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« […] La question c’est le réel, la perception sa réponse. » Florence Paradeis en parlant des outils qu’elle utilise pour travailler.

L’œuvre d’art est modifiée et influencée par les couleurs qui sont utilisées pour la réaliser mais aussi par les lumières et l’espace dans lequel elle se situe. Beaucoup de courants artistiques comme l’art cinétique, la musique des Pink Floyd ou encore le l’Op Art jouaient sur les sens pour donner une perception nouvelle et futuriste. Le fait de solliciter les sens des spectateurs permet de pouvoir s’adresser à tous car chacun à cette capacité de percevoir.

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Published by interface.art, 2016-06-12 12:37:43

HDO_28

« […] La question c’est le réel, la perception sa réponse. » Florence Paradeis en parlant des outils qu’elle utilise pour travailler.

L’œuvre d’art est modifiée et influencée par les couleurs qui sont utilisées pour la réaliser mais aussi par les lumières et l’espace dans lequel elle se situe. Beaucoup de courants artistiques comme l’art cinétique, la musique des Pink Floyd ou encore le l’Op Art jouaient sur les sens pour donner une perception nouvelle et futuriste. Le fait de solliciter les sens des spectateurs permet de pouvoir s’adresser à tous car chacun à cette capacité de percevoir.

Keywords: Art et perception, Couleur, lumière, espace, cinétisme, Nicolas Lafon, Cécile Desbaudard, Frédéric Sanchez, détrompe l'oeil, Martine le Gac, Cécile Bart, Marlène Gossmann, Krijn de Koning, Ann veronica Janssen, Karen Tanguy, Glissements, Julie Martin, Valérie Kolakis, Bertrand Charles

le journal de l’art contemporain, nov. 2011 - mars 2012HORSD’OEUVRE
dijon ® bourgogne ® france ® europe ® ... www.interface-art.com

n°28 ART & PERCEPTION

COULEUR
LUMIÈRE
ESPACE

Blanchette, 2006 © Ann Veronica Janssens

Cinétisme : retour vers un art du futur Frédéric Sanchez détrompe l'œil

« Je ne les comprends pas / Très intrigant / C’est de la technique pure / Très joli compose comporte un axe de rotation qui permet au spectateur de la déplacer 2. L’art Prendre une peinture pour une bâche, parce qu’elle en à l’air, Frédéric Sanchez, Maison de la culture, Amiens, 2011 © Martin Argyroglo En ce qui concerne les lieux d’exposition, Sanchez sait investir
/ Ravie de voir de si belles couleurs / C’est hypnotique / Le contenu de ce genre cinétique se mécanise, inspiré des Méta-matics de Tinguely, se confronte à la lumière ou pour une fenêtre habillée comme une vitrine en travaux, Frédéric Sanchez, Sans titre, 2008/2011, acrylique sur toiles ceux qui possèdent des éléments architecturaux significatifs et
de peinture est le même qu’en musique / On dirait des disques / Il n’y a pas de – voir notamment les expériences de Nicolas Shöffer – et déclenche de nombreuses marquée d’une croisée rouge ou bleue pour éviter de se Arrière plan : Cathy Jardon & Frédéric Sanchez, Échange n°8, acrylique sur toiles ceux qui en sont dépourvus. C’est vrai d’une ancienne
sens caché / Je suis un peu perdue / Très intéressant, on dirait qu’ils bougent / initiatives concernant la compréhension des effets perceptifs. Ainsi, le GRAV, groupe cogner dedans, c’est de l’ordre du trompe-l’œil. Comme si abbaye comme de locaux à vendre, de magasins fermés.
C’est le genre de chose qu’un fou mettrait sur le mur d’une cellule pour rendre de recherche d’art visuel, constitué autour d’Horacio Garcia Rossi, Julio Le Parc, toute distance pouvait être abolie entre ce que représente une Sanchez fait partie de ces jeunes artistes qui ont hérité d’une Pour en avoir investi de manière audacieuse avec des
quelqu’un fou / Ma réaction est émotionnelle / Je ne dirai pas ce que j’en pense / François Morellet, Francisco Sobrino, Joël Stein et Yvaral, est créé en 1960. peinture et ce qu’elle est en son principe : un écran, un culture marquée par le métissage et la transversalité des comparses, à Tonnerre, notamment, il ne tient aucune situation
C’est perturbant / Après un moment, je préfère ne plus regarder / Je veux qu’ils Indissociable des années 60, l’esthétique cinétique touche toutes les couches de la support d’inscription en attente d'inscription. Avec Frédéric disciplines de création, par la postmodernité et l’éclectisme de pour désespérée, alors que les conditions d’accrochage
bougent / Ce genre là, je n’aime pas du tout / Ça ne m’apporte rien du tout / Voilà société, des élites amatrices d’art à la masse populaire parfois réticente aux avant- Sanchez, la peinture est en chantier. Il enquête sur ses ses références. Cette génération ne s’est pas retrouvée peuvent être inconfortables et les moyens modestes. Si la
où l’art en est arrivé / C’est incroyable / Ça ne ferait même pas un bon lino / Tout gardes, mais qui cette fois s’y retrouve, s’y amuse et se l’approprie, propageant sa processus de fabrication, sa valeur de simulacre et ce dont directement en face des œuvres des avant-gardes, mais peinture, par sa simplification formelle et chromatique, prend
ça a des implications mathématiques / J’aime bien / C’est très pur / Génial / Très présence dans de nombreux domaines allant de l’édition à la mode, du design elle est le signe. devant leur relecture sur un mode distancié, souvent ironique, sa force dans la solidité de parois monumentales ou la
amusant / Je reste sans voix ! » graphique à la publicité, du mobilier à l’architecture. Vasarely, lors d’un entretien remettant en cause les formules plastiques brandies comme triangulation d’une charpente par exemple, elle agit
avec Jean Louis Ferrier, réalise l’ampleur et la popularité du cinétisme : « Je crois Prenons l’exemple de ces toiles tendues sur châssis, des manifestes. L’artiste est à la recherche de points de également sur ce qui déroge aux hiérarchies institutionnelles.
Réactions du public lors de l’exposition The Responsive Eye, au MoMa en 1965, que depuis la Renaissance, c’est la première fois, après une séparation de plusieurs recouvertes d’une couche acrylique, passées au rouleau, qui jonction entre les images et les réalités, à l’heure d’une mise Parce qu'elle est synonyme de stockage, de transport et
enregistrées dans le court métrage du même nom réalisé par Brian De Palma. siècles, que les deux actions créatrices de l’homme, les arts et les sciences, se ressemble à s’y méprendre à la couleur du chanvre ou du lin en réseau sans précédent. Ce qui revient peut-être à d'échange, et laisse en suspens les notions de biens, de
Le travail de Cécile Bart, auquel ce numéro fait la part belle, a parfois été rapproché rencontrent à nouveau pour former un imaginaire qui soit en accord avec notre brut, à celle du papier Kraft ou du carton. Sanchez les interroger, non pas tant les références que les systèmes qui les marchandises ou de patrimoine, l'œuvre anoblit les espaces
des expériences de l’art cinétique, mouvement incontournable des années soixante, sensibilité et notre savoir actuels. […] Pour la première fois s’ouvre à l’artiste la présente adossées au mur les unes contre les autres, juxtaposent comme le fait Internet, dans un grand brassage sans qualité et laisse se refléter sur elle ce que fut leur statut,
devenu pratiquement synonyme du psychédélisme ambiant. Profitons de ce numéro possibilité de communiquer largement avec le monde, de toucher non pas une élite renforçant l’idée d’un stock de peintures dans leur état des temporalités et des identités. Pour s’y retrouver dans la leur fonction et tout un remue-ménage social dont plus
pour se remémorer les expérimentations de ces artistes inventeurs du mouvement. avertie, mais la masse » 3. Cette réflexion, alors que le Pop art commence à premier - enduit vierge, toile encore neuve -, ou de peintures communication, l’art doit-il fonctionner comme un signal, être personne ne sait les détails. La vitalité créatrice entraîne la
L’art cinétique a la particularité d’avoir conquis toutes les strates sociales, des s’élaborer, donne à penser quant au rôle du cinétisme dans l’intégration en art de achevées et prêtes pour le transport. Ces peintures rappellent polyvalent ? conviction que ce qui est déclassé peut connaître une
produits industriels bas de gamme aux œuvres de l’esprit les plus subtiles et la culture populaire. Anecdote légère mais révélatrice : écoutons le créateur de encore les boîtes dans lesquelles le peintre On Kawara rédemption. Elle fait de la peinture une figure disponible, une
libertaires. Alors que les expérimentations musicales des Texans 13th Floor mode Larry Aldrich, toujours lors de l’exposition The Responsive Eye, très fier de son rangeait ses Date Paintings, et les œuvres d'autres créateurs Aujourd’hui, l’espace urbain, les logos, les panneaux en tout figure en creux, pour accueillir quelque chose qu’aucun artiste
Elevators donnent naissance au rock psychédélique – emblème d’une génération, et travail à partir des toiles de Vasarely, Riley, Anuszkiewicz et Stanczak : « J’ai quand qui travaillent aussi les aplats beiges et marrons, au point qu'il genre, les objets usuels viennent se mirer dans les n’y a mis et qui gît pourtant au plus loin et au plus près.
qu’en Grande Bretagne résonnent les accords lysergiques du premier album de Pink même réussi à créer deux robes du soir, l’une avec un motif d’ Anuszkiewicz en est impossible de discerner lesquelles imitent les autres. Le fait compositions abstraites, y font reconnaître leur structure
Floyd, The Piper at the Gates of Dawn, l’art cinétique s’ébauche sur les espoirs d’une mousseline rouge, l’autre en lin avec un motif de Vasarely et une jupe plissée qui est d’ajouter à ces monochromes quelques bandes de couleurs initiale. En retour, l’art, le design leur renvoient une puissance Lors d’un échange avec un autre artiste, Sanchez propose de
utopie, galvanisée par une époque éprise de liberté 1. magnifique quand on marche. » En 1966, la marque de cosmétique Pond fait la donne l’illusion de paquets bien scotchés, ou la copie d’une iconique. Le fait que Frédéric Sanchez mette à l’étude le lui donner une toile qui reprenne les caractéristiques de la
L’art cinétique, théorisé notamment par Victor Vasarely, l’un des chefs de file les plus promotion de sa gamme de produits anti-acnéiques Fresh-Start à l’aide des œuvre originale dans la lignée de l’abstraction géométrique. rapprochement de domaines aussi éloignés que le champ de peinture qu’il reçoit : titre, format et découpe particulière,
voués à sa cause, connût un succès immense, exceptionnel dans l’histoire des photographies de jeunes femmes au teint parfait devant des toiles saturées de pois, l’esthétique et les objets du monde pratique lui permet, de dimensions, grandes lignes de composition abstraite dont les
mouvements d’art contemporain. Il fut capable de séduire à la fois institutions et avec pour slogan : « Spots are in, but not on your skin » 4. En se confondant ainsi avec un emballage, un emblème de la déjouer les catégories et les styles. Le carton d'emballage, « scotchs » seront les indicateurs. Sa « peinture emballage »,
critiques, mais aussi et surtout le public populaire, qui s’empara de ces formes L’utopie d’un art présent au cœur de la société, jusque dans ses productions les plus modernité, ou sa citation au deuxième degré, la peinture peut résistant et peu coûteux, proche du rebut et bientôt passe- il la traite comme une duplication, une réplique, à l’égal d’un
mouvantes impliquant l’œil et le corps. Il faut voir The Responsive Eye, reportage futiles, peut faire sourire 5. L’art cinétique a sans doute été victime de sa popularité, être lue comme la parfaite imitation d’un objet réel, ou comme partout, est l'exemple même d'un matériau pauvre qui a été sculpteur prenant l’empreinte d’une pièce à reproduire, avec
réalisé par Brian De Palma lors de l’exposition du même nom, pour se rendre et son omniprésence poussée jusqu’à l’écœurement a fini par lasser. En une indexation pure, dans la mesure où il y aurait une totale promu au rang de matériau de conception, déplaçant des la problématique de la ressemblance et de l’écart qui lui est
compte de l’engouement suscité par l’Op art. Commentaires d’artistes, de galeristes conséquence, l’histoire de l’art ne s’est pas beaucoup intéressée à ce mouvement, identification entre le signe et son référent : la peinture, en tant codes et des usages (je pense à l'architecte Frank O. Ghery associée.
ou de critiques se mêlent à ceux des visiteurs, des amateurs ; l’art cinétique, de par et encore aujourd’hui, rares sont les ouvrages et les expositions qui lui sont que strate ou enveloppe, serait à elle-même sa propre et à sa Wiggle Chair de 1972, à l'artiste Michelangelo L’exposition récente d’Amiens montrait les œuvres deux par
son recours d’une part à une pensée de la forme résolument moderne, à la science consacrés. Pourtant, c’est un mouvement extrêmement riche, qui mérite qu’on représentation. Elle ne ferait que montrer le processus par Pistoletto qui l'utilise dans ses Labyrinthes ou Thomas deux, chacune renvoyant à l’autre – contenant et contenu –,
des effets perceptifs, et d’autre part à un arsenal d’illusion d’optique traditionnel tout passe outre l’aspect gadget des illusions d’optiques, et de redécouvrir les lequel elle advient, sans désigner autre chose qu’elle-même. Hirschhorn dès ses débuts avec du ruban adhésif, à la mettant immédiatement le spectateur en présence de ce qui
à fait populaire – on pense au crâne d’Holbein, et autres anamorphoses typiques du recherches de ces artistes férus de sciences, prêts à « ouvrir les portes de la D’un côté, la peinture serait ultra-figurative, de l’autre, elle chorégraphe La Ribot en 2004 et 2009…) Sanchez, en le sera leur manque respectif, à savoir ces autres états par
goût maniériste – a su conquérir tous les publics. On rencontre dans une des salles perception » 6 Pour les Bourguignons, il y a le centre d’art contemporain Franck serait auto-référentielle. Cette stratégie permet de négocier valorisant à sa façon, cherche comment fonctionne le jeu des lesquels la peinture peut passer mais qu’elle ne peut montrer
de l’exposition l’artiste Mon Levinson, expliquant le fameux « effet moiré », typique Popper 7, à Marcigny (71) : l’on peut y découvrir, dans une ambiance très conviviale, avec un savoir-faire académique tout autant qu’avec la influences, où s’opèrent les glissements de sens et les tous ensemble, sauf par le biais du souvenir ou de
des œuvres cinétiques, consécutif d’une perturbation des schémas sensoriels des expositions souvent consacrées à des artistes de l’art cinétique ; en outre, il logique analytique du tableau, telle qu’elle a été prônée par décalages, ce qui reste. En travaillant avec d’autres artistes, il l’anticipation. Ces toiles en viennent à formuler ce qu’est la
créant une instabilité visuelle que l’œil humain est incapable de synthétiser – et qui abrite en son sein le centre d’étude Art optique et lumino-cinétique. les avant-gardes historiques, nourrissant la croyance en se demande avec eux ce qui tient encore en art quand leurs mémoire, la peinture comme durée et ce qu’elle est devenue,
fait tout l’intérêt des toiles cinétiques : « On appelle cela des moirés, terme français l’avènement de l’art comme réalité autonome. Quand propositions sont en lien avec les références artistiques les plus ce qui reste caché sous les allures d’une fausse simplicité. Ce
utilisé pour la soie. Cela décrit un effet qui se produit lorsque des lignes croisées Julie BOISARD Frédéric Sanchez suspend à un clou une petite toile froissée fameuses ou les réalités les plus prosaïques. La question des sont les repères chronologiques qui sont à revoir, la longévité
selon des angles réduits produisent ces incroyables mouvements, ces vibrations, et qui pendouille de biais, elle n’est plus que la dépouille de contacts est décisive. et l’autorité des modèles, leur façon de se succéder qui
ces formes curvilignes de différentes sortes. » Les effets perceptifs, 1. Voir à ce sujet l’ouvrage de Jean Louis Ferrier, Victor Vasarely, Entretiens avec Victor Vasarely, Paris, l’œuvre moderne, mais elle reste encore le trompe-l’œil pouvait donner l’illusion d’un temps en constante progression,
l’expérimentation active et souvent ludique des œuvres cinétiques expliquent 1969. Vasarely y explique son projet d’intégration de l’art à la société. Il explique peindre « pour l’homme possible d’un emballage défoncé et plié. Entre ces deux comme le devenir moderne des sociétés que la perte des
l’enthousiasme qu’elles suscitent. d’une société globale et sans classes d’où l’injustice et la guerre seront bannis. Je crois participer à pôles, trivial et transcendant, la peinture réduite à l’essentiel utopies a finalement disqualifié.
Au delà des toiles vertigineuses (parfois jusqu’au malaise) du français Victor Vasarely l’avènement de cette société. Mon apport, qu’il soit insignifiant, moyen ou important, ne comptera qu’ajouté contiendrait tous les messages et toutes les références. Il
et de l’anglaise Bridget Riley, l’art cinétique s’affranchit de la planéité pour explorer à l’apport des autres hommes, car l’ensemble des inventeurs-créateurs et des organisateurs-travailleurs conviendrait alors de regarder les couches peintes comme le De deux choses l’une : ou l’art de cette génération est
d’autres dimensions ; tel l’artiste israélien Yaacov Agam et ses tableaux finira bien par améliorer lentement mais inexorablement la condition humaine », p. 135. signe probable d’un rappel de quelque chose en partie l’étirement au maximum (jusqu’à la rupture ?) de toutes les
polymorphiques (ou contrapuntiques), dont la surface, constituée de lattes 2. Devenue instable, elle a malheureusement été fixée en 2002, dans l’attente d’être restaurée. présent, en partie évanoui, sur le mode de l’allusion : une tensions que la peinture a connues pour reconnaître le
triangulaires parallèles, peintes sur les deux côtés, permet au spectateur de 3. Jean-Louis Ferrier, Victor Vasarely, Entretiens avec Victor Vasarely, Op.cit, p. 46. trace, une empreinte, la naissance de l’abstraction, l’art moindre de ses rapports avec le réel et ce qu’elle a en propre
percevoir, lorsqu’il se déplace, une multitude de compositions. Agam connait lui 4. Littéralement « les boutons sont là, mais pas sur votre peau ». Le terme anglais spot signifie à la fois concret, l’art minimal entre autres, la peinture comme comme médium, ou il est un commencement, désireux
aussi un succès formidable, puisque l’une de ses œuvres, le « Salon Agam », investit pois et bouton. protocole et mode d’exécution, le débat sur le devenir de la d’engager ce millénaire dans une recherche du point ultime
le Palais de l’Élysée sous la présidence de Georges Pompidou. On peut également 5. On peut penser aux tasses Van Gogh et sets de table Titien du film Musée haut, musée bas de Jean- figure et du sujet, toute la fièvre du XX e siècle ranimée à de la vision et un rajeunissement de la perception.
découvrir l’une de ses sculptures sur le campus de Dijon, Tente, installée grâce à la Michel Ribes. Mais ce rire de dérision révèle une vraie question : comment adapter un idéal aussi pur que l’aube du XXI e. Au fond, la compression en un seul geste ou
procédure du 1% artistique lors de la construction des Sciences Mirande. Fidèle à celui de Vasarely avec l’ultra productivisme de notre société régie par le capitalisme ? presque de toutes les couches de sens cumulées. Martine LE GAC
la démarche cinétique, elle est mobile, et chacune des cinq structures tubulaires qui la 6. Selon l’expression du poète William Blake, reprise par Aldous Huxley dans son essai, Les portes de la
perception, paru en 1954.
7. Né à Prague en 1918, Frank Popper est un théoricien de l’art, critique et commissaire d’expositions,
spécialiste de l’art cinétique.

Entretien avec Nicolas Lafon Nicolas Lafon, Silence Pressure Record, 2006 Nicolas Lafon, Silence Pressure Record, 2006
bois, dispositif sonore, sacs de sable © stéflo bois, dispositif sonore, sacs de sable © stéflo
Cécile Desbaudard : Comment définis-tu la notion de « perception » ?
Nicolas Lafon : La perception peut se définir simplement comme devenir très complexe 2 C.D. : Le silence occupe une place particulière dans ton travail, peux-tu en expliquer
d’un point de vue scientifique. Florence Paradeis dit en parlant des outils qu’elle utilise pour les raisons ?
travailler « (...) La question c’est le réel, la perception sa réponse. » On peut difficilement N.L. : Au cinéma, au moment du montage son, on utilise également des enregistrements de
faire une synthèse plus juste, pour un artiste. « silence » , issus du « silence plateau » qui consiste à enregistrer un « silence relatif » entre
deux prises, parce que l’absence de son durant la diffusion d’un film serait trop
C.D. : Quelles sont les problématiques soulevées par cette notion qui t’intéressent en tant inconfortable, les enregistrements utilisés permettent de lier les morceaux sonores aux
qu’artiste ? passages silencieux. C’est ce régime que j’ai voulu appliquer à des objets, par exemple
N.L. : Les questions de perception se rattachent à mes illusions et à la réalité du travail. dans une pièce comme A smothered Bag.
C’est-à-dire que la question de la perception se pose au moment de l’élaboration d’un J’ai utilisé des enregistrements de silence à plusieurs reprises, que je pourrais définir plus
travail, au moment où je choisis un « sujet » , elle se pose également au moment de le comme des captations de temps mort. L’utilisation de ces enregistrements pour certaines
montrer. Je porte une attention aux effets d’annonce des travaux au sein d’une exposition, sculptures ou installations était d’amener un indice de temporalité supplémentaire, comme
de ce point de vue, ma pratique peut avoir des rapports phénoménologiques aux questions pour doubler leur présence, en suggérant simplement l’idée de diffusion, à travers un souffle
de perception, mais d’une manière assez légère et intuitive. audio continu.

C.D. : Peux-tu parler de la manière dont tu perturbes la perception du visiteur dans la pièce C.D. : Peux-tu commenter la phrase de Robert Smithson : « Why not reconstruct one’s
Silence Pressure Record (2006) ? inability to see ? » (Pourquoi ne pas reconstruire notre incapacité à voir ?)
N.L. : Je le perturbe en le trompant en premier lieu. Au premier abord, le dispositif de cette N.L. : Toute l’œuvre de Smithson est orientée dans cette direction « négative », d’une vision
installation promet une expérience sensorielle. Mais les effets sont inefficients durant la « corrompue », déstructurante, en rupture totale avec le modernisme. La phrase de Robert
traversée du corridor, en rien convaincant en tant qu’expérience d’un phénomène Smithson pourrait rimer avec un passage de Perdre des théories d’Enrique Vila Matas :
acoustique te perturbant physiquement comme l’est Acoustic Pressure Piece de Bruce « On a démontré théoriquement qu’une seule chose, c’est que tout change, aussi je crois
Nauman. que nous ferions bien de ne jamais perdre de vue l’instabilité naturelle de nos coutumes et
Mon intention était de produire une œuvre documentant une autre œuvre, en cherchant un de nos opinions. Après tout, cette instabilité est la seule chose qui nous soit donnée et qu’on
moyen pour imaginer un équivalent plastique aux guillemets de la citation textuelle. Le fait puisse considérer comme vraiment naturelle. »
d’avoir enregistré un moment de silence, de l’inscrire sur un support et de le diffuser tentait
de rendre compte de cela. C’est une version fantôme de l’œuvre originale, qui annule ses Actualité de Nicolas Lafon : Fuzzy Logic, exposition du 15 novembre au 7 décembre 2011 avec Jessica Lopez, École
effets pour se concentrer sur autre chose ; on fait l’expérience de sa retransmission, orientée ; Supérieure d’Art de Clermont Métropole, Clermont-Ferrand.
l’expérience visuelle et sonore d’une documentation paradoxalement subjective.
3

© cécile bart – édition interface, dijon – 2011

Cécile Bart : Glissements Invitée pendant l’été par le musée au moyen d’un miroir ou à changer le
Calbet 1 à participer au projet support qui réceptionne la lumière
Habitat 2, Florence Carbonne extérieure. Actions qui permettent à
engage un dialogue avec une l’artiste d’influer sur la matière visuelle, la
transformant en pigment.
d'un monde à l'autre Surfaces et lignes lumineuses bouleversent vaste maison pavillonnaire, située sur les Les photographies qu’elle obtient, à la fois
étranges et très belles, visuellement
les espaces qui accueillent les coteaux de Grisolles, qu’un affaissement fascinantes, créent une relation sensible
intense avec celui qui les voit. Elles
interventions de Florence Carbonne. Ainsi, de terrain a littéralement coupée en deux. l’entraînent aussi dans un jeu réflexif sur
l’image photographique. En effet, la
l’installation présentée à la galerie Saint Cette fissure qui traverse la maison de deuxième image, celle que l’artiste produit
au moyen de l’appareil photographique,
Connue essentiellement pour ses Peintures/écrans, monochromes de grands formats, Cécile Catherine (Rodez) en 2008 ou le dispositif part en part, se répercutant de pièce en dépasse le simple enregistrement en
Bart a réalisé depuis la fin des années 1980 de nombreuses installations à travers lesquelles révélant la première image, celle créée
elle n’a cessé de développer une réflexion sur l’espace, la lumière, le mouvement et la complexe monté à Évry en 2009 (semaine pièce dans toute la largeur de l’édifice est par la fissure. La longue ouverture du
perception. Toujours en relation étroite et dynamique avec le lieu qui l’accueille (musée, diaphragme permet d’enregistrer plus de
galerie, chapelle), chacune de ses propositions offre une nouvelle appréhension de internationale des arts numériques et déjà propice à de nombreuses filiations lumière que nos yeux en voient
l’environnement, d’autres territoires d’expériences du regard et d’émotions esthétiques. naturellement, et amplifie le phénomène
De la planéité bidimensionnelle à la recherche de nouvelles volumétries, les dispositifs dans alternatifs) plongent dans l’obscurité des pouvant aller des images médiatiques lumineux. L’artiste créé également une
un renouvellement constant de formes et de couleurs, donnent naissance à des combinaisons mise en abyme dans laquelle le principe
géométriques audacieuses. Rectangulaires, les surfaces textiles fines et transparentes (une espaces dont la matérialité est remodelée produites lors des catastrophes photographique se retrouve photographié.
toile de Tergal Plein jour 1) oscillent entre le plan frontal et l'éclatement. Isolées ou Pour l’artiste, qui d’ordinaire privilégie
regroupées, placées à même le mur, au sol (Flottants, 2005) ou dans l’espace, elles peuvent par touches de lumière. L’immersion du naturelles jusqu’à Splitting réalisé par l’immersion sensorielle des visiteurs dans
être alignées (Vitres rouges et noires, 1987), surélevées (De l’air, 1996), juxtaposées des installations unitaires minimalistes,
(Retenir, Tendre, Glisser, 1989), inclinées (Suspens, 2009) ou encore agencées devant une spectateur dans ces lieux faiblement Gordon Matta Clark en 1974. Par l’enjeu de la restitution intitulée Pavillon
fenêtre (Diplopie 2, 1998), voiles de couleur entre le monde extérieur et le spectateur. Dans sera d’articuler la multitude de ces images
un mouvement de lignes, de plans colorés et de vibrations lumineuses, ses chorégraphies éclairés abolit sa perception de la densité conséquent, c’est une recherche tout en au lieu bigarré qui les a vues naître.
mettent en scène des compositions rythmées par la lumière naturelle, telle une danse En définitive, Florence Carbonne conserve
d’ombre et de lumières transitoires qui entre en résonance avec le lieu, l’envahit, le et des limites physiques de l’espace. Les discrétion et en subtilité que l’artiste le langage qui caractérise sa démarche :
transforme, une révélation qui mène vers « un état d’élévation 2 ». la lumière comme matériaux et
La rencontre entre l’œuvre et le visiteur se joue à travers le corps et le regard. « On © Cécile Bart, Fonds perdus, 2011 : L’art dans les chapelles, chapelle de la Trinité, Castennec fils lumineux qui s’y déploient réorganisent choisit de mener face à cet espace l’architecture comme élément constitutif
appréhende un lieu, explique l’artiste, on se disperse et puis on trouve »3. Libre, le parcours de l’œuvre mais elle opère un glissement
dans ses positions multiples, ses mobilités, ses cadences (lente, rapide, figée), sa temporalité le hors champ, au sens cinématographique. Où commence le plan, et quand le coupe-t-on ? » 4, ses déplacements. C’est alors toute complexe et bavard. Elle remarque que en mettant en place un ensemble de
se nourrit de sensations physiques et optiques. Évoluant dans « un décor de scène qui attend s’interroge l’artiste. Puis, le cadre se retourne, opère un déplacement. « Je regarde le décalages vis-vis de ses œuvres
ses acteurs », l’observateur éprouve le dispositif qui éveille son système perceptif. Adoptant monde, mais en même temps le monde me regarde » 5, la fenêtre s’inverse. La perception l’appréciation du site qui est prise dans un des images de l’extérieur de la maison précédentes : lumière naturelle versus
différentes perspectives, il avance, recule, contourne, s’arrête, choisit un angle, enregistre se redéfinit à travers une autre relation à l’objet, à la représentation. Progressive, la lumière artificielle, espace clos versus
des images. Les points de vue ne cessent de se déplacer, de se démultiplier. Fluctuante, la découverte s’accomplit, bouleversante. jeu d’illusion-révélation. sont projetées à l’intérieur de celle-ci, les espace ouvert, abstraction versus
densité de la toile évolue selon l’angle choisi. Cloison opaque, l’œil s’arrête à sa surface. Au-delà de cette rétroversion du regard, l’expérience que nous proposent les figuration, interventions morcelées versus
Paroi transparente, elle propose au regard de traverser la peinture, de voir au-delà. Prête à Peintures/écrans de Cécile Bart ne se joue t-elle pas à travers une révélation contemplative La fluorescence et les formes fissures opérant alors à la façon d’un dispositif unitaire.
recevoir les inclusions venues du dehors, elle accepte le jeu aléatoire des interférences et introspective, l’intention de conduire le spectateur entre cet extérieur et intérieur de lui-
extérieures. Telle une caméra en plan fixe, elle enregistre ce qui se déplie derrière elle. Lieu même, un voyage qui accentue la conscience de soi, du monde, de l’autre. géométriques simples et répétitives sténopé, transformant l’habitation en Julie MARTIN
d’inscription et simultanément écran de projection, elle capte les passages, renvoie les
ombres, cadre le réel, fixe des images fugitives. « …le résultat est un jeu entre le champ et Marlène GOSSMANN inscrivent le travail de Florence Carbonne chambre noire. Elle décide alors

1. Surfaces de couleur monochrome, les peintures/écrans sont constituées d’une toile de Tergal Plein jour qui laisse dans ces mondes filaires issus de la d’engager un travail de relevés
passer la lumière. Peinte à la brosse, la surface du tissu est recouverte et imprégnée de peinture puis essuyée à la
main. Dans un geste de recouvrement puis d’effacement, le processus peut être répété jusqu’à obtenir la densité machine informatique, ou encore dans photographiques de ces phénomènes,
souhaitée.
2. Voir à ce propos Éric de Chassey, La peinture comme modulation, Cécile Bart, Plein jour, Les Presses du réel, Dijon, une esthétique futuriste proche des une méthode qui n’est pas sans rappeler
2008, p. 319.
3. Cécile Bart, Marcher, in Cécile Bart : Tanzen, Aargauer Kunsthaus, Aarau, 1998, p. 37. décors des films de science-fiction. Et, celle mise en œuvre dans le cadre des
4. Cécile Bart, Cinéma, cadrage, ibid, p. 27.
5. Cécile Bart, Fenêtre, ibid, p. 30, se réfère à Maurice Merleau-Ponty, Le visible et l’invisible, 1964. tout comme au cinéma les effets procédures d’archéologie préventive,
Actualité : L’hypothèse verticale, du 5 novembre 2011 au 26 février 2012 au Musée régional d’art contemporain de
Sérignan. spéciaux simulent ce qui ne peut être rapprochement qui se vérifie d’autant plus © Florence Carbonne, Sténopé, 20/08/2011, 14h30, 2011

réellement filmé, le travail de l’artiste que la maison est appelée à être 1. Créé en 1938, le musée Calbet de Grisolles, dans
le Tarn et Garonne développe depuis 2002 un projet
relève en partie du trucage. Les restaurée, et les phénomènes lumineux, artistique liant patrimoine, territoire et création
contemporaine. www.museecalbet.com
matériaux utilisés s’ils paraissent issues donc, à disparaître. Ces enregistrements 2. Le projet Habitat réunit pour les Embarcadères,
Saison culturelle en Pays Montalbanais, trois
de la haute technologie, de la fibre visuels présentent l’image inversée de la expositions sur le thème de l’architecture et
l’aménagement du territoire. Le Pavillon, de Florence
optique, du laser ou du néon, sont en forêt qui entoure la maison ou du ciel et Carbonne est le 3ème volet de ce programme.
Exposition du 10 novembre au 11 décembre 2011 à
réalité de simples fils de coton et de des nuages, se superposant aux motifs la Maison des Coteaux, Grisolles.

nylon éclairés de lumière noire. Il y a là kitchs de la tapisserie du salon et de la

une véritable opposition entre la richesse chambre. Les seules interventions de

visuelle des installations et la simplicité l’artiste avant enregistrement

des matériaux qui les composent : des photographique sont, à l’heure où cet

matériaux minimum pour un effet article est écrit, des expérimentations qui

maximum. consistent à détourner les flux de lumière

Krijn de Koning : angles de vue inhabituels et des perspectives étonnantes que la couleur vient souligner. S'abîmer dans l'épaisseur : Valérie Kolakis
Manipulative Layers 1 L’atmosphère n’est pourtant pas étouffante car des ouvertures sont aménagées. Elles offrent une
échappatoire à l’œil sur des parties de l’édifice ou de l’œuvre. Elle est autant un volume à 100 000 petits cercles de colle déposés au pistolet sur une surface de 74 m 2 difracte légèrement la lumière
regarder qu’un promontoire pour la vue qui va alors s’attarder sur des détails particuliers, mis composent The Bubble Room (Residue), 2004 ; Drops, 2002, consiste en 100 000
en lumière par l’artiste. Il crée des « images déviantes » de l’espace dans le sens où il ne tente gouttelettes de résine déposées sur des vitres ; 28 000 empreintes de pouces (Between (T)here est un sol fait de
pas de le représenter 6. Dans un premier temps confronté à une surface colorée, le visiteur se forment Untitled 1, 2007… L’énumération a ceci de trompeur qu’elle enfouit,
meut ensuite dans un volume qui prend peu à peu corps au gré de son parcours. sous des données numéraires et quantitatives, une œuvre qui se veut et qui est à 50 000 billes de verre sur 45 m 2),
peine perceptible. Valérie Kolakis travaille les matériaux avec des gestes
redondants et obsessionnels, pourtant, la simplicité de l’attitude et la blancheur la paraffine est translucide. Jeux
des matières telles que le verre, le papier, la paraffine ou la résine usent de la
Les œuvres de Krijn de Koning font des lieux qu’elles occupent des espaces singuliers, quelque Les pièces de Krijn de Koning annulent la dichotomie contenant / contenu. Le lieu d’exposition discrétion pour conduire, paradoxalement, à une répétition qui n’est ni lourde, de matières subtiles, l’œuvre
soit leur fonction initiale. Leurs configurations, leurs usages et spécificités influent sur l’aspect des n’est plus un simple espace accueillant mais, au contraire, fusionne avec l’œuvre. L’un et l’autre ni assénée, ni subie.
productions labyrinthiques de l’artiste. Le site originel n’est alors plus un simple réceptacle mais forment alors un ensemble qui reçoit un corps en mouvement. Pour cela, l’artiste intègre des Tous ces gestes moulés et réitérés sans cesse se déposent en une couche qui vient exacerbe la sensibilité de l’espace
fait pleinement partie de la sculpture. Le matériau se fait oublier au profit de la structure éléments architecturaux existants et les incorpore pleinement dans ses volumes. L’œuvre qu’il a recouvrir les murs ou les sols de l’espace mais sans l’opacifier. Le verre dépoli
architectonique et des aplats colorés qui complexifient grandement la perception de l’ensemble. réalisée à l’Abbaye St André de Meymac, à l’occasion de l’exposition Et si l’espace n’était aux variations de la lumière.
qu’une dimension intérieure (2011), se positionne ainsi dans un entre-deux, sur un palier Krijn de Koning, de Nieuwe Kerk, Amsterdam, 2010 © Courtesy de l'artiste
Ancien étudiant de Daniel Buren, Krijn de Koning a réalisé de nombreuses interventions in situ accédant à l’étage supérieur. Un cube noir partitionne cet espace jusqu’alors ouvert. Il suffit Quand la photographie livre ses
comme par exemple au Stedelijk Museum à Amsterdam, au Grand Café à Saint Nazaire ou d’ouvrir une des deux portes aménagées dans ce parallélépipède pour être plongé dans un
bien encore récemment au Musée des Beaux-arts de Nantes. Dès que le visiteur s’aventure environnement d’un jaune très lumineux. La salle ainsi créée encadre une fenêtre et conserve sels d’argent au réel qui l’imprime,
dans ses constructions, il est alors totalement immergé dans la couleur. À la Nieuwe Kerk à un indice sur la réalité du lieu originel où l’on devine la tranche de la rambarde de l’escalier.
Amsterdam, église du XV e siècle, l’œuvre est placée en hauteur sur un complexe échafaudage D’un espace quelque peu spectaculaire aux murs blanchis, nous nous trouvons plongés dans Kolakis imprime le réel de sa
métallique. Une fois les deux volées d’escalier gravies, le spectateur surplombe l’installation une ambiance plus confidentielle, à l’échelle de notre propre corps, qui n’est plus dominé par
avant de s’engouffrer dans le volume composé de six salles. Chacune d’elle est peinte d’une l’architecture mais environné par la couleur. Paul Ardenne explique très justement que Krijn de couche sensible pour que la
couleur qui lui est propre, les teintes denses enveloppent le promeneur. Krijn de Koning rend Koning « neutralise l’architecture originelle » pour la transformer en une « forme-contenant ». 7
« concret l’omniprésence de l’abstraction ». 2 La couleur, comme le spécifiait Theo van Cette imbrication est prégnante dans l’œuvre que l’artiste a produite à l’Hôtel Saint-Livier à lumière et notre regard l’impriment
Doesburg dans son essai Towards a plastic architecture, est un des moyens élémentaires de Metz en 2001. Le bâtiment, futur Frac Lorraine, est en attente de rénovation. L’artiste conçoit
rendre visible l’harmonie des rapports architecturaux. Libérée de sa fonction décorative, elle une structure qui se développe au-dessus de la cour intérieure, qui devient alors inaccessible. à nouveau. Le sensible ici, c’est la
devient le « médium organique d’expression de l’architecture ». 3 Forme et couleur, chez de Les couloirs s’avancent dans la bâtisse pour aboutir à une vitre, d’où le public peut regarder
Koning, sont simultanées dans le phénomène perceptif et fondatrices de sa pratique. Il amène l’intérieur de l’immeuble, sans pour autant y accéder. On assiste là à un double mouvement : façon dont la graisse qu’elle
l’architecture dans le domaine du pictural, et inversement. Son travail sur des seuils colorés et le visiteur entre dans la sculpture qui elle-même s’insère dans l’architecture préexistante. La
architecturés n’est pas sans rappeler le manifeste For A Spatial Colorism de Constant et Aldo sculpture et le bâtiment sont si étroitement enchevêtrés qu’il demeure difficile de les dissocier. applique sur la vitre prend la
van Eyck, écrit dans les années 50, dans lequel ils y spécifiaient que « la couleur n’est rien
d’autre que la couleur de la forme et la forme n’est rien de moins que la forme de la couleur. Krijn de Koning élabore, tel un chimiste, un amalgame où architecture, sculpture et couleur lumière pour nous la rendre filtrée.
» La différence étant que de Koning choisit et appose la couleur en dernier lieu, se basant pour s’interpénètrent. Ces couches successives, indivisibles et « manipulatrices » accentuent le côté
cela sur l’espace existant et la structure créée. Néanmoins, même si ces deux éléments ne sont piranésien de ses œuvres. « La couleur devient une matière en volume ».8 L’artiste met en place Almost familiar place (2006-...),
pas envisagés de manière simultanée comme le préconisent Constant et van Eyck, Krijn de une expérience chromatique que des évènements comme les fluctuations lumineuses, la
Koning garde à l’esprit une colorisation de l’espace en amont, dès la conception de l’œuvre, distance et la position du « voyageur » viennent enrichir. Ce dernier éprouve la nature parfois procède de l’application au
qu’il qualifie d’architecture baroque néo-moderniste 4. L’épure de ses installations instable de la couleur. « Le tableau ne se contente plus seulement de venir au devant du
architecturales, sobres et sans fioriture, est contrebalancée par l’éclat et l’intensité des coloris spectateur, il l’environne ». 9 pochoir de motifs de dentelle sur Valérie Kolakis, Untitled (Lamp), 2011, tube fluo, plastique
choisis. Structure et couleur se développent en relation l’une avec l’autre.
Karen TANGUY des vitres, avec de la vaseline. Si
Défiant la logique, les murs et les plans se démultiplient et se superposent. Ils organisent de
manière nouvelle un environnement donné et favorisent ainsi non une perception statique mais 1. Tim Groen, Entretien avec Krijn de Koning, in www.timgroen.com, 27 avril 2010. l’espace reste vide, si nos yeux ne voient rien, c’est toujours dans le presque, almost. Kolakis
mouvante. On This, présenté à la Galerie Serge Le Borgne en 2008, oriente le regard par ses 2. Sven Lütticken, « Living with Abstraction », in Texte zur Kunst n°18, mars 2008, p. 136.
lignes droites et le perd tout à la fois par la profusion des multiples points de fuite. L’espace 3. Theo van Doesburg, « Towards a plastic architecture », in De Stijl XII, 6/7, 1924. formule une présence quasi absente. À travers l’œuvre translucide, posée sur la vitre transparente,
nécessite d’être arpenté pour être compris. L’artiste morcelle la galerie et la densifie par l’ajout 4. Tim Groen, Op.cit.
de cimaises, prolongeant parfois une oblique existante mais discrète. La prolifération des 5. Michel Gauthier, « Sculpture avec vue », in Krijn De Koning, Metz : Frac Lorraine, 2002. on ne voit rien… que des ombres ou des éléments flous. Le motif de dentelle rappelle tout aussi
parois exacerbe la sensation d’un lieu en expansion qui se déploie vers l’extérieur. Quand 6. Sven Lütticken, « Krijn de Koning: Ruining Representation », in Krijn de Koning. Rotterdam : Veenman Publishers /
l’œil croit pouvoir y échapper un instant, la sculpture le guide à nouveau tout en Sikkens prize. 2007, p. 234. bien les brise-vues devant les fenêtres, les napperons sur le téléviseur que la broderie de Calais.
s’affranchissant de son enveloppe architectonique pour se développer au-delà des limites de 7. Paul Ardenne, « Krijn de Koning, occupation des lieux », in Art Press n°212, avril 1996, pp. 44-47.
la galerie. Krijn de Koning élabore des « appareils de vision » où travelling, gros plan et 8. Christophe Cuzin, « Des documents de travail », in Les autres œuvres. Nanterre / Paris : Villa des Tourelles & Art du décalage, de la dentelle il ne reste que le motif, le tissu a disparu. Préciosité ou kitsch,
cadrage se succèdent au fur et à mesure de la déambulation 5. Ses œuvres proposent des Éditions du Provisoire, 2010.
9. Lawrence Alloway et al., Zero, Cambridge, Massachusetts, 1970. l’assurance que l’on a pour définir les choses qui nous entoure semble laisser la place au trouble

que Kolakis installe devant nos yeux. Étrangement familier et commun, le motif, inlassablement

répété sur les vitres des espaces des nombreux lieux investis, acquiert l’étrangeté propre à

quelque chose que vous retrouvez sans cesse sans pouvoir pourtant le définir précisément. Kolakis

use de cette persistance alors même que son travail est éphémère et fragile. Translucide, ce n’est

que dans la fragile épaisseur de la graisse qu’Almost familiar place vient nous happer une

épaisseur infime mais suffisante pour accrocher la lumière rasante et pénétrante. Si l’on peut dire

que l’art de Kolakis s’apprécie « au travers », il s’apprécie tout autant de côté, de travers. Comme

lorsque l’on se tient de biais derrière le montant d’une fenêtre, de biais, pour observer dehors, la

lumière, quant à elle, soulève les infimes reliefs des dizaines de milliers d’empreintes digitales

fixées au mur par des épingles (Untitled 1). Il faut ce décalage du corps. Le décalage est aussi

sémantique : dans Untitled (lamp), la dentelle, nonchalamment posée sur un tube néon, n’est plus

du tissu mais un simple plastique perforé.

Cet univers essentiellement blanc est loin d’être monochrome. Les teintes y naissent dans la

profondeur. Mais attention, pas celle des abysses. Chez Kolakis on s’abîme dans l’épaisseur. Les

matières malléables comme la vaseline ou la paraffine qui durcit sont propices à l’enfouissement

et à la révélation. Le concept d’inquiétante étrangeté qui habite le travail de Kolakis se retrouve

dans ces gestes redondants et obsessionnels où ce que l’on retient est plus l’infinité des variations

que l’immuable répétition.

Bertrand CHARLES

6 7

annemasse HORSD’ŒUVRE n° 28 Si vous souhaitez que vos manifestations En tant qu’éditeur de la revue horsd’oeuvre,
édité par l’association soient annoncées dans l’agenda du prochain Interface souhaite porter à la connaissance
Villa du Parc INTERFACE numéro, une participation de 30 Euros de ses lecteurs l’information suivante :
12 rue de Genève 12 rue Chancelier de l’Hospital minimum est demandée.
74100 Annemasse F - 21000 Dijon Le 13 juillet 2010, Bertrand Charles, salarié du Fonds régional
tél. 04 50 38 84 61 t. : +33 (0)3 80 67 13 86 Le Consortium nantes d’art contemporain de Bourgogne depuis août 2002, a été
ouvert du mar. au sam. de 14h à [email protected] 37 rue de Longvic - 21000 Dijon licencié suite à une mise à pied conservatoire pour faute grave,
18h30 et sur rdv, fermé les jours fériés www.interface-art.com tél. 03 80 68 45 55 Hangar à Bananes datée du 24 juin 2010. Le licenciement a été motivé par le fait
® « zeuxis pop » Kaz Oshiro : ouvert du mer. au dim. de 14h à 18h (org. Frac des Pays de la Loire) de publier des articles « concurrents » à l’activité du Frac dans la
16/09 - 19/11/11 Comité de rédaction : jusqu’à 21h le ven. 21 quai des Antilles revue horsd’oeuvre éditée par l’association Interface, pendant un
® « Multiples & Co » Galerie de Frédéric Buisson, Bertrand ® « The deer » exposition collective : 44000 Nantes arrêt de travail, et qui caractérise sa déloyauté dûment établie.
Multiples, Galerie Hard Hat, le journal Charles, Laurence Cyrot, 06/12/11 - ../02/12 tél. 02 28 01 50 00 Cette affaire a été instruite au tribunal des Prud’hommes de
horsd’oeuvre, Wallpapers by Artists : Nicolas-Xavier Ferrand, ® Roe Ethridge : ../03 - ../04/12 ouvert du mer. au dim. de 14h à 18h30 Dijon le 1 er juin 2011, lequel a rendu publiquement son
01/12/11 - 04/02/12 Marlène Gossmann, Martine ® Jean-Michel Sanejouand : 02/03 - jugement le 29 juillet 2011, en faveur de Bertrand Charles. En
Le Gac, Nadège Marreau, dole 29/04/12 voici quelques extraits :
belfort Michel Rose
Musée des Beaux-Arts Université de Nantes Sur les activités concurrentes des deux associations […]
Théâtre Granit Conception graphique : 85 rue des Arènes - 39100 Dole (org. Frac des Pays de la Loire) « En conséquence, le conseil constate qu’il y a bien eu
1 faubourg de Montbéliard Frédéric Buisson tél : 03 84 79 25 85 1 quai de Tourville collaboration et non concurrence entre les deux associations
90000 Belfort ouvert tous les jours de 10h à 12h et 44035 Nantes dans le sens de l’article 1 er de la loi du 1 er juillet 1901 et que
tél. 03 84 58 67 50 Coordination, contacts Agenda : de 14h à 18h, sauf le dimanche matin tél. 02 28 01 50 00 cette collaboration a cessé sans pour autant créer une situation
ouvert du mar. au sam. de 14h à 18h Nadège Marreau et le lundi, ouvert le mercredi jusqu’à ® « Exposition / Restitution » atelier de concurrence ».
le mer. de 10h à 18h 20h, fermé les 24, 25, 26, 30, 31 mené par Olivier David avec un groupe
® « Un balcon en forêt » une Contacts Presse : Fiona Vianello décembre et le 1er janvier d’étudiants : ../12/11 - ../01/12 Sur la déloyauté caractérisée par la publication d’un article
proposition de Denis Savary et ® Olivier Blanckart : jusqu’au 29/01/12 concurrent à l’activité de l’association […]
Jean-Yves Jouannais : jusqu’au Ont participé à ce numéro : nevers « Le Frac ne démontre aucun préjudice sur son activité que lui
05/11/11 Julie Boisard, Bertrand gétigné-clisson ferait subir la publication de ces articles. Monsieur Charles n’a
® « Ce qui est perdu » Mehdi Charles, Cécile Desbaudard, Arko commis aucun acte déloyal en publiant ces articles ».
Meddaci : 17/11 - 17/12/11 Marlène Gossmann, Martine La Garenne-Lemot 3 place Mossé
® Ulla von Brandenburg : 14/01 - Le Gac, Julie Martin, Michel (org. Frac des Pays de la Loire) 58000 Nevers Sur la rédaction de l’article pendant l’arrêt de travail de
25/02/12 Rose, Karen Tanguy 44190 Gétigné-Clisson tél. 03 86 57 93 22 Monsieur Charles du 15 avril au 20 juin 2010 […]
tél. 02 28 01 50 00 ouvert mer., ven. et sam. « Que les arrêts de travail prescrits à Monsieur Charles ne font
besançon Relecture : Michel Rose ® œuvres de la collection du Frac des de 15h à 19h et sur rdv état d’aucune prescription contraire à une activité d’écriture. En
Pays de la Loire : 10/02 - 22/04/12 ® « particeps, particules, palissades » conséquence le motif ne peut être retenu ».
Galerie Jean Greset Couverture : A. Bertrand, É. Cheneau, V. du Chéné,
7 rue Rivotte - 25000 Besançon Blanchette, 2006 le mans S. Duby, C. Dugit-Gros, A. Godard, Sur la rédaction en fin d’année 2008 et octobre novembre
tél. 03 81 81 38 52 © ANN VERONICA JANSSENS C. Jeffery, M. Laborde, F. et A. Lamarche- 2009 […]
ouvert du mer. au sam. de 10h à 12h, L’Espal Ovize, C. Marcasiano, C. Oliveira « Il y a prescription des faits. En déclarant l’association
de 14h à 19h et sur rdv Double page intérieure : (org. Frac des Pays de la Loire) Fairclough, C. Vaché-Olivieri, E. Van der interface comme concurrent dans un cercle très restreint que
® Alain Dister : 26/10 - 12/11/11 CECILE BART 60 rue Esterel - 72100 Le Mans Meulen : jusqu’au 26/11/11 constitue l’activité artistique de Dijon et de sa région d’une part,
® Marie-Claude Bugeaud : 16/11 - 09/03/11 09:43, 2011 tél. 02 28 01 50 00 ® « Double mixte 2 » Office abc, et expliquant qu’il n’est pas possible de lire l’ensemble des
10/12/11 photographie ® « Tout s’écoule, rien ne reste tel » Marie Clément, Arnaud Daffos : publications déposées en permanence dans le hall, le Frac
® La collection de l’artothèque de œuvres de la collection du Frac des 21/01 - 24/03/12 reconnaît qu’elle avait accès aux articles publiés par le
Besançon : 14 - 31/12/11 Impression : ICO Dijon Pays de la Loire - workshop de D. Blais magazine horsd’oeuvre et qu’il avait intérêt “en situation de
® Jean Zuber : 04/01 - 04/02/12 Tirage 5 000 exemplaires & exposition : 13/01 - 30/03/12 pougues-les-eaux concurrence” à y porter toute l’attention requise ».
® « le passenture » Simon Messagier :
10/02 - 10/03/12 ISSN : 1289-951 limoges Parc Saint-Léger Interface tient à marquer son indignation concernant cette
® Dominique De Beir : 15/03 - 14/04/12 avenue Conti tentative de l’équipe dirigeante du Frac Bourgogne de l’époque
Publié avec le soutien de Frac Limousin 58320 Pougues-les-Eaux – M. Jean-Jacques Gleizal, Président, Mme Eva González-
Petit Kursaal l’ensemble des structures impasse des Charentes tél. 03 86 90 96 60 Sancho, Directrice, et Mlle Claire Legrand, Directrice adjointe –
(org. Frac Franche-Comté) annoncées dans l’agenda et du : 87100 Limoges ouvert du mer. au dim. sauf jours fériés de porter atteinte, au moyen d’arguments fallacieux, à la
2 place du théâtre - 25000 Besançon tél. 05 55 77 08 98 de 14h à 18h et sur rdv réputation d’honnêteté de Bertrand Charles ainsi qu’à notre
tél. 03 81 61 55 18 château-gontier ouvert du mar. au sam. de 14h à 18h, ® « Le vrai sportif est modeste » travail associatif.
® Marylène Negro : 16/11/11 fermé les jours fériés Alain Bublex : jusqu’au 18/12/11 Ces arguments constituent par ailleurs une atteinte à la liberté
® Ulla van Brandenbourg : 13/12/11 Chapelle du Genêteil ® « Films & readymades » Bethan ® Carte blanche au Peuple qui d’expression ; cette action inique mérite d’être portée à la
® Louidgi Beltrame : 25/01/12 rue du Général Lemonnier Huws : 24/06 - 09/10/11 manque : 21/03 - 27/05/12 connaissance de tous les lecteurs de la revue horsd’oeuvre, qui
® Melvil Poupaud : 08/02/12 53200 Château-Gontier ® « Narrative, critique, libre, … pourront ainsi juger par eux-mêmes du comportement de
® Rosa Barba : 14/03/12 tél. 02 43 07 88 96 Evolution de la figuration des années solre-le-château l’ancienne direction du Frac Bourgogne.
projection suivie d'une rencontre avec ouvert du mer. au dim. de 14h à 19h 60 aux années 80 » Aillaud, Appel, Nous tenons d’ailleurs à réaffirmer notre souhait de voir un Frac
l'artiste : 18h - 20h ® « Trucville » Y. Bernard, P. Besson, Bertholo, Blais, Boisrond, Caulfield, Cent lieux d’art 2 Bourgogne fort et entreprenant pour la diffusion de l’art
F. Bouffandeau, B. Calet, D. Michael Childress, Combas, Di Rosa, Disler, La vitrine Paulin - 2 rue Beaumont contemporain ainsi que pour tous les autres acteurs du milieu
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(org. Frac Franche-Comté) Q. Debenest, P. De Gobert, Denicolai Garouste, Jacquet, Klasen, Kudo, les tél. 06 37 22 85 77 n’aura fait qu’affaiblir la vitalité et la diversité du champ culturel
12 rue Denis Papin & Provoost, S. Engrammer, N. Floc’h, Malassis, Monory, Ramon, Rancillac, ® « Bords de route » Mira Sanders : de notre région.
25000 Besançon T. Frer, K. Gheloussi, J. Hubaut, A. Hulaut, Raysse, Rebeyrolle, Schlosser, Stämpfli jusqu’au 08/01/12 Si le respect de la personne humaine et la liberté d’expression
tél. 03 81 87 81 30 L. Lebricomte, K. Lefeuvre, L. Millet, … : 18/11/11 - 10/03/12 sont encore des valeurs à défendre, Interface s’emploie à le
ouvert du lun. au ven. de 14h à 18h Mrzyk & Moriceau, N. Nadaud, ® « Volume 1 » Rainier Lericolais : sotteville-lès-rouen faire à son niveau, si modeste soit-il, et n’aura de cesse de
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P. Niblock, S. Cluet, J. Hee Choi… (en jusqu’au 06/11/11 Frac Haute-Normandie intégrité et loyauté vis-à-vis des artistes, des adhérents, des
partenariat avec l'École régionale des ® Elsa Tomkowiak : montpellier 3 place Martyrs de la Résistance partenaires, des bailleurs, des lecteurs de horsd'oeuvre et bien
Beaux-Arts de Besançon et le Centre 04/02 - 15/04/12 76300 Sotteville-lès-Rouen sûr du public.
d'Art Mobile) : 06/12/11 - 20/01/12 Frac Languedoc-Roussillon tél. 02 35 72 27 51
delme 4 rue Rambaud - 34000 Montpellier ouvert du mer. au dim. Sont signataires :
Ville de Besançon tél. 04 99 74 20 35 de 13h30 à 18h30 Interface par sa Présidente Fabienne Tainturier, son secrétaire Éric Lamy,
(org. Frac Franche-Comté) Synagogue de Delme ouvert du mar. au sam. de 14h à 18h ® « L'INVENTAIRE, vol.1 - ses co-directeurs de la programmation, Frédéric Buisson & Olivier Nerry,
tél. 03 81 61 55 18 33 rue Poincaré - 57590 Delme fermé les jours fériés 1983.001.1 / 1984.079.4 » sa chargée des expositions Nadège Marreau.
® « Les 3/8 » N. Beggs, JC. Norman, tél. 03 87 01 35 61 ® « Petite Chasse au Snark » O. Fast, D. P. Alexandre, J. Bartolani, V. Barré,
L. Tixador : performances : 31/03 - ouvert du mer. au sam. de 14h à 18h, Savary, V. Yassef : jusqu’au 17/12/11 F. Benrath, P.Y. Bohm, J. Bonnemaison, Éditions d’artistes
07/04/12 dim. de 11h à 18h ® oeuvres de Sydney Houillier : B. Borgeaud, J.P. Bourquin, F. Caudron,
fermé les 24/25 & 31 déc., 1er janv. 20/01 - 11/02/12 (sous réserve) G. Chaplain, P. Corroënne, O. Debré, INTERFACE - HORSD’OEUVRE
brest ® « Les mille rêves de Stellavista » I. Aballi, ® « Noli me tangere » Natacha Lesueur : J. Degottex, M. Dieuzaide, T. Evans, 12 RUE CHANCELIER DE L’HOSPITAL - 21000 DIJON
S. Brouwn, D. Buren, C. Castelli, D. Coindet, 18/02 - 15/04/12 (sous réserve) J.P. Germain, P. Girard, P. Gioli, tél/fax : 03 80 67 13 86 // [email protected]
Centre d’art Passerelle Dunne & Raby, M. François, P. Friedl, D. Godefroy, P. Hugues, G. Jeanclos, Format : 420 x 594 mm (impression offet)
41 bis rue Charles Berthelot T. Guimaraes, S. Hiller, S. Levine, L. Hervé mulhouse L. Joubert, J. Kermarrec, T. Jeanne-
29200 Brest & C. Maillet, G. Pettena, R&Sie(n)… : Valès, A. Julien-Minguez, M. Kenna, DANIEL FIRMAN [horsd’oeuvre n°1 - 1997-2011]
tél. 02 98 43 34 95 jusqu’au 05/02/12 La Kunsthalle Mulhouse A. Lambilliotte, G. Lebeuf, P. Le Clère, Tirage : 100 ex. numérotés et signés par l’artiste
ouvert le mar. de 14h à 20h et du mer. ® « L'ultime suggestion du Docteur La Fonderie - 16 rue de la Fonderie P. Lecoq, P. Lefèbvre, G. Lemonnier, Prix unitaire : 50 + 7 de frais d’envoi
au sam. de 14h à 18h30 Coué » Louise Hervé & Chloé Maillet : 68100 Mulhouse J.M. Lerat, D. Lucas, J. Mitchell,
fermé dim., lun. et jours fériés 20/11/11 à 16h tél. 03 69 77 66 47 M. Moreau, P. Nivollet, P. Notin, GÉRARD COLLIN-THIÉBAUT [horsd’oeuvre n°2 - 1998-2011]
® Das Wilde Lieben + andere arbeiten ® Louise Hervé & Chloé Maillet : ouvert du mer. au dim. de 12h à 18h, J. Poli, D. Pontoreau, J. Rault, Tirage : 100 ex. numérotés et signés par l’artiste
Miriam Cahn : jusqu’au 17/12/11 ../02 - ../05/12 nocturne le jeudi jusqu'à 20h, fermé les J. Reigl, M. Requena, M. Robelin, Prix unitaire : 50 + 7 de frais d’envoi
® « Traces » V. Alimpiev, M-A. 24, 25, 31 décembre et 1er janvier, C. Sorg, Tal-Coat, J.B. Thomas, R. Tolmer,
Guilleminot : jusqu’au 21/01/12 dijon ouvert le 11 novembre D. Thiolat, B. Venot : ÉRIC DUYCKAERTS [horsd’oeuvre n°3 - 1998-2011]
® « Maisons » Sylvie Ungauer : ® « Remise en jeu » : jusqu’au 27/11/11 Tirage : 100 ex. numérotés et signés par l’artiste
29/10 - 21/12/11 appartement/galerie Interface 25/11/11 - 08/01/12 ® « Pratique 1 : Learning Photographie » Prix unitaire : 50 + 7 de frais d’envoi
® « Sunday morning » Lars Mathisen : 12 rue Chancelier de l’Hospital ® Elena Costelian & Chourouk Hriech : œuvres de la collection du Frac :
18/11/11 - 28/01/12 21000 Dijon 25/01 - 25/03/12 28/01 - 01/04/12 CHRISTIAN MARCLAY [horsd’oeuvre n°27 - 2011]
® Eva Taulois : 05/01 - 25/02/12 tél. 03 80 67 13 86 Tirage : 100 ex. numérotés et signés par l’artiste
® B. Allamoda, J. Beuys, U. Döbereiner, ouvert de 14h à 19h école nationale supérieure d’art de bourges Prix unitaire : 100 + 7 de frais d’envoi nouveautés
M. Jaarsma, S. Patane, A. Rubiku, du mer. au sam. et sur rdv _9, rue édouard-branly _BP 297
S. Ungauer : ../01 - ../03/12 ® Matthieu Husser : _F 18006 bourges cedex Cécile BART [horsd’oeuvre n°28 - 2011]
26/11/11 - 14/01/12 _t+33 (0)2 48 24 78 70 Tirage : 50 ex. numérotés et signés par l’artiste
carquefou ® Invitation aux étudiants de l’École [email protected] Prix unitaire : 50 + 7 de frais d’envoi
Nationale Supérieure d’Art de Dijon :
Frac des Pays de la Loire 26/01 - 04/02/12 |::::::::| Philippe CAZAL [horsd’oeuvre n°4 - réédition - 1999-2011]
La Fleuriaye e n s a _bourges Tirage : 33 ex. numérotés et signés par l’artiste
44470 Carquefou Galerie Barnoud Prix unitaire : 100 + 7 de frais d’envoi
tél. 02 28 01 50 00 27 rue Berlier école nationale supérieure d’art de bourges
ouvert du mer. au dim. de 14h à 18h 21000 Dijon _BP 297 _7, rue édouard-branly
fermé les 24, 25 & 31 déc. et le 1er janv. tél. 03 80 66 23 26 _F 18006 bourges cedex
® « Instantané (81) » Elsa Tomkowiak ouvert les mer., ven. et sam. _t+33 (0)2 48 24 78 70
: 19/11/11 - 22/01/12 de 15h à 19h [email protected]
® « XXVe Ateliers Internationaux : La ® « Small is Beautiful », H. Amann,
Chine » Y. Guangnan, D. Jianyu, J. D. Bailly, J. Hubaut, V. Novarina,
Pengyi, H. Xiaopeng, Y. Xinguang, K. M. Temkina, B. Toguo, E. Udemba :
Xuan, commissaire : Hou Hanru : 04/11 - 17/12/11
19/11/11 - 05/02/12
® « Flash danse et vidéo »
Gaétan Chataigner et Loïc Touzé :
05/02/12 à 16h
® Jean-Michel Sanejouand :
22/02 - 06/06/12


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