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Published by korriganedarmeilhouglas.site, 2022-06-04 04:51:03

Dossier de présentation

Nouvelle mode 1936-1939

MODE

1936-1939

DOSSIER COSTUME

2

MOTIVATIONS

L’envie de créer une nouvelle série a Nous avons également remarqué
été unanimement partagée au sein du que cette mode était peu portée en
cercle en 2020. Nous voulions proposer spectacle dans le pays Glazig et surtout
une nouvelle mode qui diffère la mode citadine pour les hommes.
radicalement de notre collection
actuelle. Ainsi notre intérêt s’est porté Nous avons donc progressivement
sur les modes années 30 qui pourront et consciencieusement travaillé sur
par la suite être enrichies par le contexte ce projet avec les précieuses aides
de cette époque et des possibilités de Christophe Rochet, Raymond
qu’elle offre. C’est une époque que Le Lann, Paul Balbous et Matthieu
nous connaissions très peu, ce qui a Marchand, que nous remercions
beaucoup attisé notre curiosité ! chaleureusement.
De plus, tous les costumes du cercle
ont besoin d’une pause et une nouvelle Après deux années un peu compliquées
vague était nécessaire pour permettre pour se retrouver, nous sommes fiers
une remise en beauté de ces derniers. de vous présenter notre nouvelle série
Les années 2018 et 2019 ont été de de 1936-1939.
très belles années pour le groupe et
nous voulions également marquer
l’historique du cercle en créant une
série où chacune et chacun pourraient
individuellement s’investir, faire des
recherches et travailler sur ses motifs.

Toutes les photographies d’époque sont issues de la collection personnelle de Christophe Rochet

CONTEXTE DU COSTUME

C’est un costume de jeune femme alliant tradition et modernité porté pour
des sorties en ville, mais également pour de grandes occasions.

Par la proximité du centre-ville de Quimper et l’influence des modes citadines,
la tentation de quitter le costume traditionnel est évidente pour les jeunes
femmes de cette époque, elles sont pourtant encore nombreuses à le porter
dans cette période d’avant-guerre. La “contrepartie” est une modernisation
du costume, les femmes souhaitent être à la mode et à l’aise dans leurs
vêtements. L’évolution des techniques et l’allègement des matières rendent
possible cette équation, la silhouette de la Borledenn change. Nous pourrions
actuellement désigner ce style de “casual chic”, modernité et confort. Ces
femmes représentent la dernière génération à porter le costume traditionnel
au quotidien, ce style va se figer même si la coiffe continuera son ascension
pendant encore quelques années.

On ressent nettement que les jeunes femmes de cette époque ont su allier
tradition et modernité en s’aff ranchissant d’une partie des codes vestimentaires
de leurs aînées. Le contexte de l’avant guerre n’y est pas étranger car il y a une
volonté d’émancipation des jeunes femmes accentuée par la fréquentation
des classes populaires françaises se rendant en masse sur la côte grâce aux
congés payés du front populaire. La Bretagne est souvent en léger décalage
en comparaison des modes citadines/civiles françaises, mais ce style 36–39
est la résultante d’une volonté forte d’adaptation du costume traditionnel
à l’évolution de la société. Elle est facilitée par des matières plus fluides et
confirme le mouvement de libération de la silhouette féminine débuté dans
les années 20.

PRÉSENTATION DU COSTUME

Le costume femme est confectionné
en velour de soie. Il est composé d’un
corsage, à encolure ronde et manches
larges, recouvert par un corselet sur
lequel est cousu un boudin pour soutenir
la jupe. La coupe du corselet comporte
une pièce en losange dans le dos.

La jupe, ajustée à la taille au point d’orgue,
est fermée par un lacet.

Le costume est complété par un tablier en
satin, en crêpe, velours ou en soie. Celui-
ci est monté sur une ceinture composée
d’une ou deux pièces d’étoffe comportant
3 ou 5 pinces pour épouser la taille.

Notre modèle est composé d’un col et
d’une coiffe de 8 à 10cm mais ne possède
pas de gorgerette à l’avant du corsage.

Le costume était souvent agrémenté
par un collier de perles ou une chaîne
filigranée avec ou sans médaille, ainsi
qu’une petite broche art déco.

LA PARURE

La coiffe, posée sur un chignon, est lacée
sous le menton à l’aide de mentonnières
qui cachent les oreilles de la femme.
La coiffe se monte sur un carton recouvert
de tissu. Les deux pièces, la petite coiffe
et la grande coiffe, sont ornées d’un motif
fleuris ou d’inspiration celtique brodé
sur tulle travaillé sur un filet. La coiffe se
compose également de lacets en filet qui
tombent sur le dos.

Le col, lui aussi en filet, est brodé de motifs
similaires à ceux de la coiffe.
Les motifs sont d’inspiration celtique ou
d’art déco, dans la mouvance de l’époque.

COUPE ET MATÉRIAUX

Depuis les années 20, le costume féminin Sur le tablier, différentes nouveautés. La
est désormais entièrement confectionné ceinture du tablier si imposante jusqu’au
en velours, satin ou coton. Les bandes de milieu des années 30 est largement
velours plissées piquées caractéristiques diminuée ainsi que la taille des tabliers qui
du terroir ont disparu des corsages et suit la diminution de hauteur de la jupe. La
corselets. largeur du tablier n’est globalement pas
impactée, il reste englobant de la jupe. Le
La coupe si complexe du corselet s’en est galon doré vient souligner chaque couture
trouvée simplifiée, le dos est désormais des différents lés qui le composent,
composé d’une seule pièce. Sa doublure permettant d’allonger la silhouette. Il y
en forte toile reste toutefois entièrement a également une disparition des fausses
piquée pour conserver la rigidité de cette poches du tablier, toujours en phase avec
pièce notamment au niveau des épaules cette idée de simplification.
qui se dégagent nettement.
La coupe du corsage évolue par un On se sert de perles de verre, de perles
élargissement des manches. en métal, de rocailles et de tubes de
différentes couleurs ainsi que du fil de
Pour la jupe nous avons constaté après coton pour broder et perler le tablier, les
manches et le bas de la jupe. Le rose est
une étude attentive des clichés d’époque particulièrement prisé par les femmes
de ce terroir. Les motifs tendent vers des
que la tendance est à la fluidité, au motifs géométriques type art déco et
floraux.
raccourcissement et à la perte du volume
Alors que les anciennes modes aux lourds
aux hanches. Certaines femmes n’hésitent draps de laine ou velours permettaient
facilement de dissimuler les poches de
pas à remonter la jupe la jupe sous le tablier, ici les matières et
volumes bien plus fins et plus légers ne
jusqu’en dessous du le permettent plus. Les accessoires du
commerce tels que les sacs à main et
genoux. La tendance colliers/broches fantaisie font une entrée
en force.
inverse existe aussi,
La coiffe Borledenn restée pendant plus
certaines photos de 20 ans de dimension réduite débute
son ascension. Dans cette fin des années
nous montrent des 30 un petit col de filet de coton brodé
amidonné fait son apparition sur l’arrière
femmes portant des des corsages, il va se répandre rapidement
dans tout le terroir Glazig. Il se dit que
jupes extrêmement Madame Quemerer Jaouen de Quimper a
lancé cette mode.
longues accentuant

une silhouette

filiforme.





ÉTAPES DE RECONSTITUTION

La reconstitution s’est déroulée sur 2 ans, avec d’importants
moments de flottement dûs à la crise sanitaire.
Dix personnes de l’atelier couture-broderie-perlage ainsi que
quelques danseuses ont participé activement à ce projet.

ÉTUDE DU MODÈLE

Notre étude repose matériellement sur un
costume complet de cette époque et de
trois tabliers. Ce costume correspondait
parfaitement à notre projet. En effet,
étant donné que le Moulin vert dépendait
de la commune de Penhars mais étant
un quartier extrèmement proche du
centre, le cercle a porté son choix sur un
costume de jeune femme moderne avec
une jupe en dessous du genoux influencé
par des tailleurs féminins de ces années
d’immédiat avant-guerre. Nous voulions
marquer la différence entre notre quartier
populaire à cette époque en opposition
aux grandes propriétés agricoles de
Kerfunteun et de Penhars où les costumes
étaient plus chargés en perles.

Nous avons pu établir en détail notre
cahier des charges grâce à ces pièces, à
la large collection photographiques de
Christophe Rochet, et aux nombreux livres
sur les modes du pays Glazig.

PATRONNAGE ET COUTURE

A partir des pièces du costume, nous
avons pu restituer les patrons et
comprendre les particularités afin de
choisir les matériaux et d’appréhender les
techniques de broderies. En effet, le passé
plat et empiétant fait son apparition pour
cette mode différente de nos collections.

Les costumes ont été réalisés sur mesure
pour les danseuses. La confection du gilet
et du corselet a été confiée à une couturière
de métier. Tandis que l’assemblage des
jupes et des tabliers s’est fait au sein de
l’atelier de notre groupe avec notamment
une période de prise du mesure à partir du
modèle. Pour un choix chorégraphique,
nous avons fait une ampleur de jupe plus
grande que le celle du modèle.

BRODERIES

Les danseuses ont été invitées à dessiner
leurs propres motifs à partir de photos
d’archives, de livres et de modèles
authentiques. Ces motifs ont été
décalqués puis mis à l’échelle avant d’être
reportés sur les pièces de costumes.

Toutes les pièces ont été réparties entre
les brodeuses-perleuses et les danseuses
motivées pour commencer un long travail
de perlage et de broderie.

L’étude des pièces d’époque a permis de
voir que le travail est plus léger que sur
les modes anciennes, les broderies sont
moins couvrantes et les matériaux ont
changés, coton au lieu du fil de soie. En
effet, le motif se répète au bas de jupe et
aux manches contrairement aux énormes
bouquets des époques précédentes. C’est
tout nouveau, un perlage discret réhausse
les costumes dans ces années 30.

RECHERCHE DE MATÉRIAUX

Le velour de soie noir, comme le satin du
tablier ont été trouvés auprès de Matthieu
Marchand.

Pour le tablier nous nous sommes dirigés
vers une couleur vive différente du bleu
du modèle. Nous avons choisi un rouge/
bordeau légèrement rosé très en vogue à
cette époque.

Toutes les perles ont été achetées à Fried
Frères Paris, un grossiste réputé pour sa
large gamme de perles, rocailles, paillettes,
strass, cabochons et boutons.

Les galons et d’autres perles ont été
trouvés chez Josiane “art sceni” au Faou.

Les bobines de fil de coton perlé ont été
achetées chez Paul Balbous et la mercerie
des Ducs à Quimper.

PARURES, ACCESSOIRES ET
ESCARPINS

Les coiffes et les cols proviennent en partie
de dons. Le reste a été trouvé en brocante.

La coiffure suit aussi la mode. Nous
avons constaté sur les photos d’époque
des coiffures crantées, des cheveux plus
lâches et en volume, des barettes font
parfois leur apparition... Raymond Le Lann
a pu intervenir au sein du cercle afin de
nous initier à ces coiffures vintages.

Concernant les bijoux, chaque danseuse
pouvait récupérer des bijoux de famille,
ou faire des recherches personnelles en
brocante.

Nous avons dû faire un choix radical pour
le modèle de chaussures afin d’offrir un
rendu homogène. Notre choix s’est arrêté
sur une paire de salomé bride en T avec
talon bobine.

LE COSTUME HOMME (HORS CONCOURS)

Le costume traditionnel Glazig a perduré
longtemps dans le pays Glazig et il n’était
pas rare de voir des jeunes mariés en
costume complet jusqu’en 1930-1935
même s’ils ne le portaient pas au quotidien.

En 1938 les jeunes hommes nés pendant
la Première Guerre Mondiale ne portent
plus le costume traditionnel (mariage et
quotidien) mais un complet de ville.

Sur ce costume, nous retrouvons une
chemise blanche avec une cravate, un
gilet, une veste et un pantalon droit. Sur
sa tête, au choix, une casquette à 8 pans
ou un chapeau feutre.

Retrouver des costumes authentiques de
cette époque a été une réelle difficulté
tant au niveau quantité que bugdet.

Nous avons donc fait des choix, et nous
avons conscience que nos costumes ne
sont pas la représentation parfaite de
cette époque mais ils sont approchant de
la mode de l’époque.

Nous avons donc trouvé des costumes
d’occasion de qualité qui répondent à ces
critères : dans les tons gris-noir, avec des
rayures discrètes verticales, fermeture
croisée ou non, pantalon à la coupe droite.
Au niveau de la veste, nous nous sommes
efforcés de les trouver avec des revers
pointus et une coupe cintrée.

Les cravates sont à rayures diagonales
colorées et sont actuellement en cours
d’achat.


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