUpV 39&394HW397 6XSpUHWWHV JUDJJOR $XWUHV QPQPQPQPQPQPQP 5pPXQpUDWLRQGHEDVH 15 % 23 % 24 % 14 % 13 % 10 % 15 % 13 % 14 % 14 % 13 % 15 % 1$FTXLVFDUHQYHUWXGXGHODGpFLVLRQQOHVGLɽXVHXUVVSpFLDOLVpVGRLYHQWSUpVHQWHUXQHVXUIDFHFRPPHUFLDOHFRQVDFUpHDX[SURGXLWVGHSUHVVHG·DXPRLQV0/'Y2&HWWHPDMRUDWLRQDGPHWSRXUFRQWUHSDUWLHODPLVH HQSODFHSDUOHPDUFKDQGGHSUHVVHGHSURPRWLRQVGLWHV©TXRWLGLHQVªYOHGHODGpFLVLRQQGX&6033&HWWHPDMRUDWLRQDGPHWSRXUFRQWUHSDUWLHO·DGDSWDWLRQGHO·DPSOLWXGHGHVKRUDLUHVG·RXYHUWXUHDX[ÁX[GHFOLHQWqOHLELG 4&HWWHPDMRUDWLRQDGPHWSRXUFRQWUHSDUWLHODPLVHHQSODFHG·XQHVSDFHVSpFLÀTXHGpGLpDX[TXRWLGLHQVLELG5&HWWHPDMRUDWLRQDGPHWSRXUFRQWUHSDUWLHODSUpVHQFHGHVTXRWLGLHQVHQ]RQHVG·HQWUpHRXGHFDLVVHLELG6&HWWHPDMRUDWLRQ DGPHWSRXUFRQWUHSDUWLHODUpDOLVDWLRQG·XQFKLɽUHG·DɽDLUHVDQQXHOG·DXPRLQVȷHXURVJUkFHjODYHQWHGHTXRWLGLHQVLELG70DMRUDWLRQRXYHUWHDX[SRLQWVGHYHQWHGHFDSLOODULWpjO·H[FHSWLRQGHV397YH d’affaires, taille du linéaire, etc.). Il existe actuellement dix majorations différentes, sources d’un manque de lisibilité et de transparence selon l’Arcep.
CONNAÎTRE Décryptage 18 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 5e081e5$7,21ȷffl /(6$77(17(6'(6 0$5&+$1'6'(35(66( APRÈS UNE LARGE CONSULTATION, CULTURE PRESSE A FAIT PARVENIR À L’ARCEP SA CONTRIBUTION SUR LES ATTENTES DES MARCHANDS DE PRESSE QUANT À L’ÉVOLUTION DE LEUR RÉMUNÉRATION. SYNTHÈSE. SARAH BENLOLO L’impatience des marchands sur le sujet est grande. « Ils attendent de ces travaux une revalorisation qui permette de sortir de la sous-rémunération chronique du réseau le plus spécialisé d’Europe – premier vendeur de magazine par habitant – pour lui permettre d’atteindre les standards considérés comme normaux ailleurs », tranche d’emblée Culture Presse. Sans minimiser les difficultés des acteurs de la filière, les marchands se disent « convaincus qu’il leur faut investir dans leur réseau pour redynamiser le marché et briser la spirale de la déspécialisation ». 1 815e6($8 RICHE D a n s s a co n t r i b u t i o n , Culture Presse insiste sur « la richesse que constitue un réseau de 9 000 spécialistes indépendants bien identifiés par le consommateur ». Pour les marchands, « l’effectif de ce réseau des spécialistes ne saurait être appréhendé de manière trop restrictive, dans un objectif mortifère d’économie, au risque de remettre en cause la continuité territoriale de la presse et l’efficacité de la distribution – et de la vente. Et donc in fine, l’existence même d’une presse vendue au numéro dont personne ne sait se passer ». 81',6326,7,)'( 5e081e5$7,21 6,03/,),(5 Avec ses multiples compléments de rémunération, l e sy s t è m e a c t u e l e s t considéré comme « trop complexe, comprenant trop de variables et même parfois inéquitable ». « Il conviendrait sans doute de simplifier le dispositif, de le rendre aussi plus anticipable en définissant des taux à l’avance », propose Culture Presse, envisageant une option selon laquelle les marchands seraient classés en non-spécialiste et en quelques catégories de spécialistes – chaque catégorie ayant un taux de commission fixe. Dans un souci de simplification, l’organisation professionnelle propose aussi que tous les produits distribués par les Sociétés agréées de distribution de la presse (SADP) fassent l’objet d’un taux unique pour chaque magasin, afin de mettre fin au système de « triple échelle » : segment de points de vente, critères objectifs, catégorie de produits. 3 2 6257,5'(/$©6286 5e081e5$7,21&+521,48(ª
Décryptage CONNAÎTRE Novembre 2023 Nº491 UNION PRESSE |19 LES TÂCHES LOGISTIQUES EXCLUES DU SYSTÈME Dans le même temps, les adhérents de Culture Presse « excluent très majoritairement une rémunération sur des tâches logistiques, se considérant d’abord et avant tout comme des marchands, et en soulignent même les effets pervers », assure l’organisation professionnelle. Les marchands rejettent également l’efficacité de compléments liés au niveau de chiffre d’affaires et à l’emplacement. L’organisation professionnelle propose de ne retenir que la taille du linéaire – corrélée à l’offre titres – pour déterminer quelques catégories de points de vente, bénéficiant chacune d’un taux de commission net donné. UNE « FRONTIÈRE » ENTRE SPÉCIALISTES ET SUPPLÉTIFS OU NON-SPÉCIALISÉS Sans entrer dans le détail du futur système, qui fera l’objet de négociations interprofessionnelles, les marchands ont exposé leurs attentes quant au futur dispositif. « Ils estiment que la rémunération doit répondre d’abord aux objectifs de professionnalisation, de visibilité et d’efficacité au service du secteur, et de capacité d’exposition », souligne Culture Presse. Dans cette optique, la rémunération serait « définie autour d’une frontière entre spécialistes (qui répondent à ces impératifs) et points de vente supplétifs ou non spécialisés ». Cette qualification de spécialiste répondrait d’une part à des critères matériels (visibilité et identification par la présence d’enseignes, informatisation du point de vente, présence d’un linéaire développé minimum, part du linéaire dévolu à la presse en comparaison de celui destiné aux autres activités, en fonction de la surface de vente), et d’autre part des critères de qualité de service : formation initiale et continue, respect des règles merchandising et d’exposition, acceptation des nouveautés, adhésion à une charte commerciale… « La question du nombre de jours d’ouverture ou de l’amplitude horaire, plus débattue, pourrait également être envisagée », ajoute Culture Presse. 4 DES DÉLAIS 8 REDOUTÉS L’ACCÉLÉRATION DES VERSEMENTS SOUHAITÉE Logiquement, les marchands expriment le souhait de percevoir la totalité de leur rémunération le plus vite possible. « L’accélération des versements, dans un premier temps, par une logique d’acomptes puis l’adoption d’un système à la vente leur apparaît essentielle », explique Culture Presse. UNE POSSIBLE INCITATION À LA 3(5)250$1&(â" Parmi les autres pistes évoquées par les marchands, celle d’une « incitation à la performance, au travers d’une prime pour ceux qui évoluent mieux que la tendance marché, calculée au plan régional ». Les adhérents de Culture Presse expriment aussi leur intérêt pour que s’ouvre « une discussion visant à leur permettre d’ouvrir des lieux de vente supplétifs dans leur environnement, de les gérer et de les animer, en échange d’un bonus sur leur propre rémunération, ou d’un partage équitable de la valeur ». 6 7 5 Avec les processus de la consultation publique de l’Arcep puis des négociations interprofessionnelles qui suivront, l’organisation professionnelle s’inquiète « de voir s’installer un délai trop long, incompatible avec l’urgence du besoin ». « À la demande pressante de ses adhérents, elle souhaite que l’Autorité de régulation fixe un délai maximum à la phase de négociation, qui s’impose aux parties », plaide-t-elle. En attendant, Culture Presse souligne également « le besoin de faire cesser le glissement lié au chiffre d’affaires dans le système actuel », et demande à l’Arcep de prendre « une nouvelle mesure de baisse des seuils pour 2024 », comme l’Autorité l’a fait l’été dernier. Enfin, l’organisation professionnelle insiste sur « la nécessité que tous les acteurs à la négociation disposent de données précises sur l’existant », aujourd’hui en possession des seules SADP, « afin de pouvoir discuter sur des bases solides et de mesurer précisément l’impact sur le réseau des mesures prises ».
CONNAÎTRE L’événement 20 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 SECRÉTAIRE NATIONAL DE CULTURE PRESSE, JEAN-MICHEL DETCHART REVIENT SUR LES GRANDS ENSEIGNEMENTS DE LA CONSULTATION MENÉE PAR L’ORGANISATION PROFESSIONNELLE AUPRÈS DE SES ADHÉRENTS AU SUJET DE LA RÉMUNÉRATION. PHOTO :@RAPHAËL BOUCHEROY. UNION PRESSE : Comment l’organisation professionnelle a-t-elle élaboré cette contribution ? JEAN-MICHEL DETCHART : Po r t é d e longue date par Culture Presse, le sujet de la rémunération des marchands de presse est revenu sur le devant de la scène lors du congrès de notre organisation professionnelle en mars dernier. L’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) s’est saisie du sujet, reprenant notre proposition de stratégie en deux étapes. Dans un premier temps, une mesure prise à court terme avec, dès cet été, une décision sur l’abaissement de ensuite regroupé les contributions et fait un premier travail de restitution, au cours du mois d’août, avant la réalisation d’une synthèse nationale qui a donc été adressée à l’Arcep. Le taux de retour a été bon, malgré les délais et le fait que nous ayons été obligés de mener cette consultation pendant la période estivale, qui est aussi pour beaucoup d’entre nous la plus chargée pour nos commerces. U.P. : Quels grands enseignements retenezvous dans la contribution de Culture Presse ? JEAN-MICHEL DETCHART : Ce qui émerge très clairement, c’est que le taux de base de définition de notre rémunération n’est pas suffisant par rapport au travail que nous fournissons. Malgré les compléments de rémunération, qui sont d’ailleurs très hétérogènes et méritent sûrement une simplification, le niveau de rémunération n’est pas à même d’assurer la viabilité de nos commerces. Ensuite, nous insistons sur la nécessaire reconnaissance du travail spécifique du marchand spécialiste, c’est-à-dire celui dont l’une des activités principales est la presse, que la presse fait vivre et qui fait vivre la presse. D’où la nécessité de définir les critères permettant de prendre en compte cette spécificité et la rétribuer à sa juste valeur. U.P. : Dans quel état d’esprit se trouvent vos confrères ? JEAN-MICHEL DETCHART : Dans une certaine impatience et un sens de l’urgence face à la dégradation de notre environnement économique. J’espère que l’Arcep fixera des délais clairs pour les nécessaires négociations qui s’ouvriront dans la filière après sa phase de consultation publique. L’enjeu est majeur : il s’agit de redonner à la vente de la presse son attractivité. Aujourd’hui, certains font le choix d’abandonner cette activité ou de la réduire drastiquement face à l’idée que la presse prend trop de temps, demande trop de travail par rapport à la rémunération qui en résulte. Il faut casser cette spirale. La presse est encore un produit d’appel, elle fait rentrer des clients dans nos magasins… Pendant la crise sanitaire, les commerces de presse ont été reconnus comme « essentiels ». Ils ne demandent qu’à continuer à en vivre… encore faut-il que la rémunération suive. 6 % des seuils applicables à la majoration liée au chiffre d’affaires des marchands de presse. Et parallèlement, le lancement d’une consultation publique sur une évolution de plus grande envergure des modalités de la rémunération, ouverte jusqu’au 16 octobre. Le sujet a donc naturellement été abordé lors des bureaux nationaux et conseils d’administration de Culture Presse, lors desquels nous avons décidé de lancer une consultation auprès de nos élus et adhérents, pour aboutir à la contribution la plus représentative possible. U.P. : Comment cette consultation s’est-elle déroulée ? JEAN-MICHEL DETCHART : De manière générale, il me semble important que l’organisation professionnelle fasse de plus en plus appel au terrain, pour que les idées et solutions remontent de la base. Étant donné les délais fixés par l’Arcep, il fallait aller assez vite. En juillet, un mail a été adressé à nos élus puis à tous nos adhérents. Chacune des régions a " UNE VOLONTÉ DE FAIRE APPEL AU TERRAIN " P̈̅̆̅̉ ̈˻˹̋˻˿̂̂˿̉ ̆˷̈ SARAH BENLOLO JEAN-MICHEL DETCHART
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AGENCER Reportage 22 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 AGENCER Arnaud Yger a repris en 2020 avec son père Joël ce commerce, largement tourné vers la presse, dans une galerie commerciale en périphérie de Nancy. Sa fille Noémie Yger travaille désormais avec lui.
Novembre 2023 Nº491 UNION PRESSE |23 Reportage AGENCER pendant deux ans pour finalement parvenir à devenir le propriétaire dans une opération colossale, au budget global de 1,3 million d’euros. Le tout financé par un apport personnel et un prêt. Une affaire de famille De fait, cette Maison de la Presse est aussi une maison de famille. Arnaud Yger est donc le gérant et actionnaire majoritaire, son père Joël Yger est l’actionnaire minoritaire, tandis que Noémie Yger travaille dans l’entreprise, ainsi que le frère d’Arnaud Yger. « J’ai toujours connu l’univers du travail en famille », raconte ce dernier. « Mes parents possédaient un hôtel sur Nancy et j’ai appris le métier de commerçant là-bas. De nombreux membres de la famille y travaillaient également. Cela me semble dans le cours normal des choses », ajoute-t-il. Complices, le père et la fille le sont. Ils s’amusent de la réponse de l’un ou de l’autre, et ils saluent les clients fidèles de concert. Complémentaires, aussi. « La différence d’âge entre nous permet d’adresser les besoins de tous nos clients, de savoir quelles seront les tendances, mais aussi de savoir miser sur les fondamentaux », détaille ainsi Noémie Yger. « Nous avons chacun nos atouts. Je suis très tournée vers les commandes de presse, mon père sur les commandes de tabac, mais nous faisons ensemble pour que le regard de l’autre apporte une tempérance ou une audace », souligne la commerçante. Cette dernière, pour le moment, est salariée de la structure dont son père est le gérant principal. À terme, elle « rêve de reprendre le magasin et de le faire encore fructifier ». La presse en majesté Le jour de notre visite, au lendemain de la défaite cruelle du XV de France en quarts de finale de la Coupe du monde de rugby contre l’Afrique du Sud, Noémie Yger a remisé le présentoir dédié à la DAVID MEDIONI MATHIEU CUGNOT D ’apparence, la galerie commerciale de Houdemont ressemble à toutes les galeries commerciales des zones périurbaines de France. D’apparence seulement, car celle-ci abrite un commerce particulier, un magasin qui porte haut et fort les valeurs et l’amour de la presse. Une passion pour le rapport à l’autre ainsi que pour « la diversité de ce que peuvent proposer les éditeurs ». Les mots sont de Noémie Yger, 25 ans. Elle travaille dans le magasin depuis le 1er avril 2020, date à laquelle son père Arnaud Yger a décidé de reprendre ce point de vente. Un nouveau défi pour lui qui possédait un plus petit commerce qui ne vendait que de la presse. Il avait envie d’agrandir son magasin et d’ajouter le tabac à la corde de son arc de vendeur. Il a négocié avec les gérants de l’époque (un certain Jean-Luc Joffin, ancien président de la région Nord-Est de Culture Presse !) EN PÉRIPHÉRIE DE NANCY, DANS UNE GALERIE MARCHANDE DE HOUDEMONT, UNE FAMILLE MAGNIFIE ET GLORIFIE LA PRESSE. REPORTAGE. LA PRESSE L’écrin de
AGENCER Reportage 24 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 compétition que la boutique avait mis en place. « Nous faisons en sorte de thématiser le magasin et de donner envie aux gens d’acheter et de découvrir », confie encore la jeune marchande. Dans le commerce, ce qui frappe, c’est le rayon presse qui s’étale sur près de 330 mètres linéaires développés et propose 3 800 références. Ce qui permet à chacun de trouver son bonheur : des nombreuses revues dédiées à l’Histoire, en passant par les jeux, les voitures, ou l’actualité. Tout y est. Et le point de vente bénéficie de cet achalandage exceptionnel avec des clients qui font plusieurs kilomètres pour venir trouver ici, leur collection. « J’ai fait les comptes ce week-end, et nous avons 147 collections mises de côté pour les clients », détaille Noémie Yger en vantant ce « service supplémentaire » apporté aux clients qui raffolent des encyclopédies sans forcément les trouver ailleurs. Dans cette boutique qui « travaille ses fondamentaux » ainsi que le raconte Arnaud, la diversification est réduite. « Le fait d’être dans une galerie marchande permet de bénéficier d’un grand flux de passage, en revanche cela rend la diversification plus limitée puisqu’au-delà du grand supermarché Cora en face de nous, il y a aussi beaucoup de boutiques autour. Chacun doit tout de même pouvoir cultiver son jardin », estime Arnaud Yger. Toutefois, la petite diversification opérée par les marchands est efficace. Couteaux, carterie, bibelots de Nancy, de nombreux jeux pour les enfants, et aussi une cave à cigares bien fournie qui « fait venir des clients car nous ne sommes plus que trois civettes dans les environs », décrypte le gérant. Alors que la boutique se remplit, que les vendeurs s’affairent, un aparté avec “ Être dans une galerie marchande permet de bénéÀcier dun grand Áux de passage. ” Arnaud Yger Avec près de 330 mètres linéaires développés, la presse occupe une place de choix dans le commerce. Sans oublier XQHGLYHUVLÀFDWLRQUDLVRQQpHDYHFGXWDEDFGHVMHX[GHODFDUWHULHGHVFDGHDX[
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AGENCER Reportage 26 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 communicative dans la façon qu’elle a d’aimer ce produit si particulier. « J’aime donner un écrin à ces titres de presse. Pour qu’ils fassent envie », confie-t-elle. Au moment de quitter ce père et cette fille qui distribuent du sourire, une certitude : avec des hussards de cette trempe, la presse a encore de belles heures devant elle. beaucoup la presse, et son univers. Elle s’est donc lancée avec son père, et s’implique pleinement dans ce métier qu’elle a découvert. Elle est notamment devenue viceprésidente de la délégation de Nancy de Culture Presse (voir page 44). Et a aussi décidé de transmettre son savoir de la presse grâce à une homologation pour devenir formatrice en presse. Pleine d’entrain, Noémie Yger est Noémie Yger. Elle raconte qu’elle s’est retrouvée par hasard dans ce métier. Au départ, elle rêvait de devenir professeur des écoles. Elle a passé une licence, et ensuite est entrée en master. Est venu le premier stage. Et avec lui la désillusion. Elle a décidé de bifurquer et de faire autre chose. Elle s’est cherchée, beaucoup. Jusqu’au jour où Arnaud Yger a eu ce projet d’acquisition dans la galerie marchande. Elle aimait déjà
Reportage AGENCER Novembre 2023 Nº491 UNION PRESSE | 27 SITUATI N Maison de la Presse Galerie commerciale Cora 51 ² âfl +oXdemont Fiche d’identité SURFACE DE L’ESPACE DE VENTE 137 m2 CONTACT Arnaud et Noémie Yger – 03 83 54 06 96 PANIER MOYEN ½ MÈTRES LINÉAIRES DÉVELOPPÉS : 329 HORAIRES De 8h30 à 20 heures dX lXndi aX samedi )ermp le dimancKe NB DE CLIENTS 800 PAR JOUR DATE DE REPRISE 2020 ACTIVITÉS HORS-PRESSE Carterie, cigarette électronique, SDSHWHULHMHX[FDGHDX[ FDJ, tabac, cave à cigares, stylos, briquets Zippo, cadeaux, couteaux, etc. NB DE TITRES 3 800 e48,3(ȷffl5 &$,66(6ȷffl(STRATOR) 'pS{Wȷffl Nancy DU LUNDI AU JEUDI, 1 300 LES VENDREDI ET SAMEDI COMMISSIONS PRESSE 90 000 € TABAC 165 000 € FDJ 119 000 €
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VENDRE FOCUS Presse 30 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 AU CŒUR DES PRÉOCCUPATIONS ÉCOLOGIQUES MAIS AUSSI ÉCONOMIQUES, LA PRESSE SPÉCIALISÉE DANS LES LOISIRS CRÉATIFS A TOUS LES ATOUTS AU CREUX DE SES MAINS. IONIM FOURNIER S ur TikTok et Instagram, les vidéos tutorielles pour réaliser des choses soi-même sont désormais légion. De leur côté, les éditeurs de magazines n’ont pas attendu les réseaux sociaux pour mettre à disposition du plus grand nombre les joies des loisirs créatifs. Tricot, dessin, peinture, collage, scrapbooking, scrapcooking, window color, quilling, serviettage, upcycling… Autant de pratiques portant le même label, celui du DIY pour « Do It Yourself » (« fais-le toi-même »), et marquées par la volonté de consommer mieux, plus écologique et moins cher. Et alors que 73 % des Français assuraient en 2021 pratiquer, même occasionnellement, des activités de bricolage et « fait maison » (étude menée par Toluna pour Webloyalty), la presse de loisirs créatifs continue de tracer son chemin, avec les fêtes de l’automne et de la fin de l’année en ligne de mire. Plus d’un tour dans son sac « DIY, c›est un peu tout ce méli-mélo qui concerne tous les gens qui aiment faire des choses de leurs mains, qui aiment créer, personnaliser », résume Valérian Demesy, président des Éditions Dipa Burda, filiale de l’éditeur allemand spécialisé dans les arts créatifs. À l’instar des Éditions du Saxe (Coudre C’est Facile, Magic Patch, Quilt Mania…), l’éditeur d’Outre-Rhin est un incontournable des rayons avec PHOTOS : DR. ses titres mode, maille et crochet, qui proposent conseils, pas à pas et patrons pour réaliser différents modèles. Jupes, pantalons, écharpes, sacs… rien n’échappe à ses parutions. Parmi elles, Burda Style (codification 14796 à 7,50 euros), Burda Easy (codification 11547 à 7,50 euros) ou encore Burda Curvy (codification 18604 à 7,95 euros), qui met en valeur les grandes tailles. Sans oublier les titres Burda Maille, Burda Creative, Fait Main, Fait Main Tricot et Fait Main Crochet. Les niveaux de vente ne sont plus ceux des années 80, où coudre était presque une nécessité. « Mais je pense que ce qui est recherché, c’est évidemment de l’accompagnement », analyse Valérian Demesy, alors que les réseaux sociaux s’invitent désormais à la table des professeurs. Mais les magazines ont un lapin blanc au fond de leurs chapeaux. « Dans son atelier de couture, on a besoin quand même quelque part de cette planche à patron pour poser ses tissus, découper et faire ses vêtements », assure le dirigeant. Les réseaux sociaux ont remis au goût du jour une conscience pour le recyclage, l’upcycling (surcyclage), la valorisation des matériaux. Une tendance qui est le fondement même des titres de DIY. « Nous ne sommes plus sur les mêmes niveaux d’appétence, ni de ventes qu’il y a 20 ou 30 ans. Par contre, on sent qu’il y a un grand renouveau avec toute la tendance de la slow fashion face à la fast fashion. On revient à quelque chose de plus essentiel », décrypte Valérian Demesy. Du fait main haut de gamme Dominique Darçon-Dubezin, directrice de la diffusion au Groupe Marie Claire, abonde. « C’est dans notre ADN. C’est quelque chose qu’on pratique depuis bien longtemps », indique-t-elle. Depuis au moins 1972, avec le lancement du titre 100 Idées, devenu depuis Marie Claire Idées et vendu 5,90 euros sous la codification 13101. Et si les loisirs créatifs “ Nous ne sommes plus sur les mêmes niveaux de ventes. Mais on sent un grand renouveau, on revient à quelque chose de plus essentiel.” Valérian Demesy LA PRESSE EN UN TOUR DE MAIN
FOCUS Presse VENDRE Novembre 2023 Nº491 UNION PRESSE | 31 indique la directrice de la diffusion. Une piste pour Marie Claire Idées en 2024 ? « Pour être tout à fait honnête, on commence tout juste à travailler le produit », nuance-t-elle. En attendant, le magazine capitalise sur les bons chiffres de son premier hors-série spécial « récup », paru en mai dernier (6,90 euros sous la codification 12117). De son côté, le magazine 100 Idées est quant à lui revenu sur le marché en 2021, désormais porté par Turbulences Presse (codification 11969 à 5,90 euros). Le DIY à la fête Une passion pour le « fait main » qui se transmet également au sein de la famille, sur laquelle s’appuie le titre La Tribu des Idées des Éditions Imaginaires (codification 19026 à 6,50 euros), référence en la matière. L’éditeur Oracom se positionne aussi sur ce segment avec La Petite Fabrique (vendu 12,90 euros sous la codification 18668). Et a lancé récemment, sous la marque Lise (codifications 19492, 19877 ou 11824 notamment), une nouvelle mouture de son magazine Mollie Makes. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Un adage qui sert de ligne directrice aux éditeurs. Et notamment Diverti, qui publie de nombreux titres de DIY. Citons par exemple Passion Cartes Créatives (codification 15761), L’Atelier Floral (codification 16626), Passion Scrapbooking (codification 15811), J’aime Créer (codification 13506), Le Nouvel Atelier des Nanas (codification 13766) ou même Atelier Déco et Création (codification 16203). Tous vivent au rythme des saisons, avec la publication de nombreux spéciaux. 70 activités créatives pour Halloween pour La Tribu des Idées quand arrive le 31 octobre, ou un collector dédié aux fêtes de fin d’année pour Le Nouvel Atelier des Nanas quand les réveillons approchent. Des dates symboliques qui devraient, cette année encore, donner raison aux éditeurs avec pléthore de hors-séries et autres collectors qui vont déferler dans les linéaires. Et le jardin, la maison, la cuisine et même les vêtements ne devraient pas y échapper. Bonnes fêtes à tous ! regroupent beaucoup de disciplines, le bimestriel féminin a décidé de toutes les rassembler. « C’est un magazine un petit peu à part dans le segment des loisirs créatifs. Ce n’est ni un magazine de tricot, ni de crochet mais un magazine à la fois de décoration, de loisirs créatifs, mais aussi d’état d’esprit. Et quand même plutôt sur un univers haut de gamme, assez proche de l’univers de la décoration », explique la dirigeante. Un côté touche-à-tout aussi porté par Modes & Travaux (codification 18744 à 3,50 euros) de Reworld Media. Preuve que recherche d’économies et haut de gamme peuvent être compatibles. Toutefois, selon Dominique DarçonDubezin, pour les lectrices « la première logique, c’est l’inspiration. Ça peut-être les draps de nos grands-mères ou une caisse en bois de vin qui va finir transformée en petit meuble. L’objectif premier n’est pas de faire des économies, mais faire du bon avec des objets de récupération ». Dans cette optique, le titre s’est essayé récemment à des offres avec des patrons. « On voulait voir un petit peu ce que ça donnait. Si on avait un public aussi. A priori, ça a l’air d’être intéressant »,
VENDRE Le Brief 32 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 3 La date de relance 6 octobre 2023 La périodicité Trimestriel Le format 116 pages Dos carré 4 La messagerie MLP La codifi cation 11698 2 L'éditeur Burda Bleu Le tirage ȷH[HPSODLUHV L’assiette de distribution ȷSRLQWVGHYHQWH LE BRIEF CHAQUE JOUR, VOUS RECEVEZ DES DIZAINES DE TITRES À DISPOSER DANS VOS LINÉAIRES. COMMENT Y VOIR PLUS CLAIRȷ" LE BRIEF VOUS PRÉSENTE CHAQUE MOIS UN TITRE EN DÉTAIL, POUR QUE VOUS PUISSIEZ LE CONSEILLER À VOS CLIENTS. CE MOIS-CI, SAVEURS NUTRITION. 1 Le titre Saveurs Nutrition Le slogan ©/HPDJD]LQHGH O·pTXLOLEUHDOLPHQWDLUHª ̆˷̈ SARAH BENLOLO LA CIBLE Femmes de 35 à 54 ans, CSP+. LE CONCEPT La gamme Saveurs s’agrandit avec ce trimestriel alliant cuisine et santé. Le magazine invite médecins, diététiciens, nutritionnistes, aux côtés de sa rédaction, pour donner aux lecteurs toutes les clés pour manger mieux sans se priver de leurs recettes préférées. LE DÉTAIL EN PLUS Au menu, un grand dossier nutrition, des sujets consommation, des conseils nutritionnels, des astuces pour alléger des recettes traditionnelles, des idées pour composer des menus équilibrés… et surtout, 50 recettes conciliant santé et plaisir. L’ENGAGEMENT Après la sortie de Family Cuisine par Saveurs en avril (cuisine familiale et facile) et une nouvelle formule pour Saveurs Green en septembre, Burda Bleu entend adresser tous les segments du marché de la presse culinaire avec ce nouveau lancement. L'éditeur a mis en place Saveurs Nutrition dans près de 11 000 points de vente. À positionner dans le linéaire des titres alimentation et santé, à proximité de 'U*RRGâ&·HVWERQâou du hors-série Bien Manger de Santé Magazine. 5,95 €
Lire et agir ! nº 491 | Novembre 2023 8 Les invités Jean-Christophe Tortora et Bruno Jeudy pilotent le déploiement de La Tribune Dimanche 12 L’événement La réforme de la rémunération des marchands s’amorce 22 Reportage À Houdemont, la presse en majesté LES PROPOSITIONS DE CULTURE PRESSE RÉMUNÉRATION DES MARCHANDS : Lire et agir ! L’OUTIL INDISPENSABLE DU COMMERÇANT DE PRESSE ! UNION PRESSE est une marque média complète, faite par des commerçants de presse pour des commerçants de presse. Autour de votre magazine mensuel, découvrez l’information chaude sur la newsletter quotidienne, retrouvez vos outils de travail indispensables, annuaires, bilan de la vente au numéro, mémentos juridiques ou techniques… et tous les deux ans, venez rencontrer les éditeurs et tous vos partenaires commerciaux à Expopresse. UNION PRESSE c’est chaque mois 52 pages de lecture indispensable au professionnel de la vente au numéro de la presse pour connaître, vendre, évoluer, gérer. L’actualité de votre métier et de la filière Des conseils pour aménager et pour vendre mieux Des focus sur les marchés et les produits, presse et hors-presse Des portraits et des rencontres… Redécouvrez votre magazine, à l’occasion de cette nouvelle formule et lisez chaque mois UNION PRESSE comme 20 000 professionnels, entrepreneurs, commerçants en activité. UNE LECTURE INTÉGRALEMENT DÉDUCTIBLE UNION PRESSE est reconnu par l’administration fiscale comme documentation professionnelle. A ce titre, le prix de vos magazines est intégralement déductible de vos revenus professionnels ! N’hésitez plus, UNION PRESSE ne vous coûte donc rien ! Chaque année, et sur simple demande sur le site internet unionpresse.fr, nous établissons pour vous un justificatif fiscal pour faciliter l’enregistrement comptable et fiscal de cette déduction.
VENDRE Passage en revue 34 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 LES FÉMININS HAUT DE GAMME R̋˸̈˿̇̋˻ ˷̄˿̧̃˻ ̆˷̈ CHRISTINE MONFORT au plus près des femmes (*) Ventes au numéro moyennes, DSH 2022-2023 – Source ACPM. (**) Source éditeur. Une présence renforcée du mensuel sur le réseau en 2024 Laura Pelouard ELLE Chef de produit à CMI France « Titre IPG, ELLE suit de plus en plus de sujets d’actualité sur les phénomènes de société avec une coloration féminine, au-delà de la mode qui reste importante avec deux spéciaux par an (+20 % sur les ventes). La personnalité en couverture a un impact sur les ventes. Le numéro avec Emmanuelle Béart et son documentaire sur l’inceste alliait une figure féminine habituée du magazine et un sujet de société. Le travail entre le digital et le print (2,80 euros) a fait venir des lectrices chez les marchands. Les offres à plus-produits avec des marques qui collent à l’image de ELLE ont été renforcées. Elles attirent des lectrices, les fidélisent sur les semaines suivantes et affichent à peine 10 % d’invendus. » 53 849* ex. Les phénomènes de société suivis avec une coloration féminine Cécile Pruchon Madame Figaro Éditrice adjointe « Depuis sa nouvelle formule de septembre 2022, Madame Figaro a renforcé la place de l’image, de la littérature, du travail des photographes… pour proposer le meilleur de la création, qui est l’ADN de la marque. Le magazine décrypte le beau, ce qui fait sens et est utile à la lectrice. Ses couvertures mettent en avant les personnalités fortes de l’époque. À côté de l’hebdomadaire dans le pack week-end (6,50 euros), le mensuel Madame Figaro #Madfor (2,90 euros) connaît de vraies progressions. Sa présence sur le réseau va être renforcée en 2024, passant de huit à dix numéros par an. Les spéciaux semestriels sur la décoration s’installent bien. Une offre spéciale JO arrivera en juin 2024 avec un numéro collector. » 58 336* ex. Marie Claire « Marie Claire s’engage auprès des femmes depuis plus de 85 ans, ce qui n’est pas rien ! Sa dimension sociétale a permis de renouveler la qualification IPG pour le magazine et son site. Beaucoup de nouveautés ont été lancées à la rentrée pour que le magazine soit très élégant et à même d’embarquer le plus grand nombre. La maquette totalement rénovée facilite la lecture, davantage d’accroches valorisent le fond des sujets, le cahier Style a été repensé… Les plusproduits promus sur nos réseaux sociaux sont un vrai pôle d’activité pour les jeunes, comme les offres couplées avec Cosmopolitan. La dynamique éditoriale et marketing attire des publics qui ne viennent pas forcément sur le réseau. » 99 159* ex. Une dynamique éditoriale et marketing qui attire le public en magasin Gwenaëlle Thebault
Passage en revue VENDRE Novembre 2023 Nº491 UNION PRESSE | 35 Un rajeunissement du public Rodolphe Durand Les plus-produits élargissent le lectorat et font découvrir la marque Claire Bernard Vogue Newsstands manager / responsable des ventes à Condé Nast France « Vogue France reste la référence du monde de la mode, lue par un lectorat exigeant et haut de gamme. Le mensuel s’est aussi ouvert à un public plus jeune, attiré par des couvertures mettant en avant la diversité, l’inclusion et la créativité (avec Jisoo, Angèle, Lily Collins, etc.), la présence de jeunes designers appréciés, des contenus sur l’écoresponsabilité… Les différentes éditions du magazine collaborent davantage pour créer des sujets. Le numéro d’été a par exemple été conçu conjointement par la France, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne. L’édition France (5,50 euros) est très créative, appréciée du réseau et des lectrices. Ses ventes ont progressé de 5 % sur les 12 derniers mois. » 27 826* ex. Silhouette Editeur au Groupe Aedon « Silhouette, lancé en février 2022, est un féminin haut de gamme et mode, avec un côté graphique et un design esthétique. Il offre aussi un point de vue pédagogique sur l’histoire de la mode, les savoir-faire des métiers de l’art et des maisons, ce qui explique peut-être qu’il a séduit un lectorat assez jeune. La nouvelle formule lancée à la rentrée propose une mode plus incarnée et plus forte, qui accompagne le renouveau des maisons de couture. Les couvertures en dessin ont fait place à la photo. Depuis cette année, le trimestriel (6,90 euros) propose deux hors-séries (7,90 euros) : Ultra parfum en avril et Mode et cinéma, paru le 12 octobre. Ils trouvent leur place à côté de Vogue France et Numéro. » 43 000** ex. Un design toujours esthétique mais une mode plus incarnée Thomas Aïdan Harper’s Bazaar Directrice exécutive adjointe de Prisma Media « Harper’s Bazaar est un nouvel écrin pour le luxe, la mode et la culture. Son lancement en février a marqué les esprits et les retours sont très positifs. Le mensuel (4,90 euros) a installé un ton Harper’s Bazaar avec un côté culte, des couvertures collector qui posent un regard différent sur les femmes, une mine d’informations mode pour se faire plaisir, l’accès aux coulisses de cet univers… Les plus-produits sont une manière d’événementialiser des numéros et de faire entrer des gens dans cette galerie d’art. Les numéros d’été ont élargi le spectre. On a vu sur les réseaux sociaux que l’offre avec le tote bag créé par Courrèges, intégralement vendue en quatre jours, a permis d’élargir le lectorat. » n.c.
VENDRE FOCUS Diversification 36 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 CADEAU INDÉMODABLE ET INDÉTRÔNABLE, LA BOUGIE CONTINUE DE SÉDUIRE LES FRANÇAIS. FORTE DE SES VENTES EN HAUSSE PERPÉTUELLE, ELLE SE DÉCLINE À L’INFINI. DÉCRYPTAGE. E l l e e s t d e v e n u e u n incontournable du rayon cadeaux. La bougie est cet indémodable que possédaient déjà nos grands-parents et qui n’a pas pris une ride. Les chiffres parlent d’euxmêmes. Après une baisse notable du chiffre d’affaires mondial de la bougie en 2020 après les pénuries provoquées par le confinement, le marché n’a pas tardé à se relancer dès la fin de la crise sanitaire et devrait enregistrer un taux de croissance annuel de 5,2 % sur les cinq prochaines années. Exceptionnel. La bougie parfumée en particulier tire le marché vers le haut avec des ventes qui ne cessent d’augmenter. « À la suite de la pandémie, on s’est recentré sur soi et sa maison, avec l’idée de donner une identité à son intérieur. Chez nous, la bougie est le segment de la parfumerie qui s’en est le mieux sorti en 2020 et 2021 », affirmait Magali Farion, directrice des achats beauté du groupe Galeries Lafayette, citée par Les Echos. Un phénomène d’autant plus notable en France que l’Europe est le premier marché de la bougie, devant l’Amérique et l’Asie. Des déclinaisons multiples Ce qui est intéressant, c’est de voir l’évolution fulgurante du produit ces dernières années. De simple morceau de cire cylindrique à poser sur une coupelle, elle s’est déclinée dans des jarres en verre, avec couvercle, sans couvercle, dans des pots en métal… Dernière grande tendance : la bougie toute en cire sculptée. En forme de buste, de visage, de fleurs… Comble pour une bougie : celles-ci, bien trop belles, défigurées une fois qu’elles ont brûlé, ne s’allument pas, et font seulement figure d’objets décoratifs. Pour celles qui se laissent enflammer, la tendance depuis plusieurs années est au parfum. Plus question d’allumer une mèche qui ne déclencherait pas une senteur agréable. On note également la variété de mèches : en cordes, en ficelles, parfois même plusieurs dans un seul et même pot, mais aussi en bois pour un doux son proche de CLÉMENCE DURANTON celui d’une cheminée. Ambiance cosy garantie. Parmi les responsables de cette transformation : Yankee Candle, société américaine qui a fait de la bougie jolie et parfumée son fonds de commerce. Ses jarres en verre avec couvercle ont été maintes fois copiées mais peu ont réussi à égaler ses senteurs suffisamment fortes pour parfumer de grands espaces. Un cadeau accessible Le succès de la bougie est dû à sa facilité d’achat : c’est un cadeau qui ne dépasse pas la trentaine d’euros en moyenne, qui a peu de chance de décevoir son destinataire, qui est peu encombrant, qui se pose dans n’importe quelle pièce et qui est multifonctions. Pour un marchand de presse qui voudrait donc se lancer dans ce secteur, pas question d’en rester à la simple bougie sans parfum. Il lui faut des références parfumées et esthétiques, ou dotées de formes originales. Inutile par contre de multiplier les modèles et les marques, le risque étant de créer un rayon trop fouillis visuellement. Le mieux est de proposer plusieurs modèles issus de la même gamme pour varier les tailles et les senteurs. Gros avantages de la bougie : elle offre une bonne marge et surtout, elle ne prend pas de place en stockage ni en magasin. Elle ne demande pas non plus d’aménagement particulier, une étagère suffit. Elle est un ANTICIPEZ VOS COMMANDES ! LA BOUGIE ALLUME LA MÈCHE “ À la suite de la pandémie, on s’est recentré sur soi et sa maison.” Magali Farion
FOCUS Diversification VENDRE Novembre 2023 Nº491 UNION PRESSE | 37 PHOTOS : DR. Maison Amadeo https://www.maison-amadeo.com/fr/ Une boutique de Marseille qui fabrique des bougies avec une étiquette imprimée, des couvercles en bois et un pot en verre décoré à des prix raisonnables (prix de vente conseillé à 18 euros). Ambiances des Alpes https://www.ambiancesdesalpes.com/fr/ À trois mèches, mèche en bois, ou plus classique, ici la bougie se décline sous toutes ses formes, dans des parfums envoûtants. Le tout, made in France. Draeger Paris https://www.draegerparis.com/ On ne présente plus le spécialiste du cadeau. Entre ses sacs, petits accessoires et papier d’emballage, des bougies simples, chics et épurées avec des petits mots doux ou originaux imprimés. Quelques maisons… potentielle des bougies parfumées, rendant certains utilisateurs frileux, préférant revenir aux basiques. Une nouvelle raison de mettre en valeur les fabrications artisanales, biologiques, éthiques, très en vogue quels que soient les objets concernés. En bref, la bougie n’a pas fini de faire parler d’elle. achat coup de cœur, un achat pour soi, autant qu'un cadeau réfléchi et s’adresse à un public très majoritairement féminin. Mais les fabricants n’en oublient pas ces messieurs, de plus en plus attentifs à leur intérieur, avec des senteurs plus boisées. Diptyque notamment, marque française lancée au début des années 1960, l’a compris. La marque, positionnée luxe, est distribuée dans plus de 1 000 points de vente. Mais un marchand de presse aura aussi tout intérêt à travailler avec les fabricants locaux. Beaucoup de petites maisons artisanales existent partout en France (voir encadré) ; certaines sont à retrouver sur les différents salons dédiés à la maison et aux objets, et travaillent volontiers avec des revendeurs indépendants et de proximité. M a i s l a b o u g i e, c ’ e s t a u s s i l a bougie d’anniversaire, totalement incontournable, parfaite à avoir en dépannage. Là aussi, la marge est intéressante. Ou encore les bougies chauffe-plats et chandelles classiques, dans différents coloris, pour mettre sur une table à dîner ou en décoration, toujours très recherchées des clients. Ces dernières se sont arrachées l’hiver dernier, au moment des coupures de courant annoncées. La flambée du prix de l’électricité leur assure également un avenir plutôt radieux. D’autant que des rapports récents ont soulevé la toxicité Lxsir https://lx-sir.fr/ En Dordogne, des objets au design unique, fabriqués avec soin. Collection suivant les saisons ou autour des vins et spiritueux, Lxsir propose des cadeaux idéaux. Mat & Amandine https://www.mat-amandine.fr/ Une apparence brute, en bois et un retour à la nature garanti pour cette maison qui fait tout elle-même, dans un atelier lyonnais. Naturessens https://naturessens.fr/ Des bougies discrètes, végétales, parfumées aux huiles essentielles, fabriquées en Isère. Provence Chic https://provence-chic.com/ Glaces, gâteaux, milkshake, chez Provence Chic la bougie est gourmande, girly, fun, colorée. Unique en son genre.
38 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 VENDRE Livres à l'honneur et les éditeurs rivalisent d’inventivité pour taper dans l’œil de futurs acheteurs. Côté beaux livres, pas de révolution : les thèmes porteurs sont très bien identifiés. Ils ne sont pas si nombreux. Il y a l’Histoire (À toute berzingue), la cuisine (Ovalix. Une histoire gourmande du rugby, Albin Michel), le voyage (En train. 32 itinéraires pour voyager autrement en Europe, Gallimard), et l’art, qu’il s’agisse de la peinture (Animaux fantastiques ou Chagall politique, Gallimard) ou de la photo (Don McCullin, le monde dans le viseur). L’incarnation est toujours en vogue. Un visage, une personnalité suffit parfois à défendre un livre. Cette tendance contribue au succès de nombreux beaux livres. Ainsi, on trouve parmi les sorties récentes des ouvrages portés par Thomas POUR SE TAILLER UNE PLACE SOUS LE SAPIN DE NOËL, LES ÉDITEURS MISENT SUR LA QUALITÉ, MULTIPLIANT BEAUX LIVRES ET ÉDITIONS COLLECTORS. FOCUS — LES SUCCÈS ANNONCÉS — LE POCHE DU MOIS Pesquet (La Terre entre nos mains, Flammarion), Nicky Doll (Reines. L’art du drag à la française) ou Lorànt Deutsch (À toute berzingue). Et les éditeurs de livres au format poche ne sont pas en reste, multipliant les parutions collectors. Chez Pocket, on mise sur Tolkien et des rééditions du Hobbit et du Silmarillon. D’autres classiques sont à l’honneur chez Folio, comme L’appel de la forêt de Jack London ou encore Persuasion de Jane Austen. Au Livre de Poche, on parie sur une réédition de Je revenais des autres de Mélissa Da Costa, avec une nouvelle couverture, et sur une alléchante trilogie Pierre Lemaitre (Les enfants du désastre). Face à autant de qualité, comment se tromper ? T out le monde se fait beau pour Noël, et les livres n’échappent pas à la règle. C’est une tendance de fond : en fin d’année, la librairie monte en gamme. En effet, sonne bientôt l’heure des cadeaux, LES CADEAUX ARRIVENTȷ GUILLAUME PAJOT LE RÉSEAU PRESSE EST UN ACTEUR SIGNIFICATIF DU MARCHÉ DU LIVRE. POUR SAVOIR QUELS OUVRAGES PROPOSER PARMI UNE OFFRE PLÉTHORIQUE, SUIVEZ LE GUIDE… Nos conseils pour lire et faire lire
À AVOIR EN RAYONS… Novembre 2023 Nº491 UNION PRESSE |39 À toute berzingue de Lorànt Deutsch L’histoire des plus grandes villes de notre pays synthétisée en quelques minutes, grâce à l’ex-acteur et auteur de Métronome. Ce livre est une adaptation d’une série de vidéos YouTube à succès. De Lille à Marseille en passant par Carcassonne ou Versailles, de l’Antiquité à nos jours, sans oublier le Moyen Âge, le lecteur traverse les lieux et les époques pour saisir de manière immersive, vivante, l’incroyable destin de ces villes qui ont fait l’Histoire de France. Michel Lafon, 25,95 € ,6%1ȷffl9782749953533 Disponible &RQWDFWȷffl,QWHUIRUXPȷfflffiffi Reines. L’art du drag à la française de Nicky Doll Depuis l’arrivée sur France 2, en juin 2022, de l’émission Drag Race France, les drag-queens sont devenues des icônes incontournables plébiscitées par un public toujours plus nombreux. Nicky Doll, la présentatrice de l’émission, est l’autrice de ce beau livre qui raconte leur histoire, de Louis XIV à nos jours. L’ouvrage dresse également le portrait de seize queens et un king, aux univers et aux motivations variés. Hors Collection, 29,90 € ,6%1ȷfflffiflffi Disponible &RQWDFWȷffl,QWHUIRUXPȷfflffiffi Green Urbex 2. Le monde sans nous de Romain Veillon Le premier volume de Green Urbex avait fait un carton. L’urbex, c’est tout simplement l’exploration de lieux abandonnés et mystérieux. Photographe spécialisé, Romain Veillon nous emmène aux quatre coins de la planète pour découvrir des bâtiments abandonnés par l’homme, où la nature reprend ses droits. Ses clichés racontent des histoires fascinantes et évoquent des paysages post-apocalyptiques… mais tout ce qu’il y a de plus réels ! Albin Michel, 39,90 € ,6%1ȷfflffiflfl Disponible &RQWDFWȷffl+DFKHWWH/'6ȷffl Animaux fantastiques. Du merveilleux dans l’art d’Hélène Bouillon C’est l’une des expositions les plus attendues de l’année. Animaux fantastiques est présentée au LouvreLens jusqu’en janvier 2024. Le musée montre, à travers cet événement, comment licornes et dragons ont inspiré les artistes. Un très beau livre est publié en parallèle. Il regroupe les œuvres exposées et retrace la genèse de ces créatures imaginaires qui nous suivent jusqu’à aujourd’hui, de Harry Potter à Game of Thrones. Snoeck, 39 € ,6%1ȷfflffiflffifl Disponible &RQWDFWȷffl6RGLVȷfflfl Livres à l'honneur VENDRE
À AVOIR EN RAYONS… 40 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 Don McCullin, le monde dans le viseur d’Alain Frachon et Michel Guerrin Considéré comme l’un des plus grands photographes de notre époque, le Britannique Don McCullin a été de tous les grands conflits de la seconde moitié du XXe siècle : Vietnam, Chypre, Biafra, Irlande du Nord, Liban… Son style tragique, noir, s’éloigne des effets faciles. Cet ouvrage retrace sa carrière, à travers ses plus grandes photos, et dresse le portrait du photographe, que les deux auteurs ont rencontré dans sa maison du Somerset. Éditions des Equateurs, 23 € ,6%1ȷfflffiflflfl Disponible &RQWDFWȷffl8QLRQ'LVWULEXWLRQȷfflflfl Le hobbit de J.R.R. Tolkien Très belle réédition pour un classique, accessible à tous, et préambule au fameux Seigneur des Anneaux. Bilbo, comme tous les hobbits, est un petit être paisible et sans histoire. Son quotidien est bouleversé lorsque le magicien Gandalf et treize nains barbus l’entraînent dans un périlleux voyage. Une fantastique quête au trésor semée d’embûches et d’épreuves, qui mènera Bilbo jusqu’à la Montagne Solitaire gardée par le dragon Smaug… Pocket, 9,90 € ,6%1ȷfflffifl Disponible &RQWDFWȷffl,QWHUIRUXPȷfflffiffi Un sac de billes, édition anniversaire illustrée de Joseph Joffo Paris, 1941. Dans la France occupée, Joseph et Maurice, deux frères juifs âgés de dix et douze ans, partent sur les routes pour tenter de gagner la zone libre. Ce récit autobiographique, publié en 1973, est une œuvre culte qui a marqué des générations de lecteurs à travers le monde. Pour le cinquantième anniversaire de sa publication, voici réédité une édition spéciale, préfacée par Delphine Horvilleur, avec des illustrations et des photographies. JC Lattès, 22,90 € ,6%1ȷfflffiflffiffi Disponible &RQWDFWȷffl+DFKHWWH/'6ȷffl Les enfants du désastre de Pierre Lemaitre Excellente idée que de regrouper en un seul volume la trilogie majeure de Pierre Lemaitre. Revoici donc Au revoir là-haut (prix Goncourt), Couleurs de l’incendie et Miroir de nos peines, trois romans sur l’entre-deuxguerres (1918-1940) formant une très belle fresque romanesque, avec ses personnages roublards, attachants, pris dans les tourments et les affres de la grande Histoire. Livre de Poche, 24,90 € ,6%1ȷfflffiflflffiffi 6RUWLHOHQRYHPEUH &RQWDFWȷffl+DFKHWWH/'6ȷffl VENDRE Livres à l'honneur
À AVOIR EN RAYONS… Novembre 2023 Nº491 UNION PRESSE |41 Les cerfs-volants de Kaboul de Khaled Hosseini En cette fin d’année, les éditions 10-18 ressortent deux romans de l’auteur afghano-américain Khaled Hosseini : Mille soleils splendides et Les cerfs-volants de Kaboul. Ce dernier raconte, de Kaboul à San Francisco, des années 70 à nos jours, une déchirante histoire d’amitié et de trahison, avec, en arrière-plan, la chronique tourmentée d’un pays dévasté : l’Afghanistan. fl11 € ,6%1ȷfflffiflflffi 6RUWLHOHQRYHPEUH &RQWDFWȷffl,QWHUIRUXPȷfflffiffi L’appel de la forêt de Jack London Les éditions Folio dégainent trois éditions collectors pour les fêtes de fin d’année. Trois classiques ! Persuasion de Jane Austen, Mrs Dalloway de Virginia Woolf et L’appel de la forêt de Jack London. De l’amour et de la passion, de l’introspection, de l’aventure… Des livres indémodables aux nouvelles couvertures stylisées ! Folio, 12 € ,6%1ȷfflffifl 6RUWLHOHQRYHPEUH &RQWDFWȷffl6RGLVȷfflfl OMG ! Noël, un chalet et mon ex de Natacha Pilorge Les éditions J’ai Lu publient une poignée de romans sur le thème de Noël, des livres aux titres drôles et explicites : 10 façons de le larguer avant Noël, Au secours, je suis dans un film de Noël… et OMG ! Noël, un chalet et mon ex. Ce dernier raconte comment Caroline, qui a du mal à digérer son divorce, se retrouve au ski avec des anciens de son lycée… et son amoureux de l’époque. Au programme : flashbacks, fous rires, et jeu de la vérité ! J’ai Lu, 7,90 € ,6%1ȷfflffiflffiffi Disponible &RQWDFWȷffl8QLRQ'LVWULEXWLRQȷfflflfl Lucky Luke. Mythes et réalités du Far West ouvrage collectif Les lettres secrètes de Calamity Jane, la tuerie de O.K. Corral, le savonnier devenu magnat des médias… Vous ne le saviez peut-être pas, mais les aventures du cow-boy solitaire s’inspirent d’événements bien réels ! À travers de nombreux documents d’archives, photos rares et croquis, ce beau livre propose de démêler la réalité de la fiction des albums de Lucky Luke. Gallimard, 30 € ,6%1ȷfflffiflffi Disponible &RQWDFWȷffl6RGLVȷfflfl Livres à l'honneur VENDRE
VENDRE Livres à l'honneur 42 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 LES SUCCÈS ANNONCÉS UN RÉCIT HALETANT, DES AUTOBIOGRAPHIES, DES AUTEURS EMBLÉMATIQUES… NOVEMBRE S’ANNONCE PROMETTEUR POUR LES VENTES SUR LE SEGMENT LIBRAIRIEȷ Le choix de la rédaction 1Lux, de Maxime Chattam Voilà un roman dont le contenu est gardé secret afin de maximiser l’effet de surprise. On sait que l’auteur, le Français Maxime Chattam, a une longue expertise en matière de suspense : L’âme du mal (2002), Que ta volonté soit faite (2015), Le signal (2018)… Son nouveau livre, baptisé Lux, sort le 2 novembre aux éditions Albin Michel. L’intrigue : un phénomène inexpliqué vient de se produire au-dessus de l’océan Atlantique. Chacun s’imagine le pire, surtout lorsque la Maison Blanche, Downing Street et l’Élysée décident de faire en urgence une déclaration commune. Quel terrible secret s’apprête à être révélé ? Il faudra lire Lux pour le savoir ! 1 2 3 POLAR Lux, de Maxime Chattam Éditions Albin Michel Date de parution SDJHV ffi½ ,6%1ȷffl ffifl TÉMOIGNAGE Ma vie sans gravité, de Thomas Pesquet Éditions Flammarion Date de parution fl flSDJHV ½ ,6%1ȷffl ffiflfl BIOGRAPHIE Et moi, et moi, et moi, de Jacques Dutronc Éditions Le Cherche Midi Date de parution SDJHV flffi½ ,6%1ȷffl ffiflffiflffi 2 Ma vie sans gravité, de Thomas Pesquet Comment devient-on le plus jeune Français à partir vers la Station spatiale ? Dans Ma vie sans gravité (Flammarion), qui vient de paraître, Thomas Pesquet se raconte sans détour. Il nous entraîne des coulisses de l’école des astronautes jusqu’au frisson du décollage, partage le contenu de ses 396 jours à bord de l’ISS et l’émerveillement de découvrir, flottant dans le vide intersidéral, notre planète si fragile. Son autobiographie a des allures de roman d’aventures, dont le héros est devenu l’une des personnalités préférées des Français. 3 (WPRLHWPRLHWPRLâ de Jacques Dutronc Les premiers galas, Johnny Hallyday, les cigares, les tournées, Jacques Lanzmann, Claude Sautet, ses escapades marocaines… L’un des patrons de la chanson française, Jacques Dutronc, a puisé dans ses souvenirs pour construire une première autobiographie très attendue : Et moi, et moi, et moi (Le Cherche Midi), à paraître le 16 novembre. Né en 1943, le chanteur et acteur aura marqué les esprits par sa voix grave, ses textes ciselés et son allure nonchalante, regard éternellement masqué derrière ses lunettes noires.
Livres à l'honneur VENDRE Novembre 2023 Nº491 UNION PRESSE |43 La sélection des pros LE POCHE DU MOIS Le livre qui a fait trembler la monarchie britannique, enfin en poche ! Recommandé par votre marchand de journaux Prince Harry – Le suppléant. On le sait, la monarchie britannique fascine – la série The Crown sur Netflix avait ouvert la voie. Les mémoires du prince Harry poursuivent cette dissection sans fard de la famille royale, entre disputes intestines, coups fourrés, et protocole séculaire. Honnête, brutal parfois, le fils de Diana n’épargne personne et embrasse des thèmes universels : le poids de l’héritage familial, la perte d’un être cher, l’émancipation filiale… Un livre qui peut toucher bien au-delà du cercle des aficionados des têtes couronnées. À découper et à positionner sur le livre en magasin DARIO DIOFEBI Paradise, Nevada « Vous avez rêvé d’un Bûcher des vanités qui ne se déroulerait pas à New York mais j/DV9HJDVȷ"&HVW désormaischose faite JUkFHjO·pFULYDLQ italien Dario Diofebi. » Chez Albin Michel Didier Jacob L’OBS ALICE OSEMAN Heartstopper, tome 5 ©8QURPDQJUDSKLTXH phénomène, adapté HQVpULHVXU1HWÁL[ª Chez Hachette Romans Corine Kerdilès Hachette-LDS GRÉGOIRE KAUFFMAN L’enlèvement « En remarquable portraitiste, l’auteur revient sur la période pendant laquelle VRQSqUHIXWRWDJH du Hezbollah, et chronique avec précision le début des années Mitterrand. » Chez Flammarion Virginie Bloch-Lainé Libération EN GRAND FORMAT Rature, de Philippe Claudel et Lucille Clerc (Stock) Les régicides, de Robert Harris (Belfond) Catastrophes, de Patricia Highsmith (Calmann-Lévy) Le café où vivent les souvenirs, de Toshikazu Kawaguchi (Albin Michel) Aysuun, d’Ian Manook (Albin Michel) EN POCHE 13 à table ! 2024, de Michel Bussi, Karine Giebel, Philippe Jaenada, Agnès Martin-Lugand… (Pocket) Chère Mamie, tu vas rire…, de Virginie Grimaldi (Livre de Poche) Eteignez tout et la vie s’allume, de Marc Levy (Pocket) EN BD Undertaker, tome 7. Mister Prairie, de Caroline Delabie, Xavier Dorison et Ralph Meyer (Dargaud) Blacksad, tome 7. Alors, tout tombe, seconde partie, de Juan Diaz Canales et Juanjo Guarnido (Dargaud) Et aussi… ____ L'histoire « Nous étions convenus de nous retrouver quelques heures avant l’enterrement. J’ai consulté mon portable – aucun texto, aucun message. Ils ont dû prendre du retard, ai-je songé en m’adossant au muret de pierre. » Le prince Harry, fils de Diana et de Charles III, raconte ses déboires avec la famille royale, dévoile les coulisses d’événements intimes, ainsi que ses états d’âme, sa santé mentale fragilisée… Autant de raisons qui l’ont amené à fuir aux États-Unis, et à trancher définitivement les liens avec sa célèbre famille, scrutée par la presse depuis des siècles. ____ L'auteur Né à Londres en 1984, le prince Harry, duc de Sussex, est un membre de la famille royale britannique. Il est le second fils de Charles III, roi du Royaume-Uni, et de Diana Spencer. Il est marié à l’actrice américaine Meghan Markle. Acteur dans l’humanitaire, vétéran de la guerre d’Afghanistan, il milite pour l’écologie et vit à Santa Barbara, en Californie, avec sa femme, ses deux enfants, et leurs trois chiens. Le suppléant est son premier livre. PHOTOS : DR. DOCUMENT Le suppléant Prince Harry Livre de Poche Sortie le 8 novembre 2023 eGLWHXUG·RULJLQHȷffl Fayard 3UL[GHYHQWHȷffl 10,90 € ,6%1ȷffl 9782253247852 &RQWDFWȷffl+DFKHWWH /'6ȷffl
44 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 ÉVOLUER Ça vous concerne ̆˷̈ SARAH BENLOLO 1 Ce cycle de conférences était organisé en partenariat avec FDJ. L’occasion pour le groupe de rappeler son accompagnement auprès des marchands de presse, de faire le point sur ses résultats et dernières offres, mais aussi de mettre en avant ses actions en termes de jeu responsable ou engagements solidaires. Rémunération toujours, mais avec un ancrage plus local : ces conférences automnales ont été l’occasion d’aborder une nouvelle fois la question de la commission des marchands dans les ventes de presse quotidienne régionale (PQR), tant pour ses quotidiens que ses magazines. Après les travaux présentés au dernier congrès national de Culture Presse en mars dernier, qui avaient mis en avant le retard pris dans la commission des marchands ainsi que la grande disparité existant selon les titres, les élus ont estimé que la meilleure façon d’avancer passerait par la conclusion d’une charte au niveau national avec l’Alliance de la presse d’information générale (APIG). Des démarches vont être entreprises en ce sens. 3 TEMPS FORT DE L’ANNÉE SUR LE TERRAIN, LA TOURNÉE D’AUTOMNE DES CONFÉRENCES RÉGIONALES DE CULTURE PRESSE VIENT DE S’ACHEVER. RETOUR SUR LES PRINCIPAUX ÉCHANGES. 5 CONFÉRENCES RÉGIONALES, VERSION AUTOMNALE par les marchands. L’application du plafonnement elle, est rendue moins urgente par la baisse des fournis (-11 % en un an). Enfin, la nouvelle mouture du contrat dépositairediffuseur, dont la précédente version datait de plus de 40 ans (voir numéro 487 d’Union Presse, daté juillet 2023), est officiellement signée. A près le traditionnel conseil d’administration de rentrée, Culture Presse enchaîne les rendez-vous statutaires avec une nouvelle tournée de conférences régionales, inaugurant un cycle électif qui s'achèvera au prochain congrès national, en mars 2024. Et, comme à chaque fois, le programme de ce rendez-vous a été particulièrement dense… Un point de conjoncture tout d’abord, avec une éclaircie pendant la période estivale. D’après les chiffres du panel Culture Presse-Devlyx, les encaissements moyens, tous produits confondus, ont augmenté de 9,1 % en juillet, réduisant le recul cumulé sur la période janvierjuillet à -1,6 %. Côté fréquentation, le recul reste limité à -0,8 %. Après l’ancrage résolument local de la tournée de printemps des conférences régionales, ce cycle a été l’occasion d’aborder plus en profondeur les enjeux nationaux de la filière. En tête des dossiers, celui de la rémunération des marchands, et de la contribution de Culture Presse à la consultation publique lancée par l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep, voir notre dossier pages 12 à 20). Les élus ont ainsi pu échanger une nouvelle fois sur les priorités des marchands dans le futur dispositif : reconnaissance du statut du spécialiste, simplification, et lisibilité. L’ENGAGEMENT RENOUVELÉ /HWRXUGHVQRXYHDX[RXPRLQVQRXYHDX[ȷ élus de Culture Presse… Bravo à tous pour OHXUDFWLRQȷ 6XG2XHVWȷffl Philippe Palma est réélu président régional, avec une équipe de WURLVYLFHSUpVLGHQWVȷffl-HDQ0DULH/DÀWWH Corinne Zamora et Emmanuel Bonnaud, tous élus à l’unanimité. 1RUG2XHVWȷffl Christophe Bachelet est réélu président régional, avec trois viceSUpVLGHQWVȷffl3DVFDO/HUR\UHQRXYHOpjFHWWH IRQFWLRQ-XOLHQ5LSDXGHW$QJpOLTXH%DELQ élus vice-présidents. 6XG(VWȷfflNicolas Laugier est réélu président régional, et est désormais entouré de trois YLFHSUpVLGHQWVȷffl/XF&KDXWDUGHW9LQFHQW *DUFLDUHFRQGXLWV j FHWWHIRQFWLRQ HW Christophe Ghersinu, tous élus à l’unanimité. 1RUG(VWȷffl'HQLV0HQHWHVWpOXSUpVLGHQW régional à l’unanimité, avec une équipe de WURLVYLFHSUpVLGHQWVȷffl)ORUHQW*UXHW.RN/LHQ 6DXYWRXVGHX[UppOXVHW6WpSKDQH*LUDOGL 2 Dans les autres grands dossiers nationaux, le déploiement de l’assortiment arrive à son terme. Pas de dysfonctionnements majeurs pour l’instant, même si le recul manque et que les outils informatiques doivent encore évoluer. Des points d'amélioration ont déjà été soulevés 4
ADHÉRER À CULTURE PRESSE : CULTURE PRESSE EST LA SEULE ORGANISATION PROFESSIONNELLE REPRÉSENTATIVE DES MARCHANDS DE PRESSE AU PLAN NATIONAL £ Elle dialogue avec les acteurs de la filière presse, les pouvoirs publics, et tous vos partenaires professionnels, au nom des marchands de presse. Son objectif est d’améliorer les conditions d’exercice du métier. £ Elle défend vos intérêts politiques et économiques. £ Elle propose à ses adhérents une offre de services à prix toujours négociés. EN ADHÉRANT À CULTURE PRESSE… £ Vous rejoignez des milliers de confrères et consœurs pour parler d’une seule voix et peser dans les décisions qui impactent la filière. £ Vous intégrez un syndicat présent partout sur le territoire, grâce à ses élus locaux qui sont là pour vous accompagner, et aux permanences réparties dans chaque quart de la France. £ Vous profitez de services à prix exceptionnels et proches de vos préoccupations professionnelles. POURQUOI ? RÉGION SUD-EST 01 42 40 27 15 RÉGION NORD-EST 03 87 56 00 79 RÉGION NORD-OUEST 01 42 40 27 15 RÉGION SUD-OUEST 01 42 40 27 15 DES PERMANENTS À VOTRE SERVICE DANS VOTRE RÉGION SIÈGE DE CULTURE PRESSE 01 42 40 27 15
GÉRER Fiducial informe 46 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 JE CÈDE MON ENTREPRISE INDIVIDUELLE EN 2023. MES PLUS-VALUES BÉNÉFICIENT-ELLES D’UNE EXONÉRATION ? patrimoine. Il s’agit essentiellement de la CRDS (0,5 %) et de la CSG (9,2 %) et du prélèvement de solidarité (7,5 %). Le montant total de ces prélèvements sociaux se monte donc à 17,2 %. En défi nitive, les plus-values à long terme sont imposées à un taux global de 30 % (12,8 % + 17,2 %). Les plus-values « à court terme » : il s’agit des autres plus-values et notamment celles réalisées sur les immobilisations amortissables (matériels, locaux…). Ces plus-values sont traitées comme un bénéfi ce ordinaire. Elles sont donc passibles de l’impôt sur le revenu au barème progressif. Elles sont également soumises aux cotisations sociales des indépendants. 2 - L’EXONÉRATION DES PETITES ENTREPRISES SOUS CONDITION DE CHIFFRE D’AFFAIRES C’est le plus ancien des régimes d’exonération et généralement le plus favorable. Il n’a pas été modifi é par les dernières lois de fi nances. Les conditions : Elles sont au nombre de trois et sont cumulatives : l’activité doit avoir été exercée depuis au moins 5 ans lors de la vente ; 1 – L’IMPOSITION DES PLUS-VALUES SI AUCUNE EXONÉRATION N’EST APPLICABLE Lorsque l’on parle de plus-values professionnelles, il existe une distinction essentielle entre deux catégories : Les plus-values « à long terme » : pour faire court, il s’agit principalement des plus-values sur les immobilisations non amortissables (fonds commercial, clientèle, droit au bail) détenues depuis au moins deux ans. Parfois, l’entreprise peut également constater ce type de plus-value sur un immeuble professionnel. Depuis 2018, ces plus-values sont imposées à un taux fi xe d’impôt sur le revenu de 12,8 %. Ces plus-values échappent aux cotisations sociales des indépendants mais sont soumises aux prélèvements sociaux applicables sur les revenus du C’est l’une des questions essentielles au moment de la vente de l’entreprise. Si cette dernière a pris de la valeur, le vendeur va-t-il devoir payer des prélèvements fiscaux et sociaux sur ce gain ? Le régime actuel d’exonération des plus-values professionnelles est complexe. Il a encore été récemment modifié par la loi de finances pour 2022. Plusieurs dispositifs coexistent. Pour compliquer le tout, leurs effets varient selon qu’il s’agit de l’impôt sur le revenu ou des cotisations sociales.
Fiducial informe GÉRER Novembre 2023 N°491 UNION PRESSE | 47 © Delvalle – www.delvalle.fr Les eff ets Ils sont un peu moins favorables que les deux régimes précédents : Les plus-values « à long terme » sont exonérées d’impôt sur le revenu mais le cédant supporte tout de même les prélèvements sociaux au taux de 17,2 %. Les plus-values « à court terme » sont également exonérées d’impôt sur le revenu mais restent intégralement passibles des cotisations sociales des indépendants. Comme pour l’exonération précédente, ce dispositif ne s’applique pas aux plus-values réalisées sur la vente des locaux professionnels. Un régime d’exonération complémentaire pour certaines plus-values immobilières Parmi les régimes d’exonération présentés dans cet article, les deux derniers ne s’appliquent pas aux plus-values réalisées sur la vente des locaux professionnels inscrits au bilan. Il existe néanmoins une mesure complémentaire. Elle permet de bénéfi cier d’un abattement calculé sur le montant des plusvalues réalisées sur la vente (ou le retrait du bilan) des locaux professionnels. Elle prend la forme d’un abattement pour durée de détention mais ne concerne que les plusvalues « à long terme ». Cet abattement ne s’applique qu’après un délai de cinq années d’inscription au bilan. À compter de la sixième année, le montant de la plus-value « à long terme » immobilière est réduit de 10 % par an. Au bout de 15 ans, il ne reste plus rien à imposer. Cet abattement s’applique aussi bien pour le calcul de l’impôt sur le revenu que pour celui des prélèvements sociaux. Par contre, les plus-values « à court terme » restent imposables en totalité (impôt sur le revenu et cotisations sociales des indépendants). Remarque : la réalisation d’une plus-value à long terme sur un immeuble professionnel n’est pas systématique. Il faut que l’immeuble soit vendu pour un prix supérieur à sa valeur d’inscription au bilan. L’essentiel des plus-values immobilières est donc généralement à court terme. Attention : si des suppléments de prix sont prévus dans la vente (indemnités au profi t du vendeur ou prise en charge de dépenses qui lui incombe par l’acheteur), ils doivent être ajoutés à celui des éléments vendus. Les eff ets Lorsque ce dispositif est applicable, l’exonération est totale pour les plus-values « à long terme ». En revanche, là encore, les plus-values « à court terme » sont exonérées d’impôt sur le revenu, mais pas des cotisations sociales des indépendants. Particularité : si la vente comprend les locaux de l’entreprise, l’éventuelle plus-value immobilière constatée sur cette vente reste taxable. 4 - L’EXONÉRATION DES CESSIONS D’ENTREPRISES SOUS CONDITION DE DÉPART EN RETRAITE Par rapport aux deux dispositifs précédents, ce cas d’exonération présente l’avantage de n’être limité par aucun seuil de chiff re d’aff aires ou de valeur. Les conditions (toujours cumulatives) la cession doit porter sur l’ensemble des actifs de l’entreprise individuelle ; l’activité doit avoir été exercée pendant au moins 5 ans avant la vente (l’administration fi scale ajoute également que cette activité doit avoir été exercée à titre professionnel) ; le cédant ne doit pas détenir directement ou indirectement plus de 50 % des droits de vote ou des droits dans les bénéfi ces de l’entreprise cessionnaire (là encore, c’est la « vente à soi-même » qui est visée) ; le cédant doit cesser toute fonction dans l’entreprise cédée et obtenir la liquidation de sa retraite. Il dispose d’un délai de 24 mois pour remplir ces conditions. La loi de fi nances pour 2022 a rallongé ce délai pour les entrepreneurs qui ont demandé la liquidation de leur retraite pendant les « années covid ». Si le vendeur a fait valoir ses droits à la retraite avant la cession, et durant la période comprise entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2021, il dispose d’un délai de 36 mois pour réaliser la vente de son entreprise. l’activité doit avoir été exercée à titre professionnel, c'est-à-dire avec la participation personnelle directe et continue de l’exploitant ; le chiff re d’aff aires moyen de l’entreprise ne doit pas dépasser un seuil qui varie en fonction de la nature de l’activité. Ce seuil se monte à 250 000 € HT pour les activités de vente de biens. Pour les activités de prestations, ce seuil est de 90 000 € HT. Pour les entreprises dont le chiff re d’aff aires se compose à la fois de ventes et de prestations, la condition est double : le chiff re d’aff aires total (vente + prestations) ne doit pas dépasser 250 000 € et le chiff re d’aff aires des seules prestations de services ne doit pas excéder 90 000 €. En cas de dépassement des seuils, une exonération dégressive est tout de même applicable entre 250 000 € et 350 000 € pour les activités de vente et entre 90 000 € et 126 000 € pour les activités de prestations de services. En revanche au-delà de ces seuils majorés, il n’y a plus d’exonération. À noter : aucune revalorisation de seuil n’est intervenue depuis bientôt 20 ans! Les eff ets Ce régime exonère de l’ensemble des prélèvements normalement appelés par les services fi scaux (impôt sur le revenu et prélèvement sociaux). Dès lors, les plus-values « à long terme » sont intégralement exonérées. Pour les plus-values « à court terme », en revanche, l’exonération ne concerne que l’impôt sur le revenu. Le cédant reste redevable des cotisations sociales des indépendants. 3 - L’EXONÉRATION DES TRANSMISSIONS D’ENTREPRISES SOUS CONDITION DE VALEUR Cette exonération vise spécifi quement la transmission d’entreprise (ou d’une branche complète d’activité). Les conditions (cumulatives là encore) la cession doit porter sur l’ensemble des actifs de l’entreprise individuelle (ou de la branche d’activité vendue) ; l’activité doit avoir été exercée pendant au moins 5 ans avant la vente (l’administration fi scale ajoute également que cette activité doit avoir été exercée à titre professionnel) ; le cédant ne doit ni diriger, ni contrôler l’entreprise cessionnaire. L’administration veut éviter les schémas de « vente à soi-même » avec exonération des plus-values ; la valeur totale des éléments cédés ne doit pas dépasser 500 000 €. Ce seuil a été sensiblement relevé par la loi de fi nances pour 2022 (avant, il était de 300 000 €). Une exonération partielle et dégressive est prévue. Elle s’applique lorsque la valeur des biens transmis est comprise entre 500 000 € et 1 000 000 € (là encore le seuil a été relevé). Pour apprécier ce seuil, il faut retenir le prix fi xé pour l’ensemble des éléments transmis. Cela comprend le prix de tous les éléments mobiliers corporels (matériels, équipements…) y compris les stocks et de tous les actifs incorporels (fonds de commerce, droit au bail…). En revanche, si la vente comprend des biens immobiliers (locaux de l’entreprise essentiellement) l’administration admet que leur prix ne soit pas pris en compte pour l’appréciation du seuil.
GÉRER Fiducial informe 48 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 ACTUALITÉ SOCIALE TRAVAILLEURS INDÉPENDANTS – ÉVOLUTION DE L’ESPACE CONNECTÉ URSSAF Depuis 2022, l’espace connecté des travailleurs indépendants (artisans, commerçants, professions libérales hors auto-entrepreneurs) a été repensé pour offrir un parcours utilisateur plus ergonomique, fluide et simple d’utilisation. L’URSSAF poursuit la rénovation de l’espace connecté en proposant depuis juillet 2023 de nouvelles fonctionnalités : Un tableau de bord enrichi : affiche les échéances courantes de début d’activité et la régularisation annuelle de cotisations et contributions sociales personnelles ; Une nouvelle rubrique : « Payer les cotisations » dans l’onglet « Cotisations & Paiement » ; Une gestion des moyens de paiement simplifiée : un seul RIB est affiché sur le compte en ligne. Accessible à partir de la page « Gérer les données de paiement », ce RIB unique permettra de payer, par prélèvement automatique ou télépaiement, les cotisations et contributions Le calcul des droits à la prime d’activité s’effectue sur la base des ressources suivantes : les BIC ou BNC déclarés à l’administration pour la dernière année fiscale connue, en l’absence de déclaration, le chiffre d’affaires du trimestre. Toutefois, sur option et pour une durée d’un an renouvelable, les travailleurs indépendants peuvent bénéficier d’un régime dérogatoire qui leur permet de calculer leurs droits à la prime sur la base du montant trimestriel de leur chiffre d’affaires et ainsi éviter d’attendre un an pour bénéficier de la prime d’activité. Les travailleurs indépendants peuvent bénéficier de ce droit d’option sous réserve que leur chiffre d’affaires des 12 derniers mois précédant la demande d’option et cumulativement leur chiffre d’affaires déclaré dans la DTR ne dépasse pas les plafonds suivants. *chiffre d’affaires du dernier trimestre. Le calcul du droit à la prime d’activité est alors réalisé sur la base du chiffre d’affaires ou des revenus disponibles après application de l’abattement suivant : 71 % pour la vente de marchandises, 34 % pour les professions libérales et artistes auteurs, 50 % pour les prestations de services (artisans), 87 % pour les activités relevant du régime agricole. Observations : pour demander la prime d’activité, il convient de se rapprocher de la CAF ou de la MSA pour les exploitants agricoles. Il est possible d’effectuer une simulation d’éligibilité à la prime d’activité sur caf.fr ou une simulation sur msa.fr. ACTUALITÉ FISCALE TAXE ANNUELLE SUR LES BUREAUX EN RÉGION PACA – COMMENTAIRES DE L’ADMINISTRATION Afin de contribuer au financement de la ligne ferroviaire Provence Côte d’Azur, la loi de BRÈVES sociales personnelles d’échéances courantes, de délai de paiement ou les dettes ; Une nouvelle page « paiement » disponible pour une navigation plus fluide et un paiement facilité des cotisations et contributions sociales personnelles. Actualité URSSAF du 07.07.2023 Observations : pour en savoir plus sur ces nouvelles fonctionnalités, vous pouvez consulter le support présenté sur le Portail de l’URSSAF (Supportwebconference-evolution-espace-connecte-TI). CONGÉS PARENTAUX – RÉDUCTION DE LA DURÉE D’AFFILIATION POUR PRÉTENDRE AUX IJ L’assuré en congé de maternité, de paternité et d’accueil de l’enfant, et d’adoption a droit à des indemnités journalières de l’assurance maternité pendant la durée de son congé, sous réserve de remplir plusieurs conditions, notamment être affilié à la Sécurité sociale depuis une durée minimum de 10 mois. Un décret du 17 août 2023 a réduit la durée d’affiliation requise pour ouvrir droit aux IJ des salariés, travailleurs indépendants, non-salariés agricoles, artistes-auteurs, assurés d’outre-mer et assurés volontaires à l’étranger. La durée d’affiliation nécessaire est désormais de 6 mois (au lieu de 10 mois), appréciée, selon le cas, à la date présumée d’accouchement, à la date d’arrivée de l’enfant au foyer ou du congé de paternité et d’accueil de l’enfant. La nouvelle durée minimale d’affiliation de 6 mois s’applique aux assurés dont la date de début de congé est postérieure au 20 août 2023. Décret n° 2023-790 du 17.08.2023 – JO du 19.08.2023 Observations : pour les assurées dont le congé de maternité, en raison d’un état pathologique résultant de la grossesse ou de l’accouchement, a été augmenté de la durée de cet état pathologique, la nouvelle durée d’affiliation s’applique lorsque le congé a débuté de ce seul fait avant le 20 août 2023, alors que, sans cette augmentation, la date de début du congé de maternité aurait débuté après le 20 août 2023. TRAVAILLEUR INDÉPENDANT – CONDITIONS D’ÉLIGIBILITÉ À LA PRIME D’ACTIVITÉ Pour être éligible à la prime d’activité, tout travailleur doit répondre aux critères suivants : avoir au minimum 18 ans ; avoir la nationalité française, être ressortissant de l’Espace économique européen (EEE) ou de Suisse, ou être en situation régulière en France ; résider en France ; exercer une activité professionnelle. La prime d’activité est calculée sur la base d’une déclaration trimestrielle de la situation et des ressources (DTR). Plafonds de chiffre d’affaires Plafonds de chiffre d’affaires déclarés dans la DTR* Vente de marchandises 176 200 € 44 050 € Professions libérales et artisans 72 600 € 18 150 € Secteur agricole 85 800 € 21 450 €
Fiducial informe GÉRER Novembre 2023 N°491 UNION PRESSE | 49 5̋˸̈˿̇̋˻̧˹̈˿̊˻̆˷̈ȷffl POUR EN SAVOIR PLUS APPEL GRATUIT ̙ ̆˷̈̊˿̈ ˺̋̄ ̆̅̉̊˻ ˼˿̎˻ 0 805 77 11 77 FIDUCIAL, /2))5(*/2%$/( '(6(59,&(6$8; (175(35,6(6 Fiducial est le plus important réseau de conseil et d'assistance aux petites entreprises, artisans, commerçants et professions libérales. En France, nous accompagnons ȷFOLHQWVGDQVODJHVWLRQ quotidienne de leur entreprise grâce à nos expertises dans les domaines du droit, de l'audit et du commissariat aux comptes de l'expertise comptable, du FRQVHLOÀQDQFLHUGHOLQIRUPDWLTXHGH la sécurité et du monde du bureau. ȷ collaborateursIRUPpVDX[ VSpFLÀFLWpVGHYRWUHPpWLHU 821 EXUHDX[SRXUXQDFFXHLO GHSUR[LPLWp fi nances pour 2023 (article 75) a institué une nouvelle taxe annuelle sur les bureaux, les locaux commerciaux, les locaux de stockage et les surfaces de stationnement dans les départements des Alpes-Maritimes (06), des Bouches-du-Rhône (13) et du Var (83) (article 231 quater du CGI). Cette taxe, en vigueur depuis le 1er janvier 2023, s’inspire du dispositif déjà existant en Île-deFrance sur de nombreux points, notamment concernant les locaux taxables et les personnes redevables (cf. BOI-IF-AUT-50). La taxe est due par les personnes privées ou publiques, particuliers ou professionnels, propriétaires (ou titulaires d’un droit réel) de locaux imposables : locaux à usage de bureaux dont la surface est supérieure à 100 m2 ; locaux commerciaux dont la surface est supérieure à 2 500 m2 ; locaux de stockage dont la superfi cie est supérieure à 5 000 m2 ; surfaces de stationnement dont la superfi cie est supérieure à 500 m2 . Sont exonérés les locaux situés : dans une zone franche urbaine-territoire entrepreneur (ZFU-TE) ; dans une zone de revitalisation des centresvilles (ZRCV) ; dans une zone de revitalisation des commerces en milieu rural (ZORCOMIR) ; dans une zone relevant des quartiers prioritaires de la ville (QPV). La déclaration n° 6705 B et le paiement correspondant doivent en principe être transmis avant le 1er mars de chaque année. À titre exceptionnel, pour 2023, la date limite de dépôt et de paiement a été décalée au 30 juin 2023 pour les départements des AlpesMaritimes, des Bouches-du-Rhône et du Var. L’administration commente cette taxe, notamment concernant : la liste des parcs d’exposition et congrès assimilés aux locaux de stockage ; les modalités d’application de l’exonération spécifi que des locaux situés dans certaines zones ; la notion de parties communes exclues de la superfi cie taxable. Actualité BOFiP du 14.06.2023 COMPTA-GESTION GÉNÉRALISATION DE LA FACTURATION ÉLECTRONIQUE : REPORT DE L’ENTRÉE EN VIGUEUR La généralisation de la facturation électronique devait débuter le 1er juillet 2024. Cette entrée en vigueur devait ensuite s’échelonner sur deux ans et s’achever au 1 er janvier 2026 avec les factures émises par les petites et moyennes entreprises, ainsi que par les micro-entreprises. Par un communiqué du 28 juillet 2023, le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, a annoncé le report de cette entrée en vigueur. La durée de ce report n’est pas encore connue. De nouvelles modalités d’entrée en vigueur seront prochainement fi xées dans le cadre de la discussion du projet de loi de fi nances pour 2024. Communiqué de presse DGFiP du 28.07.2023 ACTUALITÉ JURIDIQUE BAUX COMMERCIAUX – PLAFONNEMENT DE L’ILC PROLONGÉ JUSQU’À MARS 2024 Afi n de limiter les eff ets de l’inflation, un plafonnement de la variation annuelle de l’indice des loyers commerciaux (ILC), pris en compte lors de la révision des loyers, est mis en œuvre pour les PME jusqu’au premier trimestre 2023. Ce plafonnement est prolongé jusqu’au premier trimestre 2024. À noter : afi n de limiter les hausses excessives de dépenses de logement sur le budget des ménages, un plafonnement identique à celui mis en place pour les loyers commerciaux de 3,5 %, est institué pour les loyers d’habitation révisés selon la variation de l’IRL. Ce plafonnement est également prolongé jusqu’au premier trimestre 2024. Loi n° 2023-568 du 07.07.2023 – JO du 08.07.2023 BANQUE SEUILS DE L’USURE AU 1er SEPTEMBRE 2023 Les seuils de l’usure applicables à compter du 1 er septembre 2023 pour les diff érents prêts aux particuliers et prêts aux entreprises pour les besoins de leurs activités, découverts en compte, viennent d’être fi xés par avis publié au Journal offi ciel. Au cours des trois derniers mois, le taux eff ectif moyen pratiqué par les établissements de crédit pour des prêts à taux variable aux entreprises, d’une durée initiale supérieure à deux ans, s’élève à 5,69 %. En conséquence, pour les entreprises qui ont clos un exercice de 12 mois le 30 juin 2023, le taux maximal d’intérêts déductibles servi aux comptes courants d’associés s’établit à 4,07 %. Avis du 24.08.2023 – JO du 29.08.2023
ÉVOLUER Là pour vous 50 | UNION PRESSE Nº491 Novembre 2023 PRÉSIDENT DE LA DÉLÉGATION DE CORSE ET VICE-PRÉSIDENT DE LA RÉGION SUD-EST L a philosophie de Luc Chautard tient en une maxime : ne jamais se reposer sur ses acquis. Ce Corse de naissance, qui pourrait écrire des poèmes sur son île tant il en fait d’éloges, étudie à l’université à Corte, avant de devenir commercial en agroalimentaire. Seize ans plus tard, il décide de tout plaquer pour ouvrir un magasin de presse avec un associé. Et c’est en 2005 qu’ils inaugurent leur local dans un centre commercial de Borgo, bourgade proche de l’aéroport de Bastia. « C’est très rural, tous les gens des communes alentour viennent ici », décrit-il. Au fil des années, Luc Chautard a fait évoluer et modernisé son commerce. À force d’extensions, il mesure désormais 140 m2 et compte 205 mètres linéaires développés. « Je fais aussi tabac, FDJ, souvenirs, papeterie, CBD, cigarette électronique, carterie, transfert d’argent… Et j’aménage les rayons en fonction des saisons », explique le commerçant. Un souci du détail lié à un amour profond de son métier, qu’il décrit comme « extrêmement spécifique ». « Marchand c’est une chose, mais le travail de la presse en est une autre et ce n’est pas évident, assure Luc Chautard. On se sent parfois seuls, un peu démunis ». Face à ce constat, il a décidé, dès la reprise de son magasin, d’adhérer à C u l t u r e P r e s s e . Puis de prendre des responsabilités au sein de l’organisation, à partir de 2017, en devenant président de la délégation de Corse. Comme si cela ne suffisait pas, il est aussi depuis un an vice-président de la région Sud-Est (avec Vincent Garcia et Christophe Ghersinu), et candidat à un siège d'administrateur de l'organisation professionnelle. L’occasion d’attirer l’attention de ses confrères sur les problématiques de l’Île de beauté, mais aussi d’aborder des enjeux plus larges voire nationaux. « J’ai toujours voulu aider, je suis un meneur dans l’âme. J’aime échanger avec mes confrères, trouver des solutions. On fait au mieux. Je considère toujours qu’ensemble, on est plus forts », résume le marchand corse. Luc Chautard se bat malgré tout contre un problème de taille depuis des années : les perturbations de la distribution de la presse vers l’île. « On a 48 heures de décalage pour les magazines. En ce qui concerne les quotidiens nationaux, il arrive qu’on ne les reçoive pas ou qu’ils arrivent tardivement. Et à partir de 11 h 30, on ne les vend plus. On perd beaucoup de chiffre d’affaires à cause de ça », constate-t-il. Au total, trois retards « seulement » depuis le début de l’année, trois retards de trop pour le marchand de Borgo. « Il y a de l’amélioration mais pour comprendre, il faut revenir à la crise sanitaire. Nous n’avons pas été livrés pendant 70 jours, donc les lecteurs se sont tournés vers le numérique. On est connus pour être très attaché au papier en Corse, mais à chaque retard ou absence, on perd des clients », regrette-t-il. Entre deux discussions avec les députés, les dépositaires, ou ses confrères, Luc Chautard a trouvé une nouvelle soupape dans le wing foil, ce sport nautique tendance, plus pratique que la planche à voile qu’il a pratiquée toute sa vie. « Un nouveau challenge tous les dix ans, c’est important », résume-t-il. On a hâte de connaître les prochains… ̆˷̈ CLÉMENCE DURANTON “ Je considère toujours qu’ensemble, on est plus forts. ” QUI VOUS REPRÉSENTE À CULTURE PRESSE ? BioExpress Juillet 1969 naissance à Bastia 1990 suit des études de chimie à la faculté de Corte 1991 travaille en tant que commercial dans l’agroalimentaire Juillet 2005 achète son point de vente avec un associé 2008 rachète les parts de son associé et gère seul son point de vente 2017 est élu président de la délégation de Corse de Culture Presse 2022 est élu vice-président de la région Sud-Est de Culture Presse PHOTO ©:RAPHAËL BOUCHEROY. LUC CHAUTARD