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Cette année le journal fête ses 20 ans d’existence, cela grâce à l’investissement bénévole des rédacteurs, du comité de rédaction et des artistes invités. Pour le numéro 39, Philippe Ramette a investi la double-page centrale. Ce fut l’occasion d’aborder la question du « point de vue » (présent aussi dans son oeuvre) que l’on porte sur l’art contemporain et de la place qu’on attribue à l’art dans la société, de sa relation au monde ou de son détachement par rapport à celui-ci.

Ce n°39 nous a permis de réunir un certain nombre de signatures mais nous sommes restés sur notre fin et n'avons pu publier ou solliciter toutes les personnes que non aurions voulu. C'est pourquoi nous avons décidé de prolonger ce numéro sur le suivant, le 40 ème !

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Published by interface.art, 2017-12-07 09:09:54

1997-2017 : L’âge de(s) raison(s)

Cette année le journal fête ses 20 ans d’existence, cela grâce à l’investissement bénévole des rédacteurs, du comité de rédaction et des artistes invités. Pour le numéro 39, Philippe Ramette a investi la double-page centrale. Ce fut l’occasion d’aborder la question du « point de vue » (présent aussi dans son oeuvre) que l’on porte sur l’art contemporain et de la place qu’on attribue à l’art dans la société, de sa relation au monde ou de son détachement par rapport à celui-ci.

Ce n°39 nous a permis de réunir un certain nombre de signatures mais nous sommes restés sur notre fin et n'avons pu publier ou solliciter toutes les personnes que non aurions voulu. C'est pourquoi nous avons décidé de prolonger ce numéro sur le suivant, le 40 ème !

Keywords: bertrand lavier,Giulietta,gianni motti,L.O.V.E.,Christian Robert Tissot,Volmir Cordeiro

le journal de l’art contemporain, nov. 2017 - avril 2018
dijon ➤ bourgogne ➤ france ➤ europe ...

n 40° www.interface-horsdoeuvre.com 1997-2017 :
L’âge de(s) raison(s)

couverture : Maurizio Cattelan

L.O.V.E., 2010

1 marbre de Carrare, 11 mètres de haut
Place des Affaires - Bourse de Milan, Italie

© Maurizio Cattelan’s archive - © Photo : Zeno Zotti

Christian Robert-Tissot, Sant titre, 1996, 50 x 410 cm, lettres adhésives sur forex, Mamco, Genève

Édito RDV T&G © Taroop & Glabel - Courtesy Semiose galerie, Paris

Ce n°40 devait tomber juste pour ses 20 ans d’existence ! Ouf !
Mais voilà, il y a quelques années, nous avions choisi de jouer avec les nombres, sans
imaginer peut-être qu’il durerait aussi longtemps notre « gratuit »… Un numéro zéro s’est L’offre d’art n’a jamais été aussi nombreuse à
glissé au départ de l’histoire et nous voilà donc plutôt au quarante-et-unième numéro ! l’échelle du monde. Il en va de même pour les
institutions publiques ou privées destinées à cette
Pour rester dans les nombres, le journal n°39 étant trop court, nous avons souhaité offre. Et l’argent circulant dans une partie du monde
poursuivre la discussion autour de l’art contemporain dans ce n°40 en sollicitant de nouvelles de l’art n’a jamais été aussi considérable. Il n’y a plus
contributions. Des points de vue sur l’art, décalés ou non, avec une pointe d’humour, de de paradigme unifiant la réflexion artistique, plus
dérision, ou, au contraire, un débat de fond avec ou sans banderilles… de grande forme générationnelle pour le manifester,
mis à part l’interminable recyclage du simulacre
Si  horsd’œuvre  est né d’Interface en 1997 (réunissant à l’époque des acteurs locaux archivistique. Mais, rassurons-nous, la bonne
qui souhaitaient remettre sur pied un «  gratuit  » après l’expérience universitaire de  Art nouvelle de cet été d’expositions internationales,
en Bourgogne), ce bi-numéro spécial a germé dans ma tête après un rendez-vous et une c’est qu’il y a des artistes qui sont du bon côté : ils
discussion en  février dernier en présence de Xavier Douroux, co-fondateur et directeur du nous ont rappelé que les Allemands ont été méchants,
Consortium (Dijon). Sa dextérité verbale, son savoir-faire en tant que médiateur pour le que la guerre c’est terrible, que les pauvres sont
programme « Nouveaux commanditaires » de la Fondation de France, faisaient que cette malheureux, que les colonialistes sont affreux, que
question de l’art contemporain était limpide pour nos interlocuteurs du jour. Un dialogue les opprimés ont vocation à s’émanciper, que le
enfin efficace, liant des individus, des groupes, des associations, des entreprises et des Vieux Monde doit être aboli et que la planète est
collectivités locales, afin de passer  commande d’une œuvre d’art contemporain dans un gravement malade. Toutes ces informations nous
contexte de proximité. manquaient, nous voilà soulagés : Kippenberger* est
mort, l’art nous ouvre les yeux et nous indique la
Poser sa crotte, son « socle du monde » 1, n’est pas chose facile ! Que ce soit d’ailleurs dans voie de la rédemption.
le paysage, dans la ville, dans le musée, dans la galerie, être juste « à sa place » c’est tout Christian BERNARD - directeur du Printemps de septembre à Toulouse
l’enjeu de l’engagement artistique.
* « Personne n’aide personne. »
Je souhaitais évidemment la présence de Xavier dans l’un de ces numéros mais il nous a
quittés trop tôt. Qu’on le suive ou non dans son engagement, dans sa vision de « bien faire »,
Xavier a façonné le paysage dijonnais de l’art contemporain (et bien au-delà évidemment et
heureusement !). Interface & horsd’œuvre  sont nés en réaction, grâce à, à cause de, en
émulation, en ébullition avec ces Pionniers du Roc Consortium, de 20 ans nos aînés. Des
manières de faire, des points de vue parfois différents mais au service d’un sujet commun :
produire et donner la parole aux artistes.

C’est avec un réel plaisir que j’ai invité Bertrand Lavier, figure incontournable de la création
contemporaine et originaire de Bourgogne, en page centrale de  horsd’œuvre, pour cette
cuvée spéciale anniversaire. Il affectionne particulièrement les socles pour donner à voir ses
objets. Très réfléchis et confectionnés avec soin, ils font partie intégrante de ses sculptures.
J’y perçois naturellement une suite logique au socle de Manzoni et au dessin du sculpteur en
quête d’inspiration de Ramette mis en avant dans le n°39. Bertrand, par ses objets soclés ou
superposés, nous invite à prendre position, à prendre la pose (autant que l’objet posé sur
son socle) pour apporter un point de vue critique.

Cette lecture classique de la statuaire n’est pas une posture contemporaine mais bien une
mise à distance nécessaire pour affirmer qu’il faut être responsable de ses engagements
en tant qu’artiste, critique, commissaire, directeur, collectionneur, journaliste… ou tout
simplement comme regardeur.

Pour sa page centrale, Bertrand Lavier a joué la couleur mais oh combien dans le sujet ! Ses
monochromes bicolores sont la matérialisation de la subjectivité en art et des interprétations
différentes que chacun peut en faire. Une question de point de vue à travers ce que l’on
pourrait prendre pour de l’absolu, la couleur définie d’un rouge. La science, la chimie auront
beau venir en aide à la définition des couleurs, il demeurera toujours un écart de langage,
de point de vue et d’interprétation à travers le verbe de chaque regardeur. C’est ce qui
nourrit l’histoire de l’art, la diversité des prises de position : et si tout commençait par un
socle ou un point rouge sur une toile ?

En guise de hors-d’œuvre et malgré ses apparences, la Giulietta accidentée de Bertrand tient
autant la route que le Socle du monde de Piero ! Si la moutarde vous monte au nez à lecture
de ce numéro, vous y verrez rouge… vermillon bien évidemment !
Le doigt d’honneur en guise de sincérité et d’engagement… Bravissimo Maurizio.

Frédéric BUISSON - Co-responsable d’Interface/horsd’oeuvre, Dijon

1. Piero Manzoni, Le Socle du monde, hommage à Galilée (Base del mondo), 1961, couverture horsd’œuvre, n°39,
juin 2017.

Bertrand Lavier, Giulietta, 1993, automobile accidentée sur socle, 166 x 420 x 142 cm
Collection du Musée d’Art Moderne et contemporain de la ville de Strasbourg

2

Anna’s Week-end (Laëtitia Badaut Haussmann (avec Antonia Carrara, Xavier et aux publics du centre d’art, et son rôle dans la distribution et la l’improvisation, une manière d’être ancré.e.s dans le présent à côté
Cormier, Romain Guillet, Chloé Quenum, Barbara Quintin, Nicholas Vargelis) : circulation des savoirs et de la parole. Elle posait la question de du temps plus réglé de l’institution.
exposition Tes mains dans mes chaussures 2/3, (21/01-20/04/2017), La la plasticité de l’institution, sa capacité à se transformer, malgré
Galerie, Noisy-le-Sec - © Photo : Pierre Antoine les habitudes des personnes qui y travaillent et les règles et Un des enjeux de notre démarche vis-à-vis de l’institution a été
lourdeurs administratives qui en disciplinent le fonctionnement. de réfléchir à la possibilité de désapprendre les fonctions qui
De septembre 2016 à juillet 2017, j’ai été invitée par Emilie Renard Tes mains dans mes chaussures incarne une volonté commune nous y sont assignées. À contre-courant de la manière dont
en tant que curatrice associée au centre d’art La Galerie de Noisy- d’agir depuis et au sein de l’institution publique qu’est le centre les injonctions à l’expertise et à la professionnalisation nous
le-Sec. Nous avons conçu ensemble, avec les membres de l’équipe d’art, en lui reconnaissant sa nécessité, sa légitimité, son intérêt cantonnent à des fonctions rigides dans l’institution : nous
du centre d’art et les artistes que nous avons invité.e.s, la saison politique et artistique, tout en cherchant à rendre visibles et avons envisagé avec les artistes et les membres de l’équipe la
intitulée Tes mains dans mes chaussures. dicibles les rapports de force qui l’animent, les formes d’oppression possibilité de rendre les contours de nos fonctions plus flous en
et les inégalités qui peuvent y exister. Il ne s’agit pas de nier la nous déplaçant au quotidien dans des rôles qui n’étaient pas les
Lors de nos premières conversations, Émilie Renard mettait en nature conflictuelle des relations de pouvoir qui agissent au sein nôtres habituellement ; en s’autorisant la possibilité d’acquérir
avant son souhait d’interroger sa pratique en tant que curatrice de l’institution mais de travailler à leur conscientisation et réfléchir de nouvelles compétences à travers la participation à un projet,
et directrice, elle pointait des enjeux vis-à-vis de l’éthique de la à la manière dont nous pouvons agir sur eux. comme celui de Myriam Lefkowitz qui a proposé aux membres de
pratique curatoriale dans ses relations aux équipes, aux artistes l’équipe de devenir dépositaires de sa pratique Et sait-on jamais
Le point de départ du projet a été la proposition de son étirement dans une obscurité pareille ? ; en permettant à différents membres
sur une année, à travers l’image du morphing, de la transformation de l’équipe de partager des aspects de la fonction curatoriale ou de
lente et continue. Un autre rapport au temps et aux rythmes a faire intervenir des savoir-faire issus de leur vie personnelle dans
donc ainsi été institué en parallèle du rythme habituel de le contexte du projet. Nous avons choisi de mettre au centre de nos
l’institution qui est déterminé par 3 expositions par an, 3 journaux préoccupations la question de l’hospitalité et de la considération
qui les accompagnent, 2 ou 3 résidences. Il s’agissait de tester du bien-être des corps à la fois des visiteurs, des artistes et des
la souplesse de l’institution, sa capacité à s’ajuster à une autre membres de l’équipe travaillant au centre d’art au quotidien.
relation à la durée et à d’autres rapports de travail. Le pari a été
de commencer à travailler sans savoir comment le projet allait Cette expérience a été véritablement transformatrice, permettant
avancer ; des invitations aux artistes ont été lancées, ouvrant un l’émergence d’un ensemble de désirs et de questions qui
spectre large de collaborations possibles, en privilégiant le rythme déterminent mon point de vue et mon positionnement dans le
de chaque pratique artistique, sa situation spécifique, les désirs champ de l’art aujourd’hui.
singuliers des artistes et la manière dont ils pouvaient rencontrer
les enjeux du projet. Nous voulions faire cohabiter une pratique de Vanessa DESCLAUX - Commissaire d’exposition et enseignante à l’ENSA de Dijon

Peut-être bien qu’il n’y a d’art qu’engagé, que face au monde. Pour moi les artistes sont des voyants, des magiciens,
quelque part entre la posture romantique revendiquée par Rimbaud et celle de Beuys quand il annonce que « le but
c’est la conscience de soi qui débouche sur un acte capable de transformer le monde ». Transformer le monde. Sinon
rien. Et le faire aussi au féminin parce que notre point de vue reste trop masculin et que c’est toujours et encore le
« Il » qui l’emporte. Alors, les artistes sont des voyantes, des magiciennes. Et toutes elles changent le monde...

Amélie LAVIN - Conservatrice du patrimoine et commissaire d’expositions ; Directrice du musée des Beaux-Arts de Dole

L’art, candidat

À peine revenu de 3 jours à Londres dans 3 musées et quelques galeries, Interface me de Dove Allouche ou de Zhu Hong qui provoqueront dans notre regard une progressive
demande mon point de vue sur l’art. Quelle aubaine, j’ai des images plein la tête, et les disparition de l’habitude (Boetti).
jambes : British Museum, Tate, David Zwirner, Massimo de Carlo, National Gallery où j’ai
enfin vu les Époux Arnolfini en compagnie des Préraphaélites 1 et de ce miroir convexe 2 Candidat à l’appréciation esthétique, il sera alors une persistance, une survivance, une lutte.
qui offre un point de vue élargi sur le monde.
Bertrand CHARLES - Critique d’art
Candidat à l’appréciation esthétique 3, un tableau – que je n’ai pas envie de nommer
– trop éclairé dans la vitrine d’une galerie de Mayfair me déçoit autant que le dernier 1. Reflections : Van Eyck and the Pre-Raphaelites, the National Gallery, jusqu’en avril 2018
smartphone à la pomme. Présentation hyper esthétisante dans une vitrine qui réfléchit 2. L’exposition met en évidence les liens qui unissent les préraphaélites et Van Eyck dans l’usage du fameux miroir
l’image d’une Bentley hybride aux mille reflets bleu électrique, elle-même projetant ses convexe en mettant en regards différents miroirs avec les tableaux.
chromes dans les miroirs d’un show room de salle de bains où le faux marbre rivalise avec 3. Pour George Dickie, l’artiste ne fait pas des œuvres proprement dites, mais des « candidats à l’appréciation
le vrai cristal. Quant l’art devient putassier, je le regarde comme objet de désir. J’y projette esthétique » et c’est finalement l’institution qui décide de ce qui sera – ou non – reconnu comme œuvre ou comme art
seulement ma potentielle propriété, et puis quoi ? (La nouvelle théorie institutionnelle de l’art, 1974).

Candidat à l’appréciation esthétique, il sera support
et matière à discussion. Ouvert, non pas comme un
parapluie, mais plutôt comme un (grand) verre. Il
permettra tout et notamment qu’on le déteste quand il
laissera indifférent. Mais surtout, il sera furieusement
beau, touchant, émouvant. On écrira pour lui. Il sera
une surface de projection blanche comme les écrans
des Theaters de Sugimoto, une surface Ponsée de Régis
Perray ou encore Erased par Rauschenberg. Il sera
tout et non pas son contraire mais sa copie : oh, ma
Sherrie (Levine) ! Il sera son propre miroir où s’y reflétera
Vénus. Merci Vélasquez. Il sera une main à deux
pouces scientifiquement éprouvée par Éric Duyckaerts
en même temps qu’une ligne faite en marchant, un
Long déplacement en somme, un glissement qui fera se
rencontrer le cube – Pink Tons – de Roni Horn et la glace
qui fond de Paul Kos – The sound of ice melting.

Candidat à l’appréciation esthétique, il possédera toute
la sincérité d’un engagement véritable. Il ne s’identifiera
pas toujours, il pourra se mêler de façon subreptice dans
le cours de nos vies. L’art de Robert Milin tiendra ici une
bonne place.

Candidat à l’appréciation esthétique – alors que notre Zhu Hong, Evaporation V, 2016
hyper-connexion nous condamne à un état de réceptivité rotring et crayon de couleur sur papiers, 38 x 27 cm
permanente – il viendra se faire attendre et nous irons
chercher ses images. Celles, longtemps crayonnées,

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17.03.2016 Passeur d’émotions
Thomas Houseago à l’Académie Conti à Vosne-Romanée
Guillaume Constantin (en montage) aux Ateliers Vortex à Dijon On me qualifie parfois de critique d’art. Mais je ne me considère pas comme tel. Je suis
Marc Camille Chaimowicz avec For the girls à Dijon journaliste et, depuis plus de vingt ans, mon domaine de prédilection est l’art. Avec le temps,
L’atelier Chiffonnier à Dijon je suis devenue ce que certains appellent un « prescripteur », vilain mot issu du milieu du
L’almanach 16 au Consortium à Dijon marketing. Cela veut dire que ce que j’écris peut avoir une incidence sur le sentiment d’un
Attention les voilà ! à Interface à Dijon lecteur, qu’il soit amateur, collectionneur, artiste, galeriste, journaliste… Pourtant la grande
Journées portes ouvertes à l’Énsa à Dijon partie de mon travail, en tant que chroniqueuse du marché de l’art, consiste à collecter des
informations pertinentes, des faits établis sur l’état du marché de l’art à un moment donné,
08.12.2010 ce qui ce vend et à quel prix, sans jugement de valeur – sauf quelques fois pour me moquer
David Askevold au Consortium à Dijon des pérégrinations du marché et de ses acteurs. La vérité est ailleurs, peut-être du côté des
The Unknow Group au Frac Bourgogne à Dijon critiques d’art. Mais encore faut-il que ces derniers ne s’adressent pas exclusivement à un
lefevre jean claude & claude rutault à Interface à Dijon public d’initiés.
Philip Tonda Heide dans son atelier à Paris J’ai plus d’empathie pour le profane : celui qui se sent un peu gêné dans un musée ou centre
d’art parce qu’il n’a pas les clés de lecture de l’œuvre de l’artiste exposé, celui qui n’ose
21.09.2010 pas pousser les portes d’une galerie sans être accompagné de « quelqu’un qui connaît ».
Made in Pavé au Hangar aux manœuvres de la Citadelle de Besançon Je me réjouis de voir que, depuis quelques années, le processus de démocratisation de l’art
Made in Pavé au Pavé dans la mare à Besançon a fait son chemin, notamment grâce au développement d’un nouveau métier, le médiateur
Made in Pavé dans la cour du Musée du temps à Besançon culturel. On le croise sans qu’il vous toise dans les institutions, foires et salons, et même les
Hiraki Sawa au Musée du temps à Besançon galeries d’art. Quelques fois, c’est le galeriste ou même l’artiste qui tient très bien ce rôle, s’il
Musée du temps à Besançon en a la vocation ou l’envie. Avec un médiateur, on est dans un échange individuel convivial,
Quel devenir pour le fort de Beauregard ? au Musée du temps à Besançon conduisant à un éclairage sans prétention. Quelle grande satisfaction in fine.
Armando Andrade Tudela au Frac Bourgogne à Dijon Plus grande est la satisfaction lorsque l’œuvre entre en résonance avec le spectateur,
Baptiste Debombourg à Interface à Dijon l’interpelle et crée une émotion forte. Lors de ces états de grâce, j’aspire à être un passeur
Emory Douglas à la Nef à Dijon d’émotions. À ce titre, j’aimerais mettre en lumière un récent travail de Jeanne Susplugas
Mark Handforth dans le jardin de La Nef à Dijon qui m’a enthousiasmée. Pour réaliser sa série des Flying houses, l’artiste a posé la
Sylvie Auvray au Consortium à Dijon question suivante à des gens : « que prendriez-vous si vous deviez quitter votre lieu de vie
dans l’urgence avec l’idée de ne peut-être jamais y revenir ? ». Après avoir récolté des
Depuis le 27 témoignages, elle fait des dessins (ou des œuvres en volume) qui représentent les objets
cités qu’elle rattache à une maison inventée, fantasmée. Ces portraits anonymes (seules les
septembre initiales de la personne figurent dans le titre) constituent en outre une étude sociologique
singulière. J’aime la façon originale dont Jeanne Susplugas renouvelle le genre du portrait
2004 à 10h, en questionnant notre attachement sociétal à la matérialité. Et vous ?

Joël RIFF voit Armelle MALVOISIN - Journaliste et conseil en art contemporain

une exposition

par jour, au

moins. Voici les

sept journées

durant lesquelles

il est passé à

Interface.

28.01.2010 © Jeanne Susplugas, Flying house (C.S.), 2017, 42 x 29,7 cm
Pierre Vadi chez Triple V à Dijon
Pierre Ravelle-Chapuis chez Triple V à Dijon
Katharina Schmidt à Interface à Dijon
Juergen Teller par Eric Troncy au Consortium à Dijon
Église Saint Pierre à Chalon-sur-Saône
Musée Vivant Denon à Chalon-sur-Saône
Le paradis ou presque : Los Angeles [1865-2008] au Musée Niépce à Chalon-sur-Saône

11.04.2009
Charline von Heyl au Consortium à Dijon
Marc Camille Chaimowicz chez Triple V à Dijon
Musée des beaux-arts de Dijon
Thierry de Mey à l’Opéra à Dijon
Tere Recarens au Frac Bourgogne à Dijon
Entre poire et fromage - World tour #3 à Interface à Dijon
Jean Dupuy chez Barnoud à Dijon
Didier Marcel à France 3 Bourgogne Franche-Comté à Dijon

27.12.2008
Guillaume Constantin & Raphaël Zarka à Interface à Dijon
James Angus chez Triple V à Dijon
Il n’est de montarde que de Dijon au Palais des ducs et des états de Bourgogne à Dijon
Musée des Beaux-Arts de Dijon
Stefan Brüggemann au Frac Bourgogne à Dijon
Musée d’art sacré à Dijon
Musée de la vie bourguignonne à Dijon
L’association Quat’zarts présente 6 artistes à la Salle de la coupole à Dijon
Collier Schorr au Consortium à Dijon
Sturtevant au Consortium à Dijon
Matthew Buckingham au Frac Bourgogne à Dijon
Faudra qu’on en discute demain matin à Interface à Dijon
Michael Scott chez Triple V à Dijon

Le point de vue est l’histoire qui a changé le monde, et qui continue de le faire.

Jérôme SANS - Directeur artistique, directeur d’institutions et commissaire d’expositions

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Volmir Cordeiro, L’œil, la bouche et le reste, 2017
Interprétation : Volmir Cordeiro, Marcela Santander Corvalán, Isabela Santana et Calixto Neto

© Photo Fernanda Tafner

À corps perdu

La performance de Volmir Cordeiro à laquelle j’ai assisté dans le Potager du Roi à Versailles
le 24 septembre, me donne l’occasion ici, en l’articulant à d’autres œuvres, de donner un
témoignage sur quelques-uns des enjeux de la perception.

Volmir Cordeiro même, de gagner une sorte d’extériorité, protégée si possible des regards, qui nous permettrait
Dans cette pièce, L’œil, la bouche et le reste, le chorégraphe brésilien avec trois autres danseurs de fuir la situation presque obligée d’être exposés. Or l’art invente justement cette exposition sur
opère la décomposition à la fois dynamique, physique et parlée de nos organes et de nos sens. un mode distancié, ici avec beaucoup d’humour et de chaleur.
Il les met en scène à travers des gestes et des mots précis qui désignent nos facultés sensorielles La figuration humaine n’y tient pas le rôle d’une doublure, d’une bonne imitation des apparences,
et cognitives par quoi la perception s’organise. Et avec elles le plaisir d’un apprentissage mais bien plutôt leur recréation pour oser la représentation de ce qu’il en est d’être dans la peau
anatomique, la vitalité d’être au monde, autant que la tentation de le dévorer, de prêter le flanc d’un vivant aux prises avec des affects, des questions existentielles et matérielles, des moyens
à l’indicible. S’il s’agit de se sentir vivre, on peut aller en chercher les effets dans l’ordinaire et artistiques, une culture, l’actualité, des énigmes et que sais-je encore. Tout porte à croire que
ses excès, mais tirer aussi profit de cet espace fictif que constitue pendant une heure un petit l’image focalise sur le corps, mais elle en dépasse largement les contours au profit de ses
théâtre de verdure. énergies, de ses aspirations, de son devenir politique, en écartant leur classement commode
En mêlant des sauts à des arrêts prémédités, ouvrant grand la bouche sur des dents blanches, dans des catégories.
respirant à fond, la peau très pâle contrastant avec celles de ses partenaires, tous toniques et
décidés, exercés et vigilants, Cordeiro exprime une part de sauvagerie introuvable ailleurs, Edgar Degas
garantissant qu’une zone indomptable en chacun échappe aux conventions. Une part de notre C’est aussi ce que m’apprend la Petite danseuse de 14 ans de Degas. Créée en cire en 1881,
liberté est bel et bien irréductible. moulée en bronze et conservée au musée d’Orsay, le livre de Camille Laurens publié en 2017
révèle la biographie de son modèle – Marie Van Goethem –, après les recherches menées
Anne Imhof par Martine Kahane en 1997. L’œuvre est en situation de répétition, d’être vue et revue, sans
Un mois auparavant se présentaient devant mes yeux et sous mes pieds les êtres rampants et cesse augmentée d’une nouvelle étude et avec elle d’une nouvelle perspective. Loin de se déliter
accroupis de Faust dans le pavillon allemand de la Biennale de Venise. Anne Imhof y pousse du fait de ces opérations successives, mais déplacée et comme modifiée dans la façon d’être
ses performeurs vers des postures contraintes en les coiffant d’une dalle de verre-plancher et de approchée, elle n’est pas un objet capable de se garantir par lui-même et de porter pour
spectateurs qui marchent dessus. Des captures vidéos de cette même performance ont été mises toujours les significations dont l’a dotée son auteur. Elle est un signe transitoire entre le moment
en ligne tous azimuts. La transparence de la vitre donne l’illusion d’y être mais agit comme un de son exécution, les conditions de sa mise en vue et de sa réceptivité.
obstacle. L’un des ressorts de l’enfermement tient précisément à l’investissement du pavillon, à
cette distribution sur les réseaux, ce semblant de participation qui fait croire à un partage alors À travers ces démarches, sans cesse se remuent et se choquent en moi les sensations, les pensées,
que le contenu des images, par le fait d’être regardé derrière un écran, reste hors d’atteinte. Il se les phénomènes qu’engendre la perception du corps des autres et du mien avec le leur. L’art,
transforme en «marchandise digitale» 1, empêchant de réagir à l’aliénation et de la considérer par une percée aussi impérieuse qu’imprévisible, me place en face de mystères jamais vraiment
pour ce qu’elle est vraiment. élucidés, celui de la présence, celui de la relation, de l’identification.

Volmir Cordeiro, lui, établit clairement le contact avec le public, se tient ouvertement de face,
contourne les gradins. Tourner la tête, se déhancher pour le suivre, nous incorpore. Dans Faust
personne ne se regarde, pas même les spectateurs entre eux ou si peu, qui ont tous le nez dans
leur portable dans le but de capter des acteurs dont les actions – je l’apprendrai plus tard dans
la presse – leur sont dictées par sms. Motivation du spectacle et diffusion vont de paire.

Philip Guston
Il faut dire que les yeux exorbités et les pieds géants dans les portraits peints par Philip Guston
dès la fin des années 60, entre des gris mornes et des roses qui saignent, m’ont donné à sentir
la force de la saisie avide et pluriangulaire du monde – Philip Guston pour qui peindre est « une
lutte acharnée entre ce qu’on sait et ce qu’on ne sait pas », dit : « Je peins ce que je veux voir » 2.

Auguste Rodin Quels rapports y a-t-il entre ces œuvres sinon celui de venir se conjuguer dans ma mémoire,
À cela s’ajoutent les figures de Rodin, exposées cet été au Grand Palais 3, dans lesquelles les de s’y présenter à égalité, de s’y fondre, actionnant vivement, éperdument des états corporels,
inflexions de la nuque, la manière d’en éprouver la résistance à force de l’étirer, la désigne des souvenirs d’éducation et des créations artistiques, ne me permettant plus de décider lesquels
comme le lieu névralgique de l’articulation des formes. La marque des pouces du sculpteur seraient les premiers, qui du simulacre ou du réel aurait conduit mes façons d’être.
est si bien imprimée dans la matière, les torsions si fortes que j’en ressens presque le travail
sous l’échine et ne peux passer à côté de la notion de raccord et des rapports de forces qu’elle Que font-elles sinon d’aller puiser dans ce que chaque créateur a de plus cher et de tirer de ma
implique. Les liens entre les membres, entre le corps et le langage, entre le corps et l’espace, personne une dimension nouvelle, à savoir la conscience qu’entre l’auteur, sa visée et l’œuvre qu’il
leurs dimensions spirituelles et symboliques s’en trouvent exacerbés. me montre il y a toute l’épaisseur d’une médiation. La représentation du corps n’est pas le corps
lui-même, mais une réalité d’une autre nature, à la substance particulière. Peinture, sculpture ou
Vestiaires performance ne sont pas la représentation d’un sujet, mais la représentation de la vision de ce
Me voilà prête pour Vestiaires, la mini-série de handisport produite par Les Films d’Avalon et sujet. Par vision j’entends une perception en acte, en mouvement avec l’instabilité, les tâtonnements
Astharté & Compagnie, que programme France 2 après le journal de 20h. Ses acteurs refont et les aspects fragmentaires qui la caractérisent et pour un objet qui presque toujours se dérobe,
le monde, parlent de ce qui les concerne en rivalisant d’esprit, sans cacher l’insensibilité d’une dans une situation donnée. Ces éléments complexes réclament à l’œuvre d’art leur synthèse, un
jambe, une main trop petite, l’autisme du syndrome d’Asperger ou l’amnésie, toute prothèse montage capable d’en offrir la conciliation avec une sorte d’évidence, alors qu’ils relèvent en fait
abandonnée sur le plongeoir avant de se jeter à l’eau. du disparate, du provisoire et de la dispersion. L’art s’apparente à une image du doute. Pourtant,
Le génie des dialogues de Adda Abdelli et Fabrice Chanut reformule les appréhensions de grâce aux artifices, à l’audace dont elle est faite aussi, l’image déploie sa force, elle m’attend.
la déficience physique ou du trouble comportemental, piste les non-dits, et redirige l’attention
humaine non pas sur la forme malvenue du corps mais sur le jugement qui atrophie nos facultés, Martine LE GAC - Professeure d’Histoire des Arts à l’ENSA Dijon et critique d’art
le racisme et les peurs qui nous tétanisent et font de nous des êtres diminués, manquant de
confiance, souffrants. Nous avons tous le même ADN. 1. « The performers aspire to become images, digital commodities », mots employés par Suzanne Pfeffer, commissaire
Les épisodes montrent la force de nos désirs, le vrai de nos intranquilités, la hantise de de l’exposition, dans le communiqué de presse, du 13 mai au 26 novembre 2017.
voir passer dans le visible la honte d’être humains, c’est-à-dire imparfaits. Mal à l’aise et 2. Philip Guston et les poètes, Gallerie dell’Accademia, Venise, du 10 mai au 3 septembre 2017. Commissariat de
potentiellement en crise, nous sommes, chacun, dans l’incapacité de se désolidariser de soi- l’exposition : Prof. Dr. Kosme de Barañano.
3. Rodin - L’exposition du centenaire, Grand Palais, Paris, du 22 mars au 31 juillet 2017

« Et tous ils changent le monde »

Je ne suis qu’une « regardeuse »

Mais cela me permet
de faire un pas de côté
de savoir que 1 + 1 ≠ 2
de voir le ciel vert, rouge, jaune,
de ne rien comprendre et parfois de mieux comprendre

Et par mon métier de « passeur »
de partager mes engouements
d’inviter à des découvertes

de donner la possibilité à des artistes
de travailler
de nous séduire, surprendre ou
en bref de nous montrer le monde autrement.

Blandine CHAVANNE - Conservatrice du patrimoine

Susanna Fritscher, Souffles, 2014, cristal, 550 mm, dia. 34 cm
Commande de la Fondation d’entreprise Hermès, réalisée avec les cristalleries Saint-Louis
7

What you see is what you see
Ce que vous voyez est ce que vous voyez

Mille fois citée, et hélas trop souvent galvaudée, la sentence ce que vous seul voyez. Et rien d’autre. L’objet vu et le sujet Fiac 2017 : Véronique Joumard, Verre Dichroïque
de Frank Stella est la plupart du temps entendue dans la voyant appartiennent tous deux, et de façon indissociable, © GDM, galerie des Multiples, Paris
même acception : ce que vous voyez, l’objet qui vous est à la même expérience de perception. Il nous est impossible
présenté, qui vous fait irréductiblement face ou dont vous de voir, de percevoir, au-dehors de notre propre expérience
pouvez faire le tour, ne présente en ce lieu et en cette de perception, elle-même indissociable de la somme de nos
place, que lui-même. Il ne re-présente rien d’autre, il est connaissances, de nos expériences, de nos émotions, de
présence, nul besoin de sortir de sa contemplation et de sa notre sensibilité, de notre culture, etc.
connaissance pour l’appréhender et le comprendre. Que l’objet d’art minimal soit indissociable de l’expérience
de perception d’un spectateur est d’ailleurs ce que lui
C’est toute la volonté de l’art minimal, et surtout de l’art reprochera Michael Fried, au nom de l’anti-théâtralité chère
conceptuel, que de concevoir des objets libérés de toute aux greenbergiens (qu’une œuvre, fut-elle moderniste, puisse
signification qui les soumettrait à un ordre, une volonté, une échapper à cette expérience est une autre histoire).
politique ou une exigence culturelle extérieure à la pratique Cette acception contraint l’œuvre d’art dans les limites de
artistique. l’expérience de perception mais la libère aussi des fonctions
qui lui sont habituellement assignées : la dépendance au sujet
Pour Donald Judd, il s’agit avant tout de libérer l’art de regardant rend impossible la maîtrise de sa signification.
l’historicisme dans lequel l’enferme Clement Greenberg et les
modernistes (au sens greenbergien). Et Stella, dans ce sens, Ces deux acceptions se relativisent mais ne se contredisent
invite à regarder les œuvres indépendamment de l’histoire pas. Les deux acceptions de la sentence de Frank Stella
de l’art et de ce qui fut nommé art avant le minimalisme. libèrent l’œuvre d’art, et son spectateur, de toute instance
Jopseh Kosuth ira plus loin. Il s’agira pour lui de libérer critique, marchande ou institutionnelle, extérieure à l’œuvre
l’art de toute autre fonction que son propre exercice. L’art, d’art et à l’expérience de sa perception.
désormais, est conceptuel, et le seul concept de l’art est l’art. Aujourd’hui le kitsch et le pompier ne cessent de se réclamer
À partir de l’art conceptuel défini par Kosuth, la phrase de de la signification de l’œuvre, de l’autorité d’un sens auquel
Stella nous indique que ce que nous voyons, l’œuvre d’art se réfèrerait l’œuvre. Le décoratif et le spectaculaire ne
que nous percevons, ne montre rien d’autre que son propre seraient que les apparats d’un sens plus fin, porté par les
processus matériel de création (par exemple : de larges artistes en vogue sur le monde contemporain. Et d’abord,
bandes noires régulières dessinant une forme géométrique bien sûr, une critique de la vanité du monde contemporain…
sur une toile brute marouflée sur un châssis dont l’épaisseur Bref, la légitimité de ces œuvres, parfois littéralement
est égale à la largeur des bandes). brillantes, viendrait de ce qu’elles représentent, de leur sens
caché (mais pas trop), de l’interprétation que nous pouvons
Il est une autre acception de la sentence, plus rarement prise en faire.
en compte. Ce que vous voyez est ce que vous voyez, c’est Il est alors utile de faire appel à la phrase de Frank Stella.
dire que l’expérience de la vision que vous faites de cet objet
précis ne peut être faite que par vous. Ce que vous voyez est Gilles DROUAULT - GDM, galerie de multiples, Paris

Retraité, tumeur et
mauvaises herbes

Pour une petite réforme langagière

à l’usage de trois mots

Qu’est-ce qui unit ces mots que nous utilisons et côtoyons dans notre quotidien le plus
proche ? Peut-être leur inadéquation avec notre monde. En effet, un retraité en traitant
des mauvaises herbes dans son jardin peut contracter une tumeur. Cette image
contemporaine contient des mots toxiques.

Le mot retraité induit un retrait. On cesse effectivement une activité professionnelle après
avoir passé sa vie au service des ressources dites humaines. Comme le rappelle un ami, ce
terme donne l’impression d’être en haut du toboggan. Peut-être cette période pourrait-elle
devenir « la grande vacance », expression à la perspective plus joyeuse.

Qui peut se permettre de décréter qu’il y a des mauvaises herbes ? Monsanto peut-être.
Dès notre plus jeune âge nous avons appris à tuer quelques herbes et insectes, bafouant petit
à petit les lois existentielles de la vie, nous conduisant vers notre finitude annoncée.

Tumeur, enfin, est sans appel.

Des mots nécessaires à la vie. Allez ! Marche dans la nuit, nu, à l’état sauvage.

Bertrand GODOT - Directeur de la programmation art contemporain du Carré, Château-Gontier

La meilleure manière d’avoir un point de vue sur la réalité, c’est de

s’en éloigner un maximum. Il s’agit de s’asseoir au fond d’un trou,

dans un puits, à l’entrée d’une grotte ou d’une mine, au centre d’une

carrière ou de s’allonger dans un volcan éteint…

Niek VAN DE STEEG - Artiste

Céramicible hommage à Haruki Murakami *, 2016
Porcelaine et crayons de couleurs, cadmium (jaune, orange, cobalt bleu), mine de plomb

Série d’une bosse, 34 x 34 x 8 cm

* Plus spécifiquement, l’image est issue de la lecture des Chroniques de l’oiseau à ressort
de Haruki Murukami, traduction Corinne Atlan et Karine Chesneau, Le Seuil, Paris, 2004

Céline Cléron, « Le perchoir d’Horus » Une minute de latitude, 2014 8
Le Carré, Scène nationale - centre d’art contemporain, Château-Gontier
© Photo : Marc Domage

Je n’aime pas « l’art contemporain »

Je n’aime pas l’art contemporain ; mais je dirais la même chose de l’art du XVIe
et du XVIIe siècle européen. J’aime Caravage, Poussin, Vermeer, déjà beaucoup
moins Simon Vouet ou Valentin de Boulogne et pas du tout d’innombrables autres qui
encombrent les musées, y compris le Louvre, sans compter ceux qui ont disparu je
ne sais où. J’aime Carlos Kusnir, Claude Lévêque, Jérôme Zonder. 99 % de ce que
je vois dans le Marais m’indiffère ou me déplaît.

Deux millions d’artistes – et probablement plus depuis que j’ai eu connaissance de
ce chiffre – s’activent aujourd’hui sur le globe. Si l’on est curieux et si l’on souhaite
pratiquer la critique d’art d’une manière active, c’est-à-dire en ne se contentant
pas de rendre compte des expositions du Centre Pompidou et d’autres lieux de
ce genre, mais si l’on va voir les artistes dans les écoles d’art, dans leurs ateliers
et pas seulement à Paris et pas seulement en province, mais aussi dans d’autres
pays, africains, asiatiques, américains, on sait que l’on s’aventure dans un océan de
production dont l’exploration dépasse les capacités d’un être humain, et en particulier
d’un critique.

Il faut le faire pourtant, ne serait-ce que pour voir ce que le marché ignore, ou cache,
ou a décidé d’éliminer.
Mais à quelles fins le critique ferait cela ? N’observe-t-on pas que, de la Renaissance
italienne, on parle d’une vingtaine d’artistes à peine, que, de la première moitié du
XXe siècle, on ne parle également que d’une vingtaine d’artistes, que, des cinquante
années à venir, on n’en retiendra qu’une vingtaine encore.

Beaucoup de ceux dont on chante les louanges aujourd’hui dans les revues Carlos Kusnir, 1986, acrylique sur toile, étagère, bouteille, petite toile, deux chaises, 3 x 3,30 m
spécialisées ne danseront qu’un seul été, les autres disparaîtront avant la fin du Collection Fondation Cartier, Paris
siècle. Qui restera alors ? Difficile à dire.
Ce dont on est à peu près certain, cependant, c’est que ces vingt-là figurent parmi du XIXe siècle et regardez au chapitre « Renaissance italienne », domaine qui nous
les artistes célèbres ou retenus dans des filtres (ceux du marché entre autres) qui, paraît aujourd’hui si indiscutablement établi. On n’y trouve ni le nom d’Uccello ni celui
en gros, se trompent peu, en tout cas moins que les conservateurs et les directeurs de Piero della Francesca. Raphaël y occupe presque toute la place. Dostoïevski,
de musées. À part Lautréamont, aucun artiste (dans quelque domaine que ce soit), bouleversé par la vision de La Madone Sixtine à Dresde, l’évoque dans Crime et
inconnu à son époque, n’a été redécouvert après. châtiment, y revient dans Les Possédés. Aujourd’hui, le tableau nous ennuie. Quant
Si l’on sait cela, pourquoi le critique, qui n’a plus le même pouvoir que dans les aux chérubins, au bas de la toile, nous les avons tellement vus sur les pochettes
années 1960 et avant (il est remplacé par celui des collectionneurs) va-t-il dans une de disques ou de CD, les paquets cadeaux et les T-shirts que nous passons devant
lointaine banlieue d’Abidjan visiter, comme je l’ai fait à la fin des années 1980, un l’œuvre sans presque nous arrêter. En revanche, nous allons voir, dans le même
certain Bruly Bouabré qui vous assure en matière d’accueil qu’il n’est pas un artiste ? musée, le petit parc de Rubens, aux allures d’esquisse, qui ressemble à un Watteau
Pourquoi va-t-il, comme je l’ai fait aussi, à Yangjiang, petite ville du bord de mer à et nous comprenons pourquoi on a dit que Watteau était un « Rubens maigre ».
300 km à l’ouest de Canton où un jeune artiste, avec une bande de copains un peu Uccello nous le regardons avec passion : le cubisme nous a ouvert les yeux à d’autres
loubards, peint des calligraphies hâtives qui ressemblent à des tags ? façons de peindre, à d’autres rivages et à d’autres visages du passé. C’est pour cela
Pour le plaisir. Ce n’est pas rien. que j’ai parlé de flux du vivant en ce qui concerne l’art, cette aventure, cette folie qui
Pour ce qui, dans l’art, agit, ouvre de nouveaux territoires. échappe aux théories, ose tout et creuse son chemin dans l’innommable.
Pour se maintenir, soi-même, en éveil. Michel NURIDSANY - Écrivain, critique d’art et de littérature, éditeur et réalisateur de films
C’est qu’en matière d’art et de critique d’art, du moins comme j’entends cette
activité qui comprend le commissariat d’expositions, la réalisation de films, l’écriture Actualités : Carlos Kusnir, du 25 novembre 2017 au 20 janvier 2018 à la galerie Éric Dupont (Paris) et du
de livres, la participation à des jurys, donc au choix de ce qui entrera dans les FRAC, 25 novembre au 23 décembre 2017 à la galerie Bernard Jordan (Paris).
le FNAC, les musées, les collections d’entreprises etc… on se doit pour éviter de se
fossiliser – de plonger dans le flux du vivant, au cœur d’un art parfois inabouti, parfois
limité ou trop accordé à la mode, mais vivant.
Ces fameux vingt artistes qui resteront, eux-mêmes, ne sont pas fixés une fois pour
toutes. Parmi ceux-là, certains disparaîtront un moment pour réapparaître après,
et disparaître encore et revenir une nouvelle fois. Consultez les Histoires de l’Art

Christian Robert-Tissot, Sans titre, 2001, acrylique sur mur, dimensions variables, galerie Pierre Huber, Genève
9

annemasse HORSD’ŒUVRE n°40 A. Messager, C. Lévêque, P. Lièvre, labège nègrepelisse rennes
édité par l’association S. Ababri, T. Taniuchi,
Villa du Parc INTERFACE C. El Moussaed, La Bourette, Maison Salvan La cuisine Frac Bretagne
12 rue de Genève 12 rue Chancelier de l’Hospital P. Ardouvin, S. Gulta, P. Rist, 1 rue de l’Ancien Château centre d’art et de design 19 avenue André Mussat
74100 Annemasse F - 21000 Dijon W. Burroughs, J. Holzer, 31670 Labège Esplanade du château 35011 Rennes Cedex
tél. 04 50 38 84 61 t. : +33 (0)3 80 67 13 86 D. Jarman, P. McCarthy & M. Kelley, tél. 05 62 24 86 55 82800 Nègrepelisse tél. 02 99 37 37 93
ouvert du mar. au sam. de 14h à [email protected] B. Nauman, N. Nisic, ouvert du mer. au sam. de 14h à 18h tél. 05 63 67 39 74 ouvert du mar. au dim.
18h30 - fermé les jours fériés www.interface-horsdoeuvre.com A.-M Schneider, J. Giorno, G. Pane, ➤ « Déborderouge » G. Rojouan, ouvert du mar. au dim. 14h à de 12h à 19h
➤ « Réparer la vision » Danilo www.interface-art.com M. Journiac, Étudiants des écoles P. Zenk, S. Bacquié, A4 Putevie : 17h, fermé les jours fériés ➤ « Rase campagne » Pascal Rivet :
Dueñas : jusqu’au 22/12/17 d’art de Valence et Dijon : 15/11 - 23/12/17 ➤ Laurent Tixador : 15/12/17 - 18/02/18
➤ « Ailleurs est ce rêve proche » Numéro sous la direction de : jusqu’au 28/01/18 ➤ Flora Moscovici : 10/02 - 13/05/18 ➤ « Bord de mer, des films et
imaginée par Sonia Recasens avec Frédéric Buisson ➤ Javier Perez : 24/02 - 06/05/18 10/03 - 07/04/18 leurs objets » Virginie Barré :
H. Ammar, M. Andrialavidrazana, pau 15/12/17 - 18/02/18
F. Baghrich, C. Boch, M. Caradec, Conception graphique & brest landerneau ➤ « Sculpter (faire à l’atelier) » :
B. Hyrcan, G. Payani, C. Trucco, responsable de la rédaction : La Maison de la Montage 14/03/2018 au 27/05/2018
… : 13/01 - 24/03/18 Frédéric Buisson Passerelle Fonds Hélène & Édouard Leclerc (org. Le Bel Ordinaire)
➤ « Les exhibitionnistes » 41 Rue Charles Berthelot pour la culture Cité des Pyrénées Pascal Rivet, Jours de fête, 2015 © Antoine Avignon
œuvres du Fonds Cantonal d’Art Coordination, relecture : 29200 Brest Aux Capucins - 29800 Landerneau 29 bis rue Berlioz
Contemporain de Genève : Nadège Marreau, Siloé Pétillat tél. 02 98 43 34 95 tél. 02 29 62 47 78 64000 Pau thiers
28/03 - 03/06/18 ouvert le mar. de 14h à 20h ouvert tlj de 10h à 18h, fermé du tél. 05 59 30 18 94
ont participé à ce numéro : et du mer. au sam. de 14h à 25/12/17 au 01/01/18 ouvert lun., mar. de 10h à 12h et Le Creux de l’enfer
auxerre Christian Bernard, Frédéric 18h30 - fermé les jours fériés ➤ « Libres Figurations - Années 80’ » : de 14h à 18h, et du mer. au ven. 85 avenue Joseph Claussat
Buisson, Bertrand Charles, ➤ « Gótico tropical - variaciones 10/12/17 - 02/04/18 de 10h à 12h et de 14h à 19h Vallée des Usines
HORS[ ]CADRE Blandine Chavanne, Vanessa de la luz en otras dimensiones ➤ « Corps minéral » Christophe 63300 Thiers
49, rue Joubert Desclaux, Gilles Drouault, par La Usurpadora » le havre Clottes : 05/02 - 30/03/18 tél. 04 73 80 26 56
89000 Auxerre Martine Le Gac, Bertrand Puerto Colombia ouvert ts les jrs sauf mar.
tél. 06 88 97 42 26 Godot, Armelle Malvoisin, ➤ « Have you seen Pantopon Le Portique pougues-les-eaux de 13h à 18h
ouvert du mer. au dim. de 13h à 18h Michel Nuridsany, Joël Riff, Rose ? » Julie Béna 30 rue Gabriel Péri ➤ « Fabrique nationale »
➤ « Et Vous ? » Sylvie Fajfrowska : Christian Robert-Tissot, ➤ « Surfer un arbre » un projet 76600 Le Havre Centre d’art contemporain Marc Lathuillière :
jusqu’au 26/01/18 Jérôme Sans, Taroop & Glabel, de Nicolas Floc’h avec les artistes tél. 09 80 85 67 82 Parc Saint-Léger jusqu’au 28/01/18
Niek van de Steeg associés : jusqu’au 30/12/17 ouvert du mar. au dim. Avenue Conti ➤ « Les enfants du sabbat 19 » :
belfort ➤ Frédéric Teschnner de 11h à 19h, sauf jours fériés 58320 Pougues-les-Eaux 14/02 - 16/09/18
Couverture : ➤ Jonathan Uliel Saldanha tél. 03 86 90 96 60
Le Granit Maurizio CATTELAN ➤ Edouard Le Boulc’h lyon ouvert du mer. au dim.
faubourg de Montbéliard L.O.V.E., 2010 ➤ « VISIO » : 03/02 - 28/04/18 de 14h à 18h ou sur rdv., fermé
90000 Belfort marbre blanc de Carrare sur L’attrape-couleurs les jours fériés
tél. 03 84 58 67 50 socle roman en travertin clair, château-gontier Mairie Annexe Place Henri Barbusse ➤ collectif Microsillons :
ouvert du lun. au sam. de 13h à 11 mètres de haut, Place des 69009 Lyon 24/02 - 29/04/18
18h et les soirs de spectacles Affaires - Bourse de Milan, Italie Chapelle du Genêteil tél. 09 64 29 06 57 ➤ Stéphanie Saadé :
« Et, toujours, ils tiennent le monde » Photo : Zeno Zotti. rue du Général Lemonnier ouvert du mer. au dim. de 14h à 18h 02/06 - 02/09/18
commissariat associé : Mickaël Roy © Maurizio Cattelan’s Archive 53200 Château-Gontier ➤ « Architectures Intérieures »
➤ « Brouhaha » exposition tél. 02 43 07 88 96 Artistes commissaires invités : éditions d’artistes
collective : 16/9 - 19/12/17 Double page intérieure : ouvert du mer. au dim. S. Pouille et N. Godon, avec
➤ « Désirer un coin de soi-même Bertrand LAVIER de 14h à 19h S. Boudvin, F. Dumond, S. Favriau, INTERFACE - HORSD’OEUVRE horsd ’œ uv re n° 40
inconnu » : exposition collective : Vermillon par Golden et Pébéo, 2017 ➤ « Percées » Gaëlle Chotard : F. Khodja, K. Loder, M. Pilaud, 12 RUE CHANCELIER DE L’HOSPITAL
13/01 - 27/03/18 © B. Lavier jusqu’au 12/11/17 H. Retif, Y. Rocher, A. Schmitt et 21000 DIJON
➤ « Ce qui nous tient, ce à quoi ➤ « Stalactite & Stalagmite » M. Zheng : jusqu’au 17/12/17 tél. : 03 80 67 13 86
nous tenons » expositon collective : Remerciements : Bruno Voidey Laurent Le Deunff : ➤ Vanessa Lorenzo et Isabelle [email protected]
07/04 - 26/06/18 20/01 - 15/04/18 Radtke : 21/01 - 04/03/18
➤ « L’extension du plancher est Impression : ICO ➤ Pauline Repussard : Format : 420 x 594 mm (impression offset)
une lutte (la rumeur) » Projets ex 17 rue des Corroyeurs - Dijon châteaugiron 18/03 - 06/05/18 Diffusion R-Diffusion : http://www.r-diffusion.org
situ : jusqu’au 26/06/2018 Tirage 5000 exemplaires ➤ Rémy Drouard et Antoine Barrot :
ISSN : 1289-9518 - semestriel Centre d’art Les 3 CHA 27/05 - 22/07/18 Bertrand LAVIER
besançon Dépôt légal : décembre 2017 Le Château [horsd’oeuvre n°40 - 2017]
Bd J. et P. Gourdel montbéliard Tirage : 100 ex. numérotés par l’artiste
FRAC Franche-Comté Publié avec le soutien de 35410 Châteaugiron Prix unitaire : 100 € + 8 € de frais d’envoi
Cité des arts - 2 passage des arts l’ensemble des structures tél. 02 99 37 08 24 Le 19
25000 Besançon annoncées dans l’agenda et de : ouvert mer. et ven. de 14h à 17h, 19 avenue des alliés Philippe RAMETTE
tél. 03 81 87 87 40 sam. de 10h à 12h et de 14h 25200 Montbéliard [horsd’oeuvre n°39 - 2017]
ouvert du mer. au ven. de 14h à billère à 18h et le 1er dim. du mois tél. 03 81 94 43 58 Tirage : 50 ex. signés par l’artiste
18h et sam., dim. de 14h à 19h de 10h à 13h ouvert du mar au sam. de 14h à Prix unitaire : 100 € + 8 € de frais d’envoi
➤ « Montag ou la bibliothèque Le Bel Ordinaire ➤ « Serre Divine » 18h et le dim de 15h à 18h
à venir » I. Aballí, F. Arena, D. Espace d’art contemporain / Emmanuelle Radzyner : ➤ « Indexmakers » : Ida TURSIC & Wilfried MILLE
Gustav Cramer, D. Garcia, M. Pau Béarn Pyrénées 28/10 - 23/12/17 jusqu’au 07/01/18 [horsd’oeuvre n°38 - 2016]
Geffriaud, R. Graham, C. Henrot, Allée Montesquieu ➤ « SCOUAP » : 01 - 31/12/17 ➤ Lola Gonzàlez : 03/02 - Tirage : 100 ex. signés par les artistes
C. Fontaine, G. Hill, D. Lamelas, J. 64140 Billère - 18h - 23h 15/04/18 Prix unitaire : 50 € + 8 € de frais d’envoi
Méndez Blake, J.-C. Norman, C. tél. 05 59 72 25 85 ➤ « INsect’ INside » Marc ➤ « Grâce au travail de ceux qui
Parmiggiani, E. Peñafiel Loaiza, ouvert du mer. au sam. Georgeault : 07/04 - 07/06/18 espèrent » the fine art collection : Alain DELLA NEGRA & Kaori KINOSHITA
K. Paterson, L. Reynaud Dewar, de 15h à 19h fermé du 03/02 - 15/04/18 [horsd’oeuvre n°37 - 2016]
Ö. Sulak, The Book Lovers (David 24/12/17 au 07/01/18 dijon ➤ N.-J. Bergold, J. Koeke, Tirage : 100 ex. signés par les artistes
Maroto et Joanna Zielinska), T. ➤ « Machines sensibles » M. Lamarche, P.-M. Martin, Prix unitaire : 30 € + 8 € de frais d’envoi
Van Tran, O. Vilanova : commissariat Christian Delécluse : appartement/galerie Interface J.-S. Tacher : 25/05 - 26/08/18
jusqu’au 14/01/18 jusqu’au 09/12/17 12 rue Chancelier de l’Hospital Christelle FAMILIARI [horsd’oeuvre n°36 - 2015]
➤ « Coréaniser Corbu » KVM ➤ « Bachibouzouk » carte blanche 21000 Dijon mouans sartoux Tirage : 50 ex., signés et numérotés par l’artiste
- Ju Hyun Lee & Ludovic Burel : à Helmo et Bonnefrite : 06/12/17 tél. 03 80 67 13 86 Prix unitaire : 50 € + 8 € de frais d’envoi
jusqu’au 14/01/18 - 17/02/18 ouvert du mer. au sam. de 14h à Espace de l’Art Concret
➤ « Remake » Étienne Bossut : ➤ « Bruissements du dehors » 19h ou sur rdv, fermé les jours fériés Donation Albers-Honegger Erwin WURM [horsd’oeuvre n°35 - 2015]
04/02 - 13/05/17 Catherine Melin : 17/01 - ➤ « Loterie nationale » Lucy Watts : Château de Mouans Tirage : 50 ex. signés par l’artiste
➤ « Every Day is Exactly the Same 24/03/18 25/11/17 - 06/01/18 06370 Mouans-Sartoux Prix unitaire : 50 € + 8 € de frais d’envoi
» Hugo Schüwer Boss : ➤ « Manières de faire, manières ➤ Claude Cattelain : tél. 04 93 75 71 50
04/02 - 13/05/17 d’agir » commissariat Sabine 03/02 - 11/03/18 ouvert du mer. au dim. de 13h à 18h Didier TRENET [horsd’oeuvre n°34 - 2014]
➤ « Partitions Régulières » Forero : 07/03 - 28/04/18 ➤ École Nationale Supérieure ➤ « Don’t let me be misunderstood » Tirage : 100 ex. signés par l’artiste
Raphaël Zarka : ➤ « Volumes » commissariat d'art de Dijon : 24/03 - ../04/18 Renaud Auguste-Dormeuil : Prix unitaire : 50 € + 8 € de frais d’envoi
04/02 - 13/05/18 Maison des éditions Pyrénées : ➤ Suzanne Husky : 27/01 - 24/06/18
25/04 - 30/06/18 25/05 - ../07/18 ➤ « Dialogues concrets » Carlos Robert BARRY [horsd’oeuvre n°33 - 2014]
bignan ➤ « Jusqu’à preuve du contraire, Cruz-Diez & la Donation Albers- Tirage : 50 ex. signés par l’artiste
nous ne trouverons rien » Agathe Galerie Barnoud - Entrepôt 9 Honegger : jusqu’au 10/06/18 Prix unitaire : 100 € + 8 € de frais d’envoi
Domaine de Kerguéhennec Boulanger et Clara Denidet : 2 rue Champeau
Propriété du département 16/05 - 30/06/18 21800 Quetigny mulhouse Daniel BUREN [horsd’oeuvre n°32 - 2013]
du Morbihan tél. 03 80 66 23 26 Tirage épuisé
56500 Bignan bourges ouvert mer., ven. et sam. La Kunsthalle Mulhouse
tél. 02 97 60 31 84 de 15h à 19h ou sur rdv La Fonderie - 16 rue de la Fonderie Mathieu MERCIER [horsd’oeuvre n°31 - 2013]
ouvert du mer. au sam. de 14h Le Transpalette ➤ « CONSCIENCE » Jérôme 68100 Mulhouse Tirage : 200 ex. signés à froisser par l’acquéreur
à 18h, dim. de 11h à 13h et de Friche l’Antre-peaux Conscience : jusqu’au 20/01/18 tél. 03 69 77 66 47 Prix unitaire : 50 € + 8 € de frais d’envoi
14h à 18h 26 route de la Chapelle ➤ « Bois » Marc Couturier : ouvert du mer. au ven.
➤ « Tal Coat » : 18000 Bourges 15/03 - 02/06/18 de 12h à 18h (jeu. jusqu’à 20h), Pedro CABRITA REIS [horsd’oeuvre n°30 - 2012]
jusqu’au 27/05/18 tél. 02 48 50 38 61 et sam., dim. de 14h à 18h, Tirage : 100 ex. numérotés et signés par l’artiste
➤ Peindre est un présent » ouvert du mer. au sam. de 14h à delme fermé les jours fériés Prix unitaire : 100 € + 8 € de frais d’envoi
Nicolas Fedorenko 19h, sauf les jours fériés ➤ « Régionale 18 »
➤ « Nix » Gilgian Gelzer ➤ « Traversées Ren@rde » la synagogue de Delme une proposition d’Isabelle Henrion : Lise DUCLAUX [horsd’oeuvre n°29 - 2012]
➤ « Facing the sky » avec des S. Lambeaux, J. Marin, F. Morin, 33 rue Poincaré jusqu’au 7/01/18 Tirage : 200 exemplaires signés et numérotés par l’artiste
étudiants de 4 écoles d’art A. Langlois, Castra Glitter, 57590 Delme ➤ « the live creature » une Prix unitaire : 35 € + 8 € de frais d’envoi
européennes E. Dubien, R. Marrero, A. Brégeaut, tél. 03 87 01 43 42 proposition de Soledad Gutiérrez :
➤ « La disparition (remix) » Illés Tom de Pékin, P. N’Gouala, ouvert du mer. au sam. de 14h à 15/02 - 29/04/18
Sarkantyu, featuring Jean-Pierre A. Gillet, C. Tranchard, G. Gomez, 18h, dim. de 11h à 18h, fermé du
Vielfaure : 04/03 - 27/05/18 Pena & Balitronica Gomez, 23/12/17 au 02/01/18
A. Sprinkle & B. Stephens, J-L. Verna, ➤ « Drawing in the Dark » Shilpa
Si vous souhaitez que B. Dellsperger, D. Iannone, Z. Muholi, Gupta : 21/10/17 - 18/02/18
B. Cussol, J. Smith, M. Anselmi, V.
vos manifestations Trastour, Collectif la Rage, A. Techer, dole
Smith, L. Bottereau & M. Fiquet, S.
soient annoncées Cohen, Skall, A. Vermont, Musée des Beaux-Arts de Dole
85 rue des Arènes - 39100 Dole
dans l’agenda tél. 03 84 79 25 85
ouvert ts les jrs sauf le lun. et le
du prochain numéro, dim. matin, de 10h à 12h et de
14h à 18h
une participation de ➤ « Peindre sous la Troisième
République » Jules Adler :
30 Euros minimum 17/10/17 - 11/02/18

est demandée.

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