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« Echéance électorale oblige, le questionnement qui a animé le comité de rédaction en ce début d’année 2012 s’est d’abord focalisé sur l’engagement. Mais plutôt que d’axer une réflexion sur l’art dit engagé ou politique, il nous a semblé plus judicieux d’étudier les modalités d’un art qui se confronte réellement au public, une population une société. La préoccupation quasi physique de l’autre paraît être le moteur qui bien souvent fait sortir l’œuvre en dehors de l’espace d’exposition » Bertrand Charles

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Published by interface.art, 2016-06-12 12:38:05

HDO_29

« Echéance électorale oblige, le questionnement qui a animé le comité de rédaction en ce début d’année 2012 s’est d’abord focalisé sur l’engagement. Mais plutôt que d’axer une réflexion sur l’art dit engagé ou politique, il nous a semblé plus judicieux d’étudier les modalités d’un art qui se confronte réellement au public, une population une société. La préoccupation quasi physique de l’autre paraît être le moteur qui bien souvent fait sortir l’œuvre en dehors de l’espace d’exposition » Bertrand Charles

Keywords: Niveau de l'art; Every hoe has its stick in the bush, Tony Guerlandt, Carlos Montalvo, Steal this book, Dora Garcia, Aurélien Pelletier, Robert Milin, Espace de l'art, Bertrand Charles, Hans Haacke, Mona-Poll, barbara Sirieix, Julie Béna, Francis Alÿs, When Faith moves moutains, Julien Blanpied, Topos vs utopie, Ian Wilson, Discussions, Vichinie Suos

HORSD’OEUVRE le journal de l’art contemporain, juin - octobre 2012
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NIVEAU DE L’ART

n°29

Niveau de l’art (vert), Dijon, 2008 © Dialogist-Kantor

Édito every hoe has its stick in the bush *

Échéances électorales oblige, le question- Toni Gerlandt et Carlos Montalvo d’antiquités – devant un lac – dans une C.M. : Le Professeur Franconetti qu’ils
nement qui a animé le comité de rédaction organisent des rassemblements, des cité populaire – maison du peuple. avaient tous les quatre bien connu.
en ce début d’année 2012 s’est d’abord rencontres, des fêtes, des jeux, ... C.M. : Son niveau d’art dépendant de Inventeur de l’œil gauche fluorescent, il
focalisé sur l’engagement. Mais plutôt que dans divers lieux, où chacun est la taille de ses visiteurs. prétendait vivre comme une mouche
d’axer une réflexion sur l’art dit engagé ou invité, qu’il soit artiste ou non, à et se poivrer d’art.
politique, il nous a semblé plus judicieux participer à l’édification d’une pensée N.M. : Travaillez-vous dans un bureau ?
d’étudier les modalités d’un art qui se et d’un geste esthétique. Cet Avez-vous eu un bureau ? N.M. : Qu’est qu’un art du lendemain ?
confronte réellement à un public, une entretien tente de connaitre un peu T.G. : bureau du port pendant 7 ans, T.G. : La première girafe en Europe
population, une société. La préoccupation plus ce couple de performeurs annexe de notre atelier, lieu et le bar du lendemain.
quasi physique de l’Autre paraît être le nommé Dialogist-Kantor. d’exposition pour nos ami(e)s. C.M. : Un pense-bête aux allures de
moteur qui bien souvent fait sortir l’œuvre C.M. : Bureau des Reklamations jeu de quilles. Une gueule de bois à la
en dehors de l’espace d’exposition. Et Nadège MARREAU : Au moment où première intervention du DK en 1994 subversion carabinée.
quand bien même l’œuvre se situerait à vous répondez à ces questions, où êtes- galerie Sussuta Boe. Puis 7 ans de
l’intérieur de l’exposition, elle ne constitue vous ? Avec qui ? Quelle heure est-il ? Bureau du Port qui n’était ni un N.M. : Qu’est ce que l’art pour vous ?
pas un objet mais bien plutôt une relation. Toni GEIRLANDT : Il est 12h45 et le bureau ni près du port. T.G. : Une table, une affiche, une
Comment alors se crée l’échange, la campanile sonne, je suis dans un histoire.
rencontre, le rassemblement, ou plus appartement avec vue sur un hôtel de N.M. : Tenez-vous ou avez-vous tenu C.M. : Un seau rouge percé de trous
encore la fédération ? Les modes ville – Il fait beau avec de gros nuages Salon ? (cf. Broodthaers et/ou le fumoir) qui l’allègent.
opératoires sont multiples. Ils vont de la Carlos MONTALVO : 23h30 – radio. T.G. : Ici on fume du belge.
convivialité qui sait mêler humour et Deux garçons devant un match de C.M. : Vous nous trouverez juste à N.M. : Dans un schéma vous
absurdité chez les Dialogist Kantor à boxe. Vin rouge. Jour férié coté, à la cantine. distinguez l’activité des dialogist kantor
l’injonction froide « Steal this Book » de entre 1992 et 1999 de celle à partir
Dora García. Francis Alÿs utilise l’énergie N.M. : D’où vient votre nom : N.M. : Dans votre prochaine vie, de 2000. Quelle en est la raison ?
du collectif (When Faith Moves Mountains). Dialogist-Kantor ? quel animal ou quelle chose T.G. : Le dialogist-kantor c’est nous,
Quand le but de l’artiste est la perturbation T.G. : Trouvé dans la rue de la tête d’or aimeriez-vous être ? le reste c’est les autres – avec nous.
du système, il en plagie le fonctionnement – dialogist en référence aux T.G. : Cosmonaute. C.M. : 1992-1999 = section
démocratique pour interroger le public (le Dialoguistes français – kantor pour le C.M. : Zarafa, la girafe offerte à patacycliste des activités. Le DK
vote chez Hans Haacke). La discussion, qui nom indonésien du mot “bureau” Charles X par Méhémet Ali au XIX .ème poursuit en zigzags indépendamment
devient par un procédé conceptuel initié à “kantoor” en néerlandais – j’aimais bien Dans sa version empaillée du Museum de ses obsessions.
la fin des années 60, une forme potentielle l’absence d’un O – les gens se d’Histoire Naturelle de La Rochelle.
d’œuvre (Ian Wilson) se retrouve trompent souvent en croyant bien faire. N.M. : Avez-vous une devise ?
aujourd’hui au cœur de pratiques guidées C.M. : Pondu près d’un night shop N.M. : Qui se trouve dans le laboratoire T.G. : If you can’t convince them,
par des préoccupations tout autres, telles le autour de la Grand Place à Bruxelles patacycliste ? Qu’y trouve-t-on ? surprise them
film de Robert Milin Un espace de l’art ?. en 1992. T.G. : Ami, amie, badaud, arnaqueur, C.M. : « Avant tout il faut que je vous
Nombre d’articles de ce numéro sont blagueur, excentrique, artiste non- dise quelque chose : Je n’explique
d’ailleurs des entretiens comme si ces N.M. : De quand date votre dernière connu, artiste connu, collectionneur, jamais rien » Mary Poppins.
œuvres induisaient cette forme de “réunion” ? imitateur, sportif, patron de café, très
commentaire. Bien souvent ceci nous T.G. : Le fumoir 13, avec Pierre Cornut peu de galeristes, très peu de * traduction littérale du titre : chaque feuille a sa place sur
ramène à des situations où le langage et sa belle installation La course faite directeurs de musée, poêle à bois, le buisson, Expression issue de la culture rastafarie. Elle
« parlé » vient activer une nouvelle de caisses de carton amoncelées – bibliothèques avec objets et livres a inspiré le morceau Stick A Bush, des Gladiators.
expérience de l’espace de la représentation c’est la dernière version des Fumoirs. divers, chaises dépareillées, karaoké,
(Ain’t you see Rose Pantoponne de Julie Nous déménageons et changeons de tourne-disque, beau temps, pluie, © Dialogist-Kantor, appartement/galerie Interface, Dijon, 2008
Béna). La participation de chacun, induite formule (12-19 mai 2012). La soirée orage, vent, bière, vin, pain,
par la parole, le texte ou l’action, sans s’est terminée en dansant sur la performance, déclamation poétique,
abolir le rapport spectateur/artiste, évacue collection de 45 tours. machine à écrire, vidéo, films, concert.
toute forme d’interposition, pour donner C.M. : Réunion annuelle du lundi de C.M. : Une presse, un boulanger, un
lieu à la rencontre véritable. Pâques à Ostende section Pistologie. magasin de chaussures, du pain
Titre : Savate Atlas (sous la pluie) et en brulé, un mur d’affiches et quelques
Bertrand CHARLES cours 13 ème et dernier Fumoir avant un amateurs de mystères.
nouveau réajustement. Titre : La
course une ascension millimétrée de N.M. : Un artiste se doit-il d’être poète ?
montagnes en carton par Pierre T.G. : Zwanzeur, tchatcheur bien trempé,
Cornut accompagnée dans la cour par génial insulteur, timide typographe.
Mort aux champ avec tirs à balles C.M. : S’il paye à boire c’est un atout.
réelles de Bendiglu.
N.M. : Vous êtes plutôt Broodthaers,
N.M. : Quelle importance accordez- Magritte, Boris Vian, Filliou...?
vous au lieu d’exposition ? T.G. : Johannes Baader, John Cooper
T.G. : plage – atelier – maison Clarke, Patti Smith, James Lee Byars,
particulière – café – magasin Kurt Schwitters, ...

Steal this book (Volez ce livre), 2009 de Dora García Steal this book en déplace les objectifs et les moyens de contrôle vers
se compose de 5000 livres au titre éponyme, soigneusement l’absurdité et l’inexistence, pour les rendre plus apparents.
empilés sur un socle blanc. Ils contiennent les Dora García, Steal this book, Biennale de Lyon, 2009 La forme et le principe de Steal this book renvoient
retranscriptions de ses échanges avec ses différents Courtesy l'artiste et galerie Michel Rein, Paris - © Photo : Blaise Adilon explicitement au « candy pieces », les tas de bonbons de Felix
performeurs. Le titre, la forme et la structure du livre sont une Gonzales-Torres, d’ailleurs cité par Bourriaud comme un des
référence à celui de l’activiste anarchiste américain Abbie précurseurs de l’esthétique relationnelle. Là aussi des gardiens
Hoffman, sorte de guide de survie anarchiste paru en 1971, sont assignés aux œuvres, mais uniquement pour réguler les
enseignant entre autres diverses techniques de vol. À leurs prises de sucreries et faire la médiation avec le public.
côtés un gardien est strictement assigné à leur surveillance. Là où Gonzales-Torres joue sur la générosité et la poésie,
l’artiste espagnole fait le contraire en nous lançant un défi
L’introduction, écrite par François Piron, s’adresse pourvu d’une certaine perversité. Le message visuel nous
directement au spectateur censé s’être saisi de l’ouvrage, provoque à braver l’autorité, et bien qu’il s’agisse d’un jeu,
face au gardien qui le regarde. L’œuvre et les conditions la surveillance est bien réelle et zélée. Les gardiens chez
sont décrits, le défi lancé. Il y a même une supposition quant l’artiste américain sont d’abord là pour expliquer et
à l’état psychologique du lecteur à ce moment précis, alimenter la pièce. Pour Steal this book leur tâche consiste
hésitant à subtiliser ou non le livre qu’il tient en main. uniquement à empêcher les gens de prendre les livres.

Dora García aborde la performance d’une manière originale, d’abord parce qu’elle ne la La surveillance et la suspicion sont des notions clés dans la pratique de Dora García. Mais
réalise jamais elle-même et choisit de faire appel à des tiers. Ensuite parce qu’elle n’en à contrario de l’observation des structures de pouvoir habituelles, verticales et hiérarchiques,
maîtrise que la création ; l’exécution et la finalité s’avérant en dehors de son contrôle. Le Dora García fait basculer cette observation horizontalement, de tous vers tous. Les règles
spectateur est bien souvent pris à parti, voire malmené. Elle aime qu’il devienne acteur, sont fixées arbitrairement, mais le déroulement du jeu, car c’est bien de cela qu’il s’agit ici,
parfois même à son insu. relève en grande partie de l’improvisation. Chaque acteur participe mais personne n’a le
contrôle absolu sur la situation. Tous sont donc à la fois observateurs et observés. L’artiste
Steal this book reprend les caractéristiques essentielles des performances de l’artiste. En veut dépasser le statut du spectateur, l’impliquer physiquement de façon à ce qu’il ne puisse
premier lieu cette prise en compte des relations, des échanges, de la communication entre pas rester passif du moment qu’il est entré en contact avec l’œuvre.
les individus comme matériau même de l’œuvre. Pourtant la proximité avec les artistes
estampillés relationnels n’est qu’apparente. Là où ces derniers, selon Nicolas Bourriaud, Aurélien PELLETIER
tentent de créer des espaces utopiques prétendument épargnés par les contraintes du
pouvoir1, Dora García impose des règles et rend bien visible la présence de l’autorité. Elle 1. Voir Nicolas Bourriaud, Esthétique relationnelle, Édition Les presses du réel, Dijon, 1998.

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que des regardeurs ont accepté de la regarder ainsi
(indépendamment du fait qu’ils l’ont aimée ou non) qui
fait qu’il s’agit d’une œuvre d’art.

© Vue du quartier Saint Rémy, Saint Denis (93), près de l’appartement ou logeait Robert Milin lors de sa résidence en 2010 B.C. : Cette question sur la nature même de ce
« travail » a-t-elle un sens pour toi ?
Entretien avec Robert Milin R.M. : Bien sûr que cette question a un sens.
autour d’un espace de l’art ? J’attends des œuvres qu’elles soient moins des objets
à thésauriser que des formes et des propositions
plastiques à discuter. Je ne fais en cela que reprendre
un constat simple de Michael Baxandall, historien d’art
anglais, qui pense que histoire sociale et histoire de
l’art ne font qu’un, en affirmant dans son livre majeur
L’œil du Quatrocentto, (1985), cette idée simple que
l’art est fait pour être discuté. Souvent on s’intéresse
plus à la signification intrinsèque de l’œuvre elle
même. Mais son analyse du marché de l’art à travers
les contrats, les correspondances, les registres de
comptes montre comment les dispositions visuelles
résultant de la vie quotidienne, religieuse,
commerciale du quattrocento, ont en partie
déterminé les styles des peintres. Pour revenir à
notre époque, je me suis dit que l’artiste pouvait, à sa
façon, réfléchir sur sa pratique et celle des autres,
sans attendre l’étude de l’historien ou du critique
d’art. Et ceci pour aborder des questions simples qui
déterminent les formes de l’art d’aujourd’hui :
sommes-nous là pour alimenter un système d’objets
et un marché qui risque de finir en bulles spéculatives ?
Et si nous refusons cela comment vivons-nous ?
Serions-nous là, dès lors, pour répondre à la pratique
croissante des pouvoirs publics consistant à solliciter
des artistes pour créer du lien social au risque pour
eux de répondre sans distance ni liberté aux « mots
clés de la gouvernance » pour reprendre les termes
d’Éric Chauvier dans le documentaire ?

Bertrand CHARLES : Véracité de l’engagement, R.M. : Bien sûr que c’est une forme : par le choix des B.C. : Sylvie Blocher dit, qu’en tant qu’artiste, elle
implication de l’auteur, de l’autre, échange, fédération, intervenants, par le choix d’un lieu, par la caméra d’un utilise un espace (celui de l’exposition) pour poser des
ces glissements successifs : me ramène au politique format presque déjà archaïque (le DV) fixée entre deux questions, cela me fait penser à ta logique de travail.
dans son sens premier d’organisation d’une interlocuteurs assis sur des chaises, ou debout, moi Je ne remets pas en cause le fait que tu sois artiste
communauté et finalement au social. C’est à partir questionnant derrière le viseur, l’autre me répondant mais en agissant de la sorte en tant qu’artiste, te
de cette réflexion que j’ai souhaité t’interroger au devant l’objectif. J’ai pratiquement tout fait seul, y places-tu toujours dans le champ de l’art et finalement,
moment où sort, aux éditions après, ton film Un compris l’éclairage des lieux de tournage, comme le fais-tu toujours de l’art quand tu fais ce DVD ?
espace de l’art ? son, puis le montage. J’ai aussi réalisé le sous-titrage R.M. : Je pense que la phrase de Sylvie Blocher est
en anglais d’après une traduction de ma femme qui est très juste: comme artiste elle dit qu’elle « utilise un
En 2010, tu arrives dans le quartier de Saint Rémy, mon associée dans tous les projets. Ces moyens espace pour poser un certain nombre de questions ».
quartier difficile à Saint Denis dans le 93 pour une simples et assez légers constituent ce que j’appelle Je dirais que nous ne les posons pas directement par
résidence de deux ans dans un appartement situé au mon établissement artistique, c’est à dire une la parole mais par des moyens sensibles qui touchent
9 ème étage d’une barre HLM. Tu veux alors installer une économie de vie, un dispositif quasi familial et artisanal. à l’imaginaire et pas seulement par le logos. Bien sûr
œuvre dans l’espace public mais le trafic de drogue au Ma femme et mes enfants y tiennent une place comme que je me place dans le champ de l’art pour
pied des immeubles l’en empêche – trop de violence. Tu dans un système qui pourrait apparaitre celui d’un l’interroger, réfléchir à sa nature actuelle, à son
décides alors de réaliser une œuvre plus discrète dans autre temps alors qu’il nous permet de résister dans élargissement à venir. Je pense que cette extension du
ton appartement. C’est l’exposition une Alouette de un monde où les gens ont de plus en plus de mal à champ de l’art et des ces moyens théoriques et
Pologne. Tu habilles de rouleaux de carton une pièce du tenir les choses en mains. En effet je vois tous les jours plastiques est d’ailleurs effective désormais, ne serait
logement et tu invites des voisins à décrire un lieu où le risque d’être dépossédé de moi même, de mes ce que dans ce que je réalise depuis plus de 20 ans.
ils se sentiraient bien. Les paroles sont diffusées dans besoins réels, par la puissance des forces du En faisant ce film je génère des interrogations et donc
cet espace physique et sonore où les habitants sont marketing, y compris artistique, qui m’entourent. Ces de la pensée sur l’art, sur ma pratique et sur celle des
invités à pénétrer. Des questions te viennent alors sur moyens assez simples que je prône sont également autres. Les artistes du passé ont souvent fait cela (le
le sens de l’art dans un tel contexte et tu as voulu ceux que je mets généralement en place dans mon Journal d’Eugène Delacroix, les correspondances de
partager ton interrogation sur la raison de l’art ici. Tout travail plus plastique, comme aussi, dans bien de mes Gustave Courbet, les écrits de Van Gogh, de Gauguin …).
en sachant bien qu’il n’y a pas de raison à l’art, tu œuvres, le fait de solliciter des pratiques et des paroles Pour notre époque, citons les écrits de Beuys, de
voulais poser cette question et la partager avec d’autrui. Buren, de Wodiczko, de Zmijewski artiste et curateur
d’autres. J’aime cette idée de discussion, cela me de l’actuelle Biennale de Berlin consacrée justement à
ramène à mes propres questionnements, en tant que B.C. : Cette forme est-elle artistique ? Comment l’art et au politique. J’aimerais voir de telles biennales
critique, sur la façon de mener une réflexion. La définis-tu ou qualifies-tu ce travail ? Pour Nelson à Paris, j’attends, j’attends… Mais il m’a semblé que la
question que tu poses est simple : « Est-ce que l’on Goodman, il y a art quand une chose fonctionne forme de ces échanges pouvait se faire par un autre
peut faire de l’art dans un quartier ou les besoins symboliquement comme une œuvre d’art en dehors support que ceux du catalogue ou du livre auto-
premiers ne sont pas satisfaits ? » du fait qu’elle soit belle, réussie, ou conforme à l’idée promotionnel d’artiste, devenus si répandus. La vidéo
La réponse formulée par les différents intervenants que nous nous faisons de l’art. Un objet d’art n’est m’a semblé être le moyen contemporain le plus
(politiques, artistes, collectionneurs) passe clairement pas en soi une œuvre d’art, il le devient si je décide adéquat pour trouver une forme ajustée à mon
par l’affirmative. Toute personne travaillant dans ou de le voir ainsi ou si le contexte m’y incite. Je doute, questionnement comme à mon désir d’échanges avec
pour l’art dira que l’art est vital, et nécessaire même ici, que ce que tu fais soit une œuvre d’art. Qu’en d’autres artistes. Ces discussions entre nous
(voir encore plus) dans un quartier privilégié ou penses-tu ? n’existent actuellement plus suffisamment, chacun se
extrêmement misérable. Dans le même temps, on voit R.M. : Je ne fais pas ici une œuvre d’art. Je réalise cantonnant beaucoup à son cercle habituel et le milieu
bien que cette implication ne se fait pas sans certaines une œuvre de l’esprit, un travail intellectuel qui est se constituant à l’excès par des petits réseaux de
difficultés. complémentaire de mon travail habituel de plasticien. connivences où le débat se fait peu.
Ton projet montre à quel point tu es engagé dans ta Cette création s’inscrit dans le champ de l’art comme
pratique artistique. Mais ce faisant, réalises-tu une le feraient des écrits d’artistes ou des textes B.C. : Quand bien même tu serais dans le champ de
œuvre d’art ? théoriques d’historiens d’art et de critiques. Elle me l’art, puis-je affirmer qu’il sort de l’espace de l’art qu’il
Robert MILIN : Il ne s’agit pas d’un projet, je n’aime permet de m’interroger sur ma pratique comme sur prétend interroger et qu’il prend une forme qui n’est
pas trop ce mot. Il s’agit d’un échange de pensées que celle des autres. Il en va ainsi, par exemple, des longs pas de l’art ?
j’ai filmé, de ma propre initiative. En effet personne ne développements du chapitre art, forme, processus, R.M. : Oui bien sûr que mon film fait des échappées en
me l’a demandé, aucun critique, aucun commanditaire, dans lequel j’aborde la question des formes pures. Si dehors du cercle de l’art. Je ne conçois pas l’art
sauf ma femme Delphine qui me l’a suggéré. C’est on doit mettre absolument un mot sur ce travail pour comme un milieu étriqué de jeux purement formels.
devenu une réflexion partagée avec d’autres artistes, le qualifier, on pourrait dire qu’il s’agit d’un D’ailleurs ce qui est intéressant, d’hier comme
des intellectuels, des élus locaux… – une sorte de documentaire d’artiste. Je me permets ce terme d’aujourd’hui, c’est justement que l’art est un domaine
maïeutique réalisée non pas en marchant mais en puisque l’on parle par ailleurs de livre d’artiste. J’ai très ouvert. Ainsi l’art se mêle depuis des siècles à
parlant, l’un en face de l’autre, une caméra et un micro quant à moi voulu sortir de l’idée de livre ou de d’autres objets culturels se présentant à lui: l’histoire,
entre nous, toujours à deux interlocuteurs, séparés catalogue pour aller vers une autre forme plus adaptée la mythologie, la science, la littérature, la poésie, les
par une seule caméra, seuls, à chaque fois, au 9 ème à ma pratique. Je ne fais pas ici, par mon mathématiques, la philosophie, les religions, la
étage d’une tour HLM dans un quartier en très grande documentaire, une œuvre d’art puisque pour médecine… Aujourd’hui dans mon film j’aborde
difficulté. Trois séquences sur huit ont échappé à cette reprendre la pensée de Nelson Goodman je ne cherche beaucoup de questions qui sont celles de
règle et on été tournées dans des ateliers d’artiste. pas à faire fonctionner ce documentaire l’anthropologie, comme de la science politique, de la
Mais là aussi, à deux, sans techniciens, seulement symboliquement comme une œuvre d’art. En revanche, sociologie, à savoir: comment vivre ensemble et dans
séparés par la caméra et le micro. la sculpture qui est dans la pièce à côté de l’endroit où quels environnements ? Mais il se trouve que c’est l’art
j’ai tourné mon documentaire, au 9 ème étage de la tour qui me permet de faire cela car n’oublions pas que
B.C. : Dans le film, tu poses la question de la forme HLM, est une œuvre d’art même si le contexte n’incite mon film se déroule autour d’une installation
artistique. Considères-tu faire forme quand tu fais ce DVD ? pas à le croire. C’est mon intention d’artiste et le fait sculpturale que j’ai installée dans un appartement au
9 ème étage d’une tour HLM.

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Hans Haacke, MOMA-POLL

« Le fait que le gouverneur Rockefeller n’ait cette exposition semble évidente tant son Ainsi, monde de l’art et monde social ne
pas dénoncé la politique menée par le travail s’apparente à une recherche forment plus deux entités distinctes puisqu’un
président Nixon en Indochine est-il une raison sociologique. Profondément intéressé par la lien intime apparaît entre eux.
pour vous de ne pas voter pour lui en question des systèmes de pouvoir ainsi que Haacke rejoint les perspectives bréchtiennes
novembre ? ». Cette question, éminemment par les considérations de temporalités, son dans sa redéfinition du rôle du spectateur
politique, se trouve suivie d’une invitation à œuvre est construite sous la forme d’actions qui, de récepteur passif devient un élément
répondre sous la forme d’un système de communicatives. Depuis 1968, l’idée d’un actif en se trouvant engagé dans la
vote. Des bulletins portant l’inscription « oui » lien direct entre spectateur et œuvre est constitution en direct d’une œuvre d’art. Face
ou « non » sont à déposer dans l’une des présente dans son travail. à l’élimination de l’impression de neutralité
deux urnes prévues à cet effet. Cependant, Dans MOMA-POLL, Haacke ne cherche pas accordée jusqu’ici aux œuvres, Haacke
contrairement à ce que laisse penser la tant à reproduire un système dans son souhaite engager le spectateur dans une
structure de cet ensemble, il ne s’agit pas fondement qu’à le perturber. Si les réflexion qui dépasse le simple jugement
d’un référendum mis en place par le conventions liées à la création artistique sont esthétique. La révélation, à travers MOMA-
gouvernement ou par une quelconque ici modifiées, à la fois dans leur esthétique, POLL, d’un lien unissant valeurs symboliques
institution politique. En effet, cet leur forme mais également à travers les et valeurs capitalistes ne peut se faire sans
aménagement révèle plusieurs anomalies matériaux utilisés, c’est avant tout la l’aval du public qui se concrétise ici par sa
telles que la présence dans les urnes d’un configuration même du système qui se trouve participation.
compteur photo-électrique servant à révisé. Il questionne le mythe de l’autonomie Sur les 299 057 visiteurs de l’exposition,
enregistrer tout papier inséré ou encore, et et du désintéressement des institutions 37 129 participèrent au vote. À la fin de
de manière plus évidente, le fait qu’il prenne (culturelles, politiques, publiques …). Pour lui, Information, MOMA-POLL fut achevé avec
place au sein d’une institution culturelle à le monde est constitué de systèmes qui 68,7% de « oui » et 31,3% de « non » à la
savoir le MOMA à New York. Cette œuvre interfèrent les uns avec les autres et question posée.
intitulée MOMA-POLL a été créée par l’artiste entrainent une co-dépendance. En Pour renseignement, Rockefeller fut réélu au
Hans Haacke à l’occasion de l’exposition demandant au spectateur de prendre une poste de gouverneur de l’état de New York
Information de 1970. Cette dernière est décision immédiate et d’agir sur l’œuvre en lui jusqu’en 1974. Sa femme, Abby Aldrich, est
l’une des premières expositions d’art donnant forme, Haacke conteste la neutralité l’une des personnalités à l’origine de la
conceptuel. Elle réunissait une centaine de la pratique artistique de la même manière création du MOMA, financé en parti par la
d’artistes européens et américains dont les qu’il conteste celle des institutions. L’œuvre, fondation Rockefeller. Le système dans le
œuvres visaient à établir un lien avec en s’inscrivant dans un cadre institutionnel se système...
l’environnement social et politique de retrouve inévitablement contaminée par sa
l’époque. La participation d’Hans Haacke à mise en relation avec d’autres systèmes. Clothilde MORETTE

© Hans Haacke, MOMA POOL, vue de l’exposition Information, Moma, New York, 1970

1 bureau, 2 chaises, un tapis, une journée plutôt

Barbara SIRIEIX : Nous allons parler ici du projet Ain’t you see Rose Pantoponne or la mon regard et de mon écoute ; différents, plus neufs, moins blasés et automatiques. Il est
première chose qu’a faite Rose a été de parler. Pour être plus précise, elle a lénoncé : vrai que les deux figures, le Direktor (l’homme qui tient le Reisebüro) et Rose, sont pour le
« Parce que le présent n’est pas et n’a jamais été ». Puis elle a commencé à disperser des premier (en tant qu’agent de voyage) un vecteur d’itinérance, et pour la deuxième une forme
choses en parlant de princesses, de chaussures et de la Grèce antique. Quelle place y joue itinérante. Le Direktor restera sûrement toujours dans son agence, mais il développe le
le verbe ? voyage dans un imaginaire de destinations proches d’Héliopolis, de la Marina, ou encore
Julie BÉNA : Il ne s’agit pas de Rose mais du Chœur. Rose est quasiment silencieuse durant d’Hypérion 1. Rose, elle, vagabonde, un peu en mode « passager de l’univers », entre Ulysse
le Prologue. 31 et Galaxy express 999. C’est une âme errante au talon cassé, mais elle ne se perd
(Rose et le Chœur sont les 2 personnages principaux de l’histoire). Dans ce premier opus, jamais. Et pour tout dire, moi-même je ne sais pas forcément par où elle passera et ce que
le Chœur, fidèle à son image dans le théâtre grec va présenter le contexte et résumer la sera sa suite. Cette histoire s’écrit en fonction du lieu où elle se déploie, de son
situation au public. Il “plante le décor”. Il sera le fil conducteur par l’oralité. Mais il a une environnement.
manière particulière de s’exprimer, un peu poético-homéro-giorno. Le verbe est essentiel Pour ce qui est de son écriture et de son existence tangible, le Prologue a eu lieu à Londres
dans Ain’t you see Rose Pantoponne, par la provenance de ce personnage. Rose et le premier acte s’écrira à Montréal, pour le reste… (Ain’t you see Rose Pantoponne ne
Pantoponne existe via Le Festin nu de William S. Burroughs. Elle apparaît dans un des s’écrit en effet que hors de son territoire d’origine qui est en définitive le mien) Rose est une
derniers chapitres, dans la bouche d’un vieux camé : « …Ain’t you see Rose Pantoponne ? » « choppeuse » au quotidien car elle s’abreuve de l’ensemble de mes recherches. En somme
(Z’avez pas vu Rose Pantoponne ?). Une phrase pour chercher un personnage qui n’est elle me suit voire me précède (elle est déjà en route pour Montréal, le Chœur est un peu à
jamais apparu avant et ne réapparaîtra plus. Elle n’est donc pas, mais a été ou sera. Un la traîne à cause d’un état d’ébriété quasi constant et d’un snobisme vérifié, mais c’est lui
passage furtif en forme d’interrogation. Le projet de Rose se construit donc autour de cette qui se charge des valises.)
recherche. Qui est Rose ? Un oiseau de Moscou débarqué aux States ? Une lolo pigalle
durassienne ? Une cariatide animée ? Avec ce projet, nous l’avons trouvée, ou plutôt nous Le Prologue s’est déroulé dans le cadre du projet Channel, sur le blog :
sommes tombée dessus (Rose est sans doute plus une rencontre qu’un rendez-vous) et nous http://thechannel.tumblr.com/tagged/performance et à l’occasion de l’exposition This is not French Cinema, à
allons maintenant essayer de la suivre dans sa pérégrination. l’espace The Old Police Station à Londres, le 24 Septembre 2011. Channel est une exposition synchrone entre Paris
et Londres organisée en 2011 par Barbara Sirieix et Josefine Wikström.
B.S. : Rose se construit avec l’apparition progressive d’objets en forme d’indice. Ses Julie Béna est en résidence avec le projet Ain’t you see Rose Pantoponne à la Fonderie Darling à Montréal du 1er juillet
accessoires contemporains (shaker à cocktails, gants à paillettes, lampes canard, escarpins au 30 septembre 2012.
à talons rouges) accompagnent des figures de l’Antiquité grecque. Rose devient une
allégorie entourée d’attributs mystérieux. Elle voyage dans le temps comme elle l’a annoncé. 1. In Héliopolis et Sur les falaises de marbre d’Ernst Jünger et Hypérion de Dan Simmons.
Comment joue-t-elle de ce hiatus temporel ?
J.B. : Ain’t you see Rose Pantoponne est sans doute la forme qui se nourrit le plus de ma © Julie Béna, Here is the conservatory, 2012
vie, de ce que j’observe, de ce que j’écoute, de ce que je lis, de ce qui m’accompagne (plus
la lampe canard que les gants à paillettes), des jobs que j’ai pu faire. Au début de sa mise
en place, j’étais encore très impressionnée par la lecture récente de L’Odyssée d’Homère et
j’entamais des recherches sur la mythologie grecque par intérêt pour le dieu Pan. C’est ce
qui me fit basculer sur le théâtre grec, c’est ainsi que le Chœur a fait surface.
Cependant Rose est entièrement imprégnée d’aujourd’hui et d’un passé proche, (ils constituent
à vrai dire ma propre temporalité). Rose joue de revirements et de décalages, de bousculades
temporelles. Elle est comme nous tous, bercée de l’Histoire et de ces petites histoires.

B.S. : Rose va peut-être passer un jour par das Reiseburö. Au Display Art Projects en janvier
dernier, vous avez mis en place un dispositif d’objets dans un espace habité par une figure
fantomatique d’agent de voyage. Rose est une figure de l’itinérance, une série de
performances qui prévoit d’investir un nouvel espace à chaque occurrence. Une manière de
se disperser géographiquement et de construire un carnet de voyages. Quelle relation
entretiennent ces deux entités fictives au voyage ?
J.B. : À y regarder de plus près, le voyage est une constante dans mon travail. Mon enfance
passée dans un théâtre itinérant me fait penser que cela date de toujours. Peut-être dans mon
esprit le voyage est-il du coup lié à la création. Un nouveau lieu, de nouveaux spectateurs,
une nouvelle représentation…
Ce rapport au voyage est devenu une évidence lors d’un échange en 4ème année, un
passage de la Villa Arson (Nice) à la Gerrit Rietveld Academie (Amsterdam) pour un séjour
de 3 mois. C’est là-bas que j’ai commencé à employer la vidéo et la photo, qui se sont
avérées essentielles par la suite. Aujourd’hui que ce soit prendre le train, découvrir la
montagne ou partir en Indonésie, toute forme de déplacement entraîne le renouvellement de

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Francis Alÿs : When Faith Moves Mountains

Un projet pour un « déplacement géographique » *

Topos VS Utopie enregistré à travers des photographies, des notes, et C’est aussi pour l’artiste une façon de « déromantiser »
tout autre média pertinent. La pièce traite de la le Land Art, confrontant son intervention à celle de la
Architecte de profession, Francis Alÿs conçoit présence physique sur place, alors que vous êtes marche (rectiligne) de Richard Long dans le désert
mentalement ailleurs. Les drogues seront péruvien en 1972, et qui mettait à distance le
l’espace urbain comme un espace de réflexion consommées de façon à produire un effet continu contexte social de l’époque. Francis Alÿs explique
durant 14 heures par jour ». À chacune des drogues « we have attempted to create a kind of Land art for
politique et poétique. Version contemporaine du consommées (alcool, haschisch, speed, héroïne…) the land-less » 3. Ce que l’artiste accomplit également,
l’artiste fait correspondre une expérience vécue c’est la fabrication d’une fable contemporaine. En
flâneur baudelairien, post-situ d’origine belge (« ecstasy. Troubles visuels et pulsions érotiques. Mes impliquant un collectif pour réaliser quelque chose qui se
chaussures bougent et je ressens l’urgence d’aller transmettra désormais à l’oral, il renoue avec une
vivant à Mexico, toutes ses actions sont liées à marcher. Tout est en mouvement, pas physiquement, tradition millénaire. Enfin, Alÿs prouve qu’il questionne
mais conceptuellement. Je me sens comme l’épicentre avec autant de pertinence, et dans une même logique,
la marche, au mouvement ou à l'aspect fugitif du monde. »). la ville, la polis et les lieux mis au ban de la cité.
L’artiste confie que l’idée originelle lui est venue du
des choses, menant régulièrement à une prise Invité à la troisième Biennale de Lima de 2002, Francis critique d’art, commissaire d’exposition et ami,
Alÿs réalise un projet de grande ampleur qui prend Cuauhtemoc Medina, lorsqu’en octobre 2000, ils
de conscience d’une situation (géographique, pour titre When Faith Moves Mountains, reprenant la visitent pour la première fois Lima, quelques jours
sainte maxime « Quand la foi déplace les montagnes avant la destitution du dictateur Fujimori. Le critique,
politique, environnementale, économique, », au pied de la lettre. évoquant la situation politique, raconte : « La foi est
Le 11 avril 2002, Francis Alÿs parvient à réunir le moyen par lequel on se résigne au présent pour
administrative…). environ 500 volontaires armés de pelles sur la cime investir dans la promesse abstraite de l’avenir 4 ».
d’une dune de Ventanilla, au nord de Lima, une cité Comme deux lacets se nouent à une chaussure avant de
En 2004, Francis Alÿs rejoue, après São Paulo, Ghent bâtie sur un désert qui abrite les quartiers les plus prendre la route, la vidéo de Francis Alÿs s’achève sur
(1995) et Paris (2003), The Leak 1, à Jérusalem, en pauvres de la capitale et où de nombreuses habitations les propos d’un des étudiants : « Boire l’Atlantique, faire
l’intitulant cette fois, Sometimes doing something illégales ont fleuri. Sans eau ni électricité, cette zone fondre l’Arctique ou peindre le ciel… ». En marche !
poetic can become political and sometimes doing est essentiellement peuplée par des immigrants
something political can become poetic, The Green Line. économiques et des réfugiés politiques qui ont échappé Julien PLANPIED
Francis Alÿs marche sur 24 km, un pot de peinture à la guerre civile pendant les années 80 et 90.
percé à la main, laissant une ligne « pollockienne vert L’objectif de cette nouvelle communauté, alignée, * Projet de Francis Alÿs, en collaboration avec Rafael Ortega et
– palestine » marquer son passage. L’artiste rejoue temporaire, autonome, recrutée principalement chez Cuauhtémoc Medina.
donc la ligne verte découpant Jérusalem du nord au des universitaires de Lima 2, est de déplacer une dune
sud, limite tracée en 1948, après le cessez-le-feu de dix centimètres, sur une ligne de 500 m. 1. Que l’on peut traduire par la « fuite »…d’un pot de peinture, mais
signé le 30 novembre 1948 entre Moshe Dayan, Lentement, toute la journée, ils avancent ensemble, aussi par l’information qui devait rester confidentielle (Cf wikileaks…).
commandant des forces israéliennes de la région de déplaçant un petit monticule de sable devant leurs pieds. 2. Universidad de Ingeniera (UNI) de la Universidad Catolica et de la
Jérusalem, et Abdullah al-Tal, représentant des La symbolique de l’action collective engage une Universidad Federico Villareal de San Marcos.
Légions arabes et des autres forces dans la région de réévaluation de la notion subjective et politique de la carte 3. « Nous avons tenté de créer une sorte de Land Art pour les sans-terre. »
Jérusalem. Poétique, tellement politique. Autre et du territoire. Topos versus Utopie en quelque sorte. 4. « Faith is a means by which one resigns oneself to the present in
exemple, Narcoturism, réalisée à Copenhague en order to invest in the abstract promise of the future. » in « A
1996 et son stupéfiant statement « Je marcherai Thousand Words: Francis Alÿs Talks About When Faith Moves
dans la ville pendant une semaine, sous l’influence Mountains. », Artforum by Anton, Saul. (été 2002)
d’une drogue différente chaque jour. Mon voyage sera

© Francis Alÿs, When Faith Moves Mountains, 2002, Lima (Pérou), vidéo couleur sonore, 15’06’’

Ian Wilson - Discussions

C’est à partir de 1968, que Ian Wilson, artiste dit conceptuel, renonce à la production selon une mutualisation d’expérience. La conduite du discours, par les voix parallèles, a su
d’objets et décide de faire de la discussion son œuvre principale. Au début, les discussions composer avec le hasard. Cependant, il n’est pas vraiment question de transmission, mais
qui se concentraient sur les implications du mot « temps », sont remplacées par « oral de production de discours. Durant les discussions, il y a un double mouvement qui peut
communication ». Protocole qu’il présentera comme forme d’art. (La première discussion prêter à confusion sur l’objet même de l’œuvre. Le temps réel de la discussion engage le
officielle aurait eu lieu en 1972 à la galerie John Weber à New York). La communication langage en tant qu’objet de savoir, autant qu’il définit les protagonistes comme producteurs
orale, considérée comme une sculpture, se concentre sur la nature du mot parlé. La et co-créateurs de l’œuvre.
discussion est importante par les relations qu'elle engendre. L’activation de l’œuvre se fait
dans l’échange entre l’artiste et un certain public – auditeur et activateur. Pas exactement de Bien que non enregistrée, cette documentation orale, appartenant à la famille des
la dématérialisation, c’est plutôt une affectation esthétique à l’acte de parole, qui suffit à « témoignables » est intéressante, en ce qu’elle rompt avec un certain participatif. Le
constituer, et à produire du sens. (Une position qui nourrit ainsi une conception sculpturale langage mis en jeu, renvoie précisément à la part rituelle d’une visite. Le type d’information
du discours.) Le langage, alors considéré comme matériau, a ainsi fait de « l’art de parler » est véhiculé dans un autre espace théorique et d’action. Celui-ci capable de repenser les
(« art spoken ») une forme esthétique. Il vaudrait mieux, en se référant à l’esthétique des dispositifs du savoir, et les cartographies du pouvoir, dans l’archéologie du présent. Retracer
effets chère à Dewey, philosophe de l’expérience, décrire une participation fluctuante entre l’œuvre de Ian Wilson n’est pas anodin non plus – Cet art de mémoire, dont seuls les
un certain « passif-actif ». commentaires, la date et le lieu en tant que traces tangibles, (accessibles sous forme de
Dans un temps live, même si l’appropriation des paroles du public a servi directement certificats par les collectionneurs), a su prescrire//asseoir une documentation orale qu’on
l’artiste et l’œuvre, l’expérience participative, dans ce type de mode opératoire, suit une ne peut bien sûr qu’imaginer. C'est alors que nous seuls, pouvons spéculer sur la nature,
perpétuelle progression ; se muant en vecteur opérable sur la forme du discours. Les le contenu et la porté de ces conversations. Cette part spéculative, par la force des
discussions impliquent directement le public sur le sens de l’art. Elles ont installé un dialogue interrogations engendrées sur la nature et le sens de l’art, deviendrait aussi productrice de
entre la singularité et la communauté. Existant dans un « espace » où l’écoute est au centre, sens. Cette documentation évanescente jouerait aussi sa part active. Elle permettrait une
et très proche d’une pédagogie, le spectateur-interprète est dans le même temps renvoyé à expérience participative dans un temps différé. Ainsi dans un temps réel – temps différé, sur
son potentiel immatériel le plus actif. L’espace public tient lieu de temps de production et un itinéraire sans fin, à la manière du ruban de Moebius, la culture orale comme forme
« réservoir de connaissances ». Maintenant invité à réactiver l’œuvre, lors d’exposition, active se fait ainsi signe d’activité. Ce dernier renverrait alors l’œuvre à la question :
(Frac Lorraine, par exemple : Time Spoken) le public peut prolonger la discussion avec les comment sculpter un discours ?
médiateurs. Ce décloisonnement préconisé a défini la dispersion de parole comme force
constitutive. Le discours/œuvre libéré de tout contexte voit son espace d’intention élargi, Vichinie SUOS

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albi HORSD’ŒUVRE n° 29 carquefou limoges nevers saint-claude
édité par l’association
Moulins Albigeois INTERFACE Frac des Pays de la Loire Frac Limousin Arko La fraternelle/Gymnase de la
(org. Le Lait) 12 rue Chancelier de l’Hospital La Fleuriaye impasse des Charentes (org. Arko & Parc Saint Léger) Maison du peuple
41 rue Porta - 81000 Albi F - 21000 Dijon 44470 Carquefou 87100 Limoges 3 place Mossé (org. Frac Franche-Comté)
tél. 05 63 38 35 91 t. : +33 (0)3 80 67 13 86 tél. 02 28 01 50 00 tél. 05 55 77 08 98 58000 Nevers 12, rue de la Poyat
ouvert du mer. au dim. de 14h à 19h, [email protected] ouvert du mer. au dim. de 14h à 18h ouvert du mar. au sam. de 14h à 18h, tél. 03 86 57 93 22 39200 Saint-Claude
fermé les jours fériés www.interface-art.com ® « Paramor » dans le cadre du fermé les jours fériés ouvert mer., ven. et sam. tél. 03 84 45 42 26
® « Yellow cake § Black Coffee » Niek parcours Songe d’une nuit d’été, ® « INOUIE » S. Acosta, M. Aubry, F. de 15h à 19h et sur rdv ouvert du lun. au ven. de 9h à 12h
van de Steeg : 07/07 - 28/10/12 Comité de rédaction : œuvres de la collection du Frac des Bouillon, Y. Chaudouët, C. Closky, A. ® « impressed » X. Antin, J. Delaborde, et de 14h à 18h sur rdv, sam. de
Frédéric Buisson, Bertrand Pays de la Loire, du Frac Poitou- Dobler, A. Gröting, B. Hochart, R. Julius, J. Paul, P. Paulin, B. Triouleyre : jusqu’au 10h à 12h et de 14h à 18h, dim.
annemasse Charles, Laurence Cyrot, Charentes et du Frac Centre : C. Marclay, S. Pippin, C. Rütimann, L. 21/07/12 14h à 18h
Martine Le Gac, Nadège jusqu’au 14/10/12 Terras, K. Walker : à la mémoire de Rolf Exposition également visible à la ® « parcours de mémoire »
Villa du Parc Marreau, Michel Rose ® « Flash » : journées du patrimoine : Julius : 22/02 - 03/11/12 médiathèque Jean Jaurès et au collège M. Bajevic & E. Licha, T. Bernard,
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tél. 04 50 38 84 61 Conception graphique : ® « Instantané (82) » Julien Nédélec : lyon Perray, J. Schulz : 22/05 - 08/07/12
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M. Mercier, J. Monk, P. Bismuth, Nadège Marreau 69009 Lyon (Le Pavé Dans La Mare) Frac Alsace
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Grivet : 14/09 - 10/11/12 Charles, Nadège Marreau, : 02/06 - 30/09/12 Jeanne Susplugas : 08/09 - 20/10/12 pougues-les-eaux Nicolas Boulard : 20/06 - 30/09/12
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collection du Frac Franche-Comté et Faudra qu’on en discute demain matin, tél. 03 80 67 13 86 ® « Les grands chantiers de la Région 30/06 - 16/09/12 de résidence » Marcel Dinahet :
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Frac Franche-Comté : 16/06 - 16/09/12 région de juin à décembre 2012 pour Si vous souhaitez que vos manifestations
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1 faubourg de Montbéliard T. Herbst, R. Kroppe, B. Leonhardt, 18h, nocturne le vendredi jusqu’à 21h mulhouse éditions d’artistes
90000 Belfort M. Louyer, J. Maignan, S. Mühl, S. Salzer, ® « Le monde comme volonté et
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Jean-François Guillon : collection du musée des Beaux-Arts de ouvert du mer. au dim. de 12h à 18h,
jusqu’au 20/06/12 Brest : jusqu’au 25/08/12 fresnes-au-mont nocturne le jeudi jusqu’à 20h, fermé les DANIEL FIRMAN [horsd’oeuvre n°1 - 1997-2011]
® Rodolphe Huguet : ® « portraits commandés / refusés lun. et mar., 15 août, ouvert le 1er nov. Tirage : 100 ex. numérotés et signés par l’artiste
22/09 - 03/11/12 (1982-2002) » Clegg & Guttmann : Le Vent des Forêts ® « Trois cent cinquante kilogrammes Prix unitaire : 50 + 7 de frais d’envoi
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besançon ® « jeunesse » Ostkreuz - école de 55260 Fresnes-au-Mont 24/05 - 26/08/12 GÉRARD COLLIN-THIÉBAUT [horsd’oeuvre n°2 - 1998-2011]
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et sur rendez-vous brive Mi-Octobre/Serge Ricci, M. Crasset,
® « Cité d’elle, partie 1 » P. Ferrasse : T. Fivel, V. Lamouroux, T. Mercier & Vitrines des galeries lafayettes Philippe CAZAL [horsd’oeuvre n°4 - réédition - 1999-2011]
jusqu’au 13/07/12 Musée Labenche C. Mockasin, E. Sartori, M. Tschiember, (org. Frac des Pays de la Loire) Tirage : 33 ex. numérotés et signés par l’artiste
(org. Frac Limousin) ... : inauguration le 14/07/12 44000 Nantes Prix unitaire : 100 + 7 de frais d’envoi
Galerie Jean Greset 26 bis, boulevard Jules Ferry tél. 02 28 01 50 00
7 rue Rivotte - 25000 Besançon 19100 Brive la clayette ® Elsa Tomkowiak : CHRISTIAN MARCLAY [horsd’oeuvre n°27 - 2011]
tél. 03 81 81 38 52 tél. 05 55 18 17 70 09/07 - 04/08/12 Tirage : 100 ex. numérotés et signés par l’artiste
ouvert du mer. au sam. de 10h à 12h, ouvert de 10h à 12h et La Clayette (org. Esox Lucius) Prix unitaire : 100 + 7 de frais d’envoi
de 14h à 19h et sur rdv de 13h30 à 18h30 68 rue Lamartine galerie Loire
® J. Messagier, C. Viallat : 20/06 - ® Francis Morandini : 71800 La Clayette (org. Frac des Pays de la Loire) Cécile BART [horsd’oeuvre n°28 - 2011]
28/07/12 14/09 - 7/10/12 tél. 03 85 84 35 97 École nationale supérieure Tirage : 50 ex. numérotés et signés par l’artiste
® « Art concret » J-F. Dubreuil, ouvert du jeu. au dim. de 15h à d’architecture Prix unitaire : 50 + 7 de frais d’envoi
H. Glattfelder, S. Rompza Torsten Ridell : 19h30 et sur rdv., puis à partir 6 quai François Mitterrand
07/09 - 06/10/12 d’octobre, les sam., dim. de 14h30 à 44000 Nantes nouveauté
® « La Suisse » Les éditions média de 18h30 et sur rdv. tél. 02 28 01 50 00
Neuchâtel : 13/10 - 03/11/12 ® « écotone » Caroline Le Méhauté : ® Jessica Stockholder : LISE DUCLAUX [horsd’oeuvre n°29 - 2012]
08/07 - 12/08/12 15/06 - 02/09/12 Tirage : 200 ex. numérotés et signés par l’artiste
MJC Palente ® « un cheval de course génial » Prix unitaire : 35 + 7 de frais d’envoi
(org. Frac Franche-Comté) Didier Trenet : ../10 - ../11/12
24 rue des Roses - 25022 Besançon
tél. 03 81 61 55 18 'LGLHU'(02=$<
ouvert du lun. au ven. de 8h30 à 12h
et de 13h30 à 18h SHLQWXUHV
® « Le temps des autres » Mehdi A. :
11 - 29/06/12 & performance le MXLQRFWREUH
08/06/12 à 18h30 &KkWHDX GH 5DWLOO\ <RQQH

centre ville de Besançon ZZZFKDWHDXGHUDWLOO\IU
(org. Frac Franche-Comté)
affiches Decaux
® « Strates » Stephan Girard et
Nicolas Waltefaugle : 20 - 27/06/12

brest

Centre d’art Passerelle
41 bis rue Charles Berthelot
29200 Brest
tél. 02 98 43 34 95
ouvert le mar. de 14h à 20h et du mer.
au sam. de 14h à 18h30
fermé dim., lun. et jours fériés
® « un vent de révolution »
Sharon Kivland : jusqu’au 18/08/12
® « Landscape in Transformation /
Brest - Leipzig » M. Béchu, R. Bulik,
M. Brune, N. Cartiaux, A. Caulay,
H. Cressent, M. Denker, M. Diemer,
G. Dobbels, A. Fellner, A. Gildemeister,

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