SEVE (1994)
Gilbert Jolliet
Une terre
si austère
…
Un exil
Foudroyée l'aile du désir
éparse dans ses cendres
que le vent soulève
à peine
Attentes et mesures
écorchures sans voix
et cette impuissante
insomnie à rêver.
De relais en escales
les étoiles du doute
et ces voiles éphémères
en guise de cap.
Ancres et dérives
intense tendu
immense et minuscule
des racines à la lumière.
Sans phare sans port
et ce reflet d'étoiles
dans l'encre mauve
d'une aube en partance.
Soudaine issue
d'une longue oubliance
secrète et révélée
la chaleur de ton intense.
Sereines qui reposent
l'une et l'autre nos errances
et nos doigts s'échangent
dans le sillage de nos accords.
Une coupe de miel
à fleur d'horizon
et nos lèvres ferventes
qui se butinent.
Et les soies du ciel
délicates se déchirent
et nous embrasent
de sève et de voyage.
Livrée au limon d'amour
sur la plage des arpèges
l'empreinte de nos corps
point d'orgue sous la vague.
Ensemble
vers l'insondable.
Le silence des partages
le partage des silences.