The words you are searching are inside this book. To get more targeted content, please make full-text search by clicking here.

NOWAN - GILBERT JOLLIET ou le funambule de la matière

Discover the best professional documents and content resources in AnyFlip Document Base.
Search
Published by Yannick Jolliet, 2019-09-18 16:50:30

NOWAN - GILBERT JOLLIET ou le funambule de la matière

NOWAN - GILBERT JOLLIET ou le funambule de la matière

GILBERT JOLLIET, alias NOWAN

ou le Funambule de la Matière

Il y en a qui s'évertuent à rendre infini ce qui
autrement, serait fini...

Gilbert, c'est son truc... Tous les jours il a besoin
d'enfanter... Cela lui permet de mettre au monde
chaque matin son enfant intérieur...

Dans son mysticisme minéral, Gilbert cherche à
perpétuer le soleil, la lumière et le présent, pour
rencontrer l'infini dans le fini ?

Ou l'inverse, cela dépend des jours et de l'humeur...
Il y a des jours où même la préparation d'une
salade peut devenir infinie... Gilbert commence
l’élaboration et elle se termine 2 jours après
avec, au moins, une bonne cinquantaine de sujets
évoqués, qui lui ont même fait oublier de manger...

Tout est dans le futur chez Gilbert pour ce qui est
de la création, de la représentation, de la
manifestation concrète... Il a envie d'enfanter la
Vie de haut en bas et il sent qu'elle lui échappe
quand il la possède.

Alors, il plonge et il l'aime juste parce que sa Vie
est fille de son Art ; et elle reste pour lui
éphémère, mobile, insaisissable, caméléon,
camaïeu...

Elle ne lui pèse pas, mais elle lui demande du
temps, elle est chronophage, l'Art dévore la Vie
comme une mère le temps de son fils... Elle le
cherche en permanence et Gilbert se cache pour
être cherché et pour se donner l'envie de sortir
de là, toujours par l'Art, seule porte vers l'infini,
seule ressource pour comprendre l'homme fini.

Il invente des mondes autour d'une ficelle et il
s'emprisonne pour avoir le goût de récupérer sa
liberté...

C'est un drôle d'artiste Gilbert, même parmi les
artistes, éclectique et très cohérent...Poète,
sculpteur, peintre, philosophe, orateur et
chercheur d'infini... Surtout, au point de ne jamais
vouloir figer quoi que ce soit...

Ses sculptures sont mises, tout de suite, dans les
bras de Gaïa, tout de suite... C'est elle la Mère qui
les nourrit par tous les éléments...

Il sait qu’il a raison au moins sur ce point, le
terre est génératrice d’éternité pour Gilbert et
Dieu, ou quel que soit le nom qu’on lui donne, car
« on ne saura jamais » dirait Gilbert.

Pourtant, ce n’est pas la raison qui l’interpelle,
qui le fait bouger, qui le fait vibrer… Non, non
Gilbert aime le décalage, le deuxième degré, la
moquerie, la taquinerie, la folie sans débauche…

Ses jeux de mots sont salaces, intelligents,
bienveillants, subtils et pétillants… Exactement
comme lui, qui peut l’être aussi, selon les jours et
les humeurs…

Son élan vers l’appropriation du temps, l’amène
à le fuir et à le retrouver, dans un biorythme
totalement naturel, tel que celui d’un enfant,
connecté à ses besoins profonds…

Pour s’apaiser et se concentrer, Gilbert allume
une cigarette, on voit bien que cela le détend…en
tirant, il s’inspire, il cherche LE mot, car
l’incipit est très important et ce qu’il a à dire est
toujours sur un plan qui n’est pas encore
incarné… il a beau utiliser les matériaux les plus

lourds, ce plan ne descend pas et Gilbert le
cherche alors vers le haut, en regardant le ciel
quand il fume sa clope et en s’entourant de toute
sorte d’échelles…

Icare vers le soleil, on le voit bien que c’est dans
cette élévation qu’il retrouve l’autre de Soi, celui
qui a envie de grimper toutes les échelles, tel un
enfant à la recherche d’aventures, sans peurs et
sans reproches, chevalier de la matière au service
de l’Art…

A son âge, ce n’est pas un sage qui guide ses pas,
mais son ami le funambule, qu’il essaie d’élever à
être gardien de son FUTUR MUZEE…

A vrai dire, c’est toujours sur le fil que Gilbert a
beaucoup voyagé…

Défier l’air le rend vivant et c’est par le feu
qu’il se ressource et par l’eau qu’il s’adoucit…

La lave et les paysages nus, sauvages,
charnels…Aa ah voilà charnel il l’est…C’est
dans la sensualité de l’espace-temps que l’on
retrouve Gilbert véritablement incarné.

C’est alors que l’on voit sa flamme d’amour qui lui
donne, « presque », envie de descendre sur la
terre…s’il s’agit de respirer le souffle de la
poésie, alors on voit l’homme tout entier…

On le voit face à la poésie qui semble être sa
femme.... Il lui fait l’amour à chaque mot…. Par
la transparence et la présence, il accepte son
humanité, la limite du fini.

Par ses poèmes, il quitte le refuge minéral de sa
sculpture pour s’élever à la contemplation de la
beauté de l’Amour…et l’Univers est toujours une
femme, ou la femme est toujours un univers…Vers
le UN…C’est sa voie…

Roberta Scuderi


Click to View FlipBook Version