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Published by sebastien.koszulap, 2023-12-29 10:11:47

Memorandum 2024

Memorandum 2024

MEMORANDUM 2024 EN ROUTE VERS DES SOINS OPTIMAUX 12 POINTS D’ACTION POUR L’AVENIR DE LA KINÉSITHÉRAPIE


2 MENTION LEGALES AXXON, Physical Therapy in Belgium asbl Imperiastraat 16 1930 Zaventem 02/709.70.80 [email protected] www.axxon.be Merci à tous ceux qui ont contribué à cet ouvrage. Rédaction finale : Helena D.Milonas & Sébastien Koszulap Images : Flaticon & Adobe Éditeur responsable : Peter Bruynooghe © AXXON, 2023, tous droits réservés Dans ce mémorandum, vous trouverez premièrement le point de vue de l’organisation faîtière fédérale AXXON, Physical Therapy in Belgium. Des points d’action supplémentaires ont ensuite été formulés par chaque aile de l’association professionnelle. Vous pouvez retrouver ceux émis par AXXON, Qualité en Kinésithérapie à la page 28, suivis de ceux exprimés par AXXON, Kwaliteit in Kinesitherapie à la page 34, respectivement en français et en néerlandais afin de respecter la langue maternelle de chaque aile linguistique. KWALITEIT IN KINESITHERAPIE Aile néerlandophone Nederlandstalige vleugel Aile francophone et germanophone Frans- en Duitstalige vleugel


3 ÉDITORIAL UNE ROUTE FLUIDE POUR TOUS LES VOYAGEURS La route vers des soins optimaux est semée d’embûches et d’obstacles de toutes sortes. Tous les voyageurs qui traversent le paysage des soins de santé ne rencontrent pas les mêmes ponts ou les mêmes virages. Il devrait être possible d’atteindre sa destination de manière durable et efficace, afin que chaque voyage – celui du patient, du prestataire de soins ou du responsable politique – se déroule sans encombre. Nous devons oser nous demander si les chemins empruntés par le système actuel restent praticables (et abordables). La kinésithérapie est un maillon indispensable du paysage des soins de santé d’aujourd’hui : à chaque étape de la vie, dans toutes les parties de notre corps. Pourtant, la législation est à la traîne par rapport à la réalité. Les compétences ne sont pas appréciées à leur juste valeur, les négociations sont laborieuses, il y a encore trop peu de vision à long terme. AXXON a formulé 12 points d’action comme autant d’étapes intermédiaires cruciales. Chaque point propose également des solutions. Ensemble, nous voulons poser des panneaux de signalisation, construire des autoroutes et éclairer le chemin, sans perdre de vue la motivation et le dynamisme. Les fondations de notre état sont renforcées, en mettant l’accent sur la collaboration et les soins intégrés. Où en est la kinésithérapie aujourd’hui et où doit-elle aller à l’avenir ? Ce mémorandum ne porte pas seulement sur les routes et les destinations, mais sur la mise en œuvre des meilleurs soins possibles pour la population. Nous nous réjouissons de vous accompagner sur cette voie pour rendre les soins optimaux accessibles à tous. N’hésitez pas à nous contacter pour discuter ensemble des différents sujets abordés ! Peter Bruynooghe Dirk Verleyen Bernard Laplanche Président AXXON PTiB Président AXXON KiK Président AXXON QeK


4 CHAQUE PATIENT DOIT ÊTRE REMBOURSÉ DE LA MÊME MANIÈRE POUR SES SOINS DE KIN1SITUATION Les patients d’un kinésithérapeute non conventionné sont 25% moins bien remboursés que ceux d’un kinésithérapeute conventionné. La responsabilité de cette situation n’incombe pas au kinésithérapeute ou au patient, mais au gouvernement. AXXON a déjà intenté plusieurs actions en justice et continue de lutter contre cette discrimination devant le Conseil d’État. Tant l’article 10 (égalité) que l’article 11 (non-discrimination) de la constitution sont enfreints. En 2022, AXXON a recueilli plus de 30.000 signatures dans toute la Belgique contre cette règle. Lors d’une audition devant la Commission de la Santé et de l’Égalité des chances, les membres de celle-ci ont admis que cette règle était peu favorable aux patients et qu’elle était discriminatoire. Mais leur avis n’a pas été pris en compte : le Parlement a donc été mis à l’écart. Par rapport à d’autres professions médicales, la kinésithérapie fait l’objet d’une discrimination systématique : 1. Les patients d’un médecin/dentiste déconventionné ne sont pas pénalisés d’un remboursement diminué. 2. Un médecin peut être partiellement conventionné, conservant ainsi son droit aux avantages sociaux octroyés par l’INAMI. Un kinésithérapeute ne peut pas être partiellement conventionné. 3. Si plus de 51% des médecins refusent l’accord tarifaire, celui-ci n’entrera pas en vigueur. Si 100% des kinésithérapeutes refusent l’accord tarifaire, celui-ci reste d’application. Le remboursement est alors le même pour tous les patients, mais le ministre peut imposer des tarifs maximaux supplémentaires pour les kinésithérapeutes.


5 NÉSITHÉRAPIE, QUEL QUE SOIT LE STATUT DE CONVENTIONNEMENT DU PRESTATAIRE LA PROPOSITION D’AXXON AXXON appelle à l’action contre cette règle discriminatoire et défavorable aux patients. Il revient en effet au gouvernement de continuer à garantir des soins de kinésithérapie de qualité et accessibles financièrement. Dans la démocratie dans laquelle nous vivons, il ne devrait pas être possible que les membres du Parlement soient ignorés. AXXON estime que les articles 45, 49 et 51 de la loi relative à l’assurance obligatoire soins de santé et indemnités (loi SSI) devront être modifiés une nouvelle fois dans un avenir proche. AVANTAGE POUR LE PATIENT Sécurité tarifaire partielle pour les patients. Le remboursement de base devient identique pour tous. Le patient bénéficie ainsi d’une plus grande transparence et l’aspect financier ne joue plus aucun rôle dans le choix de son prestataire de soins de santé.


6 UN HONORAIRE ÉQUITABLE POUR LES KINÉSITHÉRAPEUTES INDÉPENDANTS S’IMPOSE 2SITUATION La revalorisation du diplôme de kinésithérapie ne s’est pas traduite par une revalorisation des honoraires ou des salaires des kinésithérapeutes. Les études montrent qu’un honoraire brut allant jusqu’à 57,20 €/heure est insuffisant pour garantir que soient couverts les investissements au sein d’un cabinet, les frais d’entretien, une gestion administrative adéquate, la formation continue et les cours de recyclage, les innovations, le coût de la vie et la constitution d’une pension. PROPOSITION D’AXXON Une étude récente menée par AXXON et l’agence indépendante Hict (en collaboration avec les mutuelles) montre que le coût pondéré par heure est de 83,36 €. Un écart de 26,16 €/heure ou de 13,08 €/prestation doit être comblé pour continuer à fournir des soins de qualité. Pour développer davantage les pratiques de groupe inter- et multidisciplinaires, il faudrait prévoir la possibilité de fournir un financement du cabinet à partir du Fonds Impulseo. Un cadre réglementaire (légal) doit être prévu pour la rémunération des prestations non remboursables (prestations sans intervention de l’assurance maladie) et pour celles pour lesquelles il n’existe pas de code de nomenclature.


7 AVANTAGE POUR LE PATIENT L’accessibilité des soins doit être maintenue. Les patients gardent le choix, car davantage de kinésithérapeutes (conventionnés) peuvent et veulent continuer à travailler. Les patients peuvent toujours compter sur des soins de qualité, utilisant de nouvelles techniques et du matériel fiable. Dans un cadre multidisciplinaire, le patient est pris en charge et traité dans sa globalité, ce qui permet d’atteindre plus rapidement les objectifs thérapeutiques. La régulation légale des honoraires pour les prestations qui sortent du cadre de l’assurance maladie offre une sécurité tarifaire aux patients. Un kinésithérapeute valorisé (honoraire équitable) éprouve une plus grande satisfaction au travail, ce qui garantit un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Cela permet de maintenir une relation saine et de meilleure qualité avec les patients.


38 LE BARÈME DE RÉMUNÉRATION DES KINÉSITHÉRAPEUTES SALARIÉS (IF-IC) DOIT TENIR COSITUATION En vertu des conventions collectives de travail du 11 décembre 2017, élaborés au sein de la Commission Paritaire 330 après avis de l’IF-IC, un kinésithérapeute est barémisé au niveau 15 et un kinésithérapeute chef de service l’est au niveau 16. Ce barème est bien en-deçà du niveau de formation et de compétences des kinésithérapeutes. Le kinésithérapeute prend la tête du processus de rééducation. La classification des fonctions ne tient pas ou pas suffisamment compte des éléments suivants : 1. Les kinésithérapeutes disposent d’un statut professionnel distinct et d’un conseil d’avis spécifique et ne font pas partie des professions paramédicales en vertu de l’arrêté royal du 02 juillet 2009. 2. Le profil de compétences professionnelles à l’horizon 2020 tel qu’il a été rédigé par le Conseil Fédéral de la Kinésithérapie, à la demande du ministre de la Santé publique. 3. Le diplôme de niveau master du kinésithérapeute et les obligations et responsabilités qui en découlent. 4. Les qualifications professionnelles particulières (QPP) telles qu’elles sont reconnues par les commissions d’agrément des Régions. 5. L’IF-IC a été fondée il y a 20 ans et depuis, la formation et la profession ont connu une évolution majeure.


9 OMPTE DE LEURS COMPÉTENCES PROPOSITION D’AXXON AXXON demande instamment au gouvernement fédéral de veiller à ce que les conventions collectives de travail du 11 décembre 2017, la commission paritaire 330 et l’IF-IC envisagent un classement plus élevé pour les barèmes cibles : • Code IF-IC 4021: Responsable du Service de Kinésithérapie Pour les fonctions dirigeantes, il convient d’opérer une distinction entre l’échelon opérationnel et l’échelon politique. AXXON propose une classification au niveau 19. • Code IF-IC 4071 : Kinésithérapeute AXXON propose une classification au niveau 17. • Code IF-IC 4086 : Kinésithérapeute en maison médicale AXXON propose une classification au niveau 17. Un barème plus élevé peut également être envisagé pour les kinésithérapeutes disposant d’une qualification professionnelle particulière. AVANTAGE POUR LE PATIENT Un kinésithérapeute valorisé à sa juste valeur (honoraire équitable) est plus satisfait de son travail. Cela permet de maintenir une relation saine et de meilleure qualité avec les patients. Lorsque les honoraires seront équitables, davantage de personnes choisiront la profession de kinésithérapeute salarié, ce qui est bénéfique pour les soins aux patients et pour les soins de santé en général. Une stratégie politique efficace garantit une bonne qualité, ce qui permet de mieux répondre aux besoins des patients.


410 LA LOI COORDONNÉE DU 10 MAI 2015 DOIT REFLÉTER LES PRATIQUES ET LES RÉALITÉS ACSITUATION Avec la “Loi sur l’exercice de la kinésithérapie” (loi Diegenant-Mahoux de 1995), la kinésithérapie a été dotée d’un statut médical et d’un organe consultatif distincts, cessant ainsi d’être considérée comme une profession paramédicale. Depuis cet enregistrement en tant que profession de santé reconnue séparément, la kinésithérapie a connu une évolution majeure, mais celle-ci ne se reflète pas dans la loi actuelle (élargissement des compétences professionnelles). La kinésithérapie est enseignée dans le cadre de cours universitaires de renommée internationale, avec également un large éventail de cours de formation continue, ce qui permet au kinésithérapeute d’améliorer continuellement ses compétences. La kinésithérapie est bien plus qu’une profession de réadaptation. Les kinésithérapeutes interviennent à tous les stades de la vie et dans toutes sortes de branches médicales : musculosquelettique, temporo-mandibulaire, cardiovasculaire, pédiatrique, lymphatique, tissu conjonctif et peau, respiratoire, métabolique, génito-urinaire, neurologique, psychologique et palliative. Avec plus de 10 millions de visites à domicile par an, l’activité se développe rapidement. Avec le vieillissement de la population et l’explosion des maladies chroniques, les besoins en kinésithérapie vont fortement augmenter dans un avenir proche. AVANTAGE POUR LE PATIENT En optimisant les compétences du kinésithérapeute, avec la possibilité d’un accès direct, les besoins des patients peuvent être satisfaits plus rapidement, ce qui est rentable dans plusieurs domaines. L’adaptation de la loi coordonnée est d’une grande importance pour la sécurité des patients. Les patients ont tout intérêt à ce que la législation ne soit pas à la traîne ou incompatible avec la réalité du terrain.


11 CTUELLES PROPOSITION D’AXXON Les nouvelles techniques de traitement, qui sont enseignées et appliquées dans le monde entier, devraient être enregistrées à l’article 43 de la loi coordonnée du 10 mai 2015. Celui-ci devrait être adapté à la réalité de la pratique actuelle, en tenant compte des recherches scientifiques sur lesquelles sont basées ces nouvelles techniques et du fait que le kinésithérapeute travaille toujours selon des techniques evidence based. Le rôle du kinésithérapeute en matière de prévention et la possibilité d’un accès direct (sous certaines conditions) devraient également faire partie de l’adaptation. Compte tenu du transfert de certaines compétences aux communautés, il est souhaitable d’adapter les compétences du Conseil Fédéral de la Kinésithérapie en ce qui concerne son rôle consultatif auprès des communautés. Les sanctions, qui se greffent sur les sanctions pénales existantes pour d’autres professions de santé, devraient également être incluses. L’absence de mention distincte de la kinésithérapie dans les dispositions relatives aux sanctions contraste avec le fait que les infirmières, les aides-soignants, les travailleurs sociaux, les secouristes-ambulanciers, les psychologues cliniciens et les orthopédistes cliniciens, entre autres, ainsi que les professions de santé qui leur sont associées, sont inclus dans les dispositions actuelles relatives aux sanctions. AVANTAGE POUR LE KINÉSITHÉRAPEUTE En inscrivant les compétences actuelles dans la loi coordonnée, le kinésithérapeute bénéficie d’une plus grande sécurité juridique dans l’exercice de sa profession. La possibilité de développer au maximum ses compétences a donné au kinésithérapeute la satisfaction d’un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée, ce qui est bénéfique pour les soins kinésithérapiques prodigués à ses patients.


512 MISE EN PLACE D’UN ORGANE DÉONTOLOGIQUE AVEC UNE CHAMBRE DISCIPLINAIRE PAR PSITUATION AXXON réclame depuis des années la création d’un organe déontologique pour la kinésithérapie. Comme d’autres professions de santé, la kinésithérapie est régulièrement confrontée à des malentendus qui nuisent non seulement aux patients mais aussi à l’image de la profession, qui risque de perdre en crédibilité. La séance inaugurale de la Commission fédérale de contrôle de la pratique des soins de santé, instituée par la loi du 22 avril 2019 relative à la qualité de la pratique des soins de santé (la “Loi qualité”), a eu lieu en janvier 2023. Le projet de loi relatif aux pratiques de qualité fait référence à la création d’une commission de contrôle fédérale, avec une chambre francophone et une chambre néerlandophone ayant les compétences des commissions médicales provinciales dissoutes. Ces chambres déontologiques sont insuffisantes et ne répondent que partiellement aux problèmes de discipline sur le terrain. Il existe un code de déontologie, mais actuellement, aucune instance n’est en mesure de le faire respecter. Nous ne voulons pas punir pour punir, mais il est essentiel d’assurer la qualité des soins prodigués.


13 PROFESSION DE SANTÉ POUR GÉRER LES PROBLÈMES RAPIDEMENT ET DE MANIÈRE CIBLÉE PROPOSITION D’AXXON La création d’une instance disciplinaire d’autorégulation par les pairs, présidée par un magistrat, est indispensable pour des soins de qualité répondant aux exigences européennes de qualité. Elle comprend : • Une chambre disciplinaire par profession de santé et par langue, chargée d’enquêter sur les plaintes et d’imposer des sanctions si nécessaire. Cette chambre pourrait également émettre des directives préventives et informatives pour la profession. En cas de résistance du kinésithérapeute concerné, il existe la possibilité de transférer le dossier à la Commission fédérale de contrôle. • Une instance de recours par profession de santé, où il est possible de faire appel contre les décisions du conseil disciplinaire et où les décisions de ce dernier peuvent être réexaminées. AVANTAGE POUR LE PATIENT Les patients qui souhaitent signaler un problème doivent pouvoir le faire rapidement et s’adresser à l’organe compétent, où la plainte fera l’objet d’une enquête sérieuse et approfondie. La Commission des droits des patients n’est généralement pas en mesure de traiter correctement ces plaintes. Lorsqu’une relation patient-thérapeute se détériore, le patient est aidé par des professionnels ayant des connaissances très spécifiques à leur secteur. En effet, il n’est pas évident qu’un prestataire de soins d’un secteur médical puisse juger des prestataires d’un autre secteur.


614 LE RÔLE PRÉVENTIF ESSENTIEL DE LA KINÉSITHÉRAPIE : QUE DES BÉNÉFICES POUR LA SASITUATION La loi coordonnée du 10 mai 2015 relative à l’exercice des professions des soins de santé (AR 78) est largement dépassée en ce qui concerne le rôle du kinésithérapeute dans la prévention. Elle décrit des techniques qui ne sont plus utilisées aujourd’hui car elles ne sont pas evidence based. Les nouvelles techniques qui ont prouvé leur utilité devraient être mentionnées. La kinésithérapie n’est même pas mentionnée dans cette loi en tant que maillon de la prévention. Il est aujourd’hui scientifiquement prouvé que la kinésithérapie peut éviter bien des complications et des frais médicaux si elle est prodiguée à temps. En Belgique comme à l’étranger, la prévention a été incluse dans le profil de compétences professionnelles à l’horizon 2020 du kinésithérapeute. Pour de nombreux problèmes de fonctionnement et de participation, le traitement kinésithérapique inclut déjà la prévention secondaire et tertiaire. Il devrait être possible d’accorder également de l’attention à la prévention primaire. La promotion d’un mode de vie plus sain deviendra importante. Plusieurs études montrent qu’il est possible d’augmenter le niveau d’activité de la population, mais qu’un suivi professionnel est indispensable.


15 ANTÉ PUBLIQUE PROPOSITION D’AXXON En fonction de la viabilité financière des soins de santé, il est nécessaire d’adopter une vision à long terme. La prévention et la promotion de la santé en général doivent être encouragées. L’implication personnelle du kinésithérapeute dans les conseils en matière d’activité physique et de changement de mode de vie est indispensable. La loi coordonnée du 10 mai 2015 doit être adaptée à la réalité actuelle. Cela inclut un rôle important pour le kinésithérapeute en matière de prévention. La prévention chez les patients présentant des comorbidités – comme le diabète de type II, l’obésité, les lombalgies, etc. – relève des compétences et des tâches du kinésithérapeute. Les ressources des soins de santé devraient être mieux utilisées en reconnaissant, définissant et réglementant légalement le potentiel préventif du kinésithérapeute. AVANTAGE POUR LE PATIENT Rester assis et ne pas bouger est le “nouveau tabagisme”. L’activité physique est une alternative à la médication et permet de réduire les dépenses de l’assurance maladie. L’activité physique est bénéfique pour la santé en général. La prise en charge des problèmes aigus permet souvent d’éviter qu’une affection ne devienne chronique. Une consultation de kinésithérapie préventive accompagnée de conseils peut être envisagée. Un glissement doit s’opérer dans l’esprit de la population afin de passer d’une stratégie de gestion de la maladie à une stratégie de promotion de la santé et d’un Institut National d’Assurance Maladie-Invalidité à un Institut National d’Assurance de Santé et d’Invalidité.


716 ACCÈS DIRECT À LA KINÉSITHÉRAPIE : EXAMEN CONSULTATIF GRATUIT AVEC POSSIBILITÉSITUATION L’expérience du terrain montre qu’une prescription de kinésithérapie n’est souvent délivrée qu’après l’échec de plusieurs autres options thérapeutiques. Cette situation est généralement défavorable au patient. Cependant, la demande croissante de prescriptions rétroactives confirme le choix initial des patients de prendre eux-mêmes en main la gestion de leurs soins de santé et de consulter directement un kinésithérapeute. Cette tendance sociétale est renforcée par la responsabilisation croissante des patients. La position des kinésithérapeutes en tant que derniers prestataires de soins du processus médical reflète une méconnaissance de leurs compétences médicales et scientifiques. Les problèmes pour lesquels un kinésithérapeute peut apporter son aide ne sont pas suffisamment connus des médecins et des patients. Dans le secteur des soins de santé, les changements démographiques ont entraîné, entre autres, une augmentation de la demande de soins et une diminution du nombre de médecins généralistes. Par conséquent, les médecins généralistes sont trop sollicités. Dans certaines situations, ce maillon peut être supprimé. Les médecins généralistes de première ligne pourraient ainsi consacrer à d’autres patients le temps qu’ils réservent actuellement à l’évaluation des affections musculosquelettiques bénignes. AVANTAGE POUR LE PATIENT Un accès plus rapide aux soins de première ligne, qui permettrait d’épargner des souffrances et des frais aux patients. Le kinésithérapeute et les autres prestataires de soins de santé peuvent ainsi se concentrer sur leurs tâches principales, au lieu de s’occuper de tâches administratives qui pourraient être évitées.


17 É DE TRAITEMENT PROPOSITION D’AXXON Selon l’OMS, chaque citoyen devrait avoir accès aux soins de santé à tous les niveaux. Cela s’applique également à la kinésithérapie. L’accès direct à la kinésithérapie sans prescription devrait être un droit pour les patients. Cet accès direct est lié à un certain nombre de conditions et représenterait une économie pour le système de soins de santé, puisqu’il permettrait d’éviter des consultations inutiles chez le médecin (pour obtenir une prescription), des prestations techniques, etc. Plusieurs études suggèrent que, grâce à leur formation spécifique, les kinésithérapeutes sont mieux à même d’examiner et de diagnostiquer les troubles musculosquelettiques que les médecins généralistes. Il est important de mettre en place une collaboration plus étroite au sein de l’équipe médicale multidisciplinaire grâce à une communication électronique accrue. AXXON a soumis une proposition de projet motivée à ce sujet au cabinet des Affaires sociales et de la Santé. Presque toutes les études qui font la comparaison aboutissent aux résultats suivants : • Les patients qui consultent directement un kinésithérapeute utilisent moins souvent et moins longtemps des analgésiques et/ou des anti-inflammatoires. L’absentéisme au travail est également plus faible en moyenne, en nombre total de jours par an. • Dans les pays où, dans les services d’urgence, un kinésithérapeute effectue le dépistage initial des problèmes musculosquelettiques, moins d’imagerie médicale est prescrite. • Le nombre total de séances est généralement plus faible en cas d’accès direct, car la forme de traitement la plus appropriée est mise en œuvre plus rapidement. • Aucune étude n’a montré que la sécurité des patients diminuait. Les kinésithérapeutes sont plus que suffisamment compétents pour orienter les patients vers un médecin en cas de besoin.


818 DIGITALISATION : ACCÈS AU DOSSIER MÉDICAL ÉLECTRONIQUE ET CONSULTATIONS À DISITUATION Chaque citoyen dispose d’un dossier médical personnel auquel les prestataires de soins de santé peuvent accéder (après en avoir obtenu l’autorisation) et ajouter des données. Cependant, les kinésithérapeutes n’ont pas encore accès à ces données. Au sein de l’assurance maladie, il n’existe aucun moyen de traiter et d’encadrer correctement les patients de façon digitale. La crise du COVID-19 nous a appris qu’il existe de nombreuses opportunités en matière de vidéoconsultation et de suivi à distance. PROPOSITION D’AXXON AXXON souhaite accélérer le déploiement d’un environnement de travail totalement dépourvu de papier. La communication (inter)disciplinaire et avec les mutuelles doit se faire sous forme informatisée. Les kinésithérapeutes doivent avoir le droit d’écrire et de lire les dossiers médicaux des patients. AXXON vise une numérisation complète du secteur avec un dossier kinésithérapique électronique bien développé. Un enregistrement approfondi des pathologies permettra de mieux identifier les besoins et donc d’adapter efficacement le budget de la kinésithérapie à ceux-ci. La vidéo-consultation et le télémonitoring font partie des compétences des kinésithérapeutes. Un cadre juridique et financier doit être créé pour permettre aux patients de les utiliser de manière transparente.


19 STANCE AVANTAGE POUR LE PATIENT Accéder à l’ensemble du dossier médical du patient permettrait au kinésithérapeute d’assurer des soins de meilleure qualité. Des symptômes qui, à première vue, n’ont pas de lien, pourraient être mis en corrélation. La digitalisation des soins de santé augmenterait considérablement l’accessibilité aux soins des patients. Le processus de prise en charge dans sa globalité serait plus rapide, ce qui accélérera également les remboursements. La sécurité du patient sera améliorée : le suivi digital ne nécessitant pas de déplacement physique. La digitalisation simplifierait le contact entre le prestataire de soins et le patient et rendrait donc le suivi plus rapide, plus efficace et plus précis. Les contacts entre les prestataires de soins de santé s’en trouveraient également améliorés et une coopération interdisciplinaire pourrait être mise en place. Grâce à la digitalisation, le prestataire de soins disposerait d’une vision beaucoup plus claire du traitement tout au long du processus de soins. Il pourrait alors intervenir en cas de besoin. AVANTAGE POUR LES PRESTATAIRES DE SOINS La dématérialisation accélérée du secteur réduirait la charge administrative et permettrait de limiter au strict minimum les attestations erronées. La création d’une application digitale de référence simplifierait l’administration des informations relatives au patient pris en charge pour le référent/le prescripteur.


920 ÉLARGISSEMENT DES QUALIFICATIONS PROFESSIONNELLES PARTICULIÈRES (QPP) : UNE GSITUATION Depuis 2014, la loi reconnaît les qualifications professionnelles particulières (QPP) suivantes : 1. Kinésithérapie cardiovasculaire 2. Thérapie manuelle 3. Kinésithérapie neurologique 4. Kinésithérapie pédiatrique 5. Kinésithérapie périnatale et rééducation abdomino-pelvienne 6. Kinésithérapie respiratoire Fin septembre 2023, 3.734 kinésithérapeutes étaient accrédités pour l’une ou plusieurs de ces QPP. Pour conserver leur accréditation, ces kinésithérapeutes doivent continuer à se perfectionner dans leur domaine d’expertise durant une période de cinq ans. Ils doivent suivre une formation continue pour atteindre des objectifs prédéfinis et effectuer un minimum de 1.200 heures effectives dans ce domaine. La loi actuelle ne définit pas les règles de contrôle de ces critères de maintien, ni les règles que doivent suivre les kinésithérapeutes qui ont perdu leur accréditation à la suite d’un contrôle aléatoire. La loi ne définit pas non plus de méthode pour qu’un kinésithérapeute puisse apporter la preuve qu’il a satisfait aux critères de maintien de ses qualifications professionnelles particulières sur une période de cinq ans.


21 GARANTIE POUR DES SOINS CIBLÉS PROPOSITION D’AXXON Des années se sont écoulées depuis les premières accréditations et il n’existe aucun moyen de vérifier si les kinésithérapeutes concernés répondent toujours aux critères de maintien de leur qualification professionnelle particulière. Il est donc urgent de revoir et de finaliser les arrêtés ministériels qui traitent des critères d’obtention des QPP (avril 2014). Trois domaines supplémentaires devraient également bénéficier d’un cadre légal (QPP) : la kinésithérapie du sport, la kinésithérapie en santé mentale et la kinésithérapie chez les personnes âgées. AVANTAGE POUR LE PATIENT Les patients qui s’adressent à un kinésithérapeute possédant une qualification professionnelle particulière sont au bon endroit pour leurs besoins spécifiques en matière de soins. Le système garantit des soins de kinésithérapie efficaces, ciblés et de haute qualité. Les patients peuvent être assurés qu’ils sont entre de bonnes mains. AVANTAGE POUR LE KINÉSITHÉRAPEUTE Cette adaptation des arrêtés ministériels permettrait aux kinésithérapeutes d’être plus conscients de leur formation continue et de s’assurer que le suivi de leur QPP est adéquat et conforme.


1022 UNE IDENTITÉ PROPRE POUR LES KINÉSITHÉRAPEUTES TRAVAILLANT EN MILIEU HOSPITASITUATION Malgré la plus-value et la reconnaissance du rôle des kinésithérapeutes hospitaliers, ceux-ci ne sont pas mentionnés dans la loi sur les hôpitaux. L’interprétation de cette dernière dépend de la vision qui existe au niveau de l’organisation et de structures hiérarchiques variables. De ce fait, les kinésithérapeutes travaillant en milieu hospitalier ne sont pas suffisamment impliqués dans le processus thérapeutique. Dans les cadres juridiques existants, le kinésithérapeute se trouve au sein de l’organigramme en-dessous de l’infirmière en chef. Aujourd’hui, les kinésithérapeutes titulaires d’une qualification professionnelle particulière doivent demander l’autorisation explicite du médecin pour soigner leurs patients. L’autonomie du kinésithérapeute hospitalier est insuffisante pour mettre en place une équipe médicale multidisciplinaire financièrement équivalente. Les kinésithérapeutes qui exercent à l’hôpital sous statut indépendant (“faux indépendants”) sont un obstacle à la transparence et à une politique durable. AVANTAGE POUR LE PATIENT Les soins aigus peuvent être dispensés au bon moment par la bonne personne et de la bonne manière. Le parcours de soins du patient est intégralement organisé en temps et en lieu. Les structures parallèles sans valeur ajoutée qui s’inscrivent entre la première ligne et l’hôpital sont désactivées et organisées dans le cadre le plus approprié. La coopération entre la deuxième (ou troisième) ligne et la première ligne permet d’assurer au patient un parcours de soins sans accroc.


23 ALIER PROPOSITION D’AXXON AXXON préconise une place distincte pour le kinésithérapeute au sein de l’organigramme. Le kinésithérapeute hospitalier a un rôle reconnu et clairement défini au sein de l’équipe multidisciplinaire, un rôle garanti par la loi sur les hôpitaux. Il doit avoir sa propre identité au sein de ce cadre. Au sein d’un service de réadaptation distinct, sous la direction d’un kinésithérapeute, un plan de traitement individuel peut être établi pour chaque personne ayant des besoins en matière de soins et de soutien. La loi sur les hôpitaux devrait reconnaître la kinésithérapie hospitalière en la mentionnant au titre de partenaire à part entière dans le modèle de soins. Dans les hôpitaux, les prestations autorisées sont adaptées au contenu des tâches, y compris les aspirations et les tractions effectuées par les kinésithérapeutes. Le kinésithérapeute hospitalier doit disposer d’un profil échelonné, allant de “autorisé à exercer” à “titulaire d’une qualification professionnelle particulière” en passant par “expert”. Ce profil déterminera l’éventail des tâches dont le kinésithérapeute hospitalier peut être responsable. Un financement approprié devrait être prévu pour ce profil, en lien avec la fixation des normes. L’occupation hospitalière est exprimée et garantie par le biais de normes adaptées aux besoins en matière de soins. Cette normalisation est nuancée par la spécialisation requise, pour laquelle un financement approprié est également prévu. La kinésithérapie hospitalière doit être étroitement liée à la formation et à la recherche via une coopération bilatérale. Il existe une perception concrète du milieu hospitalier grâce à l’interaction continue entre la pratique et la théorie. Les kinésithérapeutes hospitaliers travaillent tous sans exception sous statut salarié (niveau IF-IC 17).


1124 ADAPTATION DU MODÈLE ACTUEL DE CONCERTATION AVEC L’INAMI SITUATION Le vieillissement de la population et l’augmentation du nombre d’interventions orthopédiques accroîssent la demande de soins de kinésithérapie et rendent par conséquent inévitable la nécessité d’augmenter le budget de notre secteur. En raison de l’insuffisance du budget alloué à la kinésithérapie, il devient de plus en plus difficile de négocier un accord au sein de l’INAMI entre les organismes assureurs et les kinésithérapeutes. En outre, de plus en plus de kinésithérapeutes se déconventionnent. Dans les faits, les accords conclus ne sont pas entièrement respectés. AXXON comprend les réalités d’une structure organisationnelle hiérarchique, mais cela ne doit pas aboutir à un modèle stratégique dans lequel les acteurs n’ont pas les mêmes droits et obligations. Les organismes assureurs agissent dans leur propre intérêt à cet égard, en s’érigeant en juge et partie. L’influence de la Commission de convention est minée par le fait que les kinésithérapeutes ne sont pas ou peu représentés au sein des organes hiérarchiquement supérieurs, tels que le Comité de l’assurance, la Commission de contrôle budgétaire ou encore le Conseil général. En outre, de nombreuses mesures sont prises de manière dictatoriale par le “Collège des Médecins-Directeurs”, sans consultation avec les autres prestataires de soins de santé.


25 PROPOSITION D’AXXON Les objectifs budgétaires de chaque secteur devraient être remplacés par des budgets effectifs à la disposition du secteur. Cela permettrait une gestion efficace et dynamique des ressources financières. Les budgets inutilisés grâce au recours à des soins efficients doivent être réinvestis dans le secteur. Il faudrait renforcer les compétences de la Commission de convention : les accords conclus au terme d’une concertation entre la profession et les organismes assureurs doivent être considérés comme définitifs et contraignants. Les représentants de la kinésithérapie doivent être impliqués dans tous les accords, conventions et dossiers qui influencent la réalité concrète de la profession et de son budget. Pour renforcer la concertation au sein de la Commission de convention, il convient d’y prévoir une place pour les représentants des organisations de patients, en plus des places réservées à ceux des organismes assureurs. Vu le cadre multidisciplinaire de nos soins de santé centrés sur le patient, le Collège des Médecins-Directeurs devrait également accueillir des représentants d’autres prestataires de soins de santé et des organisations de patients. L’introduction de mesures imposées ayant un impact budgétaire doit pouvoir être contrôlée en fonction du nombre de prestations et des frais. La sur- ou sous-consommation doit être compensée par une augmentation ou une diminution des ressources financières. AVANTAGE POUR LE PATIENT Si le budget de la kinésithérapie est suffisant, davantage de kinésithérapeutes respecteront l’accord tarifaire, ce qui garantit la sécurité tarifaire pour le patient. En impliquant davantage les organisations de patients dans les différents conseils et commissions de l’INAMI, l’offre de soins sera mieux adaptée aux besoins effectifs des patients.


1226 HARMONISER LE STATUT SOCIAL DE TOUS LES PRESTATAIRES DE SOINS DE SANTÉ SITUATION Le “statut social” est accordé sous la forme d’une prime forfaitaire de l’INAMI aux kinésithérapeutes qui satisfont à un certain nombre de critères. Elle n’est accordée qu’aux kinésithérapeutes conventionnés durant une année civile entière. Lors de la conclusion de l’accord, il avait été évoqué que cette prime serait harmonisée de façon progressive – mais dans un délai raisonnable – avec les primes INAMI des autres prestataires de soins de santé qui bénéficient également de ces avantages sociaux. Nous constatons que cette promesse n’a toujours pas été tenue. Suite à la réorientation des avantages sociaux de l’INAMI (2016), les kinésithérapeutes qui attestent moins de 1.500 prestations ou moins de 36.000 valeurs M sur une base annuelle n’ont plus droit aux avantages sociaux de l’INAMI. Cela concerne principalement les jeunes kinésithérapeutes en début de carrière et les kinésithérapeutes salariés. AVANTAGE POUR LE KINÉSITHÉRAPEUTE L’élargissement des avantages sociaux de l’INAMI permettrait à tous les kinésithérapeutes de bénéficier d’une prime et/ou d’un montant dans le cadre d’une convention leur garantissant un revenu de remplacement en cas d’invalidité ou pour la constitution d’une pension.


27 PROPOSITION D’AXXON Une harmonisation des avantages sociaux de l’INAMI pour tous les prestataires de soins de santé. Cela permettrait d’éliminer la discrimination entre les différentes professions de santé. En plus de l’enregistrement des valeurs M, il faudrait prévoir la possibilité d’inclure également dans le calcul du seuil d’activité les prestations K et R effectuées par les kinésithérapeutes dans les établissements de soins. Pour ce faire, il suffit de prendre le nombre d’heures prestées par semaine comme critère de détermination du seuil d’activité, comme c’est le cas pour les pharmaciens. Cela permettrait d’éviter les discriminations au sein d’un service, où certains kinésithérapeutes travaillent sous la nomenclature M et bénéficient donc d’un statut social, alors que d’autres pas. Si l’on veut que la convention reste attractive, il est important d’attirer les jeunes kinésithérapeutes en leur facilitant l’accès au statut social par l’abaissement du seuil d’activité. AVANTAGE POUR LE PATIENT En accordant les avantages sociaux de l’INAMI à tous les kinésithérapeutes ainsi qu’une prime plus élevée, davantage de kinésithérapeutes seront convaincus de respecter la convention, ce qui signifie une sécurité et une stabilité tarifaires pour les patients.


28 AXXON, QUALITÉ EN KINÉSITHÉRAPIE TROIS RECOMMANDATIONS POUR UNE POLITIQUE DE SOINS DE SANTÉ DURABLE EN WALLONIE ET À BRUXELLES Harmonisation de l’enseignement de la kinésithérapie Contexte • En Communauté flamande, la formation en kinésithérapie repose sur un baccalauréat de trois ans suivi de deux années de master. Les compétences de base du kinésithérapeute sont acquises au terme de la 1ère année de master, la 2ème année de master permettant de travailler à leur approfondissement avec notamment le choix d’une qualification professionnelle particulière. • En Communauté française, les trois années de baccalauréat sont suivies d’un master d’un an, sans orientation spécifique. • La reconnaissance de la psychomotricité en-dehors du cadre des soins de santé, au terme d’une formation de trois ans du côté francophone, risque de créer de la confusion pour le patient : en Flandre, ce diplôme est en effet obtenu au terme d’une formation de 5 ans de niveau master. • En fonction de la Communauté, la formation est dispensée par des hautes écoles et/ou des universités. • En dépit de cette différence de formation entre les deux Communautés, la formation de kinésithérapeute est valorisée et homologuée de la même manière de part et d’autre. • Entre 2012 et 2022, 14.580 kinésithérapeutes ont été diplômés en Belgique (7.050 en région francophone et 7.530 en Flandre). L’absence d’un cadastre dynamique ne permet pas de savoir qui travaille où, sous quel statut, avec qui et suivant quels horaires. Cela empêche d’une part d’orienter les étudiants vers les domaines en pénurie et d’autre part d’éviter la surabondance de prestataires dans d’autres domaines, ce qui risque à terme de peser lourdement sur le budget de la kinésithérapie.


29 Demandes d’AXXON, Qualité en Kinésithérapie • Depuis 2013, AXXON plaide pour l’harmonisation de la formation dans les deux communautés (5 ans d’études) et pour l’académisation intégrale de la formation en kinésithérapie du côté francophone, en intégrant les hautes écoles aux universités. • Il ne faut pas simplement ajouter une année d’étude supplémentaire, mais réviser le cursus dans sa globalité, en y intégrant des matières telles que la pharmacologie, la sémiologie, la notion de yellow/red flags et/ou l’accès direct, avec des notions de management. L’approche des différentes qualifications professionnelles particulières ne doit pas être oubliée. • Créer un cadastre dynamique afin que la formation puisse être adaptée aux besoins qui existent dans les différents domaines d’activité (cabinets de première ligne, hôpitaux, MRS, structures pour moins-valides, maisons médicales, enseignement, etc.). Avantages pour les étudiants • Une formation identique pour tous les kinésithérapeutes belges, garante du profil professionnel et de compétences. • Une augmentation de la qualité de la formation et une valorisation identique du diplôme de kinésithérapeute. • Une formation plus spécifique (orientation vers une qualification professionnelle particulière durant les études) et une meilleure répartition au sein des différents domaines de la kinésithérapie (cabinet privé, hôpital, MRS, maison médicale, enseignement, etc.).


30 Positionnement du kinésithérapeute dans la 1ère ligne de soins Contexte La première ligne de soins vise à offrir une gamme complète et généraliste de soins de proximité en répondant à la grande majorité des problèmes rencontrés par les personnes dans le domaine de la santé et du bien-être. Elle joue un rôle dans la prévention, le diagnostic, le soin, la revalidation et les soins palliatifs et continus. En tant qu’expert de la fonction et du mouvement, le kinésithérapeute a acquis une place spécifique dans les soins de santé de première ligne. Une place de choix, puisqu’il prodigue des soins réguliers, parfois au long court et avec une présence moyenne auprès des patients d’une demi-heure par séance. Ceci afin de répondre au mieux aux besoins des patients – notamment dans des situations complexes qui nécessitent une collaboration interprofessionnelle – et qui lui permet d’avoir une excellente connaissance bio-psychosociale de ceux-ci.


31 Demandes d’AXXON Qualité en Kinésithérapie • AXXON convie les autorités à consulter le secteur afin de connaître l’avis de celui-ci quant aux différents rôles que joue le kinésithérapeute au sein des soins de santé. Un avis auquel une oreille attentive doit être prêtée. • AXXON souhaite que le rôle du kinésithérapeute en matière de prévention et d’éducation à la santé soit reconnu à sa juste valeur, étant donné que ces compétences sont désormais communautaires. • Dans le cadre d’une collaboration interprofessionnelle et de la réorganisation territoriale, AXXON soutien et promeut la création de cercles régionaux de kinésithérapie. L’évolution épidémiologique et démographique de la population implique que les kinésithérapeutes travaillent de manière plus intégrée, entre eux ainsi qu’avec les autres acteurs de l’accompagnement et des soins. Un réseau de cercles fortement développé est donc nécessaire pour répondre aux futurs enjeux du système des soins de santé. À l’instar des cercles de médecine générale, AXXON demande qu’un soutien financier soit apporté à la création de « cercle de kinésithérapie » sur l’ensemble du territoire wallon et bruxellois, tant pour stimuler leur création que pour assurer leur fonctionnement. Avantages pour les patients La mise en place de cercles constituera la première étape vers le but ultime poursuivi par AXXON : l’intégration des kinésithérapeutes dans des structures interdisciplinaires, ce qui permettra plus de transversalité entre les différents secteurs des soins de santé et sera donc bénéfique aux patients.


32 Forfaitarisation de la kinésithérapie en maison de repos Contexte Le 30 mars 2021, l’accord VIA 6 a été conclu entre les partenaires sociaux des établissements de soins pour personnes âgées et le Gouvernement flamand. Cela a eu pour effet, entre autres, de supprimer la distinction historique entre maison de repos (MR) et maison de repos et de soins (MRS). En conséquence, depuis le 1er juillet 2021, le Gouvernement flamand finance à l’aide du forfait attribué aux institutions les prestations de kinésithérapie pour les résidents des maisons de repos et des centres de court séjour ayant un profil B, C, Cd et D. Les profils O et A sont toujours à charge du fédéral (et donc rémunérés à l’acte). Depuis le 1er octobre 2021, les prestations de kinésithérapie pour les patients concernés des maisons de repos et des centres de court séjour ne peuvent donc plus être attestées via l’article 7 de la nomenclature. Il y a donc eu une prise en charge plus importante du budget consacré à la kinésithérapie des patients de ce secteur par la région. Cela n’a, pour autant, pas eu d’impact sur le budget fédéral du secteur de la kinésithérapie. Problématique La Région wallonne n’a pas suivi cette évolution. La distinction entre « lits MR » et « lits MRS » n’a pas été réalisée et, proportionnellement, le nombre de prestations à l’acte (à charge du fédéral) est donc bien supérieur en Wallonie qu’en Flandre. Du côté francophone, les prises en charge de kinésithérapie dans ces secteurs se font toujours via l’article 7 de la nomenclature.


33 Cela suppose les réflexions suivantes : • Le secteur des maisons de repos en Wallonie éprouve aujourd’hui les plus grandes difficultés à trouver des kinésithérapeutes acceptant de prester dans ce secteur : o En premier lieu parce que les prestations y sont très peu valorisées En pathologie courante, un kinésithérapeute se voit honoré à concurrence de 17,20 € pour une prestation de 20 minutes, sans même pouvoir bénéficier de frais de déplacement. Cette revalorisation indispensable relève exclusivement du fédéral et les orientations différentes prises par les entité fédérées impliquent des difficultés majeures dans les négociations budgétaires. o À terme, cela pourra entraîner un réel souci de santé publique, car les responsables des institutions risquent de ne plus pouvoir assurer la mission qui leur est confiée en matière de prise en charge kinésithérapique. • Le kinésithérapeute extérieur à l’institution trouve difficilement sa place dans « l’équipe soignante » et est peu ou pas impliqué dans la prise en charge multidisciplinaire de ses patients. Demande d’AXXON Qualité en Kinésithérapie • AXXON souhaite qu’une réflexion soit menée afin de maintenir au plus haut la qualité des soins donnés aux aînés institutionnalisés. • AXXON attend qu’une révision des normes aboutisse enfin dans ce secteur. • AXXON réclame une forfaitarisation des soins semblable à l’évolution connue en Flandre. • AXXON insiste pour que le patient âgé institutionnalisé ne soit plus tributaire de sa « catégorie » et puisse bénéficier d’une même qualité de soin.


34 De rol van de kinesitherapeut binnen de preventie Valpreventie en Bewegen Op Verwijzing, beweegprogramma’s bij diabetes, obesitas, frailty, detectie en sensibilisatie bij psychosociale noden moeten we structureel gaan erkennen en verankeren in functie van de Vlaamse gezondheidsdoelstellingen. Met kinesitherapie kunnen we een belangrijke bijdrage leveren, zowel in de preventieve als de curatieve context, om het bewegen en functioneren, de zelfredzaamheid en de participatie te optimaliseren en dit over de ganse levenslijn van de burger, waarbij we wetenschappelijk onderbouwd gedrag en levensstijl kunnen beïnvloeden. De kracht van lokaal werken: eerstelijn en kringen De rol van de kinesitherapeut in de reorganisatie van de eerstelijn en de huidige kringwerking erkennen. Een duurzame financiering voor de kringwerking voorzien en een billijke vergoeding voor vertegenwoordiging van kinesitherapeuten in de ELZ’s en zorgraden. Promoot, faciliteer en versterk lijnoverschrijdende samenwerkingsverbanden via heroriëntatie van gekende Vlaamse financieringsmodellen. Digitale vooruitgang Omsluit, ontwikkel, innoveer en implementeer de uitrol van de beschikbare gezondheidsdata via de digitale kluizen en tools (digitale applicaties, geïntegreerde zorgmodellen en -paden, Vitalink, Alivia, performante Sociale Kaart, …) zodat gegevensdeling voor en met kinesitherapeuten mogelijk wordt. ZEVEN AANBEVELINGEN VOOR EEN DUURZAAM VLAAMS GEZONDHEIDSBELEID AXXON, KWALITEIT IN KINESITHERAPIE


35 Aandacht voor mobiliteit Creëer een veilige en ecologische leef- en werkomgeving die efficiënte huisbezoeken mogelijk maakt. Voorzie in parkeerfaciliteiten, maak een doordacht mobiliteits- en verkeerscirculatieplan waarbij de bereikbaarheid van de kinepraktijk mogelijk blijft. Voorzie een openbare ruimte die aanzet tot actief bewegen en voorzie voetpaden zonder obstakels die veilig zijn voor patiënten, rolstoelgebruikers en burgers met een fysieke beperking. Kwaliteitsvolle ouderenzorg Maak het aanbod van kinesitherapeutische zorg toegankelijk en beschikbaar in de WZC’s. Deze patiëntgerichte zorg staat onder druk sinds de veranderende wetgeving met de invoering van VIA6. Koester de zorgzame omgeving binnen ‘zorgzame buurten’, waarbij levenskwaliteit en sociale inclusie centraal staat, en jong en oud mekaar weten te vinden. De basis aanpakken: de opleiding Creëer een efficiënt en doordacht universitair opleidingsaanbod kinesitherapie, gekoppeld aan een oriëntatieprocedure die tegemoet komt aan de huidige en toekomstige gezondheidstoestand en -behoeften van de bevolking. Een optimalisering van de kinesitherapieopleiding die wetenschappelijk onderbouwd is en de zorgkwaliteit blijft garanderen, rekening houdend met het Quintuple Aim-principe (met de ingezette middelen een efficiëntere zorg organiseren, problematieken op bevolkingsniveau aanpakken, bijdragen tot sociale cohesie, een tevredener persoon en mantelzorger, en zorgaanbieders die hun job met voldoening uitvoeren) waarbij rekening moet gehouden worden met o.a. de vervrouwelijking van het beroep, de work-life balans, de historische trends, de vergrijzing en een stijgende zorgvraag en behoefte. Kinesitherapie in het Buitengewoon Onderwijs Optimaliseer de toegankelijkheid en de kwaliteit van de kinesitherapie voor kinderen in het Buitengewoon Onderwijs. De huidige regelgeving is ontoereikend en de budgettaire middelen te beperkt om een antwoord te bieden op de toegankelijkheid (7B’s) van de steeds grotere hulpbehoevendheid van het kwetsbare kind (ouders). Kinesitherapie is een onmisbare schakel in de ontwikkeling van het kind met ontwikkelingsstoornissen op cognitief en lichamelijk vlak. Lees hier het volledige dossier na.


Les douze points d’action d’AXXON 1. Chaque patient doit être remboursé de la même manière pour ses soins de kinésithérapie, quel que soit le statut de conventionnement du prestataire. 2. Un honoraire équitable pour les kinésithérapeutes indépendants s’impose. 3. Le barème de rémunération des kinésithérapeutes salariés (IF-IC) doit tenir compte de leurs compétences. 4. La loi coordonnée du 10 mai 2015 doit refléter les pratiques et les réalités actuelles. 5. Mise en place d’un organe déontologique avec une chambre disciplinaire par profession de santé pour gérer les problèmes rapidement et de manière ciblée. 6. Le rôle préventif essentiel de la kinésithérapie : que des bénéfices pour la santé publique. 7. Accès direct à la kinésithérapie : examen consultatif gratuit avec possibilité de traitement. 8. Digitalisation : accès au dossier médical électronique et consultations à distance. 9. Élargissement des qualifications professionnelles particulières (QPP) : une garantie pour des soins ciblés. 10. Une identité propre pour les kinésithérapeutes travaillant en milieu hospitalier. 11. Adaptation du modèle actuel de concertation avec l’INAMI. 12. Harmoniser le statut social de tous les prestataires de soins de santé. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12.


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