The words you are searching are inside this book. To get more targeted content, please make full-text search by clicking here.
Discover the best professional documents and content resources in AnyFlip Document Base.
Search
Published by François Vanleene, 2018-11-13 09:05:41

Cours de civilisation française interactif, vol. 1. Chapitre 6 - La Renaissance des guerres

La Renaissance





Chapitre



des guerres 6
























0 Un siècle de mutation



er
François I : le guerrier et le
1
mécène

2 Le court règne d’Henri II


3 La France sous les derniers des Valois


Henri IV panse les plaies du
4
royaume

Recto :
er
Fig. 6.0.a : Ricci, Sebastiano. Cycle de peintures de la vie du pape Paul III. Rencontre entre le pape Paul III, François I et Charles Quint.
1687-1688.
Fig. 6.0.b : Limosin, Léonard. Henry II de France. 1555-1560.
Fig. 6.0.c : Kronheim, Joseph Martin. Mort de l’amiral de Coligny. 1887.
Fig. 6.0.d : Pourbus le Jeune, Frans. Henri IV, roi de France, en habit noir. 1610.
Fig. 6.0.e (image de fond) : École de Fontainebleau. Diane chasseresse [représentant probablement Diane de Poitiers]. Circa 1550.

122

Chapitre
6 6
Chapitre
0. Un siècle de mutation


































Fig. 6.1 : Dubois, François. Le massacre de la Saint-Barthélémy. 1572-1584
§ 60 La mention du XVI siècle français est généralement associée à ce qui a été appelé la Re-
e
naissance, une période au cours de laquelle un renouveau de la pensée philosophique et de la
culture artistique se produit. Au niveau politique, c’est aussi une période de grands troubles
caractérisée par deux conflits majeurs, dont l’un est exporté au-delà des Alpes alors que l’autre
met le royaume à feu et à sang : les guerres d’Italie, opposant les Valois aux Habsbourg, puis les
guerres de religion, qui divisent la population française entre le parti des protestants « hugue-
nots » et celui des catholiques. Si Henri II met un terme au premier conflit, il faudra plusieurs
décennies aux protagonistes du second pour trouver une sortie de crise et amorcer un semblant
de réconciliation. Au cours de ces temps troublés, sept rois se succèdent sur le trône de France
et deux changements de dynastie ont lieu.

On a donc l’impression qu’il n’y a pas eu de réelle évolution entre la fin du Moyen Âge et la Re-
naissance (Rey 43) et que tous les errements des siècles passés se répètent au cours de cette pé-
riode. La civilisation est pourtant en mutation : l’humanisme donne naissance à une abondance
d’œuvres picturales et architecturales qui s’efforcent de renouveler l’expression artistique, ainsi
qu’à des religions réformées qui rêvent d’un culte chrétien épuré de toute sclérose et de toute
ambigüité. Les traumatismes des guerres de religion ne remettent pas ces idéaux en question.
Au contraire, ils portent en eux les germes de grands changements à venir : une conception plus
rationnelle et plus raffinée de l’individu et un royaume plus soudé et mieux organisé.


er
1. François I : le guerrier et le mécène


Le premier des Françoys un souverain très attendu. Il a alors 20 ans et
§ 61.a Quand il fait son entrée royale à Paris devient roi par la force des choses, les reje-
le 15 février 1515, lors des cérémonies prélu- tons mâles de Louis XII n’ayant pas survécu à la
dant à sa montée sur le trône, François I est naissance. Certes, il n’était pas destiné à porter
er
123

La Renaissance des guerres























e
Fig. 6.2 : Maître à la Ratière. Bataille de Marignan (1515). XVI siècle.
la couronne mais sa mère, Louise de Savoie, La continuation des guerres d’Italie : des
a été soucieuse de préparer son fils à cette débuts prometteurs
éventualité (Bordeaux 156). C’est donc un roi er
§ 61.b L’obsession que François I nourrit pour
éduqué, non seulement versé dans les arts,
le duché de Milan est à l’origine d’une succes-
1
dans l’étude du latin et parlant italien , mais
sion de guerres contre le Saint Empire germa-
également habile dans l’exercice des armes,
nique. Le premier de ces conflits oppose le roi
comme doit l’être un roi chevalier, qui fait son
de France à une alliance composée du pape
apparition devant le peuple. Ces deux quali-
Léon X, du duc de Milan, de Ferdinand d’Ara-
tés préfigurent d’ailleurs les grandes lignes
gon, de l’empereur Maximilien et des cantons
de son règne, dont la postérité se souvien-
suisses. L’exploit tactique de l’armée française,
dra longtemps. En effet, si la fascination que
consistant à prendre l’itinéraire le plus dange-
les arts italiens exercent sur lui le conduit à
reux et le moins fréquenté à travers les Alpes,
promouvoir durablement les idées de la Re-
lui permet de surprendre les Suisses à Villa
naissance en France, son obsession pour la re-
Franca, puis de les battre à Marignan (1515),
conquête du duché de Milan et son désir de
avec l’aide des Vénitiens. Le traité signé avec
gloire personnelle vont l’amener à poursuivre
les cantons suisses – qui combattront désor-
les guerres d’Italie amorcées par ses prédé-
mais au côté de la France – et celle conclue
cesseurs. Celles-ci vont être des obstacles au
avec le pape, incluant notamment le concordat
bien-être de son peuple, car les conflits mi-
de Bologne , mènent à une paix perpétuelle
2
litaires l’opposant à Charles Quint ruineront
avec Maximilien. En réalité, cette paix durera
l’économie de la France. Enfin, son souhait
jusqu’à la mort de ce dernier et à l’élection du
d’unifier le pays et de centraliser le pouvoir
nouvel empereur germanique, Charles Quint,
l’amène à déclencher une offensive contre les
en 1521. Cet avènement altère l’équilibre géo-
protestants, initiant de fait un long cycle de
guerres religieuses. 2 Conclu en août 1516, ce texte marque un recul du gal-
licanisme en plaçant le pape au même niveau que le
1 Par sa mère, sa sœur Marguerite et ses précepteurs roi de France, ce qui lui permet de s’ingérer dans les
Gian Francesco Conti et Christophe Longueuil, son affaires ecclésiastiques du royaume et de percevoir
esprit s’est ouvert aux nouvelles idées du Quattro- l’impôt. Bien que très critiqué par le parlement français,
er
cento, arrivées en France au cours des guerres d’Italie le concordat permettait à François 1 de consolider son
amorcées par ses prédécesseurs. autorité sur le duché de Milan.
124

Chapitre
politique en Europe car, avec les Habsbourg à 1526, François III et Henri II, les deux 6
la tête de l’Empire germanique, la France est dauphins, sont emmenés en captivité
menacée à la fois à l’Est et à l’Ouest. en échange de la libération du roi et en
Les premiers revers et le désastre de Pavie attendant que le parlement français ratifie le
traité (Ibid.). Pourtant, François I n’a pas l’in-
er
§ 61.c Les somptueuses fêtes du camp du
tention d’en respecter les clauses.
Drap d’Or, en juin 1520, ne permettent pas à
er
François I de rallier Henri VIII, le souverain § 61.d L’élection d’un nouveau pape, Clément
d’Angleterre, à sa cause (Michon). Celui-ci VII, permet une sortie de crise, le pontife for-
préfère rejoindre la coalition menée contre la
mant une coalition visant à expulser Charles
France par Charles Quint, avec la complicité
Quint d’Italie, la ligue de Cognac, qui com-
du pape. Les tentatives militaires du souve-
prend les principales cités-États italiennes et
rain français en Navarre et au Luxembourg
la France. Mais, les armées françaises restant
pour détourner l’attention de l’empereur et
curieusement absentes, la ligue essuie défaite
des Italiens échouent, et le duché de Milan
sur défaite. En 1527, épuisées et réclamant
est perdu à la bataille de Bicoque, en 1522.
leur solde, les soldats impériaux se mutinent
Toutefois, les coalisés ne parviennent pas à
et descendent vers Rome, qu’ils pillent et ne
envahir le territoire français. Malgré la défec-
quitteront qu’un an plus tard, allant alors à la
tion de son connétable, Charles de Bourbon,
rencontre des armées françaises, installées à
er
qui passe à l’ennemi, François I tente de re-
prendre les territoires perdus lors la bataille Naples. Aucune bataille décisive n’ayant été
de Pavie (1525). Mais la faiblesse tactique de remportée de part et d’autre et les ressources
son attaque et son impatience à en découdre manquant, la paix des Dames est signée en
er
oblige l’artillerie française à cesser le feu 1529 entre la mère de François I , Louise de
(Hackett 288-293), ce qui provoque la déroute Savoie, et Marguerite d’Autriche, la tante
de sa propre armée. Le roi est fait prisonnier, de Charles Quint, menant à la libération des
emmené à Naples, puis à Madrid, et se voit dauphins de France et au mariage d’Éléonore
obligé de signer un traité humiliant où il doit d’Habsbourg, la sœur de l’Empereur, avec
céder la Flandre, l’Artois et la Bourgogne. En François I .
er
































Fig. 6.3 : Holbein the Younger, Hans. Field of the Cloth of Gold. 1545

125

La Renaissance des guerres
























Fig. 6.4 : Scherer, Arnaud. Château de Chambord. 2015.

Huitième et neuvième guerres d’Italie du Milanais, frappé par la fresque de La Cène
er
3
peinte par Léonard de Vinci , François I in-
§ 61.e La mort du duc de Milan en 1536,
vite l’artiste à Amboise, où ce dernier devient
Francesco Maria Sforza, représente une nou-
le peintre et l’architecte officiel de la cour.
er
velle opportunité pour François I de revendi-
D’autres artistes suivront, comme le Primatice
quer les terres du Milanais. Cette fois, il s’em-
et Rosso, qui décoreront le magnifique château
pare de la Savoie et du Piémont pour pouvoir
de Fontainebleau et y fonderont une école de
les échanger contre le duché de Milan. Les at-
4
peinture .
taques impériales en Picardie et en Provence
er
échouent, mais le duché de Milan reste la pro- François I , le roi architecte
priété de Charles Quint (Paix de Nice). Enfin, § 61.g Au cours de la première partie de son
er
en 1542, François I s’insurge contre la dona- règne, François I réside à Amboise et son
er
tion du Milanais à Philippe, le fils de Charles épouse Claude décide d’élever ses enfants
Quint. Prêt à tout pour parvenir à ses fins, il au château de Blois. Ces demeures royales
s’allie à Soliman le Magnifique pour attaquer sont celles où ils ont respectivement gran-
sur plusieurs fronts. Une fois encore, les com- di et elles vont être agrandies et modifiées
bats ne mènent nulle part et une paix est si- par l’ajout d’éléments du style de la Renais-
gnée en 1544. sance. Mais François I rêve d’un château à
er
er
François I , le mécène sa propre gloire, commémorant la victoire de
Marignan et immortalisant sa fonction royale
§ 61.f Pendant 30 ans, bien qu’il ait continuel-
dans un style digne des plus belles œuvres de
lement augmenté les impôts, la politique de
l’époque. En 1519, les travaux du château de
François I visant à s’approprier des territoires
er
Chambord sont initiés sur les fondations du
italiens a mené la France au bord du gouffre
château médiéval des comtes de Blois (Bou-
financier. Si les tentatives de conquérir les du-
chet 20). Certaines innovations comme les
chés de Milan et de Naples sont imputables
escaliers à double-hélice et les structures en
à son désir de gloire personnelle, il est éga-
croix grecques semblent être l’œuvre de Léo-
lement difficile de nier l’attrait du souverain
français pour l’Italie et sa culture, qu’il révère 3 À ce sujet, voir § 54.b et fig. 5.9.
particulièrement. Lors de sa première conquête 4 À ce sujet, voir § 54.f.

126

Chapitre
Chapitre
nard de Vinci, qui aurait dessiné les plans du 6 6
château (Reymond et Marcey-Reymond 437-
460). La bâtisse ne sera achevée que sous le
règne de Louis XIV, soit près de 200 ans plus
tard.

§ 61.h Dans la seconde partie de son règne,
er
vers 1530, François I décide de s’installer à
Paris pour pouvoir bénéficier du soutien finan-
cier des plus riches du royaume. Il s’intéresse
alors au vieux château du Louvre, construit
sous Philippe Auguste, et en fait détruire les
fortifications qui étaient originellement aux li-
mites de Paris. Transformé en un château de
style renaissance les travaux s’achèveront sous
er
Henri II. François I fait également transformer
un pavillon de chasse, situé à Fontainebleau,
qui devient bientôt une œuvre d’art à la plus
grande gloire de la royauté française. Toujours
habité sept siècles après son édification, le
château est, dès le départ, un lieu de renom-
mée internationale que François I prend un
er
soin particulier à aménager, notamment avec Fig. 6.5 : Clouet, Jean. François I de France (1494-1547). Circa
er
sa collection de tableaux italiens et sa biblio- 1530.
thèque. Une école de peinture s’y développe,
corrompue. La lutte de l’Église contre ces « ré-
dite « de Fontainebleau », constituée d’artistes
italiens dont les œuvres traitent de scènes de formistes » entraînera bientôt le pays dans des
la mythologie antique. guerres civiles sanglantes.
er
François I et les humanistes § 61.j Les convictions humanistes constituent
donc le point de départ du mouvement pro-
§ 61.i Éduqué par sa mère Louise de Savoie,
femme lettrée, et par sa sœur érudite, Margue- testant de Jean Calvin. Celui-ci ne voit pas d’un
er
rite de Navarre, François I est aussi l’ami des bon œil le fait que les papes sont devenus des
lettres, concourant à l’émancipation du mou- princes enrichis, faisant la guerre à leurs voi-
vement humaniste, qui place l’homme, et non sins, à l’instar des représentants de l’aristo-
plus Dieu, au centre des débats philosophiques. cratie guerrière, que des messes luxueuses et
Il favorise et protège des auteurs comme Ma- des prêtres corrompus puissent être les inter-
rot ou Rabelais, encourage Guillaume Budet à cesseurs de Dieu auprès des croyants ou que
fonder le collège de France et crée la biblio- l’idolâtrie des Saints soit pratiquée au sein de
thèque royale, à laquelle chaque éditeur doit la religion. Mais une telle position représente
un exemplaire des volumes qu’il imprime et qui un danger non seulement pour l’Église, mais
er
deviendra la Bibliothèque Nationale de France. aussi pour François I : d’une part, si une telle
Au début de son règne, François I et sa sœur foi venait à se répandre, elle désorganiserait
er
vont même jusqu’à protéger certains huma- politiquement le royaume et un autre pouvoir
nistes qui, ayant lu la Bible dans le texte origi- religieux finirait par contrebalancer l’autorité
nal et constatant qu’elle diffère des principes spirituelle et temporelle du pape et du roi de
professés au sein de l’Église catholique, sou- France. D’autre part, libérés de leurs obliga-
haitent réformer cette dernière, qu’ils jugent tions vis-à-vis de la papauté, les protestants ne

127

paieraient plus l’impôt et deviendraient finan- être poursuivis et livrés aux cours souveraines,
cièrement indépendants, y compris du roi qui, afin d’y être jugés pour hérésie. Les exécutions
en temps normal, perçoit une partie des taxes de protestants commencent dès cette époque
La Renaissance des guerres
revenant à l’Église. (Julg 153).
Fin de règne
§ 61.k Sous la pression des théologiens de la
Sorbonne, des membres du Parlement et des § 61.l À la fin de sa vie, en 1547, seulement
er
papes qui vont se succéder sous son règne, et deux des sept enfants de François I ont sur-
surtout suite à l’affaire des Placards, le 17 oc- vécu, Henri II et Marguerite de France. Le roi
er
tobre 1534, François I va changer sa position s’éteint à l’âge de 52 ans à Rambouillet, des
conciliante vis-à-vis des réformés. En effet, au suites d’une septicémie contractée à la fin
cours de la nuit, des protestations contre la d’une longue maladie. Inhumé à la basilique
messe ont été affichées un peu partout, le roi Saint Denis, au côté de son épouse, son corps,
ayant lui-même trouvé un « placard » contre comme tant d’autres, sera profané au moment
5
la porte de sa chambre. Par l’édit de Fontaine- de la Révolution et jeté dans une fosse com-
er
bleau du I juin 1540, les Luthériens doivent mune.
2. Le court règne d’Henri II




Impact du règne d’Henri II
§ 62.a Le règne d’Henri II n’a duré que 12 ans
mais il a marqué la postérité : il a permis no-
tamment de faire cesser 40 ans de guerres fran-
co-germaines tout en conservant la puissance
de la France et en y enracinant définitivement
le courant artistique de la Renaissance. Henri
II est célèbre pour ses amours avec Diane de
Poitiers, son mariage avec Catherine de Médi-
cis et sa fin singulière. Son rôle méconnu dans
la persécution des protestants n’est pas moins
important : étant un fervent catholique, c’est à
lui que revient la responsabilité d’avoir accen-
tué la pression sur les Français réformés.

Une enfance tourmentée
§ 62.b Henri de France conserve des séquelles
psychologiques de sa prise d’otage par Charles
Quint sous le règne de son père, de 1526 à
1530, alors que son frère François, une fois re-
venu à la cour, oublie rapidement cet épisode. Fig. 6.6 : Clouet, François. Henri II de France (1519-1559). 1559.
En effet, il a très mal vécu ce qu’il considère
la Bidassoa en lui disant qu’elle avait hâte de
comme un abandon par son père, ainsi que son
le revoir. L’attitude négative d’Henri, et le fait
éloignement forcé de sa gouvernante, Diane de
qu’il n’est pas l’héritier en titre de la couronne,
Poitiers. Celle-ci l’avait quitté sur les rives de
lui vaut soit des remontrances de la part de
5 C’est-à-dire une affiche de propagande. son père, soit son indifférence. Mais à la mort

128

Chapitre
Chapitre
de son frère, le roi change de comportement 6 6
vis-à-vis de son dernier fils et s’occupe sérieu-
sement de son éducation. C’est ainsi que Diane
de Poitier devient sa préceptrice, à sa plus
grande joie (De Decker).

§ 62.c Parallèlement, François I utilise la pro-
er
messe d’un mariage d’Henri de France avec Ca-
therine de Médicis pour se lier au cousin de
celle-ci, le pape Clément VII. Catherine est hé-
ritière du duché de Florence, où sa famille a
régné 300 ans, et du duché d’Urbino, un État
er
pontifical. Pour le roi François I , un mariage
représente une solution diplomatique non seu-
lement pour se rapprocher du duché de Milan,
mais aussi pour obtenir l’alliance du roi d’An-
gleterre, Henri VIII, à qui il promet d’obtenir
du pape son divorce avec Catherine d’Aragon
(Le Fur). Henri II et Catherine de Médicis se-
ront donc mariés en 1533. Toutefois, en 1534,
Fig. 6.7 : École de Fontainebleau. Diane de Poitiers au bain. Circa
le pape meurt, rendant cette union désormais
1550.
inutile pour les intérêts de la couronne fran-
çaise. teau de Chenonceau, les bijoux de la couronne
et son influence à la cour dépasse de loin celle
Henri de France et Diane de Poitiers
de Catherine (Mariéjol 72-77). D’une rare beau-
§ 62.d Suite à cette union, Diane de Poitiers de- té, l’ancienne gouvernante devient un modèle
vient la demoiselle d’honneur de Catherine de artistique pour les peintres de l’école de Fon-
Médicis, car elles sont parentes. Veuve trente- tainebleau. Elle-même férue d’art et de culture,
naire au corps athlétique, Diane, qui a été tour Diane encourage la production artistique et ar-
à tour la gouvernante et la préceptrice d’Henri chitecturale, par exemple en faisant construire
II, est follement aimée de ce dernier. Elle finit le château d’Anet.
par succomber à ses avances et, par chance,
L’administration des affaires du royaume
leur relation passe pour être uniquement celle
qui unit un enfant à sa mère, tout au moins § 62.f L’avènement d’Henri II mène à des chan-
au début (De Decker, op. cit.). Pendant 10 ans, gements drastiques dans l’administration du
Catherine demeure sans enfant, jusqu’en 1544 royaume. D’un côté, il poursuit la politique de
où, sous l’impulsion de Diane elle-même, le roi centralisation de son père, par exemple en or-
lui donne un fils (Le Fur 184-185). Neuf autres donnant un système unique de mesure et de
enfants royaux suivront, dont sept survivront. poids pour tout le royaume, afin de faciliter les
échanges commerciaux et la taxation des biens.
§ 62.e Une fois Henri II au pouvoir, Diane de- D’un autre côté, il réforme l’administration du
vient l’une de ses « deux étoiles » inspiratrices gouvernement en créant des charges de se-
et rivales . Sous son influence, la cour change, crétaires d’État qui s’occupent de l’administra-
6
devenant pieuse et économe, du moins pour tion des finances royales. Il créé également un
un temps, alors qu’elle était jadis exubérante et contrôleur des finances, réforme le système ju-
dépensière (Henri II). Diane se voit offrir le châ- diciaire et refinance les dettes royales grâce à
un seul emprunt fait aux marchands-banquiers
6 L’autre étant le connétable de France, Anne de Mont-
morency (Cloulas 156-157). de la ville de Lyon.

129

La politique extérieure unité religieuse et il va amplifier la persécu-
tion menée contre les réformés, commencée au
§ 62.g Répondant aux attaques de Charles
règne précédent (Cloulas 319-320). Il crée ainsi
Quint sur Cambrai et sur les villes de Lor-
La Renaissance des guerres
raine, il contient l’avancée des troupes impé- la « chambre ardente », tribunal extraordinaire
du Parlement chargé d’instruire les procès en
riales et prend même les villes de Toul, Metz
hérésie, rend leur pouvoir judiciaire aux ecclé-
et Verdun. Celles-ci étaient des enclaves au
sein du territoire français, permettant une in- siastiques, interdit aux protestants d’ouvrir des
vasion plus facile par les armées germaniques. écoles et émet une ordonnance condamnant
Une trêve est signée en 1556, suite à l’abdi- les catholiques qui aideraient les protestants.
cation de Charles Quint qui est remplacé par Toutefois, le mouvement réformé ne cesse de
Philippe II d’Espagne. Dès 1557, Marie Tudor, prendre de l’ampleur, aussi bien parmi la popu-
reine d’Angleterre, mariée au nouvel empereur lation qu’au sein de l’aristocratie : la sœur du roi
germanique, attaque la France. Malgré une Marguerite de France, les neveux du connétable
8
défaite française à Saint Quentin, les Français Anne Montmorency , Antoine de Navarre ou le
reprennent Calais l’année suivante, puis Dun- prince de Condé, sans pour autant afficher pu-
kerque. En 1559, le traité de Cateau-Cambrésis, bliquement leurs opinions, manifestent leur sym-
dont les accords dureront un siècle, mettent un pathie pour les idées nouvelles de la Réforme.
terme au conflit paneuropéen. Henri II renonce Ayant échappé à une tentative d’assassinat en
à ses prétentions sur l’Italie , cède la Savoie et 1557, Henri II prend des décisions plus draco-
7
la Flandre mais conserve les villes conquises niennes encore contre les protestants : ils sont
en 1558 et bénéficie du soutien de l’Empereur exécutés s’ils prennent la fuite ou s’ils critiquent
dans sa lutte contre les protestants. Le traité ouvertement la politique répressive du roi.
de Cateau-Cambrésis est encore vu comme Le tournoi fatal
une défaite de la France par certains historiens.
§ 62.i Une des clauses du traité de Cateau-Cam-
En réalité, il permet la disparition d’enclaves
brésis concernait le mariage de Philippe II d’Es-
étrangères sur le territoire et renforce sa so-
pagne avec Elizabeth de Valois, la fille aînée
lidité.
d’Henri II, en 1559. Pour les festivités, un tour-
§ 62.h Conseillé par Diane de Poitiers, Henri II noi est organisé. Au cours de celui-ci, Henri II
croit que l’intégrité du royaume dépend de son est gravement blessé à l’œil par la lance de son




























e
Fig. 6.8 : Anonymous. Tournoi entre Henri II et le comte de Montgoméry. XVI siècle.
7 C’est-à-dire Gênes, Milan, Naples et la Corse. 8 Dont Gaspard de Coligny

130

Chapitre
adversaire qui s’était brisée et que le souverain § 62.j Consciente qu’elle n’a pas sa place 6
ne lui a pas laissé le temps de changer. La bles- au chevet du roi au moment de son ago-
sure est mortelle : Henri II agonise pendant 11 nie (Cloulas, op. cit. 302), Diane de Poi-
jours, puis s’éteint à un âge prématuré. Il laisse
tiers est interdite à la cour après les funérailles,
derrière lui un jeune roi influençable, François
auxquelles elle ne peut d’ailleurs pas partici-
II, sa femme avec ses nombreux autres enfants,
per. Pourtant, elle n’est pas inquiétée par la
un royaume en faillite et des disputes autour
vindicte de la reine-mère qui n’exigera d’elle
de la couronne de France. Catherine de Médi-
cis, dont l’influence durera 30 ans, va bientôt que le château de Chenonceau en échange de
faire basculer le pays dans un conflit sanglant, celui de Chaumont, la restitution des bijoux
qui finira par sonner le glas de la dynastie des de la couronne et des excuses publiques. Elle
Capétiens-Valois-Angoulême. s’éteindra au château d’Anet, à l’âge de 67 ans.

3. La France sous les derniers des Valois



La faiblesse du roi François II

§ 63.a François II, le successeur d’Henri II, est
encore très jeune pour exercer le pouvoir. Il est
d’ailleurs profondément attristé par la mort de
son père et accablé par le poids de ses nou-
velles responsabilités. Bien qu’il soit en âge
de régner, il préfère déléguer ses pouvoirs et
s’adonner aux divertissements de cour ou à la
chasse. Pendant ce temps, le conflit religieux,
er
commencé sous le règne de François I , tourne
en dissensions politiques au sujet de la ges-
tion du royaume. En effet, la coutume veut que
la régence revienne au prince de sang le plus
proche, si le Dauphin est encore trop jeune ou
trop inexpérimenté pour avoir la charge du
pouvoir. En l’occurrence, ce prince providen-
tiel est Antoine de Bourbon, roi de Navarre,
avec ses frères Charles de Bourbon et le prince
Condé. Toutefois, leur conversion au protes-
tantisme étant connue, leur prééminence poli-
tique s’en trouve affaiblie : François de Guise et
le cardinal de Lorraine, les oncles catholiques
de la nouvelle reine de France Marie Stuart, Fig. 6.9 : Hogenberg, Franz. Exécution des conjurés d’Amboise.
s’opposent à l’accession des Bourbons à la ré- XVI siècle.
e
gence et s’approprient le pouvoir en influen-
plotent en 1560 pour enlever la famille royale.
çant celle-ci (Romier).
Mais cette conjuration échoue grâce à la vigi-
La conjuration d’Amboise
lance des Guise : 1500 protestants sont arrê-
§ 63.b Face à la passivité des Bourbon-Condé, tés, puis massacrés (Miquel 213). Dès lors, la
qui refusent de déclencher un conflit à la cour, lieutenance du royaume est confiée à François
des aristocrates protestants de province com- de Guise. Toutefois, la répression sévère qu’il


131

mène à l’encontre des réformistes scandalise
la France entière et rend son action de plus en
plus impopulaire. Il tombe en disgrâce pour un
La Renaissance des guerres
temps auprès de Catherine de Médicis, celle-ci
mettant en place une politique de réconcilia-
tion avec le parti protestant.
La régence de Catherine de Médicis
§ 63.c La même année, l’unification progres-
sive de réformés du sud de la France mène à la
constitution d’une force militaire, laquelle tente
de s’emparer de la ville de Lyon. La réaction du
roi est énergique : il fait rétablir l’ordre dans les
provinces révoltées et arrêter le prince de Condé,
à l’origine de cette agitation (Romier 233-234).
Mais en novembre 1560, la santé fébrile du roi se
détériore et il meurt un mois plus tard. Le trône,
qui revient légitimement à son frère, Charles IX,
alors âgé de 10 ans, est confié à Catherine de
Médicis, nommée nouvelle régente du royaume.
Celle-ci prend dorénavant une part très active à la
pacification de la France (Ibid. 139-144) : les Guise Fig. 6.10 : Clouet, François. Charles IX, roi de France en 1563

quittent la cour et Louis de Condé, condamné à (1550-1574). 1553.
mort, est libéré de prison car la reine-mère sou-
des lieux tristement célèbres pour les mas-
haite entamer des pourparlers avec le parti hu-
sacres de réformistes qui y sont perpétrés. Tou-
9
guenot . Ce dialogue mène à l’Édit de janvier de
tefois, en 1563, Catherine de Médicis parvient
1562 qui, pour la première fois en France, au-
à faire signer une trêve entre les deux partis,
torise la liberté de croyance, en échange de la
la paix d’Amboise, qui durera quatre ans. Mais
reddition des lieux de culte pris aux catholiques
lorsque le prince de Condé essaie d’enlever le
par les protestants.
roi en 1567, les hostilités reprennent. En 1570,
Le début des guerres de religion
la victoire des protestants à la bataille d’Arnay-
§ 63.d La reine-mère s’efforce de redresser la le-Duc est l’occasion d’une nouvelle accalmie
situation économique et sociale du pays mais, entre des armées à bout de ressources : un trai-
10
dès 1562, le massacre de Wassy provoque la té de paix est signé à Saint-Germain-en-Laye
révolte des huguenots qui, cette fois, prennent par Henri de Bourbon, roi de Navarre, et Henri
les armes, inaugurant une guerre civile qui ne de Guise, qui ont tous les deux succédé à leurs
prendra fin que 36 ans plus tard. La France est pères Antoine de Bourbon et François de Guise.
alors partagée en trois zones : l’une catholique, Cet accord concède une liberté de culte relative
au nord du pays, une autre neutre, au centre
aux huguenots, c’est-à-dire dans certaines villes
et la dernière au Sud, revendiquée protestante.
uniquement.
Tours, Angers, Orléans, Moncontour deviennent
18 août 1572 : le massacre de la Saint-Bar-
9 C’est ainsi qu’on appelle les protestants français à par- thélemy
tir de 1560, dans la correspondance royale (Durot 533,
543). § 63.e Un rapprochement a lieu entre Charles
10 À Wassy, des protestants sont massacrés parce qu’ils IX et l’amiral de Coligny, chef militaire des pro-
pratiquent leur culte dans la ville et non aux portes de
celles-ci, comme le stipule un édit royal. testants. Celui-ci est autorisé à rentrer à la cour

132

6 6
Chapitre
Chapitre








































Fig. 6.11 : Debat-Ponsan, Édouard. Un matin devant la porte du Louvre. 1880
où il est bien accueilli par le roi, même si son peuple se souvient de la chevauchée dévasta-
influence sur lui reste limitée . La bienveillance trice de Coligny dans le Midi, avant que ne soit
11
du roi à l’égard de Coligny est motivée par sa signé le traité de Saint-Germain, et lui en garde
volonté de contrebalancer le pouvoir grandis- une rancune tenace, ainsi qu’à tous les hugue-
sant des Guise et de maintenir la paix dans le nots (Bourgeon 116-117). Ils sont considérés
royaume. Elle appuie la politique de réconcilia- comme responsables des maux qui frappent le
tion voulue par la famille royale car la guerre royaume, comme, par exemple, la mauvaise ré-
coûteuse menée contre les huguenots a mis le colte qui a provoqué l’augmentation des prix.
pays au bord du gouffre financier. Un mariage L’afflux de provinciaux dans la capitale ne fait
est également décidé entre Margot, la sœur du évidemment qu’aggraver la situation et le luxe
roi, et Henri de Bourbon, une célébration qui indécent étalé lors de la cérémonie conjugale
amène plus de 6000 protestants de province à ne les en rend que plus amers (Sales 94). L’en-
Paris. doctrinement des prédicateurs catholiques
n’est pas non plus étranger au ressentiment
§ 63.f Cette venue ne passe pas inaperçue
qui gronde : l’union d’une princesse catholique
aux yeux des Parisiens, mécontents de la tour-
et d’un prince protestant n’est-elle pas contre
nure que prennent les événements. En effet, le
nature ? De son côté, la reine-mère a beaucoup
11 En effet, il ne pourra pas convaincre Charles IX d’en- de mal à convaincre le cardinal de Bourbon de
vahir la Flandre, territoire sous contrôle de l’Espagne,
laquelle est opposée à la Réforme. Depuis le 6 avril procéder à la cérémonie du mariage, alors que
1572, Philippe II doit faire face à une insurrection qui
marquera le début de la guerre d’indépendance des le pape lui-même a refusé l’idée d’une union.
Pays-Bas (1572-1581). L’idée de Coligny est de soutenir La tension est palpable, aussi bien à la cour
les insurgés contre Philippe II afin d’unir catholiques et
protestants sous une seule bannière (Bourgeon 123). que dans les rues de Paris.

133

§ 63.g Un attentat perpétré contre l’amiral de
Coligny au lendemain des cérémonies de ma-
riage amène la famille royale à accomplir l’irré-
La Renaissance des guerres
parable. Le chef des armées protestantes n’est
que blessé mais la nouvelle s’est répandue dans
Paris comme une traînée de poudre et ses parti-
sans sont sur le point de déclencher une guerre
civile. Le roi tente de désamorcer cette situation
de crise en se rendant au chevet de la victime,
lui promettant l’arrestation des coupables. Au
même moment, le clan des Guise, très probable-
ment impliqué dans l’attentat (Buet 303-304),
fait mine de quitter Paris en abandonnant la fa-
mille royale à la vindicte huguenote. Se sentant
isolée face à la colère des protestants, celle-ci
se réunit en conseil nocturne et prend une dé-
cision radicale : anticiper les représailles des
huguenots en éliminant leurs principaux chefs 12
séance tenante. Ainsi débute la « première »
Saint-Barthélemy. La « seconde » commence au
moment où la population parisienne perçoit le
bruit et l’agitation provoqués par ces assassi-
Fig. 6.12 : Robert-Fleury, Joseph Nicolas. Scène de la Saint-Bar-
nats ciblés : croyant à une attaque des protes-
thélémy, assassinat de Briou, gouverneur du Prince de Conti, 24
tants, elle prend peur et les assaille à son tour.
août 1572. 1833.
Ils sont massacrés dans la rue sans distinction
de sexe ou d’âge. Finalement, le dernier acte se core aux oreilles de Charles IX (Ibid. 308-337).
joue dans les jours qui suivent, dans les villes de Toute cette agitation et le souvenir accablant
province où la rumeur du massacre s’est propa- des horreurs de la Saint-Barthélemy détériorent
gée. Au total, on recense au minimum 10 000 son état de santé, déjà fragilisé par la tubercu-
morts (Musée virtuel du protestantisme). Fait lose (Paré) : le roi meurt en 1574.
prisonnier, Henri de Navarre abjure sa foi et
Sous le règne d’Henri III
reste captif à la cour jusqu’en 1576.
§ 63.i Catherine de Médicis avertit son fils pré-
La mort de Charles IX
féré, Henri, de cette mort attendue. Celui-ci s’en-
§ 63.h Au cours des mois qui suivent le mas- fuit aussitôt de Pologne, fait un séjour en Italie,
sacre de la Saint-Barthélemy, le roi Charles IX puis parvient en France, où il est couronné en
met fin à sa politique de conciliation vis-à-vis février 1575. Bien que plus intelligent et plus ro-
des huguenots. En 1573, un complot destiné à le
buste que ses frères, Henri III n’affiche pas l’al-
remplacer sur le trône par son plus jeune frère
lure guerrière qui sied aux gentilshommes de
François, le duc d’Alençon, est déjoué grâce à la
cette époque : très influencé par les mœurs qu’il
sagacité de la reine-mère (De Lettenhove 293-
a observées à Venise ou à Padoue, il impose une
307). Son frère cadet, lui, a été couronné roi de
étiquette de cour dont le raffinement paraît ex-
Pologne la même année. Un an plus tard, de
cessif à certains, alors qu’il promeut des hommes
nouvelles rumeurs de révolte parviennent en-
de petite noblesse, ses « mignons », fardés, coif-
12 Selon le journal de son frère Henri, Charles IX, dans fés, habillés de dentelle et portant des boucles
un accès de folie, aurait dit : “Et bien tuez l’amiral, d’oreille. Les huguenots, dont les valeurs austères
soit ! Mais qu’on les tue tous, pour qu’il n’en reste
pas un pour me le reprocher.” et rigoureuses prônent la plus grande simplicité

134

Chapitre
6 6
Chapitre



































Fig. 6.13 : Van der Mast, Hermann. Bal à la cour de Henri III, dit autrefois bal du duc d’Alençon. Circa 1582.
vestimentaire, s’emparent bientôt de ce fait pour soutenue par la couronne d’Espagne. Celle-ci
pervertir et diaboliser l’image du roi auprès de ses contraint Henri III à signer le traité de Nemours
sujets. S’il est vrai qu’Henri III a voulu « contre- en 1585, lequel lui impose de bouter les héré-
balancer l’influence des grands du royaume » en tiques hors du royaume, de combattre son héri-
avantageant des serviteurs d’une noblesse plus tier Henri de Navarre et d’accepter l’oncle de ce
modeste, le phénomène des mignons du roi n’est dernier, le cardinal de Bourbon, comme son suc-
pas exceptionnel à cette époque (Contamine). La cesseur légitime. Par ailleurs, la Ligue souhaite
mauvaise réputation qu’il en récolte semble donc limiter l’étendue du pouvoir royal en l’obligeant
à convoquer régulièrement les états généraux et
être la conséquence d’une cabale montée contre
en limitant les faveurs qu’il concède à certains de
lui, non seulement par des protestants mais aussi
ses courtisans. Dans un premier temps, Henri III
13
des catholiques , et constitue l’un des nombreux
feint de se soumettre aux exigences de la Ligue
indices du ressentiment général à l’encontre de
mais il est plus préoccupé par le danger qu’elle
la famille des Valois.
représente que par les attaques des protestants.
La guerre des trois Henri En effet, la Ligue le dessert considérablement
§ 63.j En 1584, la mort de François de France, le auprès de son peuple avec ses pamphlets et ses
dernier héritier de la couronne, pose la question prêtres séculiers qui le critiquent au moment des
épineuse de la succession : si Henri III venait à sermons : on lui reproche sa lascivité et sa pas-
sivité, qui dissimuleraient son intention de rester
mourir sans héritier, un prince protestant, Henri
neutre dans le conflit opposant la Ligue aux Hu-
de Navarre, serait alors couronné. L’éventualité
guenots (De Conihout, et al. 89).
que les deux confessions religieuses puissent
coexister au sein du royaume déplaît fortement § 63.k En mai 1588, de Guise entre dans Pa-
à la Ligue Catholique, dirigée par les Guise et ris. Le roi, qui craint une prise de pouvoir, fait
appel à ses régiments Suisses et aux Gardes
13 Par exemple, le duc d’Alençon, son propre frère, qui
mène le parti des Malcontents, et le roi de Navarre, Françaises. Cependant, le chef de la Ligue est
récemment converti au catholicisme.

135

soutenu par la population, qui dresse des barri- L’assassinat d’Henri III
cades contre l’armée royale (Miquel 348). Henri
§ 63.l Ce coup de force est unanimement
III quitte donc précipitamment Paris et se réfu-
condamnée par la Ligue, le Parlement et par le
La Renaissance des guerres
gie à Chartres. En août, Catherine de Médicis et pape, qui excommunie le roi de France. La faculté
de Guise l’obligent à signer l’édit d’Union, réédi- de la Sorbonne va même jusqu’à délier ses sujets
tion du traité de Nemours et où Henri de Guise de leur serment d’allégeance au roi. Toutes les
acquiert le rang de chef des armées. La Ligue, provinces de la Ligue se révoltent contre Henri
14
quant à elle, reçoit la moitié des forteresses du III, qui n’a d’autre choix que de se tourner vers
royaume. Ces exigences sont confirmées à la ré- Henri de Navarre et d’unir ses forces aux siennes.
union des états généraux de Blois en septembre Mais le I août 1589, lors du siège de Paris, Henri
er
1588, au cours desquels nombre de députés li- III est assassiné par un moine ultra-catholique à
gueurs entendent à la fois contrôler les finances Saint-Cloud. Sur son lit de mort, le roi de France
du royaume et nommer les représentants au désigne son successeur, Henri de Navarre, à pré-
Conseil du roi (Constant 191). Face à cette nou- sent Henri IV. Le dernier des Valois passe ainsi
velle crise, Henri III ordonne l’assassinat du duc la couronne de France au premier des Bourbons.
de Guise et de son frère dans un salon privé du Toutefois, celui-ci devra attendre quelques an-
château de Blois, et fait arrêter les principaux nées de plus avant de pouvoir s’asseoir sur le
députés ligueurs. trône qui lui revient maintenant de droit.

4. Henri IV panse les plaies du royaume



Un roi attendu

§ 64.a L’impopularité d’Henri III était le résultat
des divergences religieuses et des troubles qui
avaient divisé le royaume pendant trois décen-
nies. Par ailleurs, en ces temps troublés, le peuple
de France est affamé et victime de nombreux
brigandages, réapparus avec les guerres de reli-
gion. La France a donc besoin d’un roi qui apaise
les tensions et lui rende son unité. Henri IV, fils
d’Antoine de Bourbon et petit-neveu de François
er
I , devient ce souverain tant attendu qui va pan-
ser les plaies du royaume et conserver l’intégrité
du territoire. Bien qu’il reçoive une éducation let-
trée, Henri de Bourbon est élevé dans le royaume
15
de Navarre comme un petit paysan, ce qui fait
16
de lui un roi proche de son peuple . Il va donc
redorer le blason de la royauté aux yeux de ses
sujets et de la postérité, car il incarne l’image
d’un roi populaire, fédérateur, héroïque, qui ap-


14 Le Midi, la Champagne, la Bourgogne, la Bretagne et
la Normandie.
15 La région actuelle du Tarn.
Fig. 6.14 : Bunel, Jacob. Henri IV de France. 1605-1606. 16 Celui-ci le lui rend bien en l’appelant “le bon roi Henri”.

136

Chapitre
6 6
Chapitre
































Fig. 6.15 : École française. Henri IV à la bataille d’Arques, 21 septembre 1589. Circa 1590.

porte la prospérité à son peuple et institue la ayant été conquise, il concentre son armée der-
tolérance religieuse. rière les fortifications de la ville d’Arques, si-
La marche difficile vers le trône de France tuées en hauteur, afin d’y recevoir les troupes
de la Ligue, menées par le duc de Mayenne :
§ 64.b En 1587, Henri de Navarre remporte la ba-
celles-ci sont pilonnées par l’artillerie du fu-
taille de Coutras contre l’armée royale, comman-
tur souverain et mises en déroute. Avec cette
dée par l’un des anciens mignons du roi. C’est
autre victoire, l’héritier du trône impressionne la
une victoire symbolique pour les protestants qui
France entière et grossit les rangs de son armée.
y voient la fin prochaine de leur persécution. Ce-
Une nouvelle victoire à Dreux, en mars 1590, lui
pendant, même si le souverain navarrais a été
donne l’occasion de rallier d’autres princes à
désigné successeur d’Henri III du vivant de ce
sa cause, car il rassure par son héroïsme popu-
dernier, sa pleine reconnaissance en tant que
roi de France ne va pas de soi : depuis Clovis, la laire et son sens brillant de la stratégie. Surtout,
Henri de Navarre met un point d’honneur à ne
fonction royale a toujours été associée au catho-
licisme romain et seulement 10 pour cent de la pas piller ou détruire les villes catholiques qui
population est protestante. En tant qu’hérétique tombent sous son contrôle (Miquel 361). Encou-
et relapse , Henri de Navarre n’est donc pas re- ragés par cet exemple, les défenseurs de nom-
17
présentatif des sujets qui constituent le royaume. breuses localités se rendent sans combattre.
En outre, les forces militaires qui appuient son Toutefois, sa stratégie consistant à affamer Paris
action face à la Ligue sont insuffisantes. Ainsi, en contrôlant son ravitaillement ne dure qu’un
conscient qu’il lui faut prendre Paris mais qu’il temps : il doit lever le siège de la capitale face
manque de moyens militaires, Henri va utiliser la aux armées coalisées du duc de Mayenne et du
ruse pour parvenir à ses fins. duc de Parme.
La conversion d’Henri
§ 64.c Il commence par s’emparer de la région
du Nord-Ouest qui ravitaille la capitale. Dieppe § 64.d En l’absence d’un souverain sur le trône de
France, le duc de Mayenne convoque les états gé-
17 Henri IV a abjuré le protestantisme puis est revenu sur
son renoncement. néraux en 1593 pour élire un nouveau souverain

137

La Renaissance des guerres
































Fig. 6.16 : École de Fontainebleau. Gabrielle d’Estrées et une de ses sœurs. Circa 1594.

catholique. Conscients que les ligueurs sont sou- françaises, il déclare la guerre à l’Espagne en
tenus par la couronne espagnole, les États pré- 1595. Il parvient ainsi à soumettre la Bretagne
fèrent négocier avec Henri de Navarre plutôt que et à reprendre Amiens, tout en ravageant la
de voir Isabelle d’Espagne, descendante d’Henri Franche-Comté, attachée aux territoires de
II, monter sur le trône. Ce serait en effet remettre l’empire espagnol (Delsalle 18-21). Le 13 avril
en question les usages du royaume concernant la 1598, Henri IV signe un accord qui restitue leurs
18
primogéniture masculine . Les États finissent par pleins droits civiques aux protestants, libres de
obtenir la conversion définitive d’Henri au catho- pratiquer leur culte dans la sphère privée, ou
licisme, qui abjure une dernière fois à la basilique publiquement dans 200 villes françaises : c’est
Saint-Denis en juillet 1593, d’ailleurs encouragé l’édit de Nantes. Les protestants sont reconnus
par sa maîtresse, Gabrielle d’Estrées. Ne pouvant comme une entité politique à part entière, avec
se faire sacrer à Reims, toujours aux mains des ses villes fortifiées et ses armées, financées par
ligueurs, il se rend à Chartres, où il est couronné. le trésor royal. Quelques mois plus tard, l’unité
Une fois officiellement roi, Henri IV accorde une religieuse du royaume ayant été rétablie, Henri
amnistie générale à ses ennemis, accompagnée IV signe la paix de Vervins avec l’Espagne, inau-
de dons importants, pour amadouer les plus ré- gurant une période de calme intérieur qui per-
calcitrants. met enfin à la France de se reconstruire, après
plusieurs décennies de guerre civile.
L’édit de Nantes
Les femmes d’Henri IV
§ 64.e Soucieux de fédérer le royaume de France
sous sa seule bannière tout en se vengeant de § 64.f En 1591, Henri IV a séduit la maîtresse de
Philippe II pour son ingérence dans les affaires son écuyer, Gabrielle d’Estrées. Cette rencontre
est importante dans l’histoire du royaume de
18 L’éventualité d’un mariage du jeune duc de Guise avec France puisque, comme il a été dit plus haut,
l’infante d’Espagne a été évoquée pour remédier à ce
problème. c’est elle qui finit par convaincre Henri d’abju-

138

Chapitre
rer sa foi, espérant ainsi obtenir une bulle du tie et les places Royale et Dauphine sont 6
pape pour le divorce de son amant avec Mar- construites. Le château de Fontainebleau
guerite de Valois (De Wismes 26). Henri IV ob- et celui de Saint-Germain-en-Laye font
tiendra l’annulation de ce mariage en 1599, l’objet d’importants travaux. Dans un souci de
peu avant la date prévue de son union avec pacification du royaume, Henri IV intervient mi-
Gabrielle. Mais celle-ci meurt des suites d’une litairement à plusieurs reprises dans le royaume
éclampsie, après l’intervention des médecins pour faire disparaître les bandes armées qui
lors d’une fausse couche. Bien qu’elle ait été son saccagent les campagnes et les guerres privées,
plus grand amour, Henri se console quelques continuant à l’intérieur du royaume (Miquel
mois plus tard dans les bras d’une nouvelle maî- 413-414). Enfin, le roi encourage la colonisa-
tresse, Henriette d’Entraigues, une courtisane tion et le développement de comptoirs dans les
qui n’hésitera pas à le faire chanter pour légiti-
Amériques, notamment au Brésil, en Acadie et
mer les enfants qu’elle lui donnera (Bège). L’an- au Québec (Martinière ; Quinn).
née suivante, il épouse Marie de Médicis, fille du
Le régicide
Grand-duc de Toscane qui lui donne rapidement
un dauphin, Louis, ce qui ne l’empêche pas de § 64.h Marie de Médicis n’est couronnée que
poursuivre ses relations extra-conjugales. Sa le 13 mai 1610, soit 11 ans après son mariage
dernière maîtresse en date sera Charlotte-Mar- avec Henri IV. À cette époque, les tensions
guerite de Montmorency, rencontrée en 1609 et entre les Bourbons et la maison des Habsbourg
qu’il mariera avec Henri II de Bourbon-Condé. renaissent. En effet, un différend oppose l’em-
Il espère en effet pouvoir compter sur la com- pereur Rodolphe II et des princes protestants
plaisance de son petit-cousin pour poursuivre allemands, soutenus par Henri IV, au sujet de la
Charlotte-Marguerite de son assiduité. Mais ce succession des duchés de Clèves et de Juliers.
dernier refuse de tenir ce rôle et s’enfuit avec sa
nouvelle femme en province, puis en Flandres.
Ce couple donnera plus tard naissance à un fils
célèbre dont le destin marquera le devenir de la
monarchie.

Le redressement du royaume
§ 64.g Assisté de son fidèle administrateur, le
duc de Sully, Henri IV met en place une poli-
tique audacieuse de redressement des finances
du royaume par la relance de la production et
l’assainissement de la politique fiscale (Poir-
son 470). En allégeant les impôts du peuple, il
cherche à favoriser l’agriculture et l’élevage, les
« deux mamelles de la France ». Il encourage
d’ailleurs la noblesse de cour à revenir sur ses
terres pour y relancer l’économie. Il fait recons-
truire des routes ainsi que la canal de Briare,
pour relier la Loire et la Seine, afin d’accroître le
développement agricole et d’augmenter le flux
de transport de marchandises. Dans la lignée
de ses prédécesseurs, il encourage également
l’architecture : l’édification du Pont Neuf est Fig. 6.17 : Duruy, Victor. Assassinat d’Henri IV, rue de la Ferronne-
poursuivie, la Grande Galerie du Louvre est bâ- rie (14 mai 1610). 1866.

139

La Renaissance des guerres




























Fig. 6.18 : Rubens, Peter Paul. Couronnement de Marie de Médicis le 13 mai 1610. 1622-1625.

En France, cette situation amène une nouvelle tholique, sort de la foule et poignarde Henri
fois les prêtres catholiques à prendre le parti IV par l’ouverture de la fenêtre. Le roi meurt
de l’Empereur contre Henri IV. C’est donc la peu après. Au cours de l’instruction du pro-
menace de conflits imminents qui pousse le cès, Ravaillac soutient qu’il a agi seul, mais le
roi à préparer la régence du royaume pour témoignage d’un cavalier du roi mentionne le
son épouse Marie, son fils étant encore trop départ précipité de militaires en armes juste
jeune pour assurer sa succession. Le lende- après l’homicide, accréditant la thèse d’un
main du sacre, alors qu’il est en route vers complot fomenté contre le souverain (Bège).
le quartier de l’Arsenal où réside Sully, une À partir de cette date, Marie de Médicis as-
charrette remplie de foin arrête soudain le sure la régence, qu’elle conservera jusqu’en
carrosse royal. François Ravaillac, un ultra-ca- 1617.































140

6 6
Chapitre
Chapitre
Références



Livres, articles et documents vidéo • De Wismes, Armel. Les grandes favorites
royales. Nantes: Artaud Frères, 2012. Imprimé.
• Bège, Jean-François. Ravaillac, l’assassin d’Hen-
ri IV. Bordeaux: Sud-Ouest, 2014. Imprimé. • Durot, Éric. François de Lorraine, duc de Guise
entre Dieu et le Roi. Paris: Classiques Garnier,
• Bordeaux, Paule-Henri. Louise de Savoie : ré-
2012. Imprimé.
gente et « Roi » de France. Paris: Plon, 1956.
Imprimé. • Hackett, Francis. Francis the First. Garden
City, New York: Doubleday, Doran & Co., Inc.,
• Bouchet, Jean-Jacques. Chambord. Paris: Fer- 1937. Imprimé.
nand Lanore, 1980. Imprimé. 
• « Henri II ». Franck Courvoisier. Quinze siècles
• Bourgeon, Jean-Louis. « Pour une histoire, d’Histoire. Les rois de France. Toute l’Histoire.
enfin, de la Saint-Barthélémy. » Revue histo- 2011. Télévision.
rique 282 (1989): 83-142. Imprimé. 
• Julg, Jean. Les évêques dans l’histoire de la
• Buet, Charles. L’amiral de Coligny et les France. Des origines à nos jours. Paris: Téqui,
e
guerres de religion au XVI siècle. Paris: V. Pal- 2004. Imprimé.
mé, 1884. Imprimé. 

• Le Fur, Didier. Henri II. Paris : Tallandier, 2009.
• Cloulas, Ivan. Diane de Poitiers. Paris: Fayard,
Imprimé.
1997. Imprimé.
• Mariéjol, Jean Hippolyte. Catherine de Médi-
• Constant, Jean-Marie. La Ligue. Paris: Fayard,
cis. Paris: Fayard, 1997. Imprimé.
1991. Imprimé.
• Martinière, Guy. « Henri IV et la France
• Contamine, Philippe. « Pouvoir et vie de cour équinoxiale. » Henri IV le roi et la reconstruc-
e
dans la France du XV siècle : les mignons. » tion du royaume. Pau-Nérac : J & D Éditions,
Comptes rendus des séances de l’Académie des
1989. 423. Imprimé.
Inscriptions et Belles-Lettres, 1994 : 541-554.
Imprimé.  • Michon, Cédric. «François I et Henri VIII au
er
camp du Drap d’Or : les dessous d’une "opé-
• De Conihout, Isabelle, Maillard Jean-François ration de com’".» Le Figaro Histoire. 20 03
et Poirier Guy. Henri III mécène des arts, des
2015. Web. 
sciences et des lettres. Paris: PUPS, 2006. Im-
primé. • Miquel, Pierre. Les Guerres de religion. Paris:
• De Decker, Michel. Diane de Poitiers. Club France Loisirs, 1980. Imprimé.

Montrouge: Pygmalion, 2003. Imprimé. • « La Saint-Barthélémy (24 août 1572). » Mu-
sée virtuel du protestantisme. 2014. Web. 20
• De Lettenhove, Kervyn. Les huguenots et les oct. 2016. 
gueux : étude historique sur ving-cinq an-

e
nées du XVI siècle (1560-1583). Bruges: • Paré, Ambroise. Les oeuvres d’Ambroise Paré,
Beyaert-Storie, 1884. Imprimé.  conseiller, et premier chirurgien du roy. Paris:
Gabriel Buon, 1598. Imprimé. 
• Delsalle, Paul. « Quand Henri ravageait la
Franche-Comté ». Images de Franche-Comté • Poirson, Auguste. Histoire du règne de Henri IV,
40 (2009). Imprimé.  1. Paris: Louis Colas et Cie, 1856. Imprimé. 


141

• Quinn, David. « Henri IV et la Nouvelle Médiathèque
France. » Henri IV le roi et la reconstruction.
• La reine Margot. Réal. Patrice Chereau. Interpr.
Pau-Nérac: J & D Éditions, 189. 485. Imprimé.
La Renaissance des guerres
Isabelle Adjani, Daniel Auteuil, Jean-Hugues
• Rey-Cotentin, Ghislaine. Les grandes étapes Anglade. Pathé 1993. DVD. 
de la civilisation française. Paris: Bordas,
[00:33:00 - 00:46:15]
1991. Imprimé.

• Reymond, Marcel et Charles Marcey-Reymond.
« Léonard de Vinci architecte du château de
Chambord. » Gazette des Beaux-Arts : courrier
européen de l’art et de la curiosité. Juin 2013.
Imprimé. 

• Romier, Lucien. La Conjuration d’Amboise.
L’aurore sanglante de la liberté de conscience,
le règne et la mort de François II. Paris: Perrin,
1923. Imprimé.

• Sales, Véronique. « Enquête sur un massacre :
la Saint-Barthélemy. » L’Histoire. March 1994.
Imprimé. 


Liens utiles à visiter

• Château de Chambord

Site officiel 

Visite virtuelle 

• Château de Fontainebleau

Site officiel 


• Herodote.net
« Le massacre de la Saint-Barthélémy » 


e
• L’histoire de France sous la III République
Duruy, Victor. Histoire populaire de la France.

Tome deuxième. p. 139 et suivante. 

• FranceTVinfo

« Henri IV, le visage d’un roi » 

• Wikimedia

Arrêt du parlement contre François Ravaillac
pour parricide commis en la personne d’Henri
IV 


142


Click to View FlipBook Version