GINETTE MONDIALISATION
Idées – Initiatives
Des nouvelles
du groupe Ginette
Mondialisation
Le groupe Production poursuit le développement
de son site avec, en date de fin octobre 2014
• La publication de deux nouvelles notes :
– CRIMINALITÉ, par Joël Mornet,
– EAU, par Jérôme Coutant
• La création d’une page Facebook, maintenant reprise dans les
pages Facebook des promotions 2011, 2012, 2013 et 2014
• Et enfin un compte twitter
Alors, à vos écrans et souris pour consulter, commenter et
« liker » ces travaux.
Et si vous en avez l’envie, rejoignez le groupe pour traiter un des
sujets encore en attente.
Site : http ://groupe-mondialisation-alumni-ginette.org/
Facebook : https ://www.facebook.com/pagesGinette-Mondialisa
tion/909632935731235
Twitter : @MondPlusHumain Au nom du groupe :
Bernard Mériaux
(ECP 77)
[email protected]
51N°175 décembre 2014 –
© D.R. Idées – Initiatives
Retour sur la mission
de Kampuchea
Souriya
Les enseignements du “ faire avec ”
Comment appréhender la solidarité internationale
et notre rôle sur place ? Comment établir avec l’autre
une relation authentique malgré les différences culturelles
et sociales ?
L’équipe Caritas, notre partenaire local, professionnel et fiable.
52 – N°175 décembre 2014
© D.R. AGIR POUR ET AVEC LES AUTRES
Idée-Initiatives – Kampuchea Souriya
Établir un plan autour d’une communauté solidaire pour que chaque famille puisse
connaître sécurité alimentaire et être capable de générer des revenus.
Kampuchea Souriya ou “ Soleil du Cambodge ” est l’une des
trois associations humanitaires de l’École Centrale Paris.
Créée en 2000 à l’initiative du père Sylvain Cariou-Charton, pré-
fet des études à Sainte-Geneviève, elle regroupe douze étudiants
animés par une même volonté de servir l’autre et d’aller à sa ren-
contre. Chaque année, une nouvelle équipe participe à cette belle
aventure cambodgienne. L’année est principalement occupée par
des aspects logistiques tels que la recherche des fonds nécessaires
au voyage et à l’organisation de notre séjour, en lien avec notre
partenaire local : Caritas Cambodge.
Nous avons vite perçu l’importance primordiale de travailler
avec un partenaire local professionnel et fiable. Présente dans de
nombreuses provinces, Caritas Cambodge jouit d’une grande crédi-
bilité et semble très bien acceptée dans ses différents lieux d’implan-
tation. Ceci vient sûrement du fait que ce sont des Cambodgiens
(et non des Occidentaux) qui aident d’autres Cambodgiens. Cette
association travaille sur trois axes : l’aide d’urgence (catastrophes
naturelles, insécurité alimentaire), le soutien sanitaire et le déve-
loppement de communautés (les Village Development Association).
C’est sur ce dernier volet que nous avons travaillé lors de notre
53N°175 décembre 2014 –
© D.R.Idées – Initiatives
En cinq semaines, nous avons
construit plusieurs poulaillers…
séjour sur place.
Le but de cette initia-
tive est d’établir un
plan de développe-
ment pour un village
autour d’une com-
munauté solidaire
pour qu’à la fin du
processus, chaque famille du village puisse connaître
une sécurité alimentaire et être capable de générer des revenus.
Une fois sur place, nous avons été propulsés dans une culture
et un rythme de vie complètement différents. Nous sommes res-
tés une semaine à Phnom Penh et avons pris des cours de langue
khmer pour en maîtriser les rudiments. Ce temps écoulé, nous
nous sommes séparés en quatre groupes de trois pour partir dans
les différentes provinces où mener nos actions. Ainsi, par exemple,
Thomas s’est rendu à Battambang (à l’ouest du Cambodge) et
Benoit à Kampong Thom (au centre du Cambodge). La semaine,
nous étions dans les villages, partagions tous nos repas avec les
paysans et dormions dans des installations souvent rustiques. En
cinq semaines, nous avons construit plusieurs poulaillers, aménagé
des potagers ou encore construit des toilettes. Nous avons aussi
aidé à répandre une technique de plantation du riz qui multiplie
les rendements par trois sans utiliser d’engrais - la méthode SRI
ou Système de Riziculture Intensif. Cette alternance entre travaux
manuels et pédagogiques nous a permis d’établir une relation com-
plète avec les paysans tout en nous inscrivant avec justesse dans
les projets de développement à long terme de Caritas.
Avec le recul, nous nous rendons compte que notre présence
sur place n’est pas indispensable mais qu’elle n’est cependant
pas anodine. C’est cette humilité qui nous apparaît aujourd’hui
comme nécessaire pour une relation authentique. Ces rencontres
sont uniques tant nos différences sont grandes et pourtant elles
54 – N°175 décembre 2014
Kampuchea Souriya
Idée-Initiatives – Agir pour et avec les Autres
révèlent un caractère simple : celui d’un échange d’égal à égal. C’est
dans le creuset du “faire avec” et non dans celui du “ faire pour"
qu’elles ont pris naissance, cette différence est primordiale. Ainsi,
nous nous situons tous au même niveau et l’envie des villageois de
nous montrer, de partager, répond à notre curiosité et à notre désir
d’être utiles.
Cette curiosité et cette ouverture d’esprit sont importantes
pour vivre pleinement des instants simples et forts : la poignée de
main affectueuse et rugueuse d’un paysan avec lequel nous avons
construit un poulailler, le sourire d’un enfant qui regarde son avion
en papier s’envoler, un étudiant fredonnant une chanson apprise
la veille en cours d’anglais... Autant de souvenirs indélébiles qui
nous ont fait prendre conscience de la justesse de notre place et de
l’immense chance que nous avions.
Finalement, l’essentiel n’est pas tant ce que nous avons
fait sur place mais bien la manière dont nous l’avons fait. Une
mission de six semaines n’est qu’un maillon dans les processus
mis en place par Caritas. Notre impact a surtout résidé dans notre
engagement sur place, notre capacité à partager et à nous rendre
disponibles aux réalités et besoins qui nous entouraient. Il s’agissait
de se mettre au service de l’autre et des projets locaux, de s’adapter
aux situations en mettant de côté nos représentations occidentales.
Outre une aide ponctuelle et appréciée, nous représentons aussi
pour eux une fenêtre sur un monde différent, une occasion de par-
tages culturels et une chaîne humaine solidaire.
Nous espérons que
ces moments par-
tagés seront autant
instructifs pour eux
qu’ils l’ont été pour
nous.
Pour la nouvelle
équipe 2015, nous
… et aménagé des potagers. © D.R.
55N°175 décembre 2014 –
© D.R.Idées – Initiatives
Notre impact, c’est notre capacité à nous rendre disponibles aux réalités
et aux besoins qui nous entouraient.
souhaitons développer l’aspect “ solidarité de proximité ” en
France, en amont du voyage, fidèle à l’adage du Secours Catholique
(notre partenaire français) : « Pour comprendre la pauvreté
ailleurs, il faut d’abord la comprendre chez soi ».
Ce séjour a bouleversé toute l’équipe et nous gardons des liens
très forts avec les personnes rencontrées sur place. Notre vision
du monde, notre approche des enjeux et des problématiques de
la solidarité internationale ainsi que notre positionnement ont
été profondément modifiés suite à cette première expérience.
Expérience qui ne sera très probablement pas la dernière pour
beaucoup d’entre nous.
Pour conclure, nous souhaiterions remercier Ginette
pour le soutien apporté à Kampuchea Souriya.
Thomas Guérin-Calmettes
SG 11-13
Étudiant à l’ECP
Benoit Mortgat
SG 10-13
Étudiant à l’ECP
56 – N°175 décembre 2014
MADAGASCAR
Idée-Initiatives – Agir pour et avec les Autres
“ De la rue à l’espoir,
forgeons-leur
un avenir ”
Témoignage d’un ancien élève parti à Madagascar
dans un foyer d’enfants des rues.
Je m’appelle Florent Benoit et j’ai intégré Centrale
Paris en 2013. Au sein de l’école, je fais partie de Mada ECP,
une association qui vient en aide aux enfants des rues de
Madagascar.
Avec trois de mes camarades, nous sommes partis
six semaines à Fianarantsoa, sur les Hauts-Plateaux
de Madagascar, pour travailler dans un village d’enfants de
l’ONG française “ Les Enfants du Soleil ” (EdS).
57N°175 décembre 2014 –
© D.R. Idées – Initiatives
Pour concrétiser ce projet, nous avons dû effectuer un travail
préalable important. Notre année au sein de l’association a été
partagée en trois temps : la récolte de fonds et la définition des pro-
jets de novembre à juin, le stage sur place de juillet à août et enfin
la constitution de l’équipe suivante et les passations de septembre
à novembre.
Afin de rassembler le budget nécessaire pour financer nos
projets, nous avons effectué de nombreuses actions. Au niveau
local, nous sommes intervenus à l’école et dans les communes
proches via des ventes de bracelets, une récolte de téléphones
portables usagés, des ensachages, des sorties de messe, etc. Nous
avons aussi organisé des événements de plus grande ampleur : deux
courses humanitaires dans des collèges des environs et des cours
de révision en vue du baccalauréat pour des élèves de Terminale.
Enfin, nous avons demandé des subventions à un certain nombre
d’organismes et nous avons participé à des concours organisés par
de grandes entreprises. Tout cela nous a permis de récolter plus de
45 000 € et donc de pouvoir réaliser nos projets.
Avec d’autres étudiants, les Enfants du Soleil prennent en charge près de 200 enfants
58 – N°175 décembre 2014
Madagascar
Idée-Initiatives – Agir pour et avec les autres
Pour le stage à proprement parler, nous nous sommes divi-
sés en trois groupes de quatre, afin de pouvoir intervenir dans
plusieurs villes dans lesquels les Enfants du Soleil sont présents.
C’est ainsi que je me suis retrouvé à Fianarantsoa avec trois autres
étudiants, une ville où les Enfants du Soleil prennent en charge
près de 200 enfants. La particularité des projets que nous avons mis
en place à Fianarantsoa est qu’ils ont été intégralement financés
par l’Association des Anciens Élèves de Ginette.
Voici une liste non exhaustive
de toutes les actions que nous avons pu mettre
en place au cours de notre stage
• Remplacement des ampoules électriques : en substitution à un
projet de pose de panneaux solaires, jugé peu avantageux, nous
avons changé toutes les ampoules à incandescence de 11 foyers
d’enfants par des ampoules à basse consommation. Nous avons
calculé que la facture d’électricité mensuelle diminuerait de plus
de 20%.
• Réparation de machines à coudre : nous avons réparé 8 machines
à coudre électriques du centre, qui étaient remisées et inutilisées
depuis plusieurs années.
• Confection de costumes pour les enfants : le projet précédent
a permis de lancer un atelier couture dans lequel les enfants ont
pu confectionner leurs propres costumes pour un tournoi sportif.
• Rénovation des portes et fenêtres de 10 foyers : avec l’aide d’une
entreprise locale, nous avons rénové les portes et fenêtres (en bois)
de 10 foyers d’enfants. Ces équipements étaient souvent en très
mauvais état, ce qui empêchait la fermeture des fenêtres pour la
nuit, ou même des fenêtres. Les grands enfants ont pu prendre part
aux travaux et ont beaucoup appris au contact des ouvriers.
• Préparation au brevet des collèges : tous les soirs, après la jour-
née de travail, nous donnions des cours aux enfants du village.
59N°175 décembre 2014 –
© D.R. Idées – Initiatives
Un binôme s’occupait de « coacher » les 3èmes en vue du brevet des
collèges, tandis que les autres donnaient des cours aux plus petits
pour qu’ils s’améliorent en français et en anglais.
• Atelier théâtre : pendant deux semaines, nous avons organisé
un atelier théâtre au cours duquel les enfants pouvaient jouer des
saynètes en français. Cela avait pour but de leur donner le goût
du théâtre et de la pratique du français, mais aussi de les distraire
pendant les longues vacances scolaires.
• Sortie au parc naturel d’Anja : nous avons organisé une sortie
pour les enfants de moins de quinze ans. Nous les avons emmenés
dans un parc national avec des lémuriens et dans une fabrique
artisanale de papier.
• Week-end à la mer : nous avons emmené les plus grands à la mer
pour le week-end. La plupart d’entre eux n’avaient jamais vu la mer.
Ce fut un grand moment, pour eux comme pour nous.
Une pompe-vélo pour diminuer la facture d’eau mensuelle
et pouvoir arroser le potager et se laver.
60 – N°175 décembre 2014
Madagascar
Idée-Initiatives – Agir pour et avec les autres
• Construction d’une pompe-vélo : nous avons observé que la
facture d’eau mensuelle représentait une grosse partie du budget
du village EdS. Nous avons décidé de l’alléger en fabriquant un
système de remontée d’eau du puits, pour arroser le potager et se
laver. Malheureusement, ce projet n’a pas pu être terminé dans
le temps imparti, et nous comptons sur nos successeurs pour le
mener à son terme.
Bien sûr, ce que nous retenons de notre expérience ne se limite
pas aux projets techniques que nous avons pu mettre en œuvre sur
place. Nous avons découvert une culture aux antipodes de la nôtre,
de laquelle nous avons beaucoup à apprendre. Nous avons surtout
été marqués par le sourire des enfants, l’accueil que nous ont ré-
servé les éducateurs, les échanges avec les ouvriers malgaches. Ils
nous ont apporté beaucoup plus que ce que nous avons pu leur
donner, même s’ils n’arrivent pas à le concevoir.
Enfin, mes camarades se joignent à moi pour remercier chaleu-
reusement l’Association des Anciens qui a subventionné nos pro-
jets. Elle nous a permis d’améliorer le quotidien de tous ces enfants
et, comme le dit la devise des Enfants du Soleil, de participer à leur
« forger un avenir ». Eux comme nous lui en sommes
extrêmement reconnaissants.
Florent Benoit
SG 2011-2013
61N°175 décembre 2014 –
Idées – Initiatives
Une chance
pour tous
“ L’Internat de la Réussite ”
Depuis 2012, l’école Sainte-Geneviève, dans un es-
prit d’ouverture sociale, a pu s’inscrire dans le dispositif
“ Internat de la Réussite ”. L’école propose ainsi 60 places
labellisées, à destination de jeunes à fort potentiel, moti-
vés et bénéficiaires d’une bourse de l’État. Pour financer
ce dispositif, elle s’appuie sur la générosité des Anciens
à travers le Fonds Ginette Solidarité.
Rencontre avec Jean-Noël Dargnies, directeur de
l’école Sainte-Geneviève, et Loïc de Vanssay, président
des anciens élèves.
© photos D.R.
“…Ginette a été créée sur la montagne “…on peut venir étudier à Ginette
Sainte-Geneviève […] pour ouvrir indépendamment des ressources financières
les concours des grandes écoles […] de sa famille.”
aux jeunes de tous milieu sociaux.”
62 – N°175 décembre 2014
“ INTERNAT DE LA RÉUSSITE ”
Idées – Initiatives
P ourquoi avoir créé un Internat de la Réussite
à Ginette ?
Jean-Noël Dargnies : “ L’Internat de la Réussite ” est le moyen
que nous avons trouvé pour nous donner les possibilités finan-
cières d’accueillir à Ginette beaucoup plus de jeunes de familles
modestes, qui ne peuvent pas payer la pension de Ginette ; et
d’autre part, le moyen de le faire savoir à l’extérieur, de faire sa-
voir à ces jeunes que c’est possible, et que l’on peut venir étudier
à Ginette indépendamment des ressources financières
de sa famille. Nul ne doit être empêché de venir étudier à
Ginette pour des raisons financières : c’est un principe que
l’école s’était fixé depuis longtemps, mais qu’on avait un peu
de mal à mettre en œuvre de manière concrète. “ l’Internat de
la Réussite ” a permis de démultiplier cet objectif, et d’avoir effec-
tivement une progression significative de jeunes qui viennent
de familles peu aisées.
Loïc de Vanssay : Cette ouverture vers les classes défavorisées
est très importante. Il y a une logique qui faisait que les familles
se succédaient, les familles évidemment issues des milieux aisés ;
parce qu’on savait que ça existait, parce qu’on pouvait payer cette
scolarité. Le but, c’est d’ouvrir cette école à d’autres familles, à
d’autres jeunes qui n’ont même pas l’idée de venir ici parce qu’ils
ne savent même pas que ça existe, et parce qu’ils ne savent pas
qu’on peut y venir. Alors qu’ils ont les capacités intellectuelles
requises. Il faut absolument les amener là et, une fois ici, ils
acquerront à la fois le savoir académique et en plus, l’ouverture
humaine. Et je suis certain que dans la vie future, dans la vie de
leur entreprise, leur vie sociale, ce sera une réussite totale.
Cet Internat de la Réussite est issu d’une tradition de
solidarité plus ancienne à Ginette ?
LdV : Dans l’enseignement, les Jésuites s’étaient tournés à
l’origine, au 16e siècle, vers les plus démunis et non pas vers les
grandes familles qui avaient de quoi payer un précepteur à leurs
enfants. Ginette a été créée sur la montagne Sainte-Geneviève
à Paris, en 1854, pour ouvrir les concours des grandes écoles
de l’État aux jeunes de tous milieu sociaux.
63N°175 décembre 2014 –
Idées – Initiatives
JND : Depuis très longtemps à Ginette, il y a ce qu’on pourrait
appeler une solidarité intra-générationnelle. C’est-à-dire qu’au
sein d’une génération, les familles les plus aisées vont payer un
niveau plus élevé de pension, pour permettre à d’autres d’avoir
des tarifs de pension beaucoup plus accessibles. Donc on a déjà
depuis très longtemps un dispositif qui assure une certaine
péréquation, la possibilité d’avoir une pension liée aux revenus
et à la composition de la famille. Mais il fallait aller plus loin,
parce que cette solidarité horizontale a une certaine limite ;
on ne peut pas dans ce cadre-là offrir la gratuité de la scolarité
aux plus démunis. Donc il était important de prendre le relais,
grâce à la solidarité des Anciens qui permet de réduire les frais
de pension au minimum lorsque les familles ne peuvent pas
les supporter.
Combien coûte l’ “Internat de la Réussite ?
JND : De manière globale, environ 3 000 e par élève et par an.
Il y a d’abord une partie des frais de pension : ce que l’on sou-
haite, c’est qu’un jeune de famille très modeste, dont par exemple
les parents gagneraient le SMIC, et qui a un ou deux frères
et sœurs à la maison, ne paye pas plus pour venir à Ginette que
la bourse d’État dont il bénéficie. Et donc qu’il puisse avoir
comme les autres la chance de venir à Ginette, sans être en rien
à la charge de sa famille, qu’il soit totalement libéré de ce poids.
LdV : D’autre part, l’Association des Anciens donne à chaque
élève un peu d’argent de poche que l’on appelle « l’allocation
de vie scolaire » afin de ne pas être gêné pour participer aux
activités de l’école (sorties, insignes, soirées…). Chaque
trimestre, on leur donne personnellement une enveloppe de
100 e, en liquide. C’est fait discrètement, les autres ne savent
pas qu’ils sont internes de la réussite, ils peuvent ainsi participer
à toutes les sorties, à toutes les soirées festives de tous les autres
élèves, sans aucun souci.
JND : Le troisième volet, c’est une aide pour les concours.
Lorsque les jeunes passent des concours à l’extérieur, même s’ils
ont la gratuité de l’inscription en tant que boursiers de l’État, ils
doivent payer leur hôtel et leur nourriture sur place durant toute
64 – N°175 décembre 2014
“ Internat de la Réussite ”
Idées – Initiatives
la durée des concours, et cela pèse beaucoup sur les finances de
la famille. On a donc décidé de rembourser les frais de concours
passés à l’extérieur, de l’ordre d’à peu près 650 euros.
Jean-Noël Dargnies, l’ Internat de la Réussite
a été créé en 2012, quel est son bilan aujourd’hui ?
JND : Nous avons eu la chance d’avoir nos premiers internes
de la réussite, une douzaine, qui ont intégré une grande école
en juin 2014, et c’est une grande joie ! J’ai pu m’entretenir avant
leur départ avec la plupart d’entre eux et constater à quel point le
dispositif était bien ciblé, d’une part parce qu’il leur a permis de
venir à Ginette, d’autre part parce qu’ils sont vraiment heureux
de leur passage à Ginette.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, aucun d’entre
eux ne m’a dit qu’il avait été mal accueilli ou qu’il s’était senti
oppressé par un côté trop « bourgeois ». Il y a une telle diversité à
Ginette, les jeunes viennent de la France entière voire du monde
entier, la diversité sociale se rajoute à une diversité très grande
qui existe par ailleurs ! Tous m’ont dit qu’ils avaient passé deux
années merveilleuses. Donc ça c’est une grande joie !
Loic de Vanssay, pourquoi les Anciens soutiennent
l’ Internat de la Réussite ?
LdV : Ce qu’on a reçu à Ginette, consciemment ou non,
c’est cette ouverture au monde. C’est cette accumulation à la fois
de la réussite académique, énormément de travail pour réussir
ces concours très difficiles, et en plus, une très grande ouverture
humaine tournée vers les autres, que ce soit les autres au milieu
de nous ou les autres un peu plus loin, comme le dit le Pape
François, « à la périphérie ». Nous avons tous conscience que
venir à Ginette a été pour nous une grande chance.
Ce projet est fait pour donner aussi cette chance à des jeunes,
garçons et filles, qui n’auraient pas pu en profiter. Je pense
que c’est une œuvre qui est immédiatement concrète pour
l’avenir dans les entreprises et dans la vie sociale en général,
voire dans la vie politique.
65N°175 décembre 2014 –
Idées – Initiatives
Cette École
est un creuset…
« de la Réussite »
Cette École est un creuset. Un creuset au sens sidérurgique,
métallurgique. On y entre des minerais, divers, à haute te-
neur, rares, lointains. On les chauffe très fort pendant deux ans,
voire trois. On fait tomber la gangue, on épure, on raffine, on les
mélange, on les sublime. Peu d’évaporation, pas de perte.
De cette alchimie, secret des professeurs et de l’encadrement,
sortent des lingots de différents alliages, fins et résilients, d’une
bonne trempe, qui sonnent bien, tous précieux. Mais un lingot ne
sert à rien tel quel. On peut le mettre au coffre mais ça ne sert
pas à grand-chose. On livre les lingots aux Grandes Écoles pour
qu’ils soient laminés, forgés, emboutis, limés, traités. Puis c’est
la livraison à la vie pour « Servir ». Comme on avait initialement
d’excellents minerais, la forge ayant encore élevé ces qualités, les
produits de Ginette peuvent rendre tous les services, partout, très
largement, très haut, très longtemps. Parfois, ils se recyclent et
servent à nouveau, autrement, ailleurs.
En 2012, pour la première fois, l’École est allée explorer
d’autres sites, d’autres gisements, lointains, à l’écart, improbables,
où d’autres pépites émettaient un signal, parfois faible, mais qui
disaient qu’elles avaient des capacités minérales insoupçonnées,
suffisantes pour bien fusionner à Ginette.
Cette année, aux concours 2014, ces premières pépites venues
d’ailleurs, les Internes de la Réussite , ont apporté la preuve de leur
haute teneur.
66 – N°175 décembre 2014
“ Internat de la Réussite ”
Idées – Initiatives
À la rentrée 2014, ils sont 55. Il leur manque seulement,
il manque à leur famille, la solidité financière.
La scolarité de 60 Internes de la Réussite coûte 200 000 €
par an.
Nous lançons le défi de réunir de 4,5 à 10 millions d’euros
en quelques années pour constituer un fonds de placement qui
servira ce besoin.
Nous, les Anciens, rapportons les talents que nous avons
reçus pour fondre davantage de pépites, pour faire rayonner
le métal des caractères.
Profitons de cette campagne pour recréer des liens. Que celui
qui se sent une âme d’ambassadeur, dans sa promotion
ou plus largement, n’hésite pas à y déployer
ses talents. Général Loïc de Vanssay
(SG 61-63)
Président de la Campagne
Fonds Ginette-Solidarité 2014-2017
Le « Fonds Ginette-Solidarité »
Après le succès de l’appel à la solidarité des Anciens
pour mener à terme les opérations obligatoires de mise
aux normes des bâtiments (Campagne « Construisons
ensemble Ginette 2010 »), l’engagement au profit de
« Ginette » est passé naturellement de « l’aide à la
pierre » à « l’aide à l’ouverture sociale ».
Aujourd’hui, l’Association des Anciens lance la cam-
pagne 2014-2017 pour le « Fonds Ginette Solidarité »
afin de soutenir l’internat de la réussite et qu’aucun
jeune à fort potentiel ne soit empêché de venir à
Ginette pour des raisons financières.
La campagne 2014-2017 vise à constituer un fonds de
capitalisation de 10 millions d’euros qui, placé, sera à
même de générer les 300 000 € annuels nécessaires.Sur
ces intérêts espérés,200 000 € sont destinés à aider les
jeunes de l’Internat de la réussite. Le solde permettra
de soutenir d’autres projets solidaires d’importance.
Plus d’informations sur www.solidarite.bginette.com
67N°175 décembre 2014 –
Ignatiens Interview
du Pape
François
Les 19 et 23 et 29 août 2013, le pape François a
accordé trois longs entretiens au P.Antonio Spadaro s.j. Le
P. Spadaro représentait l’ensemble des revues culturelles
jésuites européennes et américaines, dont les responsables
avaient préparé un certain nombre de questions. Le Pape
François n’accorde pratiquement aucune interview. C’est
dire l’intérêt d’un tel document qui permet de mieux
connaître sa personnalité et les grandes lignes qui animent
sa spiritualité. Ce texte a déjà été publié dans diverses
revues jésuites (en France, Études), mais nous jugeons utile
d’en re-publier quelques extraits pour que les Anciens
connaissent mieux les idées et la spiritualité du premier
pape jésuite, et aient envie d’en lire plus !
68 – N°175 décembre 2014
© D.R. IGNATIENS
Interview Pape François
Qui êtes-vous, Jorge Mario Bergoglio ?
Je commence en demandant au pape : « Qui est Jorge Mario
Bergoglio ? »
Le pape me fixe en silence. Je lui demande si c’est une question
que je suis en droit de lui poser… Il acquiesce et me dit : « Je ne sais
pas quelle est la définition la plus juste… Je suis un pécheur. C’est
la définition la plus juste… Ce n’est pas une manière de parler, un
genre littéraire. Je suis un pécheur. »
Le pape continue de réfléchir, absorbé, comme s’il ne s’attendait
pas à cette question, comme s’il était contraint à une réflexion plus
approfondie. « Si, je peux peut-être dire que je suis un peu rusé (un
po’ furbo), que je sais manœuvrer (muoversi), mais il est vrai que
69N°175 décembre 2014 –
Ignatiens
je suis aussi un peu ingénu. Oui, mais la meilleure synthèse, celle
qui est la plus intérieure et que je ressens comme étant la plus vraie
est bien celle-ci : Je suis un pécheur sur lequel le Seigneur a posé
son regard. »
Il poursuit : « Je suis un homme qui est regardé par le Seigneur.
Ma devise, Miserando atque eligendo, je l’ai toujours ressentie
comme profondément vraie pour moi.(1)»
Le pape François continue sa réflexion et me dit, faisant un saut
dont je ne comprends pas le sens sur le moment : « Je ne connais
pas Rome. Je connais peu de choses. Parmi celles-ci Sainte Marie
Majeure : j’y allais toujours. »
Je ris : « Nous l’avions tous très bien compris, Saint Père ! »
« Voilà, oui, poursuit le pape, je connais Sainte Marie Majeure,
Saint Pierre… mais, venant à Rome j’ai toujours habité rue de la
Scrofa. De là, je visitais souvent l’Église de Saint Louis des Français,
et j’allais contempler le tableau de la vocation de Saint Matthieu
du Caravage. »
Je commence à comprendre ce que le pape veut me dire. « Ce
doigt de Jésus… vers Matthieu. C’est comme cela que je suis, moi.
C’est ainsi que je me sens, comme Matthieu ». Soudain, le pape
semble avoir trouvé l’image de lui-même qu’il recherchait : « C’est
le geste de Matthieu qui me frappe : il attrape son argent comme
pour dire : “ Non, pas moi ! Non, ces sous m’appartiennent ! ” Voilà,
c’est cela que je suis : un pécheur sur lequel le Seigneur a posé les
yeux. C’est ce que j’ai dit quand on m’a demandé si j’acceptais mon
élection au Pontificat. » […]
Pourquoi êtes-vous devenu Jésuite ?
Je comprends que cette formule d’acceptation est aussi pour le
pape François une carte d’identité. Il n’y avait plus rien à ajouter. Je
poursuis avec la première question que j’avais notée : « Saint Père,
(1) La devise du pape François est tirée des homélies de Bède le Vénérable,
qui, commentant l’épisode évangélique de la vocation de Saint Matthieu,
écrit : « Jésus vit un publicain et, le regardant avec amour et le choisissant,
lui dit : Suis-moi. »
70 – N°175 décembre 2014
Pape François
Ignatiens – Interview
qu’est-ce qui vous a poussé à entrer dans la Compagnie de Jésus ?
Qu’est-ce qui vous a frappé dans l’ordre des jésuites ? »
« Je voulais quelque chose de plus. Mais je ne savais pas quoi.
J’étais entré au séminaire. Les dominicains me plaisaient, j’avais
des amis dominicains. Mais ensuite j’ai choisi la Compagnie que
j’ai bien connue parce que le séminaire était confié aux jésuites.
Trois choses m’ont frappé dans la Compagnie : le caractère mis-
sionnaire, la communauté et la discipline. C’est curieux parce que
je suis vraiment indiscipliné de naissance. Mais leur discipline, la
manière d’ordonner le temps, m’ont tellement frappé ! Et puis la
communauté est pour moi vraiment fondamentale.
J’ai toujours cherché une vie communautaire. Comme prêtre,
je ne me voyais pas seul. C’est pourquoi je suis là, à Sainte Marthe.
Quand j’ai été élu, j’habitais par hasard dans la chambre 207. La
chambre où nous sommes maintenant, la 201, était une chambre
d’hôte. J’ai choisi de m’y installer car, quand j’ai pris possession de
l’appartement pontifical, j’ai entendu distinctement un “ non ” à
l’intérieur de moi. L’appartement pontifical du Palais Apostolique
n’est pas luxueux. Il est ancien, fait avec goût ; mais pas luxueux.
Cependant, il est comme un entonnoir à l’envers. S’il est grand et
spacieux, son entrée est vraiment étroite. On y entre au compte-
goutte et moi, sans la présence des autres, je ne peux pas vivre. J’ai
besoin de vivre ma vie avec les autres. » […]
Que signifie être pape pour un Jésuite ?
Je veux poursuivre dans cette voie et lui pose une question
sur le fait qu’il est le premier jésuite à être élu évêque de Rome :
« À la lumière de la spiritualité ignatienne, comment voyez-vous
le service de l’Église universelle auquel vous avez été appelé ? Que
signifie pour un jésuite d’être élu pape ? Quel point de la spiritualité
ignatienne vous aide le mieux à vivre votre ministère ? ».
« Le discernement », me répond le pape François. « C’est l’une
des choses qui a le plus travaillé intérieurement Saint Ignace. Pour
lui, c’est une arme (instrumento di lotta) pour mieux connaître
le Seigneur et le suivre de plus près. J’ai toujours été frappé par la
71N°175 décembre 2014 –
Ignatiens
maxime décrivant la vision d’Ignace : Non coerceri a maximo, sed
contineri a minimo divinum est (ne pas être enfermé par le plus
grand, mais être contenu par le plus petit, c’est cela qui est divin).
J’ai beaucoup réfléchi sur cette phrase pour l’exercice du gou-
vernement en tant que supérieur : ne pas être limité par l’espace
le plus grand, mais être en mesure de demeurer dans l’espace le
plus limité. Cette vertu du grand et du petit, c’est ce que j’appelle
la magnanimité. À partir de l’espace où nous sommes, elle nous
fait toujours regarder l’horizon. C’est faire les petites choses de
tous les jours avec un cœur grand ouvert à Dieu et aux autres.
C’est valoriser les petites choses à l’intérieur de grands horizons,
ceux du Royaume de Dieu. Cette maxime donne les critères néces-
saires pour se disposer correctement en vue d’un discernement,
pour sentir les choses de Dieu à partir de son “ point de vue ”.
Pour saint Ignace, les grands principes doivent être incarnés en
prenant en compte les circonstances de lieu et de temps ainsi que
les personnes. […] »
La traduction française de plus larges extraits de l’interview du pape
se trouve sur le site de la revue Études :
http://newsletter.revue-etudes.com/TU_Septembre_2013/TU10-13.pdf
Ou bien googlez simplement « Interview pape François ».
72 – N°175 décembre 2014
© D.R. IGNATIENS
Portrait du Père Jean Daniélou
Portrait
de Jésuites :
le Père Jean Daniélou
Jean Daniélou est un prêtre jésuite et historien spé-
cialiste des origines du christianisme né en 1905 à Neuilly-
sur-Seine. Il connaît un grand rayonnement intellectuel qui
l’amène jusqu’à l’Académie française. Il est créé cardinal
par Paul VI en 1969 et reçoit la consécration épiscopale la
même année. Il meurt en 1974 à Paris.
Les débuts
Jean Daniélou naît de l’union de Charles Daniélou, homme po-
litique plusieurs fois ministre, poète et romancier, avec Madeleine
Daniélou née Clamorgan, fondatrice du célèbre ensemble scolaire
rueillois pour jeunes filles.
Jean Daniélou fait partie d’une fratrie de six enfants, dont Alain,
indianiste de renom, et Catherine, future épouse de l’avocat Georges
Izard. Il grandit au milieu d’influences diverses, éduqué par un père
radical et républicain, et par une mère fervente catholique agrégée
de lettres. Celle-ci est, entre autres, à l’origine de la communauté
apostolique Saint-François Xavier et des institutions Sainte-Marie.
73N°175 décembre 2014 –
Ignatiens
Jean Daniélou choisit tout comme elle la voie littéraire et
s’inscrit à la Sorbonne pour étudier les lettres et la philosophie.
Il obtient l’agrégation de grammaire en 1927, et s’engage la même
année dans la Conférence Olivaint, la plus ancienne association
étudiante de France qui se veut un centre de réflexion socio-poli-
tique. Pour l’anecdote, cette organisation d’excellence a été fondée
par un prêtre jésuite, le Père Olivaint en 1875 et fait preuve encore
aujourd’hui d’un remarquable dynamisme.
La Compagnie de Jésus
Deux ans après avoir rejoint cette conférence, Jean Daniélou
entre dans la Compagnie de Jésus, avec une inclination particulière
pour l’enseignement. Dès 1934, il devient professeur au collège
Saint-Joseph de Poitiers après avoir étudié pendant trois ans la phi-
losophie sur l’île anglo-normande de Jersey. Il reprend des études
de théologie entre 1936 et 1939 au sein de la Faculté catholique
de Lyon Fourvière, alors l’une des plus réputées au monde. Il est
ordonné prêtre en 1938.
Comme beaucoup de jeunes gens de son âge, il n’échappe pas
à la guerre et se voit mobilisé dans les forces aériennes en 1940.
A son retour, il reprend avec succès ses études de théologie qu’il
achève en 1942, date à laquelle il devient aumônier de l’École
Normale Supérieure des jeunes filles, à Sèvres. Il restera fidèle à
l’établissement jusqu’en 1969.
En 1943, le Père Daniélou est nommé Docteur en Théologie en
soutenant comme thèse Platonisme et théologie mystique. Essai
sur la doctrine spirituelle de Saint Grégoire de Nysse. Grégoire de
Nysse est un théologien né entre 331 et 341 dans l’actuelle Turquie,
qui fut nommé évêque de Nysse en 371 (contre sa volonté !) par
son frère Basile de Césarée alors qu’il n’aspirait qu’à une vie spiri-
tuelle. On lui doit une production littéraire très riche et le concept
d’épectase, justement commenté des siècles plus tard par le Père
Daniélou. L’épectase fait référence au progrès de l’homme vers Dieu
et de l’élévation intellectuelle et morale que cette quête suppose :
« L’homme qui désire voir Dieu voit celui qu’il recherche dans le
fait même de toujours le suivre » (Homélies sur le Cantique des
74 – N°175 décembre 2014
Le père Jean Daniélou
Ignatiens – Portrait
Cantiques, Grégoire de Nysse). Nous reviendrons plus tard sur le
dévoiement sémantique incongru qui a été fait de ce mot et que
l’on doit au sujet même de cet article...
Le rayonnement intellectuel
et l’Académie française
Le Père Daniélou obtient en 1944 le titre de Docteur ès lettres
(Philosophie) et commence à enseigner l’Histoire des Origines
Chrétiennes à la Faculté Catholique de Paris et ce, jusqu’en 1969
qui marquera son retrait de l’enseignement.
En parallèle de ses activités professorales, il fait souffler un
vent nouveau sur la patrologie catholique en fondant la collection
Sources Chrétiennes avec, entre autres, le Père Henri de Lubac.
Cette collection comptait en 2010 près de 530 volumes, soit autant
de critiques d’anciens textes patristiques. La première de cette lon-
gue série se présente comme une traduction de la Contemplation
sur la vie de Moïse, texte original de Grégoire de Nysse. Il devient
rédacteur à la revue Études, contribution qui durera quinze ans.
Cette revue mensuelle, créée par la Compagnie de Jésus en 1856,
continue de tenir une place importante dans la vie religieuse mais
aussi intellectuelle et culturelle du pays.
Nommé doyen de la Faculté de Théologie de Paris en 1961, il
participe l’année suivante au concile Vatican II (1962-1965) à la
demande du Pape Jean XXIII en qualité de consultant peritus. Lors
de ce concile œcuménique, des petits groupes d’experts accompa-
gnaient en effet des évêques ou groupes d’évêques venus de diffé-
rents pays. Il est nommé « évêque titulaire » de Taormine (Italie) en
1969 avant d’être créé cardinal la même année par le pape Paul VI.
Il n’en reste pas moins actif dans les cercles littéraires et culturels
français et reprend en 1972 le fauteuil du cardinal Tisserant à l’Aca-
démie Française.
Au début des années 1970, il n’hésite pas à commenter le déclin
de l’influence des ordres religieux. Selon lui, elle est imputable
à une certaine sécularisation des ordres et au délitement de
leurs principes fondateurs. Cette prise de position ferme est
75N°175 décembre 2014 –
Ignatiens
vécue comme une attaque par une partie de la communauté
jésuite de Paris.
Une mort insolite
Toujours plein de charité, le Père Daniélou rendit son dernier
souffle au domicile d’une prostituée parisienne alors qu’il lui ap-
portait l’argent nécessaire à la libération de son mari emprisonné.
L’affaire n’échappa pas aux soupçons, et la Compagnie de Jésus
mandata une enquête, Le communiqué officiel rapporta que c’est
« dans l’épectase de l’Apôtre qu’il [est] allé à la rencontre du Dieu
Vivant ». Le Canard Enchaîné détourna cette assertion solennelle
et attribua au mot épectase la signification facétieuse qu’on lui
connaît aujourd’hui, et qu’une anachronie associe à Félix Faure.
Au-delà de l’anecdote, on retiendra donc du Père Daniélou qu’il
fut un remarquable homme d’Église et de lettres, au rayonnement
et à la charité certaines, dont l’influence se fait encore sentir
de nos jours grâce notamment à la collection
Sources chrétiennes. Marine Leonardi
(SG 2007-2009)
[email protected]
76 – N°175 décembre 2014
BILLET DU COACH En pratique
dLeubiclleotach
L’humilité est-elle
une vertu du leader ?
Al’issue d’un séminaire de développement
du leadership que j’animais récemment,
une femme faisant partie du ’’top management’’
d’une grande entreprise internationale vint me
trouver pour me dire : « Ce séminaire a changé
ma vie. » En effet, j’avais devant moi une per-
sonne transformée. Lorsqu’elle était arrivée le
premier jour, elle m’avait fait presque fait peur
tellement elle paraissait assurée, hautaine, im-
pressionnante. J’avais devant moi maintenant
une personne souriante, ouverte, atteignable.
Elle avait ôté l’armure qu’elle pensait nécessaire
de porter pour se faire respecter.
Bon nombre des managers expérimentés,
cadres supérieurs, membres de comité de
direction se sont forgé une représentation du
leader qui les enferme dans un rôle de personne
imposante qui sait où elle va et n’a pas besoin
des autres. Bien sûr le leader se doit d’avoir des
convictions, une hauteur de vue et une force
d’entraînement. Qui voudrait suivre quelqu’un
d’insignifiant, perdu dans les détails, falot ?
Mais l’expérience nous montre aisément la limite,
voire le danger des personnalités dominatrices et
77N°175 décembre 2014 –
En pratique
trop sûres d’elles-mêmes : elles font le vide autour
d’elles et restent enfermées dans leurs représen-
tations de la réalité ; leur vision ne peut dépasser
l’état de rêve.
Que leur manque-t-il donc ? La capacité
à accueillir des avis, des idées, des
représentations différentes des leurs ; la sou-
plesse pour faire évoluer leur point de vue ; la fa-
culté de faire grandir d’autres personnes autour
d’elles. Ce qui leur manque, c’est la juste vision
de leur place, c’est d’être enracinées dans le réel.
Cette capacité est une vertu qui tire son nom de
la terre - « humus » en latin : l’humilité.
T oute la subtilité pour le leader consiste à
tenir en même temps les deux pôles : à la
fois personne de convictions, sachant voir loin et
entraîner derrière elle et, en même temps, personne
ancrée dans le réel, consciente qu’elle ne sait ni ne
peut tout toute seule, accueillante aux autres. Jim
Collins l’appelle le « leader de niveau 5 », le niveau
le plus élevé dans sa typologie . C’est le Christ
disant à ses apôtres le Jeudi Saint : « Vous m’ap-
pelez Maître et Seigneur, et vous dîtes bien car je
le suis. » (Mt 13, 13), et ceci, juste après leur avoir
lavé les pieds… À l’exemple du Christ, apprenons
à gérer cette tension vitale.
Édouard de La Moissonnière
(SG 84-86, ESSEC 89)
Coach certifié, associé du cabinet Turningpoint
[email protected]
« Good to great » de Jim Collins, traduit en français :
« De la performance à l’excellence », Pearsons 2011.
78 – N°175 décembre 2014
BILLET DU CHASSEUR
En pratique
Ldeubicllehtasseur
Comment choisir son premier emploi ?
Naturellement et heureusement, il n’existe pas
de recette unique. Nous découvrons chaque jour des
talents insoupçonnés chez des cadres dirigeants dont
le parcours est jugé “ atypique ”. Cependant quelques
principes directeurs peuvent s’avérer utiles pour tracer
sa voie dans la première partie de sa carrière, dont le but
principal reste l’apprentissage accéléré.
Le “ premier patron ”
L’apprentissage des compétences « émotionnelles », finalement les
plus importantes pour le succès à long terme d’un cadre dirigeant, se
fait beaucoup par mimétisme. Choisir son premier emploi en fonction
de la personnalité de son supérieur hiérarchique direct n’est donc pas un
mauvais calcul. C’est d’ailleurs un principe valable même ultérieurement
dans une carrière.
L’ opérationnel
De même, l’action reste une excellente école. Privilégier des premiers
postes opérationnels, sur le terrain, avec des responsabilités d’encadre-
ment ou des vraies missions concrètes à réaliser est un bon choix. Peu im-
porte la fonction – production, R&D, finance, commercial ou marketing –, il
s’agit de faire, d’accumuler les erreurs et les succès, et d’en tirer les leçons
personnelles. Une expérience entrepreneuriale de start-up correspond
tout à fait à ce cadre. S’orienter trop tôt vers des postes plus fonction-
nels – typiquement chargé de mission ou consultant – est une solution de
79N°175 décembre 2014 –
En pratique
facilité s’appuyant beaucoup sur la réflexion ou la capacité de travail, et
donc initialement moins formatrice.
L’ international
Vivre à l’étranger reste naturellement un fabuleux laboratoire de dé-
veloppement comportemental. Développer sa sensibilité culturelle, com-
prendre et s’adapter à des modes de fonctionnement différents, entraîner
son interlocuteur sans la légitimité classique du diplôme français sont
autant de compétences essentielles.
Les secteurs concurrentiels
Parier dès maintenant sur les « secteurs porteurs d’avenir » est
un pari multidimensionnel risqué ; en revanche, choisir la difficulté reste
un principe sain. Par exemple, privilégier un secteur concurrentiel à
une entreprise monopolistique. La pression du marché imposera l’exi-
gence professionnelle, l’adaptabilité, la flexibilité et la réactivité, la prise de
risque, etc.
L’ entreprise, en fonction de sa réputation
d’excellence dans la fonction souhaitée
Le même principe de difficulté peut guider le choix de l’entreprise.
Quelle que soit l’affinité initiale pour une fonction – marketing, finance, ou
production par exemple –, privilégier les entreprises réputées pour leur
qualité apparaît naturel. P&G ou L’Oréal restent des bonnes écoles de
marketing par exemple.
Enfin, il apparaît bon de clarifier et gérer dès le début le degré d’impli-
cation dans la carrière personnelle. Différentes formes d’équilibre corres-
pondent à chaque personne et à ses valeurs personnelles, et la réussite
professionnelle n’est bien sûr pas une fin en soi. Félicitations
aux jeunes diplômés, et bienvenue à l’école
de la vie professionnelle ! Benoît Duthu
SG 83-85
Partner, Egon Zehnder
80 – N°175 décembre 2014
VIE ÉTUDIANTE
En pratique
V2ie0é1tu4dia-2nte015
Conférences
Geoffroy ROUX de BÉZIEUX
Vice-président MEDEF
10 décembre 2014
Gaël GIRAUD s.j.
Jésuite, spécialiste de la finance Internationale
Directeur de recherches CNRS, membre du Centre d’Économie
de la Sorbonne et de l’École d’Economie de Paris.
4 février 2015
Serge HAROCHE
Prix Nobel de physique 2012
mi-février 2015
Axel KAHN
Médecin généticien et essayiste français
3 mars 2015
Concerts
Trio SOITKOULOV
Piano, violon, violoncelle
Mardi 18 novembre 2014
Henri DEMARQUETTE
Récital de violoncelle
Mardi 20 janvier 2015
AEOLUS BRASS BAND
Mai 2015
CONCERT DES ÉLÈVES
Concert du FORUM MUSIQUE de P. Jacquemin
mai 2015
Didier Cahen
Directeur de le Vie Étudiante
81N°175 décembre 2014 –
En pratique
Paroles
d’anciens élèves
La Fédération Française des Anciens Élèves
des Jésuites (FFAEJE) a édité une vidéo qui présente le
témoignage de quelques anciens élèves d’établissements
jésuites. Ce sont des paroles fortes et réalistes qui méritent
d’être montrées bien au-delà de notre cercle.
N’hésitez pas à télécharger cette vidéo et à la faire circu-
ler. Elle est libre, elle est à vous. Là encore, faites-la fructifier.
http://www.polynome-video.fr/FFAAEJE/PolyFFAAEJE-def2/actualite.html
Lien pour le télécharger :
http://www.polynome-video.fr/FFAAEJE/La-voie-libre2.mp4.zip
Le Ginette
Drive & Putt
est à l'adresse pour 2015
Nous nous retrouverons le vendredi 29 mai 2015
sur le golf de Fourqueux pour notre rencontre amicale à
partir de 12 h.
Nous sommes accueillis par Jacque Monnet, vice-président
des Anciens et administrateur à Fourqueux.
Retenez tout de suite cette date. Les inscriptions sont ou-
vertes sur le site à “ agenda date du 29 mai 2015. ”
82 – N°175 décembre 2014
CARNET DE FAMILLE
En pratique
dCaerfnaetmille
Annonces réservées aux événements familiaux de l’année et aux membres cotisants.
Lors de l’envoi d’un faire-part, merci de préciser :
– année de sortie de Sainte-Geneviève,
– école intégrée,
– nom de jeune fille.
1931 1994.
• Pierre OPOIX (INA PG) • Marie DANIEL (HEC) et son
est décédé le 24/07/14. époux Fabien CATOIRE font part
1939. de la naissance de leur 2e enfant
Thomas le 24/07/14
• Louis RAMA (ESM Cyr)
1996.
est décédé le 17/07/14.
1940. • Pol-Erwan FRITZ (HEC)
• René BROSSOLLET (EN) et Marguerite DURRANDE,
font part de la naissance d’Armand
est décédé le 19/04/14. le 18/06/14
1945.
• Louis-Nicolas HALLEZ (X) fait
• Yves de SESMAISONS (ESM
part de la naissance de Domitille
Cyr) est décédé en 2014. le 29/05/14.
1951
1998.
• Benoit de LA MORINERIE (X)
• Armand WIEDEMANN-
est décidé le 05/08/14.
1954. GOIRAN (TELECOM Paris) et
son épouse Bénédicte LEONARD
• Jean de BELER (X) est décédé (INA PG 99) font part de
la naissance de leur 5e enfant,
le 01/08/14. Enguerrand, le 10/08/14.
1960.
1999.
• François CARON (CENTRALE
• Jacques WALCKENAER
Lyon) est décédé le 15/05/14.
(ESSEC) fait part de la naissance
de son fils Antoine, le 04/10/12.
• Philippe MARES (INA PG)
et son épouse Paola font part
de la naissance de leur 4e enfant,
Albane, le 18/09/14.
83N°175 décembre 2014 –
En pratique
.2000. .2004.
• Laurent BONNEVILLE • Diane FRACHON (ESTP)
(SUPELEC) fait part du décès fait part de son mariage avec
de son père, le 03/08/14. Matthieu BAGORY, le 11/07/14.
• Aude GRANT (de PLACE) • Benoît PERRIN (X) et
(HEC) fait part de la naissance son épouse Sarah font part de
de James, en 2013. la naissance de leur 2e fils,
Ambroise, le 18/08/14.
• Jean-Baptiste BELLEDENT
.2006.
(ESCP) et son épouse Ana Paula
font part de la naissance de leur • Étienne ROGNIN (CENTRALE
2e enfant, Camille, en 2012.
Paris) et son épouse font part
.2001. de la naissance de leur 2e fille,
Valentine, le 30/05/14.
• Benoît ROUQUEROL (Mines
.2007..
Paris) et son épouse Myriam font
part de la naissance de Sixtine le • Sébastien IRIART (X)
31/08/14.
fait part de son mariage avec
.2002. Agnès BESSET, le 02/08/14.
• Vincent BERTHELE (EN) et .2008.
son épouse Olivia partagent avec • Anaïs HIEULLE (MINES Paris) et
Diane, Aurore, Rose et Angélique,
la joie de vous annoncer la Vincent DELAETER (ENSAE-HEC
naissance de Sara, le 16/05/14. 09) font part de leur mariage,
le 19/07/14.
.2003.
• Claire POULIZAC (X)
• Anne-Bénédicte (MONTFORT)
et Adrien BICHET (X) font part
(ENSAIA) et son époux font de leur mariage, le 23/08/14.
part de la naissance de Laure-
Emmanuelle, le 08/06/14. • Bertille SOUCHARD
(SUPAERO) et Marc NOISETTE
(X) font part de la naissance
d’Estelle, le 07/07/14.
.2009.
• Camille BERNARD (ENPC)
et Pierre AMIOT (ENSTA)
font part de leur mariage,
le 26/04/2014.
84 – N°175 décembre 2014
COMITÉ
En pratique
Liste des membres du Comité
de l’ Association Amicale
des Anciens Élèves
de l’École Sainte-Geneviève
conformément à l’Assemblée générale 2014
Président Directeur de l’École
• Loïc de VANSSAY, ESM Cyr 63 Sainte-Geneviève,
8, avenue Théophile Gautier membre associé
75016 Paris • Jean-Noël DARGNIES,
tél. dom. : 01 45 20 65 49 MINES Paris 73
port. : 06 32 47 91 15 2, rue de l’École des Postes
e-mail : [email protected] 78029 – Versailles cedex
tél. dom. : 09 81 19 36 63
Vice-Président tél prof : 01 30 84 46 41
• Jacques MONNET, e-mail : Écolesaintegenevieve
CENTRALE Lyon 71 @bginette.fr
1, impasse des Acacias
78112 Fourqueux Conseiller spirituel,
tél. dom. : 01 30 61 59 51 membre associé
port. : 06 07 35 18 38 • Charles HERVIEUX s.j.
e-mail : [email protected] Communauté jésuite
2, rue de l’École-des-Postes
Secrétaire 78029 Versailles Cedex
• Patrick OLIVEAU, ESPCI 63 tél. dom. : 01 30 84 46 00
2, square Villaret de Joyeuse port. : 06 23 36 00 50
75017 Paris e-mail : [email protected]
port. : 06 86 28 20 56
e-mail : [email protected] Présidente de l’AESG,
membre associé
Trésorier • Axelle CAMUS, X 86
• Pierre GUYOT, X 76 6 bis, rue de la Gare
43, Grande Rue – 92310 Sèvres 92320 Chatillon
e-mail : pierre.guyot.1976@ tél. dom. : 01 47 46 97 15
bginette.org port. : 06 32 64 32 53
e-mail : [email protected]
85N°175 décembre 2014 –
En pratique
Membres • Marine CECARELLI, HEC 09
41 rue du Faubourg Montmartre
• Ghazi ABOU-JAOUDÉ, 75009 Paris
ENS Ulm 63 port. : 06 25 60 47 59
7, promenade Mona Lisa e-mail : marine.ceccarelli@gmail.
78000 Versailles com
tél. dom. : 01 39 50 92 94
e-mail : [email protected] • Jean Paul COTTET, X 74
3, square du Croisic – 75015 Paris
• François-Xavier tél. dom. : 01 40 47 66 77
d’ ARBONNEAU, e-mail : [email protected]
CENTRALE Paris 02
1, rue du docteur Villemin • Jacques DEFAUCHEUX, X 72
78150 Le Chesnay 17, rue du Trianon
port. : 06 66 14 04 68 78150 Le Chesnay
e-mail : [email protected] port. : 06 89 65 41 00
tél. dom. : 01 39 55 08 61
• Jean-Paul BEYNIER, ESPCI 69 e-mail : jacques.defaucheux@
4, rue Rosa. Bonheur -Villeneuve orange.fr
78114 Magny-les-Hameaux
tél. dom. : 01 30 43 08 53 • Sophie GAUTIE, HEC 83
tél prof : 01 30 84 46 00 41, rue du Bois de Boulogne
e-mail : [email protected] 92200 Neuilly/Seine
tél. dom. : 01 47 47 68 67
• Nicolas BONNET, ENSAE 73 port. : 06 13 53 05 40
55, avenue de Breteuil e-mail : sophie.gautie@bnpparibas.
75007 Paris com
port. : 06 80 57 80 39
e-mail : Nicolas.bonnet@kea-par- • Pierre HOUPIKIAN, SG 88,
tners.com docteur en Médecine
• Dimitri de BRUCHARD, 11, rue Catherine Puig
HEC 96 93100 Montreuil
5, rue Cognacq Jay – 75007 Paris port. : 06 10 02 72 74
port. : 06 61 92 80 43
e-mail : dimitridebruchard@gmail. • Fabrice JACQUET, EMLyon 82
com 4, Chemin des Châteaux
92420 Vaucresson
port. : 06 73 70 72 78
e-mail ; [email protected]
86 – N°175 décembre 2014
Comité
En pratique
• Marine LEONARDI, ESSEC 09 • Ibrahim NEHME,
port. : 06 30 34 90 17 CENTRALE Paris 08
e-mail : [email protected] 22, rue Sébastien Mercier
e-mail : marine_leonardi@carrefour. 75015 Paris
com port. : 06 70 39 31 93
e-mail : ibrahim.nehme@student.
• François LOMBARD, ESSEC 67 ecp.fr
12, rue Jean Richepin – 75016 Paris
tél. dom. : 01 45 04 11 31 • Michel ROUILLEAULT, X 70
e-mail : flombard@turennecapital. 23, rue Ernest Renan
com 92190 Meudon
tél. dom. : 01 45 34 63 66
• Sylvie MAGRANGEAS, port. : 06 85 52 90 22
EMLyon 83 e-mail : [email protected]
51, rue du Maréchal Foch
78000 Versailles • Billy SALHA, HEC 89
tél. dom. : 01 39 02 23 81 31 boulevard Pereire – 75017 Paris
port. : 06 23 36 88 14 e-mail : [email protected]
e-mail : [email protected]
• Jean-François VERMONT,
• Anne-Flore MAMAN HEC 75
LARRAUFIE, ESM Cyr 02 43, avenue Guynemer
54, rue Barreyre – 33300 Bordeaux 94100 Saint-Maur-des-Fossés
port. : 06 03 01 02 13 port. : 06 08 63 45 22
e-mail : annefloremaman@gmail. e-mail : [email protected]
com
• Maxime MORAND, HEC 10
5, allée Belvédère
74940 Annecy Le Vieux
port.. : 06 23 25 35 10
e-mail : maxime.morand@cybers-
trat.net
87N°175 décembre 2014 –
En pratique
Sites Web
École Sainte-Geneviève
• École
Site : http://www.bginette.com
• Association des Anciens Elèves :
Site des Anciens : http://www.bginette.org
E-mail du secrétariat : [email protected]
• E-mail de Servir : [email protected]
• E-mail du groupe mondialisation :
http://www.groupe-mondialisation-alumni-ginette.org
Compagnie de Jésus
• Site de la Province de France : http://www.jesuites.com
• Site des Jésuites en Europe : http://www.jesuits-europe.org
(avec des pages spécifiques pour les anciens élèves à la rubrique : alumni)
• Site du Service Jésuite des Réfugiés : http://www.jesref.org
• Site de Prière : http://www.ndweb.org
Associations des Anciens Élèves des Jésuites
• Fédération Française des Anciens Élèves et Amis des Établissements
Jésuites d’Éducation (FFAAEJE)
Site :http://www.anciens-des-jesuites.fr
• Confédération Européenne des Anciens Élèves des Pères Jésuites
Site : http://www.jesuits-europe.info/alumni
• Union Mondiale des Associations d’Anciens Élèves des Jésuites
Site : http://www.jesuitalumni.org
Directeur de la publication : M. Loïc de Vanssay
Rédaction : MM Billy Salha et Maxime Morand
Réalisation et édition : Jean-Louis Couturier
tel. : 01 46 26 58 70
E-mail‑: [email protected]
Impression : INDICA