The words you are searching are inside this book. To get more targeted content, please make full-text search by clicking here.

« Patti Smith […] voyait dans le rock la dernière forme de religion, mais aussi la dernière forme de l’art. […] La religion ayant perdu son emprise car n’ayant pas su évoluer avec son époque, et l’art s’étant débarrassé de toute volonté de changer l’Homme ou le monde (il est devenu avec Warhol, selon les dires de Patti Smith, « commercial ») .» Bertrand Charles

La religion se retrouve dans tous les domaines artistiques tout comme le mysticisme et les rites shamanistes pouvant emprunter ce chemin.

Discover the best professional documents and content resources in AnyFlip Document Base.
Search
Published by interface.art, 2016-06-12 12:35:20

HDO_26

« Patti Smith […] voyait dans le rock la dernière forme de religion, mais aussi la dernière forme de l’art. […] La religion ayant perdu son emprise car n’ayant pas su évoluer avec son époque, et l’art s’étant débarrassé de toute volonté de changer l’Homme ou le monde (il est devenu avec Warhol, selon les dires de Patti Smith, « commercial ») .» Bertrand Charles

La religion se retrouve dans tous les domaines artistiques tout comme le mysticisme et les rites shamanistes pouvant emprunter ce chemin.

Keywords: L'AR ë Ailleurs, Anecdotes, philosophiques anedoctes, L'Enigme de Domenico de Dominicis, Dan Graham, Rock my religion, Des pogos à l'église, Bertrand Charles, Nicolas-Xavier Ferrand, François Bouillon et la vertu magique de ses objets, Yazid oulab, Yolanda Gutierrez, Cécile Desbaudard

HORSD’OEUVRE le journal de l’art contemporain, déc. 2010 - mars 2011
www.interface-art.com dijon ® bourgogne ® france ® europe ® ...

L’AR Ë

26n° AILLEURS !

Couverture :
Gianni Motti, The Messenger, 2003
© G. Motti

ANECDOTES, philosophiques A NECDOTES

© Baptiste Debombourg, T.C.S., 2010

L’humanité souffre d’un autisme. Heureux les hommes qui ne le nient pas. avait inventé qui lui tenait à cœur . Force est de constater que l’activité rassemble les
populations, devient un événement festif où toute personne ayant le per mis se trouve dans la
Incipit. J’ai un rêve : devenir rien ou devenir tout, mais je ne suis ni rien, ni tout. Je suis capacité de la pratiquer. Chacun construit sa voitur e, aidé par l’association et se rend sur
cette virgule charnelle dans la terre déposée . Sarajevo, automne 2010. La montagne est des terrains aménagés dès qu’une course est organisée. T outes les générations s’y
un no man’s land sauvage, junglesque. Une ter re interdite. Une ceinture rouge et jaune retrouvent. Et s’il faut, ils reçoivent des appuis financiers des boulangeries de quar tier.
cernée de vanités redondantes balise chacun de nos pas. Par fois, à fleur de sous-bois,
une nappe d’amanites tue-mouches nous fait douter du réel : ironie de la mor t mise en Que signifie TCS ?
abyme par elle même. La menace de mines mi-assassines est par tout, aléatoire, « Traine Cul Surprise », et comme c’est une
irrégulière, imprévisible. Les hommes ont déversé toutes leurs pulsions dévastatrices dans appellation sujette à polémiques, l’activité se
les derniers retranchements de leur défaite pour que le siècle après eux continue à mourir nomme par les initiales. On en joue d’ailleurs
de leur négative, irrationnelle, infer tile idée de guerre. Le soleil à ainsi déployer , de tous dans le film documentaire qui pose davantage
ses rayons, des myriades de roses couchants, m’est soudain apparu indécent. Et le la question de l’existence de l’activité puis d’un
paysage, ici, porte dans ses flancs par le regain inouï d’une nature rousseauiste la point de vue plus global interr oge notre
mémoire d’un écartèlement, d’une ouverture à vif qu’il faudra panser, qu’il faudra penser. société, la manière dont les éléments se
Sans mot dire, je ressens ce que j’ai perçu à la découver te de « Infravoice », une œuvre régissent les uns les autr es dans le sport
présentée à l’Hôpital La Grave à Toulouse, l’été dernier, où des capteurs sont dissimulés automobile comme dans la vie de tous les
dans un jardin et où le sol retransmet par vibrations ce qu’il enregistre : « Tant que la jours... Nous souhaitons le diffuser dans un premier temps à Sarajevo en présence de
peur ne me dévorera pas l’âme, je viendrai planter ma voix dans le jardin d’Atsunobu Germain Tison qui nous exposera son histoire, ce concept, notr e rencontre. Nous souhaitons
Kohira. Je crierai vers le bas, m’allongerai sur le sol et sentirai de tout mon corps les voix également proposer une course où nous construirions les voitures sur place. Le contexte de la
recueillies par la terre sous la terre. Face à la lune, la chair métaphysique ressent la Bosnie-Herzégovine qui apparaît comme une moitié de pays est emblématique. Une moitié
furieuse « mastication des morts ». L’on imagine maintenant l’écriture de Patrick Kessman de voiture pour une moitié de pays. Et par dessus tout il s’agit de montrer à quel point en
murmurée par les bouches invisibles des pestiférés d’hier . Mais encore ? Cette voix qui recyclant des éléments on peut pr endre du plaisir et le par tager sans la moindre chose
fait trembler rassemble peut-être toutes les voix un jour tombées qui expirent comme elles négative ! Et nous le présenter ons en Angleterre, aux Etats-Unis... partout où l’on pourra.
respirent. L’homme se fait le témoin d’implosions chr oniques dont il ne par vient à C’est un mode de fonctionnement qui peut interpeller d’autr es passionnés... »
percevoir que l’écho, la conséquence, le séisme. » Il ne nous reste que la voix, cet
organe dont il est impossible de dessiner les contours, une sor te d’anti-matière qui nous Anaïs DELMAS
tend vers l’extérieur, l’encore possible, le peut-êtr e espoir et l’ar t, cette vibration infiniment
mise en abyme. Dilo nous accompagne cet après-midi-là sur les fronts refoulés, Pierre L’Énigme De Dominicis
Courtin, Claude Lévêque et moi, graves, désolés, impuissants.
Gino de Dominicis meurt en 1998 à l’âge de 51 ans. L’artiste s’est
Chant I. La conscience donne à l’inconscient un cadre spatio-temporel matériel et suicidé non sans avoir préparé mystérieusement son dépar t. Chez
organisé où s’exprimer absolument. En 1955, le réalisateur de cinéma direct et lui on retrouvera l’ensemble des livres de sa bibliothèque coupés
ethnologue français Jean Rouch filme la cérémonie annuelle des pratiquants du culte en morceaux – une bibliothèque qui contenait de remarquables
Hauka tous réunis à Accra, la capitale du Ghana. Les Maîtres fous présente une pratique ouvrages d’alchimie, de cabale et d’ésotérisme. Cer tains de ses
rituelle particulière : le rite de la possession. Les hommes tour à tour sont en proie à des propres tableaux accrochés aux murs sont r epeints de peinture
crises de tremblements, ils bavent et marquent une respiration haletante. Ces signes noire... Peut-on y voir le début d’un procédé d’œuvre au noir ? En
indiquent alors l’arrivée des « génies de la force » qui mettent en scène dans un souci alchimie, ce procédé est la première des tr ois phases (œuvre au
de personnification précise l’histoire coloniale. Ils exsudent ainsi la domination subie en noir, au blanc, et enfin au rouge) qui visent à la réalisation de la
se laissant posséder par le gouver neur, le caporal de garde, le docteur , la femme du pierre philosophale permettant la transmutation du plomb en or, et
capitaine, le général, le conducteur de locomotive... jusqu’au sacrifice d’un chien qu’il la production de la panacée qui permet la prolongation de la vie...
finissent par ingérer. Le lendemain, les initiés recouvrent leur vie quotidienne.
Mysticisme ou spiritualité, l’œuvre de Dominicis, à l’image de sa
L’homme, quoi
mort, est nimbée du plus grand mystère. Parler de sa mort n’est ni
L’homme, qui – mutisme –
incongru, ni morbide, il l’avait, d’ailleurs, annoncée plusieurs
D’une langue suspendue métamorphose le cœur de sa chair en un théâtre instinctivement
mortuaire. années auparavant en 1969, à la galerie Attico avec ces mots :

L’homme mutant monstre, l’homme que nous sommes. « Gino De Dominicis è nato nel 1947, ma non esiste veramente,

Chant II. Les actes de résistance demeurent à renouveler , à inventer. Entretien avec essendo uno strumento della natura che verifica attraverso di lui
Baptiste Debombourg au sujet de T.C.S., septembre 2010, Galerie Inter face, à Dijon.
alcune possibilità » 1 – Disparaître, s’absoudre, comme une
« J’étais à Amilly en Loir et en résidence avec d’autr es artistes, le maire souhaitait que nous
fassions revivre le centre ville du village. En visitant les lieux, un jour , je vois un mor ceau de « stratégie préexistante d’invisibilisation de soi au sein d’un régime esthétique qui généralise
voiture garé devant un mur. Il y avait juste l’avant, des sièges pour les conducteurs, et de
petites roulettes. En prenant contact avec le pr opriétaire de la maison, il m’explique qu’ils sont la mise en visibilité » 2. Limitant ses apparitions en public, il inter dira, de son vivant, toute
plusieurs à avoir de tels véhicules, qu’ils ont même for mé une association et or ganisent des
courses avec des demi-voitures. Je découvre un univers underground de pratiquants qui reproduction de ses œuvres. Ses peintures et dessins concentrés sur la figure humaine pernnent
récupèrent des voitures usagées puis qui les transfor ment en les coupant. J’étais étonné par
cette radicalité. Je trouvais intéressant l’idée d’amputer l’automobile, le symbole économique source dans les mythologies mésopotamienne et Khmer . Les visages effilés aux yeux félins et
par excellence de notre société puisque son industrie concer ne tout à la fois le mar ché du
pétrole, le design ainsi que tous les équipements... J’ai très vite imaginé un projet becs d’oiseaux sont des références à Gilgamesh, personnage tout puissant, roi, peintre ,
événementiel avec les adeptes de cette discipline. Et lorsque je l’ai pr oposé au maire, il ne s’y
attendait absolument pas. En fait on touchait à l’image de l’automobile entièr e, à quatre sculpteur et architecte qui va toute sa vie re chercher la vie éter nelle et Ur vasi, la déesse qui
roues et cela ne plaisait pas. On leur répondait qu’ils ne pouvaient pas constituer une
fédération liée à l’automobile puisqu’ils n’avaient que deux roues. J’étais stupéfait de toujours prolonge la vie de l’homme. Son œuvre, on le voit, peut être tout entièr e comprise comme un
rencontrer une censure, des pressions politiques, juste parce que je touchais en plein cœur à
ce sacro-symbole. J’ai entamé quelques recherches et me suis aperçu que non seulement il défi à la mor t et plus généralement comme une quête de l’absolu.
existait d’autres associations en France mais qu’il y avait même une Coupe de France. Et, à
l’origine, il s’agit d’une invention pour et par l’univers cinématographique. Il faut se rappeler Désir de stopper la marche inéluctable du temps ? Palla di gomma (caduta da due metri)
du gag de Louis de Funès ou de Bour vil avec la DS qui se coupe en deux, la R11 pilotée par nell’attimo immediatamente precedente il rimbalzo, 1968-70 3, une simple boule de gomme,
Rémy Julienne dans James Bond, Dangereusement vôtre, et la première apparition dans un tient tout entière dans son titre. La promenade figée d’un squelette allongé, afublé de patins
film de Gérard Our y, me semble-t-il... Son inventeur est Ger main Tison, un technicien du à roulettes et d’un autre squelette de chien en laisse est une autre manièr e de capturer un
cinéma, maître en cascades et qui à force de découper les voitures, d’y installer des caméras moment d’immobilité. L’œuvre en question, Il tempo, lo sbaglio, lo spazio , 1969 4, est à la
s’est dit qu’avec un morceau de voiture, des roulettes de chariot élévateur à l’arrièr e, il fois drôle et mystérieuse. On peut la lire comme une vanité ironique et irrévér encieuse. Et
pourrait en faire un véhicule compact plus propice au pilotage. En enlevant la par tie arrière, puis, il y a cette grande tige couleur or dressée de façon énigmatique au dessus de l’index
le pilotage en était simplifié, gagnant ainsi en légèreté et donc en rapidité dans les virages. Il de la main droite du squelette, suspendue dans l’air (elle est retenue par un aimant).
avait alors créé une sor te de voiture plaisir, de jeu, de pilotage à moindre coût. J’ai très
rapidement perçu cette activité comme un ready-made vivant approprié par des gens qui en
font quelque chose d’humain, de positif, qui par ticipe activement au tissage du lien social, à
l’entraide sous une forme d’ amusement. On est au cœur de cette activité à l’opposé du culte
de la « belle » voiture. Ce qu’ils pr oposent remet entièrement en question le système social
actuel. Germain Tison en déposant ses brevets a dû lutter pour ne pas les laisser acheter par
les grandes multinationales qui y voyaient la promesse d’un nouveau spor t... Ancien coureur
en sport automobile et en rallye, c’était bien le concept économique autonome de ce qu’il

2

Dan Graham, Rock My Religion, 1982-84, vidéo, 55’27’’ - © Dan Graham, Cour tesy :
Electronic Arts Intermix, New York ; Marian Goodman Galler y, New York / Paris

Dan Graham

ROCK MY RELIGION

Des Pogos à l’Église

En 1982, l’ar tiste américain Dan Graham produit une génuflexions, prières et autres adorations catholiques,
vidéo intitulée Rock My Religion . Il s’agit d’un montage les Indiens dansaient et chantaient pour invoquer dieux
composé d’extraits de concer ts, de documentaires, et démons. Dif ficile également de ne pas penser au
d’interviews ainsi que d’écrans titres, une exploration negro spiritual et au gospel qui, en plus de donner vie
kaléidoscopique des différents mouvements sociaux qui à une nouvelle façon de vivre la foi chrétienne, a aussi
jalonnent l’histoir e des États-Unis depuis les pionniers mis au monde une nouvelle for me de musique, encore
jusqu’aux punks. Si la narration reste didactique, le féconde aujourd’hui. Bref, la vidéo est à l’image de la
discours est éclaté : chacun des mouvements, qu’il carrière de Graham : longue, dense et diversifiée.
soit spirituel (les puritains), ethnique (les Indiens), L’Américain prend le par ti d’imposer le visionnage de
musical ou sociale (les r ockeurs et les hippies), est près d’une heur e d’un récit sans réelle logique, où
présenté de la même façon, accompagné par des l’exploration du rock et de ses enfants s’étalera sur
morceaux de rock, des entretiens, et sur tout des deux derniers tiers de l’œuvre. Cette longueur (jamais
monologues monocordes majoritairement prononcés véritablement ressentie, le montage étant très rythmé,
par Graham lui-même. L’artiste établit ainsi une double le son et l’image se chevauchant sans réelle
détermination : l’horizontale spatiale, et la ver ticale interruption) associée à l’éclatement du propos permet
historique, dont il déplace les crans à mesur e que son d’implanter chez le spectateur un sentiment dif fus :
propos se déroule, sans jamais qu’apparaisse une celui qui ef fectivement impose le fait que le besoin de
quelconque for me de hiérarchie. Il s’agit pour lui spiritualité est le leitmotiv qui a conduit tous les
d’analyser objectivement les dif férentes formes de mouvements qui ont fait l’Amérique. Graham impose
spiritualités, les dif férentes façons de vivre ensemble aux regardeurs deux axes principaux tacites, sur nouvelles danses où se mêlent l’animisme et le culte du
lesquels viendront se gref fer chacun de ces Christ, et où pour la première fois les hommes et les
selon les époques et les groupes sociaux, ces formes mouvements : le rappor t au Christianisme (même en femmes sont mélangés. Ceux qu’on surnomme les
et ces façons de vivre qui ont porté l’Amérique, que ce négatif) et les dif férentes façons d’entrer en transe
soit le puritanisme protestant des Pères fondateurs, le pour communiquer avec le Divin, l’Esprit. Ses deux axes Sauvages étaient finalement proches des civilisés.
convergent sur un point : la réévaluation du rôle de la Quant aux autres sauvages, les rockeurs, ils réservent
chamanisme animiste des autochtones, la libération femme dans la société, avec en point d’orgue l’arrivée bien des surprises : Jerry Lee Lewis, qui électrise les
sexuelle du rock ou le flower-power hippie. Dan Graham de Patti Smith, personnage le plus en vue du film, et
se place dans la lignée de la chanteuse Patti Smith, qui qui semble pour Graham l’aboutissement de deux cents foules adolescentes avec ses danses et ses mélodies
ans de civilisation américaine. Selon Graham, la endiablées, se révèle aussi être un fer vent croyant,
voyait dans le r ock la dernière forme de r eligion, mais religiosité américaine est empreinte de violence, et dans un étonnant dialogue avec son manager . Elvis,
aussi la dernière forme d’ar t. Selon elle, les ar tistes d’un besoin d’exprimer sa foi par le corps. Le film
Pop étaient les héritiers des premiers chanteurs de s’ouvre d’ailleurs sur des scènes de pogo lors d’un Hendrix et Mor rison quant à eux r evêtent l’habit de
concert punk, où les spectateurs, visiblement sous lumière du mar tyr. T ous mor ts avant trente ans (au
rock et des débuts de la contre-culture des années 50, influence de dr ogues psychotr opes, se bousculent moins, musicalement en ce qui concerne le King), tous
qui ont per mis de réinitialiser cer taines données violemment à même la scène, à côté d’un chanteur
sociales : l’émergence de la figure de l’adolescent, du musculeux, torse nu et hystérique, qui semble inviter le porteurs d’un destin. Le film montre des images
public – qui s’y donne à cœur joie – à lui frapper la d’Hendrix une guitare entre les mains (Est-il d’ailleurs
fun, du sexe sans la contrainte du mariage ou de la poitrine pendant qu’il hurle sa haine au micr o. Cette possible de le r eprésenter autrement ? À la manièr e
conception. Cela en dit long sur la vision de l’ar t que sauvagerie n’est pour tant pas l’apanage des punks.
partage apparemment Graham avec les rockeurs : celle- Graham nous révèle que les puritains, outre d’ouvrir le des dieux, lui aussi a son attribut), qui, par la
débat religieux aux femmes, développèrent une forme saturation de l’image, devient un objet de lumière
ci est essentiellement transcendante. La religion a yant de prière basée sur le chant et la danse. La guitar e et quasiment non-identifiable. Graham ne montre de lui
perdu son emprise car n’ayant pas su évoluer avec son le piano remplacent l’orgue et un rituel frénétique va se
époque, et l’ar t s’étant débar rassé de toute volonté de substituer à la réflexion intime : ils se nomment les que cette seule image, fur tive, fragile, comme une
« shakers ». Les dernières tribus Sioux inventèrent de étoile filante. Il s’attar de plus longtemps sur Mor rison,
changer l’Homme ou le monde (il est devenu avec sur sa douceur et sa poésie, loin de l’image du sex-
Warhol, selon les dires de Patti Smith, « commercial »),
il fallait que quelque chose prenne le relais. Ce quelque symbol. Il raconte comment celui-ci a tenté de mettre
fin à son image de chanteur pour jeunes filles en
chose, c’est la musique. Pour autant, et c’est là tout le exhibant son pénis sur scène, dans une sor te de
propos de Dan Graham, la musique a toujours été
présente dans la spiritualité américaine : les puritains castration mythologique, de mise à mort du paradigme
alliant mystère et séduction qui fonde l’aura de toute
trouvaient dans le chant et la danse une alternative aux rockstar, afin de revenir à l’essentiel : la musique.

L’auteur montre aussi quelques images de sa tombe du
Père Lachaise, où les « fidèles » viennent rendr e
hommage comme les pénitents font des pèlerinages.
Au milieu de l’hécatombe re ste Patti Smith,
Selon Laura Cherubini 5, « l’explication » tiendrait en ce que pour Dominicis, l’espace de l’ar t est celui de la autosurnommée « La Marie-Madeleine du Rock »,

verticalité, l’erreur serait alors la tentative de se déplacer horizontalement et, à un degré supérieur , le désir survivante femelle parmi les apôtres de la nouvelle

d’accélérer en utilisant des patins à roulettes... V ient-il donner des leçons, lui qui ironisait avec d’Io, 1971 sur la religion. Les hippies eux, ont finalement le même but

condition de l’artiste tout puissant et démiurge ? L’œuvre est un jeu de mot entre io (moi/je, en italien) et dio (dieu), que les Pionniers : former une nation pacifique et

elle fait entendre le rire tonitruant et insistant d’un acteu,r comme le propre rire de l’artiste oscillant entre autodérision aimante, en accord avec la nature et profondément

et sarcasme. Ainsi, comment doit-on prendre sa tentative (échouée) d’échapper aux lois physiques imposées à tournée vers le spirituel, loin du stress et du vice de la

l’homme ? Dans la vidéo Tentativo di Volo, 1969, on voit l’artiste sauter plusieurs fois du haut d’un mur et tenter de vie urbaine. Leur façon d’aborder le monde spirituel ne

voler en battant des bras... Aussi fou, il tentera de for mer des carrés au lieu de cercles autour d’une pierre lancée diffère que dans les moyens d’y pénétrer. La marijuana,

dans l’eau : Tentativo di far formare dei quadrati invece che dei cerchi attorno a un sasso che cade nell’acqua, le LSD ne sont que des voies pour accéder à un autre

1971. Dans l’ensemble de ses œuvres c’est le corps physique mais aussi l’humain aux prises avec le monde qui le niveau de perception. Quitter son corps pour mieux
embrasser son esprit. Cette transe n’est pas diférente
préoccupe, à l’image de cette œuvre, volontairement provocatrice, lors de la 35ème Biennale de Venise de 1973, où de celle des Puritains et des Indiens, où il s’agit de

il présente un trisomique 21 ( Seconda soluzione d’immortalità (L’universo è immobile)). rejeter son corps et l’impureté qu’il permet. Il y a dans

Gino De Dominicis, même s’il était préoccupé par des choses tous les cas une connotation morale. Le rock et le punk
invisibles et intangibles, développait, dans une œuvre n’en sont pas si éloignés. La prise de dr ogue et la
protéiforme, un sens aigu de la matérialité. Il aura su mettre son sexualité active ne sont que les moyens de se libér er
langage souvent insondable et her métique, mais toujours d’un car can social ou familial qui entrave l’esprit.
maîtrisé, au service de mises en formes énigmatiques empreintes L’exercice de la violence, simulée en concer t, n’est
d’étrangeté et de sur naturel qui sont comme un défi au temps : qu’une catharsis, un exor cisme social, une purification
« Cara... io penso che le cose non esistono, per esistere par le son. Pour Graham, ils sont tout autant acteurs
veramente dovrebbero essere eterne, immortali » 6. de l’assainissement mental de la société que les
prédicateurs. L’œuvre de Graham reste particulièrement
Bertrand CHARLES déconcertante. On se situe à la frontière entre le
documentaire musical, le rappor t anthropologique,
1. « Gino De Dominicis est né en 1947, mais n’existe plus réellement, étant l’analyse littérair e et l’enquête sociologique. Chez lui,
simplement un instrument de la nature qui vérifie que certaines possibilités se pour autant, pas de hiérarchie, tout se mélange pour
manifestent à travers lui. » alimenter sa pratique ar tistique, tout autant faite
2. Laurent Jeanpierre, « Faire de sa mor t une œuvre d’ar t : une pédagogie d’installations que de critiques musicales. Une autre
cynique ? » in Art Press 2, n°3, 2006-07 œuvre por te le nom Rock My Religion : il s’agit d’un
3. Boule de gomme, tombée de deux mètres de haut, au moment précédent recueil de textes, paru en 1993, regroupant des écrits
immédiatement son rebond, 1968-70 aussi divers qu’une analyse de la famille américaine,
4. Le temps, l’erreur, l’espace, 1969 une réflexion sur Dean Mar tin ou la fin du libéralisme,
5. « Perfect Living object », in Flash Art, n°260, mai juin 2008 ou des considérations sur Claes Oldenburg. À la
6. Dans son texte sur l’immor talité (1966-69), il s’adresse à une femme en ces manière d’Aby W arburg, Graham considère que
termes « Ma Chère... Je pense que les choses n’existent pas. Pour exister vraiment l’artiste est l’observateur et le produit du psychisme de
elles devraient être éternelles, immortelles ». tout un contexte spatio-temporel : ici, l’Amérique
du XX ème siècle.
page 2 : © Gino de Dominicis, Opera ubiqua (ritratto di auronia a 99 anni in 99 luoghi
technique mixte sur papier, photographie, 112 x 50 cm Nicolas-Xavier FERRAND
ci-contre : © Gino De Dominicis, Il tempo, lo sbaglio, lo spazio , 1969
Photo : Simone Cecchetti ; Cour tesy Lia Rumma

3



© baptiste debombourg - édition inter face, dijon - 2010

© François Bouillon, Cène de plein air, 1986-87, Domaine de Kerguéhennec

François Bouillon et la vertu avoir fait la plupar t des dessins exposés au moment du
magique de ses objets crépuscule : « Quand noir et blanc se fondent et
s’enchaînent. Quand corps et âmes se projettent dans
l’espace et le temps. Quand tout s’inverse et s’alter ne ». À
cet instant, entre jour et nuit, entre deux mondes, une magie
s’opère. Il a cherché à la capter et à la transcrire. Pour
François Bouillon, le medium de la photographie per met
également d’atteindre cette magie, un état hors de la réalité.
Il explique que : « La photo dématérialise et unifor mise
tout. La transposition qui en résulte projette les choses dans
une mystification visuelle et per met de réaliser une œuvre
différente dans un autre espace, avec d’autr es vecteurs de
suggestibilité. Une relecture manipulée, mystifiée. » 1

Par ailleurs, François Bouillon s’intéresse très tôt au

primitivisme. Il découvre les arts premiers en 1962, lorsqu’il

se rend pour la première fois au Musée de l’Homme à Paris,

accompagné de son pèr e. Il admire ces objets esthétiques

venant d’autres civilisations dont la forme et la fonction sont

liées. Quelques temps après, il commence une collection

d’art océanien et africain, en par ticulier de masques. Des

parallèles sont possibles entre ces objets et les œuvres de

François Bouillon. Tout d’abord, d’un point de vue for mel, il

est à constater que les masques, tout comme les œuvr es de

François Bouillon, sont fabriqués en bois et à par tir de

matériaux naturels. Ils sont également souvent constitués de

Silence, mystification visuelle, dématérialisation, et enfin, « inouï- inuit ». Ainsi, la série Sept tâches au hasard formes simples, géométriques, et de symboles. Par ailleurs,
magie : tels sont les ter mes qu’inspire la contemplation des (1999) est un jeu entre les lettres, les formes et les nombres.
œuvres de François Bouillon, ar tiste autodidacte français. Il Enfin, il aime s’amuser des titr es. Prenons pour exemple les masques sont certes des objets esthétiques, mais voués à
réalise essentiellement des dessins, des photographies et des l’installation, visible dans le jar din des sculptures de
installations depuis les années 1970. Des matériaux simples Kerguéhennec, qu’il a intitulée Cène d’extérieur (1986- une fonction par ticulière : dans les civilisations africaines,
– le bois, la pierre, la terre, l’os –, des for mes élémentaires, 1987). Elle est composée de douze modules en bronze blanc
des signes, des lettres, des symboles, sont les éléments patiné et granit, disposés en un cercle de 11 m 20 de ils sont utilisés lors des cérémonies rituelles sociales et
constitutifs de ses œuvres. Mais cependant, très rapidement, diamètre. Il utilise donc les homonymes « scène » / « cène »
à travers cette apparence dépouillée et simple, une pour semer une ambiguïté et un déplacement de sens dans religieuses, et ser vent d’intermédiaires entre les hommes et
impression de mystère et de polysémie se dégage. T entons l’esprit du regardeur.
de comprendre. Ensuite, cette sensation mystérieuse provient du silence les dieux. Ce sont donc des objets sacrés, auxquels les
Tout d’abord, François Bouillon aime jouer sur les mots et émanant de ses œuvr es, pouvant être qualifié de religieux,
leur sens. Il ajoute de cette manièr e une pointe d’humour , leur conférant une cer taine aura, et tendant à les mystifier . hommes confèr ent des ver tus magiques. François Bouillon,
soit par les mots qu’il intègr e à ses œuvres, soit à travers le L’emploi de signes et symboles concour t à cette impression :
choix des titres. Le premier cas se retr ouve particulièrement un sens caché semble être implicite à ses œuvres, qui lui aussi, est en r echerche du spirituel, et aime créer du
dans ses œuvres graphiques, qui se caractérisent, comme pourtant résistent en par tie à l’interprétation. Il aime aussi
l’ensemble de ses productions, par une grande économie de jouer des ombres et des empreintes. L ’immatériel semble mystère et de la magie au sein de ses œuvres. Enfin, il
moyens, et des tons de noirs et d’ocres associés à des ainsi être sa matière première. François Bouillon est en quête
matériaux naturels, comme la terre, ou des plumes. Il de la trace du spirituel. reprend souvent des signes empruntés à diff érentes
pratique assidûment le dessin, souvent sous la for me de De ses œuvres, émane alors une sensation de magie. Elle est
séries, en général composées de sept modules. Celles-ci particulièrement perceptible à travers celles présentées lors civilisations, comme le Y inversé désignant l’être humain
semblent raconter une petite histoire, et compor tent souvent de son exposition intitulée Oh crépuscule !, ayant eu lieu à
des jeux de mots et de sonorités, comme « ok-ko », ou la galerie de France à Paris. François Bouillon explique dans les cultures Inuit et Dogon qui se retrouve dans

plusieurs de ses œuvres.

Sous une apparente simplicité de moyens, de for mes et de
couleurs, les œuvres de François Bouillon jouent sur les
symboles, la polysémie visuelle, sonor e et for melle, elles
échappent ainsi en par tie à l’interprétation, et se dotent
d’une aura mystérieuse et magique.

Mathilde FLIRDEN

1. François Bouillon, Jean Seisser, Clichés, Éditions Royaumont, n.d., p.41

Du mysticisme dans l’art de Yazid Oulab

Yazid Oulab, Percussion graphique, 2004, vidéo, 8’58’’ - © Cour tesy Galerie Eric Dupont, Paris

Dans Percussion graphique (vidéo, 9’09’’, 2004), un crayon de charpentier mar tèle la analyse circonscrite à la seule pensée soufiste. Résolument polysémique, son œuvre
surface d’une feuille, la recouvrant de cour ts traits jusqu’au all over. Le choc de la mine échappe à tout r egard exotique sur des pratiques qualifiées par fois d’obscures ou
sur le support se répète à intervalle régulier en accord avec la cadence d’une incantation. d’irrationnelles car l’intérêt de l’ar tiste pour les pratiques méditatives comme mode
Dans Le Souf fle du récitant comme signe (vidéo, 4’52’’, 2003) le souf fle d’orants d’accès à la spiritualité transcende la seule question mystique.
déclamant une appar ente prière trouble l’ascension de la fumée de quatr e bâtons Ainsi, les deux œuvr es décrites pr oposent-elles une dialectique entr e la cultur e du
d’encens, créant des volutes dont les for mes cursives se font calligraphiques. verbe de l’Orient et la cultur e de l’image de l’Occident. Si dans la première œuvre
La répétition des gestes et des sons, la musique percussive et les mouvements c’est la réalisation du motif visuel qui crée le son, à l’inverse dans la seconde c’est
hypnotiques présents dans ces œuvres de Y azid Oulab renvoient sans détour aux le son et l’inévitable déplacement de l’air qui engendre la forme. Celui qui dit « de
protocoles de la transe et de la méditation, et par là-même à l’idée de l’Occident, j’ai hérité de la forme, de l’Orient, j’ai hérité du verbe »1 propose une troisième
transcendance et de dialogue dir ect avec le sacré. De par t leur caractère quasi voie aux discours n’offrant pour alternatives que globalisation ou identitarisme.
envoûtant, les œuvres invitent le spectateur à entrer à son tour dans ces postures À par tir de marqueurs identitaires for ts liés à des croyances et des phénomènes
contemplatives. ésotériques et ancestraux, l’artiste accomplit une synthèse non seulement culturelle
D’emblée, le travail de Yazid Oulab s’enracine dans un environnement spirituel voire mais aussi temporelle. En ayant recours à l’image animée et au son à travers la
extatique. Plus précisément, l’ar tiste se nourrit du legs de la tradition soufie qu’il vidéo, en projetant ses films sur de grandes surface dans des expositions, il s’inscrit
étudie assidûment. On peut alors distinguer dans ses vidéos diférents rites de cette à la fois dans une production ar tistique actuelle et dans des modes de dif fusion
doctrine mystique de l’Islam : l’incantation sacrée Leila et la transe comme présents et refuse un antagonisme, forcément stérile, entre un monde traditionnel
recherche spirituelle dans Percussion graphique, la méditation soufie et la psalmodie qui serait occulte et un monde contemporain plus rationnel.
des sourates dans Le Souffle du récitant comme signe. Finalement, les pratiques mystiques dont se nourrit Y azid Oulab, traditionnelles et
Au-delà de la liturgie du soufisme, l’ar tiste relève la poésie. Considérant cette énigmatiques, inscrivent paradoxalement son travail dans une contemporanéité
dernière comme la voie essentielle pour approcher les mystères, les soufis la radicale. Et c’est là que réside précisément l’intérêt de son travail : en ce qu’il ne
privilégient autant pour son r ythme et sa musicalité que pour sa dimension cristallise pas des pratiques et plus largement une culture mais au contraire
symbolique et allusive. Et ce sont clairement ces caractéristiques que Y azid Oulab engendre dialogue et transversalité.
met en œuvre dans sa démarche ar tistique : r ythme et musique à travers les voix Julie MARTIN
psalmodiant les textes sacrés et le heur t du crayon sur la feuille, symbolisme à travers
la présence de quatre bâtons d’encens renvoyant aux quatrains de la poésie soufie. 1. Yazid Oulab, Édition Éreme, Paris, 2009
Cependant, il convient de se garder d’enclaver le travail de Y azid Oulab dans une

6

Yolanda Gutiérrez : Entretien par Cécile DESBAUDARD

Yolanda Gutiérrez est née en 1970 à Mexico (Mexique). Elle développe depuis les CD : Comment te réfèr es-tu à (ou comment inclues-tu) ces divinité(s) et/ou
années 1990 un travail – installations, ar t objet, ar t écologique, photographies esprit(s) dans ton œuvr e ?
– centré sur l’exploration des matériaux natur els (branches, feuilles, plantes, YG : Je choisis un passage mystique ou un symbole et je cherche les matériaux
graines, plumes, herbe...) tout en considérant, ainsi que le peuple N ahuatl naturels qui, selon ma façon de voir ou selon la culture concernée, la représenter
(groupe amérindien installé depuis le VI ème Siècle au Mexique) que le divin se de la manière la plus fidèle, restituant son caractère ou l’essence du message que
manifeste au sein de la natur e. Se consacrer à la nature répond chez elle à des je veux par tager avec les gens. Pour moi, chaque matériau, chose ou élément
objectifs esthétiques, écologiques et spirituels. Elle crée des œuvr es mêlant naturels, branches, feuilles, animaux, etc., a une charge psychologique et culturelle
différents éléments natur els telle que Resplendor (2006) – objet constitué d’un que nous leur avons attribuée avec le temps et c’est précisément cela qui m’aide à
assemblage de plumes sur une étoile de mer – des photographies noir et blanc convertir un objet en un symbole. Par exemple, il est clair que les os renvoient à la
de squelettes de feuilles telle que Fibonacci (2004) ainsi que des installations mort, l’eau à la vie, la lumière au divin, etc. Je donne des exemples très basiques
écologiques telle que Santuario (1994) pour laquelle elle constr uit et installe, mais à par tir de cela, de manière très simple, j’ar ticule un langage poétique avec
dans un site mexicain, des corbeilles fabriquées à par tir de fragments de la des symboles, images et matériaux naturels.
plante mexicaine de car rizo et de l'arbr e de tule, destinées à la nidification des CD : Parmi tes œuvres, quelle est celle qui, à tes yeux, traduit le mieux ce qui
abeilles migratrices. est du domaine du divin et/ou des esprits ? Peux-tu nous parler ce cette
œuvre ?
Cécile Desbaudar d : Quelles sont les r eligions et/ou cr oyances qui te sont YG : Si, pour résumer , on considère que le domaine du divin est l’Amour , la
proches? Jouissance (ou joie) et l’Unité, je pourrais dire que l’œuvre qui, dans son procédé de
Yolanda Gutiérrez : Gandhi disait que toutes les religions sont comme les branches création et de production s’est le plus rapprochée de cette idée, est : Que se abra
d’un même arbre, je par tage cette idée. J’apprécie le savoir contenu dans les tu corazón como las flores (que s’ouvre ton cœur comme les fleurs). Elle est inspirée
religions et cosmogonies des multiples groupes ethniques qui peuplent le monde. Je d’un petit poème N ahuatl, elle a mobilisé pour son élaboration des centaines
trouve quelque chose à apprendre et à par tager dans la culture de chaque village, d’enfants et d’adultes de la ville de T oulouse. Cette œuvre n’était pas propr ement
ville et pays que je visite pour faire mon travail d’ar tiste. dite une installation mais une arche qui constituait la por te d’entrée du festival de
musique qui se célèbr e chaque année dans cette ville. Ce qui a été remarquable
CD : Parmi les rituels auxquels tu as pu assister, quel est celui qui t’a le plus pour moi c’est l’amour, l’enthousiasme et l’unité avec lesquels ces gens ont travaillé,
marqué ? créant chacun des panneaux pour former l’arche. De façon spontanée, ils ont eux-
YG : Chacun des rituels auxquels j’ai assisté a été le plus impor tant au moment où mêmes organisé une fête le jour où nous avons réuni les panneaux qui formaient ce
je le vivais. Pour une certaine raison, les choses se déroulent de manière parfaite à « puzzle géant » pour le redresser en une arche. Ce type de travail est impor tant
un moment précis. Pour moi, l’activité ar tistique est aussi un chemin spirituel, pour moi, le travail en équipe, dans l’unité. L’enthousiasme implique amour et joie :
chaque expérience de création m’of fre des réponses oppor tunes dans ma vie je crois que quand nous expérimentons ce genre de moment, nous ressentons Dieu
personnelle, en corrélation avec la période de vie que je traverse à ce moment-là. et nous honor ons l‘étincelle divine que chaque être humain possède. Le monde
J’essaye de par tager cet enseignement à travers mes créations ar tistiques. métaphysique dont je parlais précédemment n’est pas dans un autre lieu en dehors
et loin de nous, je pense que de multiples dimensions se connectent avec la nôtr e.
CD : Dans ces religions et/ou croyances qui te sont proches, il y a les notions Nous sommes immergés dans notre dimension et généralement ni dans le ton, ni
de « divinités » et d’ « esprits », peux-tu nous parler de ces deux notions ? synchronisés avec celle que nous pourrions nommer « lumière d’autres fréquences ».
YG : Ce thème a fait par tie de mon travail pendant les premières années. Il est possible d’accéder à quelques-unes d’entr e elles lorsque les fréquences de
Aujourd’hui, je ne sais pas de quelle manière l’aborder sans parler d’une r eligion ou notre corps (électromagnétiques, physiques et spirituelles) vibrent fortement, cela a
d’une croyance en particulier car chaque culture ou religion les explique à sa façon... à voir avec l’amour , la paix, la compassion, etc. Pour cette raison, la beauté est
Pour moi, il est impor tant de reconnaître que ces « entités » existent et méritent tellement importante quand je crée une œuvre car je crois fermement que l’émotion
qu’on les respecte, qu’on les honore de la même façon que n’impor te quelle autre esthétique du spectateur l’har monise et augmente sa fréquence vibratoire. Enfin, il
forme de vie physique. Je m’inspire d’elles et de leurs attributs pour exalter l’amour, est dif ficile d’expliquer ces choses, pour bien comprendre ceci je vous invite à
le respect et la vénération de la vie. regarder le travail du Dr. Masaru Emoto photographiant les cristaux de l’eau. V ous
De plus, la mythologie de chaque culture nous montre très souvent l’exemple, elle trouverez plus d’informations sur son site inter net : www.masaru-emoto.com
nous aide à comprendre le cosmos et le rôle que nous jouons dans l’univers en tant CD : T u définis toi-même ton œuvr e de Medio para divinizar lo natural como
qu’être humain, lequel, invariablement, nous confère responsabilité, éthique et fuente de vida, origen y r eflejo de nuestr o pr opio ser (Moyen pour diviniser le
morale. Aujourd’hui cela sonne peut-être un peu « ringard » mais au Mexique, face naturel comme sour ce de vie, origine et r eflet de notr e pr opre êtr e). Peux-tu
à la grave crise sociale et politique que nous vivons, r etrouver chaque jour des développer cette notion ?
valeurs a beaucoup d’importance. Peu à peu, nous voyons comment assumer notre YG : Il y a un peu plus de vingt ans, quand j’ai commencé mon travail d’ar tiste, j’ai
responsabilité dans la société de manière active, entreprenant nos propres luttes appris que dans la culture N ahuatl on croyait que chaque élément – animaux,
en faveur des autres (à la manière des antiques dieux ou esprits guerriers), en branches, choses naturelles – était une manifestation divine. Cette conception s’est
donnant espoir et en changeant la vie de beaucoup de gens... Ainsi je peux dire que révélée pour moi tellement poétique, belle et forte que j’ai décidé de la développer à
les divinités/esprits nous montr ent le potentiel incommensurable des individus. travers mon œuvre en utilisant principalement des matériaux naturels. Aujourd’hui,
N ous possédons un pouvoir et des capacités créatrices capables de transfor mer je continue de chercher à transpor ter le spectateur au plus profond de cette
complètement notre réalité, notre imagination est notre seule limite. Nous devons réflexion. Si nous, les êtres humains, sommes naturels, notre libre-arbitr e nous
croire et avoir foi en nous-mêmes et nous mettr e en action... Bien sûr que nous donne alors la possibilité d’honor er notr e origine divine. Cette conscience,
sommes soutenus par des êtr es supérieurs, par la lumièr e, par ce en quoi nous automatiquement, nous amène à honorer et respecter la vie qui nous entoure,
croyons, mais nous sommes ceux qui décidons si nous consacrons nos vies à une animaux, plantes ainsi que nos propres congénères. Cet amour, ce respect et cette
mission ou à un objectif égoïste. conscience nous permettent de nous relier à un être supérieur, à l’univers, à la vie.
Enfin, chaque personne l’appelle et le comprend à sa façon. Ce qui impor te c’est
CD : Peux-tu nous donner des exemples de manifestations du divin et/ou l’essence de ce concept que chacun peut ressentir ... Après ces vingt années, je
d’un esprit ? continue à penser que si tous nous comprenions et pratiquions cette simple
YG : L’adoration d’un esprit ou d’une divinité comme telle ne m’intéresse pas. Ce réflexion, notre planète serait très dif férente et nous avons encore la liber té et la
qui m’intéresse c’est l’essence du mythe, l’allégorie, sur tout l’enseignement ou le possibilité de changer.
savoir que celles-ci nous appor tent. Dans ce sens mon travail est symbolique, il
s’inspire des croyances de dif férentes cultures avec l’intention, dans cer tains cas, de Traduction : Maribel Nadal Jové
rappeler au spectateur que nous pouvons faire par tie d’une trinité homme, divinité,
nature, et dans cette relation entre éléments interdépendants l’homme a la responsabilité Yolanda Gutiérrez, Que se abra tu corazón como las flores , 2004 (Festival Garonne Rio Loco, Toulouse),
d’évoluer en tant que personne, il doit protéger, soigner et conser ver la nature. métal, plastique, 12 x 17,5 m - © Cour tesy Galerie Una, Paris
N on seulement la natur e nous donne ce qui est nécessaire pour vivre mais elle
constitue aussi, dans de nombreuses cultures, le domaine à travers lequel se
manifeste le divin, elle devient ainsi quelque chose de sacré, qu’on ne doit détruire
pour aucun motif, medium qui nous apprend à être meilleur, à nous connecter avec
notre part divine et avec le divin qui contient et comprend tout.

CD : Quelles sont les divinités et/ou esprits que tu évoques (ou convoques)
dans ton travail ar tistique ?
YG : Cela ne m’intér esse pas de parler d’un esprit ou d’une divinité en par ticulier
car je pense que cela crée des séparations et jugements entr e les unes et les
autres. Ce qui est fondamental pour moi c’est l’unité des éléments qui composent
le tout et l‘équilibre.
Ce qui m’intéresse c’est de rappeler aux gens qu’il existe un monde métaphysique
auquel on ne peut accéder par la raison ou nos cinq sens mais que nous avons le
droit, la possibilité de nous y relier , de r evenir à lui. L’évolution de la conscience de
l’humanité m’intéresse et quelques-unes de mes œuvres sont seulement un petit
prétexte pour rappeler que nous avons cette possibilité d’évoluer , qu’il existe une
multitude de chemins spirituels ou religieux pour le faire, chaque personne trouve
celui qui lui correspond le mieux selon ses particularités. Je n’ai aucune prédilection
pour une divinité ou un esprit en par ticulier, je cher che dans la cultur e et la
cosmogonie du lieu où je dois réaliser mon projet artistique et je complète avec mon
propre bagage culturel et mystique. Ce qui est impor tant pour moi c’est de trouver
un symbole renvoyant à un enseignement qui nous permet de nous améliorer, de
nous relier d’une manière saine et respectueuse à la nature et qui nous rappelle
que nous appar tenons à un monde mystique ou spirituel avec lequel nous
pouvons, si nous le voulons, entretenir une relation.

7

belfort HORSD’ŒUVRE n° 26 hérouville-saint-clair D. F. Faustino, R. Filliou, H. Fulton, J. Geys, Gianni Motti
édité par l’association F. Hyber, P. Joseph, R. Long, P. Malphettes, Ci, surgit la bête
Théâtre Granit INTERFACE Wharf C. Meireles, G. Orozco, A. Paci,
1 faubourg de Montbéliard 12 rue Chancelier de l’Hospital 7 passage de la Poste - BP 59 Panamarenko, B. Peinado, M. Pistoletto, Gianni Motti, First Step in Belgium, 09.02.2010 - 07:55, bronze
90000 Belfort F - 21000 Dijon 14200 Hérouville-Saint-Clair C. Simonds, B. Serralongue, Stalker, © Courtesy D+T Project, Bruxelles
tél. 03 84 58 67 50 t. / f. : +33 (0)3 80 67 13 86 tél. 02 31 95 50 87 L. Tixador & A. Poincheval, S. W ilks :
ouvert du mar. au sam. de 14h à 18h [email protected] ouvert du lun. au ven. et les premiers jusqu’au 16/01/11 « L’art est un moyen de rapprochement spirituel entre les hommes »
le dim. de 15h à 19h et les soirs de www.interface-art.com sam. du mois de 14h à 18h Georges PLÉKHANOV
spectacle, fermé du 20/12/10 au ® « Vague froide » P. Belouïn et P. N. nevers
01/01/11 Comité de rédaction : Ledoux : jusqu’au 30/01/11 J’ai traversé un silence désaffecté. Sur le chemin du vide intérieur je me
® « Une plume dans le Qi » Frédéric Buisson, Bertrand ® « tout contre nature » S. Denniston, Arko suis recueillie. La pierre creusée vers le dedans de la terre semblait souffrir
Olivier Leroi : jusqu’au 05/01/11 Charles, Laurence Cyrot, W. Quigley, P. Phillips, C. Leonard, S. 3 Place Mossé d’un poids invisible, désormais partagé, fragmentairement supporté.
® « Figures de l'humain (1) » Cécile Desbaudard, Nicolas- Thidet, D. Ung, L. Le Bricomte, M. Aer ts, 58000 Nevers Il eût fallu que Gianni Motti renouvelle la tradition de l’ empreinte pour
P. Curnier-Jardin, P. Fouché, E. Juopperi, Xavier Ferrand, Marlène W. Blake : 25/02 - 21/05/11 tél. 03 86 57 93 22 tous nous convoquer autour de la finitude, cette conscience individuelle
L. Nicola, D. Orstman, S.-A Yoon, Gossmann, Martine Le Gac, ouvert mer., ven. et sam. de 15h à 19h commune, éléphantesque.
L. Zilleruelo : 15/01 - 03/03/11 Nadège Marreau, Michel Rose Théâtre d’Hérouville-Saint-Clair et sur rdv Entre les traces brutes du passage photographié par sa propre sculpture,
® Blanca Casas Brullet/Pierre Yves (org. Wharf) ® « Entr'acte(s) » Jessica Warboys : je tentai de traduire cette abstraite épitaphe :
Freund : 12/03 - 24/04/11 Conception graphique : Place François Mitterrand 16/12/10 partenariat avec Ci-vit « notre besoin de consolation, impossible à rassasier », « la honte
Frédéric Buisson 14200 Hérouville-Saint-Clair Videoclubparis et l'acne (Nevers) d’être un homme », le cœur rassemblé des âmes par les génocides
Ecole d'art Gérard Jacot tél. 02 31 95 50 87 ® « Double Mixte » BAT éditions & coupées, entassées, brûlées, l’espoir étranglé par les constats, la relative
2 avenue de l'Espérance Coordination, contacts Agenda : ® Clair Obscur - concer t : Benoit Marie Moriceau : voire « insoutenable légèreté de l’être »,
90000 Belfort Nadège Marreau 19/01/11 à 20h30 22/01 - 18/03/11 Ci-survit le désir de mouvement et son accablante incapacité,
tél. 03 84 58 67 50 ® « Les soniques en confér ence » ® « Entr'acte(s) » Isabelle Cor naro : Ci-gît une fleur de ciment.
® « Figures de l'humain (1) » Contacts Presse : Fiona Vianello Niccolo Riccardo et Caius Locus : 31/03/11
P. Curnier-Jardin, P. Fouché, E. Juopperi, 22/03/11 à 20h30 Anaïs DELMAS
L. Nicola, D. Orstman, S.-A Yoon, Ont participé à ce numéro : ® « Ceci étant / Prix de beauté » pougues-les-eaux
L. Zilleruelo : 15/01 - 03/03/11 Bertrand Charles, Anaïs tournoi d’échecs : 29/01/11 de 16h à The Messenger, 2003
Delmas, Cécile Desbaudard, 20h et 30/01/11 de 9h30 à 21h Centre d’Art Contemporain
besançon Nicolas-Xavier Ferrand, Parc Saint-Léger - Avenue Conti Extrait « Gianni Motti en conversation avec Lionel Bovier », 2005
Mathilde Flirden, limoges 58320 Pougues-les-Eaux
Petit Kursaal Julie Martin tél. 03 86 90 96 60 « À l’heure où l’humanité subit une transformation radicale, il est naturel
(org. Frac Franche-Comté) Frac Limousin ouvert du mer. au dim. sauf jours fériés
2, place du théâtre Relecture : Michel Rose les coopérateurs de 14h à 19h et sur r dv que l’homme cherche à situer sa place exacte dans l’ univers... J’ ai
25000 Besançon impasse des Charentes ® « Nothing, Nothing! » Kerstin
tél. 03 81 61 55 18 Couverture : 87100 Limoges Brätsch & DAS INSTITUT : rencontré et sympathisé avec Raël lors d’ un séminaire, l’été 2003, en
® Marie-José Burki : 26/01/11 GIANNI MOTTI tél. 05 55 77 08 98 jusqu’au 19/12/10
® Emmanuelle Antille : 01/02/11 The Messenger, 2003 ouvert du mar. au sam. de 14h à 18h, ® Peggy Buth : 18/02 - 15/05/11 Slovénie. Il avait entendu parler de moi, car quelques années auparavant,
® Silvie Defraoui : 08/03/11 © G. Motti fermé les jours fériés
® Sébastien Diaz Morales : ® « Electro Géo » F. Baudevin, P. reims j’avais invité, plusieurs membres du mouvement lors du vernissage de
29/03/11 à 18h Double page intérieure : Broccolichi, N. Chardon, N. Childress,
BAPTISTE DEBOMBOURG D. Coindet, S. Dafflon, Ph. Decrauzat, Frac Champagne Ardenne l’exposition Expander 01–Images mentales à la Galerie J ousse Seguin à
brest Tradition of excellence, X D. Deroubaix, A. Dobler, A. Doret, 1 Place Museux
(Walther P38 silencieux), 2010 General Idea, W. Gilewicz, B. Hochart, 51100 Reims Paris. Ils se placèrent un peu partout dans l’exposition, immobiles comme
Centre d’art Passerelle © B. Debombourg R. Lericolais, M. Le Royer, M. Manetas, tél. 03 26 05 78 32
41 Bis rue Charles Berthelot D. Mazières, J.-L. Moerman, R. Monnier, ouvert mar. au dim. de 14h à 18h, des statues, fixant dans les yeux les visiteurs. N ous leur parlions des
29200 Brest Publié avec le soutien de la S. Morris, H. Pernet, D. Pflumm, L. sauf jours fériés
tél. 02 98 43 34 95 Direction régionale des affaires Raguénès, H. Reip, D. Renaud, ® « Swing Project 1» Anna + Peter : œuvres, eux de l’ œuvre de dieu qui nous a tous clonés dès l’ origine. La
ouvert le mar. de 14h à 20h et du mer . culturelles de Bourgogne, du U. Rondinone, H. Schüwer-Boss, jusqu’au 02/01/11
au sam. de 14h à 18h30 Conseil régional de Bourgogne, J. Tremblay, K. Walker, D. Walsh, J. Wolf : ® « Gravity moves me » Tom Burr : jonction progressivement s’opérait. Connexion de l’ art et des croyances :
fermé dim., lun. et jours fériés du Conseil général de Côte-d’Or, jusqu’au 05/03/11 04/02/11 - 17/04/11
® « model/stadt/muster/stadt » de la Ville de Dijon et de ® « une manière de penser les images » deux sectes allaient se mélanger . L’une polie, dans les apparences et
U. Döbereiner, E. Göngrich, S. Nava, l’ensemble des structures Franck Eon : 19/03 - 11/06/11 rennes
G. Rouvillois, K. Schmidt : annoncées dans l’agenda. l’autre, de l’autre côté du miroir, dans la vision.
14/01 - 26/03/11 Galerie du Théâtre de l'Union Cabinet du livre d’artiste
® « talking city » Stephen W illats : Impression : ICO Dijon (org. Frac Limousin) Université Rennes 2 – Campus V illejean La seconde rencontre avec Raël eut lieu lors de la célébration du
05/02 - 02/04/11 Tirage 5 000 exemplaires 20 rue des Coopérateurs Bât. Érève
87100 Limoges Cedex 1 Place du recteur Henri Le Moal trentième anniversaire du premier contact avec les extraterrestres.
carquefou ISSN : 1289-9518 tél. 05 55 79 74 79 35000 Rennes
ouvert du mar. au sam. de 13h à 19h, tél. 06 60 48 76 96 J’étais curieux d’en savoir plus. Raël affirme avoir eu un contact prolongé
Frac des Pays de la Loire delme les dim. si spectacle et soirs de ouvert du lun. au jeu. de 11h à 18h
La Fleuriaye - Boulevard Ampère représentation hors vacances universitaires avec des extraterrestres et être parti avec eux quelque part dans l’espace.
44470 Carquefou Synagogue de Delme ® Yves Chaudouët : 14/01 - 18/02/11 ® « C’est dedans » Alain Bernardini :
tél. 02 28 01 50 00 33 rue Poincaré 09/12/10 - 07/02/11 Et toujours dans l’ espace, lors d’ un dîner, il avait Mahomet à sa droite,
ouvert du mer. au dim. de 14h à 57590 Delme lons-le-saulnier ® « La photocopie » : 10/02 -
18h, et du 1er juillet au 31 août tél. 03 87 01 35 61 04/04/11 Bouddha, à sa gauche et Moïse en face de lui... J e trouve intéressant par
tous les jours de 14h à 18h ouvert du mer. au sam. de 14h à 18h, Musée des Beaux-Arts
® « Gary et Duane » Er nesto Satori : dim. de 11h à 18h (org. Frac Franche-Comté) saint-claude exemple le fait qu’il dise que la T our de Babel était une immense fusée
jusqu’au 20/02/11 fermé du 24/12/10 au 02/01/11 & Place Philibert de Chalon,
® « les vagues - XXIVe ateliers le 01/05/11 39000 Lons-le-Saunier Musée de l’Abbaye Donations pour conquérir l’ espace et que nous a yons été cloné par des
internationaux du Frac Pays de la Loire ® « The Barranquilla Principle » tél. 03 84 47 64 30 Guy Bardone-René Genis
» S. Acosta, É. Flor enty, L. Martinez J. de la Casinière, D. Hatcher ouvert du mar. au ven. de 14h à 17h, (org. Frac Franche-Comté)
Troncoso, S. Querrec, C. Rodzielski, et J. Téllez : jusqu’à 09/01/11 les week-end et jours fériés de 14h à 18h 3, place de l’Abbaye
J. Warboys : jusqu’au 20/02/11 ® Edith Deckyndt : 28/01 - 01/05/11 ® « Topographie anecdotée du 39200 Saint-Claude
® « if muhammad » Neal Beggs skateboard » Raphaël Zarka : tél. 03 84 41 42 32
® « Récits anamorphiques » dijon 18/02 - 15/05/11 ® « Jurahokusai » B. Burkhard,
P. Ardouvin, J. udebert, L. Benat, S. Bachli, M. Negr o, T. Flechtner,
U. von Branderburg, A. Brégeaut, appartement galerie Interface mayenne A. Adach, J-F. Schnyder, F. Francis,
G. Byrne, M. Counsell, O. Dollinger, 12 rue Chancelier de l’Hospital L. Milroy, H. Reip, E. Poitevin :
A. Gaskell, I. Grigorescu, L. Hempel, 21000 Dijon Chapelle des Calvairiennes jusqu’au 23/01/11
W. Hunt, E. Hila, B. Joisten, T. Lauchmann, tél. 03 80 67 13 86 Rue Guyard de la Fosse
M. Loboda ... : 18/03 - 29/05/11 ouvert de 14h à 19h du mer . au sam. 53100 Mayenne saint-yrieix-la-perche
et sur rdv - ouvert jusqu’à 20h le ven. tél. 02 43 30 10 16
château-gontier fermé du 24/12/10 au 02/01/11 ouvert du mer. au ven. de 14h à 17h Centre culturel Jean-Pierre-Fabrègue
® « lefevre jean claude rutault » le sam. et dim. de 14h30 à 18h (org. Frac Limousin)
Chapelle du Genêteil C. Rutault, Lefevre Jean Claude : ® « Aimer Marie » Jules Julien : 6 avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny
Rue du Général Lemonnier jusqu’au 08/01/11 jusqu’au 12/12/10 87500 Saint-Yrieix-La-Perche
53200 Château-Gontier ® « Entre poire et fromage #5 » ® « Un truc d’Enfer » Jean Yves Brelivet : tél. 05 55 08 88 77
tél. 02 43 07 88 96 E. Ly, E. Lebourgeois, M. Rachet : 19/02 - 03/04/11 ouvert du mar. au ven. de 9h à 12h et
ouvert du mer. au dim. de 14h à 19h 20 - 29/01/11 de 14h à 18h, sam. de 10h à 12h
® Lilian Bourgeat : ® Hong Zhu, Christian Robert-Tissot : montbeliard ® « La sortie se trouve au fond de
08/01 - 06/03/11 12/02 - 26/03/11 l'espace » Guillaume Viaud :
® Daniel Nadaud/Jean-Jacques Rullier : le 19 20/01 - 26/02/11
26/03 - 05/06/11 Galerie Barnoud 19 avenue des alliés
27 rue Berlier 25200 Montbéliard sélestat
Édition d’artiste 21000 Dijon tél. 03 81 94 43 58
tél. 03 80 66 23 26 ouvert du mar. au sam. de 14h à 18h Frac Alsace
INTERFACE - HORSD’OEUVRE ouvert les mer., ven. et sam. et le dim. de 15h à 18h 1 espace Gilbert Estève
12 RUE CHANCELIER DE de 15h à 19h ® « Juste de passage » T. Bernard Route de Marckolsheim
L’HOSPITAL - DIJON ® Colette Hyvrard : 12/02 - 19/03/11 J. Caubert, A. Emery, F. Gaston-Dreyfus, 67600 Sélestat
® Marina Temkina : 24/03 - 30/04/11 T. Géhin, R. Huguet, L. Per nel, S. Réno, tél. 03 88 58 87 55
BAPTISTE DEBOMBOURG P. Rosales, A. Urresti, V. Tsekoura : ouvert du mer. au dim. de 14h à 18h
Tradition of excellence, Le Consortium jusqu’au 27/02/11 fermé du 20/12/10 au 04/01/11
X (Walther P38 silencieux), 16 rue Quentin ® « antilogues apparents » J. Ker marrec ® « De leur temps (3) » G. Barbier,
2010 21000 Dijon & D. Cadio, A. Vasseux, K. Ziemke : V. Belin, O. Blanckar t, D.
tél. 03 80 49 86 07 19/03 - 12/06/11 Deroubaix, C. Henrot, T.
Format : 420 x 594 mm ouvert du mar. au dim. de 14h à 18h et Hirschhorn, C. Lévêque, P. Pinaud :
Impression offset le sam. de 10h à 13h et de 14h à 18h nantes jusqu’au 13/02/11
Tirage : 100 ex. numérotés et ® David Askevold : ® « labOratorio/labOfilm »
signés par l’artiste 20/11/10 - 31/01/11 Hangar à bananes Olga Mesa : 21/03 - 15/05/11
(org Frac Pays de la Loir e)
Prix unitaire : 50 + 6 gétigné-clisson quai des Antilles, île de Nantes valence
de frais d’envoi 44000 Nantes
Domaine départemental de la tél. 02 28 01 50 00 Art 3
Retrouvez toutes les Garenne Lemot ouvert mer., sam et dim. de 14h à 18h 8 rue Sabaterie - 26000 Valence
éditions sur : (org. Frac Pays de la Loire) ® « NOMAD-NESS » J. Allora et G. tél. 04 75 55 31 24
www.interface-art.com Gétigné - Clisson Calzadilla, F. Alÿs, K. Andreassian, ouvert du mer. au sam. de 14h à 19h
44190 Gétigné S. Afif & G. Janot, Archigram - P. Cook, ® « l’Homme congelé » Marie
tél. 02 40 54 75 85 N. Beggs, N. Beier et M. Lund, M. Voignier : jusqu’au 23/01/11
® œuvres de la collection : Broodthaers, J. Colomer, G. Debord, J. ® « Mémoire » Olivier Menanteau :
18/02 - 25/04/11 Deller, W. Delvoye, S. Dong, C. Fontaine, 17/02 - 26/03/11

extraterrestres, au lieu des sempiternelles histoires d’Adam et Eve... Ceux

qui affirment que les extraterrestres existent finissent par tomber dans le

domaine de l’irrationnel ; les Chrétiens, par contre, qui affirment que Dieu

existe sont parfaitement rationnels. Alors, avec cette rencontre je suis allé

au bout du fantastique... »

Si vous souhaitez que vos manifestations s oient annoncées dans l’agenda du prochain
numéro, une participation de 30 Euros minimum est demandée.


Click to View FlipBook Version