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Kids-Matin est LE média participatif destiné aux aventuriers de 7 à 12
ans pour découvrir le monde et décrypter l’info.
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connaissances
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Il était une fois...
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Rendez-vous au mois de juillet avec le thème :
Vos vacances idéales
3
Silence, ça tourne !LneoosbMusnssafacoalleuirpluisevtosrospsoevemVuérfsosvndoeavrpaotpeefiumornaorsiArenlsnecntcqméiltEcieposecounfernotrséisrrêuneéndsoesnArvfssmddééémutaces.irma’csetvasnoareiieoVnso.ecosuasoorattPtrrnnp.vmiaaisvnuolotuAeoalev!etsnlaunmuéveezsrrireimrznsco,rpeécf-nsnnouprdvaronvooéouoovriediotosfitueususseédruursspeseeraésatsc,éaatécdv,plic,rsrvevntvneioléte.oéopuuaézonfuuVnodrsmduaufsrpossueoeuggssaauprrrirrae,a7dretvsoaqvaletrvpeotenreauebnotassddzgareenlonreeaérlsfpuépupsqtnmno.tlrdslulvonusiéa’eBséeeoemosiamosmnnpnysetvint.caoruorienhoeeh,ngsimzeetsrvaéensitsusoorbnpooàasarnuprceufieélcerrtesalufsaeoridufurse,a.alnsncexsextvvcoto,eeéaàebvundrzv…olrssvaeees,onczsvdco.aesvec
Écrivez-nous ! « Vacances j’oublie tout, plus rien à faire du tout…»
Pour célébrer l’arrivée de l’été, notre numéro de juillet/août 2021 sera placé sous le signe de la détente.
Chaque été, près de six Français sur dix partent en vacances. L’année que nous venons de passer a chamboulé bon nombre
de nos projets… Et il est grand temps de se rattraper. En famille, entre amis ou en solo, en quête de tranquillité ou attiré
par le tumulte de la ville, agenda minuté ou farniente assumé, racontez-nous vos vacances idéales ! Que vous les ayez déjà
vécues, qu’elles soient en projet ou simplement le fruit d’un doux rêve, parlez-nous de vos vacances parfaites.
Seule contrainte : votre imagination !
Envoyez-nous vos textes et photos avant le 25 juin 2021 (soit des photos numériques au format jpg haute définition, soit des
originaux que nous vous retournerons) en mentionnant vos nom, prénom et adresse à [email protected] ou à Nice-
Matin - Service Développement éditorial - 214, boulevard du Mercantour - 06290 Nice cedex 3.
Le Mag’ : mai - juin 2021 - Bimestriel - Gratuit Edité par : SAS Groupe Nice-Matin - 214, bd du Mercantour, 06290 Nice Cedex 3 - Directeur de la
Publication : Anthony Maarek - Directeur des rédactions : Denis Carreaux - Coordination : Corinne Heller, Christophe Girard.
Crédit photo : Nice-Matin/DR. Mise en page : Service Prépresse. Impression : SAS Groupe Nice-Matin, 214, bd du
Mercantour, 06290 Nice Cedex 3. Impression de la couverture : Riccobono IAPCA, ZA les Ferrières, 83490 Le Muy.
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Dépôt légal à parution. « La reproduction même partielle des articles et illustrations est interdite. »
Ne peut être vendu.
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Bernard Gilletta de Saint Joseph Anecdote en Nissart...
de Nice
...Inspirée d’une nouvelle des frères Rainaud.
Tounin e Fine à lou cinéma Tonin et Fine au cinéma
Tounin, un viéi amic, un chicou simplari, avia una Tonin, un vieil ami, un peu simplet, avait une femme, Fine
frema, Fina (diminutièu de Josephina, de segur). Era (bien sûr, diminutif de Joséphine). C’était avant la guerre.
avant la guerra. Lu espous, moudest, noun èron jamai Les époux, modestes, n’étaient jamais allés au cinéma !
anat à lou cinéma !
Un jou, per faire plesi à la sieu frema, van touti doui Un jour, pour faire plaisir à sa femme, ils vont tous deux
da lou Colisée que noun èra un « cinéma-péhoui » ! au Colisée qui n’était pas un cinéma pouilleux ! En ce bon
En aquéu bouon viéi téms, coura la seduda éra vieux temps, quand la séance était commencée, il y avait
coumençat, li avia d’emplagat embé una lampa per une employée avec une lampe pour placer les spectateurs.
plaça lu espetatour.
Tounin e Fina, dintre lou negre, embé aquela lume, Tonin et Fine, dans l’obscurité, avec cette lumière sont
son espouventat ! Aloura, Tounin di : épouvantés ! Alors, Tonin dit :
« Gàida Fina, li a una bicicleta que nen ven soubre ! » « Attention Fine, il y a une bicyclette qui nous vient dessus ! »
Souvenirs Charles Bovari
de cinéma au Pax de Nice
Dans les années 50...
...c’était au Pax, avenue de la République, que j’allais chahut pendant les informations. D’un coup, la lumière
au cinéma avec mes copains de Saint-Roch. Là-bas, revient et là plus personne ne bouge. Barabanchou entre
nous retrouvions la bande de Garibaldi. Avec nous, se en conquérant suivi de trois policiers. Il pointe du doigt
trouvaient deux frères du Babazouk qu’on appelait Lu nos amis Lu Mutou : « C’est eux qui font tout ce bousin ! »
Mutou. Ils étaient sourds et muets mais pas en reste Vite, les policiers viennent les chercher. Et nous de hurler :
pour s’amuser. « Ils n’ont rien fait ! Ils n’ont rien fait ! Ils sont muets ! ».
« Comment ça muets ? », dit un policier qui en tenait un
Bien souvent, le spectacle était dans la salle. Ça parlait, par chaque bras. « Ils sont sourds et muets Monsieur le
ça sifflait, ça mangeait, ça sautait. C’était le temps des policier ! Regardez, c’est écrit sur leur carte d’identité. »
premiers chewing-gums. Des bulles qui éclataient en
veux-tu, en voilà. Soudain, les lumières s’éteignaient, le Le chef se tourne alors vers
silence régnait. Mais pas pour Barabanchou. « Oh ! mais tu
longtemps… Au moment des perds la tête. Ils n’ont pas la
Actualités, c’était un véritable parole ! ». « Pour… pour... pour...
charivari. Trois sifflements. tant, je les ai entendus… ». « Allez,
Silence. Réponse : « Le train on t’embarque. Je crois que c’est
sifflera trois fois ». Fin du film toi qui seras mieux au poste. Tu
« Bravo ». Réponse : « Rio » ! Des n’as pas bu que de l’eau ce soir ! ».
plaisanteries qui tournaient
parfois court. Les spectateurs La magie du cinéma
s’énervaient… Eux qui étaient
venus pour passer un bon Puis la lumière s’est éteinte.
moment, ils étaient servis ! La salle a retrouvé l’obscurité.
Certains sortaient en disant : Le calme est revenu. Le film
« Je vais porter plainte » ! pouvait commencer. Sur la
toile, les cow-boys et les indiens
Un dimanche mémorable étaient de retour pour notre
plus grand plaisir. Comme le
Un dimanche, la bande se vigile était parti, Théo en a
retrouve pour la projection profité pour monter sur l’avant-
d’un western, Le sabre scène avec les bras tendus et
et la flèche… Un costaud les mains jointes au-dessus de
est devant la porte de la la tête. « Pousse-toi ! ». « J’peux
salle. Le directeur, qui pas, je fais la flèche. »
ne voulait pas perdre sa
clientèle, l’avait engagé. « Tu l’as vu Hercule ». Entre amusement dans la salle et projection sur la toile,
« Je ne savais pas que King Kong était de retour », les séances du Pax ne manquaient pas d’animation. À
« Barabanchou, ça lui irait bien comme surnom… ». la fin du film, avant que la lumière revienne, nous nous
Et lui de nous toiser sans dire un mot ! échappions par l’issue de secours comme une volée
de pitou, insouciants comme on peut l’être quand on a
Dans le noir notre cher vigile, qui « en tenait une bonne » quinze ans. La magie du cinéma avait opéré une fois
comme on dit à Nice, s’assoit au fond de la salle et de plus !
surveille. Tony qui fait le guet nous dit en chuchotant :
« Il a dû sortir, je le vois plus ! ». Et c’est reparti pour le
7
Jacques Goffinon La vie n’est pas une comédie !
de Toulon
Niché au cœur...
...de Toulon sur une petite place du quartier très vivant du Mourillon, le cinéma le Comedia. Plusieurs générations
de mes concitoyens ont découvert ce lieu magique tenu par une équipe de bénévoles et de cinéphiles.
Lycéen puis étudiant, je me suis gavé de toiles et d’étoiles. Et quand je reviens fréquemment à Toulon, pour
ma mère de 93 printemps, je ne manque pas une seule fois d’y revenir et pas seulement pour me rappe-
ler ma jeunesse. J’aime cette atmosphère, cet accueil familial. Le Comedia n’a pas oublié ses racines du
7e art, même s’il a rajouté quelques autres cordes artistiques à son arc.
Le Comedia est provisoirement fermé à cause du covid. Il est avant tout la vie, le bonheur, l’espoir qui vous rend
plus fort et plus intelligent. Il faut aider, soutenir et sauver l’un des derniers cinémas indépendants de quartier face
à une mauvaise comédie de la vie.
Les séances de cinéma Martine Dubus
de l’abbé Merlin de Nice
Me voilà ! Enfant, jusqu’à mes dix ans...
...j’habitais au 7 boulevard de la Madeleine à Nice
et je fréquentais l’école primaire de la Madeleine
Moyenne. Issue d’une famille très catholique, j’allais
au catéchisme à l’église Sainte-Thérèse située à
Magnan.
À l’époque, c’était l’abbé Merlin qui faisait le
catéchisme le jeudi après-midi. Mais surtout il nous
organisait après des séances de cinéma, avec des
sièges, dans l’arrière-sacristie. Les films étaient en
noir et blanc ; ils sautaient parfois, le son faisait
souvent défaut et les images, sur certains d’entre
eux, étaient assez floues mais nous on adorait. Les
comiques d’alors nous faisaient beaucoup rire. Pour
moi, ces séances de cinéma sont un de mes meilleurs
souvenirs de ce temps-là.
8
La Dernière Jean-Claude Ledieu
Séance de Fréjus
Chacun de nous...
...intérieurement est un artiste car tout être humain et, en décembre, jusqu’à l’installation sur les fauteuils,
fait son cinéma. Je ne suis pas un fou de cinéma. Mes des couacs il y en a eu. Tout comme pour les interventions
préférences vont vers les films comiques. Plus jeune, d’Eddy, à la moindre hésitation ou au moindre oubli de
c’étaient les westerns. Les films réalisés à partir de gros sa part du texte, on reprenait tout. Je passe outre la
trucages sont tellement irréels qu’ils ne me font pas séquence au cours de laquelle il est arrivé en voiture
rêver. Je préfère les procédés d’antan peut-être, certes, américaine qui est tombée en panne devant le cinéma.
surannés mais plus naturels. Cela ne se voit pas à la télé, on coupe au montage. Un
moment très dur a été à la fin. Pour mettre au point une
Le métier d’acteur n’est pas de tout repos scène télévisée de 5 minutes, on l’a reprise toute la nuit.
À propos des westerns, j’ai été figurant dans l’émission Il faut le vivre pour le croire. Le métier d’acteur n’est pas
télévisée La Dernière Séance. En décembre 1983, la de tout repos. J’avoue malgré tout que cela a été une
production est venue tourner à Saint-Raphaël. Grand fan excellente expérience, en présence de mon idole en
d’Eddy Mitchell, c’était l’occasion rêvée de l’approcher. plus ! Il y a dans la vie des instants qui vous marquent,
Trois émissions ont été enregistrées lors du tournage qui celui-là en est l’exemple type.
s’est déroulé en une dizaine de jours. La dernière s’est
terminée avec, comme décor, l’arbre de Noël en plus. J’ai Ce cinéma (dont les extérieurs
participé à deux d’entre elles. Les figurants changeaient ont été habillés pour la circonstance)
régulièrement, certains par découragement. Lorsque
l’on regarde une émission, tout est cadré, réglé rappellera de bons souvenirs aux
comme du papier à musique. Mais les anciens Raphaëlois. Monument
tournages sont loin de ressembler à
cela. Le maître-mot est la patience. emblématique de la
En effet, dès qu’un couac se ville, il a disparu
produisait, retour à la case depuis 1984.
départ. Cela commençait
dès la file d’attente à
l’extérieur
Dr Michel B « Un amour taciturne
de Nice
...car il n’est pas toujours facile d’aller au cinéma !
Mon premier film était une histoire Entre-temps, il y avait eu la Trilogie
de petits lapins et j’ai pleuré ; de Pagnol, et Topaze, que mes
pour le deuxième, Charlot, copains de 5e jugeaient “un peu
aussi et pour le troisième, cru” ; ma mère avait hésité à me la
un Shirley Temple, petite laisser voir : “C’est immoral !”.
héroïne d’avant-guerre,
également. Donc, on ne Au retour de mon père des
m’emmenait pas souvent geôles allemandes, ceinture,
dans les salles obscures. il n’aimait pas le 7e art,
Ensuite, j’ai un vague “abrutissant”, qu’il condamnait
souvenir de Guillaume Tell avec l’académicien Georges Duhamel
de Spencer Tracy recevant comme “le confort des fesses” (il eut la
des tartes à la crème, de même réaction devant les
Port-Arthur avec Pierre Blanchar BD que je prônai un peu
plus tard, à la risée de
(et du même dans Le Bossu, plus mes camarades étudiants).
convaincant que Jean Marais et Daniel Il me fallut ruser pour aller voir Hitchcock ou Pour qui
sonne le glas, ou me résigner aux navets du patronage,
Auteuil). histoire de faire une bonne œuvre.
En décembre 1939, Le lion a des ailes, document sur la J’ai fait mon éducation de cinéphile
R.A.F., m’évoque le fameux “Nous vaincrons parce que
nous sommes les plus forts”, tandis qu’en 1944 le trio Puis, j’ai connu la liberté et le grand moment des
hollywoodien Clark Gable, Myrna Loy et Spencer Tracy classiques Potemkine, Naissance d’une nation et l’ombre
vantait la gloire de l’aviation américaine. Désormais ma érotique des fauteuils. Un souvenir m’émeut encore,
grand-mère, folle de l’écran qui avait pourtant saboté Rome, ville ouverte vu à Londres après le God Save
les études de mes oncles, m’accompagnait au Palace. the King, quand on fumait encore dans les salles.
Bonne bourgeoise, elle fulminait contre Aubervilliers J’ai fait alors mon éducation de cinéphile, curieusement
de Jacques Prévert : “Je n’aime pas ce misérabilisme”.
et toujours menacé...»
ébauchée en Terminale par notre prof de gym qui
faisait son cours en cravate tout en disséquant le
Monsieur Verdoux de Chaplin, me
préparant ainsi à découvrir
Un chien andalou, Les 120
journées de Sodome et,
surtout, ce monument
magnifique et monstrueux
le Napoléon d’Abel Gance.
Ma femme n’aimait guère
le cinéma. Néanmoins,
nous avons goûté ensemble
quelques Truffaut, Chabrol ou Tavernier.
Heureusement, il restait la télé où je
pouvais me gorger de vieux films, comparer Eisenstein
avec la grande époque d’Hollywood et admirer le
jeune Clint Eastwood et le truculent Woody Allen.
Maintenant, à mon âge et avec le Covid, il n’est plus
question de cinéma mais reste sa magie, entretenue de
facto par les DVD qui occupent une vieillesse confinée
où revivent, ombres de la mémoire, de grands acteurs
disparus et des chefs-d’œuvre du 7e art. Le cinéma, un
délassement, une émotion et toute une culture.
Liliane Alfonso Mon Eden à moi
de Toulon
Il était une fois...
...pour toujours dans nos cœurs, une d’entrée, on avait la chance de voir les
petite ville pleine de joie de la jeunesse derniers films qui sortaient comme
que nous étions à ce moment-là : à Paris ! Westerns, péplums, films
Arzew, en Oranie, en Algérie, connue américains à gogo…
des anciens Romains sous le nom de
Portus Magnus. Elle accueillait tout Avant notre formidable Clint
le monde, 11 000 habitants peut-être, Eastwood, nous avons connu et
plus tous les militaires basés là loin de aimé l’emblématique John Wayne
chez eux : marine, infanterie, parachutistes, avec ses troupes de cow-boys.
légionnaires. Quel bonheur ce cinéma en soirée et le
dimanche après-midi ! Nous avons vu débuter
Alors voilà en plus de nous, jeunes civils du village, Brigitte Bardot, admirée par les militaires qui disaient
il fallait que ces hommes puissent se distraire et après la séance « À elle toute seule, elle ramène plus
heureusement nous avions un magnifique cinéma, d’argent que l’usine Michelin à la France » Rires. Et aussi
un complexe avec salle de bal, une grande entrée où Alain Delon, si beau ! Je l’ai vu débuter, j’étais jeune fille
trônait un magnifique bar, un marchand de bonbons et, histoire incroyable, c’était le moment où ma sœur
et le guichetier. Le cinéma lui-même comptait un rez- aînée a connu son mari, Marcel, un marin de 20 ans
de-chaussée et un balcon en mezzanine, un cinéma à qui était le sosie d’Alain Delon et même plus beau,
la Eddy Mitchell pour sa Dernière Séance. Il s’appelait plus grand du haut de son 1,83 m. Les amies de ma
l’Eden. Il portait bien son nom. sœur se pâmaient ! Nous avons vu également tous les
beaux films des années 1950/1960 avec des acteurs
Quel bonheur ce cinéma ! magnifiques. Moi j’ai adoré Autant en emporte le vent,
aussi beau que le livre.
C’est cette salle-là qui m’a donné l’amour inconditionnel
du cinéma ; on n’allait pas voir un film ; on « sortait » Avec ces mots-là, je voulais remercier le propriétaire
au cinéma et on voyait, avant le film, les informations de ce cinéma, un grand bonhomme costaud et plein de
du monde (qui avait une radio chez soi ? ne serait-ce gentillesse. Par-delà la mer, par-delà le temps, il s’est
que la radio ?), les dessins animés, le lancement des soucié de notre jeunesse. Il s’appelait François Perlès
prochains films et après dix minutes d’entracte, pour et, malheureusement, il a péri de façon dramatique tué
nous permettre d’acheter des bonbons dans le hall par les fellagas. Merci à lui et à son Eden.
Du cinéma muet Lucienne Jermann
au cinéma parlant de Saint-Raphaël
Un samedi soir...
...hiver 1932 ! Le dîner et la vaisselle sont vite « expédiés » ! la semaine prochaine », c’étaient des cris de déception !
Maman nous enveloppe ma sœur et moi dans des Il fallait attendre huit longs jours avant de connaître le
fichus de laine. Mon père me prend dans ses bras et, à dénouement !
la lueur tremblotante des réverbères, nous empruntons
le faubourg Saint-Georges. Pour moi, le clou de la soirée, c’était lorsque Nénette
Bouchard disposait sur une table de fortune diverses
Bien calée dans mon refuge, je ne crains pas le froid friandises : bâtons de réglisse, guimauve et, surtout, des
glacial nous surprenant au sortir de la maison chaude ! bouchées de riz soufflé dont je garde encore en bouche
Nous arrivons devant la grille de l’Avant Garde. C’est une le souvenir de la texture aérienne que je n’ai jamais
société sportive. Mon père y était déjà gymnaste à l’âge retrouvée ! Nous avons découvert ainsi Le Bossu, Les
de 13 ans. Il en est devenu Président. Dans les locaux, Trois Mousquetaires, Un chapeau de paille d’Italie, Sous les
avaient lieu le patronage et toutes les manifestations toits de Paris et bien d’autres films devenus culte.
(théâtre, concerts) et, une fois par semaine, le cinéma.
Un projectionniste officiait dans cette salle. Des rangées D’autres cinémas virent le jour : La Cigale et sa
de chaises et de bancs en bois. Un poêle en fonte concurrente La Fourmi. Les fauteuils en velours rouge
dispensait une faible chaleur. Petit à petit les spectateurs remplacèrent les bancs de bois. Les films parlants
arrivaient, se congratulaient. On échangeait les révolutionnèrent l’industrie cinématographique. Il me
dernières nouvelles, on s’apostrophait ! C’était un joyeux fallut attendre 1940 pour entendre la voix de Charlot
tintamarre interrompu à l’extinction des lumières. dans Le Dictateur.
L’Avant Garde, le cinéma de mon enfance ! Les années ont passé. Je n’ai jamais oublié cette
rencontre avec le cinéma de mon enfance ! Ne reste
La séance commençait immanquablement par un que ce dernier vestige tangible me reliant à ces instants
Charlot ou un Laurel et Hardy. Naturellement, je vous bénis : une porte rouillée entre deux piliers de brique,
parle du cinéma muet ! Suivait un grand film souvent celle de l’Avant Garde.
à épisodes ! Lorsque s’inscrivait sur l’écran : « La suite
UnedescRèenneédCelaSior uasvelecsAtlobietsrtdPeréPjaeraisn La porte de l’Avant Garde toujours debout !
13
Jacquie Cauvin-Sivan Une passion
de Solliès-Pont
Cette année,...
...nous fêtons les cent vingt-six ans du cinéma et honorons courante lorsqu’on allait voir un film. Souvent en famille,
les frères Lumière qui inventèrent le cinématographe. et toujours sur notre trente-et-un, c’était pour nous
Quel beau jour que ce 22 mars 1895 quand se déroula un événement formidable. Il faut reconnaître que
cette représentation en privé au 44, rue de Rennes à cette invention est une des plus merveilleuses.
Paris et qu’Auguste et Louis présentèrent La Sortie des
usines Lumière. Puis, enfin, ce 28 décembre de la même Je suis fascinée par le grand écran
année, la première séance publique et payante (1 franc-
or) eut lieu au Grand Café de la capitale. Trente-cinq Depuis ma plus tendre enfance, je suis fascinée
personnes assistèrent à cette projection d’une dizaine par le grand écran, peut-être en raison du métier
de films qui duraient seulement deux minutes chacun. qu’exerçait mon père. Il était projectionniste et
Je pense à la panique provoquée par L’Arrivée du train en m’emmenait souvent avec lui quand
gare de La Ciotat ou aux rires déclenchés par L’Arroseur il faisait sa tournée. Comme
arrosé ! un facteur qui distribue
ses lettres, mon père
Cette invention est une des plus merveilleuses apportait, dans les
petits villages les plus
Cent vingt-six ans après, la lanterne magique a fait de reculés, un peu de
très gros progrès. Les courts-métrages muets en noir fantaisie et de bonheur
et blanc deviennent sonores puis parlants. La couleur à ces personnes qui
apparaît puis le Technicolor. L’écran se transforme n’auraient jamais pu
également, devient géant avec le Cinémascope. aller au cinéma trop
Aujourd’hui, nous pouvons regarder un film en 3D, avec éloigné de leur lieu de
des lunettes spéciales, qui donnent l’impression d’être résidence.
dans l’action.
Presque tous les soirs de la semaine, il partait installer sa
Et c’est l’arrivée des longs- métrages. Un métier nouveau caméra, son écran blanc et ses rideaux noirs dans une
salle de classe, de mairie, de café et parfois même dans
naît, celui d’acteur de cinéma. Des kilomètres de une chapelle. C’est là que j’ai ressenti mes premières
émotions, que j’ai versé mes premières larmes, que
pellicules inondent les pays industrialisés. Le cinéma j’ai ri aux éclats, que j’ai connu le grand frisson, que j’ai
fredonné mes plus beaux airs et que j’ai rêvé du grand
acquiert ses lettres de noblesse en devenant un marché Amour…
mondial. Les salles de projection prennent un nom : La Symphonie pastorale, Jeux interdits, Le Jour le plus long,
Riz amer, L’Auberge rouge, Charlot, Laurel et Hardy, Le
Pathé, Gaumont, Femina, Raimu. En 1946, se déroule le Pont de la rivière Kwaï, Les Canons de Navarone, Psychose,
La Fureur de vivre et tant d’autres films n’avaient plus
premier Festival de Cannes et la Palme d’Or est décernée de secrets pour moi. Même après les avoir regardés de
nombreuses fois, je ressentais toujours le même intérêt
à La Symphonie pastorale. Je et le même émoi en les revoyant.
me souviens des queues
interminables qui étaient monnaie
J’ai grandi, j’ai eu un copain (qui est devenu mon mari).
Tout comme moi, il adorait le 7e art . Il était imbattable et
connaissait sur le bout des doigts les films, les scénaristes,
les acteurs. Quand je l’ai connu, il était abonné à Ciné
Revue, que nous lisions désormais ensemble. Il aurait
qui ne s’éteindra jamais… !
voulu ressembler à Alain Delon et le petit écran. Nous les avions fait manger avant nous,
moi à Romy Schneider. Ils étaient ils nous paraissaient bien fatigués de cette escapade et,
fiancés, nous l’étions aussi ; mon après les avoir couchés, nous nous sommes installés
futur mari aimait Alain dans Plein confortablement tous les quatre sur le canapé du salon
Soleil et moi, Romy dans La Piscine. avec pizzas et boissons.
Petit écran et grand mystère Ce film en couleur de 1963, aux effets spéciaux très
réussis, était impressionnant de vérité, plein de
Puis, il y a eu les comédies suspense et surtout angoissant. Quelques minutes
musicales West Side Story, Les avant la fin, mon mari ayant entendu
Parapluies de Cherbourg. Nos acteurs un bruit dans le couloir se leva et,
préférés se sont séparés, nous nous à notre grande stupéfaction, nos
sommes mariés. Puis les enfants arrivant quatre enfants étaient allongés dans
et ne pouvant plus nous déplacer, nous avons le hall d’entrée et avaient assisté
acheté la télévision. Mais le petit écran ne sans qu’on le sache à la projection
m’a pas passionnée comme je me de ce film d’horreur...!
l’étais imaginé. Pourquoi ? Cela
reste encore un mystère
pour moi. Nous avons
de moins en moins
fréquenté les salles
obscures sauf pour
emmener nos enfants voir
les dessins animés de Walt
Disney (Blanche Neige et les Sept
Nains, Les 101 Dalmatiens, Les
Aristochats, etc.).
Où en sommes-nous presque trente
ans plus tard ? Au tout début de notre idylle,
il nous arrivait d’aller deux fois par semaine au cinéma.
Aujourd’hui, et bien que nous soyons toujours des fans
du grand écran, nous avons d’autres besoins, d’autres
envies. L’éloignement de la ville, la fatigue du travail
et surtout la télévision ont tué le désir de sortir et de
s’habiller pour aller au cinéma. Tout cela a fait que nous
n’y allons plus qu’une ou deux fois par an...
Un jour, nous avons fait l’acquisition d’une télé en
couleur. Pour fêter cet événement, nous avions invité
un couple d’amis et leurs deux enfants, du même âge
que les nôtres, pour le week-end. Nous étions allés nous
promener dans la colline pour bien les fatiguer afin de
pouvoir regarder tranquillement un film à la télévision.
C’était Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock qui était diffusé sur
Alain Lockwood Le California,
de Hyères le cinéma de mon enfance
Le California en 1975, peu de temps avant sa démolition...
Je me souviens...
...avec tendresse et émotion du cinéma de mon enfance professionnelle m’a éloigné de cette perspective. Mais Le
Le California situé au 19, rue Raspail à Bois-Colombes California et la projection de son beau film continueront
(92), en banlieue parisienne, qui avait ouvert ses 1.000 à influencer inconsciemment ma vie car beaucoup plus
places en 1935 (un grand cinéma pour cette époque !). tard, en parallèle de ma vie professionnelle, j’ai repris
Nous allions parfois voir un film dans ce cinéma proche ma formation de plongeur pour devenir moniteur et
de notre maison familiale. Souvent, c’était la récompense transmettre à d’autres ma passion des fonds marins.
d’un travail scolaire bien accompli ! Puis j’ai quitté la région parisienne
et pris ma retraite au bord de la
Le Monde du silence du commandant Cousteau Méditerranée avec une belle vue
afin de garder un œil sur elle !
C’est dans les années 1957/1959 (j’avais alors 13/14 ans)
qu’un film m’a profondément marqué : Le Monde du Pour revenir au California, en
silence du commandant Cousteau… Quelle découverte ! 1966, il a été classé «Art et Essai».
Moi qui aimais déjà la mer. Là, j’en suis tombé Puis, les temps changeant et les
amoureux ! Mon rêve est alors de rejoindre, dès que je salles de cinéma étant relookées,
serai plus grand, l’équipe de Cousteau pour participer à il a été totalement démoli pour
cette aventure ! laisser la place à un immeuble
de standing baptisé California…
Dès que j’ai pu, vers 19/20 ans, j’ai suivi une initiation et Le California restera gravé dans
une formation de plongeur et passé un premier brevet ma mémoire comme élément
(à l’époque le premier échelon). Hélas, les contraintes de très important de ma jeunesse.
la vie ont été plus fortes que le rêve et mon orientation
16
Le cinéma : Raymond Ardisson
un art majeur et pourtant méprisé de Vence
Aujourd’hui...
...pour le grand public, tout ce qui a été tourné il y a plus de dix ans est bon à jeter, on ne supporte plus le noir et
blanc. Le Ciné-club si florissant dans les années 50 a pratiquement disparu. À la télévision ne survit qu’une seule
émission le Cinéma de minuit, et jusqu’à quand… ?
Depuis ses origines, le cinéma est un art outragé, on le traite très mal. En visite au Louvre, on ne dit pas : « Je viens
voir des vieux tableaux ”. Pourquoi parle-t-on de vieux films ? De même, on n’hésite pas à coloriser des films pour
pouvoir les passer à la télévision. Connaissez-vous beaucoup de metteurs en scène qui protestent ? Qui songerait
à coloriser un dessin de Rembrandt
ou ajouter de la couleur à un tableau
de Matisse ? La faute aux cinéastes
eux-mêmes qui n’ont jamais pris
conscience de l’importance de leur
travail. John Ford a tourné plus de
150 films, les deux tiers sont perdus,
détruits à la hache pour récupérer la
pellicule. Il n’en a pas été affecté.
Avec l’apparition du parlant, trois
décennies de cinéma muet ont été
détruites. Et le même phénomène
s’est produit avec la couleur. À peine
un film sur dix en noir et blanc est
encore visible aujourd’hui.
De beaux souvenirs Cyril Parker
de Nice
J’aime le cinéma...
...J’en ai fait lorsque j’étais jeune et cela reste un beau souvenir. J’ai même eu la
chance de monter les marches du Festival de Cannes et d’être accrédité pendant
plusieurs années car ma mère était écrivain et moi comédien. J’ai eu l’ occasion de
voir beaucoup de stars comme Sylvester Stallone qui me serrait la main, enfin qui
me la broyait car c’est une masse, et de tourner avec un certain nombre d’entre
elles. Je n’avais que 14 ans en 1994 et j’en garde de bons souvenirs avec ma mère.
À présent, j’ai tout arrêté.
Colette Signoret Quand l’école
de Six-Fours-les-Plages faisait du cinéma...
Dans ce petit...
...village, tout près d’Amiens, l’ancienne école fondée sélectionnés ne comportant aucune scène équivoque…
par des religieuses n’avait pu rivaliser avec l’école Le spectacle ne pouvait avoir lieu que de nuit, de hautes
laïque… Lorsque je suis née, c’était devenu notre fenêtres éclairant la salle dans la journée. Lors des
maison familiale… Un long et large couloir, allant séances réservées aux enfants, parfois l’après-midi, les
de l’ancienne cour de récréation à un immense ouvertures étaient occultées par d’épaisses couvertures.
jardin, séparait le logement de la vaste salle de classe
unique ! Cette salle, la plus grande du village, fut Pour compléter les quelques sièges récupérés çà et là,
tout naturellement choisie par Monsieur le curé qui certains apportaient leur chaise sans oublier leur lampe
officiait sur trois villages voisins ! « Grand-Messe » car l’éclairage public ne viendra que beaucoup plus
le matin dans l’église toute proche et, le soir, projections tard… ! Après la représentation, tous repartaient avec
cinématographiques. un large sourire, l’histoire se terminant toujours bien !
Et rien de mieux qu’une bonne dose de Charlot ou de
C’est du couloir qu’étaient projetés les films sur le grand Laurel et Hardy… !
mur bien blanchi… cachant les vieilles traces du grand
tableau noir… L’appareil s’appuyait sur un trou percé Un vieux lit pliant dans un coin du « cinéma »
tout exprès dans le mur par l’assistant du prêtre, mon attendait le projectionniste pour achever sa
grand frère… même pas baptisé ! nuit après avoir soigneusement rangé son
matériel avec, bien entendu, l’aide de son
L’histoire se terminait toujours bien ! « précieux collaborateur ». Au petit matin, c’était le
départ pour « poursuivre sa tournée », disait-il… !
Je ne sais comment, mais le matériel était transporté
par l’officiant de village en village. Au début muets puis Et puis, avec le temps…
parlants, les films étaient bien entendu soigneusement
Vivre son cinéma Patricia Hugel
et vive le cinéma de La Crau
J’ai aimé découvrir...
...avant tout battage médiatique, dans un petit cinéma des personnages attachants, populaires et lucides, un
toulonnais, Marius et Jeannette de Guédiguian et Chat voisinage bienveillant. De l’autre, un rythme y compris
noir, chat blanc de Kusturica, en 1998. Ce petit lieu était musical, endiablé et des situations cocasses dans un
la seule lueur d’animation alentour au cœur de la ville cadre rural tzigane : de quoi jubiler à deux côte à côte
le dimanche ou au sortir de l’ultime séance ; une lueur dans la salle.
paradoxale puisque c’est dans la salle obscure que tout
se concentre. C’était comme une mise en abyme de l’enthousiasme
amoureux et du goût de vivre que nous partagions,
Le choix de ces films se fit au hasard d’une curiosité animés par un cinéma chaleureux et sans prétention qui
cinématographique, juste emportée par l’affiche ou réussit paradoxalement à occuper le devant de l’actualité
quelques lignes de présentation sur le programme culturelle d’alors. J’ajoute que c’est dans la même salle
photocopié, sans connaître les œuvres précédentes que, quelques années plus tard, la bande-annonce
des deux réalisateurs. Pas de prédestination donc, m’avait donné envie d’aller voir le film Bienvenue chez
plutôt la prise de risque d’une surprise. Et quel plaisir les Ch’tis… Je n’ai pas pour autant boudé, pour revenir
que de rencontrer directement la spontanéité des à l’année 1998, le cinéma à grand spectacle avec Titanic,
personnages, sans commentaire intermédiaire présenté dans des salles plus commerciales, à preuve
préalable entre l’écran et nous spectateurs alertes ! D’un les pop-corn en accessoire presque obligatoire. Et l’on
côté, dans un coin délaissé et paisible de Marseille, à ferme les cinémas sans autre forme de procès ?
l’écart de l’exotisme sans pour autant verser dans la cité,
Chefs-d’oeuvre du cinéma Noëlle Fantino
de Mandelieu-la-Napoule
Pour moi...
...il n’y a pas un, mais deux films qui d’interprétation.
ont marqué le cinéma et qui resteront Le second, c’est Titanic qui ne retrace
des chefs-d’œuvre. pas seulement le naufrage de ce
paquebot magnifique mais l’histoire
Le premier, c’est Autant en emporte d’un amour impossible entre la riche
le vent qui a finalement retranscrit Rose et Jack. Les scènes de naufrage
le magnifique roman de Margaret nous font frémir et nous émeuvent
Mitchell. Réalisé en 1939, il retrace avec des actes de courage et de
fidèlement la guerre de Sécession, la lâcheté.
vie dans les plantations. La trame de Quant aux grands noms du cinéma,
l’histoire est merveilleuse avec Scarlett il y en a deux. Jean-Paul Belmondo
O’Hara qui hésite entre l’amour d’Ashley et celui de Rhett avec ses répliques et sa façon de parler, bien à lui, dans
Butler. Le jeu des acteurs est vraiment magnifique car il les films policiers. Et surtout Louis de Funès, comique
mêle à la fois le drame et, surtout, la guerre qui a changé irrésistible.
la vie des habitants de Tara. Le film a été récompensé par Aujourd’hui, pour moi les films ne valent pas les anciens
10 Oscars. Il faut aussi noter que l’interprête de Mama a car les acteurs qui les ont faits ont disparu et ne peuvent
été la première femme noire au cinéma à obtenir un prix être remplacés.
19
Roger Arnoulet Mes souvenirs
de Nice des salles obscures à Nice
Dans les années 50...
...nos parents nous emmenaient le dimanche au cinéma Une architecture somptueuse
le Gambetta (rue Dabray) où des films comme Joselito,
Sissi étaient à l’affiche. L’ambiance était conviviale, Plus tard, j’ai connu d’autres salles telles que Le Royal à
on se connaissait tous. Le rideau d’écran s’ouvrait, la belle façade blanche, aux lignes Art Déco très pures
l’obscurité se faisait. En avant-programme, il y avait un et L’Escurial avec ses peintures hautes d’une dizaine de
documentaire, un court-métrage, Les Actualités. mètres représentant des images de l’antiquité grecque,
la statue d’Athéna, les fresques grandioses de la vie
Le rideau se refermait, la salle s’éclairait. C’était l’entracte quotidienne romaine. Ces deux salles ont connu un
publicitaire et l’ouvreuse déclamait : « Bonbons, caramels, funeste sort. Le Royal, à l’architecture somptueuse,
esquimaux, chocolats ». Les messieurs se dirigeaient vers fut fermé en 1988 et scandaleusement détruit. Quant
les toilettes, plutôt des fumoirs. à L’Escurial, les fresques et peintures ont aussi été
détruites et il a été transformé en dernier lieu en
Enfin le grand film. On voyait de temps en temps la supermarché.
lumière de la lampe torche de l’ouvreuse qui plaçait
les retardataires. En période estivale, les vasistas Nice a compté jusqu’à 45 salles de cinéma. Une
s’ouvraient. On pouvait reconnaître le train des Pignes particularité à noter avec le Cineac, cinéma
passer pendant la séance. Quand nous allions chez d’informations associé à Nice-Matin. Apparaissent les
nos grands-parents à Guillaumes, le cinéma était abrité grandes enseignes peintes qui ornent les façades de
dans l’arrière-salle de l’hôtel restaurant De Luca et, en leurs couleurs chatoyantes représentant, en premier
guise d’écran, il y avait un grand drap blanc. plan, les acteurs et leurs personnages et, en arrière-
plan, une ou deux scènes spectaculaires. De véritables
L’Escurial, œuvres de création. Certes aujourd’hui la qualité de
Cinéma, Nice. l’image et du son atteignent la perfection, les fauteuils
sont d’un grand confort mais ce sont des salles sans
âme.
Une anecdote...
Quand je travaillais à l’hôtel Negresco,
j’ai pu côtoyer un grand nombre de
stars du cinéma. Certaines étaient
inabordables, d’autres
charmantes. Une des
rencontres les plus agréables
fut celle avec Jane Birkin,
âgée à peine de 20 ans,
qui m’aborda pour me
demander le chemin du bar-
restaurant La Rotonde. Elle
était pratiquement devant
l’entrée mais, voulant profiter
quelques minutes de plus de
son agréable compagnie, je
lui ai fait faire demi-tour et
visiter tout le grand hall.
L’incroyable marathon Raphaël Zamochnikoff
du Seigneur des anneaux... de Nice
En décembre 2003...
...j’étais qui
alors président ne manquait
d’une association de pas de faire rire les uns
cinéma et nous avions fait un et les autres. Notre bigarrée
troc avec la direction du cinéma compagnie voyageait de salle en
Pathé Lingostière à l’occasion de la salle, poursuivant des gens dans les
sortie du Retour du roi de Peter Jackson. couloirs, mimant des affrontements, créant
l’inattendu. Le premier film passait à 10 h et
À cette occasion, le cinéma organisait un le marathon se terminait au-delà de minuit.
marathon de la trilogie version longue du Nice-Matin, qui avait fait un sujet, avait d’ailleurs
Seigneur des anneaux. Nous avons donc conclu ironiquement titré Les séquestrés des anneaux !
l’affaire suivante : les membres de l’association
bénéficieraient de places offertes, pour toute la On y était !
journée, en échange de quoi nous viendrions tous
déguisés en personnages de la trilogie afin d’animer Ce fut un souvenir inoubliable pour tous ceux
l’événement. Chevaliers, elfes, orcs, hobbits, nous qui étaient là et, pendant des années, on nous a
formions une joyeuse et impressionnante communauté. fréquemment reconnus dans les files d’attente pour les
Il y avait une foule impressionnante ce jour-là et depuis films les plus populaires. C’était surtout une époque de
la première séance du matin. Quand les gens nous ont fête, qui a quelque peu disparu avec les réservations
vus avec nos costumes, ils ont poussé collectivement et l’accroissement de l’offre pour ce genre de films, qui
une exclamation enthousiaste qui a résonné dans n’a plus aujourd’hui ce caractère rare, exceptionnel.
tout le bâtiment, ils ont secoué les grilles dans un Mais on peut dire qu’on y était, on s’est bastonné
tonnerre. On en a joué à fond, forcément. à coups de sabres sur la scène devant des gens
qui faisaient la ola ! Le cinéma, c’est aussi cette
Les séquestrés des anneaux ! joie de l’attente du moment avant que les
lumières s’éteignent, cette connivence des
Une quantité de personnes avait posé des spectateurs qui se retrouvent pour
RTT pour assister à cette projection. partager un moment d’émotion, une
Des salariés mais aussi chose que ne pourra jamais
des chefs d’entreprise remplacer la VOD ou le
étaient assis dans la streaming.
salle, ce
21
Jean-Pierre Boden Le cinéma
de Saint-Raphaël
Un intérêt précoce...
...Dès mon plus jeune âge, j’ai aimé le cinéma : mon Une séance de cinéma au Triomphe
p è r e avait eu la bonne idée de louer un projecteur
La séance commence par Les Actualités avec le ballet
et on voyait en famille les films de Walt Disney : de jeunes gymnastes. Si on arrive en retard, l’ouvreuse
Blanche Neige, Bambi, Pinocchio, Peter nous accompagne avec sa lampe électrique. Après
Pan… À l’école primaire, la direction Les Actualités, il y a un entracte pendant lequel l’ouvreuse
organisait une ou deux séances propose bonbons, caramels, chocolats ou crèmes glacées.
dans l’année. On y passait des « Demandez KIM », c’est l’origine du mot esquimau.
films de Charlie Chaplin (Charlot) Pendant l’entracte, il arrive qu’un chanteur ou un
et de Laurel et Hardy au illusionniste passe sur la scène. Quand les lumières
comique désopilant par s’éteignent, le film commence après la « fanfare » du
leurs mimiques, leurs
« bagarres » 20th Century Fox.
et leur accent
américain. À noter : Une véritable addiction
ils avaient acheté une petite maison au En relisant mon agenda de 1958, je m’aperçois
Cap Roux dans le Var ! À 10 ans, mes que, probablement à cause du coût relativement
parents m’emmènent dans un vrai faible des places, j’ai eu à cette époque une
cinéma pour voir Le Kid, l’histoire d’un véritable addiction. En 6 mois, je suis allé 41 fois au
enfant abandonné par sa mère… Je pleure… ciné seul ou accompagné de copains ! Peu importait le
film : 2 janvier Sénéchal le magnifique avec Fernandel,
En 1958, à 16 ans, je suis devenu 4 janvier Planète Interdite (science-fiction), 16 janvier Le
indépendant au niveau financier : Triporteur avec Darry Cowl, 5 février Pot-Bouille avec
j’étais en seconde, élève maître Gérard Philipe, etc.
à l’École Normale d’instituteurs
à Paris et je percevais environ L’année suivante, je suis en première
18 000 F par mois. À cette scientifique, le nombre de séances diminue
époque, la séance coûtait progressivement : 7 en janvier, 5 en mars, 2
de 150 F à 180 F selon les en avril et mai. Je suis sorti de mon addiction
cinémas ! Il y en avait 3 à et second de ma classe. La séance passe à
moins de 10 minutes à pied de 220 voire 260 F, en 1961 à 300 F, en 1962 de
chez moi : le Triomphe, le Brunin et 400 à 600 F… On est en pleine inflation ! (+ 25 %
le Luna. Par comparaison, un de 1958 à 1960 !).
café ou un journal coûtait 50 F,
c’était le temps des bonbecs Le temps des stars
à 1 F et des Mistral gagnants
chantés par Renaud ! Ces Avec les années, vint le temps
précisions peuvent paraître où, avec les copains, les
étonnantes mais de 1958 à 1963, actrices ont commencé à
date de mon mariage, j’écrivais nous intéresser ! On achète
dans un agenda chaque soir les
événements importants de la des magazines comme
journée ainsi que mes dépenses ! Cinémonde ou Ciné Revue. Deux
belles Italiennes sont
en concurrence : Gina
Lollobrigida (Notre-
22
de mes jeunes années (1951-1976)
Dame de Paris, Trapèze, La Reine de Saba...)
et Sofia Loren : La Ciociara, Mariage à l’italienne, La Fille
du fleuve,…
De l’autre côté de l’Atlantique, un « sex-symbol est né » :
Marilyn Monroe. Je n’ai vu que 3 de ses 40 films dont
Certains l’aiment chaud. Elle décède en 1962 à 36 ans
dans des conditions tragiques non élucidées.
En 1956 avec le film Et Dieu... créa la femme (avec Curd
Jürgens et Jean-Louis Trintignant), Brigitte Bardot
donne une nouvelle image des relations amoureuses
où la fidélité n’a plus cours. Comme l’écrit un critique :
« Brigitte Bardot est une jeune femme de 22 ans faisant
irruption dans un monde de vieux ». À sa sortie, le film
était interdit au moins de 15 ans, j’en avais 14 mais je me
suis « débrouillé » !
Deux rencontres avec des stars !
En 1968, nous étions ma femme et moi à La Réunion,
allongés sur la plage de Boucan Canot lorsque
nous avons eu la surprise de voir Catherine
Deneuve s’asseoir à quelques mètres de nous !
Elle était la partenaire de Jean-Paul Belmondo
dans le film La Sirène du Mississippi que tournait
François Truffaut. En faisant ses courses dans le seul
supermarché de Saint-Denis, ma femme a côtoyé la
belle Raquel Welch qui fut pendant quelque temps la
compagne de Belmondo et sa partenaire dans le film
L’Animal en 1977.
En 1976, nous étions au Maroc dans un hôtel à
Taroudant et, au moment de régler notre note, je me
suis retrouvé côte à côte avec Romy Schneider. Elle avait
les cheveux mouillés et une petite mine, j’ai eu du mal à
la reconnaître… Elle devait mourir 6 ans plus tard dans
des conditions tragiques, comme Marilyn.
Dans ces deux situations, nous sommes restés
interdits, étonnés, dans l’impossibilité de dire
un mot ! Les stars de l’écran nous apparaissent
rarement et pour quelques instants seulement :
ce sont des étoiles filantes !
Claude Signoret Rien ne vaut la salle obscure
de Six-Fours-les-Plages
« Votre nom s’il vous plaît ? » « Signoret. » « Comme Simone ? »...
...Héoui…(Etencoreunefois…!).«T’asd’beauxyeux,tusais!» (dite matinée !), couvre-feu oblige… Les habitués se
Belmondo ou Delon ? Ni l’un, ni l’autre… Lui c’était Jean regroupaient par affinités. J’étais l’attraction de notre
Gabin et elle, Michèle Morgan… ! Je pense que Simone groupe de connaissances. Dès que les scènes évoluaient
Signoret aurait mérité tout autant cette réplique ! vers la violence (courses-poursuites, duels, bagarres…),
Le Quai des Brumes, film on ne peut plus « noir », préservé je glissai de mon siège sur le sol mais, emporté par
de l’oubli total par cette simple petite phrase… la curiosité, je continuais à regarder entre les deux
fauteuils de devant. Dès que l’action redevenait plus
Grand rebond en arrière... calme, je me rassoyais le plus discrètement possible,
tout au moins le croyais-je !
Le Tivoli, notre cinéma, était un grand hangar transformé
(sommairement) en salle des fêtes. Le portail était Vint le temps des copains et des copines ! Dans le noir,
conservé en issue de secours, laissé entrouvert l’été tu attrapes la main de ta jolie petite voisine, elle ne la
pour l’aération avec néanmoins une surveillance pour retire pas, un succès ! Elle pose la tête sur ton épaule, un
éviter la « resquille »… Au fond de l’immense pièce, se triomphe… Et un tollé pour le rang derrière qui ne voit
trouvait la cabine de projection. Au début, il n’y avait plus rien ! Le premier baiser ne pourra s’échanger que
qu’un seul projecteur avec changement de « bobine » au tout au fond de la salle…
milieu du film ! Plus tard, il y a eu deux appareils avec
passage de l’un à l’autre souvent très aléatoire ! L’histoire importait peu
Hors séance, les rangs d’une dizaine
de sièges étaient soigneusement Mais revenons au cinéma. Il y avait en
placés contre la cabine. Les places, quelque sorte trois catégories de films :
deux planches de bois, étaient « Je me suis régalé ou bien marré »,
maintenues fermées par un « Boffff ! », « Dommage, trop noir,
« puissant ressort »… Il fallait rasoir... ». La seule vraie publicité
entendre le vacarme en fin de est le bouche-à-oreille… Aussi
spectacle… bizarre (« Vous avez dit bizarre ? »)
que cela puisse paraître, l’histoire
Programme immuable… La importait peu ! On allait voir Raimu
tenture noire se levait dévoilant faire du Raimu, Fernandel pour
« le rideau des réclames » « s’estrasser » de rire. On
vantant les qualités des différents attendait les grandes colères
commerçants du village… La lumière de Jean Gabin, les prouesses de
dans la salle s’éteignait peu à peu…
La projection commençait sur le rideau Jean Marais. Seul film retenu La Belle
qui s’élevait lentement sur l’écran, grand drap et la Bête. Qui se souvient de Josette Day
blanc encadré d’une large bande noire… Une musique dans son rôle de faire-valoir ? Les personnages
tonitruante annonçait Les Actualités, datant toujours « récurrents » avaient aussi de nombreux amateurs…
d’au moins un mois ! Ensuite, petit documentaire ou Maigret, Arsène Lupin, Hercule Poirot et autres Sherlock
film muet (Charlot, Laurel et Hardy…) et quelquefois, Holmes… Peut-être encore plus les films à épisodes
pour la joie des enfants, dessins animés… Entracte d’un (séries, dira-t-on à la télévision !) comme Le Comte de
quart d’heure le plus souvent avec « visuel » (acrobate, Monte-Cristo, Les Misérables, Zorro ou Tarzan...
chanteur, raconteur « d’histoires drôles » ou encore
magicien) devant le fameux rideau (la télévision n’a rien Des films culte
inventé…!). Et enfin le grand film !
Pendant la guerre, les séances avaient lieu l’après-midi Je suis un inconditionnel de Marcel Pagnol, pas
tellement du réalisateur mais par-dessus tout du
fabuleux dialoguiste de la très célèbre trilogie. La
24
et son grand écran !
réalisation par Daniel Auteuil n’a rien à envier à l’œuvre coffre de la voiture !) du policier plus ou moins véreux ?
originale avec, en atout, le choix d’une Fanny et d’un La beuverie des Tontons flingueurs « Là, c’est du rude » ?
Marius largement plus crédibles qu’une Orane Demazis, Les claquettes de Fred Astaire ? La danse des petits pains
plus que fade, et qu’un Pierre Fresnay dont l’accent est de Charlot ? Le grand « déculotté » de Mireille Darc (Ah !
resté dans les mémoires !
(Roger Hanin en a fait une Le Grand Blond… ) ? “ Cha ba da
version concentrée passée ba da, Cha ba da ba da…”, “ Nous
pratiquement inaperçue !). sommes sœurs jumelles…” ?
Bien entendu, pour les gens
de notre génération, qui Quiz : À qui sont les yeux du
dit César dit Raimu ! Pour Bon, la Brute et le Truand ?
Daniel Auteuil, c’était un peu Nombre de James Bond et nom
la bataille de David contre des divers interprètes ? Etc.,
Goliath, sans lance-pierre, etc. ! Qui peut affirmer sans
mais avec beaucoup de conteste chefs-d’œuvre ou
talent ! Qui aurait pu penser navets ? Renom des vedettes
qu’avec Les Sous-doués (plus tard stars) ou jeu des
passent le bac, il deviendrait rôles dits secondaires ? Succès
un vrai grand ? populaire ? Nombre de places
Fernandel reste bloqué sur vendues ? Oscars ou Césars
ses rôles comiques et surtout fort discutables ? Critiques
Don Camillo ! Pourtant,
Marcel Pagnol (encore !) largement influencées par les
en avait fait un Schpountz producteurs ?
plus que prometteur que le
public avait peu remarqué ! Sur l’écran noir de mes
Des nombreux films qu’il nuits blanches...
a tournés, dont plusieurs
très émouvants, émerge Le passage en télévision, trop
sans conteste l’épopée de la souvent regardée « d’une
traversée par « monts et campagne » de La Vache et oreille distraite » ne met que
le Prisonnier ! De même Bourvil, après avoir interprété trop rarement l’accent sur
des personnages « plus que sérieux », sera toujours les possibles valeurs d’un
Le Corniaud, debout au milieu des débris de sa 2 CV film mais fait assurément ressortir la désuétude, les
complètement déglinguée qui « va beaucoup moins bien invraisemblances, les défauts, les erreurs de montage
marcher » ! Alors que Louis de Funès demeure pour ou de mise en scène ! Par qui et comment sont choisis
la postérité Le Gendarme de Saint-Tropez malgré Rabbi les films qui passent et repassent, souvent plusieurs
Jacob qui semblait l’avoir sorti de son habituel numéro fois en quelques semaines, sur différentes chaînes ?
de grimaces… « Sur l’écran noir de mes nuits blanches »… Mais pour le
véritable amateur, rien ne vaudra jamais la salle obscure
Chefs-d’œuvre ou navets ? et son grand écran !
Que reste-t-il de tous ces films français ou étrangers ?
Les grandes chevauchées et duels sur chemins boueux
des westerns ? Le cadavre dans la maison (puis dans le
25
René Tanguy Nostalgie de
d’Hyères mes années Cinéma...
Je suis né en 1948...
...à Toulon et, dans les années 60, les cinémas de Des cinémas bien ancrés dans la ville
quartier faisaient le plein comme le Trianon et l’Odéon
à Saint-Jean-du-Var, le Comedia au Mourillon (qui existe À droite de la place de la Liberté, le Fémina passait
toujours) et bien d’autres. Les stars, avec les westerns, des films des années 40-50 pour 1,50 F ou 2 F la place.
étaient John Wayne, Alan Ladd, Burt Lancaster, Gary J’ai découvert le cinéaste Henri-Georges Clouzot et les
Cooper, etc. acteurs comme Errol Flynn, Humphrey Bogart, Tyrone
Power, Robert Mitchum et les actrices comme Michèle
Sur le boulevard de Strasbourg, le Ciné-act Morgan, Lana Turner et la sublime Rita Hayworth (Gilda).
(aujourd’hui devenu un McDo) passait Côté France, nous allions voir Delon, Belmondo, Ventura
des films de série B - et notre jeunesse et l’Américain Eddie Constantine. Sur le boulevard de
en était très friande - et diffusait des Strasbourg, il y avait Le Paris, Le Casino Le Strasbourg,
péplums, des James Dean. Ils ont le Gaumont-Palace. Plus loin, on trouvait le Rex, le Royal
eu la riche idée de programmer les dits “grands cinémas” pour découvrir Paul Newman,
films de la firme anglaise Hammer William Holden, Robert Redford et, plus tard, mon idole
qui reprenait les films fantastiques Clint Eastwood.
des studios US Universal (Dracula,
La Momie, etc.). Il faut savoir que le De grands réalisateurs ont marqué cette époque : Alfred
film Frankenstein s’est échappé, qui fit la Hitchcock, Stanley Kubrick, Milos Forman. Et aussi les
gloire de l’acteur Christopher Lee (décédé incompris ou méprisés : Tobe Hooper, Elia Kazan et
surtout Michael Cimino, un génie décédé en juillet 2016.
en 2015), « se paiera le luxe » de battre au Aujourd’hui, il y a trop d’effets spéciaux et, même s’ils
box-office européen la superproduction de sont très réussis, ils sont vite “gonflants”. Seule la saga
David Lean Le pont de la rivière Kwaï. Mario Star Wars y échappe.
Bava, l’Italien, était très apprécié également.
La liste :
mes films préférés…
f:oisLdaansHl’oOrdueest,sLaeusvSaegpe,t
Westerns
Il était une
MFEPuGasveDonanirulleucrtieeDaacvfrnoismeeretiaraesrieilqdree::eu,:nsLsLToe.L’AAe/lhodHnmeJvaonoeTtéuérrhRrSeriiyqtenldoaeuugurne.pry,,d,lLuD:rLasaiLegrlL’otoECiynngxhngH,oa,eIramlIcrrliéorsptfutyaaie.ogui,tent.,
Un été 42.
26
Quand on aime la vie, Solange Jean
on va au cinéma ! de Nice
Je devais avoir quatre...
...ou cinq ans quand je suis entrée dans une « salle Gabin, Delon, Belmondo, Marielle, Rochefort, Noiret,
obscure » pour la première fois avec mes parents et de Funès, Bourvil, Signoret, Montand, Cardinale, Gina,
tous les membres de la famille. J’habitais dans un village Romy, Mireille Darc, Bardot, Deneuve, Trintignant,
sans véritable salle de spectacles à disposition. C’était Depardieu et de nombreux autres acteurs et réalisateurs
un projectionniste ambulant venu de la ville voisine en dont Truffaut, Chabrol, Godard, Resnais, Lelouch,
camionnette avec son barda qui, une fois par semaine Sautet, Gavras. J’ai aimé la tragédie, la comédie, les
au bar de la Place, déroulait sa pellicule sur fond blanc ; films intimistes, à l’eau de rose parfois, bien moins les
un drap probablement accroché au mur et qui gondolait westerns, les films d’action et d’aventure.
un tant soit peu !
Le cinéma d’aujourd’hui via Internet
Les distractions étaient rares à l’époque. Les villageois
attendaient avec impatience ce Monsieur Crévoulin, Aujourd’hui, je ne vais plus beaucoup au cinéma. Je pense
marchand de rêves, qui leur permettait de vivre un bon que les choses ont peu évolué, les genres sont restés
moment de convivialité ensemble parés de
leurs beaux atours. (En ces temps-là, on identiques. Cependant, moins de westerns,
« s’habillait » pour sortir...). Si je creuse davantage de films sociétaux, apparition de
mes souvenirs, ce qui m’intéressait blockbusters nouveaux. Peut-être plus de
surtout, c’étaient le rugissement de violence, de scènes crues.
plaisir du lion de la MGM (Metro
Goldwyn Mayer) au début du film On retrouve les bons et les mauvais
et le passage de la « cafetière » films, les bons et les mauvais
avec ses bonbons, caramels, acteurs et réalisateurs. Quand
esquimaux, chocolats à l’entracte. on dit d’un film « qu’il a vieilli »,
Après quoi, je m’endormais c’est la technique qui a changé mais
régulièrement, obligeant parfois ma également la société, le spectateur
mère à rentrer me coucher… surtout. La qualité de l’image s’est
améliorée, des progrès ont été réalisés
Nous avions nos habitudes en matière électronique, accès aux PC
Plus tard, je ne voyais pas davantage les films jusqu’au portables, aux écrans télé, aux smartphones,
bout, pour d’autres raisons ! Nous passions notre aux tablettes. Via Internet, les films sont accessibles
temps, à l’adolescence - à la ville cette fois que nous à tous gratuitement avec le gros avantage de pouvoir
regagnions en bande sur nos « mobs » pétaradantes, être interrompus s’ils ne nous intéressent pas. On peut
cheveux au vent - cachés au fond de la salle ou, mieux, aussi quitter la salle de cinéma me direz-vous... Moins
au « poulailler » à flirter avec les copains et manger commode... Déranger ses voisins, payer pour rien... Sauf
nos incontournables cornets de pop-corn. Le mystère si c’est un gros navet qu’on regarde !
qui enveloppait la salle, la « lumière » de l’ouvreuse qui
plaçait les retardataires me mettaient en émoi, plus que Beaucoup de salles ont fermé dans les années 80 au
le film lui-même. D’ailleurs, le choix de la salle passait profit de grandes surfaces. Les petites salles n’ont pas
avant le choix du film. Nous avions nos habitudes avec survécu, happées en majorité par les grands complexes.
le personnel, la topographie des lieux. L’on disait : « On La fermeture liée à la pandémie Covid-19 ne va sans
va Au Familia » plutôt que : « On va voir Et Dieu créa la doute pas arranger les affaires du septième art. Il faut
femme ». leur souhaiter une réouverture prochaine et une belle
Après, comme tout le monde, j’ai aimé Fernandel, Lino, affluence.
27
Gisèle Cardinale T’as d’beaux yeux,
de Toulon tu sais Francesco !
Je suis une vieille dame...
...qui fêtera bientôt ses 92 printemps. À mon époque, reprises, mais c’était juste pour l’ennuyer. Il riait…
dans les années 50, j’étais une vedette dans mon cinéma Un jour, il s’en est allé avant moi et je me suis alors dit
à Malzéville, près de Nancy. Et plus tard, ta starlette dans “ Chouette, je vais être tranquille ”. Mais il me suivait, se
tes yeux, mon doux rêveur italien. cachant derrière les arbres. Et moi, je faisais mine de ne
pas le voir. Il s’est arrêté sur la place, me faisant face, et
J’avais 22-23 ans, j’étais ouvreuse au cinéma Le Royal, me dit avec son accent italien chantant : “ Bon, ça va ? Ça
petit cinéma de quartier mais grand au regard des va bien ? ”. Et moi j’ai succombé. Pour le décourager, je
nombreuses places qu’il offrait. Parfois, on y jouait lui racontais des bêtises du style « J’ai 5 enfants, ... ». Et lui
des spectacles. Je m’y rendais 4 fois par semaine, me rétorquait : ” Je les prends, je les prends ” !
empruntant la rue du Crosnes, puis les escaliers, le pont
de Malzéville et j’étais arrivée. La première place dans C’était La Dolce Vita
la rangée nous était réservée, à droite de l’entrée, afin
de contrôler les billets et placer le public nombreux à Il venait au cinéma chaque vendredi soir car le lendemain
cette époque. Je résidais dans un petit immeuble avec il ne travaillait pas. Il s’installait à côté de moi, devant
ma grand-mère Camille, qui était veuve comme moi. l’écran, attendant le début de la séance. Nous nous
tenions la main en nous chuchotant des mots d’amour.
Francesco (papi), arrivé Il était si gentil que ma patronne l’avait embauché
de Monte San Savino
en Italie en 1953- pour faire l’accueil à
1954, logeait chez un l’entrée du ciné. Moi, je
copain italien dans le lui réapprenais un peu le
même bâtiment que français. C’était La Dolce
moi, rue Vayringe. Vita.
Je ne l’avais jamais
aperçu... Lui… oui. Nous nous sommes
La première fois, il mariés à Toulon en 2001,
m’a juste observée pas de souhaits à la
du coin de l’œil. fontaine de Trevi, mais
La semaine après la naissance de 3
d’après, mon bel enfants. Nous faisions
Italien ténébreux notre cinéma en
me suivait et famille. Quel bonheur.
entrait au cinéma, Pas de Samson et Dalila,
me cherchant du regard et s’installant derrière moi. Il mais juste Gisèle et
touchait mes cheveux, enroulant, caressant, faisant Francesco.
des boucles sur ses doigts de maçon. Je poussais des
“ Ho, Ha, Pfouuu ” en haussant les épaules, en signe Cela fera bientôt 3 ans qu’au lendemain d’un feu
d’agacement, ne pouvant regarder les films tels que d’artifice - et le jour où ton pays d’adoption gagnait de
Certains l’aiment chaud, Les 7 Samouraïs, Jeux interdits qui nouveau la Coupe du monde de football - tu es parti
se jouaient toute la semaine et que j’avais vus à maintes rejoindre les étoiles, telle une star de cinéma, et je sais
mon papi que tu souris quand je te dis : “ T’as d’beaux
yeux, tu sais, Francesco ! ” .
28
L’Affaire Cicéron, Françoise Mouriaux-Albertini
de Cavalaire-sur-Mer
une incroyable histoire d’espionnage...
Scène d’ouverture de...
...L’Affaire Cicéron (film de J. Mankiewicz - 1951) : fortune et se prépare pour un ultime gros coup
dans une réception mondaine, Danielle avant de fuir au Brésil…
Darrieux mange avec une grâce absolue
une salade composée. C’est l’élégance, En dehors de la romance, tout est
l’humour, la classe : c’est le film ! Danielle vrai !
Darrieux y brille par sa beauté et son
interprétation. L’actrice est prodigieuse, Je ne vous dévoilerai pas la fin du film,
comme son partenaire James Mason que l’une des plus belles de toute l’histoire
nous découvrirons dans la scène suivante. du cinéma. Danielle Darrieux, James
Mason et surtout Joseph Mankiewicz,
Nous sommes en mars 1944 à Ankara, le réalisateur, sont les piliers talentueux
capitale neutre de la Turquie, où se côtoient d’une œuvre inoubliable que j’ai vue plus
et s’évitent les ambassadeurs européens. La d’une dizaine de fois. Et, à chaque vision, je
comtesse franco-polonaise Anna Staviska, veuve suis éblouie par le suspense, l’humour, l’histoire
et ruinée, est venue se réfugier dans ce havre de paix d’amour et aussi l’histoire tout court !
illusoire. Fréquemment invitée dans les réceptions
diplomatiques, elle en profite pour se rassasier, tout en Car en dehors de la romance, tout est vrai ! Cicéron,
cherchant de l’aide. Diello, ancien valet du comte Staviska, le valet espion, a vraiment existé ! Il a transmis aux
est maintenant au service de l’ambassadeur de Grande- Allemands des centaines de documents et, surtout,
Bretagne. Il photographie les documents top secret les plans du débarquement des Alliés prévu pour juin
envoyés de Londres pour les revendre à l’ambassade 1944 ! Cependant, à Berlin, on a pensé que c’était un
d’Allemagne. Lorsqu’il apprend que la comtesse est à leurre et on n’y a pas cru !
Ankara, il va à sa rencontre dans sa chambre minable
d’un quartier pouilleux de la ville. Encore une scène
mythique où, tout en exposant son plan à la comtesse,
il range une à une ses robes éparpillées dans la pièce.
Puis, comme elle accepte de l’aider dans sa quête de la
fortune, et de fuir ensuite avec lui en Amérique du Sud,
il s’enhardit :
“ Vous êtes pour moi tout ce dont un homme peut rêver ! “.
“ Et plus rien ne s’y oppose puisque, maintenant enfin, nous
sommes égaux ” lui dit-t-elle suavement, juste avant de
le gifler !
Soumission, humiliation mais Diello, le valet espion, est
intelligent et téméraire. Et son plan va réussir grâce à
la comtesse. Dans une splendide villa louée par Diello,
c’est la comtesse qui donne maintenant des réceptions.
Grâce à cette couverture, il peut poursuivre ses
négociations avec les Allemands et leur vend, de plus
en plus cher, les plans volés aux Anglais. Le couple fait
29
Robert Roc de Bande Le cinéma
de Monaco
Dès mon jeune âge,...
...mon père, passionné d’opéra et de surcroît féru de fut d’autant plus réduite au lendemain de l’écrasement
cinéma, m’amenait une fois dans la semaine dans une au printemps 1940 de mon insouciante jeunesse par la
salle de quartier programmant un film pour enfants. Wehrmacht qu’il me fallut, dès lors, ingurgiter en avant-
Pour autant qu’à 98 ans je m’en souvienne, ce jour-là programme l’hebdomadaire Wochenschau de la UFA,
il me fallait parfois piétiner devant une façade vitrée les actualités nazies.
festonnée cinéma en lettres grasses. Une fois porte et
caisse ouvertes au milieu d’une volée de chérubins bien Me rapprocher de mon rêve
accompagnés, mon père, deux tickets à la main, nous
faisait amener au premier rang à hauteur de la fosse Mes études universitaires s’étant
aux musiciens située sous la scène en contrebas de son ressenties de l’Occupation et ne
manteau. me sentant pas à même, au
lendemain de l’arrêt des
Je devais alors avoir cinq ans et ce ne fut qu’en 1933, hostilités sur le front de
année mémorable pour un gosse de onze ans, je l’Ouest, de les reprendre, il
pus aller, seul, voir des films que le chroniqueur me vint à l’esprit, étant par
cinématographique du quotidien comptant mon père atavisme un assidu des salles
parmi ses lecteurs estimait digne du septième art. de cinéma, de devenir critique
Dorénavant mélangé à des adolescents et des adultes, cinématographique. En ce
il me fallut à mon dam être plongé, dès mon arrivée temps-là, si le regain d’activité à
en salle, dans une atmosphère rendue bleutée par la Nice du studio de la Victorine
fumée des cigarettes. Ce qui me changea également ce ne fut pour rien dans le
fut de voir, au pied de la cabine de projection, une série déplacement domiciliaire de
de petites loges occupées par des bécoteurs ; une des mon père, jadis gazé fuyant les
ouvreuses se chargeant de me placer à mi-parterre. Les brouillards du Nord, il m’avait
lumières éteintes et l’écran s’animant, le film se dévoilait semblé en le suivant en cette cité
entrecoupé de l’entracte assourdi par les criantes ensoleillée me rapprocher de mon
annonces des vendeuses de confiseries aux corbeilles rêve.
pendant au cou. Ma fréquentation des salles obscures
Pourtant, dès l’abord, celui-ci s’évanouit faute
d’être attitré à signer en un magazine spécialisé
les légendes illustrant les films. Pareille déconvenue
ne pouvait empêcher un cinéphile de mêler, en
une pauvre salle obscure absente de fioritures, ses
applaudissements à ceux des spectateurs avides de voir
à l’écran ou bien L’Auberge Rouge tenue par Fernandel,
ou Fanfan la Tulipe interprété par le duo Gérard Philipe
et Gina Lollobrigida ou encore Vacances romaines tourné
à Rome avec Audrey Hepburn et Gregory Peck.
L’Auberge Rouge Le train sifflera 3 fois Comme s’il s’agissait d’un scoop, un échotier, personnage
ambigu, répandit en terroir d’azur le bruit de l’entrée
dans la carrière filmique de la débutante américaine,
30
c’est la vie
d’ascendance irlandaise, imposée comme partenaire petites salles mais conviviales du quartier portuaire de
par l’acteur Gary Cooper dans le western Le train sifflera la Condamine et de la populaire commune de Beausoleil
trois fois. Son succès préluda celui du film Une Fille de la dont j’étais jadis un spectateur assidu. Assumant dès
lors la gestion du cinéma implanté au tréfonds de
Province valant à son interprète d’être déjà oscarisée, l’immeuble néogothique du Sporting dit d’hiver, et dont
à son âge, et d’être invitée à le défendre à Cannes le nouvel agencement fut présenté au Prince et à son
au Festival international du Film au moment où en fils par le chef du gouvernement, je fus en sus chargé de
mai 1955 en extérieur dans le décor de la grande celle, nocturne, de l’estival Open Air Cinema accueillant
corniche, fixé par le réalisateur Hitchcock, elle sous les terrasses du Casino surtout des friands de
tournait le thriller La Main au collet. versions originales sous la formule chaque soir un film.
Un mythique événement En salle fermée si venant avec ses filles, la Princesse
n’eut jamais recours à mes services. Par contre, son
Avant qu’elle ne regagne pour époux tenait expressément à être conduit par moi à
la mezzanine préalablement interdite d’accès par un
les intérieurs le studio de majordome dépêché par la SBM. Me gardant près de
lui, à l’entracte, il arrivait au Prince d’évoquer, passionné
Los Angeles, elle aurait qu’il était de la mer, son royaume, la pêche hauturière
au thon me sachant dirigeant d’une organisation
été, d’après l’écumeur internationale développant cette discipline et, en fin de
séance, il lui seyait que je lui donne un pas de conduite
d’échos, pressentie jusqu’au seuil du hall luxueusement marbré.
tout comme le Prince Un merveilleux conte de fées brisé à jamais
Rainier - pour une Il devait hélas cesser de faire appel à moi dès après le
funeste jour où, sidéré, je me vis contraint de clore, le
séance de photos
temps des funérailles, les portes du cinéma
le 6 mai au palais. en funèbre hommage à la Princesse
décédée, dans la fleur de l’âge, à la suite
Cela dut être vrai de l’accident de voiture survenu en
redescendant sans chauffeur de la
car cette rencontre propriété de Roc Agel, là où l’avait
prémonitoirement décrit Alfred
organisée fut suivie le Hitchcock.
6 janvier par l’annonce à Ainsi, trois décennies avant que
ne fut engagée la destruction de la
Philadelphie des fiançailles bâtisse célant de cinéma Le Sporting, un
maléfique coup de baguette brisa à jamais
de Grace Kelly et du Prince de le merveilleux conte de fées vécu par celle
dont, depuis son premier film, le cinéma avait été la vie.
Monaco, préliminaires de
leur mariage à Monaco les 18 et 19 avril
1956. Un mythique événement frappant
le clap de la fin de la fulgurante
carrière d’une vedette que, chaque
fois qu’il venait sur la Côte d’Azur,
Alfred Hitchcock ne manquait pas de
venir saluer.
Entre-temps, en juin 1976, mon
vieux rêve de devenir critique
cinématographique ne risqua plus
d’être exaucé car surprise me fut faite
d’hériter, sous le contractuel sigle SBM,
de la sélecte clientèle du fastueux cinéma
montecarlien me changeant de celle, bien différente, des
31
Danielle Pennella Cinéphile depuis
de La Seyne-sur-Mer
Mais comment citer ses films favoris...
...quand on en a vu des milliers, qu’on est abonnée à noble que talentueux, se donnent une réplique que
cinq revues de cinéma, qu’on a écumé pendant 25 ans l’on souhaiterait éternelle ? J’ai cité le blond aux yeux
le Festival de Cannes et qu’on a « fait » (le sommet pour translucides, l’Irlandais Peter O’Toole, et le brun aux
une fan) la montée des marches lors de la soirée de gala yeux de velours, l’Égyptien Omar Sharif.
du film Paris, Texas de Wim Wenders, film qui a obtenu
la Palme d’Or en 1984 ? Cependant, certains films m’ont Et s’il fallait en citer encore quelques-uns...
profondément bouleversée et resteront définitivement
gravés dans mon esprit à la manière d’une greffe Psychose (1960) réalisé
salutaire à mon bon équilibre personnel. par le maître incontesté
du suspense, Sir Alfred
Les Dix Commandements de Hitchcock, a été le film qui
Cecil B. DeMille (1956), fresque m’a profondément terrorisée,
dans laquelle Moïse aura ce qui ne m’a pas empêché
irrévocablement pour moi de le revoir une bonne
le visage prophétique (plus dizaine de fois, découvrant
vrai que nature) de Charlton chaque fois un détail, et
Heston et Pharaon, celui toujours avide de me faire
du merveilleux acteur Yul happer par cette angoisse
Brynner. Ce film, vu une demi- que savait si bien distiller
douzaine de fois malgré sa le génial metteur en scène.
longueur (presque 4 heures), À ses débuts, n’ayant pas
comporte pour moi deux le sou, il incarnait volontiers un personnage de ses
scènes que je qualifierai de films par mesure d’économie. Très vite, il fut victime
majeures. La première, quand le peuple d’Israël, prêt de son succès car le public, visionnant ses films,
à sortir d’Égypte, attend le signal de départ de Moïse, cherchait avant tout son apparition. Il décréta alors
ce personnage hautement biblique, séparé de cette qu’il ne se manifesterait désormais que dans les cinq
foule impressionnante par une distance conséquente. premières minutes du film pour permettre au public,
Lui, face à la populace, brandit son bâton de pasteur et une fois le « coupable » démasqué, de « respirer »
enfin et de se concentrer ensuite sur le fond de l’histoire
se retourne enfin pour cheminer vers la Terre qui fourmillait toujours de
promise. Cette séquence pour moi vaut, mille détails de la plus haute
à elle seule, un Oscar. La seconde, importance.
le passage de la mer Rouge où les
eaux se retirent pour laisser libre Toujours du même cinéaste,
le passage des Hébreux et, plus Sueurs froides (1958) a
tard, engloutissent chars et provoqué en moi une émotion
cavaliers de Pharaon. si profonde que j’ai voulu
effectuer « un pèlerinage »
Et que dire du merveilleux sur les lieux mêmes du tournage
Lawrence d’Arabie de David de cet étrange film, tiré du
Lean (1962) où deux
comédiens, au jeu aussi
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ma plus tendre enfance
roman de Boileau-Narcejac D’entre les morts. En effet, le rôle du patriarche de
la région de tournage préférée de Sir Alfred étant San cette tribu redoutable ?
Francisco, je me suis propulsée au pied du pont du Quoi qu’il en soit, ce film
Golden Gate Bridge où la sublime Kim Novak semble se a été reconnu, encensé,
noyer dans les eaux tumultueuses de la baie. Puis, je me vénéré par des millions
suis précipitée au Sequoia National Park pour revoir la de spectateurs dans le
coupe de l’arbre gigantesque que l’héroïne caresse pour monde et a conduit à
montrer à James Stewart qu’elle est morte, il y a déjà des séries, épisodes de
longtemps... Enfin, j’ai admiré le clocher de la mission TV qu’on redemande
espagnole San Juan Bautista, au nord de San Francisco, encore et encore.
d’où l’on assiste à la mort tragique de la blonde et divine
actrice. Peu à peu, les séries TV
ont fait leur apparition,
Le Guépard de Luchino Visconti (1962) a rassemblé un sont devenues plus
trio d’acteurs de premier plan : Burt Lancaster, Alain nombreuses et, somme
Delon et Claudia Cardinale, véritable déesse au faîte de toute, ont fini par
sa somptueuse beauté. Tout est luxe, apparat, splendeur séduire de plus en plus de téléspectateurs friands de
dans ce film à la beauté indicible. se retrouver quotidiennement devant le petit écran. La
pandémie a stoppé net maints tournages de films et
Le meilleur film de tous les temps feuilletons et les lieux de culture ont été clos, ce qui a
freiné de plus en plus la production cinématographique.
Mais Le Parrain (1972) de Francis Ford Coppola a été, Tous les festivals importants ont été annulés (Cannes,
à juste titre, considéré comme le meilleur film de tous Berlin, Venise et autres américains).
les temps. Pour son histoire ? La saga d’une famille
de gangsters ? Pour une pléiade d’acteurs fabuleux ? Mais que ces films soient vus dans les salles de cinéma
Marlon Brando a obtenu l’Oscar du meilleur acteur dans ou devant sa télévision, “ quand on aime (pas) la vie, on va
au cinéma ! ” comme disait François Truffaut.
Juliane Quérard-Schack Vécu intense au cinéma
de Ramatuelle
Quand on me demande quels films...
...m’ont le plus impressionnée, il me vient à l’esprit apprécié Des hommes et
spontanément L’Île nue, un film japonais en noir et des dieux et également
blanc de 1960. Je l’ai vu à Paris, il y a très longtemps et, Les Innocentes, mais je
en sortant de la salle, j’ai dû faire le tour du quartier voudrais parler d’un film
pour cacher mes larmes avant de rentrer à l’hôtel. problématique : Le Liseur
L’authenticité et la grande beauté de la prise de vue (The Reader - 2008).
m’ont touchée. Un couple avec deux enfants vit d’une
agriculture laborieuse sur une petite île sans eau douce, Un film effrayant
qui existe vraiment dans la mer intérieure du Japon.
La plupart des acteurs sont des amateurs bénévoles. Il Pour moi, la Deuxième Guerre mondiale n’est pas de
ne se passe pas grand chose. Il n’y a pas de dialogues. l’histoire, elle fait partie de ma jeunesse. Des films qui
Le rythme est lent, c’est calme et il n’y a que les bruits jettent de la lumière sur cette époque m’intéressent,
de la nature. Avec sa barque, le couple cherche l’eau pourvu qu’ils soient des œuvres d’art. C’est la qualité du
sur la terre ferme. Les gestes sont précis, harmonieux, jeu des acteurs et de la prise de vue, donc l’esthétique,
intemporels. Ils savent ce qu’il faut faire et ne se parlent qui donne la distance nécessaire pour supporter
pas. Malgré la fatigue et l’isolement, l’atmosphère est des catastrophes et à la fois permet une plus grande
paisible. Le malheur arrive avec une maladie et la mort compréhension de l’être humain.
subite de l’un des petits garçons. Je garde en mémoire le
cri du frère resté seul, ce cri, l’unique bruit du film qui dit De telles personnes existent
l’immense solitude.
Comment est-il possible qu’une femme qui a l’air normal
Un autre film inoubliable par sa beauté et l’intensité et qui n’est même pas antipathique soit capable de
de son message est La Passion de Jeanne d’Arc de Carl crimes de guerre atroces ? Elle était responsable d’un
Theodor Dreyer. C’est son dernier film muet, en noir groupe de prisonnières en marche qui passaient la
et blanc, sorti en 1928. Quelle surprise qu’un film nuit enfermées dans une église qui a pris feu. Sans état
muet puisse tout dire ! Les visages sans maquillage d’âme, elle garda la clé et, malgré le désespoir de ces
sont très expressifs, les prises de vue d’une beauté femmes brûlant vives dans l’église, n’ouvrit pas la porte !
impressionnante. On sent l’engagement spirituel de Ses problèmes personnels, sa honte de ne pas savoir
l’actrice et du metteur en scène. C’est plus que du lire n’excusent rien. Elle-même donne l’explication en
théâtre, c’est un témoignage. disant qu’elle avait la responsabilité du maintien de
l’ordre et, si elle avait ouvert la porte, tout le monde
Ma plus grande déception au cinéma est Le Seigneur des serait sorti n’importe comment. Cela aurait provoqué le
anneaux. Ça fait du bruit, bouge, agresse, lutte, passe à chaos ! La justice l’avait rattrapée plus tard mais toutes
grande vitesse et ne me laisse pas de traces. Pourtant, les années passées en prison ne l’ont pas fait réfléchir.
j’aime le roman de Tolkien qui est un chef-d’œuvre plein Elle était incapable d’empathie, incapable de ressentir
de poésie. L’auteur fait revivre les mythes, les traditions l’autre comme son semblable. Elle manquait d’humanité.
et vieux contes des peuples d’une façon passionnante. J’ai été effrayée. Donc de telles personnes existent.
Par ses connaissances et la richesse de son imagination,
tout devient vivant, présent et tellement fascinant qu’on Heureusement, à côté des tragédies, je vois aussi des
a du mal à s’arracher à la lecture. Les films ont perdu films joyeux, des histoires qui finissent bien et surtout
la dimension poétique et aussi les messages qui font des reportages intéressants. Actuellement, privée de
réfléchir. Ce ne sont que des films d’action. Dommage ! sorties au cinéma, des bonnes émissions à la télé aident
Parmi les films plus récents, entre autres, j’ai beaucoup à supporter les privations.
34
mes News
Kids-Matin
C’est une belle histoire que nous vous racontons aujourd’hui. Celle de Kids-Matin. Il y a 2 ans
et demi, le groupe Nice-Matin créait un nouveau média, à destination des moins de 13 ans.
Un beau projet, né de l’envie d’un journal historique de se tourner vers la jeune génération.
Pourquoi ? Pour accompagner les enfants dans la compréhension du monde qui les entoure.
À l’heure où l’info est partout, où les fake news font rage, il nous semblait crucial de leur
donner des clés pour décrypter l’actualité.
Comment ? En leur faisant découvrir l’actualité sous un autre angle, au travers de rubriques
adaptées aux plus jeunes, à la fois ludiques et éducatives. Et en proposant des contenus
originaux, dans un univers ludique et rassurant à la fois. Kids-Matin, c’est LE média qui met tout
en œuvre pour faire de nos enfants des citoyens éclairés et inspirés.
Que peut-on lire dans Kids-Matin ?
Chaque mercredi, vous pouvez découvrir une édition numérique sur le site kidsmatin.com et un hebdo de 8 pages,
à retrouver dans les éditions des journaux papier de Nice-Matin, Var-Matin ou Monaco-Matin. Chaque semaine, vos
enfants retrouvent :
• Good News : des infos et des initiatives positives. À partir d’une thématique, on cherche à nourrir la réflexion des
plus jeunes sur les solutions qu’on peut apporter.
• L’actu : une actualité forte, internationale, nationale ou locale est décryptée.
• Un pas dans l’avenir : focus sur un métier, sous forme de reportage, avec une fiche métier récapitulant les infos
clés. Qui sait, vos enfants trouveront peut-être leur vocation !
• Jeune talent : découverte d’un jeune talent avec le portrait d’un enfant qui a réussi dans son domaine. Des histoires
épatantes et inspirantes !
• Loisirs : de quoi donner envie à vos pré-ados de bouger, sortir, se dépenser…
• L’info qui fait sourire : le clin d’œil de la rédaction. Pour mettre vos enfants de bonne humeur toute la semaine !
• Les fake news : sur Internet on trouve tout et n’importe quoi ! On fait le point, chaque semaine, sur les fake news
qui circulent sur le web pour apprendre à les détecter.
Page d’accueil de kidsmatin.com
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Un média pour enfant fait par les enfants
L’implication des enfants est au cœur de l’ADN de Kids-Matin. Dès sa conception,
le média a été imaginé pour et avec les enfants. Tout au long du projet, ils
ont choisi le nom du média, le logo, les couleurs… contribuant largement
au choix du format et du contenu éditorial. L’interactivité fait partie
intégrante de ce “Grand journal pour petits génies”. Les enfants
participent à améliorer Kids-Matin en donnant leur avis sur ce qu’ils
aiment ou pas. Leur voix compte autant que celle de nos super
journalistes !
Ils sont aussi au cœur de l’info, ils peuvent commenter et réagir aux
articles, échanger avec la rédaction, poser des questions via une
messagerie sécurisée sur le site.
Rejoindre la communauté Kids-Matin, c’est prendre part à une
aventure collective et participative. C’est soutenir un média local
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interviewer leurs stars préférées ! Les Kids-Reporters sont des aventuriers qui n’ont peur de rien !
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Qu’ils soient sérieux ou légers, les sujets proposés sont accompagnés d’actions ludiques, comme des petits quiz
qui permettront aux enfants de vérifier qu’ils ont bien compris ce qu’ils ont lu. La rédaction de Kids-Matin propose
aussi des infos insolites et des chroniques littéraires… Tout ce qu’il faut pour éveiller l’esprit des petits curieux !
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dépenser en cadeaux dans notre boutique en ligne ! De quoi motiver nos jeunes lecteurs...
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papier est quant à elle disponible chaque mercredi sous forme de cahier spécial de 8 pages inséré dans les
journaux du groupe Nice-Matin.
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mes News
100 merveilles de France à voir au moins une fois dans sa vie
Comme bon nombre d’entre vous va encore cet été privilégier
des vacances en France, nous avons décidé de vous proposer un
magnifique magazine qui vous accompagnera au cours de celles-
ci et de bien d’autres encore.
100 merveilles de France à voir au moins une fois dans sa vie vous
invite à découvrir, tout au long de ces 212 pages, les plus beaux
sites de France.
C’est une sélection qui a été difficile à faire tant la France regorge
de trésors d’architecture et de décors naturels. Mais c’est un
réel plaisir que de parcourir avec vous la richesse du patrimoine
français.
Avec ce magazine, vous n’aurez donc plus d’excuses pour ne pas
faire d’étapes au détour de vos périples afin de visiter ces lieux
exceptionnels.
Des Gorges du Verdon aux îles de Porquerolles, pour rester dans
notre région, en passant par le Mont-Saint-Michel, la Cathédrale
de Reims, le Mont-Blanc ou Bonifacio, vous retrouverez listés,
région par région, les sites à ne manquer sous aucun prétexte.
Avec, pour chacun d’entre eux, des conseils utiles et même un
petit secret révélé par une personne connaissant le lieu par cœur.
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fléchés et de mots en grille. Sans oublier les incontournables
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seul ou en famille
Enfin, d’autres jeux à découvrir vous accompagneront également
tout au long de cet été placé sous le signe du soleil et de la détente.
Format : 20 x 28 cm - 96 pages
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de nombreux avantages quelle que soit votre formule
d’abonnement :
mes Services
Vous partez en vacances et vous souhaitez faire suivre votre
abonnement, vous changez d’adresse ou de coordonnées
bancaires ?
Contactez votre Service Clients.
ma Boutique
Vous bénéficiez de prix remisés sur de nombreux articles de
notre boutique en ligne “nosbeauxterroirs.com”.
Vous pouvez y découvrir des produits authentiques de qualité
issus de notre région. Ils sont proposés par des artisans-
producteurs dotés d’un savoir-faire unique qui ont tous, de
surcroît, de belles histoires à vous faire vivre et à raconter.
Rendez-vous dans les pages 49 à 60 pour retrouver notre
sélection de produits.
Très bonne dégustation !
Mon Service Clients Par courrier :
Pour toute question contactez-nous, soit : Nice-Matin - Service Clients
Par téléphone : 214, boulevard du Mercantour
du lundi au vendredi de 8h à 16h
06290 Nice Cedex 3
40
Ils ont gagné !
Des cadeaux exceptionnels pour les abonnés Nice-Matin / Var-Matin !
Vous avez été très nombreux à participer au jeu lancé dans le dernier Mag’ pour remporter des invitations offertes
par Nice-Matin / Var-Matin à ses abonnés.
Bien entendu, en raison de la crise sanitaire, certains évènements proposés ont été décalés à des dates ultérieures.
Cette situation est bien évidemment indépendante de notre volonté.
Voici la liste des heureux gagnants qui ont tous été contactés par téléphone et / ou e-mail.
la liste des heureux gagnants :
Initiation au golf - Golf de la Vanade - Villeneuve-Loubet : Julien Doré - Le Zénith - Toulon :
• COUILLEAUX Jean-Pierre • BEAUCHET Frédéric
• HERVIEUX Charles • COMPANY Marc
• KRANE Guy • CUVILLIER Claude
• SEMAVOINE Janick • LAMURE Gérard
• PEDRONA Rosel
Kendgi Girac - Palais Nikaïa - Nice :
• SUAREZ Patricia Florent Pagny - Le Zénith - Toulon :
• BRENA Guy
Jéremy Ferrari - Palais Nikaïa - Nice : • CARDINALE Gisèle
• PACINI Peggy • FALCONI Serge
• GOUTAGNY Michel
• SANMARTIN Gilbert
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mes Invitations
Initiation au Segway
Découvrez Nice sous un autre angle !
Le jeudi 16 septembre 2021, à 15h00, les équipes de Garibaldi. Et pour finir en beauté, la montée jusqu’au
de Mobilboard Nice & Cannes vous accueilleront* sommet de la Colline du Château vous permettra de
pour une après-midi ludique, culturelle et originale. contempler le panorama spectaculaire à presque 360°
Au programme, une balade de 2h pour parcourir le qui s’offrira à vous.
Vieux Nice, découvrir ses traditions, la culture
niçoise et profiter des points de vue Notre partenaire Mobilboard est un
panoramiques depuis le sommet de la réseau de plus de 65 agences de
Colline du Château. tourisme et d’animations, liées à la
mobilité douce, qui accompagnent
Vous bénéficierez, dès votre chaque année des milliers de
arrivée, d’une brève formation personnes partout en France et
afin de vous initier à l’utilisation dans les pays limitrophes.
du Segway. 99 % des personnes
sont à l’aise sur la machine au L’agence niçoise est l’agence
bout d’une minute. La machine pilote du 1er réseau mondial
est auto-équilibrée et gère de ce spécialiste du gyropode,
fait l’équilibre à votre place. Vous des vélos et des trottinettes
n’avez donc rien à faire. électriques.
Premiers tours de roues sur Cet espace d’accueil est à la disposition
la Promenade des Anglais qui se des clients 7 j/7. Des sorties sont également
poursuivront par un passage amusant dans la possibles à Cannes, d’avril à octobre, pour des
vieille ville historique. Le marché Saleya est, bien sûr, clients individuels et toute l’année pour les groupes
incontournable. Vous vous dirigerez ensuite vers les (anniversaires, enterrements de vie de jeune fille ou de
belles places niçoises qui vous conduiront jusqu’à celle garçon, team building d’entreprises).
Mobilboard Nice & Cannes
2, rue Halévy - 06000 Nice
www.mobilboard.com/fr/agence/segway/
nice-promenade/offres-loisirs
Tél : 04 93 80 21 27
*Conformément aux mesures en vigueur du gouvernement, Mobilboard Nice
et Cannes garantit les mesures sanitaires indispensables à la santé de tous.
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mes Invitations
Dégustation de vin
Découvrez les coulisses du bordé par le Massif des Maures et réchauffé par le L’abus d’alcool est dangereux pour la santé.
soleil, au cœur de la Plaine des Maures et du domaine
Le vendredi 24 septembre 2021, à 10h30, les équipes du Natura 2000. Les cépages traditionnels de Grenache,
domaine du Château Reillanne, au Cannet-des-Maures, Cinsault, Rolle Tibouren et Syrah donnent des vins
vous accueilleront dans un cadre naturel exceptionnel, particulièrement fins qui expriment la singularité de la
pour vous faire partager leur passion autour du vin. plaine de Reillanne, typique du centre du Var, région
actuellement reconnue par l’Institut National de la
Au programme : Qualité et des Origines. La biodiversité y est privilégiée
en permanence. Les pratiques culturales sont sous
• Visite du domaine et des vignobles certification « Terra Vitis » sur l’ensemble des Vignobles
• Visite de la cuverie et du site de production pour bien Chevron Villette.
comprendre les différentes étapes de la vinification
• Dégustation de plusieurs cuvées. Les Vignobles Chevron Villette
Château Reillanne
Les Vignobles Chevron Villette, notre partenaire,
s’étendent sur 500 hectares et représentent l’une des Route de Saint-Tropez
plus grandes propriétés viticoles privées de Provence. 83340 Le Cannet-des-Maures
Grâce à un choix clair d’investissement sur l’innovation, www.vignobleschevronvillette.com/
l’exploitation est aussi devenue l’une des plus modernes
et des mieux équipées de France. Tél : 04 94 50 11 70
Plus de 200 hectares de vignes composent
spécifiquement le domaine du Château Reillanne, *Conformément aux mesures en vigueur
du gouvernement, Les Vignobles Chevron
Villette garantissent les mesures sanitaires
indispensables à la santé de tous.
Tentez votre chance page 48 !
mes Invitations
Jean-Louis Aubert - OLO Tour
au Palais Nikaïa - Nice
Seul en scène mais bien accompagné, le public va découvrir Jean-Louis Aubert et ses hologrammes qu’il a dévoilés
à l’occasion de la tournée des théâtres Prémices puis Prémixces, notamment au Théâtre Mogador, où il s’est installé
deux soirs, puis lors des huit concerts exceptionnels au Bataclan.
Une scénographie déjà plébiscitée comme « unique au monde » (Le Parisien). Jean-Louis Aubert voulait convier
son public à vivre l’apparition puis l’évolution de son rêve holographique ; il s’agissait de partager avec lui la mise
en place et le développement de ce dispositif inédit jusqu’à son aboutissement lors de la tournée des Zéniths.
Le pari est relevé.
Cet automne, le public va découvrir une nouvelle étape de ce rêve. Mais avant,
cet été, il donnera rendez-vous cette fois-ci accompagné de ses musiciens,
« Les Sculpteurs de Vent », pour offrir aux festivaliers des moments inoubliables.
Toujours plus de concerts où Jean-Louis Aubert partagera des moments
uniques avec son public dans cette émotion qui lui est si singulière.
4 Places
à gagner
Vianney - N’attendons pas
au Palais Nikaïa - Nice
Deux ans qu’on ne voit plus Vianney qu’à travers les chansons qu’il signe pour
d’autres, loin des scènes et des écrans… Le voici de retour avec N’attendons pas,
véritable hymne à la vie et aux passions qui nous animent !
Quelques tubes affûtés en poche, armé de sa guitare, Vianney voulait la
chaleur des salles à dimension humaine pour retrouver son public à tra-
vers la France… Et c’est à guichets fermés qu’il entamera à l’automne cette
tournée d’une quinzaine de dates, dont 6 Olympia, avant de la prolonger
dans les Zéniths.
Son nouvel album, à venir cet automne, promet déjà un spectacle flam-
boyant, espiègle, familial et toujours plus chaleureux.
Tentez votre chance page 48 !
mes Invitations
Chœurs et Danses des Marins de l’Armée Rouge
au Zénith - Toulon
Pour la première fois en tournée en France !
Véritable hymne à la paix, le Chœur des Marins de l’Armée Rouge est le plus ancien et le plus primé de tous les
chœurs militaires de Russie. Consacré 4 fois « meilleur chœur militaire de la Fédération de Russie », l’Ensemble a tour-
né dans plus de 70 pays. Seul chœur réellement mixte des grands Ensembles militaires artistiques russes chantant
avec le Chœur des Femmes du Peuple Russe, le Chœur des Marins de l’Armée Rouge de la Baltique est l’héritier de
la Marine Impériale. Ses voix à tout chanter, tant le traditionnel que le grand classique, présentent un concert très
joyeux, populaire, enlevé, dédié à la paix, la gratitude et l’amour.
Un répertoire riche, universel, patrimoine de la Russie et de l’humanité !
Boris Gastev, à la direction musicale, apporte un soin particulier et rigoureux à la sélection des chanteuses et chan-
teurs. Chacun dans son pupitre est une voix magnifique ! Les solistes barytons, ténors, basses sont issus du chœur
et en sortent suivant les nécessités d’interprétations. Quant à lui, le magnifique Chœur des Femmes du peuple
russe, composé uniquement de solistes, est un chœur de Chambre féminin très particulier, parfaitement à l’unisson
des voix d’hommes.
Durant près de 2 heures, les 50 artistes du Chœur, du ballet et de l’orchestre vous proposent un spectacle d’une
flamboyante énergie ! Un véritable oratorio à la force de vivre et de survivre ensemble !
Tentez votre chance page 48 !
20 Places
à gagner
I Muvrini - En concert
au Zénith - Toulon
Non les lucioles n’ont pas disparu. Elles ne disparaîtront jamais.
Qu’est-ce qui nous éclaire aujourd’hui ? Notre époque exige de nous de muter.
Ne laissons pas l’obscurité gagner sur la lumière.
Ce spectacle, nous l’avons voulu « lumière et résistance ». Ce n’est pas un retour, c’est
un envol !
On a souvent demandé à I Muvrini s’ils chantent la modernité ou la tradition.
Dans ce spectacle, ils répondent mieux que jamais qu’ils chantent la colère, l’espoir,
l’amour et ne savent toujours pas si cela relève de la modernité ou de la tradition.
I Muvrini parlent au Monde et à chacun de nous : « Non, ton plus beau jour n’est
pas encore venu ».
35 places à gagner
Jouez par courrier ! Cochez les invitations que vous souhaitez recevoir,
remplissez le coupon ci-dessous et renvoyez-le avant le 15 juin 2021 à :
Nice-Matin - Service Marketing Le Mag’ des abonnés - 214, Bd du mercantour
06290 Nice Cedex 3.
Un tirage au sort aura lieu le 22 juin 2021. Tous les gagnants
seront contactés par téléphone ou email afin d’être
informés des modalités de retrait de leur lot.
Initiation au Segway • Vieux-Nice Vianney • Palais Nikaïa • Nice
Le jeudi 16 septembre 2021- 15h00 Vendredi 3 décembre 2021 - 20h00
6 invitations pour 1 personne (6 places) 1 invitation pour 2 personnes (2 places)
Dégustation de Vin Château Reillanne Choeur et Danses des Marins de l’Armée Rouge
Le Cannet-des-Maures • Le Zénith • Toulon
Vendredi 24 septembre 2021 - 10h30 Jeudi 25 novembre 2021 - 20h00
5 invitations pour 1 personnes (5 places) 5 invitations pour 2 personnes (10 places)
Jean-Louis Aubert • Palais Nikaïa • Nice I Muvrini • Le Zénith • Toulon
Mercredi 20 octobre 2021- 20h00 Samedi 18 décembre 2021 - 20h00
1 invitation pour 2 personnes (2 places) 5 invitations pour 2 personnes (10 places)
N° abonné :
Nom : ------------------------------------------ Prénom : ------------------------------- Adresse : ---------------------------------------------
----------------------------------------------------------- CP : Ville : ------------------------------------------------------
Mobile : 0 Email : ---------------------------------------------- @ ---------------------------------
EXTRAIT DE RÈGLEMENT : Jeu organisé par la SAS groupe Nice-Matin RCS Nice 807 856 596. La participation à ce jeu est ouverte du 1er juin 2021 au 15 juin 2021 à toute personne
majeure et abonnée à un des quotidiens du groupe Nice-Matin, à l’exclusion des membres du personnel travaillant pour la Société Organisatrice. Le tirage au sort aura lieu le
22 juin 2021. À gagner : 35 lots d’une valeur comprise entre 40 € et 120 € selon le lot. Le règlement complet du jeu sera adressé gratuitement à toute personne qui en fera la
demande à l’adresse suivante : Nice-Matin - Secrétariat Général - « LE MAG’ DES ABONNÉS » - 214, boulevard du Mercantour - 06290 Nice Cedex 3.
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ma Boutique
À l’approche de l’été, “Nos Beaux Terroirs”, la boutique Nice-Matin / Var-Matin, a sélectionné
pour vous des produits d’artisans locaux ou régionaux à partager en famille ou entre amis.
Ce mois-ci, nous vous racontons la saga du Domaine de la Source à Nice dont les vins, sous l’appellation Bellet,
s’illustrent par leur goût empreint d’histoire et de caractère.
Nous vous invitons également à retrouver quelques incontournables de La Maison du Citron, à Menton qui crée et
fabrique, toujours en famille et avec passion, des produits d’une très grande finesse.
Comme souvent, pour les amateurs de houblon et de malt, surtout en cette saison, nous sommes partis à la
recherche de nouvelles bières artisanales. Et nous avons découvert à Nice, chez le brasseur Blue Coast Brewing
Company quelques nouvelles pépites à apprécier bien fraîches.
Enfin, nous vous proposons un assortiment de nouveaux produits des Délices du Roy Albert, artisan, confiseur,
nougatier basé à Vence, dont ses délicieux nougats et pâtes à tartiner.
Nous vous rappelons que nous livrons partout en France et que vous avez donc la possibilité, dans le bon de
commande en page 60, de préciser une autre adresse que la vôtre si vous souhaitez offrir des produits en cadeau
à quelqu’un.
Bonne découverte !
Faites votre choix à la page 60
ou sur : nosbeauxterroirs.com
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ma Boutique
Nougat aux agrumes
Un nougat tendre au miel de lavande
fruité et ensoleillé, délicatement relevé
par des écorces confites d’orange et de
citron. Un petit délice moelleux pour les
amoureux des fruits confits.
Barre de 100 g. 4,50 €
3,95 €
Nougat aux noisettes du Piémont
C’est un nougat classique mais
réalisé avec la noisette réputée être
la meilleure au monde : la « Tonda
e Gentile » du Piémont. La noisette
grillée exalte toutes ses saveurs dans
ce nougat tendre qui fond en bouche.
Goûtez-le et, comme nous, vous ne
pourrez plus vous en passer...
4,50 € Barre de 100 g. de la passNiooungeattàaul’axbfrriuciotst
3,95 €
Ce nougat tendre et fondant associe
toute la puissance du fruit de la
passion à la douceur de l’abricot.
Barre de 100 g. 4,50 €
3,95 €