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WOODLY CAYMITTE, Artiste

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Published by COUCOU Magazine, 2021-04-04 09:48:16

2017-05

WOODLY CAYMITTE, Artiste

Keywords: Sculpture,Current News,History,Literary,Recipes,Celebrations,Beauty & Health Tips

DANS D’AUTRES CIRCONSTANCES

a Short Story by Michèle Jessica (M.J.) Fièvre

Ana entendit frapper des coups contre la porte.
– Ça va, là-dedans ? demanda une voix d’homme de l'autre côté. Y’a eu un court-
circuit. Nous faisons de notre mieux.
Trésor ouvrit les yeux et répondit d'un coup de pied contre la porte.
– Dépêchez-vous !
Ses longues jambes étaient faites pour courir des marathons. Janvier et Trésor
avaient deux enfants, mais Trésor restait mince dans son jean de marque. Selon
Janvier, elle faisait du Yoga à Energy tous les soirs.
Que faisait Trésor ici ? Quelle présence dérangeante ! Ana se sentait diminuée en
compagnie de cette femme au regard de braise.
– Merde, gueulait l’homme de l’autre côté de la porte. À quand remonte la dernière
inspection?
Ana avait froid dans le dos. Avait-elle raison de ne pas s’inquiéter ? Elle ne me
connaît pas, décida Ana. Comment saurait-elle qui je suis ?
La xant du regard, Trésor la complimenta pour son sac à main.
– Phelicia Dell ? demanda-t-elle,
– Non, c’est du Jika. Artisanat de Jacmel.
– Quelle coïncidence ! Le mien aussi.
Elle tendit son sac à Ana pour qu’elle en admire le motif : un vève aux re ets bleus.
Un sac étrangement lourd pour sa petitesse. Sans doute un cadeau de Janvier.
C’était lui qui avait o ert le sien à Ana.
Elles parlèrent de tout et de rien : du premier ministre chauve et démissionnaire,
des manifestations dans les rues contre le président-musicien, du show de comédie
Stand Up, Ladies, des bals de n d’année à Pétion-Ville, du nouveau « downtown ».
En d'autres circonstances, coincées toutes les deux dans un ascenseur, elles seraient
devenus amies. Mais, dans le contexte actuel, il n’en était nullement question.

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DANS D’AUTRES CIRCONSTANCES

a Short Story by Michèle Jessica (M.J.) Fièvre

– Je peux voir tes tétons, déclara Trésor. Ça manque de classe. Tu devrais porter un
soutien-gorge pour ne pas aguicher les hommes.
Ana détourna le regard. Elle aurait tant voulu lui lancer ses quatre vérités au visage,
des choses blessantes, comme: Janvier ne supporte pas ton obsession pour le sport.
Il te trouve, en général, insupportable. Et tu n’es pas une bonne mère. Alors, là, pas
du tout. S’il n’en tenait qu’à toi, tes ls mèneraient une vie de délinquance.
L’intense regard de Trésor notait tout : les mamelons indiscrets d’Ana, ses cheveux
courts, et peut-être même l’odeur de Janvier sur sa peau.
– Tu ressembles à l'actrice de I Love You, Anne, remarqua Trésor.
– Oui, on me le dit souvent.
–Et tu as aimé?
– Un bon lm.
– Ce n’est pas ce que je veux dire. As-tu aimé la partie de jambes en l’air avec mon
mari?
Ana ouvrit de grands yeux.
– J’ai un pistolet dans mon sac, déclara Trésor. Je réservais une balle à l’in dèle.
Dans ce silence de glaise, elle sortit lentement l’arme de son Jika.
– Mais puisqu’on se retrouve ici… On ne peut ignorer ce coup de chance du
destin.

Romancière née à Port-au-Prince et détentrice d’une maîtrise en
création littéraire, Michèle Jessica (M.J.) Fièvre est la directrice
de publication de Sliver of Stone Magazine, aux Etats-Unis. Ses
poèmes et ses nouvelles ont paru dans diverses revues et
anthologies, comme par exemple Haïti Noir, éditée par Edwidge
Danticat, et Une journée haïtienne, édité par Thomas Spear. M.J.
est l’auteure de A Sky the Color of Chaos (Beating Windward,
2015).

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continued from page

COLLECTION DE PEINTURE

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SCULPTURES EN BRONZE

Le Kolektif 509
promeut jes jeunes
artistes

Klorat, l’expo
tendance qui fait du
bruit

Artist’s Priorities Are
Shaken From
Abstract to Concrete

« Mache Kontre » :
caravane artistique
de Klorat Biz’art

509 37 15 1343
[email protected]
m

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À eur continued from page
de
Assez pisser !
pensées
Lors de mon dernier séjour à Paris, sous un soleil radieux,
Ré exions, presque estival, j’ai visité de merveilleux sites tels Notre-
Opinions, Dame, le Pont Neuf, les quais de la Seine… Le quartier Saint
Propositions, Michel resplendissait. Je me suis également promené du côté
Suggestions... de la Porte de la Chapelle et de ses environs. Autour de Max
Dormoy, le contraste fut frappant, c'est sale, les immeubles
de GEORGES sont horribles. On dirait que la municipalité s’en est
NOEL COLDOLD désintéressée. C'est très mal fréquenté, beaucoup de
Caen, France personnages louches, de traine savates, des vendeurs à la
sauvette... Ils occupent les trottoirs, ne vous laissant pas de
place pour circuler. On dirait que c’est la fête au village tous
les jours, tellement c’est noir de monde. Cette concentration
a quelque chose qui inquiète, même pour moi qui suis de
même couleur qu’eux. Les trottoirs sont crasseux, et par
endroits, dégoulinent d’urine.
A ce propos, j’ai prospecté sur le Net a n de connaître
l’importance de cet acte d’incivilité qu’est le pipi sauvage.

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A Paris on compte 400 sanisettes pour plus de deux millions d’habitants, sans À eur
compter les touristes et migrants. On en comptait autant au 19 ème siècle, de
d’abord sous forme de barils d’aisance au siècle précédent, puis devenus des
vespasiennes. Ils tirent ce nom de l’empereur romain Vespasien qui avait fait pensées
lever des taxes sur l’urine recueillie en vue de produire de l’ammoniac pour le
traitement des textiles, en particulier de la laine. Jusqu’à l’arrivée des sanisettes
sous l’aspect que nous connaissons, ces équipements ne s’adressaient qu’aux
hommes.

On peut, sous réserve de commander un café ou autre boisson, aller se
soulager dans les toilettes de nombreux bars et cafés mais ce n’est pas toujours
possible. C’est pour cela que certains, tenaillés par une envie impérieuse, se
libèrent au coin d’un mur, derrière des poubelles, dans un massif de eurs ou
entre deux voitures.

Le constat est le même dans toutes les villes: les "rues à pisse" se multiplient.
Ainsi, les plaintes des riverains sont chose courante. "C’est une catastrophe, ça
sent l’urine, ça laisse des traces ignobles, il y en a partout, sur les portes, dans
les pots de eurs, dans les moindres recoins… »

"Les épanchements d’urine sur la voie publique sont des désagréments d’abord
olfactifs et visuels, qui relèvent de la malpropreté plus que de la salubrité",
moins nocifs qu’un crachat.

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À eur Mais attention, l’amende pourrait atteindre 68 euros. La Ville de Paris a d’ailleurs
de sorti l’artillerie lourde en créant, il y a quelques années, une brigade "anti-pipi",
chargée de traquer et pénaliser ces incivilités.
pensées L’urine sur la voie publique coûte du temps et de l’argent aux villes. À Paris, la
propreté mobilise plus de 6000 agents de service, chargés de balayer
quotidiennement plus de 2900 kilomètres de trottoirs et de nettoyer, deux à sept
fois par semaine, 1500 kilomètres de rues, avec 375 engins. En complément, elle
fait appel à un prestataire qui réalise le nettoyage des lieux particulièrement
touchés par les épanchements d’urine, comme les trottoirs, placettes, recoins,
voies commerçantes ou les escaliers. Ils sont lavés par des engins à coup d’eau
chaude à haute pression. Un produit destructeur d’odeurs est ensuite appliqué
après le lavage. L’eau utilisée pourrait remplir une piscine olympique toutes les
cinq minutes.

Certains services accueillant du public, s’opposent à l’utilisation de leurs toilettes
réservées au personnel. J’ai dû menacer de pisser par terre à l’EDF en Martinique et
à la Caisse de Maladie de Caen, pour qu’on me laisse accéder au lieu approprié.

La SNCF devrait faire un e ort pour ses usagers car, si dans les trains on peut se
rendre aux toilettes gratuitement, dans les gares il faut payer. Quatre vingt
centimes d’euros ce n’est pas cher mais il faut les avoir. A raison de 20 personnes
toutes les cinq minutes, soit 192 euros par heure et 2304 euros pour une journée
de 12 h, ça rapporte le pipi. Faute de quoi vous vous retenez ou vous vous lâchez.
Dans mon cas, ce sont les nerfs qui ont parfois lâché. Je déteste carrément cette
pratique. La RATP, n’en parlons même pas ! Aucun cabinet d’aisance pour le
public, d’où dans ses couloirs ces puanteurs ammoniacales mêlées aux autres
d’œuf pourri, et j’en passe…

Il y a peu de temps, une application AirPnP a été élaborée par deux américains. Il
s’agit d’une plateforme pour localiser les toilettes des particuliers qui proposent,
gratuitement ou non, leurs commodités, avec possibilité de laisser des
commentaires et de les noter. Les toilettes des lieux publics sont aussi
référencées. Dans la capitale française, seules trois toilettes sont pour le moment
indiquées: celles du magasin Décathlon du 13e arrondissement, du Louvre et des
bureaux du site AirBnB.

Reste la solution extrême: le "pissoir de poche". Développé par la société
allemande Adamus, cet objet en forme de bouillotte d’une contenance de 750 ml,
livré avec un entonnoir en carton pour les femmes, se ferme et contient un gel

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qui solidi e le liquide et élimine les mauvaises odeurs en quelques minutes. À eur
Ne reste plus ensuite qu’à le jeter à la poubelle. Ces pissoires peuvent pour de
l’instant être commandées uniquement sur le site (en allemand) du
fabricant. La preuve donc, qu’avec un peu d’imagination et d’audace, il est pensées
possible de s’en sortir sans souillures, en tout cas pour la ville.
Une nouvelle génération d'urinoirs est en voie d’expérimentation dans de GEORGES
certaines rues de Paris et de Nantes. Mi-pissotière de rue, mi-jardinière, NOEL COLDOLD
l'Uritrottoir se veut écologique et économique.
Le principe est simple : Deux bacs en aluminium dont celui du bas rempli de Caen, France
paille ou de sciure de bois et qui reçoit le liquide tant décrié, l'autre
contient des eurs. Le mélange de carbone et d'azote donne du fumier qui,
une fois composté, sera utilisé comme engrais pour l'horticulture".
Au cours d’une vie, chaque être humain produit environ 38.000 litres
d’urine, soit l’équivalent d’un gros camion-citerne. Ce uide qui jouit
d’une très mauvaise réputation possède pourtant de multiples vertus pour
le jardin. En e et, notre urine possède les trois plus importants nutriments
dont une plante a besoin : l’azote (N), le phosphore (P), et le potassium (K).
L’utilisation de l’urine comme engrais permet d’économiser de l’argent, des
combustibles fossiles (largement utilisés dans la production d’engrais
chimiques) et de l’eau car pas besoin de tirer de chasse d’eau.

Pour clore le sujet, voici en guise de note d’humour, les recommandations
faites aux musulmans : « L’expression satisfaire ses besoins naturels, veut
dire uriner ou aller à la selle. Pour ce faire, un certain nombre de règles et
de principes doivent être respectés, entre autres :

Etre éloigné des gens et se cacher de leur vue. SOURCE:
Le musulman doit satisfaire ses besoins naturels soit dans des toilettes, dans Facebook
un lieu isolé ou un endroit tout au moins réservé pour cela. S’il choisit un
lieu isolé, il devrait s’éloigner de telle sorte qu’il ne soit vu de personne et le 22 avril 2017
que l’on n’entende pas le son de ses pets. »

You can now pee on the street in New York City

San Francisco Says You Can Pee On The Sidewalk

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