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Ce texte et le fruit de mon enquête d'ethnographie menée en 1991 dans le cadre de ma maîtrise d'Ethnologie. Je rends compte de ma rencontre avec des alchimistes de la France de l'Est. C'est une sorte d'état des lieux des pratiques alchimiques en cette fin du XXème siècle.

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Published by Michel Nachez, 2020-05-14 09:17:38

Alchimie et Modernité

Ce texte et le fruit de mon enquête d'ethnographie menée en 1991 dans le cadre de ma maîtrise d'Ethnologie. Je rends compte de ma rencontre avec des alchimistes de la France de l'Est. C'est une sorte d'état des lieux des pratiques alchimiques en cette fin du XXème siècle.

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étagères. Le "vieux" ne cesse de parler et je commence
à avoir le vertige devant tant de science et de
complexité. Je comprends que le "vieux" me délivre ses
connaissances, sans que je sache pourquoi. Au bout
d'un moment, qui me paraît une éternité, il me
demande de le suivre à nouveau. De nouveau, de longs
couloirs, et des pièces. Puis, il s'arrête devant une porte
blindée, semblable à une porte de coffre-fort. Là, le
"vieux" ouvre les verrous, et m'invite à entrer. Il s'agit
en fait d'une sorte d'ascenseur qui descend dans les
tréfonds de la terre. Nous descendons. En cours de
descente, le "vieux" m'avoue qu'il nous descend vers
son laboratoire personnel et qu'il va me montrer le
"secret des secrets", car je suis l'élue... Puis, je me
réveille d'émotion, emplie d'un bonheur divin (...)."

Son rêve s'arrête là, dit-elle. Elle s'est réveillée en
pleine nuit, dans un état de sérénité et de bonheur
parfait, ayant la certitude d'être sur la bonne voie, dans
ses travaux présents, et d'être épaulée par des maîtres
de l'Invisible.

- 101 -

L'alchimie, en fait et depuis toujours, est une voie
initiatique - cela n'a pas changé -.

Il y a certes une volonté de clarification, mais elle ne
s'adresse pas au monde "profane". Ni à moi,
ethnologue. Et ça, je l'ai bien senti. La sympathie, voire
l'amitié, ne signifient pas que le savoir me soit
accessible. De toutes façons, beaucoup de notions sont
floues : l'Invisible, plan d'existence, forces
énergétiques...

Donc, même si mes informateurs m'ont affirmé que,
grâce au langage scientifique, on pouvait faciliter la
compréhension et l'échange d'informations pratiques
entre les alchimistes, les résultats, eux, demeurent
dans l'ombre - "Travailles, investis-toi, et tu verras..." -,
et ne sont pas destinés à être publiés. "Les résultats
sont le fruit d'un échange intime entre l'adepte et sa
matière" dit Diane. En fait, les données scientifiques
sont détournées à leur profit, pour faciliter la
compréhension des phénomènes de leurs expériences,
et non pour dialoguer avec les scientifiques.

- 102 -

Ne peut parvenir à comprendre que celui-là même qui
est sur la voie, a expliqué Pierre. Ce n'est qu'à force de
travail que la "révélation" arrive. Car la transmutation
est avant tout intérieure, même si on peut l'expliquer
psychologiquement50. Et même s'il y a également
transmutation de la matière, la vraie révolution est
intérieure.
"Celui qui est sur le chemin n'a de compte à rendre à
personne, et nul autre alchimiste ne le juge", avance
Diane. Seul le travail personnel est déterminant. Et il
n'y a personne pour décider que tel ou tel est indigne
de suivre la voie.
Le secret ne se maintient que pour celui qui ne
pratique pas, qui ne s'implique pas, tel est l'avis de
Jean.

50 - voir Carl Gustav Jung, Psychologie et alchimie. Op.cit.

- 103 -

En conclusion de cette partie sur les difficultés de
l'enquête, je mentionnerai que j'ai souvent été
dérouté, ne sachant s'il y avait un fond de vérité en
alchimie. Après maintenant près de deux ans
d'enquête, je ne puis, en tous cas, douter de la sincérité
de ces alchimistes.
Je constate les efforts développés dans leur travail, leur
patience, l'argent investi (car certains dispositifs
coûtent chers) et la somme d'ingéniosité développée
pour mettre au point des mécanismes spéciaux. Il me
paraît douteux que ces gens, intelligents, n'obtiennent
rien du tout dans leurs manipulations de laboratoire...
À certains moments des entrevues, leurs paroles, leurs
gestes, leurs regards et silences, ne laissaient aucun
doute quant à leur profonde sincérité.

- 104 -

METHODOLOGIE

J'ai essentiellement utilisé l'entretien non-directif.
Bien sûr, au début, je me suis présenté. Et j'ai posé mes
questions :

- que fais-tu ?
- qu'est-ce qui t'a amené à pratiquer cela ?
- qu'y trouves-tu ?
- comment est-ce que ça marche ?
- quelle est la finalité ? ...

- 105 -

La conversation s'enchaînant, je prenais les
informations comme elles venaient, en demandant de
temps à autre des précisions.

J'ai pris des notes, fais des croquis.

Je n'ai pas fait de questionnaires, ni de guide
d'entretien. J'ai laissé libre cours à mon inspiration, et
c'est bien ainsi, car je ne voulais surtout pas devenir
ennuyeux, de peur de bloquer ces moments privilégiés.

Au cours des interviewes successives, j'ai pu demander
des précisions sur ce qui avait été dit antérieurement,
fait développer certains points : l'utilisation de tels
matériels plutôt que de tels autres, équivalents ;
pourquoi privilégier telle procédure plutôt que telle
autre ; mis l'accent sur les informations pratiques
autant que possible ; l'intérêt de la pratique alchimique
au XXème siècle ; etc. Je me suis laissé guider par mon
intuition lors des entrevues, afin de, moi aussi,
m'imprégner de l'ambiance hermétique.

- 106 -

REMARQUES ET REFLEXIONS

Tout d'abord, les alchimistes rencontrés ne sont pas
des surhommes - je n'ai pas rencontré le Comte de
St Germain ! -, emplis de mystères insondables, même
s'ils laissent planer un large secret sur leurs pratiques.

Matériels et matières
Aujourd'hui, certains alchimistes utilisent les
techniques modernes de laboratoire, et les maîtrisent.
Ils savent aussi adapter des objets de la vie courante en
les détournant de leur utilisation première :
- réfrigérateurs transformés en couveuses,

- 107 -

- friteuses en chauffe-ballons,

- compresseur de réfrigérateur en pompe à vide,

- four à émaux en four à calcination de produits
végétaux,

- tourne-disque en centrifugeuse, pour n'en citer que
quelques-uns.

Par ailleurs, ils commandent du matériel chez les
mêmes fournisseurs que les laboratoires scientifiques :
Prolabo, Bioblock Scientific, Poly Labo... Quand ils ne le
font pas, ils cherchent dans les greniers, dans les
marchés aux puces ou par annonces...

Dans le passé, chaque objet de laboratoire avait sa
symbolique propre. Aujourd'hui, les instruments les
plus proches de la tradition par leurs formes - ballons,
tubes, entonnoirs, ampoules... - semblent aussi
posséder une symbolique.

En ce qui concerne les matières utilisées :

- 108 -

- les plantes sont soit cultivées (Jean), soit achetées
chez les herboristes (Basile), soit ramassées à la
campagne (Jean, Basile).

- les minéraux sont soit achetés (Jean), soit ramassés
dans la nature (Jean, Diane).

- les métaux sont achetés. Il est très difficile d'avoir
accès aux mines, actuellement. Aussi, quand une
occasion se présente, il y a parfois des achats groupés.

- les produits chimiques. Ils sont soit fabriqués de
manière alchimique quand cela est nécessaire (Diane),
soit achetés aux mêmes sources que les laboratoires
officiels (Prolabo). Également en pharmacie, ou en
droguerie (Jean, Basile).

En fait, tout dépend des opportunités et des prix. Il
n'est pas rare de devoir attendre de longs mois avant
d'avoir le produit requis pour une expérience. Il n'est
pas rare, non plus, de rater cette expérience et de
devoir à nouveau faire preuve de patience.

- 109 -

La vie de tous les jours
Du point de vue de la vie de tous les jours, rien de
spécial à signaler. En gros, les alchimistes rencontrés se
nourrissent tous de manière normale, pas de jeûnes,
pas de régimes particuliers (Pierre aime la bière, Basile
et Jean le vin rouge). Du point de vue de l'habillement,
rien de spécial non plus. Je n'ai pas remarqué de signes
distinctifs. Chacun s'habille suivant son niveau social et
ses goûts.
Sur le plan social, Jean a, de temps en temps, des
ennuis avec ses voisins, à cause des odeurs
nauséabondes provoquées par ses expériences. Il a
parfois du mal à leur en expliquer la cause, car ils ne
comprennent pas très bien ce qu'il fait. Chose que
Diane n'a pas à affronter : elle a, très tôt dans sa
démarche, choisi de s'isoler.

- 110 -

Le religieux
Au niveau des croyances religieuses : tous sont
croyants. L'alchimie n'est pas une pratique profane.
C'est un art sacré, disent-ils. Il y a souvent un oratoire,
pour la méditation et les prières (c'est le cas chez
Diane, dont l'oratoire se situe près du laboratoire - sa
maison est spacieuse - ; Jean cumule oratoire,
laboratoire et cuisine dans la même pièce ; Pierre n'a
qu'un oratoire ; l'oratoire de Basile est la nature
entière). Chez certains alchimistes l'oratoire sert à des
pratiques magiques (Pierre, Diane), fondées sur la
Qabal pour Pierre ; Diane ne m'a pas donné de détails.

Élaboration d'un élixir spagyrique
Afin de mieux faire comprendre l'optique dans laquelle
travaille le iatrochimiste, il m'a paru judicieux de
relever les différentes étapes de l'élaboration d'un
élixir spagyrique, d'après les informations de Basile,
Jean et Odile.

- 111 -

Le premier stade consiste à déterminer la plante que
l'on veut utiliser. Tout dépend de la finalité de l'élixir -
action sur le corps, le mental ou le spirituel -.

Deux cas de figures se présentent. Si l'adepte entame
un travail tourné vers son évolution spirituelle, il aura
sept élixirs à mettre en oeuvre : un pour chaque
planète du zodiaque51. Ces sept élixirs vont être pris
chaque jour, au jour de la planète. Chaque élixir sera
composé d'une plante choisie suivant la théorie des
signatures, qui veut que chaque plante vibre avec une
planète particulière. Par exemple : pour le soleil -
chélidoine52 ; pour la lune - lys blanc53 ; pour mercure -

51 - Il s'agit du septenaire classique : Soleil, Lune, Mercure, Vénus,
Mars, Jupiter et Saturne. Neptune, Uranus et Pluton sont des
découvertes récentes, et n'entrent pas dans la symbolique
alchimique classique.

52 - Chelidonium majus.
53 - Lilium candicum.

- 112 -

chèvrefeuille des bois54 ; pour vénus - bardane55 ; pour
mars - grande ortie56 ; pour jupiter - chêne57 ; pour
saturne - prêle des champs58. Dans le passé les
signatures des plantes étaient déterminées selon leurs
formes, leurs couleurs et le milieu dans lequel elles
poussaient. Aujourd'hui, il en est autrement, la
signature des plantes est déterminée suivant la forme
de leurs cristaux. Nous allons y revenir.

Dans le cas où le iatrochimiste élabore un élixir pour
guérir une affection, il va choisir sa plante suivant le
thème astral de la personne à soigner. Il va étudier les
positions planétaires et déterminer la ou les planètes
attaquées. En connaissant les symptômes de la

54 - Lonicera periclymenum.
55 - Arctium.
56 - Urtica dioica.
57 - Quercus.
58 - Equisetum arvense.

- 113 -

personnes (éventuellement, le diagnostic d'un
médecin), et les planètes attaquées dans le thème
astral, le iatrochimiste va déterminer la ou les plantes à
utiliser, et, éventuellement, les minéraux et métaux.59

Suivant les saisons ou le type de plantes, il choisira de
les utiliser fraîches ou sèches. Mais toutes peuvent être
utilisées sèches.

Dans ce dernier cas - prenons le cas où il n'y a qu'une
plante -, il conviendra de la piler très fin60, à un

59 - Si un élixir comporte plusieurs ingrédients, il s'agit alors d'un
complexe spagyrique. La méthode d'élaboration reste la même.

60 - Je n'évoque pas ici tout le rituel de cueillette, à des moments
précis du jour, ni les précautions de stockages, qui sont
primordiales. Les plantes achetées dans les herboristeries ou dans
les pharmacies ne conviennent généralement pas, car elles n'ont
pas été cueillies dans de bonnes conditions. Elles ont donc déjà
perdu une partie de leur pouvoir énergétique. Mais, dans certains
cas précis, le iatrochimiste n'a pas le choix et doit recourir à ces
plantes. Il devra ensuite porter une attention particulière à leur
potentialisation.

- 114 -

moment déterminé astrologiquement - ou selon la
méthode des heures planétaires, comme vu plus haut
(page 34) -.

Entre temps, il aura fallu distiller du vin - rouge, car il
est chargé de "feu solaire" -. Cet alcool distillé devra
titrer entre 99,5° et 99,9°. C'est ce qu'on appelle de
l'alcool absolu. La méthode de distillation est assez
complexe et n'a rien à voir avec la méthode des
laboratoires officiels. Si le matériel utilisé est le même
(voir schéma de l'appareil à distiller de Jean page
suivante), la technique diffère. En effet, après avoir
extrait l'alcool du vin, il faudra en extraire toute l'eau.
Pour ce faire, deux techniques combinées : la
technique du vide et la technique du carbonate de
potassium.

Les distillations répétées seront conduites à des
températures basses (30°) et sous vide, de manière à ce
que l'alcool passe très lentement dans l'appareil. La
vitesse conseillée par Jean est d'une goutte toutes les
huit secondes - sur une quantité de plusieurs litres, la

- 115 -

distillation peut durer de nombreuses heures -. Il faut
faire cette opération au moins sept fois pour respecter
le chiffre symbolique de la Tradition.

Toute distillation doit être faite en lune descendante,
c'est à dire durant la période qui va de la pleine lune à
la nouvelle lune. Car la lune, à ce moment, a une action
"destructurante", et la distillation est une opération de
séparation de plusieurs éléments. De plus, la
distillation doit être menée très lentement et de
nombreuses fois de manière à "fatiguer" la matière et
"ouvrir" les molécules.

L'alcool absolu obtenu va servir à extraire les
substances actives de la plante. Pour cela, il va falloir
utiliser un extracteur de soxhlet (voir schéma de
l'appareil d'extraction de Jean page suivante). Cet
appareil contient la plante pilée et l'alcool. Ici aussi, le
vide est nécessaire pour travailler à basse température
- cela préserve les pouvoirs de la plante, la chaleur
détruit les substances actives -. Et est pratiquée
lentement pour les mêmes raisons que précédemment.

- 116 -

Cette opération est menée à la fin de la lune
descendante, car elle termine la phase de séparation
des éléments. Le iatrochimiste recueille le liquide vert,
appelé menstrum, qui est le soufre et le mercure (dans
leur acception alchimique)61. Il récupère, d'autre part,
les restes de la plante, les sels.

C'est à ce stade qu'apparaissent les divergences d'avec
les méthodes des laboratoires pharmaceutiques. En
effet, ces derniers jettent ces sels. Or, pour les
iatrochimistes, ils constituent le cœur du remède
alchimique, car c'est eux qui possèdent le plus grand
pouvoir dans le remède spagyrique. Autre divergence,
et non des moindres, les laboratoires pharmaceutiques
recherchent les substances actives des plantes afin de
les isoler, de les tester et de les synthétiser. Le produit
pharmaceutique - le médicament - n'a plus rien à voir
avec quelque chose de vivant, telle est la position des

61 - Le soufre correspond à l'âme de la plante, le sel au corps de la
plante, le mercure opère la liaison corps-âme.

- 117 -

iatrochimistes. Il fait son effet, certes, mais uniquement
au niveau de la matière. Alors qu'en spagyrie, le
remède doit agir au niveau du physique, du mental et
du spirituel, sur l'homme dans son entier, afin de guérir
la cause, et non le symptôme.

Les sels sont traités en lune montante, car on entre
dans la phase de purification. Les résidus de la plante
sont brûlés au noir, puis au gris, puis passés au four à
émaux à une température de 600° pendant plusieurs
heures. Au sortir du four les cendres doivent être
blanches. Elles sont alors mélangées à de l'eau distillée
- alchimiquement -, puis le liquide est mis à évaporer.
En séchant, il se forme des cristaux. Ceux-ci sont pillés,
réduits en poudre, et remis dans le four, à haute
température. Ces opérations sont répétées de
nombreuses fois, car la matière doit être "fatiguée" le
plus possible, afin de recevoir, dans les meilleures
conditions, les influx énergétiques des aspects
planétaires déterminés par le iatrochimiste pour
l'élaboration de ce remède.

- 118 -

Quand les cristaux sont vraiment purs, cette opération
s'arrête. C'est à ce stade que l'on peut voir au
microscope la forme des cristaux. Il y a sept types de
formes cristallines qui permettent une classification
(voir tableau page suivante) :
- cubique correspond à Saturne
- quadratique correspond à Jupiter
- orthorhombique correspond à Mars
- monoclinique correspond à Soleil
- triclinique correspond à Vénus
- rhomboédrique correspond à Mercure
- hexagonal correspond à Lune.

Cette classification est en quelque sorte la nouvelle
théorie des signatures. Les anciennes classifications de
plantes, que l'on peut retrouver dans les traités, sont
complétées et remises à jour grâce à cette technique.

- 119 -

D'après Jean et Basile, elle donne d'excellents
résultats.62

Commence alors la troisième phase - toujours en lune
montante -, la cohobation. Il s'agit ici de la réunion du
sel, du soufre et du mercure. On incorpore les sels au
menstrum. Puis le tout est mis en circulation. La
circulation est une technique qui s'apparente à une
distillation en circuit fermé (voir schéma de l'appareil à
circuler de Jean page suivante). C'est à ce moment que
le produit se "charge énergétiquement", et qu'il
devient de plus en plus puissant. Ce procédé est
totalement inconnu en chimie classique et tourné en
ridicule par la science officielle.

62 - Ulrich Jürgen Heinz compare les sels végétaux à ceux préparés
avec le sang de ses patients. S'il y a concordance et similitude, il va
utiliser la plante dont est issu le cristal pour fabriquer le remède.
Cela suppose une banque de données de cristaux provenant de
plantes, minéraux et métaux assez considérable.

- 120 -

Il y a plusieurs manières de faire circuler un élixir. Ce
qui est important est ce qui se passe dans le ballon : les
sels se chargent des impuretés du menstrum. Cette
circulation peut durer de plusieurs jours à plusieurs
mois. Jusqu'à ce que la couleur du produit change et se
stabilise. On peut s'arrêter là, et l'on aura déjà un bon
élixir spagyrique.

Mais l'on peut continuer. Le iatrochimiste va alors
recommencer le cycle : séparation du menstrum et des
cristaux par filtrage, purification des cristaux par
calcination, cohobation puis circulation. La répétition
de cette opération fait évoluer la matière et marque la
séparation entre la spagyrie et l'alchimie.

L'élixir continue à évoluer, va devenir de plus en plus
puissant, et aura comme finalité le déblocage des
centres énergétiques. Un élixir de cette qualité
présente une couleur rouge-rubis.

Au cours de ce processus, le iatrochimiste peut choisir
de faire évoluer son élixir vers la Pierre Végétale (les

- 121 -

détails de ces opérations ne m'ont pas été
communiquées). Une des propriétés de cette Pierre est
d'accélérer de manière notoire la fabrication d'un élixir
spagyrique. En effet, la Pierre végétale a pour effet de
transmuter une macération63 de plantes en un élixir de
bonne qualité en quelques jours, là où il faut des
semaines, voire des mois, pour en élaborer un par la
manière classique. On comprend donc l'intérêt
d'entreprendre cette démarche. La Pierre Végétale
marque un gain de temps dans les travaux, mais signe
également l'accomplissement d'une étape initiatique
dans le cheminement de l'alchimiste.

Ainsi se présentent donc les différentes étapes de
l'élaboration d'un élixir spagyrique. Jean : "L'avantage
d'un élixir spagyrique est que le processus utilisé

63 - Macération : technique consistant à faire "tremper" les plantes à
une température de 18° à 20°, en récipient fermé, dans une
solution d'alcool absolu ou d'eau de pluie distillée pendant 24 à 48
heures, sans qu'il se produise de dégagement de gaz. S'il y a
dégagement gazeux, il s'agit d'une fermentation.

- 122 -

permet d'éliminer le côté toxique des plantes et des
produits utilisés, tout en gardant et en renforçant les
énergies de guérison. L'élément sel rend l'action du
remède plus rapide dans le domaine physique." Les
élixirs sont des produits puissants et actifs.

Dans les opérations décrites ci-dessus, la philosophie
sous-jacente est purement alchimique. Elle découle des
travaux de Paracelse et des auteurs qui lui ont
succédés.

Les appareillages
En ce qui concerne l'appareillage, Paracelse serait
certainement très dérouté. En effet, les appareillages
de distillation, extraction, circulation sont montés à
l'aide de verrerie de laboratoire tout à fait classique.
Les techniques de vide, elles, étaient déjà connues des
anciens. Les fours professionnels étant trop onéreux,
les iatrochimistes utilisent des fours à émaux qui
suffisent amplement pour les travaux sur les plantes.

- 123 -

Jean a construit son propre four pour extraire des
métaux. Il se compose d'un vieux fut métallique rempli
de béton dans lequel est aménagé un orifice au centre
pour recevoir le creuset contenant le minerai. Un tuyau
métallique passe de la base du creuset jusqu'à une
dizaine de centimètres du sol. Là, Jean dispose un bocal
rempli d'eau, où tomberont des morceaux d'antimoine.
Le chauffage du four s'effectue à l'aide d'une bouteille
de gaz et d'un chalumeau. C'est très artisanal.

Pour la circulation, plusieurs méthodes :

Soit l'utilisation d'un appareil composé d'un chauffe-
ballon, d'un ballon et d'un réfrigérant, le tout
fonctionnant sous vide pendant la période diurne.

Soit l'utilisation d'un ballon exposé à la lumière solaire.
Le soleil chauffant l'élixir et le mettant en circulation.
Cette méthode était pratiquée par les anciens.

Soit l'utilisation d'un réfrigérateur, dont la partie
réfrigérante est déconnectée. Une lampe chauffante
est montée à l'intérieur, de manière à maintenir une

- 124 -

température constante de 42° Celsius (dans le passé
l'élixir était placé dans du fumier de cheval à la même
température). Cette solution permet de mettre
plusieurs ballons en circulation. De plus, il est très facile
de se procurer de vieux réfrigérateurs au rebut.

Jean utilise aussi une vieille "friteuse" électrique
comme chauffe-ballon. Le format confortable de cet
appareil lui permet d'y placer des ballons de trois litres.

Jean utilise une pompe à vide comme dans les
laboratoires. Ces pompes, onéreuses, ne sont pas à la
portée de toutes les bourses. Aussi, m'a-t-il parlé d'une
méthode de substitution - à côté de la trompe à vide
fonctionnant à l'eau du robinet -. Il s'agit d'un
compresseur de réfrigérateur monté sur une série de
tubes en verres. Ce mécanisme produit une dépression
qui aspire l'air de l'appareillage. Un inconvénient : le
compresseur baigne dans l'huile. Il faut donc faire
attention à ne pas polluer son installation, ni à perdre
l'huile, ce qui compromettrait la vie du compresseur.

- 125 -

Jean utilise également un vieux tourne-disque comme
centrifugeuse.

Divers éléments de cuisine peuvent donc être
détournés au profit de l'alchimie. Sans parler des
bocaux de confitures - qui tiennent le vide et la chaleur,
et dont plusieurs formats existent -, on peut signaler
encore les moulins à café manuels - pour moudre les
plantes - les mortiers et pilons - spécialement ceux que
l'on trouve dans les magasins d'alimentation
asiatiques : ils sont en pierre, gros et solides -, les
beurriers en porcelaine à feu en guise de creusets...

Il est donc intéressant de noter que nos alchimistes
modernes trouvent dans la vie de tous les jours les
ustensiles nécessaires à leur "cuisine". Avec un
minimum d'ingéniosité et de savoir-faire - surtout un
bon sens du bricolage - l'alchimiste étoffera bien vite
son laboratoire. L'avantage : le gain de temps - signe de
notre vie moderne - qui lui évite de fabriquer lui-même
ses cornues, matras et fioles (Diane n'est pas d'accord

- 126 -

avec cette philosophie et parle "d'alchimistes de
supermarchés").

Les apports théoriques
D'autres apports ont profité à l'alchimie. D'un point de
vue purement théorique : la psychologie des
profondeurs, en dévoilant les mécanismes de
l'Inconscient ; la physique, qui, sans le vouloir, a
redonné vigueur à cette discipline. En effet, les
découvertes en physique des particules ont profité aux
alchimistes qui y ont trouvé ce qu'ils avaient plus ou
moins ressenti.

Pour Diane et Pierre, les fissions de l'atome ne
constituent rien d'autre que des transmutations de la
matière. A cette différence que les techniques de la
physique moderne sont basées sur la manière forte. On
casse. Diane compare les physiciens de l'atome à des
gamins qui ne comprennent rien à ce qu'ils font : "des
apprentis-sorciers". L'alchimie opère aussi des

- 127 -

modifications de la matière, en moindre quantité, il est
vrai, mais en mode doux, dit Pierre. La matière est
"fatiguée" jusqu'à ce qu'elle change d'état. Elle
transmute alors. Pierre décrit ce processus comme
naturel. Toute plante, tout organisme utilise les
éléments qui sont autour de lui pour se nourrir. Mais
comme ils ne correspondent pas aux besoins dans leur
forme naturelle, il faut les modifier. Les sels minéraux
de la terre sont transmutés en éléments assimilables
par la plante. La photosynthèse est un autre exemple
de transmutation accomplie par les plantes. L'homme,
à son tour, se nourrit de plantes, et va transmuter
certains éléments de celles-ci afin de les rendre
assimilables par le corps.

Ainsi, la transmutation est-elle un processus naturel
dont l'alchimiste s'inspire pour mener à bien son opus.
En ce sens, l'alchimiste ne fait rien d'autre que de
suivre les voies de la nature, en les accélérant, certes,
mais en ne contrevenant pas aux lois naturelles. Ce que
ne fait pas le scientifique.

- 128 -

La symbolique
En ce qui concerne les ballons et récipients divers, on
ne peut s'empêcher d'évoquer le principe de gestation.
Les ballons de par leur forme sphérique (comme la
planète) induisent à une lente gestation des substances
qui y macèrent, fermentent circulent... Cette gestation
est comparable à ce qui se passe dans le ventre de la
Mère-Terre. Et est en cela conforme à la vision du
monde alchimique.

Un autre phénomène a retenu mon attention. Il s'agit
de la triade séparation-purification-cohobation ;
manipulations répétées de nombreuses fois par
l'alchimiste. Cette triade implique un déroulement
circulaire (Ouroboros, le serpent qui se mord la queue,
l'Un qui va vers le Tout et revient à l'Un - vieux symbole
alchimique -). Cependant, la fin d'un cycle ne ramène
pas ici au stade initial, la matière est réunifiée, et
possède quelque chose en plus : l'élixir a gagné en
puissance, en énergie. C'est un processus initiatique :

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phase de déstructuration suivant phase de
restructuration. Ce cycle répété reflète un mouvement
en spirale qui mène vers une perfection de plus en plus
accomplie.

Le symbole de la spirale se retrouve à plusieurs niveaux
dans le travail du iatrochimiste.

À un niveau très matériel, lors des transferts de liquides
- menstrum ou élixir - d'un récipient à un autre. À ce
stade sont utilisés des entonnoirs, ustensiles dans
lesquels les liquides coulent en spirale.

D'autre part, le réfrigérant utilisé par Jean et Basile
dans leur appareil de distillation contient une structure
spiralée par laquelle passe l'alcool en cours de
traitement. Le mouvement circulaire potentialise le
liquide.

Dans l'extraction et la circulation, le menstrum et l'élixir
subissent un mouvement ascendant (sous l'action de la
chaleur, l'alcool devient volatil et monte dans le
réfrigérant - à boules celui-là -) puis descendant (sous

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l'action du réfrigérant, l'alcool se condense et retombe
en gouttelettes) pour revenir dans le ballon avec
quelque chose en plus - plus de substances actives
extraites de la plante ; un plus haut taux vibratoire pour
l'élixir. Nous avons à nouveau un processus en spirale.

Finalement le processus entier du processus
d'élaboration d'un élixir spagyrique, comme vu plus
haut.

Cette structure en spirale se retrouve dans de
nombreuses cultures traditionnelles et exprime une
conception du monde différente de celle du monde
moderne occidental. Celle d'une vision du monde
cyclique, où l'on réactualise régulièrement la création
du monde par des rites.

"Chez les Indiens Pueblo de Zuni, lors de la grande fête
du solstice d'hiver (...), on entonne des chants-spirales
et on danse des danses-spirales"64. La danse giratoire

64 - Dictionnaire des Symboles. Op. cit. page 908.

- 131 -

des derviches-tourneurs semble "assurer la
permanence de l'être à travers les fluctuations du
changement."65

On retrouve ce symbole de la spirale chez les Mayas
dans leur rite cosmologique annuel.

Les Dogons et les Bambaras également l'utilisent. Il
symbolise la course du soleil autour du monde et est
figuré par une ligne brisée.

Chez les Lubas du Zaïre, le mouvement des âmes,
esprits, génies entre les quatre plans de l'univers,
dessine une spirale.

On la retrouve également chez les anciens Germains,
sur les mégalithes, dans les cavernes de nos ancêtres
préhistoriques.

On pourrait multiplier les exemples pour montrer le
caractère universel de ce symbole.

65 - Ibid. page 908.

- 132 -

En ce sens le caractère traditionnel des manipulations
alchimiques modernes des iatrochimistes est mis en
relief. Au-delà du matériel utilisé, c'est le sens profond
des opérations alchimiques qui importe. Ainsi, même si
Diane critique les "alchimistes de supermarchés", il
apparaît qu'ils suivent la trace de leurs prédécesseurs.
Et c'est cela qui est significatif.

Ces quelques remarques et déductions méritent un
approfondissement qui trouverait sa place dans un
autre mémoire ultérieur. Il convient en effet de
reprendre en détail les différentes étapes de
l'élaboration d'un élixir et de les analyser sous cet
angle.

Le rapport au monde moderne
En général, tous les alchimistes rencontrés, critiquent
le monde moderne dans lequel ils vivent. Ils s'en
servent, certes, ont voiture, téléviseur et chaîne hifi. Ils
concèdent qu'ils ne pourraient pas s'en passer. Ce qu'ils

- 133 -

critiquent, c'est l'aveuglement des instances officielles :
aussi bien scientifiques que médicales. Il est dommage,
avance Pierre, que ces personnes ne veuillent pas
changer d'optique. Ils en retireraient une satisfaction
dont ils ne peuvent s'imaginer les conséquences. Mais
souvent rigidité d'esprit et désir de pouvoir matériel
amènent des comportements erronés.

Pourtant, certains scientifiques - chercheur au CNRS,
biologiste, pharmacien, médecin...- s'intéressent à
l'alchimie, et commencent à pratiquer. Ceci est vu d'un
bon oeil par tous les alchimistes rencontrés. "Peut-être
est-ce le signe d'une nouvelle époque dans l'histoire de
l'humanité", dit Diane.

Alexandre von Bernus se plaisait, dans son livre
Médecine et Alchimie66, à imaginer une nouvelle ère
pour l'homme. Après avoir fonctionné, pendant de
longs siècles avec le côté intuitif de son cerveau, et
après avoir basculé dans le travers de n'utiliser que son

66 - op. cit.

- 134 -

cerveau gauche, celui de la raison raisonnante,
l'homme devrait finir, pour être complet, par utiliser les
deux hémisphères cérébraux de manière harmonieuse
et équilibrée. Ce n'est qu'alors que l'homme pourrait
atteindre sa véritable dimension, être vraiment un être
humain. Alexandre von Bernus voyait ce processus
entamé avec le renouveau de l'alchimie en ce XXème
siècle. Car l'alchimiste moderne, pour être efficace, se
doit d'utiliser les deux facettes de son esprit : la
conjonction des opposés.

- 135 -

CONCLUSION

Ce mémoire relève davantage de l'"ethno-technologie".
En effet, j'ai pu constater, à travers l'étude de quelques
alchimistes de la région est de la France, que cet ethnos
très particulier, utilisait des appareils modernes afin de
pratiquer leur art.
L'alchimie est une pratique complexe qu'il est difficile
de cerner dans sa globalité.
Déjà, parmi les personnes que j'ai interrogées, aucune
ne pratique de la même manière. L'alchimie semble
être une affaire personnelle, adaptable aux aspirations

- 136 -

et aux buts de chacun, tant du point de vue de la
technique que du point de vue de la finalité.

C'est aussi un engagement à long terme. Ce qui fait
qu'il est difficile, par les quelques heures passées avec
les alchimistes, de cerner correctement la
problématique.

Néanmoins, il a été possible de dégager quelques
points comme la symbolique de la spirale présente
dans les travaux des iatrochimistes.

Il apparaît, également que l'intérêt pour l'alchimie
gagne de plus en plus de personnes. Aussi, l'espoir
qu'exprimait Alexandre von Bernus est-il peut-être en
train de se réaliser. C'est en tout cas ce que l'on peut
souhaiter.

Du point de vue de l'ethnologie, il est intéressant de
noter que les visions du monde en vigueur dans les
sociétés traditionnelles existent et se développent
toujours en Occident. Un équilibre est-il possible entre
les valeurs traditionnelles et les valeurs de notre

- 137 -

monde industrialisé moderne ? L'avenir le dira peut-
être...

- 138 -

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES GENERAUX

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Breisgau, Hermann Bauer Verlag, 1985, 412 pages, 235
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et la réunion des opposés psychiques dans l'alchimie, Paris,
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Jung (Carl Gustav), Mysterium Conjunctionis. Études sur la séparation
et la réunion des opposés psychiques dans l'alchimie, Paris,
Ed.Albin Michel, 1980, 422 pages, tome 2.

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Sadoul (Jacques), Le Trésor des Alchimistes, Paris, Ed. J'Ai lu, 1970,
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- 142 -

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ARTICLES :

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Gaillard (Christian), "Alchimie et Modernité", Cahier de l'Herne, Paris,
1984, numéro 46, pp.479-487.

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Fankfurt am Main, 1981, 17 - 25 août 1977 à la session d'Ascona
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- 143 -

Mythologies, Paris, Flammarion, 1981, tome 1, pp.7-9.

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Tempête Chymique, Riom, octobre 1984, 1.

- 144 -

INDEX

INDEX AUTEURS, NOMS DE PERSONNES
Nota : les numéros de pages sont erronés (ce sont
celles de la version originale du mémoire sur support
papier)  pour retrouver les termes dans le texte, il est

pertinent d’utiliser la fonction de recherche.

Agricola Georg ... 9

Al Gazali ... 8

Al Toghrâi ... 8

Albert le Grand ... 22

Albertus Frater ... 10, 13

Al-Razi ... 8

Andreae Johann Valentin ... 9

Aristote ... 8

Arthephius ... 8

- 145 -

Ashmole E. ... 10
Avicenne ... 8
Bacon Roger ... 8, 22
Balsamo Joseph ... 10
Barbault Armand ... 10, 12, 25
Bernus Alexandre von ... 2, 10, 11, 13, 18, 19, 25, 80
Borel Pierre ... 9
Cagliostro ... 10
Campbell-Thompson R. ... 7
Canseliet Eugène ... 10, 14, 18, 19, 21, ,22, 24
Champagne Jean-Julien ... 21
Comte de Saint-Germain ... 10, 22
Cremer John ... 9
Dee John ... 9, 22
Dujols Pierre ... 21

- 146 -

Durand Roger ... 21
Eisler Robert ... 7
Eliade Mircéa ... 5, 25
Flamel Nicolas ... 9, 22
Fludd Robert ... 9
Fonteine Jean de la ... 9
Franz Marie Louise von ... 20
Fulcanelli ... 10, 21, 22, 24
Gaza Enée de ... 8
Geber ... 8
Glauber J.R. ... 9
Hahnemann ... 11
Heinz ... 10, 46
Héraclite ... 8
Hermès Trismégiste ... 7

- 147 -

Ibn Sina ... 8
Isaac le Hollandais ... 9
Jâbir ibn Hayyân ... 8
Jung Carl Gustav ... 14, 16, 17, 18, 19, 25
Junius Manfred ... 10, 25
Kelly Edward ... 9
Ko Hung ... 6
Lulle Raymond ... 9, 22
Maier Michael ... 9
Marie la Juive ... 8
Norton Samuel ... 9
Norton Thomas ... 9
Olympiodore ... 8
Paracelse ... 9, 11, 14, 28, 72
Pêng Hsiao ... 6

- 148 -

Pernety ... 10
Philalethe Irenaeus ... 10
Platon ... 8
Psellos ... 8
Pythagore ... 8
Rhasès ... 8
Riedel Albert ... 13
Ripley George ... 9
Rivière Patrick ... 14, 25
Rosny aîné J.H. ... 21
Sadoul Jacques ... 22
Saint Albert le Grand ... 8
Sendigovius Michel ... 22
Sulzbach Eck de ... 9
Synésius ... 8

- 149 -

Thalès ... 8
Trévisan Bernard le ... 9, 22
Tritheim Johann ... 9
Valentin Basile ... 9
Vigenaire Blaise de ... 9
Villeneuve Arnauld de ... 9, 22
Zachaire Denis ... 9
Zoroastre ... 8
Zozime ... 8

INDEX NOMS DE LIEUX ET D'ETHNIES
Adelaïde ... 13
Afrique ... 6
Alexandrie ... 7
Allemagne ... 7, 13, 28

- 150 -


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