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L’actualité de l’art contemporain en Bourgogne durant l’année 1999. Présentation des évènements avec cinq particuliers dijonnais qui ont accueilli cinq artistes chez eux, “Following and to be followed”, Pascal Sequer et Laurent Thirion, Gunter Umberg, Gérald Petit et Lilian Bourgeat

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Published by interface.art, 2016-06-12 12:02:59

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L’actualité de l’art contemporain en Bourgogne durant l’année 1999. Présentation des évènements avec cinq particuliers dijonnais qui ont accueilli cinq artistes chez eux, “Following and to be followed”, Pascal Sequer et Laurent Thirion, Gunter Umberg, Gérald Petit et Lilian Bourgeat

Keywords: Günter Umberg, Steven Parrino, Gerald Petit, Lilian Bourgeat

le journal de l’art contemporain en bourgogne, été 1999

n 5° Funny (How I Stopped
Lovin’You)

À côté de chez soi Là où l’on attendait une autre

Following and to be followed *

Dijon. 24.04 - 16.05.99Un petit carton d'invitation bleu : Bénéficiant d’une déconvenue, la révélation tardive de l’impossibilité de réaliser l’exposition
Verner Panton, annoncée et tant attendue, Following and to be followed est née dans
Carnet de route 1 Didier Dessus (D.D.), chez Elisabeth Monvaillier-Schultès ; Fabien une certaine précipitation. Issue de cette capacité à rebondir, et tirant profit de l’urgence,
elle a consisté en l’association d’un certain nombre de conjonctures. Ainsi, il aura suffi d’un
Lerat (F.LE.), chez Frédéric Lormeau ; Pierre-Yves Magerand appel téléphonique de Steven Parrino, en provenance de New York, annonçant sa prochaine
venue en France pour une exposition personnelle (1) ; de la découverte par Éric Troncy du
(P.Y.M.), chez Michèle Courdavault et Alex ; Véronique Verstraete travail de Stéphane Dafflon, au sein de l’ECAL (2) ; et de la réception d’un dossier (3) envoyé
par Dimitry Orlac depuis Ljubljana, pour que s’engage l’amorce d’une exposition.
(V.V.), chez Sandrine et Hubert Anceau ; Frédéric Lormeau (F.LO.), Basée sur le principe d’un évènement qui débuterait un jour donné, évoluerait dans le temps,
jusqu’à sa fermeture, l’exposition prend l’aspect d’une expérience au jour le jour. Une re-
chez J.R. Turrel. considération du rythme, de la perception et de la consommation de l’évènement exposition.
Following and to be followed est le fruit d’une incessante préparation en coulisse sur la
Cinq particuliers dijonnais reçoivent chez eux cinq artistes ! Animés durée de l’exposition. Loin de l’habituelle ouverture du rideau devant les yeux du public,
émerveillé par la révélation instantanée de l’ampleur de l’événement, Following and to be
par le plaisir d'une découverte un tantinet voyeuriste, nous followed se dévoile peu à peu, sans régularité, dans le temps de sa réalisation — selon le
tempo nécessaire aux mises en place, liés aux difficultés rencontrées à dénicher certains
partons... matériaux — cent cinquante gyrophares bleu de police par exemple, ou aux délais
d’approvisionnement. Une manifestation à fréquenter à plusieurs reprises si l’on avait le
Pierre-Yves Magerand souhait d’en percevoir la globalité. Pour ceux qui redouteraient d’avoir manqué un épisode,
procédons à l’énoncé
D.D. : Dans un petit appartement dont la terrasse fleurie de la succession des
faits :
donne sur le verdoyant espace central du quartier du Petit 26/03/99 de 9
h à 18 h : Dimitry
Citeaux. Deux panneaux, tendus du sol au plafond, en avant Orlac réalise en public
un des quatre-vingt-dix-
du mur, dans l'angle nord-ouest de la salle de séjour. Tracées neuf tableaux de
graphite du projet
en noir sur les deux lés du revêtement mural blanc, les 99x33x33. Celui-ci,
prétexte du voyage,
silhouettes graciles et filiformes de biches serpentent, trouvera sa place dans
une boite de Plexiglas,
s'enroulent, s'élancent ou se replient. Ces fines formes une valise qui
contiendra quasi-
semblent spontanées et librement tracées, mais leur invariablement : ce qui
reste des crayons, leurs copeaux, des mini-cassettes (traces sonores d’une interview
composition a été soigneusement élaborée à l'ordinateur à réalisée sur place) et divers autres documents tels que photographies, cartes routières,
notes de restaurant, notes personnelles… ; autant d’éléments qui constituent des récits de
partir de certains dessins (1). Elles paraissent se déployer de voyages. Après sa journée de travail, Dimitry Orlac repart avec l’ensemble de son matériel,
ne laissant aucune trace de son passage dans la salle.
part et d'autre de l'interstice axial en un mouvement 26/03/99 vers 11 h : Steven Parrino exécute une peinture en lettres de sang. Il
inscrit sur un panneau de bois le mot « Rise », en référence à l’inscription de Charles
centrifuge. À partir de ce dispositif léger, presque en Manson — adepte des cultes sataniques — découverte à proximité du corps de l’actrice
Sharon Tate — une des cinq victimes du massacre qu’il a perpétré en août 1969 à Bel Air
suspension, un accord ténu, discret et efficace s'établit avec (Californie, USA).
26/03/99 vers 16 h : Steven Parrino, le bas du visage masqué d’un foulard,
la coloration jaune des murs, le mobilier de rotin, le dessin extrême-oriental et la lanterne armé d’une masse, détruit une construction cubique en Placoplâtre, dont les murs intérieurs
ont été préalablement recouverts de peinture noire. Steven Parrino exécute ainsi une
de papier japonais laissés en place par leur propriétaire. De place en place, l'énergie nouvelle réalisation picturale ; il nous a habitué à ce genre de pratiques gestuelles en
intervenant physiquement, avec violence, sur un support peint, généralement une toile
issue du jaillissement intempestif de la peinture rejoint celle de la végétation du dehors.(2). monochrome. La vidéo diffusée à l’intérieur de la construction endommagée est le
témoignage de cette action.
V.V. : Au premier abord, impression de connivence entre les œuvres de V.V. et l'espace 26/03/99 vers 17 h 30 : Stéphane Dafflon termine in extremis la peinture
murale à laquelle il a travaillé, avec excitation et crainte, pendant quinze jours. Habitué aux
moderne, arrangé avec raffinement et humour par ses amis. Mais dans le salon, présence petits formats, les toiles sur lesquelles il réalise habituellement ce type de configurations,
inspirées de la forme générale d’un boîtier de montre et obtenues par ordinateur, avant
forte et énigmatique de la sculpture-siège en acajou et sycomore. Celle-ci permet de d’être retravaillées manuellement dans une recherche toujours plus poussée d’effets
optiques — il a dû passer non sans appréhension à leur restitution sur un mur — le plus
s'asseoir à deux, dos à dos, l'un tourné vers la baie, l'autre vers le grand canapé, séparés grand sur lequel il ai jamais été amené à travailler.
26/03/99 à 18 h : Vernissage de l’exposition, « en présence des artistes».
par un plan-cloison dont l'une des faces est peinte en orange. Dans la chambre à coucher,
Fabien Lerat
un autre volume plus petit que le précédent mais dans les mêmes bois exotiques, socle
la pièce attenante, un enroulement de tissu clair, au sol, deux
trapézoïdal avec dossier, a été placé par ses utilisateurs entre le lit et la fenêtre. Il permet espèces de cothurnes de hauteur différentes, composés d'une
armature de bois portant des semelles d'aluminium (Déclic,1989).
Didier Dessus de s'installer seul, de profil, face au mur. Dans la chambre d'enfant, sous l'estrade, au- Tout de suite, F.LE. nous invite à endosser « le Manteau pour trois
adultes » (1998). Nous voilà rassemblés et liés par un espace
dessus du lit, un polygone recouvert de fourrure acrylique rose et ceint d'un souple, transformable, convivial et festif. Déjà, sur le trottoir,
d'autres visiteurs étirent, déforment, font onduler sous la pression
ruban, tableau-objet-cadeau indéfinissable. Finalement, dans cet appartement de leur corps le grand anneau de Lycra intitulé A 16 (1996).
Édificateur de lieux de rencontre éphémères, maître de
élégant et harmonieux, l'on retient l'étrangeté de ces propositions au statut chorégraphies collectives spontanées, F.LE., qui n'en était pas à son coup d'essai (6), crée
rapprochements fortuits et événements conviviaux aléatoires dans cette rue ordinairement
oscillant entre la familiarité d'objets quotidiens et la singularité d'œuvres d'art bien tranquille.
Parcours sans faute et plaisir au rendez-vous. Qu'est-ce-qui a rendu cet événement si réussi ?
autonomes (3). La qualité dans la diversité des travaux, leur inscription juste et subtile dans les lieux
d'accueil judicieusement choisis, le désir de tous de montrer les œuvres dans un contexte
P.Y.M. : Tout en haut d'un immeuble ancien, en plein centre, avec vue sur les pouvant en modifier l'approche, la volonté partagée de risquer la liberté.

vieux toits de la ville. Grand espace en U, résultant de la réunion de deux Marie-France Vo-Cheylus

appartements. Aménagement décloisonné juxtaposant les volumes affirmés du (1) On a pu voir les dessins ayant servi de « matrice » à ces panneaux lors de l'exposition de D. Dessus, Galerie Barnoud, Dijon, en
mai 1999.
mobilier moderne classique et les interventions légères et éphémères des (2) Contrairement à cette composition ouverte, lors de l'exposition à la maison de Rhénanie-Palatinat à Mayence (Allemagne), tout un
dispositif rectangulaire de panneaux similaires, visibles derrière les vitres clôturait un espace fermé.
propriétaires. Au pied et de part et d'autre de la cloison-pivot articulant les Didier Dessus expose une nouvelle série de peintures à l'École Municipale d'Arts Plastiques de Châtellerault, du 12 mai au 7 juin 1999.
(3) Véronique Verstraete expose au Collège Henri Dunant de Dijon du 8 au 18 juin 1999 et à la Galerie Interface de Dijon, fin 1999.
deux perspectives vues de l'entrée, deux maquettes en carton posées au sol, (4) Pierre-Yves Magerand participe avec Claire-Jeanne Jezequel, Didier Marcel, Daniel Pontoreau et Elizabeth Ballet à un projet

l'une peinte en rouge, l'autre en jaune. Puis, du côté gauche de l'entrée, dans d'intervention dans des parcs et jardins privés de Franche-Comté, pour la journée du
Patrimoine courant 1999.
le salon, comme deux jouets abandonnés sur lesquels on peut buter, une (5) Frédéric Lormeau et Emmanuelle Huynh ont présenté une nouvelle version de leur
spectacle commun à la Ménagerie de Verre à Paris, le 4 Juin.
maquette verte près d'une plante, une autre rose sur le tapis à dominante rouge ; dans (6) Le manteau (il en existe un autre pour enfants) a été créé et expérimenté à Taïwan. Pour
Fabien Lerat, il doit voyager et être porté par des gens de cultures différentes. Après la
l'enfilade de droite, une cinquième, bleue, à l'entrée de la cuisine ; enfin des œuvres sur galerie Duchamp à Yvetot, Fabien Lerat expose au Quartier, Centre d'art contemporain de
Quimper, jusqu'au 13 Juin 1999.
papier rectangulaires épinglées autour de la salle à manger. Nous reconnaissons les

feuilles de papier coloré à découper peuplant nos cartables et pupitres : l'artiste les a

inlassablement percées de trous en un seul geste pratiqués au cutter !

Une horloge, huit chaises autour d'une table dans la pièce miniature rouge « espace de

conflit » pour P.Y.M., un lit, une armoire dans la chambre bleue, couleur de jeu d'enfant

« lieu du souvenir » ; beaucoup d'éléments dans le volume vert pâle, architecture de

l'oubli intemporelle, distante, gelée. Tout en découvrant l'espace singulier de nos hôtes,

nous voilà renvoyés à notre histoire personnelle, faite d'un empilement de lieux vécus,

effacés, simplifiés, uniformisés, devenus archétypes de la mémoire collective.

F.LO. : Dans la cour d'un hôtel particulier, caché sous les échafaudages et les bûches,

F.LO. vient à notre rencontre et nous introduit en haut du perron dans une appartement

presque vide. Au sol et sur un présentoir à doubles plateaux circulaires, une sorte de

déballage mêle les céramiques raffinées de F.LO. à des objets bon marché ramenés du

Japon. Tous ces objets sont liés au corps, le désignent ; que ce soit le double « godemichet »

en faïence de Nevers, « objet à prendre, mais qui conduit la danse ; l'irruption du

sauvage dans mon travail » (F.LO), les petits œufs percés nippons servant peut-être à se

masser le bout des doigts, ou l'auréole de mousse rose au bout d'une tige métallique à se

Frédéric Lormeau mettre sur la tête. Certains éléments, enveloppés sous film plastique sont protégés,

aseptisés. « Fruits que l'on ne peut gôuter »,ils repoussent le désir ;

alors que le petit guide recueillant photos de filles et numéros de

téléphone l'attiserait au contraire. Redéployées au milieu de ce «

carnet de voyage qui se veut contraire à tout exotisme », les

créations de F.LO. acquièrent un nouveau statut et une nouvelle

signification. Ainsi, l'un des deux panneaux du diptyque rose,

disjoint et posé à terre, se recouvre d'une langue bifide entourée

de formes biomorphiques et devient une espèce de blason du sexe

féminin, à côté de la sculpture africaine qui, du coup, prend une

dimension phallique. Entre une peinture devenue tapis de sol, une

table plus haute que la normale, que l'on peut renverser, deux sortes de poignées

ornementées encadrant un vide, « ablation d'un vase ou d'un ventre », et face à

l'ambivalence de toutes ces natures si peu mortes, si sexuées, nos repères vacillent (5).

F.LE. : Au rez-de-chaussée d'un hôtel particulier donnant sur une rue du secteur

sauvegardé. La porte étant ouverte, le corridor et le vestibule donnent presque sur le

trottoir. Dans le couloir, pendu à la patère murale, un drôle de manteau à six manches,

taillé dans trois épaisseurs de tissu élastique : deux pans jaunes et au centre un noir. Dans

Véronique Verstraete 2

Laurent Thirion, Pascale Sequer

exposition : Au fond de la cour, à droite

26/03/99 à 19 h : Steven Dijon. 08. - 09.05.99Jacques Walter-Smaïhi présente Pascale Sequer et Laurent
Parrino se produit seul, avec en fond
de scène le panneau peint le matin Carnet de route 2 Thirion.
même, lors du concert/performance Tout en haut d'un vieil hôtel, sous les toits. Au milieu des nombreux meubles, objets et
en mémoire au meurtre de Sharon Tate. Sur des sons préenregistrés et modulés à livres de Jacques Walter-Smaïhi, Laurent Thirion joue la carte de l'intrusion discrète et
convenance, jusqu’à obtenir une rythmique, il improvise des sonorités à partir de sa guitare parsème, comme le Petit Poucet, des traces de son narcissisme mi-rieur, mi-boudeur ;
électrique, qu’il fait réagir à divers outils (laser, bottleneck…), diverses actions (frottements, dans la chambre à coucher, il « bougonne » sur une grande banderole ses « j'aime »,
coups…), ou procédés comme l’utilisation des vibrations des baffles pour solliciter les cordes. « j'aime pas » et noie au passage un visage photographié dans le verre d'eau de la
Les sonorités se développent en un crescendo bruyant, oppressant et strident jusqu’à table de nuit. Il égrène sur les étagères petits dessins au trait, textes manuscrits, objets
l’apothéose, ou l’excès, au troisième morceau — le moment précis où la moitié de la salle se détournés, qui mettent en scène les rites et ritournelles de notre enfance : bleu pour les
vide —, ceux qui restent ou résistent, sortiront troublés et conquis, sans comprendre garçons, rose pour les filles, jeu des travestis, du prince et de la princesse et même les
véritablement en quoi ils ont apprécié. Signalons que ce concert a fait l’objet d’un animaux de la ferme dans la cuisine. Face aux chuchotements ténus de Laurent Thirion,
enregistrement (4). les photographies en noir et blanc de Pascale Sequer, placées au mur, prennent une
07/05/99 à 17 h : Simone Westerwinter inaugure Following and to be dimension tragique. Ces visages féminins déformés sous l'eau, ces expressions faciales
followed II. Elle propose à la fois la Deko — le revêtement de sol en quadrillage de crispées en rictus inquiétants font basculer nos lectures et se figer nos sourires. L'humeur
moquette de trois couleurs (blanche, rose, rouge) — et tente Polo : une performance pour vire au noir. Dans la salle de bain, sur ses petits autoportraits, Laurent Thirion extrait ses
laquelle le public doit se prêter à une danse traditionnelle — une polonaise — sur fond de comédons. Dans la gouttière, ses photos d'identité sont couvertes de mouches noires...
musique techno interprétée par DJ la Cat. Par manque de public, d’enthousiasme ou bref Grâce à l'hospitalité chaleureuse de Jacques Walter-Smaïhi, dans ce cadre familier et
convivial, les deux propositions artistiques, par leur confrontation significative et forte,
passage de celui-ci, la ont pu atteindre une dimension d'intimité et de proximité parfois douloureuse avec les
performance n’aura visiteurs. Ce n'est pas si courant…
pas lieu.
Bilan : le cérémonial Marie-France Vo-Cheylus Günter Umberg
du vernissage ne se Wiener Secession
prête pas à ce type Günter Umberg Vienne, 1994
d’exposition. Le public
ne se contente pas de Günter Umberg est né en 1942, il bas du mur. Cette
l’ajout d’un élément partage son temps entre Cologne et préoccupation l’a conduit plus
dans un ensemble déjà Corberon, près de Beaune où il s’est d’une fois à devenir
révélé. Ainsi les installé récemment. commissaire d’expositions :
futures œuvres qui Dans une belle maison bourgeoise, il entre 1982 et 1988, dans son
complèteront a aménagé son atelier, d’où émane atelier de Cologne, il organise
l’exposition seront une certaine sobriété : de grands murs vingt sept expositions personnelles ;
simplement blancs où sont accrochés ses en 1996, à l’Espace de l’art concret
annoncées. dernières toiles (monochromes vert et de Mouans-Sartoux (Alpes
noir), des tables sur lesquelles sont Maritimes), il confronte ses œuvres à
Vers le disposés des pots de pigments et, à celles de douze autres artistes ; plus
l’écart, une petite pièce hermétique, récemment, en 1998, à Deurle, il
07/06/99 : À où il s’enferme pour projeter orchestre une rencontre entre la
réception des cartons d’invitation on apprenait que la pièce de Kendell Geers était installée minutieusement sur la toile les collection du musée, des peintures du
depuis le 31/05/99. Peu de temps avait été ménagé pour la voir, et pourtant il ne fallait dizaines de couches de pigments. début du siècle et des œuvres
surtout pas manquer cet amas quasi-organique : grouillant, bruissant et frémissant, Cette technique qui repose sur la contemporaines.
constitué de cent gyrophares rouges en fonctionnement. lente superposition de pigments, Au-delà de la radicalité de sa
1 2 / 0 5 / 9 9 - P M : Dorota Sadovska (élève de l’école des Beaux-Arts de Dijon), tirant mêlés de noir et de bleu et fixés sur la peinture, dans la lignée de Malévitch,
profit des opportunités qu’autorisait le principe de l’exposition, émet la demande de toile au moyen d’une résine, procure Günter Umberg expérimente les
présenter quelques œuvres à l’Usine, dans le cadre de son diplôme de fin d’année. Ainsi, à la surface un aspect velouté, donne rapports possibles des œuvres à
sous la formule Following and to be followed IV, ont été exposées, du 08/06/99 au à la couleur une densité et une l’espace, des œuvres au spectateur et
12/06/99, une série d’œuvres dédiée à quelques saints illustres de l’histoire des religions. matérialité particulières. des œuvres entre elles. À travers ce
Aucune annonce ne sera faite de cette présentation, autre que les cartons produits et Formats faussement carrés, surfaces jeu des éléments et de leur rapport,
diffusés par Dorota Sodovska elle-même ; d’autre part, il semble qu’un vernissage ai eu lieu. planes aux bords légèrement fondé sur la perception et
« Là où l’on attendait une autre exposition » c’est effectivement quelque chose de différent arrondis, ou légèrement en avant du l’expérimentation, il invite le
auquel nous avons assisté. Dans son fonctionnement, son déroulement, sa perception, il mur, les monochromes de Günter spectateur à dépasser les limites de la
s’agit véritablement d’une conception autre de l’exposition. Il en résulte une fluidité, une Umberg ont un réel pouvoir attractif, toile pour appréhender l’œuvre dans
liberté, issues paradoxalement des échecs, des délais, des contraintes, qui ont constitué, en une présence forte. D’autant que leur l’espace où elle se situe.
finalité, des éléments moteurs et bienvenus. mise en espace est savamment
calculée : souvent isolées au centre Nathalie Glaudat
Stéphanie Jeanjean d’un mur, ces peintures d’un noir
profond focalisent les regards. Günter Umberg - Adrian Schiess
* L’exposition Following and to be followed (suivre et être suivi) s’est déroulée à L’Usine (37, rue de Longvic, Dijon). L’artiste porte une attention Frac Bourgogne, Dijon, 1996
Les artistes invités étaient : Dimitry Orlac, Steven Parrino, Stéphane Dafflon, Simone Westerwinter, Kendell Geers. particulière à la disposition de ses
Pour de plus amples renseignements consultez notre site : www.leconsortium.com œuvres, allant même jusqu’à modifier
(1) Cette exposition a eu lieu à La Box à Bourges à partir du 04/03/99. l’architecture du lieu, quand il juge
(2) École Cantonale d’Art de Lausanne, où Stéphane Dafflon poursuit ses études. qu’elle n’est pas adaptée. Ainsi, au
musée Dhont-Dhaenens de Deurle, il
(3) Dossier de présentation du projet 99x33x33, qui consiste en la réalisation d’actions/performances dans 99 espaces d’expositions à ajoute une cimaise mobile dans l’une
travers l’Europe, jusqu’en 2002. Au cours de ces actions Dimitry Orlac réalise en public, pendant une journée, un tableau de graphite de des salles. Ou bien encore, il
33 x 33 cm. À ce jour il s’est rendu, au Musée d’Art Moderne de Vienne, à la Villa Arson à Nice, au Nouveau Musée/Institut de bouscule les principes de
Villeurbanne. l’accrochage en fixant ses toiles au
(4) Cet enregistrement viendra compléter ceux réalisés au cours des deux autres concerts de Steven Parrino lors de sa venue en France
(à l’École des Beaux-Arts de Besançon le 19/03/99 et à la Box à Bourges le 24/03/99), ils devraient être rassemblés sur un CD.
Photos de gauche :à droite :

Following and to be followed (suivre et être suivi), Dimitry Orlac, Steven Parrino, Stéphane Dafflon, 26/03 - 12/06/99) © Karin
Kosak-Orlac — Following and to be followed II (Deko & Polo), Simone Westerwiner avec DJ Cat, Stuttgart, 07/05 - 12/06/99 —
Following and to be followed III Cry Wolf, Kendell Geers, 31/05 - 12/06/99 © Michel Baudoin.

hop !une aire de stimulation du 28 avril au 18 mai 1999. hall de l’Association Bourguignonne Culturelle. Dijon

pièces au mur wall paintings installation sonore éclairage © luc adami 1999

3

INTERNATIONAL LANDSCAPE

- LIEU DE CRIME YAN PEI-MING
INTERNATIONAL LANDSCAPE - LIEU DE CRIME, 1998

220 X 300 CM, HUILE SUR TOILE
© INTERFACE, DIJON 1999

CRÉDIT PHOTO : ANDRÉ MORIN

hors d’œuvre

HORS-D’ŒUVRE [hor] n. m. invar. Ce qui n’est pas partie essentielle d’un - ENCYCL. Les hors-d’œuvre froids les plus en usage sont : le beurre frais, les radis, les
ouvrage, d’une œuvre d’art, etc. Ce qu’on pourrait retrancher sans nuire à saucissons et mortadelles, les olives, les cornichons, les sardines à l’huile, le thon et
l’ensemble : Rôle, Épisode qui est un HORS D’ŒUVRE. autres poissons marinés ou fumés, le caviar, les anchois, les filets de harengs, les salades
- Art culin. Menus mets que l’on sert au début d’un repas, après le potage ou de tomate, concombres, céleri, pomme de terre, chou, etc., le jambon, les artichauts
frais, les langues fourrées, les rillettes et rillons, les crevettes, les coquillages frais, le
avant le premier service. melon, les figues fraîches. Parmi les hors-d’œuvre chauds : les bouchées à la reine, les
- Hortic. Massifs de plantes ayant peu d’élévation, mais offrant de grandes petits pâtés de compositions les plus diverses, les escargots à la bourguignonne, etc.
(LAROUSSE DU XXe SIECLE EN SIX VOLUMES, Paris 1930)
variétés dans la coloration de leur feuillage. (Ces diversités de couleur ont
fait donner au massif le nom de hors-d’œuvre, parce qu’elles rappellent un
peu celle des hors-d’œuvre disposés sur une table.)

Une exposition par année de disponibilité associative

Sylvia Bossu, Dijon, Studio Photexpress, 1987

grpaunbdlic Yan Peï-Ming, Dijon, Studio Photexpress, 1988
et quelques publications tels les cahiers de Barbirey pour «des artistes dans le jardin»,
et une fidèle participation à Hors d’œuvre sous l’alias de Mage GP™. Les Levine, Dijon, Panneaux d’affichage
Avenir Publicité,1989
HORS-D’ŒUVRE n. m. invar. (1596; de hors et œuvre) F1° Archit. Pièce en saillie détachée du corps d’un
bâtiment. -Littér. et Arts. Morceau accessoire ou superflu. F 2° Cour. (XVIIe). Petit plat froid que l’on sert au Yan Peï-Ming, Barbirey-sur-Ouche,1992
début du repas, avant les entrées ou le plat principal. Saucisson, radis servis en hors-d’œuvre. Hors-d’œuvre
variés. «Des anchois, du fromage, des olives, des tranches de saucisson... et autres hors-d’œuvre» (GAUTIER) Alice, Loin des villes, Barbirey-sur-Ouche,1992
(Dictionnaire LE ROBERT, Paris, 1976)
Jean-Noël Buatois, Éric Lombard, Frédéric Meynier,
Jean-Michel Petit, Didier Trenet, Le Rallye,
Vallée de l’Ouche entre Pont de Pany et
Saint-Jean-de-Bœuf, 1993

Bernard Lassus, des artistes dans le jardin,
Barbirey-sur-Ouche, 1995

Jean-Noël Buatois, des artistes dans le jardin,
Barbirey-sur-Ouche, 1996

Érik Samakh, des artistes dans le jardin,
Barbirey-sur-Ouche, 1997

Jacques Vieille, des artistes dans le jardin,
Barbirey-sur-Ouche, 1998

6

Gérald Petit
One round painting, 1999
huile sur toile - 150 x 150 cm

Gérald Petit eu de l’argent, il aurait pu faire sa pochette de disque. Même
si une réponse à un stimulus n’est pas systématique, il a le
Richard Avedon au pays de Tim Burton* verbe prolixe. La tendance est un chiffon rouge qu’il n’essaye
pas d’atteindre mais qui lui sert de repère, à situer les autres
Gérald Petit a des chaussures de d’atteindre le spectateur, de s’immiscer. Gérald Petit fait et qui lui indique la direction. Sa production s’inscrit dans le
trekking : partie de ces personnes qui vivent à travers le regard des
il parcourt les chemins parallèles autres, mais à leur dépens. mainstream et ne cherche pas à s’en défendre : la
de la création. Il suit la tendance Bien à l’aise dans ses chaussures de peintre, il travaille aussi recherche de la singularité rend tous les originaux
de loin, s’en éloigne, puis croise vite qu’un photographe de studio, avec la même précision, semblables.
son chemin et s’en détourne. Il jouant avec les nettetés et les temps de poses. Les hommes Bien qu’il convienne d’appréhender son travail sur la longueur,
procède aux relevés qui vivent dans les arbres et qui ont de grosses lèvres avaient ne rien connaître d’avant n’empêche nullement de l’apprécier.
topographiques des champs raison, la photographie capture l’âme des personnes (mais D’ailleurs, il n’est pas facile de suivre Gérald Petit sans les
artistiques qu’il découvre. Il j’ai bien peur qu’il ne faille se méfier également de la peinture chaussures adéquates (celles avec les semelles palettes et
et de la toile, mais nous ne le saurons jamais, ils n’en n’ont les talons cellules, pointure 43). En l’espace de quelques
marche sans faiblir, s’imposant un rythme de raver aliéné, pas vu de pigment les pigmés). mois, il s’essaie à quelque chose de nouveau, n’ayant comme
va dans toutes les directions que l’on nous donne à voir et Si sa curiosité le mène partout, il ne se promène pas pour point commun qu’un point avec les œuvres passées.
revisite ses genres familiers. Bien sûr, quelques fois il regarde autant. Le voyage et les rencontres ne sont que des Et si rien ne vous plaît, revenez à la rentrée, il aura de quoi
en arrière, à d’autres moments il se pose quelques instants prétextes à métisser ses acquis. Son travail n’entend pas vous séduire.
jusqu’à ce qu’il se sente « quitte », puis repart, le vilain défaut préfigurer l’art de demain mais ce qu’il pourrait être. Il ne
en éveil. Il aime la nature, humaine cela va de soi. s’interdit rien, ne se censure pas et laisse le choix à celui qui Frédéric Pintus
Lorsqu’il a ses chaussures de photographe il joue avec nos le regarde, sans chercher à se justifier. New-York ? Symbole
clichés. Ses tirages parlent pour lui et expliquent mieux que de la création ainsi que le passage obligé pour la réussite ? *title courtesy of Sophie Lautru.
quiconque son propos. Il shoote et les modèles s’effondrent. Soit, allons voir de quoi il en retourne et amusons-nous avec. Il
Au printemps, les fleurs en boutons rencontrées quelque part s’y rend et réalise deux séries de photos aux styles très
éclosent sur le papier couleur de ses derniers tirages. Bzz différents, ainsi que quelques portraits. Le « lesbian chic » est
Bzz, l’ange aux ailes d’abeille ne me démentira point, ses en vogue ? D’accord, mais juste deux doigts, pour mise en
photos ne sont séduisantes que pour ceux qui n’y figurent pas bouche. Il consomme de la musique ? Si Bootsy Collins avait
: sa vérité n’est pas la vérité. L’esthétisme n’est qu’un moyen

Lilian Bourgeat Lilian Bourgeat
Porte gigogne, 1999
Le sale gosse de la cantine © Marc Domage

Gérald Petit
Funny not much, 1999

c-print

Un container cylindrique en plexiglas rempli de cacahuètes et juché œuvres à l’état de dépouilles,

sur une structure d’acier, attend, immobile. Un visiteur, peu prudent, d’objets en attente.

déclenche le mécanisme guidé par des capteurs de présence et Comme il se joue de tout et de tout

reçoit, en pleine face, une cacahuète. le monde, Lilian Bourgeat sait brouiller les pistes concernant son

Dispositif pour lancer des cacahuètes, 1999. L’artiste avait travail. Il crée parfois même des légendes ; s’inventant par exemple

remarqué combien les animaux semblaient heureux de recevoir des un grand-père fabriquant de jouets que l’on retrouve dans certains

cacahuètes dans les zoos. Par cette générosité qui le caractèrise, il renouvelle pour nous textes qui tendent à justifier ses activités saugrenues (1). Lors d’un entretien avec l’artiste

l’opération. dans un bar, je me méfiai de ce type de pirouettes. À la question :

Avant toutes choses, Lilian Bourgeat joue. Il se joue du spectateur, du collectionneur, de la « Finalement, de quel artiste te sens-tu le plus proche ? ». Il me répondit spontanément

structure qui l’accueille... et parfois même de sa propre personne. Chacune de ses œuvres « Georges de la Tour ».

répond à une règle qu’il nomme « le trio essentiel » : dispositif — processus d’installation Après un éclat de rire partagé, son explication me parut pertinente : « J’ai vu il y a longtemps,

— spectateur/acteur. une exposition Gorges de la Tour à Paris. Cela a été un grand choc pour moi. Il a peint

En 1996, pour son cinquantenaire, l’Institut National de Recherches Agronomiques de plusieurs fois le même tableau mais, comme s’il avait ressenti de l’ennui, il en a changé des

Dijon l’invite à venir réaliser une œuvre qui prendrait en compte ses recherches détails. Le public se retrouvait à les analyser en enfilade, à les décomposer comme pour le

scientifiques. L’artiste et les chercheurs décident d’utiliser les travaux en cours sur jeu « cherchez les 7 erreurs » dans Pif-Gadget. Je n’avais jamais vu personne analyser la

l’accroissement des graminées (les rendre plus belles, plus grandes, plus résistantes...). peinture comme ça. Finalement, je me suis senti proche de De la Tour. »

Dans le hall de l’entrée, Lilian Bourgeat propose un nouvel objet : le dispositif pour faire Certaines pièces d’atelier comme Piggy Bank (1998), énorme tirelire en forme de cochon

poule ou coq. La structure allongée est composée d’un plan de travail avec plantations rose, se jouent cette fois du collectionneur. Lilian Bourgeat cherche à exposer au

de graminées aux extrémités et de deux tabourets sur rails. Les maximum cette œuvre (2) avant de la

visiteurs doivent se faire glisser d’un bout à l’autre pour saisir vendre, afin qu’elle se remplisse peu On a tous rêvé un jour du jumeau qui ferait les « interros de math » à
une plante avant de s’immobiliser face à face. à peu d’argent. Amenant ainsi son notre place, ou, plus récemment, du clone qui se lèverait chaque
Ne reste plus qu’à l’introduire dans un des orifices prévus à cet propriétaire à se demander si matin pour nous. Dans cette série de bonnes blagues gentiment
effet, tirer vers le bas et comparer. Ce dispositif renvoie finalement la meilleure insolentes, je ne peux m’empêcher de vous conter la plus récente.
directement à nos jeux d’enfants, l’été, à la campagne. En opération n’est pas de la En mai dernier, sélectionné pour un entretien d’embauche au poste de
faisant passer violemment une graminée entre nos ongles, on savait briser. Il pose ici quelques professeur plasticien objets à l’École des Arts Décoratifs de
par son nouvel aspect si on était « poule » ou « coq ». L’objectif questions liées aux motivations Strasbourg, Lilian Bourgeat s’est joué cette fois d’un jury. L’artiste a
étant d’être coq pour gagner la partie. premières du collectionneur embauché un comédien (1) pour interpréter son propre rôle. Le jury,
Enfant déjà, je trouvais ce jeu particulièrement stupide : privé, face à l’œuvre d’un jeune composé de sept sommités cravatées, fut complètement conquis
pour autant, j’ai le souvenir d’y avoir beaucoup joué. Les artiste tel que lui. pendant plus de trente minutes de ce délicieux spectacle.
scientifiques de l’INRA ont moyennement apprécié la blague Lorsque Lilian Bourgeat a fait irruption dans la salle pour révéler la
mais ont laissé faire l’artiste. Le jeu excuse tout ! Enfin, satisfait de ses dispositifs, supercherie, le jury pensait qu’il était le candidat suivant et lui a
Lilian Bourgeat invente de nouveaux objets : « je le fais parce que Lilian Bourgeat en arrive à jouer avec demandé de patienter gentiment dehors. La confession faite,
lui-même. En 1999, chez son galeriste abasourdi, le jury est resté sans voix. L’artiste s’autorise à se jouer de
tout le monde, sans aucune limite.
Nous ne saurons jamais si Lilian Bourgeat postulait pour obtenir le
poste ou simplement pour ajouter cette action (qui se situe entre
farce et performance) à sa production.

Jérôme Maigret
juin 1999

ça n’a jamais été fait ». Il crée des tensions entre la fabuleuse énergie parisien Emmanuel Perrotin, il présente la (1) Frédéric Pintus
déployée à les réaliser et la désuétude de leur finalité. Il se sert du jeu qui fait photographie d’un monticule de pâtes

partie de la mémoire collective et apprécie l’idée d’un dispositif regroupant un alimentaires alphabet (généralement très

maximum de personnes (amateurs d’art ou non) autour d’une même action. appréciées des enfants). Quelques-unes des lettres se détachent du lot pour former la phrase

Ce jeune artiste raisonne par suite d’idées sous cette forme : une idée / une œuvre. : Combien y a-t-il de pâtes dans ce tas ?, la réponse s’y trouvant dissimulée. Pour

« Mes pièces ont un lien simplement parce qu’elles se succèdent ». Les défis annoncer le chiffre de 26 625 unités, il a fallu qu’il les compte. La dimension de

techniques autour de l’invention de nouveaux objets « magiques » semblent Lilian Bourgeat l’œuvre ne réside-t-elle pas dans ce prétexte photographique qui lui permet de
Piggy Bank, 1998

particulièrement l’exciter. résine peinte, polyuréthane dénombrer 500 gr de pâtes ? Lilian Bourgeat semble être un de ces sales gosses
140 x 160 x 40 cm
Lilian Bourgeat réalise lui-même toutes ses pièces. Il n’y met pas pour autant un de la cantine qui nous jetait des boulettes de pain lorsque nous mangions notre
Collection privée

point d’honneur mais reconnaît volontiers que c’est un moment important. « Le fait © Marc Domage dessert. À bientôt trente ans, aurait-il décidé de ne jamais s’arrêter ?

de les réaliser moi-même me renvoie sur d’autres pièces ». Son champ d’action dépasse le cadre traditionnel de diffusion de l’art contemporain. En

L’élément commun de ses œuvres demeure cet éternel esprit ludique. Il joue toujours et nous 1998, soutenu par François Mitaine, il distribue à Paris des masques multicolores à la

invite parfois à en faire autant. Il n’impose rien. Il propose simplement un dispositif et Techno-Parade. Dans cette ambiance de fête, il développe un rapport enfantin au mélange

considère que dès sa présentation publique, celui-ci lui échappe totalement. des races ; permettant à un blanc de devenir noir ou à un jaune de devenir rouge.

Les visiteurs sont souvent frustrés par l’unique possibilité d’action sur l’œuvre et vont Par la poésie de ses actions ou de ses dispositifs, Lilian Bourgeat met brutalement le

« outrepasser leurs fonctions ». Par exemple, sur le dispositif pour planter des clous, 1997, spectateur face à sa lointaine insouciance. Ses œuvres sont chargées de la tendresse que

ils semblent n’avoir pas supporté de n’être autorisés qu’à cela. Peu à peu sont apparus sur nous inspire le regard émerveillé mais fier d’un enfant-inventeur.

la poutre cloutée des messages de toutes sortes, numéros de téléphones... . Il leur fallait en

rajouter, surenchérir ! L’artiste provoque et examine ces frustrations. pour autant, le geste Jérôme Maigret

n’est pas obligatoire. Le visiteur peut vivre ce cheminement mentalement, maintenir ces février 1999

(1) Yves-Michel Bernard, Lilian Bourgeat, in Les paradoxes du réel, la réalité des utopies, 1998 (cat.).
(2) Centrer d’art Le Consortium, Dijon (1998), Galerie Emmanuel Perrotin, Paris (1999)... etc.

Lilian Bourgeat, Pinocchio, 1998 Lilian Bourgeat, Rêve de Star,

Photographie couleur Heiltz Le Maurupt, 1995

7 © Gérald Petit

HORSD’ŒUVRE n° 5 Dans le cadre de l’art*
édité par l’association
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(Canton de Gy)/ Artistes en résidence à la mente, Vaguement la jungle, Le Troquet : le temps et sont lisibles uniquement par
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ouvert de 14 h à 18 h 30 sauf mar. L’Espace d’art contemporain G. Friedmann, C. Parmiggiani, De tailles, formes et couleurs variées, on y
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1886 - 1894 » Alfred-Nicolas de 10 h à 12 h / 15 h à 19 h nancy
Normand : 19/06 - 19/09/99 ® « Dans le cadre de l’art... » Sfar. Surgissant des ténèbres, un visage
Pat Bruder, Frédéric Buisson, Frac Lorraine & Creps de Lorraine
Chalon dans la rue Sandra Foltz & Laurent Sfar, Agnès Galerie Lillebonne / Espace d’art grimaçant emplit l’écran par intermittence et
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71100 Chalon-sur-Saône Petit, Maxime Touratier, Véronique 14 rue du Cheval Blanc de manière subliminale. À l’intérieur, le son
tél. 03 85 48 05 22 Tornatore : 05 - 26/06/99 54000 Nancy
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de la rue » 24 compagnies : 11/09 - 09/10/99 ouvert de 14 h 30 à 19 h, sauf dim.
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2 Têtes (Qu), Antagon Theater (D), L’Arbre Frac Bourgogne 05 - 26/06/99
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ouvert du lun. au sam. de 14 h à 18 h
tél. 03 80 67 18 18 sont les passants qui, à l’extérieur, au
® « (Circon, In, Intro, Rétro, Pro,
Per)SPECTION » Eric Duyckaerts : moyen d’une cellule, déclenchent les
19/06 - 04/09/99
® Denis Castellas : 11/09 - 28/11/99 aboiements. Dans le même secteur, les

petites musiques mécaniques des télé-jouets

de Vincent Marziali, jouent également avec

nos nerfs, tandis que sur les écrans défilent

tranquillement des photographies,

recadrées ou photomontées, de fragments

de corps féminins provenant de magazine.

La curiosité nous pousse à soulever le

couvercle des deux « boîtes de Pandore »

réalisées par Véronique Tornatore. C’est

notre propre visage que l’on y découvre,

pris au piège d’un miroir disposé au fond et

pougues-les-eaux tanlay C. Beaugrand, E. Bossut, N. Dolla,
N. Elemento, C.I. Jezequel, A. Kirili,
Centre d’Art Contemporain ADAC - Centre d’art de Tanlay F. Lerat, P. Savatier, B. Pagès, V. Skoda... :
Parc Saint-Léger, avenue Conti Château de Tanlay 10/07 - 26/09/99
58320 Pougues-les-Eaux 89430 Tanlay
tél. 03 86 90 96 60 ouvert tous les jours. de 11 h à 19 h villefranche
ouvert de 14 h à 19 h sauf lun. tél. 03 86 95 49 79
® « Un écran, le tableau » Dan Hays, ® « Des modes & travaux 1959-99» Centre culturel de Villefranche
Michel Huelin, Philippe Kurken, Bruno Hervé Télémaque : 22/05 - 03/10/99 Espace Arts Plastiques
Perramant, Kaen Vermeule : 170, rue Grenette
10/07 - 30/09/99 thiers 69400 Villefranche-sur-Saône
ouvert mar. jeu. ven. sam. de 14 à 18 h,
reims Centre d’art - Le Creux de l’Enfer mer. de 9 h à 12 h / 14 à 18h
Vallée des Usines - 63300 Thiers ® « Mexico Nuevo » Carlos Arias, Yshai
Frac Champagne-Ardenne ouvert de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h Jusidman, Alonso Mateo, Marta Maria
1, Place Museux sauf mar., sam. et dim. de 14 h à 19 h Peres-Bravo, Sofia Taboas, Ruben
51100 Reims tél. 04 73 80 26 56 Guttierez, Daniel Guzman, Santiago
tél. 03 26 05 78 32 ® « La chambre à côté » Sierra, Grupo Semefo, Lorenzo Ventura :
ouvert de 14 h à 18 h sauf lun. Jordi Colomer : 27/06 - 05/09/99 18/05 - 31/07/99
® « Camelot » Philippe Mayaux :
18/06 - 22/08/99 troyes villaines-en-duesmois
st sauveur en puisaye
CAC - Passages Duesmois Art Contemporain
CRAC - Château du Tremblay 9 rue Jeanne d’Arc - 10000 Troyes Rue Hauts Murs
89520 Fontenoy-en-Puisaye ouvert de 14 h à 18 h sauf dim. 21450 Villaines-en-Duesmois
ouvert de 14 h à 19 h sauf lun. tél. 03 25 73 28 27 ouvert de 11 h à 18 h, sauf lun.
tél. 03 86 44 02 18 ® « Pièces détachées » Diane Gougeon : tél. 03 80 89 05 99
® « Œuvres gravées et sculptures » 02/06 - 31/07/99 ® « Comme des bêtes » S. Ben Yahia,
Jean Dubuffet : 04/07 - 24/10/99 J. Brillant,A. David, P. Droguet, T. Dubief,
vassivière D. Field, D. Lacoste, A. Lahussen,
Si vous souhaitez que vos A. Lanci, M. Lanci, F. Lenhard,
manifestations soient Centre d’Art Contemporain M. Marlien, P. Mathey, A. Millerand,
annoncées dans l’agenda 81120 Vassivière F. Meynier, Ming, G. Munden, E. Nono, R.
du prochain numéro, une tél. 05 55 69 27 27 Patry, X. He-Quing, C. Rivest, F. Stoulig :
participation de 100 f mini- ouvert tous les jours de 11 h à 19 h 19/06 - 22/08/99
mum est demandée. ® « Bilan, actualité 1991/1998 »


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