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Ce livre parle de la vie et de la mort dans le contexte d'un nouveau paradigme scientifique. Approche des théories qui permettent de comprendre des phénomènes paranormaux en lien avec la mort.

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Published by Michel Nachez, 2019-07-24 15:41:21

Vie, Mort et Nouveau Paradigme

Ce livre parle de la vie et de la mort dans le contexte d'un nouveau paradigme scientifique. Approche des théories qui permettent de comprendre des phénomènes paranormaux en lien avec la mort.

Keywords: vie, mort, nouveau paradigme scientifique, théorie du chaos, anthropologie

pour passer du reflet au "vrai" ? A moins qu'elle ne
soit passage vers d'autres mondes-
hologrammes ?...

Comment concilier l'apparente
extinction - preuve visible de l'entropie - avec la
création permanente et l'enrichissement en
information - selon le concept de la
néguentropie - ?

Il est vrai que, si matière, temps, univers,
mouvement, ne sont que des projections d'un
"ordre impliqué" ou d'une conscience
superlumineuse, et ne sont pas "réels", la réalité
de la mort ne peut plus être affirmée.

LA VIE, LA MORT... CONSENSUS DE RÉALITÉ ?

Que peut-on dire, arrivé à ce point de cet
exposé ? Relativité, physique quantique, théorie
du Chaos, théorie de l'information, théorie
holographique... heurtent l'ancien paradigme d'un
monde solide, fait de matière et soumis à la flèche
irréductible du temps, prédictible et définissable
parce que déterminé par des lois
immuables - même si elles ne sont pas forcément
connaissables en totalité -. Comment s'inscrit
l'homme, sa vie, sa mort, dans ce nouveau
paradigme qui vient catapulter le message

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communément transmis par nos sens : la matière
est compacte, le temps s'écoule dans un seul
sens, je suis né, je suis matière, je suis soumis au
temps, je suis voué à la mort, à l'extinction ?

Mais qu'est le message transmis par les sens ?
On le sait : nos sens sont imparfaits et c'est notre
cerveau qui interprète ce que nos sens nous
livrent. Pour Pribram comme pour Dutheil, le
cerveau est l'interface entre le réel (monde des
fréquences pour l'un, univers superlumineux pour
l'autre) et ce monde-ci. C'est en fonction des
présupposés liés à notre perception et à notre
interprétation du monde que nous créons nos
outils, technologiques et conceptuels, - extensions
de nos sens imparfaits pour découvrir, qualifier et
quantifier le monde, la vie, la mort.

Car nous percevons le monde à travers nos
sens, certes, mais aussi et surtout à travers le filtre
de nos connaissances et de nos croyances sur le
monde et sur la réalité. "On en arrive à penser que
quelque chose qui ressemble à un paradigme est
indispensable à la perception elle-même, ce que
voit un sujet dépend à la fois de ce qu'il regarde et
de ce que son expérience antérieure, visuelle et
conceptuelle, lui a appris à voir." (Thomas S. Kuhn,
La Structure des Révolutions Scientifiques, page

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160). Le monde objectif - si tant est que quelque
chose que l'on puisse appeler "monde objectif"
existe - n'est probablement rien de ce que nous
percevons-croyons. La perception et la
compréhension que la culture, ou l'homme, a du
monde sont nécessairement limitées - engagent-
elles alors la "réalité" du monde ?

Le cerveau, la conscience... En eux se trouve ce
qu'on peut appeler le "Modèle du monde " (peut-
être faut-il plutôt dire la croyance en un modèle du
monde), conféré par l'éducation, la culture, le
savoir, et conforté par l'expérience. On peut aussi
appeler cela "consensus de réalité basal". Mais le
consensus de réalité basal de la culture
occidentale n'a que peu de rapport avec celui des
Egyptiens anciens, ou des Hopis, ou des
Aborigènes d'Australie d'avant l'aculturation. Et
pourtant, ces modèles du monde hopi et
aborigène, également, étaient conférés par
l'éducation, la culture, par l'expérience, par le
vécu : tous fonctionnant.

En fait, dès que l'on est confronté aux
connaissances d'une autre culture, on est aussi
confronté à une autre "réalité". C'est un tout autre
agencement, une intrication différente des
éléments du monde qui apparaît : aveuglement

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pour certaines choses (évidentes pourtant pour un
autre peuple) et valorisation pour d'autres choses
(jugées sans intérêt par une autre culture). Et c'est
bien l'interprétation de la réalité du monde, de la
vie, de la mort... qui marque la spécificité d'une
culture par rapport à une autre.

Chaque culture vit dans une conviction de
réalité à l'intérieur de laquelle il y a un certain
nombre de faits et de jugements acceptés par
chaque membre de cette culture : appelons donc
cela le consensus de réalité basal. C'est cette base
commune qui donne aux membres de la culture
l'impression de vivre dans une réalité partagée par
tous. Et, en retour, le monde va leur renvoyer la

confirmation de leur croyance : tout se passe

comme s'il y avait une résistance, un
"aveuglement spécifique" à la perception de ce
qui sort du consensus de réalité basal. Ainsi se
cristallise de plus en plus la foi en la réalité du
monde, telle qu'admise par le consensus de
réalité basal.

Il fut un temps où le modèle du monde, le
paradigme, était géocentrique. Puis vint
l'héliocentrisme. Puis régnèrent les lois
immuables d'un univers-horloge, de matière et
d'énergie, dense et quantifiable...

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Tout se passe comme si le regard de l'homme
sur le monde engageait ce dernier à s'y conformer.
Le monde serait-il si plastique, serait-il si aisément
modelé, modulé, par la conviction, la croyance
humaine ? Le psychologue Mario Varvoglis
demande : "Est-il possible, puisque la conscience
peut organiser des processus internes du cerveau,
que cette même conscience puisse organiser des
processus extérieurs à l'individu ?" (Mario
Varvoglis, La Science et ses Doubles, "Quantons
sous la Psi!", page 148).

Une telle question est-elle pertinente ?
Dans les traditions chamaniques, le monde
visible coexiste avec un monde invisible, tout aussi
"réel", vérifié, expérimenté voire utilisé, par le
chaman. Pour le Bouddhisme, le mond est en
réalité "vide". Pour l'Hindouisme, le monde visible,
monde des phénomènes n'a pas plus de
consistance que l'"écume au-dessus des flots". Il
est Maya (déjà en 1975, Fritjof Capra, dans Le Tao
de la Physique, avait mis en relation les
découvertes de la physique quantique et les
philosophies de l'Orient) : l'illusion, qui prend les
concepts, les formes, les structures, les
événements, la matière, le temps - toutes
catégories forgées par la croyance humaine - pour

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des réalités de la nature. La carte n'est pas le
territoire et Maya, c'est confondre la carte et le
territoire; Maya, c'est aussi les apparences,
toujours changeantes en un jeu dynamique et
constamment créatif de nouvelles formes-
apparences-croyances. Costa de Beauregard, lui
aussi, souligne ce que disent les Veda : "La
séparabilité est une illusion qui est relative à notre
approche pragmatique. Que si l'on acquiert des
états de conscience supérieurs, ceux-ci impliquent
connaissance du passé, du futur et de l'ailleurs."
(Costa de Beauregard, op. cit., page 69). Les
théories de Pribram, Bohm et des Dutheil
énoncent aujourd'hui quelque chose de bien
proche de ce que disaient les Veda.

Faut-il donc penser avec M. Varvoglis (mais les
mots sont traîtres : penser, n'est-ce pas, déjà, se
poser dans Maya, dans l'instant - qui n'existe peut-
être pas - ?) que le monde se plie aux croyances ?
C'est aussi ce que suggère le titre de l'ouvrage de
Zartarian et Castello : "Nos Pensées créent le
Monde". C'est ce que dit le message de la Maya :
nos concepts créent l'apparence du monde - que
nous prenons pour sa réalité -. C'est aussi ce que
montre le consensus de réalité basal fonctionnant
dans les différentes cultures humaines, dans le

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relatif du temps et de l'espace : le monde se
conforme à ce que l'homme croit être le monde.
Le monde est multiforme, changeant, évanescent,
fuyant. Subjectif.

L'Occident a vu le monde avec les yeux de la
science, les croyances d'une certaine
science - mais ce regard, avec l'arrivée du nouveau
paradigme, se rapproche aujourd'hui
étrangement, après quelques siècles de
matérialisme, d'un regard plus ancien, plus
"primitif", plus "prélogique"...

Relativité et quanta disent, comme les Veda,
que le monde est plus plastique et incertain, voire
plus non-existant, que ne le perçoivent nos sens et
leurs prolongements : les instruments créés sur la
base de nos croyances. Le Chaos dit que tout ce
qui est en mouvement est susceptible de
s'autocréer, de se modifier, d'entrer dans une
phase de désordre qui cache un ordre qui, lui-
même... Danse de Shiva, dont chaque mouvement
crée le monde, le détruit, reconstruit, détruit...
Danse du chaman, lors du rite ou du mythe
réactualisé, afin que se régénère, se recrée, le
monde compromis... Danse de la conscience-
inconscience du rêve, si important dans nombre

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de cultures qui savent y lire l'ordre dans le chaos
et le chaos dans l'ordre...

Entropie, néguentropie... L'information, si
indéfinissable - créatrice à chaque instant de
"conditions initiales", ou provenant de l'"ordre
impliqué" ou d'un "univers superlumineux" -,
serait-elle le lien entre tous ces consensus de
réalité, ces mondes réels/non-réels, expérimentés
et néanmoins paradoxaux ? Ou l'information
serait-elle le moyen de modeler le monde à la
mesure de l'image du monde, du modèle du
monde qu'elle spécifie ? L'information serait-elle
créatrice du monde, hologramme changeant, ou
tout au moins de ses apparences telles que
vécues dans l'instant présent par une culture ou
par un homme ?

Ou encore : l'homme peut-il voir, trouver, ce
qu'il ne cherche pas ? D. Chopra raconte l'histoire
d'un anthropologue anglais qui voit un vieux et
saint homme, le visage débordant de joie, danser
dans la jungle. Il lui demande "Pourquoi dansez-
vous là, tout seul ? Le vieil homme, déconcerté, lui
répond : "Mais qu'est-ce qui vous fait penser que
je suis seul ?" (Deepak Chopra, La Vie sans
Conditions, page 58).

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Le paradigme matérialiste est battu en brèche
par les nouvelles conceptions. Celles-ci ne sont,
elles aussi, qu'un état de l'information à un
moment historique donné, et l'histoire elle-même
n'est peut-être qu'un reflet-fréquence-
hologramme du non-réel de la matière et du
temps... Dans cet éclairage, la vie n'est plus ce
qu'elle était (semblait être ?) en Occident. Et si tel
est le cas, la mort non plus, n'est plus ce qu'elle
était, dans notre culture occidentale : extinction,
terminus.

Si les conceptions-croyances ont effective-
ment le pouvoir de créer le monde, le nouveau
paradigme change la vie et change la mort - à
moins qu'il ne nous ramène, avec un langage
moderne, à des conceptions déjà connues de plus
anciennes cultures ?

La réalité de la vie est-elle ailleurs, dans un
monde de fréquences ou dans un univers
superlumineux, dans le Vide du Nirvana ou dans le
Monde du Rêve des Aborigènes d'Australie, ou
dans tout "Au-Delà" qu'a inventé, qu'invente,
qu'inventera l'homme ? Et si tel est bien le cas,
alors, la réalité de la mort n'existe pas plus que
l'apparence de la vie, ici, dans cette apparence
d'univers...

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Qui peut le dire ? Mais peut-être l'approche
scientifique n'est-elle pas le meilleur moyen pour
répondre à cela ?

Quelle approche, alors ? Peut-être, à défaut de
science liée à des états de conscience ordinaires,
la conscience, à travers ces états qu'on appelle
non-ordinaires, donnerait-elle des réponses ? La
question demeure ouverte.

Car là où le paradigme newtonien cristallisait
la domination du quantifiable - et de la logique - le
nouveau paradigme redonne la primauté à
l'esprit, à la conscience non matérielle, non
quantifiable, non définissable. Il y a là un
renversement des valeurs sur lesquelles s'est bâti
l'Occident depuis quelque 350 ans. Il est vrai, ainsi
que l'exprime l'historien des sciences Thomas
Kuhn, que l'apparition d'un paradigme crée un
conflit entre les tenants de l'ancien et du nouveau
modèle de savoir. Il faut parfois des décades pour
que soit accepté le nouveau regard sur le monde,
ainsi que cela s'est vérifié, par exemple, lors de la
révolution copernicienne : un siècle après la mort
de Copernic en 1543, il n'y avait encore que très
peu de savants qui avaient accepté ses théories.
Et, au XVIIème siècle, Galilée a du se rétracter
devant l'Inquisition. Max Planck, lui-même, dans

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son Autobiographie Scientifique constate avec
tristesse qu'"une nouvelle vérité scientifique ne
triomphe pas en convainquant les opposants et en
leur faisant entrevoir la lumière, mais plutôt parce
que ses opposants mourront un jour et qu'une
nouvelle génération, familiarisée avec elle,
paraîtra." (cité par Thomas S. Kuhn, op. cit., page
208).

UN AVENIR POSSIBLE
L'avenir nous dira ce qu'il en est, et de quelle

manière - et combien - le nouveau paradigme,
fondé sur la relativité, la mécanique quantique, les
théories du Chaos, de l'information, et
holographique, changera le monde, changera
l'homme; changera le ressenti, l'interprétation par
l'homme de sa vie, de sa mort et de leur place
dans l'univers.

Oui, la question demeure ouverte et nulle
réponse définitive n'est possible. Alors, pourquoi
ne pas conclure cet exposé par cette salutation
irlandaise, en forme de paradoxe digne du Chaos :

"Puissiez-vous être vivant à la fin du monde".
Car, à la lumière du nouveau paradigme, il y a
tout lieu de penser que vous pourrier bien l'être,

59

en effet, de quelque manière : vivant, à la fin du
monde...

60

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES

Brune (François), Les Morts nous Parlent, Paris,
Editions du Félin, 1988.

Capra (Fritjof), Le Tao de la Physique, Paris,
Editions Tchou, 1979.

Castello (Martine), Zartarian (Vahé), Nos Pensées
créent le Monde, Paris, Editions Robert Laffont,
1994.

Chopra (Deepak), Le Corps Quantique, Paris,
InterEditions, 1990.

Dawkins (Richard), Le Gène Egoïste, Paris,
Editions Armand Colin, 1990.

Detoeuf (Marie-Simone), La Danse de l'Univers,
publication du Groupe de Liaison pour l'Action
Culturelle Scientifique (GLACS).

Dutheil (Régis), L'Homme Superlumineux, Paris,
Editions Sand, 1990.

Gleick (James), La Théorie du Chaos, Paris,
Editions Flammarion, 1991.

Kuhn (Thomas S.), La Structure des Révolutions
Scientifiques, Paris, Editions Flammarion, 1983.

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Prigogine (Ilya), Stengers (Isabelle), Entre le
Temps et l'Eternité, Paris, Editions Flammarion,
1992.

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(Ralph), Trialogues aux Confins de l'Occident,
Saint Michel de Boulogne, Editions Saint Michel,
1993.

Stewart (Ian), Dieu joue-t-il aux dés ?, Paris,
Editions Flammarion, 1992.

Talbot (Michael), L'Univers est un Hologramme,
Paris, Presses Pocket, 1994.

Science et Conscience, ouvrage collectif, Paris,
Editions Stock, 1980, Colloque de Cordoue.

REVUES

Pour la Science, Le Chaos, Hors-série, janvier
1995.

Rossi (Ernest Laurence), "Qu'est-ce que la Vie ? Du
Flux quantique au Soi", Troisième Millénaire,
1994, n°30.

La Science et ses Doubles, ouvrage collectif, Paris,
Revue Autrement, septembre 1986, n°82.

62

Copyright Neo Cortex Michel Nachez 2019
ISBN 978-2-918535-77-5
Image de couverture :

Enrique Meseguer de Pixabay
www.neo-cortex.net

https://www.cd-de-relaxation.com/
Podcast : https://djpod.com/michelnachez

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