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Envie de mieux comprendre vos ados ?

76 pages pour vous aider à connaître leurs comportements, leurs réactions, leurs attentes aussi bien dans leur scolarité que dans leur vie personnelle et affective.

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Published by Groupe Nice-Matin, 2020-05-27 04:57:24

Version Femina, dans la tête de nos Ados

Envie de mieux comprendre vos ados ?

76 pages pour vous aider à connaître leurs comportements, leurs réactions, leurs attentes aussi bien dans leur scolarité que dans leur vie personnelle et affective.

WWW.MARIANNEMAURYKAUFMANN.FR

LEUR CERVEAU

UN GRAND
CHANTIER
JUSQU’À 25 ANS

Mais qu’est-ce qu’ils ont dans le ciboulot ? Que le parent qui
ne s’est jamais posé cette question lève le doigt ! Parfois, on a du mal

à les suivre… C’est normal, et ça va durer un moment.

LA RÉVOLUTION PAR L’IRM (PAGE 8)
MAIS ILS APPRENNENT COMMENT… (PAGE 10)
SOMMEIL : ILS SONT EN JET LAG (PAGE 16)
DES ADOS FORCÉMENT ACCROS ? (PAGE 20)
ET SI C’ÉTAIT PLUS QU’UNE CRISE… (PAGE 28)

Réalisé par Christine Vilnet et Laurence Delpoux.

LA RÉVOLUTION
PAR L’IRM

JAN VON HOLLEBEN/TRUNK ARCHIVE/PHOTOSENSO Depuis les années 2000, les neurosciences choses risquent d’être plus difficiles à faire après. En bref, si
peuvent expliquer comment ça fonctionne, le cerveau des ados perd les deux tiers de ses possibilités, il
au sens propre, dans leur tête… renforce le tiers le plus utilisé.

Il y a une quinzaine d’années, on pensait que le développement Plasticité cérébrale et impulsivité
du cerveau s’effectuait en grande partie dans les premières
années de la vie. On n’avait pas encore la capacité de regarder Ce processus de renforcement et d’élimination des connexions
vraiment ce que nos enfants avaient dans le crâne ! Grâce à des synaptiques ne nous rend pas plus intelligents, mais plus
outils comme l’IRM (imagerie par résonance magnétique), les « spécialistes » : c’est ce que l’on appelle la plasticité cérébrale.
neuroscientifiques peuvent aujourd’hui observer, de l’intérieur, Entre 12 et 16 ans, le cerveau est dans une plasticité maximale
le cerveau humain et son évolution avec l’âge. De nombreux qui fait de cette période une charnière très importante, entre
labos dans le monde sont désormais spécialisés dans ces potentialités et vulnérabilité. Cette maturation va se pour-
recherches, ce qui change radicalement le point de vue : non, suivre lentement jusqu’à 20 ou 25 ans selon les personnes.
tout ne se joue pas dans la petite enfance, mais, au contraire, le Grâce à l’IRM, on sait aussi que toutes les zones du cerveau
cerveau continue à se développer jusqu’à l’âge de 20 ou 25 ans. ne se développent pas en même temps ni de manière uni-
L’adolescence est même un moment particulièrement impor- forme. Chez l’adolescent, les régions sous-corticales (sous le
tant pour le cerveau, qui est en plein remodelage. cortex) sont activées en premier : c’est ce que l’on appelle « le
cerveau émotionnel. » Il favorise l’impulsivité et les émotions.
Un jardin buissonnant… Le cortex préfrontal (siège du raisonnement et de l’anticipa-
tion) est le dernier à parvenir à maturation… C’est pourquoi
Le cerveau fonctionne grâce aux synapses, ces régions de les ados ont tendance à agir d’abord et à réfléchir après. La
contact entre deux neurones qui permettent le passage d’un recherche de sensations fortes sera aussi alimentée par le sys-
signal. Pour mieux comprendre ce qui se joue, remontons à tème de récompense activé dans ces régions et qui peut favori-
la petite enfance, et même à la grossesse. Les synapses, en effet, ser des comportements de prise de risques. Cette forte réacti-
commencent à se former dès la vie intra-utérine, puis elles vité émotionnelle est également en rapport avec la régulation
augmentent de façon rapide à la naissance : de 700 à 1 000 nou- d’un réseau du cerveau impliquant l’amygdale limbique. Cen-
velles connexions par seconde se créent pendant les cinq pre- tre de la peur, celle-ci déclenche la sécrétion des molécules de
mières années de la vie ! Ainsi, jusqu’à la puberté, les neurones stress comme le cortisol et l’adrénaline. Ainsi, l’adolescent peut
ne cessent de se multiplier et de se connecter en fonction des avoir de grandes variations d’humeur et le sentiment d’être
apprentissages, des nouvelles expériences, de l’hérédité… Tout seul face à un monde hostile.
ce que l’enfant perçoit provoque une connexion comme autant
de branches qui pousseraient dans toutes les directions. Un Un « cerveau social » en berne
vrai jardin buissonnant, qui a besoin d’un élagueur pour élimi-
ner certains rameaux afin que se renforcent les branches maî- L’activité du « cerveau social », ce réseau de régions cérébrales
tresses. Certaines cellules jouent ce rôle de jardinier. Entre dans le cortex préfrontal qui nous permet de raisonner (com-
15 et 20 ans environ, le cerveau va ainsi faire le ménage pour prendre les autres, leurs réactions, interagir avec eux…), dimi-
ne garder que 300 000 milliards de connexions de neurones. nue à l’adolescence. On pense parfois que son ado a du mal
C’est ce que l’on appelle « l’élagage synaptique ». Seules les à comprendre le point de vue d’autrui… et on a raison ! C’est
connexions le plus souvent utilisées vont subsister et se ren- bien après l’âge de 16 ans que commence à se stabiliser la
forcer. Les autres vont progressivement s’affaiblir et être éli- maturation des régions impliquées dans les fonctions cogni-
minées. Ainsi, on pense que les expériences vécues par l’ado- tives, mais aussi dans le contrôle et la régulation des compor-
lescent influenceraient fortement le développement de son tements, de la prise de risques et des réactions très émotion-
cerveau. De plus, le tri se ferait en fonction de la fréquence nelles. Cette partie plus intellectuelle du cerveau, qui orchestre
et non de la qualité des informations perçues et reproduites : la capacité à anticiper et à prendre des décisions en tenant
langue, comportements, culture… On peut alors imaginer compte des autres, évoluera donc progressivement jusqu’à
que, si les ados jouent à des jeux vidéo toute la journée 25 ans en moyenne. A cet âge, le jeune pourra (enfin) raison-
sans entraîner d’autres circuits – comme lire, interagir avec ner comme un adulte.
les autres ou jouer d’un instrument de musique –, toutes ces
Sources : « Les rouages mystérieux du cerveau adolescent », conférence de Sarah-Jayne
Blakemore, et travaux du Dr Frances E. Jensen, université de Pennsylvanie.

430 km/h C’est la vitesse à laquelle circule
l’information dans les connexions
nerveuses les plus larges.

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LEUR CORPS

S’APPROPRIER
UN AUTRE

« SOI »

On ne les reconnaît pas, et ils ne se reconnaissent pas non plus !
Une métamorphose déstabilisante pour eux comme pour nous…

BIEN DANS LEUR (NOUVELLE) PEAU ? (PAGE 32)
PAS SIMPLES, LES COMPLEXES ! (PAGE 36)
BIENVENUE DANS LA PUBERTÉ (PAGE 40)
PARLER SEXO À SON ADO (PAGE 44)
GRANDIR AVEC SA DIFFÉRENCE (PAGE 48)

Réalisé par Marie-Christine Colinon avec Sophie Carquain et Valérie Josselin.

BIEN DANS LEUR
(NOUVELLE) PEAU ?

AVEC OU L’adolescence marque l’entrée dans surée. D’autant que les seins qui poussent ou la
SANS FILTRE un autre monde, un bouleverse- voix qui mue sont parfois source de moquerie
ment pour l’ado qui, sous nos yeux, de la part de la fratrie. Les rougeurs, les gauche-
« J’aimerais avoir va littéralement prendre corps… ries, les rires défensifs, la maladresse témoignent
un ventre plus plat », Comment l’aider à s’épanouir ? de la difficulté de l’ado à assumer la personne
déclare Lou, 15 ans, Entretien avec David Le Breton, qu’il est devenu aux yeux des autres.
qui dit aussi être professeur de sociologie et anthro-
complexée parce pologue à l’université de Strasbourg. Et n’y a-t-il pas une surenchère de l’image
qu’elle « trouve ses bras aujourd’hui ?
trop gros ». Dans une Comment vont nos ados ? L’image, en effet, n’est plus réservée au miroir
enquête menée par la Selon les chercheurs, de 15 à 20 % des jeunes de la salle de bains. Elle circule et se partage sur
marque Dove auprès sont en détresse, alors on peut dire que la grande les réseaux sociaux, ce qui peut augmenter le
de jeunes filles de 8 à majorité d’entre eux va bien. Mais l’adolescence malaise des jeunes et les confronter à une expé-
15 ans, près de la moitié est vécue différemment quand on est une fille ou rimentation permanente. Le modèle n’est plus
d’entre elles veulent un garçon, selon le milieu socioprofessionnel des l’adulte, et l’ado est extrêmement sensible à l’opi-
changer quelque chose parents, leur origine, que l’on habite en ville ou nion de ses pairs. L’adolescent subit les transfor-
à leur apparence. Les à la campagne… Toutes ces nuances influent sur mations pubertaires sans pouvoir les contrôler,
filtres numériques sur la façon dont un jeune traverse son adolescence. aussi la plupart de ses conduites, sur Internet
Snapchat ou Instagram Chacun va, à sa façon, tenter de s’habituer à et ailleurs, visent à reprendre un minimum
encouragent cette son corps en pleine métamorphose et s’en servir de contrôle sur ce corps qui lui échappe, dans
tendance. Les applis en même temps comme support pour afficher l’espoir de le rendre digne du regard des autres
de retouche corrigent sa singularité et pour construire sa personnalité. et du sien propre. Tatouage, piercing, maquillage,
les défauts des selfies… Un vaste programme. coupe et teinture de cheveux, multiplication
mais instaurent aussi des selfies sont autant de tentatives en ce sens.
une image idéalisée
STEPHANIE RAUSSER/TRUNK ARCHIVE/PHOTOSENSO de soi-même qui rend Cette métamorphose est de toute façon Y a-t-il un lien avec le fait qu’ils peuvent
d’autant plus difficile compliquée à vivre, non ? malmener leur corps ?
à supporter celle que L’adolescent doit faire face à une multitude A un moment ou à un autre, un jeune sur cinq
l’on a dans la « vraie de changements : cette nouvelle apparence qu’il va adopter une conduite dite « à risque ». Il
vie ». On assiste à une n’aime pas forcément, de nouvelles sensations, se jette contre le monde ou se fait du mal pour
nouvelle tyrannie de de nouveaux désirs, un appel à se détacher de décharger les tensions. C’est une autre façon
visages standardisés. ses parents pour aller vers des horizons incon- d’utiliser le corps comme outil d’expérimen-
Le danger menace. nus, enviables, mais aussi angoissants. Tout cela tation, un champ de bataille qui contribue
Mais la résistance constitue la crise d’identité la plus aiguë de toute à réparer l’estime de soi. Les ados mal dans leur
s’organise aussi chez l’existence, une période d’ambivalence, de recher- peau ont plus encore besoin de s’accrocher
des adolescents qui che, d’expérimentation de son corps et du corps à leur corps, puisque c’est le seul lieu de contrôle
militent sur « Insta » de l’autre. L’ouverture à l’altérité et l’amorce de qu’ils peuvent avoir sur leur vie, un symbole
pour le « no filter » ! la sexualité peuvent se révéler douloureuses, concret et un miroir. Un recours pour s’agripper
notamment pour ceux qui sont mal à l’aise dans au réel et ne pas sombrer.
leur genre, masculin ou féminin.
Les scarifications seraient le symptôme
Pourquoi l’apparence compte-t-elle tant à cet âge? de ce champ de bataille ?
L’adolescent est conscient de vivre une étape Oui, quand elles ont un caractère provisoire, ce
intermédiaire dans la construction de l’adulte qui est souvent le cas. En même temps, comme
qu’il pressent en lui, mais qu’il cherche encore. les tatouages, elles peuvent aussi constituer une
Certains vont passer du temps devant le miroir forme de « résistance » politique, que ce soit au
à se scruter, d’autres vont focaliser sur un détail sein de la famille, dont les attentes écrasent, ou
anatomique qui prendra une importance déme- contre le modèle sociétal contraignant du

« La plupart de leurs conduites, sur Internet et ailleurs, visent
à reprendre un minimum de contrôle sur ce corps qui leur échappe. »

DAVID LE BRETON

version femina
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LEUR CŒUR

LEURS AMIS,
LEURS AMOURS,

ET NOUS…

Qui aiment-ils ? Et d’ailleurs, jusqu’où cela nous regarde-t-il ? Ils nous
déboulonnent et nous chamboulent… Quelle place occuper maintenant

et comment continuer à tisser des liens qui font du bien ?

UNE SÉPARATION NÉCESSAIRE (PAGE 52)
ILS S’AIMENT UN PEU, BEAUCOUP… (PAGE 58)
CRISE D’ADO OU CRISE DE COUPLE ? (PAGE 62)
PSYCHOTEST (PAGE 64)
DES SÉRIES À PARTAGER AVEC EUX… (PAGE 68)
CES INSTANTS QUI NOUS RAPPROCHENT (PAGE 70)
CE QUE LE CONFINEMENT A CHANGÉ… (PAGE 72)

Réalisé par Danièle Laufer et Valérie Robert avec Sophie Carquain, Anne Lamy et Eloïse Rè

UNE SÉPARATION
NÉCESSAIRE

Bien sûr qu’ils nous aiment toujours, Exit l’enfant idéal
mais il faut qu’ils se décollent, et nous
aussi. Même si parfois ça fait mal. Et parfois, ça nous bouscule tant que l’on doit se répéter
Alors, on le coupe ce cordon ? comme un mantra : « Ce n’est pas contre moi qu’il se débat
même si c’est moi qui en fais les frais. » Ne perdons pas de vue
Linda se souvient de sa sidération le jour où elle a découvert qu’il s’agit pour nous d’accepter leur prise de distance, même
la chambre de Maya, 15 ans : « Elle s’était soudain transformée s’ils déçoivent nos attentes. Car c’est vrai, ce qu’ils sont en
en tanière. Il y avait du linge et des assiettes sales partout. Je train de devenir est souvent éloigné de ce que l’on aurait sou-
n’avais pas le droit de ranger et de nettoyer. Ma fille ne le faisait haité pour eux. Ils ont une manière de s’habiller qui nous
pas non plus, c’était difficile à supporter… » Mais le message coupe le souffle, choisissent des copains que l’on trouve
de l’ado était clair : pas touche à mon territoire. Eh oui, ça atroces, ne s’intéressent plus à rien… de ce qui nous pas-
commence la première fois qu’ils ferment la porte de leur sionne. Exit l’enfant idéal ; un adulte étranger est en train
chambre et nous demandent de frapper avant d’entrer. Cette de naître sous nos yeux chavirés. C’est la fin du rêve inacces-
barrière symbolique qu’ils érigent entre eux et nous est la pre- sible de la famille parfaite, sans conflits. Certes, la déception
mière manifestation de leur besoin d’échapper à notre contrôle. est vive, mais la découverte peut la compenser : on en apprend
On peut toujours s’époumoner « Range ta chambre ! », ça encore beaucoup sur nous-mêmes ! « Je sens que je passe
continuera… Ils remettront en cause nos idées et nos valeurs, un cap en même temps que mon ado, admet Valérie.
nous trouveront ringards, ne supporteront plus notre proxi- Ça demande une adaptation énorme. »
mité, s’essuieront la joue quand on osera encore les embras-
ser… Seule consolation : le décryptage des psys, qui nous Veiller au grain sans être intrusif
disent que plus on est fusionnels et importants à leurs yeux,
plus ils sont violents avec nous. C’est donc ça ! Surtout, qu’on se le dise : le parent parfait n’existe pas. Se
remettre en question à ce stade ne servirait plus à rien. On a
Nous avons tant donné… fait ce que l’on a pu compte tenu de ce que l’on est. Il faut serrer
les dents et admettre que l’on ne supporte pas de perdre notre
« Les parents descendent de leur piédestal et de la toute-puis- mainmise sur eux. Leur crise nous y contraint, pour le bien
sance que leur prêtait l’enfant quand il était petit. Et plus commun. « Le moment est venu de trouver des investisse-
ils ont été idéalisés, plus les ados auront besoin de les débou- ments ailleurs – et pas que dans le travail », insiste Irène
lonner pour se libérer », confirme la psychiatre Irène Kaganski. Kaganski. Voyons du côté des amis, de la vie culturelle et
C’est parfois plus aigu encore avec les parents solos, comme sociale. Il n’y a plus le choix : nous ne sommes plus tout pour
Valérie : « A 13 ans, mon fils me parle comme si j’étais une eux. Alors, il serait bon qu’eux ne soient pas non plus tout pour
débile mentale, il soupire et hausse les épaules. “Tu ne com- nous. Cela n’empêche pas d’être inquiet pour eux. Parfois
prends rien, t’es nulle” », raconte-t-elle. Un jour, il lui lâche : même angoissé à l’idée qu’ils fuguent, se droguent, se mettent
« Je vais dire au collège que tu me maltraites ! » Valérie com- en danger. Mais vous avez remarqué ? Ils provoquent et testent
prend que ça y est, « c’est l’adolescence »… Combien de parents les limites… en faisant en sorte qu’on le sache. Une manière
auraient rêvé d’une transition plus douce et plus harmonieuse ! de nous mettre à l’épreuve. Dans ce cas, il faut veiller au grain
Surtout que notre génération d’« éduquants » se vit comme sans être intrusif. Tout un apprentissage pour lequel un psy
plus aimante, compréhensive et tolérante, et a du mal à accep- peut s’avérer d’une aide précieuse. « La peur ne doit pas perdu-
ter que cela ne change rien à l’affaire. Non, nous ne ferons pas rer, prévient Irène Kaganski. Il faut tenir le coup, car si leurs
mieux avec nos ados que nos parents avec nous ! Oui, mais attaques nous atteignent trop profondément, cela peut être très
nous, nous avons tant donné. Trop ? Ils ne pourront jamais angoissant pour eux. » Au fond, il n’y a qu’une issue : apprendre
nous le rendre ! Autant leur dire qu’ils nous sont redevables à leur faire confiance. C’est ce processus réciproque qui prend
et liés à jamais… « Et justement, les ados essaient de se défaire du temps. Et puis, un jour, ça se terminera quand ils s’en iront
d’une dépendance qui leur devient insupportable, explique pour aller vivre leur vie. On sera content pour eux, on aura fait
Irène Kaganski. Ils veulent marquer leur différence. » le job, mais ça nous flanquera un sacré coup de vieux. Alors,
on regrettera peut-être ce long tumulte adolescent…

NEIL STEWART/TRUNK ARCHIVE/PHOTOSENSO L’ADO DANS LE DICO Les psys nous rassurent,
« Merci. » Il ne le dit jamais ? C’est que, et ça fait du bien : plus on est fusionnels
derrière le « mot magique » de son
enfance, il débusque un autre sens : et importants à leurs yeux,
« Etre à la merci de… » Alors, non merci ! plus nos ados sont violents avec nous.

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